« Et si on allait ce week-end au Trois-Balais! » s’écria Jeremy a voix haute dans le dortoir des étudiants.

Il était quatre heures du matin et cette idée saugrenue l’avait brusquement réveillé. Jeremy venait en effet de réaliser que depuis le premier jour où il avait intégré l’UMA, lui et ses camarades ne s’étaient jamais vu en dehors du campus de l’Université. C’était comme si ils étaient enfermés entre quatre murs pendant toute une année. La réaction de ses camarades de chambre fut beaucoup plus modérée. Il eut pour seul réponse des grognements, des ronflements et même un « Ta gueule Jerem’ ». Pas très encourageant.

Ne baissant pas les bras, Jeremy sortit de son lit, alla chercher un poster vierge et se rendit muni de sa baguette dans la salle commune des Médicomages (je sais pas si ça existe mais bon XD). Il placarda alors l’affiche sur le mur et écrivit d’un coup de baguette quelque chose qui ressemblait à ceci :

Citation :

Avis à tous les étudiant (et étudiantes bien sur^^) en formation de Médicomage
Pour fêter… euh… rien du tout
RDV aux Trois-Balais à Pré-au-Lard à 16h00 samedi prochain
Venez tous !

Tout content de son idée qui rassemblerait sans doute la plupart des élèves de sa promo (à l’exception de quelques binoclards coincés), Jeremy remonta se coucher, un sourire aux lèvres.

~ Samedi 16h00 ~

Jeremy arriva pile à l’heure devant l’entrée du bar où aurait lieu « LE » grand meeting des médicomages de l’année ! Quand il ouvrit la porte, il s’attendait à voir une bonne vingtaine de personne… mais il ne vit personne.

*Jamais à l’heure ces étudiants. Et dire que ces gens là auront la vie d’individu entre leurs mains plus tard…ça craint*

Jeremy alla voir la barmaid et demanda une table pour vingt personnes. Mais la bonne femme dénommée Rosmerta refusa vu que pour le moment il n’y avait que lui. Il n’eut le droit qu’à une table pour 6 personnes. Jeremy alla donc s’asseoir à la table pour six et commanda trois bierraubeurres et trois Whisky-Pur-Feu.

« Je vous rassure Madame c’est pas juste pour moi, ce sera pour récompenser les premiers arrivants », dit-il d’un air railleur.

Le jeune homme entama alors une bierraubeurre et bu à petite gorgée. Son regard se baladait entre la porte d’entrée, son verre dans lequel il s’amusait à faire des bulles et l’énorme derrière de la serveuse. Dès que la porte du bar s’ouvrait, Jeremy espérait que ce serait des étudiants de l’UMA mais à chaque fois ce n’était qu’un couple de retraités ou des bandes d’ados pré pubère. Désolant.

Jeremy regarda sa montre et constata qu’il était 16h30. Il sentit un nœud dans son estomac se former. Est-ce qu’au moins une personne allait se bouger les fesses et venir ? Rien n’était moins sur.
Il ouvrit une deuxième cannette de Bierraubeurre et sortit de sa poche un paquet de cigarettes. Il n’avait que ça à faire en attendant…

Lucy Ann se leva aux aurores pour un samedi matin : vers 15h. Encore engoncée dans son magnifique pyjama à rayures roses et noires, et la tête dans le…brouillard, elle décida d’aller squatter la salle de bain des filles et de gaspiller le maximum d’eau chaude qu’il pouvait y avoir. Malheureusement pour elle, ce n’est qu’après être entrée dans la douche qu’elle se rendit compte qu’elle avait oublié ses affaires dans sa chambre.

*He beh, en voilà une journée qui commence bien !*

Trois kilos de mousse et 1 mètre cube d’eau plus tard, après avoir troqué son pyjama contre une serviette de bain, elle regagna le dortoir des filles pour finir de se rendre présentable.
Quant elle eût fini, elle s’assit sur son lit et se rendit compte d’une perspective désolante : on était samedi après-midi, et elle n’avait rien à faire. Elle allait devoir –non, elle ne pouvait l’envisager, c’était trop affreux- bosser. Bosser un week end. Un samedi qui plus est.

*Je crois que je vais aller à l’infirmerie, je me sens pas bien…*

Après avoir retourné toutes les solutions dans sa tête, avoir vérifié dix fois que son lit était bien fait, que toutes ses affaires étaient rangées à leur place et qu’aucun de ses ongles n’avait besoin de manucure, elle dût affronter la sordide vérité : elle n’avait pas d’autre choix que d’affronter la triste réalité des devoirs à rendre.

C’est une Lucy Ann au dessus planait un petit nuage noir qui alla s’installer dans la salle commune des médicomages (puisqu’il en existe une apparement ^^) avec ses parchemins, ses plumes et l’intitulé de son devoir sur le polynectar.
Lorsque arriva sa première pause (environ 3 min après), elle leva le nez de son parchemin et ses yeux tombèrent sur une affiche providentielle:

Citation :

Avis à tous les étudiant (et étudiantes bien sur^^) en formation de Médicomage
Pour fêter… euh… rien du tout
RDV aux Trois-Balais à Pré-au-Lard à 16h00 samedi prochain
Venez tous !

« Venez tous »… Elle réfléchit : elle était bien médicomage, et on était bien samedi…
Elle se frappa le front.

*Mais POURQUOI je lit jamais ce qu’il y a d’affiché moi ?*

Elle regarda un instant son parchemin *Lucy Ann, tu devrais travailler, être sérieuse et res-pon-sable pour une fois* et l’affiche *Attend, il fait beau, tu as travaillé toute la semaine, tu as bien besoin d’un peu de repos… Et puis faut profiter de sa jeunesse !*

Elle ne mit pas longtemps à écraser le petit ange qui se tenait sur son épaule et à écouter le petit diable en prenant la direction de pré au lard, laissant parchemin et plumes derrière elle.




Quand elle pénétra aux Trois-balais, sur les coups de 17h, elle s’attendait à trouver un attroupement de jeunes médicomages fringants, mais à la place elle ne trouva que… Jeremy, tout seul à sa table, une nuée de verres devant lui. Il avait tout du soupirant désespéré qui venait de se faire éconduire par sa promise.
Sans plus attendre, elle alla s’asseoir à côté.

Désolée du retard, j’ai vu l’affiche in extremis… Je suis trop en retard pour la ptite sauterie, où trop en avance ?

Elle repéra un verre de firewhiskey sur la table et s’en saisit.

Je peux ?.. A moins que tu ne préfères le garder pour noyer ta solitude ? demanda-t-elle en lui souriant.

Une cigarette dans une main et un verre de bieraubeurre dans l’autre, Jeremy méditait en silence sur l’échec complet de ce rendez vous de groupe. Le regard vide, il n’essayait même plus de regarder en direction de la porte d’entrée vu que de toute façon PERSONNE n’avait envie de le voir.

* Quel bande de petits cons *

Jeremy envoya une bouffée de fumée dans les airs et ne pu s’empêcher de rire amèrement du vent qu’il venait de se prendre en pleine face. Parce qu’être là tout seul dans un bar alors qu’il avait invité des dizaines de personne c’était bien se prendre THE WIND du siècle.

*C’est la dernière fois que j’organise une sortie à ces petits fils et filles à papa coincés qui ne pense qu’à bosser*

La tristesse avait cédé sa place à la colère dans le cœur de Jeremy. Sur le coup, le jeune garçon donna même un violent coup dans le pied de la table. Les bouteilles bougèrent légèrement sous le choc de la secousse et la barmaid envoya un regard noir dans sa direction. Décidemment ce n’était pas son jour…

Soudain, sur les coups de 17h00, une silhouette qu’il connaissait bien pénétra dans le bar et alla s’asseoir à côté de lui. Il faillit l’applaudir pour sa ponctualité et lui remettre le prix de l’étudiante la plus courageuse de sa promo mais il s’abstint en entendant les paroles de cette dernière.

