Après une petite discussion et mise au point dans leurs plans, les trois Serpentard qui s’étaient eux-mêmes sacralisé les Trois Mousquetaires sortirent en catimini de leur dortoir. Comme l’avait prévu Emilien, d’autres Verts et Argents commençaient à grimper dans leur lit, et leurs machinations n’auraient su rester secrètes dans de telles circonstances ; c’était donc le moment de visiter cette étrange pièce qu’était la salle sur Demande. Samaël prit donc la tête de la file et la direction du septième étage.

La remontée des cachots se fit sans soucis, nul n’osait trainer dans ces sombres lieux en des heures si obscures, et, mis à part les vociférations d’un tableau indigné du troisième étage, leur escapade se déroula sans anicroche. Les trois Serpents se trouvaient alors devant un mur de pierres grises, banales et inintéressantes, pourtant, lorsque les yeux du surnommé Porthos se posèrent dessus, ils se mirent à briller d’une impatience toute nouvelle. Il se tourna ensuite vers ses camarades, et avec un air théâtrale appuyé, il désigna le mur :

« Voici la fameuse et merveilleuse Salle sur Demande. »

Sans plus s’attarder, refusant de répondre à toute question, il pivota pour se retrouver face au mur, et commença ses allers et venues. Une fois, deux fois, trois fois… Et dans un petit bruit sourd, une porte en bois, semblable à toutes les autres, fit son apparition. Un sourire joyeux se peignit sur les lèvres de Samaël qui, jusqu’au bout, avait craint de ne pas réussir à ordonner la venue de la salle. Mais c’était maintenant chose faite. Il poussa alors sur la poignée et la porte s’effaça sans un bruit, révélant ce qu’avait imaginé Sam.

Une cuisine large et chaleureuse, dont les meubles en bois aux poignées en forme de serpent reflétaient parfaitement la maison à laquelle ils appartenaient. C’était plus par ironie que par réel attachement à Serpentard, qui soi dit en passant n’appréciait que moyennement les gens de son sang, qu’il avait inclu ce détail, et cela l’amusait. Une profonde cheminée, encastrée dans l’un des murs, abritait un feu imposant et un chaudron, suspendu au dessus des flammes contenait de l’eau qui bouillait. Des instruments de cuisine s’éparpillaient de par et d’autre de la salle, révélant l’esprit légèrement désordonné du garçon, et reposaient sur une table de bois ébène en vrac.

Samaël ne pouvait que s’émerveiller des possibilités qu’offrait cette salle, de la finesse des détails. Il lui avait suffit de penser, l’espace de quelques secondes ce chaudron, cette table pour qu’ils deviennent tout simplement. Je pense donc je créé. Il se retourna alors vers ses deux camarades, jugeant sur leur visage l’impression que pouvait leur faire cette découverte, non sans une certaine fierté.

« Et voila, la Salle sur Demande. Pensez et vous serez exaucés ! »Dit-il, reprenant la formule des génies moldus. Un court instant, il se demanda si les petits sorciers lisaient les mêmes contes que les moldus, et si les histoires fantastiques qui avaient bercé son enfance ne leur semblaient pas un peu fade face à la magie dans laquelle ils baignaient depuis qu’ils étaient nés.

Porthos s’avança alors dans la salle, s’approcha de la table où s’étaient disposés les nombreux ustensiles, puis se rappela soudain d’un instrument important qu’il avait oublié d’imaginé. Le gamin ferma les yeux, tendit les bras, et soudain, dans un bruit semblable à celui d’un bouchon de champagne qui saute, un épais livres de recettes apparut entre ses mains.

« Je pense que ce sera parfait, non ?, comme repère. »

Un petit sourire joyeux traçait sur son visage un air malicieux, qui ne demandait qu’à commencer la potion, et le gâteau. Et la victime. Surtout qu’Ombrage sévissait ces temps-ci, et le moindre faux pas était sévèrement puni. Un peu de distraction serait tout à fait à propos, et s’ils en étaient en plus la cause… Le gamin feuilleta l’énorme livre, lut l’index, et trouva enfin la page de la recette du plum pudding. Lorsqu’il posa les yeux sur la liste des ingrédients et le temps de préparation, il eut un hoquet de surprise.

