On était le soir, vers 10heures, ce qui n'était pas encore très tard pour un moi de Mai, pourtant la nuit était déjà tombée sur le village de près-au-Lard. Les quelques passants dans les rues étaient les habitants ou des voyageurs qui s'arrêtaient pour dîner. Une ombre passa entre les gens et se dirigea vers le pub de la Tête du Sanglier. Une longue cape marron foncée à capuchon recouvrait la personne qui marchait à pas vifs vers la porte du pub. Elle ne regardait pas derrière elle pour vois qui la suivait, faisait mine de chercher juste un abris pour le soir. En réalité, la personne était nerveuse et elle getait le moindre bruit suspect. elle n'était pas poltronne, très courageuse, mais ce qui allait passer ce soir-là allait changer sa vie à tout jamais...

La personne s'arrêta devant la porte et rejeta son capuchon. ON pouvait alors reconnaître la fille aînée du professeur Bachelard, Mizore Bachelard, professeur des runes à Poudlard. Mais que faisait une aussi jeune personne et professeur en plus, loin de son lieu de travail protecteur dans un lieu aussi mal famé? La jeune femme posa sa main sur la clanche de la porte, elle souffla un temps avant d'appuyer sur l'entrée.

Elle entra dans la pièce surchauffée, rejeta ses cheveux gris qui lui descendaient sur les yeux en arrière et chercha une table vide. la serveuse lui en désigné plusieurs mais aucune ne correspondait à ce que la jeune femme cherchait. Enfin, alors qu'elle pensait partir et se rendre dans un autre établissement, une petite table de bois, abandonnée, à l'écart des autres et vide lui fit de l'oeil. La jeune femme la désigna à la serveuse. Celle-ci n'eut pas l'air surprise, après tout ils voyaient de tout dans ce pub. Mizore s'installa donc, dans son coin sombre, avec une vue sur la porte, et comanda un plat... Le potiron fourré arriva -seule chose mangeable dans cet endroit- et la jeune femme se retrouva à picorer dans son assiette, l'estomac dans les talons.

Mizore Bachelard avait attendu ce moment depuis si longtemps que l'exitation la gagnait. Pourtant, elle avait quelque doute, viendrait-il? Que se passerait-il? Plusieurs questions de ce genre qui lui taraudait l'esprit depuis le matin. sa journée n'avait pas été fameuse, elle était en retard dans ses cours, en retard sur la préparation du devoir de BUSE, en retard et non attentive à ses élèves, qui pour une fois avaient eu la bonne surprise de pouvoir parler en cours... Mizore n'avait pas été dans son travail de toute la journée. Car finalement, à l'intérieur d'elle même, jubilait son autre "elle". Celle-ci était exaltait sa joie, et une fois l'entretien passé, Mizore ne pourrait surement plus la réprimer. Du moins, elle n'en aurait plus besoin lorsqu'il faudrait qu'elle fasse des choses... Car lorsque l'elle permettait à cette chose de faire ce qu'elle voulait un temps, celle-ci était moins dure à contrôler après. Enfin cela importait pour le moment... Pour l'instant, elle l'attendait...