*Trop en retard ? C’est pas une mauvaise idée ça… Surtout qu’en plus elle est VRAIMENT en retard*

« Qu’est ce tu crois ? Tu es en retard ma vieille ! Tu es encore à l’heure d’hiver ? »demanda-t-il d’une voix clairement ironique.

Il n’eut pas besoin de lui offrir une bouteille vu qu’elle s’était déjà saisie de la première posée devant elle.

« T’es pas une petite nature à ce que je vois Charlotte, tu commences direct par le Pur-Feu toi. Bien sur que tu peux en prendre, les bouteilles ne sont pas là pour décorer. »

Jeremy tendit la main pour prendre lui aussi une bouteille de Whisky mais la retira au dernier moment en songeant qu’il ne voulait pas passer pour un alcoolique dépressif. En plus cela donnerait raison à cette folle d’Aude qui s’était permise de croire qu’il suivait une thérapie de groupe en cours d’Etude des Prophéties.

« Me plonger dans ma solitude ? Quelle solitude ? » s’écria Jeremy trois heures plus tard (le temps que l’information monte au cerveau)
« Ce n’est pas ce que tu crois..euh…si je suis encore là alors que les autres sont déjà parti… c’est que j’avais la flemme de me lever et que… euh… j’avais pas encore fini mes bouteilles… ce serait dommage de gâcher, pas vrai ? »

Jeremy regarda un instant ailleurs, détournant le regard pour le porter sur la tapisserie du mur en face de lui. Il jeta ensuite un bref coup d’œil vers Lucy, puis à nouveau vers la tapisserie, puis enfin vers Lucy.

*Elle est plutôt mignonne pour une première de la classe*

Le regard de Jeremy se porta alors un peu plus bas. Ce qui aurait pu passer pour un geste pervers était en fait totalement justifié.

« Tu as mis ton haut à l’envers. On voit l’étiquette sur le côté. T’as fais la fête hier soir ou bien t’as bossé ton devoir de potion toute la nuit ? » demanda-t-il amusé.

Charlotte se fit houspiller pour son retard, mais elle n’y fit pas attention, elle avait l’habitude, car c’est bien connu les filles ne sont jamais à l’heure.

Merci pour le pur-feu, c’est très généreux de ta part, moi si tous mes amis m’avaient planté en plein milieu de l’après midi j’aurais sûrement tout bu ! dit-elle avec un sourire moqueur avant d’entamer son whisky qui lui brûla la gorge, la faisant grimacer.

Berk, j’avais oublié que le whisky à jeun c’est pas terrible…Elle héla une serveuse. Quelque chose à manger s’il vous plait… Sucré de préférence !Se tournant vers Jeremy Tu veux quelque chose à manger ? Cadeau de Charlotte.

Son camarade lui fit remarquer qu’elle avait bafoué les codes de la tenue vestimentaire en remarquant son étiquette.
*Décidément, c’est pas ma journée…*

Ha ça ? Heu… J’essaie de lancer une nouvelle mode ! dit-elle en souriant, mais devant l’air sceptique de son interlocuteurOui, bon, j’avoue, je me suis plantée …
Elle essaya d’inventer un mensonge sur sa palpitante et exaltante soirée de la veille, mais ne trouva rien de probant.
Le pire c’est que je n’ai rien fait de tout ça, j’ai dormi comme un loir, fait une nuit de 15h et puis… Visiblement même après la douche je n’avais pas les yeux en face des trous !

Elle envisagea la possibilité de remettre son t-shirt à l’endroit, mais jugea que se retrouver en sous-vêtements en plein milieu d’un bar, même l’espace de quelques secondes, ne serait pas une excellente idée.
Restait la possibilité d’aller le remettre dans les toilettes, mais en jetant un œil à son verre elle décida que la mode pouvait attendre. Elle se contenta de tirer comme une brute sur l’étiquette, qui se déchira, emportant un morceau de t-shirt avec elle.
Elle envisagea d’utiliser un reparo, mais jugea que sa baguette était très bien au chaud dans sa poche.

Voilà, un t-shirt sacrifié sur l’autel du grunge ! On peut dire que c’est fait exprès maintenant !

Elle remarqua la cigarette de Jeremy.

Tiens, tu fumes ? C’est marrant, j’avais pensé que j’étais un cas isolé, comme c’est une habitude pas trop répandue… Elle se pencha pour aller farfouiller dans son sac et en sortit son propre paquet.
*Mais où il est ce truc ?*
Elle se remit à fouiller frénétiquement dans son sac pour finalement abdiquer : évidemment elle avait oublié quelque chose, pour continuer la journée sur sa lancée.

Tu aurais du feu s’il te plait ? Visiblement il n’y a pas que pour le t-shirt que les yeux n’étaient pas en face des trous…

Elle reprit encore une gorgée de whisky, sachant pertinemment qu’elle allait faire la grimace, et repris.
N’empêche, ça fait pas sérieux pour de futurs médicomages… dit-elle en riant, désignant l’alcool et les cigarettes posées sur la table.

Jeremy sourit quand il entendit Lucy-Ann lui demander si il voulait quelque chose à manger. Ralala on voyait que cette fille ne le connaissait pas encore assez. Jeremy était en effet une sorte d’ « estomac sur patte ». Il avait toujours faim (sous réserve que ce soit bon bien sur. Il n’allait pas non plus manger du pâté pour chat). Même si il mangeait beaucoup, Jeremy avait en revanche la chance de ne pas grossir. La nature l’avait gâté de ce côté-là.

« Ma foi si Charlotte me propose, je ne peux refuser, » dit-il un sourire malicieux au visage.
« Je prendrais la même chose que toi. »

*Y’a plus qu’a espérer qu’elle prenne quelque chose de comestible*

Jeremy écouta Lucy-Ann raconter qu’elle n’avait rien fait la veille à part dormir comme un loir. Il sourit. Ce n’était pas tous les jours qu’il rencontrait une fille ayant le même besoin de dormir que lui. Et pourtant on était même pas le jour de Noël ni un vendredi 13.

« Dormir autant d’heures n’est pas très conseillé à ce qu’il parait. Souvent quand on dort trop d’heures, on est encore plus fatigué que d’habitude. Etonnant nan ? »

Jeremy se demanda si elle allait remettre son tee-shirt dans le bon sens mais celle n’en fit rien. Elle se contenta de déchirer d’un coup sec la fameuse étiquette qui l’avait trahi. Jeremy ouvrit grand les yeux, stupéfaits de voir autant de culot émaner de celle qu’il avait prise pour une première de la classe.

*Ce genre de fille, il vaut mieux l’avoir dans son camp. Si elle résout ses problèmes comme elle a résolu celui de l’étiquette ça promet.*

« Félicitations ma chère. Tu vas pouvoir dès à présent ouvrir ta propre marque de fringues. Qui sait, ça te rapportera sans doute plus que de finir tes jours à soigner des vieux pépés à sainte mangouste. Le seul point négatif de ce nouveau projet professionnel est que tu ne croiseras pas des gens aussi beau et intelligent que moi. »

Il avait dit cette dernière phrase sur le ton de la plaisanterie. Il savait qu’il était pas trop mal comme mec (quoique peut-être un peu trop blond) et qu’il était pas trop con mais bon il était pas non plus « The-Boy-Who-Lived ». Lui qui n’aimait pas les gens trop prétentieux, il valait mieux qu’il ne devienne pas l’un d’entre eux.

Jeremy tira une autre bouffée de sa cigarette et sortit son briquet magique en voyant que Lucy en avait besoin.

