Dans trois lunes, sous le chênes cogneurs à l'orée de la forêt...soyez y tout les deux....
Le destin peut prendre de drôles de formes, des aspects étranges et imprévisibles, clairs ou énigmatiques dans leurs méandres nébuleuses et lourdes de mystère, choisissant l’apparence d’un sentiments interdit qui nous tient a cœur, de paroles murmurées a l’oreille inattentive d’une élève silencieuse, poids sans lendemain qui tiraille le cœur. L’aspect lisse et poli d’un songe, la surface rugueuse d’un qualificatif abstrait aux yeux de beaucoup. Certains y croient avec l’énergie du désespoir, d’autres par principe inculqué, par idéaux, pour combler le vide abyssale d’une existence commune et banale tandis que d’autre l’ignore, et se croient maître d’une vie qui ne leur appartient peut être pas. On tire les ficelles, agite les pantins, déplace des pièces sur un échiquier de guerre et de réconciliations, d’épreuves et de récompenses, de bonheur et de malheur. Et quelques élus ne supportent pas cet état des choses, refusent de se voir comme les objets d’une main habile, jouet d’une plaisanterie ironique et cruelle. Certains choisissent maladroitement le rêve, et d’autres se rabattent sur le cycle monotone de l’existence. Les adultes perçoivent pour certains le monde de cette façon. Les enfants profitent le plus souvent, et n’anticipent pas, suivant les vertus bienfaisantes du carpe diem. Ceux qui s’inquiètent du lendemain son malheureux. Alors selon les conseils et les idées, il faut cueillir le jour et ses rayons. Rire, pleurer, douleur… Ces sentiments ont une échelle qui différent d’une personne a l’autre. La cadette des Dedraks ne croyait pas au destin et à ses fatalités, pas plus qu’elle ne croyait en une religion discontinue, pas plus qu’elle ne croyait à la prémonition des rêves et au mystère des feuilles de thé, ou un troisième œil inexistant. Qu’avait elle attendue en s’arrêtant dans les couloirs sombres où cette rencontre singulière l’amènerait le soir même a frôler des pieds le sol détrempée d’un parc éteint, violant sous les ordres d’un professeur de nombreux règlements ? Elle l’ignorait, et restait hésitante sur la position à tenir. Fallait-il seulement être présente ? Ou juger le ton de l’oubliator comme d’un simple malentendu, fate de compréhension ou blague de mauvais goût, plaisanterie douteuse destinée a semé l’inquiétude dans les cœurs et les esprits.
Elle était curieuse de nature. Pourtant, la perspective de ce rendez vous nocturne lui faisait peur pour une raison qu’elle n’aurait pu expliquer. Le pressentiment hérissant, intriguant et mystérieux de quelque chose qu’elle ne pourrait pas contrôler. Ses peurs étaient aussi rares qu’occasionnelles : l’inquiétude légère de perdre, tiraillant doucement sa poitrine, souffle perfide et moqueur a l’intérieur de son esprit, ineffaçable et profondément ancrée. Le banal de toute adolescente normale mais la perspective de cette nuit était loin de faire parte de cette catégorie ordinaire et pesante. Elle le sentait, et ne parvenait pas a reposer ses dires sur des preuves concrètes qui auraient pu l’amener a expliquer clairement le sentiment complexe et oppressant qui la tiraillait. Et ce n’était pas les protagonistes, participants ou organisateur de ce rendez vous nocturne qui l’inquiétait mais quelque chose de moins crédible et figuratif, plus instable et mouvant. Ridicule. Et pourtant là. Les théories d’Eskivdur qu’elle avaient sous les yeux ne parvenait la distraire de ceux qui obnubilait ses pensées, elle qui d’ordinaire se serait réveillé a l’aube du point de rencontre ou l’aurait tôt simplement oubliée maladroitement, ou de façon délibérée et volontaire. Mais non. Présentement, la rencontre était plus étrange et incertaine que des paroles tout a fait banales, jetées en l’air sous l’effet d’une fausse mystification savante. Elle n’en avait parlé a personne et ne regrettait en rien cette décision. Pas mêmea Précieuse, se contentant d’écarter les quelques questions de sa camarade par réponses courtes et inquiétantes par leur brièveté, hochant péniblement son visage pâle lorsqu’elle était fugitivement interrogée pour une raison ou pour une autre, ne protestant même pas devant l’imposant sujet a rendre de défense contre les forces du mal, se contentant d’une vague grimace montrant son indignation.
Lorsque le professeur Ombrage haussa le ton de sa voix mielleuse en marmonnant quelques indications sur les vampire et les classifications ministérielles a prendre en compte, la jolie brune se contenta de balayait la classe de son regard sombre et de mimer la copie de notes sur son cahier a l’encre noire. Cette écriture caractéristique, étroite et liée. Beaucoup lui disait qu’elle écrivait comme un « mec » et que son application était loin d’être reconnue. « Nous nous retrouvons donc la semaine prochaine mes chers petits… ». La verte et argent siffla amèrement, détaillant les couleurs roses chatoyantes d’une robe trop étroite qui entourait, soulignant fortement, l’embonpoint du professeur Ombrage, quittant la pièce avec une aigreur a peine contenue dans son regard vert, tirant sur le bleu a l’iris incertaine. Trois lunes… Pendant ces trois jours où elle ne s’était soucié du jour dit J, elle avait écarté sans mégardes cette perspective et s’était concentré sur les sujets qui rédigeaient et complétées la vie d’une fillette normale, sorcière étudiant un minimum, naviguant dangereusement entre l’effort exceptionnel et le piètre, rigolant en compagnie d’une petite bande étroite de verts et argents, complimentant le sortilège d’un ami, souriant en écoutant les éloges que quelques filles faisaient, entre deux gloussements, sur un garçon de quatrième année particulièrement séduisant et écartant d’un geste la possibilité d’une sortie a pré-au-lard le lendemain matin. Seulement, les heures étaient passées vite. Elle n’appréhendait pas réellement cette soirée et s’y rendrait pour plusieurs raisons dont un naturel a chercher les ennuis commun a beaucoup d’élèves. Une perspective de braver sous le nez l’autorisation du professeur Raven pour violer outrageusement un règlement était réjouissante et pourtant, ses paroles n’ayant été que des murmures, elle avait garder l’identité de ce rendez vous pour elle seule. Et inconsciemment, elle avait presque en certitude qu’Harry avait fait de même.