Après l'épisode de l'Allée des Embrumes (et la mort malheureusement inexpliquée d'Eusebius Kesterton), James s'était fait discret, mais il n'avait pas pour autant cessé toute activité. Il s'était tenu à l'écart de l'Allée -pas la peine d'ameuter un éventuel témoin- et s'était cantonné à un travail d'enquête, nettement moins voyant et donc moins dangereux que l'interrogatoire musclé d'un commerçant.
Le jour de l'explosion, une jeune femme avait attiré l'attention du jeune Mangemort ; elle cherchait manifestement quelque chose de précis et avait pénétré dans la boutique de Kesterton sans l'ombre d'une hésitation. James avait entendu Madame Rosmerta prononcer son nom : Mizore Bachelard. Le nom n'était pas anglais, mais il sonnait familièrement aux oreilles du jeune homme récemment inscrit à l'UMA ; Bachelard était le nom du professeur de plantes guérisseuses. Renseignement pris, Mizore était sa fille cadette, et enseignait à Poudlard. Intrigué, James avait continué à se renseigner sur la jeune femme ; et peu à peu, il était apparu qu'elle n'avait pas clairement choisi de camp dans la nouvelle guerre (chose positive ; les opposants au Seigneur des Ténèbres se déclaraient toujours), et même qu'elle nourrissait l'espoir de rejoindre le Lord.
Un hibou, un simple hibou l'avait donc invitée à se trouver à la Tête de Sanglier, un soir, en semaine. La lettre était signée d'un simple K., de quoi éveiller la curiosité...
Une silhouette mince enveloppée d'une cape noire, la tête recouverte d'un capuchon, pénétra dans le pub. L'homme était jeune, comme le prouvait sa démarche vive et assurée. Sans l'ombre d'une hésitation, il s'avança vers la table de la jeune enseignante, et s'assit sans prononcer une parole. La serveuse s'approcha d'un pas traînant, mais l'homme la renvoya derrière son comptoir d'un geste impérieux.
Le tissu léger de la cape noire s'écarta légèrement, et une fiole apparut. James avait choisi de procéder comme l'homme qui l'avait lui-même recruté. Il posa la fiole devant son interlocutrice, de façon à ce que personne dans la salle ne puisse voir de quoi il s'agissait, et ordonna brièvement :

-Bois ça.

Il attendit posément que la femme obéisse ; soit elle buvait sans rechigner, soit elle ne boirait certainement plus rien de sa vie. Le jeune homme avait serré les doigts sur sa baguette magique et, dans un murmure, lancé quelques sorts destinés à assurer leur tranquillité. Même dans un pub louche, mieux valait être prudent. Un autre sort fusa ; personne ne se souviendrait de leur présence, fût-ce sous la torture. Cette formalité réglée, James fixa sur la femme son regard bleu- la seule partie de son visage qui fût visible- et demanda :

-Es-tu Mizore Bachelard ?

Mizore attendait seulement depuis dix minutes, son repas avait tiédit, le ragout était un peu... comment dire... non appétissant, disons le ainsi... De plus, l'exitation et le doute augmentait en elle à mesure que le temps passé. Comble de l'horreur, elle s'était assise juste devant une grosse horloge inscrustée dans le mur. celle-ci émetait un son étrangement lugubre qui rappelait et insistait sur le temps qui s'écoulait.

Tic...Tac...

A chaque fois que la porte s'ouvrait, Mizore regardait le personne qui entrait ou sortait... A force, elle levait juste les yeux, pour ne pas paraître attendre trop Quelqu'un... Bien sûr, il était probable que la personne ne vienne pas, finalement son message n'avait peu être pas été transmis, peu être étais-ce la mauvaise personne, peut-être le ministère avait intercepté le hibou? Dix minutes d'attente et dix minutes d'angoisse qui enveloppaient la jeune femme.

Tic... Tac...

Enfin, la personne qu'elle attendait ouvrit la porte... Bien sûr, on ne voyait pas son visage, une simple cape noire le recouvrant. pourtant Mizore le reconnut, elle l'avait déjà rencontré dans l'Allée des embrumes, James Kirkby, fils d'une noble famille, ayant deux frères, employé comme coursier au ministère et aussi nouvellement élève à l'UMA. Elle le reconnut, à sa taille, mais aussi à ses deux yeux d'un blu profonds qui transperçaient l'âme de quiconque le regardait... Mizore le vit s'approcher de sa table en renvoyant la serveuse à ses oignons.

Tic... Tac...

De sous la cape sortit une fiole, à laquelle s'ajouta un ordre. Mizore regarda l'objet en question, elle avait envie de le lui faire boire à lui même, détestant le ton sur lequel il lui parlait. Elle n'avait aucun ordre à recevoir de lui... Elle le regarda de ses yeux gris, fauve en cage qui n'a pas d'autres choix que d'obéir mais qui réprime l'ordre tout de même... Mizore prit la fiole et après avoir jeté un regard à son interlocuteur le but d'un trait, sans une ombre d'hésitation.

Tic... Ta...