« Environ 3 heures de cuisson ?! Who ! C’est du charbon leur gâteau ! »

Alors que le couvre feu était sur le point de sonner, trois silhouettes furtives s'étaient glissées hors de la salle commune des Serpentard. Les premiers préparatifs de leur petit complot venaient d'être établis et Samael leur avait parlé d'une curieuse salle qui, selon ses propos, serait un refuge parfait. La description qu'il en avait faite avait grandement attisé l'intérêt de ses deux compères. Il suffisait de désirer et la salle exécutait... Incroyable ! La magie pouvait-elle faire quelque chose d'aussi prodigieux ? Comment se faisait-il que personne n'ai jamais parlé de ce lieu merveilleux ? Etait-il si méconnu ? Pourquoi Samael n'ignorait pas son existence alors ? L'esprit du jeune Deniel était en pleine ébullition. Cette histoire de complot, de nom de groupe, de pièce aux formes multiples – Samael avait même parlé d'une piscine. C'était dément ! - le mettaient au comble de l'excitation. Comme un gamin – qu'il était malgré son goût subtil pour les intrigues – il avait envie de sautiller le long des cachots en improvisant un petit air stupide. L'heure n'était pas aux démonstrations de joie cependant. Si un professeur grincheux, un concierge miteux ou un préfet ennuyeux (le sale roux des Gryffondor par exemple) leur tombait dessus, ils risquaient de se faire renvoyer dans leur dortoir, et nul ne le souhaitait. S'il se trouvaient dans les couloirs alors que les élèves regagnaient leurs quartiers c'était bien parce qu'ils ne pouvaient pas attendre. Emilien comme Isaac brûlaient de découvrir la curieuse Salle sur Demande. Ils risquaient de se faire attrapper, surtout à leur retour, mais, en début de soirée, ils étaient à peu près certain de ne pas croiser d'élève au septième étage et personne ne devait les voir entrer dans cette pièce s'ils voulaient en faire leur cachette...

Samael menait la marche, guidé par Dame Chance qui leur épargnait les rencontres gênantes, à l'exception du tableau d'un petit moine qui s'emportait toujours lorsque l'on passait devant lui à vingt heures passés. Ils atteignirent le septième étage sans encombre, et ils longèrent le couloir jusqu'à ce que leur cicérone s'arrête devant un mur en leur leur annonçant avec des airs grandiloquents qu'il s'agissait de la salle sur demande. Isaac arqua un sourcil et il lança un regard d'incompréhension à Emilien, rebaptisé Athos. Porthos leur avait-il fait une plaisanterie stupide ? Il avait peut-être dit des bêtises dans leur dortoir et, comme Emilien avait aussitôt proposé d'aller visiter l'endroit, il s'était retrouvé piégé dans son jeu. Et là, il faisait n'importe quoi pour essayer de se tirer de ce mauvais pas. Mais son interprétation était assez farfelue, il l'admit très vite. Samael n'avait pas la tête d'une personne embarrassée. Au contraire, une lueur espiègle dansait dans ses yeux noirs. Ce terne pan de mur dissimulait probablement quelque chose. Néanmoins, Isaac n'avait pu retenir un railleur « c'est quoi ça ? Une nouvelle chorégraphie ? » en suivant les allées et venues de son ami. Il fallait dire qu'il avait l'air assez ridicule. Il faisait penser à un première année égaré qui ne savait plus dans quel couloir emprunter. Lorsqu'il recommença son petit manège pour la troisième fois, un phénomène plus ou moins attendu, quand on commençait à assimiler la logique des sorciers, se produisit : une porte apparut. Le regard d'Isaac s'illumina avec celui de Samael et il pénétra à sa suite dans ce lieu qui, depuis qu'il le savait secret, présentait un attrait de plus en plus fort.

Ses attentes ne furent pas déçues. Une vaste cuisine garnie d'ustensiles et de produits basiques s'offrit à sa vue. Même les détails les plus minimes étaient mesurés, comme les poignées des meubles s'enroulaient de serpents finement travaillés... Isaac s'arrêta dessus avec un sourire mi ironique mi satisfait. C'était donc aussi simple ? Il lui suffisait d'imaginer un décors avant d'entrer et il pourrait le retrouver en ouvrant la porte ? Isaac se voyait déjà sur les cordages d'un vieux bateau, dans une pièce luxueuse peuplée de jeux, sur un trampoline géant ! Il avait hâte de tester toutes les possibilités de cet espace magique. Attiré par les métaux étincelants, il s'était approché de la table centrale pour examiner les couverts qui le jonchaient. L'argenterie n'avait rien à envier aux grands restaurants dans lesquels ses parents le trainaient parfois. Les objets disparaissaient-ils une fois sortis de la salle ? Et d'où sortaient-ils d'ailleurs ? Comment la magie pouvait-elle faire pour créer tant de choses à partir de rien ? S'agissait-il d'un puissant sortilège de métamorphose ? A quoi ressemblait cette pièces lorsqu'aucun désir ne lui avait imposé de mutations ? Son enchantement laissait place à la curiosité. Son regard devenait plus analytique que pétillant tandis qu'il évaluait les alentours. Samael l'avait rejoint, l'air particulièrement content de lui. Il s'amusait à tenir le rôle du maître des lieux et profitait de l'assurance que lui permettaient ses connaissances. Avait-il utilisé cette pièce souvent ? Pour quelles raisons ? S'il voulait bien la leur montrer en tout cas, c'était sans doute qu'il n'avait rien à cacher et qu'il n'avait pas d'intérêt à garder cette « cachette » pour lui... En tendant simplement une main, Porthos fit apparaître un livre de cuisine. Les lèvres d'Isaac s'entrouvrirent légèrement, surprises. Puis, il eut soudain envie de rire et il battit main en s'exclamant joyeusement pour répondre à son camarade mousquetaire :

- Oui ! C'est génial ! J'ai toujours rêvé de découvrir une pièce comme celle là. - Il fit un tour sur lui même sur la pointe d'un pied. Et, en retrouvant son sérieux : - Mais... dis moi... Si tu l'as trouvée, d'autre le peuvent aussi. L'entrée est protégée lorsque nous nous trouvons à l'intérieur ?