« Décidemment entre le tee-shirt grunge, le pur feu et maintenant la cigarette, tu ne finis pas de me surprendre Charlotte. Je suis sur le cul. Tu avais bien cachée ton jeu petite cachottière. »

Jeremy lui tendit son briquet et déclara :
« C’est un briquet assez particulier. Ma sœur me l’a offert en rentrant des Etats-Unis. Il suffit de placer le briquet à proximité de la cigarette et de cliquer sur la petite languette. Ta cigarette s’allumera alors automatiquement sans qu’aucune flamme n’apparaisse. Pratique non ? »

L’étudiant étendit ses jambes pour pouvoir s’étirer et se versa un peu de bierreubeurre dans son verre vide.
« Tu m’étonnes ! On ne fait pas très sérieux ! En même temps, c’est bien connu que ceux qui fument et boivent le plus sont ceux qui ne devraient pas le faire. Même chez les moldus c’est la même chose à ce qu’il parait. »

Jeremy regarda d’un œil vitreux le fond de son verre puis releva la tête pour plonger son regard dans celui de celle qui lui faisait face.

« Dis tu étais à Poudlard toi avant ? Jusqu’à présent je t’aurais bien vue à Serdaigle mais là les derniers épisodes qui viennent de se produire m’en font douter.. »

« Charlotte » sourit aux remarques de son camarade. Malgré son handicap évident en ce qui concernait les prénoms, il ne correspondait pas à l’archétype de l’étudiant je-m’en-foutiste qu’elle lui avait collé sur le front dès le premier cours.
De plus, son sens de l’humour n’était pas si catastrophique qu’il n’en avait eu l’air par le passé.

Elle alluma sa cigarette avec le briquet high-tech qu’il lui tendait et tira dessus avant de répondre.

Chouette ton briquet… Je me sentirais pitoyable maintenant en allumant les miennes avec la bonne vieille flamme de base !

La serveuse apporta deux énormes parts de crumble aux fruits rouges, et Lucy Ann s’empressa de se jeter dessus pour éviter de laisser les vapeurs d’alcool s’emparer de son cerveau.

Bah, les heures de sommeil en trop, l’alcool, le tabac… Au fond je parie que c’est une mesure de notre subconscient qui nous pousse à écourter notre espérance de vie afin d’en finir au plus vite avec les pépés de St. Mangouste…
Quoique, en travaillant avec un aussi beau et séduisant collègue, ma tâche sera facilitée vu que toutes les grand-mères voudront toutes jouer au docteur avec toi… continua-t-elle en souriant. Elle vida son premier verre de whisky d’un trait, et observa d’un œil attentif les derniers verres restants.

*Hmmm… Bierraubeurre ou whisky ? Bon allez, bierraubeurre, on va pas risquer de finir ivre sous la table ou pire de danser le french cancan dessus…*

Elle attrapa une autre bierraubeurre et la déposa à côté de son assiette.

N’empêche, c’est assez marrant que tu me voies comme la première de la classe, parce que quand j’étais à Poudlard, à Serpentard plus précisément, j’étais une vraie cancre…
Tu sais, la fille du fond de la classe qui dort sur sa table et que tous les profs aiment détester…
Ben c’était moi ! Enfin j’étais pas seule, j’étais aussi largement aidée par mon frère, on faisait une sacré paire de tire au flanc… Et puis on est sorti de Poudlard, j’ai commencé à bosser comme vendeuse de journaux, j’ai continué pendant 3 ans… Et quand j’en ai eu marre de bosser pour des clopinettes et d’avoir autant de considération qu’un meuble, je me suis dit que les études c’était pas si mal que ça en fin de compte, et me voilà à l’UMA, formation médicomage, à découvrir que les cours ne sont pas si nuls que ça au final…
Je me fait peur à moi-même ! fit-elle en riant avant d’achever son crumble déjà bien entamé.

Bon, assez parlé de moi… Je voudrais en savoir un peu plus sur mon camarade « pas si désolant en botanique qu’il veut bien le faire croire »…
Parce que ce que mine de rien, je suis pas la seule à bien cacher mon jeu… Je me trompe ? demanda-t-elle en fixant son interlocuteur dans les yeux, un sourire malicieux aux lèvres.

[HJ : J'étais inspiré :sifle: ]

« Moi cacher mon jeu ? Mais non voyons, ce n’est pas du tout mon style… je suis juste une quiche partout^^ »

En voyant le regard inquisiteur de Lucy, Jeremy baissa les yeux et bu à nouveau quelques gorgées. Il hésitait.

« Bon je vais être honnête avec toi », dit-il finalement après inspiré un grand coup.
« Tu as raison Sherlock, je ne puis pas forcément ce que je parais. Je…euh… J’ai pas toujours été mauvais en classe. J’ai même été très bon à une période…en fait j’ai été très bon jusque au milieu de ma 5ème année à Poudlard. Mais il est arrivé un évènement à cette période là qui m’a forcé à devenir ce que je suis aujourd’hui. »

*Ne dis rien Jerem’. Tu t’es promis de ne rien dire*

Hésitant, Jeremy attrapa un verre de Pur-Feu qui trainait et avala quelques gorgées. Il ne savait même plus combien de verres il avait bu. Trois, peut-être même quatre. Il fallait qu’il arrête. Il fallait aussi qu’il garde sa bouche fermée. Ah mais voilà ce foutu mal de tête qui recommençait. Il regarda vers Lucy-Ann et eu l’impression de voir double. Le sang lui montait à la tête. Tout d’un coup, il eu l’impression d’être sur un petit nuage dans un monde parallèle. Il ne savait même plus où il était. Sans vraiment réfléchir à ce qu’il faisait, il ouvrit la bouche pour parler.

« [Mode RTL : ON] Voilà la petite histoire. Depuis que je suis gamin j’ai toujours été excellent en classe. J’étais souvent le premier, et au pire j’étais le troisième mais pas plus. Mon meilleur ami que je connais depuis l’enfance et qui a toujours été dans la même classe que moi, était en revanche beaucoup moins bon. Je savais qu’il était assez complexé vis-à-vis de moi alors je faisais ce que je pouvais pour l’aider mais ça ne suffisait pas. Cela dit mon ami n’était pas complètement à plaindre parce que lui possédait un don incroyable pour le Quidditch, c’était comme si il était né avec un balai entre les jambes. Là pour le coup, c’était moins qui me sentait ridicule à côté. J’avais le don pour le scolaire, lui avait le don pour le Quidditch. »

Jeremy se passa la main sur son front en sueur et essaya de se convaincre d’arrêter son récit. Cependant, une sorte de force indescriptible le força à continuer.