Le son s'évanouit de ses oreilles, un bourdonnement sourd l'ayant remplacé, les yeux de la jeune femme s'humectèrent de larmes, et ses joues rougirent... Enfin, elle retrouva son calme, la question qui lui fut posée fut sèche et courte... Mizore s'entit quelque chose bizarre en elle, ce n'était pas à celle de d'habitude que l'on demandait ces questions, c'était à "l'autre"... C'est ainsi que la véritable -celle cachait qui luttait pour sortir- Mizore releva ses yeux gris, plus sauvages que jamais et répondit dans un demi-sourire.

Oui, je suis Mizore Bachelard, fill aînée de sigmund Bachelard et d'une espèce de sorcière dont on ne dira rien dessus car il n'y a rien à dire.

La nouvelle Mizore eut un sourire sadique, repensant à cette femme qui l'avait enfermée à coup de sortilège et de médecines. Maintenant, qu'elle pouvait sortir et se révéler, elle se délectait du malheur de l'âme de sa "mère".

Le Veritaserum avait été bu- de mauvaise grâce, certes, mais l'essentiel était bien qu'elle l'absorbe. Que cela lui déplaise était une autre histoire ; on n'entrait pas au service du Seigneur des Ténèbres pour son plaisir ou son confort, et boire un peu de Veritserum n'était encore qu'un sacrifice mineur, comparé à ce qu'Il pouvait exiger. James songea que lui-même n'avait pas fait tant de grimaces au moment de boire sa fiole de Veritaserum, quelques mois plus tôt... L'homme qui l'avait recruté serait peut-être d'un autre avis, mais le jeune Mangemort était sûr de lui.
Le pub ronronnait tranquillement autour d'eux, sans que personne prête attention à leur table. Les sorts lancés par James avaient fait leur effet. Le jeune homme observait fixement le visage de son interlocutrice ; bientôt, il y lut l'espèce de détente provoquée par la potion, et il eut un léger sourire.
Elle confirma son identité, et en profita pour donner des précisions au sujet de sa famille. Le Veritaserum poussait à donner des détails, à chercher à tout prix à satisfaire celui qui interrogeait ; Mizore ne faisait qu'obéir à cette impulsion. James laissa passer quelques instants, puis reprit, de la même voix dépourvue d'émotion qu'il avait déjà utilisée :

-Mizore Bachelard... Je me suis renseigné à ton sujet, et j'ai appris que tu n'éprouvais aucune hostilité à l'égard du Seigneur des Ténèbres, bien au contraire. Sache que je suis l'un de ses serviteurs... convaincs-moi, et je parlerai pour toi.

Il balaya la salle du regard ; rien ne se produisait. Il avait pourtant parlé à haute et intelligible voix ; les seuls mots de Seigneur des Ténèbres, généralement, suffisaient à attirer l'attention. Rien de cela ici ; le sort lancé par James brouillait la conversation, et les clients attablés autour d'eux entendaient une niaise discussion entre jeunes parents.

-Comment allons-nous l'appeler, mon amour ?
-Albert, comme ton père...
-Mais si c'est une fille ? Tu veux vraiment un fils, tu as déjà peint la chambre en bleu...
-Si c'est une fille... Alberte...
(rires idiots)
-Tu es bête...

On était loin de la véritable conversation tenue par les deux jeunes gens... James avait repris la parole, brièvement, pour demander :

-Mizore Bachelard, es-tu prête à entrer au service du Seigneur des Ténèbres ?

Il parlait avec une certaine froideur, sur un ton solennel, et se plaisait à jouer ce rôle. En même temps, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver un fond de méfiance ; il n'avait pas droit à l'erreur. Soit il ramenait à son maître une recrue fiable, soit il paierait son erreur au prix fort. Un garçon comme lui, si jeune, si plein d'avenir... Il ne pouvait pas laisser une jeune femme tout gâcher. Qu'elle se montre digne, point.
Sous sa capuche, James avait le visage grave, fermé, les traits immobiles ; seuls ses yeux brillants et attentifs semblaient vivants, aux aguets.

Mizore redescendit sur terre en entendant la voix de son compagnon de table. Une voix neutre, assez froide mais douce quand même, en fait s'accordant parfaitement à ses deux astres bleus qui luisaient sous son capuchon. Ainsi, le moment qu'elle attendait depuis si longtemps arrivait. Puisque ce jeune homme voulait des détails, il en aurait, sur sa vie, su ce qu'elle avait déjà fait, sur qui elle était vraiment. Il saurait tout, tout sans exception, sûrement l'effet du veritaserum, en tout cas, elle ne laisserait pas s'échapper une aussi belle occasion!

