La poignée de la porte tourna enfin. Il était temps, Précieuse commençait à s’ennuyer. En plus un des ignobles chatons n’arrêtait pas de la fixer avec ses yeux globuleux. Quelle horreur. Si l’un de deux avait le malheur de lui filer ses collants, elle lui enlèverait son paté répugant et le jetterai par la fenêtre.

Ce fut une Page grimaçant qui entra. Précieuse trouva que la petite était égale à la même. Toujours cette même allure de souillon. La phrase de bienvenue de la rouquine lui esquissa tout de même un sourire. Elle était jalouse de son statut voilà tout. Sans prendre la peine de répondre immédiatement à ses sarcasmes, Précieuse prit sa plume et nota quelques lignes sur son parchemin. Quand elle eut finit, elle leva la tête, affichant un air satisfait.

« McHenry, je sais que c’est toi la chef des BR alors n’essaye pas de m’embobiner ou je ferais en sorte que tu sois expulsée de Poudlard avant même d’avoir eu le temps de faire tes bagages. »

Elle avait dit cela en la fixant droit dans les yeux. Son sourire s’était élargi un peu plus, dévoilant des dents plus blanches que la neige.

« Cependant, si tu es ici, c’est parce qu’Ombrage m’a demandé de te poser quelques questions. Ce sont juste des formalités d’usage. Et comme je te le disais à l’instant, n’essaye pas une seconde de mentir. J’ai à ma disposition un sérum de vérité que je me ferais une joie d’utiliser si le besoin se fait sentir. »

Tout ce que Précieuse disait n’était qu’un enchainement de mensonges. Il n’y avait ni sérum de vérité, ni avis d’expulsion pour Page, ni même la moindre preuve. Mais Précieuse avait jugé malin de sortir le grand jeu pour l’effrayer afin d’en savoir plus.

« Première question : Décris-moi ton emploi du temps le soir où le décret du Fayot d’ Or a été placardé sur le mur d’affichage. Je veux tout le détail. Avec qui tu étais, où tu te trouvais. »

Précieuse prenait très au sérieux son interrogatoire. Elle avait l’impression d’être le juge d’un tribunal qui était sur le point de faire tomber la sentence.

Page fut un peu déçue que Précieuse ne réponde pas à sa provocation. Son insolence était sa manière à elle de se donner du courage. Et elle en aurait besoin pour affronter la vipère. Elle s'était préparée à une attaque en règle et espérait avoir paré à toutes les éventualités, même si elle en doutait.

La première phrase assénée par la blonde l'interloqua un bref instant, avant de la faire pouffer de rire. "La chef des BR". Ca sonnait vraiment bien. Page préférait largement "chevalier de la carotte", au moins, ça avait un peu de cachet.

- Pfff ! Sérieux, je te fais si peur pour que tu m'imagines à la tête d'un groupe terroriste ? D'accord, je suis capitaine par intérim au quidditch, mais tout de même, je suis qu'une paaaauvre première année. Mais bon, ça me flatte...

Page avait décidé de miser sur la carte de l'insolence. La blondasse n'ayant pas l'air décidée à lui retirer des points, autant jouer le jeu jusqu'au bout. Mais peut-être avait-elle vraiment envie de jouer à armes égales, de rechercher un peu de difficulté ? Cela ne lui ressemblait pas, mais sait-on jamais.

La fillette se dirigea vers le petit bureau où elle était certainement censée s'asseoir et elle s'assit sur la table, le temps que Précieuse continue de déblatérer. Elle se figea brièvement lorsque Précieuse évoqua le Véritaserum. Si c'était vrai, ils étaient foutus. Fin des BR. Enfin, encore faudrait-il que la vipère le lui fasse boire. Et elle ne se laisserait pas faire. Et puis de toute façon, lorsqu'ils avaient signé leur charte des BR, isl avaient accepté les conséquences. S'ils devaient être renvoyés, ils le seraient.

- Tu sais, j'aimerais vraiment être "chef des BR". Comme j'aimerais t'avoir lancé le sortilège de crache limace au dernier cours. Manque de bol, c'était pas moi, la gloire en reviendra à d'autres, mais je suis un peu déçue d'avoir fait la retenue sans avoir moi-même lancé le sort.