« Bref, comme dans toute histoire qui se respecte, il a forcément eu une couille dans le potage à un moment. Pendant notre cinquième année à Gryffondor (et oui je suis un ex lion), je me suis passionné pour les potions et j’ai commencé à tenter des expériences dans le dortoir la nuit. Je me sentais comme Jamy de "C’est pas Sorcier" (enfin là c’est sorcier en l’occurence), j’avais l’impression d’avoir un don. Mon ami m’a plusieurs fois dit d’arrêter car il trouvait ça dangereux mais je l’ai ignoré. Un soir, il s’est levé de son lit et a voulu me forcer à arrêter à mes conneries en m’arrachant mon chaudron bouillant des mains. Déterminé, j’ai continué devant lui mes mélanges de substances et l’expérience a mal tournée. Une partie du contenu du chaudron lui est tombé dessus et lui a éclaboussé ses bras et ses jambes. Quelques secondes plus tard, il s’est mis à hurler. Le liquide était en train de brûler la peau de ses membres. Je me suis hâté de l’emmener à l’infirmerie mais le mal était fait. Quelques jours plus tard, il a appris qu’il ne pourrait sûrement pas remarché et encore moins remonter sur un balai. Son état était tellement critique qu’il a du rester plusieurs moins à Ste Mangouste. Une semaine avant le début des BUSES, il m’a demandé de venir le voir. J’y suis allé et il m’a dit : « Tu m’as pris ce que j’avais de plus cher. A cause de toi je ne remonterais plus jamais sur un balai. Ce serait vraiment injuste que tu t’en sortes sans une égratignure alors que moi je suis cloué dans un lit d’hôpital. Je veux moi aussi t’enlever ce que tu as de plus cher. A partir de maintenant, je veux que tu sois pour toujours mauvais en classe, que tu deviennes un vrai cancre. Je veux que tes parents aient honte de toi, que les professeurs te détestent. Si tu fais ce que je te dis, là on sera quitte. » Même si ça me faisait mal au cœur d’accepter un tel chantage, ça me soulageait la conscience d’être puni pour ce que j’avais fais. Il avait bien le droit à sa revanche. [Mode RTL : OFF]»

« Voilà la fin de l’histoire, une histoire qui explique pas mal de choses… Je suppose que tu comprends maintenant pourquoi je voulais faire médicomage. Enfin le plus dur au début, ça été de faire comme si je savais rien et de rendre une copie vierge à la fin des contrôles. Mais bon depuis, je me suis habitué à ma vie de cancre. Ce n’est pas si mal de rien faire en fait. »

Jeremy prit dans ses mains un verre de Whisky-Pur-Feu et l’avala cul-sec. Il reposa brusquement le verre, qui dans une position instable, tomba de la table et se brisa en mille morceaux. Jeremy regarda d’un air vide les morceaux de verre qui brillait et se mit alors à rigoler bêtement.

« Si j’avais pas bu je sens que j’aurais jamais raconté tout ça à une fille certes très charmante mais que je ne connais à peine. Saloperie d’alcool, ça te fait dire des choses que tu ne dirais pas quand tu es sobre. »

Jeremy relava la tête vers Lucy et croisa son regard. Le problème est qu’il avait un gros mal de crâne. Sa vision aussi devenait de plus en plus floue. Il mit la tête dans sa main et se donna une gifle pour tenter de refaire surface. Il avait vraiment trop forcé sur la boisson ce soir…

« Ma vie est pitoyable n’est ce pas ? Et toi, tu as une anecdote à me raconter ? Maintenant que tu connais un gros secret sur moi, j’aimerais en connaître un sur toi. »

Jeremy n’avait pas l’air dans son assiette. Visiblement, il épongeait assez mal les effets de l’alcool.
*Pourvu qu’il ne me vomisse pas dessus…*
Il se mit à dévoiler un pan de son histoire, qu’elle écouta attentivement, pas seulement par politesse, mais parce que, pour la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés, le personnage du « cancre désolant en botanique » venait de prendre une dimension supplémentaire, et passait de la catégorie du stéréotype à celle d’un être plus complexe, plus travaillé, en somme beaucoup moins superficiel qu’il n’y paraissait.

De plus, comme le disait le dicton, « la vérité est dans le vin ». Dans un tel état, il lui était quasiment impossible de raconter des cracks, à moins d’être un excellent acteur feignant l’ébriété dans un but tout à fait obscur.
Comme le temps n’était pas à la paranoïa, elle décida d’écarter cette hypothèse et héla la serveuse pour qu’elle apporte un pichet de jus de fruits.

Je pense que tu as assez bu comme ça…Et, attrapant sa main Mais arrête, c’est pas en te giflant que tu vas arrêter de voir double ! Le verre suffit au palmarès des dégâts, va pas te mettre ko, dans l’état où tu es il faut pas grand-chose pour te mettre à 4 pattes, enfin je veux dire par terre, je ne veux pas qu'on interprête mal pes propos!

Elle lâcha sa main et lui emprunta son briquet pour s’allumer une autre cigarette. Elle tira sur le col de son t-shirt, car si elle était dans un meilleur état que lui, elle avait quand même ingéré une certaine dose d’alcool et il commençait à faire chaud.

Et je ne trouve pas que ta vie soit si pitoyable que ça, tu te débrouilles pas mal pour un Gryffondor, dit-elle en souriant en se souvenant des rivalités entre les maisons du temps de Poudlard.Il t’es arrivé un truc moche, mais ça n’a rien changé au fait que tu sois un type intelligent et doté de toutes les autres qualités que je ne citerais pas, puisque tu t’en vantes assez toi-même ! Lança-t-elle en riant. Maintenant que tu es à l’UMA tu as une seconde chance de montrer tes talents, tu as toutes les cartes en main pour te bricoler la vie que tu souhaites, et ça c’est loin d’être pitoyable.
En plus j’ai besoin que tu m’aides, j’ai pas envie d’être première de la classe, il me faut un adversaire ! dit-elle en faisant un clin d’œil.

Le jus de fruit arriva, elle en servit deux verres pendant que la serveuse ramassait les débris de verre.

Alors comme ça tu veux un de mes secrets ? Ca va pas être évident, j’ai jamais eu énormément de secrets, sauf quand j’étais gamine, et encore c’était des trucs de gosse du style écrire un journal intime ou faire rentrer un chat errant en douce à la maison, rien de bien méchant…

Ha si tiens, un truc marrant: quand j'étais plus jeune je rembourrais mes soutiens-gorge pour avoir l'air plus... Enfin tu vois ce que je veux dire... Mais je ne dirais pas si j'ai cessé ou pas! dit-elle en souriant malicieusement.
Plus sérieusement, si tu veux je peux te raconter pourquoi à l’inverse de toi je suis devenue bonne élève après avoir été une cancre (bruit de violons dans la salle).
Quand j’étais à Poudlard, j’étais avec mon frère jumeau. Comme tu peux t’en douter, on était tout le temps fourrés ensemble, on était un peu comme un vieux couple qui arrête pas de se chamailler mais qui peuvent pas vivre l’un sans l’autre. Pour ce qui était des cours, on était tous les deux plutôt des cancres, et ce depuis notre premier jusqu’à notre dernier jour.

Après avoir fini nos 7 années, on a décidé d’arrêter les études vu que visiblement on n’était pas fait pour ça. On a emménagé ensemble dans un studio à Londres, j’ai trouvé un job de vendeuse de journaux et lui… Lui voyait les choses en grand, il ne voulait pas se contenter d’un salaire minable. Je ne sais pas ce qu’il faisait, mais sans avoir de boulot il ramenait tout le temps de l’argent. J’ai essayé de lui tirer les vers du nez, de lui dire d’arrêter ses magouilles, mais ce crétin était trop fier pour m’écouter, et un beau jour deux types sont venu frapper à ma porte pour dire que mon frère avait été retrouvé mort dans l’allée des embrumes.

Elle marqua une pause, et but une gorgée de jus de fruits pour masquer le fait que sa gorge commençait à se nouer.
C’était il y a deux ans. A partir de là j’ai commencé à partir en sucette, et traversant toutes les étapes du deuil.
D’abord le choc, je suis restée terrée dans mon lit pendant une semaine sans manger ni bouger, j’ai failli me faire virer d’ailleurs. Après la phase de colère, j’en ai voulu à mon frangin de toutes mes forces, je l’ai haït comme pas permis. Après, la phase 3, le marchandage, c’est mes parents qui voulaient que je retourne vivre chez eux.
Phase 4 : la dépression. Je me suis rendue compte qu’au final j’étais totalement incapable de vivre seule, je ne savais plus qui j’étais, totalement paumée…
J’ai commencé à boire, à fumer des substances autorisées et d’autres non, à fréquenter des types dont je préfère oublier jusqu’à l’existence...
A cette période j’ai fait plein de trucs dont je ne suis pas fière, et je pensais que sans mon frère j’étais vraiment qu’une traînée et une bonne à rien, que lui c’était la bonne et moi la mauvaise partie etc… Jusqu’au jour où, je sais pas pourquoi, j’en ai eu marre de cette situation et j’ai tout arrêté, sauf mon job parce qu’il fallait bien manger. Je me suis dit qu’au fond j’étais pas plus idiote qu’une autre et que je valais mieux que ça, j’ai continué à mener ma vie, sauf qu’en rentrant du boulot je me mettais au lit avec une tisane au lieu d’aller jouer les piliers de bar. Et un jour, j’ai décidé que je valais encore mieux que ça et j’ai décidé de reprendre mes études.
Et à ce niveau, je dois dire que je suis en pleine phase de découverte, parce que je n’ai jamais su ce que je valais réellement… Et découvrir qu’en fait on est plus proche du haut que du bas du classement après avoir pensé le contraire toute sa vie, ça fait un choc !