« J’monte me coucher… » Annonça finalement la demoiselle aux alentours de dix heures. Elle était encore hésitante, sachant avec cette pertinence nerveuse qu’il était encore temps de reculer. Et en même temps non. C’était dangereux, important et elle voulait savoir. Les examens et les buses approchants a grands pas, ne laissant aux élèves présents que quelques jours pour réviser dépeuplerait la salle commune certainement temps et les rares étudiants encore présent seraient sûrement trop concentrés dans une étude fébriles pour noter son esquive furtive, la verte et argent cherchant au milieu des affaires condensées de sa valise un cape a porter sous un temps clément mais imprévisible. A genoux sur le sol de pierres froide des cachots, les mains plongées entre une pile de vêtements, de livres et d’objets diverses et variées répandues sur le parquet, flanc ouvert et béant d’une valise abîmée qui déversait paresseusement son contenue, elle sortit finalement une veste plus chaude qu’elle enfila rapidement, ayant hôter sa robe de sorcière pour une tenue plus commode, a savoir un pantalon noir et large et une chemise, sa cravate de serpentarde encore au cou. Tournant donc les talons, elle descendit les escaliers durs, jeta un rapide coup d’œil a la salle et se faufila allègrement, sa taille menue et frêle le lui permettant sans mal, en dehors de l’ouverture masquée par la menaçante gargouille, cherchant péniblement sa route en milieu des ombres vacillantes, jeu de lumières et d’ombre projetée par les torches enflammées éclairant les cachots. Une personne autre qu’une verte et argent habituée se serait probablement perdue mais l’habitude et l’obscurité des lieux avait habitué la demoiselle qui n’hésita que part moment.
« On devrait les attachés la tête en bas… Hein miss teigne qu’on devrait les pendre ces morveux ?! ». La petite brune se figea, se plaquant contre le mur nu le plus proche, retenant péniblement une respiration qu’elle ne savait que trop saccadée. Rusard et sa tournée habituelle, ses petits yeux billant set avides guettant un élève inattentif a prendre dans ses filets, sa démarche boitillant et claudicante repérable dans le silence feutré de la nuit et refusait pourtant catégoriquement de trahir sa présence. Elle sentit les pas du concierge s’approchant du couloir, crût saisir son souffle rauque sur son visage et ses lèvres pâles, les mouvements amples et félins de la chatte a ses pieds.
Les pas s‘éloignèrent, elle sentit sa respiration reprendre une sonorité plus régulière et se sentit accélérer dès qu’elle eut la conviction que le danger se trouvait désormais hors de portée. Elle courrait, silencieuse, se permettant quelques poses pour reprendre son souffle et vérifier le manque de vigilance ou la présence d’un esprit frappeur loquace et rôdeur. Elle courrait vite, les heures de sport, un père adulte professeur de vol et les longues heures d’entraînements l’ayant plus ou moins habituée a la course et indirectement a une fuite forcée. La grande porte, le parc. Le vent s’engouffrant dans ses cheveux détachés, la température ambiante beaucoup plus froide maintenant que la lune avait fait son apparition, claire, entière et étincelante, nimbant l’espace d’une lueur argentée, apaisante et inquiétante selon son point de vue, frissonnant un peu devant le changement brusque d’espace. « Lumos » clama t-elle, sa baguette en bois de cerisier pointée devant-elle tandis qu’elle continuait sa progression, s’approchant des arbres hauts et menaçants de l’orée de la forêt, saisissant quelques craquement sinistres et hululement rauques de chouettes hulottes nettement perceptibles maintenant que la nuit était tombée et le silence omniprésent. L’odeur des arbres, des chênes et de plante chargé de l’humidité qu’une pluie discontinue avait provoquée durant les derniers jours. C’était une atmosphère étrange, silencieuse mais chargée de bruits et d’odeurs inhabituelles
Personne. Elle ignorait l’heure exacte, ne sachant combien de temps son ascension jusqu’au lieu dit lui avait pris mais cette soudaine solitude en devenait inquiétante. Harry ou Canaan, que l’un des deux participants arrivent, qu’importe, cette soudaine obscurité lui faisait presque peur. « Harry ? » tenta la jolie brune en portant sa baguette à son visage, guettant des yeux les alentours. Elle préférait murmurer son nom plutôt que celui de l’organisateur, pour une raison peut être plus personnelle et inexplicable - sans doute dûe au fait que Canaan était loin d'être la personne a laquelle on pensait dans l'espoir d'une ombre un peu rassurante -