[Hj: Deux fois que je recommence ce topic! ! Je vais essayer de remettre tout comme je l'avais fait dans le premier...]

Lea luttait depuis trois bonnes heures entre ses couvertures et ses draps pour trouver le sommeil...sans succès. De plus, une sensation étrange lui tenaillait les entrailles, une sorte de mal être inexplicable qui vous faisait angoisser sans raison. Après tout, que pouvait-elle avoir à craindre dans son dortoir? Elle se raisonna rapidement, elle était ridicule, parfaitement ridicule de s'imaginer toutes sortes de choses monstrueuses. Elle était à Poudlard, une école de magie d'accord, mais ce n'était pas une raison pour ce qu'elle se fasse lacérer dans son lit comme elle l'avait lu dans les polars que son oncle lui prêtait de temps en temps. Pourtant, elle ne pouvait rester là sans rien faire, son imagination lui jouait des tours et elle n'aimait pas ça.
Passant un pied hors du lit, un ronflement provenant d'une de ses voisines la fit sursauter.

*Ma pauvre Lea, t'es vraiment une froussarde quand tu t'y mets!* Pensa-t-elle en secouant la tête.

Sur la pointe des pieds, elle rejoignit la porte du dortoir qu'elle ouvrit en un grincement; elle se félicita de n'avoir réveillé personne avec sa maladresse légendaire. Les escaliers se profilaient devant elle en une ombre sombre et inquiétante. Elle frissonna, se demandant un instant si elle ne ferait pas mieux de rebrousser chemin. Toutefois, elle avança tout de même et se retrouva bien vite dans la salle commune où personne n'avait décidé de se coucher tard. Il était rare que des élèves se relèvent la nuit d'ailleurs depuis les décrets d'Ombrage... Mais que risquait-elle si elle se rendait dans les cuisines à part des heures de retenue en compagnie de Rusard? Pas grand chose. D'autant plus que la faim commençait à se faire sentir, une raison de plus pour rassembler tout son courage et se rendre dans les cuisines. Elle passa le portrait d'un pas rapide et se retrouva dans l'immense couloir sombre...Un nouveau frisson vint se glisser dans son dos mais elle ne releva pas et se dirigea vers les cuisines qui n'étaient qu'à une centaine de mètres. Heureusement qu'elle était une Poufsouffle...

Les cuisines étaient plongées dans le noir. Les elfes ne cuisinaient pas à cette heure tardive et elle se reprocha de n'y avoir pas pensé plus tôt. Elle allait devoir chercher elle-même la nourriture qu'elle voulait; dans un faible éclairage bien évidemment puisque la cheminée ne contenait plus qu'une petite flamme et qu'elle n'avait pas sa baguette.

Farfouillant dans tous les placards qu'elle voyait pour y trouver un éventuel bout de poulet qui aurait pu rester du dîner précédent, elle crut mourir de peur lorsque le placard le plus reculé de la pièce révéla trois ombres qui lui tombèrent dessus dans un grand cri.

Le bruit épouvantable qu'ils firent en tombant sur le sol fit penser à Lea que c'était bon, ils avaient réveillés tout Poudlard. Mais l'instant suivant, c'était de nouveau le silence si l'on exceptait leurs gémissements de douleur.

"Hum...Est-ce que vous pourriez vous relever? Je crois que je ne pourrais plus tenir longtemps avec trois personnes sur le dos, dit-elle presque amusée de la situation cocasse dans laquelle elle s'était fourrée.

Le garçon avait crié, au grand plaisir de Perle, mais avant qu'elle n'ait le temps de lui faire la remarque, la griffondor avait répondu à son attaque.
-J'te regarde aussi normalement que la situation le permet. Tu as l'habitude d'être vue comme une pauvre fille complètement frappée pour qu'un simple coup d'oeil te défrise ?
Perle l'avait regardé d'un air sombre, prête à lui répondre, mais cet échange de regard fut vite coupé par le garçon :
-Hé toi "vampirette" tu m'as mordu !!, Et il se rapprocha d'elle, Sous le petit rire moqueur de Perle.
Après quoi les deux griffondors se mirent à parler, mais Perle ne les écoutait pas ... Elle se concentrait sur les bruits de fond ... et soudain :
-Plus z'un geste ou vous allez brailler pour quêque chose !
Perle courut le plus vite qu'elle pu, entendant les autres lui emboiter le pas ...
Le trio était vite arrivé près d'un escalier qui était en train de bouger vers la droite ... Tremblante, La verte et argent ne prit pas le temps de réfléchir, un plan se dessina dans sa tête ... Elle attrapa les deux autres par la main et sauta sur l'escalier, sans regarder en bas. Elle les franchit ensuite à toute vitesse, entrainant les 2 rouges et or avec elle. Arrivé au couloir, elle dirigea sa baguette vers l'escalier ...
Tremblante, Perle regarda celui-ci avant de crier
-Imobilus !
Formule qui rata, comme toute celle qu'elle avait tentée et qui était d'un trop haut niveau pour la première année. Les escaliers se mirent à bouger de plus en plus vite, interdisant le passage jusqu'à l'étage où ils étaient, presque aussi bien que si elle l'avait réellement immobilisé, si pas mieux ...
-C'était fait exprès, déclara-t-elle frustrée.
Après elle suivit Alexei qui les mena jusqu'aux cuisines, où il eu la bonne idée de les cacher dans un placard... Perle, se mit bien à l'aise sur les corps surement meurtris de ses camarades, tout en faisant bien attention de ne laisser passer aucun bruit.
Puis soudain quelqu'un ouvrit la porte et Perle qui était couchée confortablement sur les deux autres bascula la première sur un objet mou, qui se révéla par la suite être un quelqu'un, avant de recevoir les deux autres sur elle,
-AAAAAÏEEEEE, s'écria la verte et argent avant d'essayer de se dégager ...