Elle leva son verre de jus de fruits.
A la santé des jeunes brillants et plein d’avenir que nous sommes !

Bon, la prochaine fois on trouvera des sujets de conversation plus joyeux non?

Jeremy grogna quand la serveuse aux fesses énormes lui apporta le jus de fruit que Lucy-Ann avait commandé. L’étudiant tourna son regard vers la bonne femme et tendit une main dans sa direction afin de lui demander un autre Whisky Pur Feu. Mais son geste d’ivrogne tourna court quand l’étudiante lui attrapa la main. Sur le coup, l’esprit brouillé de Jeremy pensa qu’il s’agissait d’une proposition galante, surtout qu’elle avait parlé de quatre patte quelque chose. Il lui fit alors un grand sourire même si il la trouva un peu trop audacieuse pour une première rencontre. Puis elle attrapa son briquet et son esprit s’éclaircit. Le contexte de cette sortie aux Trois-Balais revint à son esprit. A l’origine, cette sortie était sensée être une rencontre permettant aux étudiants de faire connaissance. Mais comme personne n’était venu à part Lucy-Ann, l’après midi avait tourné en tête à tête avec racontage de vie, clopes et alcool.

Alors que l’étudiante racontait les anecdotes de sa vie, Jeremy se sentait de plus en plus mal. Son ventre le tiraillait et il sentait que des violents vertiges le gagnaient. Et il avait aussi cette sensation de puissance qui montait, sa timidité ayant totalement disparue. Sans parler de son mal de tête de tête grandissant. Enfin, le pire restait tout de même cette horrible nausée. Il allait falloir faire beaucoup d’effort pour faire comme si de rien n’était.

Malgré son envie de vomir, Jeremy réussit à côté l’histoire de Lucy Ann. Il fut choqué d’entendre l’histoire de son frère jumeau et de l’influence que sa mort avait eu sur sa vie.Elle avait bien du courage pour affronter tout cela ! Comme quoi c’était une vertu que pouvait avoir certains Serpentard. Alors qu’elle continuait ce discours interminable, Jeremy constata qu’il y avait urgence, il devait absolument s’eclipser quelques minutes pour aller vomir. Pendant quelques minutes, il avait cru que ce mal passerait. Malheureusement, cela ne faisait qu’amplifier. Et vu qu’il était hors de question qu’il vomisse sur elle, il attendit le moment opportun pour tenter de s’enfuir vers les toilettes.

Quand elle leva son jus de fruit pour trinquer, Jeremy se concentra du mieux qu’il pu pour lever le sien puis sans oser ouvrir la bouche, il se leva et fonça vers le lieu qui lui permettrait de se soulager. Dans sa hâte, il poussa la porte des toilettes des filles, doubla les demoiselles qui attendaient leurs tour et frappa fort sur la porte de la cabine. Mettant la main devant sa bouche, il tambourina un peu plus fort jusqu’à ce que la porte s’ouvre et qu’une vieille bonne femme s’écarte, effrayée à l’idée d’être recouverte de vomi. L’heure du salut arrivait. Sans perdre une seconde, Jeremy eut tout juste le temps de s’accroupir et de déverser tout ce qu’il avait mangé dans les cinq dernières heures. Alors qu’il retrouvait peu à peu des couleurs, il réalisa qu’il avait oublié de fermer la porte de la cabine et que toutes les demoiselles qui attendaient avait assisté à ce charmant spectacle. Un peu honteux mais ravi d’avoir vidé ses entrailles, Jeremy se releva et déroula la moitié du papier toilette. Une partie lui servi à s’essuyer la bouche et l’autre à nettoyer les restes de vomi qui se trouvaient sur la cuvette. Légèrement honteux, il se dirigea le regard baissé vers le lavabo et se débarbouilla le visage, l’air de rien. Il prit soin de rincer à fond sa bouche et emprunta discrètement un chewing-gum « bonne haleine » à la demoiselle qui se maquillait juste à côté de lui. L’avantage de ce chewing-gum sorcier était d’avoir un effet immédiat. Il suffit à Jeremy de le mâcher quelques secondes pour retrouver une haleine fraiche.

Ce fut donc un Jeremy à la mine rose des beaux jours qui sortit des toilettes et alla se rasseoir en face de Lucy-Ann. Il avait à présent retrouvé ses esprits et se sentait capable de poursuivre sereinement une conversation.

« Mille excuse pour t’avoir abandonnée tout à l’heure mais il y avait urgence et je préférais t’épargner une vision de moi encore pire que celle que tu as pu voir tout à l’heure. »

Puis, brandissant le verre de jus de fruit qu’il n’avait pas encore entamé, il déclara d'un ton faussement solennel :

« Trinquons à la jeunesse décadente de l’UMA ! Dis tu ne trouves pas que l’après midi à tournée en réunion des alcooliques anonymes ? Mais je te rassure je ne vais pas te raconter comment mon chat est mort et comment j’ai assisté à l’accident de ma grand-mère. Comme tu l’as dis, revenons à des sujets plus joyeux. »

Jeremy avala quelques gorgées ce qui lui prodigua le plus grand bien. Puis il attrapa une autre cigarette et la mit dans sa bouche. Après avoir envoyé dans les airs quelques volutes de fumées, il la regarda d’un air malicieux et ajouta :

« Je me demandais si une rousse aussi pulpeuse et énigmatique que toi était célibataire. »

Pendant que son camarade vaquait à ses occupations dans les sanitaires, la serveuse apporta deux gâteaux bruns surmontés d’un intrigant glaçage rose… Elle commença à tracer des motifs dedans du bout du doigt pour passer le temps, tout en finissant sa bierraubeurre. Une fois la bouteille vidée, elle détacha un bout du gâteau avec ses doigts recouverts de sucre et le porta à sa bouche.

*Hmm… Cannelle je crois… Pas mal du tout !*
Jeremy revint alors qu’elle finissait de se lécher consciencieusement ses doigts poisseux.

Jerem a écrit:

Mille excuse pour t’avoir abandonnée tout à l’heure mais il y avait urgence et je préférais t’épargner une vision de moi encore pire que celle que tu as pu voir tout à l’heure.