Après tout, un peu de vérité, si elle ne trahissait pas Lucy en prime, ne pourrait que donner du crédit à son récit.

- Bon, mon emploi du temps le fameux soir ? Voyons voir.... Hum, hum, hum... fit-elle dans une parfaite imitation du crapaud. Eh bien, après avoir mangé dans la Grande Salle, je me suis rendue à ma retenue avec le Crapaud, et j'ai passé une agréable soirée en sa compagnie avant de retourner chez les Gryffondors. Après, euh, j'ai dû passer au petit coin, c'était vital, et j'ai vaguement eu envie de commencer son foutu devoir sur les Vampires. Mais après ce qu'elle m'avait fait subir, j'ai abandonné l'idée avant même de commencer. Après, euh... je suis allée me coucher. J'avais besoin de récupérer un peu après la retenue avec ta maîtresse. Je crois bien avoir rêvé de flots de limaces, mais je pense que je n'étais pas la seule ce soir là, non ?

Calme Page, ne pousse pas le bouchon trop loin, ou la blondasse va exploser...

La remarque de Page la fit réfléchir. Il fallait avouer qu’il était peu probable qu’une élève de première année puisse être capable de monter un tel scénario. Précieuse était sur le point de l’écarter des principaux suspects quand elle se rappela de ce que la rousse lui avait envoyé en DCFM. Non, finalement ce serait tout à fait son style.

« Au moins on est d’accord sur un point McHenry. Tu n’es qu’une pauvre fille. »

Alors que Précieuse finissait son laïus, la rouquine se rapprocha du bureau et posa ses fesses sur la table. Déstabilisée par cette impertinence, Précieuse retira ses jambes du coin de la table et les remis sous le bureau immédiatement. Elle se recula aussi dans le fond de sa chaise pour laisser une distance minimale de sécurité avec la rousse. Ecoutant d’une oreille distraite son discours, elle comprit qu’elle n’arriverait à rien en continuant de se la jouer trop sérieuse. Autant qu’elle passe à l’attaque, même si elle devait pour cela employer la force ou un langage non politiquement correct. Et puis de toute façon cette sale rouquine ne méritait pas d’être traitée comme une égale.

Alors qu’elle s’apprêtait à renchérir, Page évoqua le cours de DCFM. Le fameux cours où elle avait vomi des limaces devant tout le monde. L’évocation de cet épisode lui donna la nausée. Elle avait encore l’impression d’avoir le gout de la bestiole dans sa bouche. Pendant que Page décrivait son emploi du temps dans les moindres détails (Précieuse se serait bien passée du détail sur le petit coin), la blonde se leva et alla ouvrir une fenêtre. Elle avait vraiment besoin d’air. Cet entretien ne se passait pas du tout comme prévu. Elle était prise au dépourvu. L’air permettrait sans doute de dissimuler les perles de sueur qui apparaissaient sur son front.

« Allergie aux poils de chats », prétexta-t-elle pour se justifier.

Précieuse hésita à lui ordonner de prendre place sur la chaise. Le problème c’est que Page ne l’écouterait surement pas, ce qui n’arrangerait pas ses affaires. Après avoir abandonné l’idée, Précieuse s’approcha du bureau, et tout en restant debout, se plaça près de Page afin de lui chuchoter ces quelques mots :

« C’est bizarre, un élève t’a surprise ce soir là dans un couloir, du matériel à la main. Tu sais, une tignasse aussi hideuse que la tienne, ça ne s’oublie pas. Tu as une explication à ça ? »

Précieuse appuya ses mains manucurées sur le bureau et continua de fixer Page dans les yeux, tout en donnant un regard qui se voulait supérieur et confiant.

« Tu as raison, j’ai bien rêvé de limace ce soir là. J’ai rêvé que la prochaine fois que je vomirais des limaces, ce serait dans tes cheveux. »

Pauvre fille, pauvre fille, elle pouvait parler hein. Page lança un regard noir à sa geôlière. Malgré toutes les précautions que la lionçonne prenait pour ne pas se laisser atteindre par les piques de la vipère, certaines parvenaient tout de même à percer sa carapace d'insolence.

