La fillette tremblait toujours de manière impressionnante. Elle n’avait pas vu l’élève arriver, ce qui n’annonçait rien de bon. Ambre était debout, ses petits poings serrés, et se concentrait pour tenter de maîtriser ses tremblements. La petite indienne ne supportait pas perdre le contrôle d’elle-même, comme cela venait tout juste d’être le cas. Mais bons dieux qu’est ce que ce fichu fantôme faisait donc là à cet instant très précis ? Il aurait très bien pu sortir d’un autre endroit ! A croire qu’il l’avait fait exprès juste pour surprendre la fillette !

Ambre se concentrait pour tenter de se retrouver dans une situation similaire dans le passé. Une seule fois auparavant, ce type de sensation, la fillette l’avait rencontré : A l’ashram, lorsqu’elle était entrée pour la première fois dans le temple. Elle était toute petite, venait de perdre ses parents, et on l’avait amenée dans ce temple pour l’initier aux rites traditionnels. Mais Ambre, élevée dans la spiritualité, avait ressenti la présence, et l’œil des Dieux plantés sur elle, et ce de plein fouet. Cela l’avait effrayée, terrorisée, même. Mais les gens autour d’elle ne l’avait pas compris, et lorsqu’ils avaient retrouvés la petite dans un arbre du jardin, tremblante et effrayée, ils l’avaient crue possédée ou folle.

La petite tenta donc de retrouver les sensations qui lui avaient permit de se ressaisir à cet instant. A la différence près qu’elle n’était pas toute seule ce jour-là, que tous les adultes de l’ashram, et ses amis étaient autour d’elle. Et comme tous les enfants, Ambre était capable de passer d’un sentiment à l’autre en l’espace de très peu de temps. Voir ces visages surpris levés vers elle l’avait amusée, à tel point qu’elle avait été prise d’un fou rire parfaitement incontrôlable.

La petite fronçait les sourcils, et semblait très concentrée pour reprendre ses esprits. Elle se concentrait sur elle, sur l’air qu’elle avait du arborer depuis la rencontre avec le fantôme, jusqu’à maintenant, figée à l’orée de cette forêt. La fillette savait qu’elle devait avoir l’air parfaitement ridicule. Surtout qu’en théorie, ce fantôme, elle le connaissait ! Mais elle ne l’avais jamais vu sous cet angle abject.

Alors maintenant, restait à savoir ce qu’elle avait espéré trouver dans cette forêt. Pourquoi alors qu’elle avait eu peur, elle se réfugiait à l’orée de la forêt ? Cela aurait interpellé bon nombre de personnes, qui ne savaient pas à quel point la petite appréciait la tranquillité et les sensations qu’éveillait chez elle l’ambiance de la forêt. La petite venait souvent, et ne s’était jamais faite prendre, pour la bonne et simple raison qu’elle savait très bien se faire oublier, se rendre toute discrète, à tel point que les gens ne lui prêtaient pas attention, et passaient leur chemin. C’était également ainsi qu’elle avait échappé maintes fois à Rusard, quand à la chatte, Miss Teigne, Ambre s’en était faite une alliée. Comment ? Parce qu’elle était foncièrement douce, et pacifique. Mais pas pacifique au sens qu’elle ne se battait pas. Non. Plutôt au sens où il ne lui viendrait même pas à l’idée de porter préjudice à quelque créature vivante que ce soit. La confection de potions à base d’insectes la répugnait. Elle avait été élevée dans la spiritualité, et dans le respect de toute forme de vie. Et ça, les animaux le ressentaient tout de suite, aussi, la chatte, surprise au départ par l’aura qu’Ambre dégageait, avait simplement tourné le dos à la petite, et s’était éloignée, sans avertir son maître de la présence illicite d’Ambre. Mais petit à petit, la chatte s’était laissée apprivoisée, au fur et à mesure des ballades nocturnes de la petite Indienne. Au jour d’aujourd’hui, la chatte suivait parfois Ambre de loin, mais ne l’accompagnait pas au sens où la petite aiglonne ne la remarquait pas.