Eh oui, même dans ces heureux moments, il ne pouvait s'empêcher de penser à tout. Samael se mit à feuilleter son livre à la recherche de la recette du plum pudding et il en profita pour ouvrir les tiroirs qui se présentaient à lui. Alors qu'il considérait en fronçant les sourcils un petit livre intitulé « Faite briller sa cuisine en un tour de baguette » Samael s'exclama choqué que le plum pudding demandait trois heures de cuisson. Il se figea un instant et répéta :

- 3 heures ? - Il s'approcha en déclarant d'un ton expert. - C'est impossible, le plum pudding ça se cuit au moins 6 heures. Oh mais c'est pas le vrai ça, regarde, il est dit qu'il peut se déguster le jour même. - Dit-il en se penchant sur le livre avant de demander presque interdit : - Tu ne connaissais pas du tout la recette ?

Ça aussi c'était incroyable ! Et plus encore que la magie de cette pièce. Vous rendez-vous compte ? Comment pouvait-on vivre sans connaître le Christmas Pudding ? Samael n'était pas anglais, il le devinait à son joli petit accent russe mais... Tout de même, sil était à Poudlard, s'il parlait anglais, il se Devait de connaître les Piliers de la culture anglaise ! C'était une honte ! Comment l'avait-on éduqué le malheureux ! Il n'avait peut-être jamais goûté de plum pudding de sa vie... Non. Non, il ne devait pas y penser. C'était trop navrant... Le coeur lourd pour ce pauvre Samael, Isaac retrouvait dans ses souvenirs vaporeux les saveurs du mois de décembre. Merveilleux mois que celui du mois de décembre pour un enfant gâté dont le père et juif et la mère chrétienne. Sa cousine Marie-Charlotte en avait longtemps été verte de jalousie. Quand on est petit, la quantité importe peu, il suffit qu'un enfant, perçu comme un rival, reçoive des cadeaux un jour de plus dans l'année que vous pour que cela devienne une affaire d'Etat, une injustice de la plus haute gravité. Isaac et sa cousine se chamaillaient souvent et, tous les ans, une petite guerre tournait autour du Plum pudding. C'était à celui qui trouverait le symbole le plus valorisant à l'intérieur du gâteau. Et Isaac de répéter à tue tête pendant les préparatifs du réveillon « C'est Marie Charlotte qui trouvera le dé à coudre ! ». Le dé à coudre était le symbole de la vieille fille, autant dire que cela mettait sa cousine dans une rage folle.

- J'aidais souvent ma grand-mère à le faire quand j'étais plus petit enfin... Elle me disait juste des trucs basiques comme « verse l'eau dans le doseur », « pèse les raisins », etc. - Dit-il d'une voix légèrement lointaine en lisant les premières étapes de la préparation. - ça doit quand même être bien galère de mélanger tout ça... Mais avant de faire la pâte, il nous faut la potion pour la verser dedans en même temps...

Isaac reprenait à nouveau les directives stratégiques, comme il l'avait fait dans la salle commune. Son regard pétillant avait pris les reflets d'une lame aiguisée. Tout ce à quoi il avait pensé n'avait pas encore été dit...

- Pour les ingrédients, il faudra diviser les fournisseurs. Sinon, n'importe quel expert en potion pourra comprendre à partir de plus de trois ingrédients quel type de potion se prépare et, par conséquent, soupçonner quelque chose malgré nos efforts pour rendre le poison indétectable. On pourra commander tour à tour – avec une bonne excuse cependant – les ingrédients les plus basiques que nous n'avons pas chez l'apothicaire du Chemin de Traverse, l'un d'entre nous pourra acheter d'autre produits à Pré-au-lard, je ne pense pas que le vendeur fera très attention à nous si nous faisons marcher son commerce et pour le reste... Il faudra sans doute envisager la réserve personnelle de Rogue. Je pense notamment à des ingrédients qui ne s'obtiennent que sur commande parce qu'ils sont assez rares comme les griffes de graouli par exemple... On va commencer par essayer d'obtenir ce qui sera le plus facile à trouver, et ça nous laissera le temps d'envisager la sortie dans la réserve de notre cher directeur... Qu'en pensez vous ?

Il se tourna vers ses deux amis. Et, après un silence il reprit d'une voix songeuse.