C’était inouï. Du garçon à l’autre blondinette chacun avait mis un point d’honneur à la traiter comme une poupée de marionnettiste à laquelle une main farceuse aurait coupé les fils. Et ils s’étaient crus tous les deux assez doués pour jouer les Gepetto miniatures en la prenant par la main et la tirer dans leur fuite, telle une petite mémé ou une invalide. Shell avait pourtant fait de son mieux pour freiner, tirer vers l’arrière, faire des croche-pattes, tenter de récupérer son livre que l’autre espèce d’olibrius attardé avait envoyé s’écraser au sol et abandonné derrière eux comme un déchet. Fort heureusement, il ne s’agissait pas d’un livre de la bibliothèque, un de ces ouvrages empruntés où le nom figurait en toute lettre sur la première page. Non, il s’agissait d’un livre qu’avait acheté la petite, un livre d’occasion miteux, qui portait déjà une dizaine d’autres signatures sans qu’elle ait eu envie de rajouter sa propre griffe et ses gribouillages au bouquin déjà bien taggé. Mais ce livre, elle l’avait payé. Pas son pochard d’oncle, non, elle, avec ses petites économies que la fillette avait réussi à dissimuler au fraternel de sa mère.

Autant dire que prise en sandwich entre les deux étudiants, dans un placard obscur, ou plutôt un garde-manger si elle se fiait à son nez qui lui envoyait toutes sortes de fumet allant des brocolis marinés dans une sauce très olfactive à l’odeur de charcuterie bien présente. Bref, autant dire que dans sa position, une jambe tordue et un coude inconnu pressé sur la bouche, elle avait plus envie de mordre qu’autre chose et ses yeux lançaient tellement d’éclairs qu’on aurait pu s’étonner de ne pas voir la pénombre de leur cagibis s’éclairer soudainement avant que les deux autres ne soient réduit en cendre par la foudre du divin courroux.

-Felui qu’a son coute fur ma boufe f’rait mieux d’retirer fon anatomie toute chuite parche que….Hey !

Un autre cri, d’orfraie enroué ce coup-ci, retentit, suivit d’un autre à peine plus grave qui provenait du garçon. Toujours prise entre les deux, et maintenant avec le jeune monsieur allongé de tout son long sur son ventre, elle releva une main aux longs doigts effilés pour clore le bec de ce jeune homme, appuyant d’un geste aussi rageur qu’autoritaire sous son menton.

-La ferme, l’artiste.

Faisant de son mieux pour s’extraire de l’imbroglio, elle roula sur le côté plutôt misérablement et se rendit compte que, comble de tout, elle avait mal évalué la distance la séparant du sol, à cause de la troisième personne qui était venue se rajouter à leur petite bande de chanceux. Ce qui lui valut de faire un plat, paume contre pierre, évitant de justesse à son nez de venir dire bonsoir au sol. Peu importait à présent que le destin ait voulu lui faire une fleur en lui offrant une nuit d’infortune assistée. Elle s’en sortait mieux seule, c’était certain.

Elle reporta son regard noir sur le garçon qu’elle jugeait gros coupable de tous les évènements, devant la blonde mordeuse au cri strident. Lui balancer un coup de tatane alors qu’il était encore à terre, empilé sur deux filles qui plus est, n’aurait pas vraiment été de ces choses dites "fair-play". Shelly ne sut jamais ce qui la retint de sauter à pieds joint sur le ventre de l’élève, mais elle se contenta de passer une main dans ses cheveux châtains et de s’appuyer à une table longue.