Mais la rousse eut droit à une petite revanche lorsque Précieuse pâlit brièvement avant d'ouvrir la fenêtre. Allergie mon œil. Les souvenirs qui semblait revenir au galop ne semblaient pas du tout du goût de la blondasse. En même temps, Page gardait un souvenir également mitigé de cette soirée. Certes, ils avaient affiché le Fayot d'or, mais cette semaine avait été pénible pour la fillette, la compagnie d'Ombrage n'étant pas des plus agréables en soirée. Et maintenant qu'elle était à nouveau dans cette horrible antre rose... L'air frais qui s'engouffra lui fit certainement autant de bien qu'à Précieuse.

- Ouf, merci d'aérer, c'est étouffant tout ce rose... Je comprends pas pourquoi les Brigadiers sont pas habillés en rose d'ailleurs ? Enfin bon, le Ministèèèèère a dû penser que c'était de trop...

Précieuse semblait hésiter sur la manière dont elle devait mener cet interrogatoire. Tant mieux. Tant qu'elle serait prise au dépourvu, elle serait moins dangereuse. Mais il fallait avouer qu'elle prenait son rôle d'Inquisitrice miniature très au sérieux. Les mêmes mimiques que dans les films, du flic qui tourne autour du suspect, qui se plante devant lui et le dévisage en...

*Héééééé, personne ne nous as vu, elle ment !*

... en prêchant le faux pour savoir le vrai...

Et puis sentir Précieuse tourner si près d'elle et lui sussurer à l'oreille... Brrr, ça la déstabilisait, il fallait bien avouer... De là où elle était, elle pouvait même sentir son parfum... Eurk.

- Ben j'ai pas d'explication tu sais... Moi je comptais les limaces pour m'endormir, alors je vois pas trop comment c'est possible. Peut-être que le mystérieux élève rêvait lui aussi ? A moins que ce soit ton ami imaginaire ?

La dernière remarque de Précieuse lui arracha un sourire.

- Faudrait déjà que t'arrives à m'approcher sans convocation pompeuse, et ça, je peux te dire que c'est pas gagné.

La fillette sauta sur ses pieds. Définitivement, elle ne pouvait pas rester si proche de la blonde, c'était indécent. Elle remit ses mains dans ses poches et s'approcha à son tour de la fenêtre.

- Allergie au parfum de blonde, imita-t-elle.

« C’est sans doute parce que le rose est trop proche du rouge, répondit-elle à la remarque de Page sur les tenues de la Brigade Inquisitoriale. »

Précieuse aimait bien le rose. Elle l’avait d’ailleurs prouvé en envoyant des dizaines d’invitations roses bonbon à ses invités. Mais le rose était la couleur des festivités, pas une couleur de juge interrogeant des accusés. Et puis quoi encore.

Précieuse tenta d’analyser dans le regard de la fillette la part de vrai et de faux dans sa réponse à son accusation. Elle prétexta qu’elle était restée dans son lit à compter les limaces. La bonne blague. C’est qu’elle se fichait d’elle cette satanée rouquine. Cependant, Précieuse n’avait aucun moyen de prouver qu’elle mentait. Il fallait qu’elle la coince, d’une façon ou d’une autre.

« Tu sais Page, l’avantage d’avoir autant d’argent que moi, c’est que je peux acheter des informations auprès des plus démunis. Et l’élève dont je te parle semble aimer mes nombreux présents. Je sais beaucoup plus de choses sur toi que tu ne le crois. Surtout que l’élève en question est à Gryffondor, alors ça facilite les choses… Je renouvelle donc ma question, que faisais tu dans le couloir à cette heure ci et qu’avais tu dans les bras ? »

Peut-être qu’en insistant elle arriverait à la prendre à son propre piège. Précieuse baissa les yeux et ouvrit discrètement quelques tiroirs. Elle repéra un petit flacon sans étiquette qui ferait bien l’affaire comme sérum de vérité. Elle le sortit donc du tiroir et rejoignit Page près de la fenêtre pour lui agiter le flacon sous le nez.

« Rassure toi ce n’est pas du parfum. Ce serait une insulte qu’une fille comme toi gâche quelques gouttes d’un parfum aussi cher. C’est le sérum de vérité dont je t’ai parlé. »

Précieuse baissa alors sa main. Après les menaces, il fallait enchainer avec les questions.