- Et puisqu'on ne peut rien faire pour le moment, on pourrait essayer d'envisager des victimes... Si un Serdaigle nous connaissait et avait confiance en l'un d'entre nous ce serait l'idéal... On nous soupçonnerait moins facilement en cas de problème... - Il laissa couler un regard éloquent vers Emilien. - Je crois que tu as une amie à Serdaigle Emilien non ?

L'année dernière, on avait souvent remarqué Athos en compagnie de Lucy Duncan, une Serdaigle de leur classe. Isaac connaissait peu la jeune fille, mais il n'en avait pas une opinion très positive parce qu'elle avait été la petite amie de Michel. Ça avait fait toute une histoire à une époque. Depuis la rentrée, Emilien ne parlait plus à la bleue et bronze, mais avait-il pour autant renoncé à son amitié ? Jusqu'où serait-il prêt à aller pour ses amis de Serpentard ? La proposition était cruelle, il se serait sans doute emporté si on la lui avait faite, mais, outre le fait qu'il avait envie de connaître la réaction des mousquetaires, c'était l'une des meilleures solutions...

[Aïe aïe aïe, tout ce retard, tout ce retard ... Je suis terriblement désolée T_____T En plus mon message est un peu ... comment dire ... décousu puisque je l'ai fait en plusieurs fois assez espacées. Bref ! Avec les vacances qui arrivent et malgré le bac de français, j'vais essayer d'être plus présente.]

La porte de leur dortoir s’était ouverte au moment où ils songeaient à la salle sur demande, et ils avaient donc aussitôt quitté la pièce. Un peu plus, et on les aurait entendus … Emilien ne savait pas bien comment réagirait les autres membres de la maison s’ils apprenaient ce que les trois Mousquetaires manigançaient. Bien sûr, ça ne serait pas aussi grave que s’ils étaient découverts par un élève d’une autre maison, mais … Premièrement, on pourrait leur en vouloir car ils risquaient de perdre des points. Deuxièmement, certains pourraient se montrer trop enthousiastes, les gêner en voulant les aider, ou ne pas se montrer suffisamment discrets. Enfin, toujours est-il qu’il valait mieux que personne n’en sache rien. Même les autres élèves de leur dortoir – Nathan à la limite, ils pourraient toujours le convaincre de se taire, mais Michel … Ils partaient donc juste au bon moment.

« Voici la fameuse et merveilleuse salle sur demande ! » déclarait Samael. A présent qu’ils étaient tous les trois dans le couloir en question, Emilien devait avouer qu’il restait sceptique. A vrai dire, un mur de brique n’avait rien de très fameux, ni de vraiment merveilleux. A la limite, même la tapisserie à côté avait l’air plus intéressante, c’est pour dire. Une espèce de dessin tordu, avec des personnages méconnaissables, des animaux farfelus et des couleurs à vomir. Mais apparemment, c’était bel et bien le mur de briques qui intéressait Porthos. Isaac de son côté n’avait pas l’air d’y comprendre grand chose non plus, et le regard qu’il jeta à Emilien le confirma. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Samael les avait-il entraînés hors du dortoir, fait monter tous ces escaliers, simplement pour leur faire une blague ? Parce que si c’était le cas, ce n’était pas franchement drôle ! Ils devaient avoir l’air malin, tiens, tous les trois plantés devant un mur. Encore heureux, il n’y avait personne, tout le monde avait regagné sa salle commune. Forcément, avec Ombrage et sa brigade qui traînait … Alors ? Une telle plaisanterie, c’était indigne d’un Serpentard, encore plus d’un mousquetaire. Samael se mit brusquement à faire des allers-retours devant eux, passant et repassant devant le mur, l’air bien concentré. Emilien jeta un coup d’œil à Isaac, qui ne paraissait pas plus convaincu que lui.

Il fallut attendre le troisième passage de Samael pour qu’enfin une porte apparaisse à la place du bête mur en face d’eux. Ah, Emilien préférait largement ça ! C’était la première fois qu’il entendait parler d’une salle cachée dans Poudlard, mais après tout, si elle était cachée, quoi de plus normal … Qu’avait dit Samael exactement ? Qu’on pouvait y faire apparaître n’importe quoi ? Porthos ouvrit la porte et la salle leur apparut.

A quoi s’était attendu Emilien ? A rien de bien spécial, en fait, il n’avait pas eu le temps, trop occupé à se demander si Samael se moquait d’eux. Peut-être lui serait-il venu à l’esprit que Porthos voudrait les impressionner en faisant apparaître une salle exceptionnelle. Puis il aurait sans doute réfléchi et se serait dit que non, ce serait une salle non pas banale, mais plus ou moins sobre. Nul besoin de faire dans l’excès et l’extravagance. Ils avaient juste besoin d’une salle pour monter leurs plans tranquillement et préparer ce fameux pudding. Ce fut donc une grande pièce qui s’offrit à ses yeux, une grande cuisine, au milieu de laquelle trônait une table en bois, recouverte d’ustensiles. Le regard d’Emilien s’attarda un instant sur la cheminée où brûlait déjà un feu tandis qu’Isaac s’exclamait que cette pièce était géniale. Il n’avait pas tort ! Pouvoir transformer cette pièce par la simple volonté, ça paraissait totalement irréel, même pour Emilien dont les parents étaient pourtant sorciers – à la base. Pourtant aussitôt Aramis nuançait en demandant qui pouvait trouver cette salle. Effectivement, mieux valait qu’ils ne soient pas découverts … Et si n’importe qui pouvait entrer dans la salle sur demande, alors ils n’étaient pas mieux protégés que dans leur dortoir. Moins protégés, même. Pas seulement les Serpentard, mais tout le monde pourrait découvrir ce qu’ils manigançaient.