Une vision encore pire que celle qu’elle avait pu avoir ? C'est-à-dire quelque chose de pire que voir son voisin de table à moitié bourré se mettre des gifles ?
Elle se demanda alors ce que Jeremy avait bien pu aller trafiquer dans les toilettes, mais elle décida de stopper sa réflexion au stade où elle se demandait quelle extrémité du tube digestif était à incriminer…

Elle leva son bouteille vide pour trinquer :
Santé ! Vive nous, jeunesse glorieuse, étudiants dévoués qui sont disposés à se créer un ulcère et un cancer des poumons afin de pouvoir se mettre à la place de leurs futurs patients…

Puis son voisin de table posa une question à la tournure plus ou moins énigmatique pour une fille ayant quelques verres dans le nez.
*Pulpeuse… Enigmatique… C’est de moi qu’il cause ? Rousse… Oui, ça laisse pas de doutes, c’est bien moi… Pulpeuse ? Il m’aurait pas confondu avec son jus de fruit ?*

Hein ? Heu … Oui, je suis célibataire… Parce que pas être célibataire, ça veut dire avoir quelqu’un… Et avoir quelqu’un, ça veut dire réussir à faire suffisamment bonne impression pour décrocher un premier rendez-vous, puis réussir le rendez-vous pour en avoir un autre, et ainsi de suite… Un peu comme un jeu de l’oie tu vois, tu commences avec ton pion sur la case « célibataire », et puis tu dois avancer au fil des rendez-vous en évitant les pièges, pour arriver sur le final « casée ».

Lucy Ann marqua une pause, se disant que le slogan « tu t’es vu quand t’as bu » pouvait parfaitement s’appliquer à elle à ce moment précis… Amour et jeux de société, quelle métaphore grandiose…

Enfin voilà quoi, pour l’instant je me suis toujours arrêtée sur le « retournez à la case départ », et le seul mâle dans ma vie s’appelle Bizarr, c’est un beau brun poilu qui me tient chaud la nuit, qui mange des croquettes et régurgite des boules de poils… Au moins il est pas difficile à satisfaire, quelques gratouilles derrière les oreilles, une litière, un ouvre-boîte, et c’est bon, ça marche, on tiens la recette pour une relation longue durée, jusqu’à ce que la mort nous sépare…

Elle fixa la table un instant, méditant sur le pathétique de la description qu’elle venait de faire de sa vie privée, et se demandant s’il était plus judicieux de noyer son chagrin dans un nouveau verre d’alcool, ou de prendre un jus de fruit afin d’éviter le summum du ridicule en roulant sous la table.
Tout bien réfléchi, elle décida de se servir du jus de fruit dans un de ses anciens verre de whisky, histoire de mélanger un peu les breuvages et d’éviter une transition trop brutale entre une boisson de dépravé et une presque saine.

Je me dois de te retourner la question alors : pourquoi le petit blondinet sympathique que tu es vient ici par une si belle journée ? Pour noyer son célibat dans l’alcool, ou pour oublier sa tendre moitié ?

*Rhaaa pourquoi je lui demande ça ?? Comme j’ai pu la qualifier de fille « pulpeuse » ?? Elle va me prendre pour un mec grossier maintenant*

Les mots étaient sortis de sa bouche à la vitesse d’un éclair. Le problème était qu’une fois de plus, Jeremy n’avait pas eu le temps de réfléchir avant de parler. Il fallait croire que les effets de l’alcool ne s’étaient pas complètement dissipés. Cependant, le jeune homme ne laissa rien paraître et continua de l’observer d’un air désinvolte tout en fumant sa clope.

La réponse de Lucy-Ann lui sembla assez confuse. Elle paraissait gênée de sa question indiscrète ce qui n’avait rien de surprenant vu le langage familier qu’il avait utilisé. Il fut amusé de sa métaphore et esquissa un petit sourire. Puis tout en l’écoutant tourner autour du pot, il attrapa son verre de jus de fruit encore plein et expulsa la fumée qui se trouvait dans ses poumons à l’intérieur de la paille. Jeremy fixa le fond de son verre et contempla les bulles qui se formaient dans le liquide devenu grisâtre.

Quand elle fit allusion à son chat, Jeremy se retint d’éclater de rire. Il aimait beaucoup l’humour et le cynisme de cette fille. Cela changeait de tous les imbéciles qu’on pouvait croiser à l’Université. Cette pensée ramena Jeremy à la réalité. En plus d’être amusante, cette fille était aussi la seule qui était venu à sa petite sauterie. +1 pour elle.

« Bah… pour te dire la vérité, le blondinet en question s’est fait lâché par tous ses potes. Contrairement à ce que j’avais dis tout à l’heure, tu es la première et la dernière personne a être venu au rendez vous que j’avais fixé. Donc pour répondre à ta question, avant de me trouver une copine, il faudrait déjà que j’ai des amis qui ne me lâchent pas en cours de route. »

Tout en la regardant d’un regard qui était pourtant tout sauf triste, Jeremy continua de faire tourner sa paille dans la substance imbuvable.

« Et en fin de compte, je suis plutôt content de ce tête-à-tête improvisé. Si mes soi-disant amis étaient venus, les conversations auraient été d’une superficialité déconcertante. Alors qu’avec toi, j’ai l’impression d’avoir dévoilé une partie cachée de ma personnalité. Tu peux être fière, peu de gens y sont arrivés avec toi. Vous êtes une fille étonnante Miss Donnavan. »

Jeremy hésita quelques instants. Fallait-il poursuivre dans les questions indiscrètes et audacieuses ou bien s’arrêter là avant de s’enfoncer encore plus ? Oh puis zut. Jeremy n’était pas un ex-lion pour rien. Il préférait encore mettre les pieds dans le plat que de ne jamais l’approcher.

« Hummm…. Et sinon à part ton chat, qui fut le dernier heureux élu ? »

Lucy Ann regarda d’un air circonspect l’étrange mélange que le jeune homme fit dans son verre.
*Hmmm… Orange-nicotine-goudron, ça doit être fameux*

Son intense réflexion sur le jus de fruit fut interrompue par une bien plus intéressante – celle sur le discours de Jeremy- qui venait d’avouer, comme si de rien n’était, qu’il n’avait pas plus de vrais amis que de petite amie. Un étudiant lambda aurait trouvé cette «révélation» touchante, dans le genre « Hooo, le pauvre, comme c’est triiiiste… Moi j’ai plein d’amis par contre, et je n’aimerais pas être à sa place », mais pas elle… Parce qu’en vérité, c’est le genre de réponse qu’elle aurait pu avoir.
En effet, le trip « je suis jeune et beau, j’aime tout le monde et je suis super populaire – Comment ça va mon chou ? Je t’adoooooore tu sais » n’était pas vraiment son truc ; elle préférait de loin méditer sur toutes les interprétations possibles et imaginables de la maxime « Mieux vaut être seule que mal accompagnée ».

Durant toute son enfance, elle avait été enfermée dans cette espèce de symbiose exclusive intra-jumeau, qui faisait de son frère son meilleur et unique ami, une relation aussi fusionnelle supportant assez mal la concurrence au niveau affectif. Il en avait été de même pendant toute sa scolarité, où si elle avait eu quelques copains et copines de classe, rien n’avait aboutit assez loin pour parler de véritable amitié.

C’est pourquoi cette conversation avec Jeremy la déconcertait un peu, ce n’était pas le genre de situation dont elle avait l’habitude – comme quoi il était possible d’avoir 21 ans et d’avoir autant d’expérience au niveau social qu’une gerbille vivant au milieu du désert.

La réflexion du jeune homme la fit sourire
Merci merci, je sais que je suis une fille étonnante, la preuve, je suis passée en un seul après-midi de « Charlotte » à « Miss Donovan »… Peu de personnes ont réussi à avoir une ascension sociale aussi fulgurante !
Et puis je suis assez d’accord avec toi, la plupart des amis qu’on se fait restent dans une relation assez superficielle, pour aller s’amuser ça oui, il y a du monde, mais va leur demander des sous pour le loyer, ou de te rapporter des médicaments contre une maladie potentiellement contagieuse… Là, bizarrement, il n’y a plus personne !