Lorsque Harry lui adressa la parole, elle sursauta à nouveau violemment, et bondit en arrière. Mais il lui fallut quelques secondes de plus pour comprendre qu’il ne lui voulait pas de mal, et sans réfléchir à ce qu’elle faisait, la petite fille se blottit dans ses bras, tremblant de plus belle. Chose très curieuse, car en principe, il lui fallait un sacré moment pour être suffisamment en confiance pour s’approcher aussi près de quelqu’un, et qui plus est d’un garçon.

En plus, qui d’autre que quelqu’un de bizarre pouvait se trouver dehors, par un temps pareil, et à une heure pareille… La preuve en était que le Parc, et d’autant plus la Forêt, étaient déserts. En temps normal, la présence de ce gryffondor hors du château dans ces conditions l’aurait alarmée : soit quelqu’un de bizarre, soit quelqu’un chargé d’un quelconque contrôle. Mais là, elle avait eu tellement peur qu’elle aurait agi de la même manière avec le professeur Rogue, ou bien un serpentard grimaçant.


[HRP: Pardonnes le retard, mais les concours blancs ont finit par me happer.... et m'épuiser... :-/]

[hj: reprise de compte, j'espère que ce poste te conviendra, sinon n'hésite pas à me dire, je changerai tout]

Harry se savait lui-même trop mince mais cette jeune indienne paraissait si fragile que poser sa main sur son épaule frêle pourrait peut-être la briser. Doucement l'adolescent porta ses yeux verts sur elle, n'osant pas esquisser un geste qui pourrait être jugé trop brusque, sous peine de la voir s'envoler comme les frivoles feuilles. Feuilles moins tremblantes encore que la Serdaigle agitée par la peur. Harry n'était pas rassuré non plus. Entrer dans la forêt demandait toujours une présence entière, le moindre faux pas pouvant être fatal même en fin de journée. Que ce soit sous le halo de la lune ou la lueur du soleil ces lieux portaient merveilleusement leur nom et exigeaient un applomb particulier. Malgré ces années passées à enfreindre le règlement un brasier ardent iradiait toujours le coeur du Survivant lorsqu'il pénétrait dans la forêt. Son calme extérieur cachait une grande tension et un jeune garçon se sentant minuscule parmi ses feuillages bruissants pouvant cacher n'importe quelle créature.

La peur de la jeune fille se propagea tel un venin sournois pour se ficher dans les veines du Survivant qui dégaina sa baguette magique en cherchant le danger. Son coeur qui battait en chamade ne demeura pas longtemps seul, un autre coeur vint le rejoindre soudainement, ainsi que des mains fines rejoignirent sa poitrine. Harry sursauta à ce contact. Il n'était pas du tout habitué au contact physique ayant toujours été délaissé par la tendresse, surtout avec les Dursley. Mais c'était également le fait que Ambre soit une fille; pour tout adolescent ce passage entre l'enfance et l'adulte se révélait riche en changements: dont la prise de conscience du sexe opposé. Les tremblements de l'Indienne et sa proximité en cet instant et ces lieux peu propices le firent reculer légèrement. Mais ces mains bien que fines le tenaient fermement et le Gryffondor se sentit céder; petit à petit gagné par la paralysie.

Elle ne parlait pas, laissant soin au vent de remplir le silence trop pesant de la grande forêt. Harry ne coupa pas non plus ce poème inaudible pour eux que murmurait la brise. Pour eux c'était une simple manifestation de la nature qui rendait la forêt encore plus inquiétante. Mais le Survivant se reprit petit à petit. La surprise de cette étreinte passé il se rasséna, restant prudent mais abandonnant sa trop grande crainte. Il avait l'habitude de venir ici et ils n'étaient qu'à l'orée de la forêt; les créatures aussi obscures qu'inconnues ne viendraient pas ici. Se giflant intérieurement pour cette peur venue le hanter sans raison le jeune garçon se décrispa légèrement; restait entre ses bras l'Indienne effrayée. Ne sachant pas vraiment comment réagir avec elle Harry passa un bras autour de son épaule pour lui assurer son soutien mais ne fit rien de plus histoire de ne pas passer pour le profiteur de service. Visiblement ce nétait pas un Serpentard qui lui avait fichu une peur pareille.