- Peu de gens doivent être au courant, on en aurait entendu parler sinon ! Et franchement, pour passer trois fois devant le même mur … Il faut être soit insomniaque, soit en première année, soit stupide, énuméra Emilien en comptant sur ses doigts le nombre de possibilités. Mais est-ce que l’entrée est visible une fois que quelqu’un est à l’intérieur ? questionna-t-il à son tour. Et si elle ne l’est pas, et que quelqu’un passe trois fois devant en souhaitant totalement autre chose, qu’est-ce qui se passe ?

Pauvre Samael, si ça se trouvait, il n’en savait absolument rien. Peut-être qu’il faudrait qu’ils fassent quelques essais. Histoire d’être sûrs. Après ces questions, Samael, se mettant déjà au travail, ouvrit un livre de cuisine et déclara qu’il fallait trois heures de cuisson. Emilien fronça les sourcils : il n’était pas très penché sur la question, mais il lui semblait que le gâteau devait cuire bien plus longtemps, une durée assez exceptionnelle en tous cas. Isaac d’ailleurs rétorqua aussitôt qu’il nécessitait six heures en tout. Au minimum. Qui avait pu inventer cette recette tordue ? Faire cuire un gâteau six heures, drôle d’idée. Avec la magie, il n’y avait pas un moyen de le faire cuire plus vite ? Alors qu’Isaac racontait qu’il avait déjà préparé du plum pudding, Emilien se rappela que chez lui, on avait rarement fait de gâteau de Noël. Etrangement. Pourtant, sa mère aimait cuisiner, c’était une évidence. Elle avait peut-être peur qu’Emilien ne fasse n’importe quoi en voulant l’aider. Quelle confiance …

Isaac avait arrêté de parler cuisine et était revenu au sujet principal : la potion et ses ingrédients. Pour ces derniers, Aramis conseillait – et c’était une évidence – d’avoir plusieurs « fournisseurs ». Pré-au-Lard, l’apothicaire du Chemin de Traverse, la Réserve de Rogue … Emilien avait la liste des ingrédients sous les yeux – ils avaient bien entendu emporté le livre d’Isaac – et l’observait une fois de plus, songeur. Oui, les griffes de graouli, ils n’en trouveraient pas n’importe où … Certains ingrédients étaient aussi utilisés pour préparer la potion d’amnésie, qui était au programme de première année, ce pourquoi ils n’auraient aucun mal à se les procurer. Emilien s’arrêta sur l’essence d’ellébore, ça il savait où en trouver ! C’était un ingrédient utilisé dans le philtre de paix, or l’infirmière le fabriquait elle-même, elle devait donc en posséder dans son armoire. Il suffirait d’attendre que celle-ci ait le dos tourné … Se faire accepter à l’infirmerie n’était pas bien difficile en soi, il suffisait de se faire porter malade, ou même de se rendre malade : avec Ombrage, l’infirmière devait faire face à de nombreux « malades » et ne pouvait accepter que les « vrais ». Ça ne le dérangeait pas. Après tout c’était son défi. Même si c’était devenu un projet commun, au départ, c’était à lui que Samael avait lancé le défi. Lorsque Isaac eut terminé et qu’il leur demanda leur avis, Emilien répondit donc :

- L’essence d’ellébore, j’ai mon idée là-dessus, je m’en occupe. D’ici à la semaine prochaine, on l’aura.

Oui, il était sûr de lui. En tout cas, il avait intérêt à l’être, maintenant qu’il avait fièrement annoncé qu’il s’en occupait. Si jamais il n’y arriverait pas, il aurait l’air malin … Oh, mais ce n’était pas bien compliqué, il y arriverait sans mal. Son plan était déjà prêt et il pouvait le mettre en application dès demain. Pas de doute à avoir ! Sinon il était mal parti.