La question suivante lui fit lever un sourcil dubitatif, car la question était somme toute banale, mais la réponse dans le cas de Lucy Ann l’était déjà moins… Et puis posée de façon aussi directe, on pouvait difficilement contourner la réponse par une pirouette.
Et puis tant pis, après tout, si elle n’avouait pas ça après plusieurs verres et pour les beaux yeux d’un charmant jeune homme…

Le dernier heureux élu ? Ben… Ca dépend de quoi tu parles… Si c’est au niveau de ce qu’on appelle « au sens biblique du terme », ça remonte à avant mon entrée à l’UMA, quelque chose comme 3 ou 4 mois avant…
Tu vois le genre que tu rencontres dans un bar le soir et dont tu te sépares le lendemain matin, le dernier en date était un sorcier du nom de Ron… Ou peut-être Don… Je ne sais plus trop ! Depuis que je suis sortie de Poudlard, il n’y a eu que ça, des Ron et des Don par-ci par-là…
Donc si tu parles d’heureux élu au sens petit ami, ça remonte à ma 7e année, il s’appelait Liam et était batteur de Quidditch de l’équipe Serpentard, on est restés ensemble un peu plus de 4 mois, et on a fini par se rendre compte que ça ne fonctionnait plus… Moi j’en avais assez de toutes ses fans qui se pâmaient sur son passage, et lui en avait assez de voir que quoi qu’il fasse, il n’arriverait jamais à passer devant mon frère à mes yeux, son petit ego de mâle l’a mal supporté !

Elle baissa les yeux vers son verre de jus de fruit
Voilà, si on fait le calcul ça va faire 4 ans que je suis célibataire et que je vis seule avec mon chat… Mon Dieu, je suis une vieille fille, et je ne m’en étais même pas rendu compte avant que tu ne me pose cette question ! Ralala, c’est pitoyable…

Relevant finalement les yeux de son verre pour fixer son interlocuteur :
Entre toi, le garçon sans amis, et moi la célibataire endurcie, on forme une belle paire, tu ne trouves pas ?
Mais ça me fait penser que je n’ai pas encore posé de question indiscrète sur ta vie privée… Alors, quelle est l’histoire de la dernière prétendante au titre de Mme Aiken ? Ou même DES prétendantes, un beau garçon comme toi doit réussir à en faire succomber quelques une quand même ?

*Beau garçon ? Faut arrêter le jus de fruit Lucy, tu te mets à parler comme ta mère…*

Jeremy ne fut pas étonné d’apprendre que le dernier garçon qui avait réussi à prendre le cœur de Lucy-Ann était un joueur de Quidditch. Les hommes forts et musclés plaisaient aux filles, c’était bien connu. Malheureusement Jeremy n’avait jamais réussi à intégrer l’équipe de Quidditch de Gryffondor. Quand le jeune Harry Potter avait été nommé attrapeur alors qu’il n’était qu’un gamin, il avait été vraiment dégouté. Lui qui luttait depuis des années pour y arriver, voilà qu’il se faisait devancer par un mec qui faisait une tête de moins que lui. Sans compter le fait qu’il avait foiré ses ASPICS de Vol sur Balai. Le rêve avait définitivement pris fin le jour où il avait eu ses résultats.

« Tu sais il n’y a aucune honte à ne pas avoir de petit ami depuis quatre ans. C’est juste que tu n’as pas trouvé chaussure à ton pied depuis Mr-le-super-héros-sur-son-balai. »

Une oreille attentive aurait pu percevoir la jalousie qui transpirait à travers l’évocation de la dernière phrase. Maintenant voilà qu’elle lui reposait la même question. Jeremy aurait dû se douter qu’en lui demandant de telles indiscrétions, il allait devoir en faire de même. C’était toujours plus simple d’écouter la vie des autres que de raconter la sienne.

« Hey ! Je suis pas un SAF (Sans-Amis-Fixes) ! C’est juste que mes potes m’ont abandonné pour la soirée… je suis quand même pas désespéré à ce point. »

Et malgré ce qu’il venait de dire, il interpella la serveuse et lui commanda une autre bière. En effet, sa cigarette était terminée et son jus de fruit ne ressemblait plus à grand-chose.

« Par contre je note que tu m’as qualifié de beau garçon. Attention à toi parce que ça va finir par me monter à la tête. Bon sinon si tu veux tout savoir de ma vie amoureuse je dirais qu’elle a commencé quand j’avais 3 ans. J’avais embrassé une camarade de classe. Enfin on me l’a raconté après, parce que je ne me souviens plus trop de cette période de ma vie. Cela dit, je pense que les amourettes de maternelle ne t’intéressent pas ? »

Il lui fit un petit clin d’œil et avala la première gorgée de la bière que la serveuse lui avait apportée.

« Donc je vais sauter quelques années jusqu’à arriver dans ma septième année à Poudlard. Je t’épargnerais donc les détails sur les histoires d’un soir où je ne me rappelle ni du nom, ni de la tête de la fille. Disons que même si les prétendantes au titre (comme tu le dis si bien) étaient relativement nombreuses, peu d’entre elles m’intéressaient vraiment. Il a toujours fallu que je m’entiche de fille à qui je ne plaisais pas. Et il se trouve qu’en 7ème année, j’avais eu le malheur d’être amoureux d’une fille de Serpentard. Le genre de fille ingrate, de famille noble, méprisante etc. Je sais absolument pas pourquoi j’étais attirée par elle, peut-être juste parce qu’elle était mon opposé. Enfin bref, toujours est il qu’elle m’avait aussi repérée et qu’un soir on est sorti ensemble. Mais Mademoiselle voulait garder notre relation secrète car sinon elle aurait des ennuis et patati et patata. Bref notre idyle a durée plusieurs mois mais est restée secrète. Et un jour une de ses meilleures amies nous a surpris et ma copine a tout nié en bloc. Et du genre au lendemain, cette garce m’a larguée comme une vieille chaussette. Soi-disant que c’était trop dangereux et qu’elle voulait me protéger. Foutaises. Bref de mon côté je ne lui ai pas reparlé non plus même si j’ai été énormément affecté. »

Reprenant son souffle, Jeremy avala plusieurs gorgées de bière jusqu’à la finir entièrement.

« Bref, depuis cette histoire, je crois que j’ai été assez dégouté des relations de couple. Je suis sans doute moins audacieux qu’avant car je connais les conséquences éventuelles. Cela fait deux ans que je n’ai rien eu. En même temps pendant ces deux ans je n’ai même pas cherché à combler le vide. »

Jeremy releva la tête et croisa le regard de Lucy-Ann. Puis il posa brusquement ses deux poings sur la table, faisant par la même occasion vibrer les verres posés dessus.

« Lucy-Ann ! (T’as vu je t’appelle par ton prénom maintenant). Je pense qu’il va falloir se bouger le popotin et changer notre situation actuelle si on ne veut pas finir en dépression dans quelques années. Avec Aude on organise une soirée à l’UMA dans pas longtemps. Il s’agit de la soirée Avakedeur (super le jeu de mot XD). Je pense que ça pourrait être l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de se dévergonder un peu. En plus y’a un Killer version sorcier qui est organisé pendant la soirée, je ne sais pas si tu connais le principe du jeu. Tu viendrais avec moi ? »

Lucy Ann note avec amusement une pointe de jalousie/envie dans le qualificatif de « Mr-le-super-héros-sur-son-balai ». Comme quoi, on pouvait être jeune, beau et avoir du succès, et nourrir quelques rancœurs envers ceux qui en avaient encore plus !

Cependant, lorsque Jeremy énonça sa vie amoureuse à peine plus glorieuse que la sienne, elle se sentie soulagée – était-ce parce qu’elle se sentait moins seule dans l’océan du vide sentimental, ou parce qu’elle savait dorénavant que Mr. Blondinet n’avait pas Miss blondinette collée à ses basques ?