Convaincre... Je croyais qu'un serviteur ne devait se laisser convaincre par personne? bien sûr, je suis dans l'obligation de réveler certaines choses. En effet, je n'ai aucune animosité à l'egart du Seigneur des Ténèbres, bien au contraire. Depuis que je suis toute petite, j'entends mon père en parler... Mon seul but a été de le rejoindre ! Mon imbécile de mère a voulu m'en empêcher, elle l'a payée de sa vie !

Un sourire étrange mêlée d'excitation et de fourberie s'étala sur le vsiage de la jeune femme...

tous ceux qui ont voulus se mettre en travers de mon chemin, ne sont plus là pour dire qui ils sont et d'où ils viennent !! ils sont réduits à néants, ils ont voulus m'empêcher de rejoindre le Seigneur des Ténèbres, or, on ne peut pas m'empêcher d'avoir ce que je veux !! Jamais...

Un vague souvenir rfit surface dans l'esprit de Mizore.
* Le temps était gris -ce qui est rare en Californie- Un jeune sorcier de l'université de magie des USA s'approcha de Mizore Bachelard. Ils étaient tous deux en dernière année et étudiaient les runes, lui pour son plaisir, Mizore pour découvrire les sorts de la puissance. Il posa sa main sur le livre de la jeune fille, et lui dit "Ne pars pas en Angleterre, je sais pourquoi tu y vas, ne le fait pas, ne gâche pas ta vie, j'ai besoin de toi ici.S'il te plaît ! De toute façon je peut t'attacher pour ta garder ici !!" La jeune femme releva la tête, une lueur monstrueuse dans les yeux...[...] Le même jeune homme se tient la tête entre les jambes sur un lit d'hôpital, fou, completement histérique, il meurt lentement dans une agonie qui lui transperce l'âme... Quand à Mizore Bachelard, elle se dirige vers l'Angleterre...*
Cet épisode ne revint qu'une minuté à son esprit... Mizore eut l'impression qu'elle l'avait dévrite à son interlocuteur en même temps qu'elle s'en rappelait...

Une nouvelle question lui fit tourner de nouveau la tête vers les deux yeux brillants en face d'elle...Sa réponse fut courte et nette, sans aucune hésitation.

Oui, je suis prête à rentrer au service du Seigneur des Ténèbres.

"Je croyais qu'un serviteur ne devait se laisser convaincre par personne"...
A ces mots, James leva légèrement les sourcils, incrédule. Pourquoi un serviteur ne devrait-il pas se laisser convaincre ? Au contraire, il fallait être sûr de la personne qu'il cherchait à recruter... S'il n'était pas lui-même convaincu qu'il amenait une recrue de qualité, mieux valait renoncer immédiatement à conduire cette femme devant le Seigneur des Ténèbres. Le crédit du jeune Kirkby auprès de son maître était trop maigre pour qu'il puisse se permettre de le mettre en péril en recrutant n'importe qui, sans la moindre certitude quant à sa fidélité... Qu'il se trompe, qu'il conduise devant son maître une personne indigne de le servir, et c'en était fait de lui. En revanche, s'il parvenait à recruter un Mangemort de qualité, cela serait porté à son crédit... Il convenait donc d'être prudent.
Mizore Bachelard s'était mise à parler de sa volonté de servir le Lord, du sort qu'avait connu sa mère qui voulait s'y opposer- de bonnes choses. James joignit les mains et écouta, très attentif, comme s'il cherchait à voir derrière ces paroles, jusque dans les pensées mêmes de la jeune femme. Le Seigneur des Ténèbres saurait voir ce qui se cachait derrière les paroles, il saurait évaluer avec justesse la dévotion de cette femme... et, si son serviteur s'était laissé berner, il saurait le punir pour son manque de vigilance.
Mizore affirma qu'elle était prête à entrer au service du Seigneur des Ténèbres, d'une voix qui ne tremblait pas. James laissa passer quelques instants de silence puis, dans un murmure, reprit :

-Tu es prête à servir le Seigneur des Ténèbres. Mais sais-tu ce que cela signifie ? sais-tu qu'en recevant sa Marque, tu acceptes de lui appartenir corps et âme ? sais-tu que désormais, lui seul peut décider de ton sort ?