On avait changé de sujet, puisque effectivement, comme le disait Aramis, on ne pouvait rien faire pour l’instant. Une victime … Ils en avaient déjà parlé dans le dortoir et un élève de Serdaigle leur semblait approprié, maintenant restait à savoir qui. Les prétendants étaient nombreux ! Lorsque Isaac déclara que le mieux était de choisir un Serdaigle qui aurait confiance en l’un d’entre eux, Emilien sentit les ennuis arriver, et le regard que lui lança son camarade ne le rassura pas davantage, bien au contraire ! Une amie à Serdaigle ? Emilien ne pouvait pas feindre la surprise, ou l’ignorance : tout le monde savait qu’il était ami avec Lucy, on les avait suffisamment vus ensemble l’année précédente. Isaac ne pouvait pas penser à quelqu’un d’autre … Emilien avait peu d’amis, encore moins dans les autres maisons. Mais il n’était pas question d’accepter de faire de Lucy la victime de leur plan ! Même si … Même si en ce moment, il ne lui parlait plus, même si parfois elle l’énervait, même si ça ne serait qu’une juste vengeance après tout ce qu’elle lui avait fait … Non, pas question. Isaac et Samael avaient beau être également ses amis, et faire partie de sa maison, il ne pouvait pas … Autant lui demander de choisir entre ses amis ! C’était un peu ça, la proposition d’Isaac. Choisir entre eux et Lucy. Pour quoi passerait-il s’il refusait ? De quoi aurait-il l’air, lui, ami de la petite blonde de Serdaigle, qui de plus était sortie avec le pire Serpentard qu’on puisse imaginer, Michel en personne ? C’était totalement injuste.

- Je sais à qui tu penses, mais ça ne va pas être possible. On est pas vraiment amis en ce moment, ça risquerait plus d’éveiller les soupçons envers moi qu’autre chose. Mais tu ne vas pas me faire croire que toi, tu ne connais personne à Serdaigle …

Un bruit soudain dans le couloir les fit sursauter, et il fallut quelques secondes à Emilien pour réaliser que personne ne pouvait les atteindre, théoriquement. Malgré tout, il commençait à se faire tard, un coup d’œil à sa montre le confirma. Ils discutèrent encore quelques temps de la question, puis conclurent qu’après tout, le choix de la victime n’était pas urgent, vu le temps qu’il fallait pour préparer la potion … Ils se répartirent donc les tâches et retournèrent à leur dortoir, après avoir décidé qu’ils se retrouveraient dans la salle sur demande quelques semaines plus tard, avec tous les ingrédients, pour commencer la potion.

[Et donc c'est au prochain qui poste de faire un "Quelques temps plus tard ..." ^^ Directement après le bal de printemps, non ? On peut sauter le début de la préparation, vu tout le retard qu'on a pris à cause de moi ...]

[Bon bah... je suis pas aussi en retard mais désolé aussi, j'ai été choquée de voir la date du dernier post. >>]

~ Et un beau jour de mai... ~

Qui aurait cru qu’un projet commencé dans un enthousiasme si vif aurait pris tant de temps ? Nos trois mousquetaires étaient loin d’envisager une manigance à long terme lorsqu’ils s’étaient aventurés aux premières heures de la nuit dans la salle sur demande, leur quartier général, mus par l’excitation qu’éveillait leur quête d’aventures. Là, ils avaient découvert les incroyables pouvoirs de ce havre de magie, échaffaudé leurs premiers plans d’attaque, puis, au fil des semaines, ils s’étaient régulièrement réunis, afin de faire leurs comptes-rendus et d’étudier les points qui posaient problèmes. Et des problèmes, pour un simple gâteau empoisonné, ils n’avaient cessé d’en rencontrer. Une commande égarée avait échappé de justesse aux mains noueuses de Rusard, et Ombrage, avec ses décrets multiples ne leur avait pas facilité la tâche. La menace du crapaud rose planait sur eux le long des couloirs, leur faisait parfois perdre leur motivation, pour la réveiller dès qu’une nouvelle loi stupide s’affichait. Si leur petite affaire ne les obnubilait pas tant, ils se seraient peut-être aussi lancés dans la lutte. L’idée les séduisait dès qu’ils se laissaient aller aux critiques indignées puis moqueuses, seulement, les BR s’en occupaient déjà très bien, et leurs actions leur offraient de belles diversions. Alors que le détour par la réserve de Rogue commençait à leur poser un sérieux problème, les activistes avaient eu la bonne idée de déclencher un grand feu d’artifice contre la politique d’Ombrage qui avait agité tous le château. Des Serpentard qui, pour d’obscures raisons, rôdaient encore dans les étages supérieurs, s’étaient rués dans les dortoirs pour annoncer la nouvelle et déloger une foule de curieux en pyjama. Tous ses camarades de dortoir avaient enfilé une robe de chambre ou une veste en s’exclamait qu’il fallait « absolument voir ça », mais une idée soudaine et bienvenue l’avait arrêté dans son élan. C’était le moment parfait pour agir, si Rogue était éveillé, il aurait bien mieux à faire que surveiller sa réserve. Retenant Samael par le bras, Isaac avait très rapidement exprimé son idée, et après avoir reçu le sourire malicieusement approbateur de son ami, ils s’étaient enfoncés en douce dans les cachots. Ç’avait été une belle aventure. Ils en parlèrent longuement avec Emilien le lendemain, derrière les murs de la Salle sur Demande. Et sous leurs mots passionnés, leur petite expédition improvisée prenait des allures épiques. Emporté dans la fièvre du récit, Isaac avait été jusqu’à se persuader que Rogue avait essayé de les poursuivre avant que Samael, plus raisonnable, le reprenne en précisant qu’il avait cru entendre son pas pendant qu’ils s’éclipsaient du côté opposé pour se perdre dans les dédales des sous-sols afin de rejoindre leur Maison sans croiser personne.