Peu importe, il serait toujours temps de s’auto-analyser plus tard.
Ouch, en effet ce que t’as fait subir cette demoiselle n’est très fair-play, surtout que tu n’as pas vraiment le profil du type qu’on cache dans un placard parce qu’on a honte de sortir avec ! Oui, je sais que tu vas dire que les compliments vont te monter à la tête, mais après tout si je te disais que tu étais laid à faire peur, il y a peu de chance pour que tu me croies, alors autant être honnête… D’autant plus que si tes chevilles se mettent à enfler, je me ferais un malin plaisir de les remettre à leur taille initiale ! C’est ce qu’il me reste de mon côté Serpentard, un malin plaisir à chambrer mes petits camarades… De toute façon je pense que tu as compris que les Serpentardes n’étaient pas des demoiselles fréquentables, elles ont toutes un vice plus ou moins caché quelque part… fit-elle en un clin d’œil.

L’invitation qui suivit eu un effet à double tranchant : si la perspective de se faire inviter à une soirée au nom étrange la réjouissait plutôt, le fait que celui qui l’y invite s’en occupe avec Miss Rose lui déplaisait assez. De la jalousie ? Sûrement, mais pour plusieurs raisons… Elle connaissait assez peu cette étudiante qui pourtant partageait sa classe depuis deux ans, mais parce qu’elle n’avait fait aucun effort pour ça. En effet, elle lui semblait l’archétype de la blonde pulpeuse (encore cet adjectif !) à forte poitrine qui passait son temps à charmer tous les spécimens mâles qui lui tombaient sous la patte… Quelque soit sa personnalité, cette caractéristique était une condition nécessaire et suffisante pour lui valoir l’antipathie de la médicomage rousse qui s’asseyait au fond de la salle.

Mais peu importe, il était temps de passer outre ses réflexes de mégère non apprivoisée, une fois n'était pas coutume. Son regard se posa alors par hasard sur les diverses bouteilles/verres qui jonchaient la table, la faisant plus ressembler à un cimetière ou un champ de bataille qu’un meuble de bar.

Hmmm… Vu ce que je vois, à mon avis aucun de nous deux ne finira dépressif, il y a plus de chances pour que nous finissions alcooliques… Mais pourquoi pas, je pense que cette soirée promet d’être fort sympathique ! (à un ou plutôt une détail près, mais ça l’orgueil féminin lui interdisait d’en laisser paraître une quelconque trace).

Je n’ai aucune idée de ce que peut bien être un killer, mais comment pourrais-je refuser une invitation de ta part à venir me dévergonder ? Il y a des propositions qui ne se refusent pas! finit-elle en souriant d'un air faussement innocent, à mi chemin entre un diablotin ayant piqué une auréole et une gamine de 4 ans ayant mangé tous ses chocolats du calendrier de l'avent un 5 décembre...

[HJ : Je crois que tu as confondu Morgana Rose et Aude Dansange^^]

Jeremy sourit en l’entendant dire qu’il n’était pas le genre de mecs qu’on cachait dans un placard.

« Je te remercie pour le compliment. Et ne t’inquiètes pas pour mes chevilles, depuis ce douloureux évènement je garde la tête sur les épaules même si je suis conscient qu’on peut trouver pire que moi. Et je ne doute pas tu saurais me remettre à ma place vu ton caractère bien trempé ! »

Jeremy porta son verre de bière à ses lèvres mais aucune goutte n’arriva dans sa gorge vu qu’il avait déjà tout bu. Déçu il le reposa, tout en prenant garde de ne pas renverser les autres verres vides.

« Moi qui m’étais promis d’éviter de fréquenter les filles de Serpentard à l’avenir je me retrouve en tête à tête avec l’une d’elle aujourd’hui. Enfin, il faut bien avouer que malgré leur mauvais caractère, elles demeurent les plus attirantes. »

Fallait-il voir dans cette dernière phrase un sens caché ? Ce serait à Lucy-Ann de l’interpréter. Entre temps Jeremy avait changé de sujet et lui proposait de venir l’accompagner à la soirée qu’il avait en partie organisée. Il nota le regard mitigé qu’elle fit lorsqu’ il évoqua le nom de son associée pour la soirée.

*J’espère qu’elle va accepter*

Quand elle annonça que certaines propositions ne se refusaient pas, l’étudiant donna un petit coup de poing de satisfaction sur la table.

« Super ! »

Le choc avait provoqué un tintement des verres vides qui se trouvaient sur la table. Et comme la table ressemblait de plus en plus à un champ de mines rempli de missile en tout genre, ce qui devait arriver, arriva. Un des verres glissa du rebord et s’éclata en mille morceaux par terre. Le bruit avait attiré l’attention des clients du bar qui regardaient à présent nos deux protagonistes d’un air curieux et agacé à la fois.

Jeremy se leva immédiatement dans le but de nettoyer tout son bordel mais la serveuse avait été plus rapide. En un coup de baguette tous les bris de verre avait disparus et l’ambiance était redevenue normale. La rapidité et l’efficacité des sorciers étaient parfois stupéfiante.

Toujours debout, Jeremy attrapa sa sacoche et déclara en s’adressant à Lucy-Ann :
« Je crois qu’on ferait mieux d’y aller avant de se faire officiellement jeter dehors. En tout cas ce tête à tête fut fort sympathique. J’ai l’impression de mieux te cerner maintenant. Tu ne te sens pas trop soule ? Tu veux que je te raccompagne ? »

[Terminé pour moi. Je te laisse conclure. La suite à la soirée Avakedeur si ça te dis !]

[Hrp : Ouiii, exact… Moralité : je vais arrêter de travailler pour de bon, ça me déconcentre pour le reste et c’est Lucy Ann qui a l’air d’une quiche ^^ On va dire que c’est à cause de la cuite ]

Le conversation prenait décidément une drôle de tournure, entre compliments et petites piques dissimulées, et Lucy Ann avait du mal à savoir s’il s’agissait vraiment de séduction ou de l’enthousiasme d’étudiants dont le côté ado avait été réveillé à coup de bierraubeure… Enfin, dans un cas comme dans l’autre, l’après-midi qui devait être à la base d’une platitude affligeante, entre la salle commune et quelques grimoires, s’était révélée grâce à une affiche improvisée une vraie surprise et un très bon moment, bien qu’il soit toujours mal vu de finir ivre en début de soirée…

Quoi qu’il en soit, elle allait avoir la soirée pour cuver en paix au fin fond de son lit !
Elle se leva, prenant appui sur la table, et constata avec un certain plaisir que le sol ne tanguait pas trop pour qu’elle puisse espérer rentrer sur ses deux jambes.

Hmmm, non, je devrais réussir à rentrer toute seule… Et puis tu n’es pas dans un meilleur état que moi que je sache ! La serpentarde va montrer au petit gryffy que tu es qu’on peut être bourrée sans que ça se voie ! Ou pas…

Un vertige passager l’obligea à se rassoir un instant.

Enfin de toute façon, je pourrais te montrer ça tranquillement à la soirée, je pense qu’on ne se cantonnera pas au jus de fruit non plus… N’empêche, si on m’avait dit il y a 4 ans que j’allais avoir un rendez-vous avec un Gryffondor, j’aurais du me faire hara-kiri ! Enfin je suis bien contente d’avoir grandi et de ne pas louper une occasion pareille conclut-elle en lançant un dernier clin d’œil à Jerem avant de se lever pour de bon.
Elle se dirigea vers la porte, mais se retourna avant de la franchir :
Mais j’y pense… T’es pas censé rentrer à l’UMA aussi ? On pourrait faire le chemin ensemble, statistiquement y en a au moins un des deux qui devrait réussir à guider l'autre jusque là-bas…

[Voilà, un an après, topic terminé !
Je te laisse commencer à la soirée Avakedeur, honneur aux organisateurs !]