-Comment t'appelles-tu?

Fit-il de sa voix la plus douce possible; restant gêné toutefois face à cette situation aussi subite qu'imrpobable... Harry se dit que la meilleure chose à faire était de raccompagner la Serdaigle dans le parc, si tenté qu'elle puisse et veuille bouger de là.

-On n'a rien à craindre ici, nous ne sommes qu'à l'orée de la forêt. Veux-tu rentrer ?

Evidement le Survivant ne pouvait pas se douter que Ambre entrait dans la forêt pour la énième fois. Vu sa frayeur il aurait plutôt penché pour une étudiante perdue et ayant attéri ici par hasard.

[HRP: Me revoilà, après un impardonnable retard... en espérant que tu daigneras me répondre malgrès tout!]

La petite Indienne ne broncha pas d'un poil. En réalité, elle était en train de chercher à tous prix un moyen de reprendre un semblant de contrôle sur elle-même. Pour y parvenir, elle se servait de l'environnement, des bruits, de l'ambiance et de l'athmosphère de la Forêt Interdite. Mais il y avait autre chose dont elle se servait: les battements du coeur du jeune garçon. Ceux-ci étaient très rapides, et la petite fille était à mille lieues de réaliser que c'était en partie sa faute, elle était beaucoup trop concentrée sur l'état dans lequel elle se trouvait. Petit à petit, les battements du coeur du Gryffondor s'apaisèrent, et la fillette se servit de cela pour suivre son exemple, et s'apaisa à son tour petit à petit. Elle avait senti le bras du jeune homme se refermer sur ses épaules, et avait à peine frissonné. Ambre se doutait qu'elle l'avait dérangé, mais elle avait eu trop peur pour se préoccuper de cela, ou même du fait qu'elle n'aurait jamais du se retrouver dans les bras d'un garçon. La manière avec laquelle Harry avait posé son bras sur ses épaules acheva de rassurer Ambre: elle sentait, curieusement, qu'elle n'avait rien à craindre de lui, et ses petits poings se détendirent.

C'est alors qu'il parla:

-Comment t'appelles-tu?

Ambre relava alors la tête, et le regarda, quelque peu ahurie. Non pas par la question, mais plutôt parce qu'elle venait de réaliser qu'elle avait oublié son carnet, si indispensable. Cela faisait déjà quelques minutes qu'elle le regardait de cet air un peu ébété, paralysée par son incapacité à lui répondre, lorsqu'il parla à nouveau:


-On n'a rien à craindre ici, nous ne sommes qu'à l'orée de la forêt. Veux-tu rentrer ?


A ces mots, la petite fronça les sourcils, et se dégagea : NON, criait-elle silencieusement dans son esprit NON, surtout pas, elle ne voulait pas retourner là-bas! Et elle voulait qu'il le comprenne, c'est pourquoi elle se campa devant lui, de sa minuscule hauteur, enveloppée dans cette aura qui lui était propre, les poings serrés. Puis, elle se détendit, ne voulant pas d'un autre côté qu'il la prenne pour une petite fille capricieuse, qui ne savait pas remercier celui qui lui avait prêté les battements de son coeur l'espace d'une étreinte sous la lune, pour l'aider à s'apaiser. Aussi, elle le remercia, comme cela se fait dans son pays: elle creusa sa main droite, comme si elle voulait y recueillir quelque chose, paumes vers le ciel, la porta au niveau de son front, ferma les yeux, et s'inclina légèrement en avant.

Puis, elle se redressa, et se tourna vers la forêt. La petite ferma les yeux, et savoura la caresse de la brise nocturne sur ses joues couleur café au lait. Auréolée par l'éclat de l'astre de la nuit, elle se retourna vers Harry, à présent totalement apaisée, et lui sourit.