Le détour par la réserve du maître des potions avait cependant laissé quelques séquelles. Isaac n’avait pu se retenir de toucher quelques pots aux inscriptions séduisantes, et l’un d’eux avait laissé son pouce luisant. L’effet l’avait amusé dans un premier temps, mais il avait commencé à s’inquiéter sérieusement en constatant qu’il ne se dissipait pas. Il avait donc fallu faire des recherches à trois pour le guérir, puis d’autres recherches avaient été menées lorsqu’ils avaient abordé la partie pratique de leur plan. S’ils pouvaient offrir le pudding à découvert, ils devraient pouvoir s’innocenter en le partageant. Le poison devait donc se concentrer sur un côté clairement délimité, et ce détail de composition, possible grâce à un sort bien précis, n’avait pas été évident à trouver. C’est ainsi que les préparatifs avaient doucement commencé, sous les mains d’Emilien qui avait plus habile qu’eux pour ce genre d’exercices. Les semaines et les mois s’étaient succédaient, mai avait éclot, après autant de disputes que de rires joyeux entre les trois compères que le bal d’avril avaient éloignés quelques semaines. Elu roi de la fête, le jeune Deniel avait préféré se faire remarquer auprès de ses pairs les jours suivants, et une tension inexprimée rôdait entre lui et Emilien, avec qui il avait dansé, pour provoquer Lucy, officiellement. Ils n’avaient plus reparlés de ‘l’incident’, seules les remarques moqueuses d’élèves dans les couloirs le leur avait rappelé au début, et les colères emportées d’Isaac les avaient très vite calmées.

Ils avaient décidé de se retrouver ce soir. Le gâteau était terminé depuis plusieurs jours et, Isaac avait déployé ses talents en métamorphose pour lui donner une tournure plus présentable. A quelques détails près le pudding semblait digne de figurer dans une vitrine de pâtissier.

- Si on m’avait dit qu’un bête plum pudding allait m’occuper toute l’année…, murmura-t-il pensif en observant le gâteau posé sur table d’ébène aux côtés d’un modèle réduit. Et maintenant, nous allons devoir attendre Noël prochain, ça nous laisse le temps de tester l’efficacité du modèle réduit sur un élève quelconque et de trouver la victime…

Il se tourna vers ses deux compères en posant un regard plus appuyé sur Athos. Il avait laissé flotter le nom de Lucy Duncan au début de l’année mais Emilien s’y était fermement opposé. Ce refus l’avait exagérément vexé, tant il avait craint que cette pimbêche blonde soit préférée à lui. Obtenir une place plus importante que la Serdaigle dans la vie de son camarade Serpentard était devenu une sorte d’obsession qu’il ne justifiait même pas et il espérait que leur altercation au bal avait changé ses positions… Lucy n'était pas la seule solution, il connaissait de son côté la jeune Fabula Aegis, mais l'utiliser présentait beaucoup moins d'intérêt. Cela ne satisferait en rien ses caprices vindicatifs.

- En tout cas, je tiens à garder un Serdaigle. L’année n’a malheureusement pas changé la tendance et ils sont bien partis pour gagner la coupe, pour la deuxième année consécutive. Ils ne passeront pas la troisième sans représailles.

Il leur adressa un rapide clin d'oeil. Puis, saisissant la réduction entre ses doigts :

- Vous pensez qu’un goinfre comme Crabbe fera l’affaire ? Il vaudra mieux le donner à quelqu’un qui ne sera pas capable de faire le lien entre son trouble et le gâteau…

Par prévoyance, ils avaient préféré dégager une petite part pour s’assurer de la réussite de leur potion. Cependant, si la victime parlait et laissait courir une rumeur à propos d’un gâteau empoisonné leurs affaires seraient mises à mal. Le fondre sur un plateau de gâteau destiné aux futurs premières années en guise de bienvenue serait peut être la meilleure solution. Elle était en tout cas toujours plus drôle qu’un coup bas sur un abruti avéré.

[Bon, comme je disais, pas de réponse très longue ... Et puis l'important c'est de terminer le topic, vu qu'on a déjà commencé notre troisième année ]

Leur projet avait légèrement traîné en longueur ... Dire qu'ils en avaient parlé pour la première fois lorsqu'ils étaient en première année ! Enfin, ils avaient eu besoin de temps pour préciser leurs intentions, réunir des informations, et surtout les ingrédients ... Cette partie là du travail n'avait pas été la plus aisée ! Emilien avait dû se faire passer pour malade pour entrer à l'infirmerie et dérober l'essence d'ellébore - utilisée dans le philtre de paix, mais si on en utilisait en trop grande quantité, comme dans la potion qu'ils avaient préparée ... - tandis qu'Isaac et Samael avaient effectué une petite visite dans la réserve personnelle de Rogue. Le problème d'Aramis et de son doigt brillant les avaient encore occupés quelques temps, jusqu'à ce qu'enfin ...