« A propos d’allergie, si il y en a une qui n’est pas allergique aux chats, c’est bien toi.» dit-elle en faisant allusion à la dernière attaque des BR.

Précieuse s’approcha une fois de plus de la rousse et lui attrapa vivement une de ses mains.

« Humm…Etrange, on dirait une griffure de chat. » dit-elle en levant sa main tout en désignant de l’autre la petite griffure sur la main de la rousse.

Que c’était énervant ! Cette petite rouquine qui faisait au moins une tête de moins qu’elle avait réponse à tout ! Et pourtant elle venait de tendre plusieurs pièges ! N’importe qui aurait jugé que Page n’était pas coupable et aurait abandonné l’affaire depuis quelques minutes. Mais Précieuse n’était pas de ce genre là. Elle voulait à tout pris coincer la rousse, même si ce n’était pas pour l’affaire des BR. Il était hors de question que la petite ressorte de cet entretien blanche comme la neige, innocenté de tout. Et au délà de sa haine pour la Gryffondor, Précieuse était certaine qu’elle avait des choses à cacher. Ses réponses étaient trop parfaites pour être réelles. Si elle n’était pas coupable elle-même, elle cherchait surement à protéger quelqu’un.

Quand Page répondit à sa provocation sur la griffure, Précieuse continua de la dévisager et la regarda s’éloigner tout en gardant son calme et sa sérénité, pour montrer son semblant de maitrise de la situation.

« Que de mensonges, c’est incroyable ! Tu comptes devenir menteuse professionnelle plus tard ? En tout cas tu es bien partie. Je vais te prouver par A + B que ton raisonnement ne tiens pas debout. »

Précieuse se rapprocha une fois de plus de la Gryffondor. Elle avançait de sa démarche chaloupante, tout en prenant soin de materler le sol de ses talons comme si elle s’apprétait à écraser une mouche prise dans ses filets.

« La griffure que j’ai vue sur ta main a été faite il y a peu, au maximum la semaine dernière. Cela se voit à la couleur du sang séché. Or la seule retenue que tu as eue avec Ombrage récemment n’a en aucun cas pu affecter ta main. Je le sais parce que j’étais là. Donc ton hypothèse n°1 s’effondre lamentablement. Tu prétends ensuite que c’est la faute du Chaporouge. Or cet animal n’a pas été étudié dans les derniers mois, tu n’as donc pas eu l’occasion de l’approcher. Donc ta deuxième proposition ne tient pas debout. Quand au chat d’Hermione, tu sembles avoir oublié qu’elle l’a emmené à Sainte Mangouste le mois dernier. Tout le monde le sait. Adieu hypothèse n°3.
J’aurais bien aimé être à l’origine de cette griffure mais je préfère ne pas voler la vedette à Miss Teigne. »

Toute contente de sa petite démonstration, Précieuse laissa apparaître un nouveau sourire victorieux. Puis quand Page évoqua qu’elle voulait sans doute l’empoisonner, la Serpentarde éclata de rire.

« Que tu es bête ! Je fais toujours les choses dans l’ordre. D’abord je prouve ta culpabilité, ensuite je te fais renvoyer et enfin quand tu es complètement déprimée et déshéritée je songe alors à t’empoisonner pour terminer le travail proprement. » dit-elle d’une voix qui montrait clairement qu’elle n’était pas sérieuse.

Précieuse aimait bien la provocation et la délation mais elle restait une gamine trop peureuse et innocente pour songer à empoisonner quelqu’un. Ce genre de travaux était réservé aux adultes sous ses ordres. Jamais elle ne ferait elle-même le sale boulot. Elle préférait s’en tenir aux menaces.

Se prenant au jeu, Précieuse sortit sa baguette et la pointa d’un geste vif dans la direction de la lionçonne :

« Qui a parlé de se battre ? Je suis sur qu’il existe bien d’autres moyens plus propre pour te faire avouer la vérité… »

Précieuse fut prise au dépourvu quand elle vit Page foncer derrière le bureau et s’agripper à ses bords. La rouquine la menaça de tout renverser si elle lui lançait un sort.