-Vraiment, c’est tout à fait…Pff ! Et toi là, dit Shell en pointant son petit menton arrondi vers le garçon, j’te signale que t’es quand même en train d’écraser deux filles ! Ça serait pas du luxe d’envisager de te relever, si t’as encore assez de cases dans le ciboulot pour activer ta mécanique...

Les personnes qui étaient sur son dos daignèrent enfin se lever lorsqu'une fille de Gryffondor interpella le garçon installé sur son ventre. Lea poussa un profond soupir de soulagement. Une minute de plus et elle serait morte étouffée sans doute. Il fallait vraiment que ce genre de choses lui arrivent à elle seule...
Le seul garçon de la mêlée s'était levée avec un grand sourire et avait crié:

"Z'était génial! On recommence?"

Lea retint un éclat de rire. En voilà un qui n'était sûrement jamais fatigué de rien et qui aimait les jeux d'enfants. Peut-être n'avait-il pas passé le stade de ses dix ans...

"Si vous voulez recommencer, ce sera sans moi! Dit-elle en souriant. Je crois que mon estomac n'y survivrait pas!"

Les autres filles lancèrent un regard noir au jeune garçon et il n'insista pas même s'il s'adressa avec force à une Gryffondor, une fille de sa propre maison apparemment.

"Helà toi miss Bouquinette, ze ne prend pas les ordres des "filles"! Faudra te lever tôt pour y arriver! À moins que ce soit indiquer dans un bouquin peut-être.... Tu pourrais être reconnaissante non? Je viens de te sauver de Ruzard, d'une retenue terrible sans doute! Ze n'était peut-être pas la cachette idéal, mais c'est mieux que l'antre d'un troll !"

Lea haussa les sourcils. *Et un macho, un!* Pensa-t-elle. Puis il dit qu'il venait de les sauver de l'emprise de Rusard et Lea frissonna. Elle n'aurait voulu être avec eux pour rien au monde! Ce vieil homme lui donnait la chair de poule avec ses dents pourries et son visage rempli de creuvasses et de rides. Enfin, la Gryffondor fit remarquer au garçon qu'une troisième personne se trouvait parmi eux, en l'occurence elle. Il sembla la voir pour la première fois quand il l'aida à se relever et Lea ne put s'empêcher d'être agacée. Etait-elle si invisible que ça?

"Dis ce n'étais pas une bonne idée d'ouvrir ce placard! Ca va? Pas trop écraser? Il n'y à pas de mal, j'espère? Ca me rapelle le coup du géant sur le chevalier henri! Neh! Enfin...Tu cherchais à manger? Il est tard...! Bonzoir quand même!"

Lea était bien consciente qu'ouvrir le placard n'avait pas été l'idée la plus brillante de la journée. Son agacement avait disparu bien vite comme chaque fois et elle lui répondit très gentiment:

"Je sais mais comment aurais-je pu savoir que trois élèves s'y trouveraient? Non, merci, je vais très bien à part si vous décidez de faire une autre excursion sur mon corps...Le chevalier quoi?!"

Elle s'arrêta de parler et le considéra avec des yeux ronds. De quoi parlait-il donc? On pouvait dire que ce jeune garçon sautait du coq à l'âne sans prévenir... Elle décida de ne pas relever le sujet et continua:

"Oui, je cherchais à manger. En vérité, je n'arrivais pas à dormir et je pensais me réchauffer près du feu. C'est rapé!"

Le Gryffondor se détourna pour aider une autre fille encore étalée sur le sol.
"Hé "Vampirette", ca va la forme? Je te signale que c'était sur ma tête que tu étais couché dans le placard! Encore une nuit comme ca avec toi et je n'y survivrais probablement pas! Z'êtes terribles les Serpentines!"

Le garçon avait reporté son attention sur une jeune fille qui n'avait pas parlé jusqu'ici et se contentait d'observer la scène. C'était une première année de Serpentard que Lea avait souvent vu en cours. Le garçon n'insista pas en voyant que la petite fille ne lui répondait pas et se tourna vers la troisième qui se tenait un peu à l'écart.

"Bon, tu rentres au dortoir avec les z'autres pour dormir ,je vais tenter de retrouver ton "livre" "miss Fitz"! J'espère qu'il y a une formule caché à l'intérieur qui en vaut la peine... J'y vais..."

Lea comprit tout de suite pourquoi la Gryffondor paraissait tellement furieuse. Elle avait dû perdre un livre dans sa fuite. Lea trouva ce sentiment puérile; d'autant plus qu'il y avait des centaines d'autres livres intéressants.
Le garçon se rapprocha de nouveau d'elle pour lui faire part de sa requête, une requête qui la fit rire:

"Hep si tu trouves des bonbons dans tes recherches, garde moi en quelques uns tu veux bien!?"
"Bien sûr, tu auras la part belle des bonbons!" S'exclama-t-elle.