Ce soir-là, ils se retrouvaient une fois de plus dans la salle sur demande. Personne n'avait découvert leurs manigances jusque là, pas de raison de s'inquiéter. Cette salle était vraiment la cachette parfaite ! Emilien se demandait encore comment les fondateurs de l'école avaient pu en avoir l'idée ... Quand il pensait à toutes les possibilités qu'offrait la pièce, il en avait presque la tête qui tournait. Les trois mousquetaires étaient réunis autour de la grande table en bois, et contemplaient le fruit de leurs efforts. Un magnifique Plum Pudding - arrangé par métamorphose, parce qu'au départ, il n'était pas si beau ... - et sa copie en taille réduite, qu'ils utiliseraient comme test. Un Pudding à l'Arsenic ... Mis à part que ça ne tuerait pas la personne qui l'avalait ...

D'ailleurs, Isaac venait de parler à nouveau de victime. En effet ils ne s'étaient toujours pas décidés à choisir quel élève aurait l'immense honneur de manger de leur gâteau. La première fois, Aramis avait évoqué la possibilité d'en offrir à Lucy, mais Emilien avait refusé. Les choses avaient changé, c'est le moins qu'on puisse dire. Après le bal de printemps pendant lequel la Serdaigle avait fait une crise d'hystérie et de paranoïa au milieu de la salle, Emilien avait moins de remord à l'imaginer en victime. Ce pourrait même être sa vengeance. Il le méritait, non ? Après tout ce qu'elle lui avait fait endurer ! Il était temps de se décider et il avait choisi définitivement le côté Serpentard. Sur qui était-il tombé quand Lucy s'était mise à hurler ? Isaac. Etait-ce un hasard ? Oui et non ...

- On ne peut pas laisser Serdaigle s'en tirer comme ça, approuva Emilien.

Deux ans de suite qu'ils gagnaient la coupe ! Au début, Emilien se disait surtout qu'après tout, si ça leur faisait plaisir de passer leur temps à travailler pour récolter quelques malheureux points, ça lui était complètement égal, et tant mieux pour eux. Mais les voir si fiers de leur ridicule victoire l'énervait, et il avait fini par se laisser entraîner les Serpentard attachés à la victoire de leur maison. Il faisait par exemple de son mieux en potions pour rafler un maximum de points, mais ... Il ne fallait pas trop lui en demander non plus.

- Pour la victime ...

Emilien fit une pause de quelques secondes, sentant l'attention des deux mousquetaires tournée vers lui. La dernière fois c'était lui qui avait refusé une victime possible, qui leur semblait pourtant la meilleure, et on avait pas pu le faire changer d'avis. En attendant, on en avait pas trouvé d'autre. Preuve que l'avis d'Athos était important ...

- Je pense que Lucy fera l'affaire. Par contre, ça ne va pas être évident de lui faire avaler ça ... Pour le moment, elle me déteste. Jusqu'à Noël prochain, j'aurai peut-être le temps d'y faire quelque chose ...

Pour faire semblant de redevenir son ami et mieux la poignarder dans le dos ? Un an plus tôt, même quelques mois auparavant, cette idée lui aurait donné envie de vomir. Emilien avait changé, surtout en ce qui concernait Lucy, et était prêt à s'investir pour les mousquetaires. En serait-il seulement capable ? Et que pourrait-il bien raconter à la Serdaigle pour lui faire oublier sa rancoeur ? Pouvait-il jouer le menteur, l'hypocrite, le manipulateur avec elle ? Qu'il avait un moment considérée comme sa meilleure amie ? De plus, elle ne serait peut-être pas dupe ... Il la trouvait souvent idiote mais elle n'était pas si bête que ça. Enfin, comme il l'avait dit, il avait jusqu'à Noël pour ça ...

- Crabbe ? Oui après tout, il n'y a qu'un abruti pareil pour ne pas s'étonner de trouver du plum pudding en dehors des fêtes de Noël.

Ils émirent encore quelques propositions à ce sujet, discutèrent, allèrent presque jusqu'à se disputer - comme cela arrivait souvent lorsqu'ils n'étaient pas totalement d'accord ... - et finirent par se mettre d'accord sur la victime pour leur essai. Ils planifièrent ce test pour la fin de la semaine et attendirent qu'il fut un peu plus tard pour regagner leur salle commune. Depuis le temps, ils avaient plus ou moins compris de quelle manière procédaient les membres de la BI pour faire leurs rondes, et même si beaucoup de ces derniers étaient à Serpentard, ils préféraient les éviter. Surtout avec cette histoire de BR ...