Sa voix s'était faire légèrement tremblante, sous l'effet de l'exaltation qu'il éprouvait en parlant de son maître. Il marqua une pause et reprit, très calmement cette fois :

-Etre Mangemort est un grand honneur. Tu participeras à de grandes choses, tu trouveras auprès du Seigneur des Ténèbres plus de gloire et de pouvoir que tu n'en as jamais rêvé. Mais sache qu'une fois que tu auras juré de le servir, tu lui appartiendras corps et âme, et qu'il ne te sera plus possible de revenir en arrière. C'est une grave décision que tu t'apprêtes à prendre. Es-tu toujours prête à servir le Seigneur des Ténèbres ?

Mizore s'était tue pendant que le jeune homme en face d'elle parlait. Celui-ci parlait de son maître avec un tel entreint, un tel amour, que l'on pouvait juger de sa dévotion en le Seigneur des Ténèbres. Mizore l'écouta lui poser des questions, lui dire qu'est ce que c'était que de donner son corps au Maître des Ténèbres. Pourtant, tout ceci, ne fit pas peur à Mizore, elle s'y était attendue, après tout, son corps et son âme étaient dévoués au Seigneur des Ténèbres, et ceci depuis toujours, depuis qu'elle était en âge de vouloir et de comprendre les choses. Il en était ainsi, elle n'avait vécue que pour LUI appartenir, son seul but étant de LE servir. Aucune des paroles de James Kirkby ne pouvaient lui enlever sa détermination. La jeune femme leva ses deux yeux gris vers son interlocuteur, elle lui répondit d'une voix douce mais complétement assurée.

J'ai toujours désirée être au service du Seigneur des Ténèbres. Je ne bafouerai pas mon honneur ni l'honneur qu'il me donnera en me prenant parmis ses partisants. Je lui donnerai tout ce que j'ai, tout, mon corps et mon âme lui appartiendront, mon seul désir et mon seul but étant cette condition. La puissance accordée et la gloire est à un tel prix que je lui donnerai ma vie pour le servir. Je ne peux vivre qu'à ses côtés, alors oui, je suis prête à le servir jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle et même au delà de la mort.

Mizore croisa ses mains et posa son menton dessus, elle fixait toujours les deux yeux océans de son interlocuteur. Elle attendait sa reaction, elle voulait savoir, avait hâte de voir, l'excitation la gagnait, elle était prête à porter serment, et rien ne l'en empêcherait. Mizore Bachelard, ne serait plus jamais là même, mais pour la première fois de sa vie, elle se sentait vivre.

Un long silence suivit les paroles de Mizore Bachelard, un silence au cours duquel les deux jeunes gens s'observèrent avec attention. James n'avait pas répondu à la profession de foi de la jeune femme, mais son opinion était faite ; il n'y avait pas à douter. Une femme qui, sous Veritaserum, parlait avec tant de ferveur, une femme qui ne reculait pas en entendant qu'elle allait perdre toute liberte- une telle femme méritait assurément une chance auprès du Seigneur des Ténèbres. Le Mage noir, grand Légilimens, saurait lire dans cette âme comme dans toutes les autres, et en extraire toute information complémentaire ; mais pour l'heure, James ne pouvait guère faire davantage. Il avait interrogé, il avait entendu des choses de bon augure, mais il ne lui appartenait pas de décider.
Autour d'eux, le pub se vidait lentement de sa clientèle, et la serveuse commençait à fermer les volets et à éteindre certaines torches. Elle ne s'intéressait pas à eux, cependant, pas plus que s'ils avaient été un élément du décor.
Enfin, toujours à mi-voix, James rompit le silence qui s'était installé, pour annoncer :

-Tu sembles consciente de ce qui t'attend, tu me sembles digne de paraître devant le Seigneur des Ténèbres. Je lui parlerai de toi....