Il était temps pour elle de trouver enfin ce qu'elle cherchait depuis son arrivée. Elle espérait simplement qu'elle ne tomberait pas sur d'autres trucs encore plus bizarre que trois élèves cachés dans un minuscule placard...

Shell posa ses mains de chaque côtés de sa tête, les doigts pressés sur les tempes, elle essayait de remettre un peu d’ordre à tout ça. Peine perdue. C’était un véritable fatras de paroles et de suggestions en tout genre. Plus d’une fois la petite irlandaise ouvrit un large bec dans l’idée de produire une phrase, un son quelconque, un oui, un non, mais les évènements se précipitaient tout en restant au même point : la cuisine. Qui aurait pu croire que les couloirs de Poudlard grouillaient d’autant d’élèves à la nuit tombée ? Dans son cas, elle s’était un peu fait prendre par surprise, elle ne s’amusait pas à arpenter le château juste pour le plaisir de récolter une punition ou de passer un sale quart d’heure. Et si elle ne se sentait pas assez affolée, déprimée, énervée par la situation, elle pouvait toujours prendre une seconde d’introspection pour faire défiler ses antécédents. L’analyse faite de ces derniers lui stipulait clairement qu’elle n’avait pas besoin de s’embarrasser de ces choses là. L’école de Sorcellerie devait rester un havre de paix, même si récemment chaque dalle foulée par le pied donnait l’impression d’avoir été fourrée d’une mine qui se déclanchait une fois sur deux. Juste de quoi mettre l’angoisse et cette angoisse avait un nom : BI.

Et les susnommés évènements faisaient qu’elle était d’accord avec la jeune fille blonde…Jusqu’à un certain point. Restée coincée dans les sous-sols du château, fut-ce la cuisine, ne l’enchantait vraiment, vraiment pas. Mais, elle disait vrai : où pourraient-ils tous courir ? Si seulement elle avait pu s’évaporer comme par magie jusqu’à son dortoir les choses auraient été, non pas parfaites, mais pas si dramatiques.

Shelly agita la main en direction du garçon zézayant afin de le dissuader d’aller où que ce soit. Elle ne savait pas vraiment s’il était du genre à les dénoncer, sûrement que oui, avec la trouille on faisait craquer n’importe qui. Mais même si ce qu’il voulait faire partait d’un bon sentiment à la base, ce qui était dur à apprécier, ce garçon étant tellement étrange, il allait aussi prendre des risques pour rien. Et même s'il lui donnait l'air d'être un mini prototype de son oncle macho en plus propre, en plus raffiné, et en moins bedonnant, il avait encore le temps de s'arranger avant d'être vraiment bon à abattre.

-Mais non stop ! C’est vrai, tu ne vas pas sortir comme ça ! Le livre, il est déjà dans la poche de Rusard qu’est-ce que tu crois ? Qu’il va aller le mettre devant les portes de la Grande Salle avec une étiquette "Trouvé dans un couloir alors que son propriétaire tentait de prendre la fuite" ? Et pis même s’il l’a laissé bien gentiment à sa place dans le couloir c’est qu’il y a un membre de la BI qui fait le guet pour tomber sur le premier qui se baissera pour le ramasser. C’est dangereux !

S’il ne prenait pas les ordres des filles, il pourrait au moins écouter leurs avertissements qui le sauveraient de cette couche imperméable au bon sens qu’il semblait tenir. C’était archiconnu, les filles, elles avaient un sixième sens qui les prévenait de tout. Notamment des mauvaises idées, et l’instinct de Shell concernant les actions à ne pas faire n’avait fait que se développer depuis la nuit de sa naissance. Première erreur de parcours et sans doute la plus grave jusqu’ici, car de celle-ci découlait toutes les autres.

En tout cas, il restait un énorme problème…

-Oui, mais…Qu’est-ce qu’on fait ? Si vraiment on est en train de fouiller tout le château, ça va être facile de nous trouver dans les cuisines ! Si on reste plantés comme des poireaux ils feront une bonne récolte.

C’est précisément le moment que choisit une poêle pour se décrocher d’un mur et tomber avec un fracas clinquant de ferraille sur le rebord d’un meuble. L'ustensile de cuisine hésita un instant, puis finit pas basculer vers le sol, inexorablement attiré en vertu de la loi sur l’attraction.

-Aïe. , fit une petite voix flûtée qui ne semblait pas appartenir à un membre de leur quatuor.