*Elle est plus futée que je pensais*

La blonde la regarda d’un air embêté, sa baguette toujours pointée dans sa direction. Ses yeux balayèrent le bureau et elle constata que les dégâts seraient nombreux si Page mettait ses paroles à exécution. Que pouvait-elle faire ? Elle été coincée comme un rat en cage.

Après une minute de réflexion, Précieuse baissa le bras. Cela n’était pas le signe d’une défaite mais celui du lancement d’une nouvelle stratégie (et aussi parce qu’elle avait mal au bras). Après avoir rangé sa baguette dans la poche de sa veste, elle s’approcha du bureau et se plaça du côté opposé à celui où se trouvait Page. Elle attrapa ensuite la lampe rose qui se trouvait sur la table et la posa un peu plus loin dans un coin. Puis elle prit quelques papiers qui lui semblaient importants (dont ses notes sur Page) et les plaça dans un autre endroit de la pièce. Enfin, elle termina ce manège étrange en enlevant ses chaussures à talons. Une fois qu’elle fut en socquettes et que les affaires fragiles furent mirent de côté, elle posa ses deux mains sur le rebord du bureau et leva ses yeux vers la rouquine.

« Je suis prête » déclara-t-elle dans un regard de défi.

Au fond d’elle, Précieuse était complètement effrayée. Elle n’avait encore jamais fais de combats de sorciers. Ce serait quitte ou double mais elle avait bien envie de tenter. Et en réfléchissant bien, elle serait gagnante à tous les coups. Car si au pire elle finissait amochée, Page aurait signé son arrêt de mort. Ombrage la ferait expulser pour violence envers un autre élève. Et si c’était elle qui gagnait ce petit combat, elle pourrait toujours prétexter la légitime défense.

*Heureusement que j’ai coupé mes ongles hier !*

« GOOOOOOOOOOOOOOOOO » lança-t-elle d’un ton guerrier avant de s’accroupir derrière le bureau comme si il s’était agi d’une tranchée protectrice.

Puis, sortant de nouveau sa baguette, elle se redressa légèrement et la pointa le plus vite possible de l’autre côté du bureau.

« Petrificus Totalus !!!!! »

[Je te laisse le choix de te prendre ou non le sort même si je te conseille fortement de l’éviter !]

Précieuse fit la moue en voyant Page esquiver le sort en se réfugiant sous le bureau de la dondon. Elle l’avait manquée de si peu ! La blonde se baissa à son tour, craignant que Page ne riposte en lui envoyant un sort à son tour. Cependant, elle n’avait absolument pas prévu que la rouquine utilise une autre méthode, beaucoup plus bourrine !

Quand elle vit le bureau lui tomber dessus, elle poussa un petit cri et se poussa sur le côté le plus vite qu’elle pu pour éviter de se retrouver assommée par cette objet qui pesait beaucoup plus qu’elle. Malheureusement, pour réussir à éviter l’objet encombrant, elle fut contrainte de lâcher sa baguette qui se retrouva coincée sous le bureau renversé. Elle tendit alors la main pour essayer de la récupérer mais l’objet de convoitise ne bougea pas d’un centimètre. C’était trop tard. Page était à quelques mètres d’elle, sa baguette en main.

« Page, je pense que je me suis trompée sur ton compte, tu ne sembles pas si coupable que cela, » minauda-t-elle d’une petite voix tout en se relevant.

Comme elle n’avait plus son arme, le seul moyen de se sortir indemne de cette histoire était de finir cette entrevue à l’amiable. Précieuse étant une belle baratineuse, elle savait qu’elle devait user de cet atout pour faire baisser la vigilance de Page.

« On va faire un deal. Je t’innocente devant Ombrage et toi tu baisses ta baguette et tu m’aides à ranger ce bureau. »

Précieuse savait bien qu’Ombrage entrerait dans une colère noire si jamais elle voyait l’état dans lequel se trouvait son bureau. Les plumes étaient renversées par terre, les feuilles volaient dans la salle et de nombreux dossiers jonchaient le sol. La blond e leva les yeux vers la pendule en forme de châton. Ombrage serait là dans quelques minutes. Elle n’avait plus beaucoup de temps devant elle.

« Allez Page, restons bonnes amies et tout rentrera dans l’ordre. »