"Je lui parlerai de toi"... comme s'il avait l'oreille du Lord... comme si une impétrante, présentée par lui, avait plus de chances d'être admise. Il exagérait un peu en utilisant cette formule qui le faisait plus important qu'il n'était. Personne ne pouvait se flatter d'avoir une quelconque influence sur le maître, et James, du haut de ses dix-neuf ans, encore moins que les autres.
Peu importait la formulation, après tout. L'essentiel était bien qu'il soumette le nom de cette jeune femme à son maître, de quelque façon que ce soit. A elle, ensuite, de convaincre, à elle de mériter la marque, à elle de ne pas discréditer celui qui l'avait introduite.
Plus de temps à perdre, à présent. James s'apprêta à partir. Avant de se lever, il précisa seulement :

-Je te recontacterai lorsque mon maître aura pris sa décision à ton sujet. Tiens-toi prête.

Sans même attendre la réponse, il se leva, ajusta son capuchon sur son visage, et quitta la table d'un pas vif. Une oreille attentive aurait pu deviner le craquement de son transplanage, immédiatement après la porte du bar.
A l'autre bout de la salle, la serveuse vaquait toujours, avec une indifférence déconcertante.

Après les dernière paroles de Mizore, un long silence s'était installé. La jeune femme continuait de scrutait le visage -ou ce qu'elle pouvait en voir- de son interlocuteur. Elle ne faisait pas attention à ce qui se passait autour d'eux, la serveuse allait et venait pour débarasser les tables qui se vidaient petit à petit. Un bruit se fit retentir, une assiette venait de se casser, la serveuse jura et l'envoya promener d'un coup de baguette. Elle commençait à fermer les volets du pub, et pressait les derniers clients... Les temps ne semblaient pas sûr en ce moment... Bizarrement, elle ne faisait pas attention à Mizore et son étrange compagnon de table. A vrai dire, en jetant un coup d'oeil, on aurait dit un couple, mais si l'on y regardait de plus près, l'athmosphère était bien trop tendue... Et pourquoi l'autre n'enlevait pas son capuchon? Mais bien sûr, personne ne regarda de plus près, les sortilèges jetés par James faisant leur effet. Enfin, celui-ci creva le silence. Le coeur de Mizore fit un bond dans sa poitrine, elle commençait à s'habituer à ses réponses qui venait à des moments inatendus, mais là, elle se demandait qu'est ce qui allait se passer. Avait-elle fait bonne impression? Avait-elle acquit la confiance de James? Allait-il la nommer au Seigneur des Ténèbres? beaucoup de questions qui s'évanouirent en une seule réponse .

Citation :

Tu sembles consciente de ce qui t'attend, tu me sembles digne de paraître devant le Seigneur des Ténèbres. Je lui parlerai de toi....

Mizore esquissa un demi sourire. Tout n'était pas gagné mais la plus grosse partie était faite. Une joie immense remplie toutes les fibres de son corps. La suite que clama James, ne sembla pas la perturber, au contraire elle ne fit que l'exciter d'avantage, et la confirmer dans son choix. Bien sûr qu'elle se tenait prête, pas besoin de le lui dire... Enfin, son interlocuteur se leva, il ne montra pas son visage, bien au contraire, puisqu'il rajusta son capuchon. seul ses deux yeux bleus restaient, incapables d'être cachés par la pénombre. celui-ci se dirigea vers la sortie d'un pas vif, après être au dehors, Mizore l'entendit transplaner directement. La jeune femme, rejeta ses cheveux gris en arrière, bizarrement, elle avait envie de se faire une couleur, elle avait l'air d'une mémé ainsi. Elle dirigea sa baguette sur sa tête, ses cheveux devinrent bleus glace... Mizore se sentait soulagée et extrêmement heureuse. Ainsi, elle allait pouvoir effectuer son plus grand rêve. Elle regarda autour d'elle, il n'y avait plus personne, à part la serveuse qui vaquait toujours a ses petites affaires. Mizore sortit l'argent et le déposa sur la table. Elle se dirigea tranquillement vers la sortie, avant de pousser la porte, elle rejeta sa cape sur sa tête. Ainsi, personne ne la reconnaîtrai... Elle ouvrit, et se dirigea vers le château dont les lumières se distinguaient jusqu'au village.