J'aurais mieux fait de rester au lit ! [Thomas] [terminé !]

[HJ : bon, pour le titre, désolée, j'ai fait au mieux, vu que je ne sais pas trop ce que va donner notre RP ^^]

C'était quand même pas de chance. Pourquoi ce satané escalier avait-il choisi de tourner justement au moment où Page l'empruntait, qui plus est lorsqu'elle était en retard en cours (celui qui dit "comme souvent", elle l'étripe) ? Dans un effort désespéré pour atteindre le palier, et donc le cours à temps, la petite irlandaise avait tenté un magnifique saut qui sembla se passer au ralenti, comme dans les films...

Sauf que dans les films, le héros, il fait une super réception, sans les mains, et avec triple salto arrière en prime. Parce qu'il est fort, le héros. Sauf que Page n'était qu'une petite lionçonne en retard, et l'atterrissage ne pouvait donc fatalement qu'être moins glorieux. Bien que si la fillette eut été libre de ses mouvements, les choses se seraient peut-être déroulées sans encombre. Mais en l'occurrence, la manche couvrant le bras que la rouquine avait lancé en avant pour accentuer son saut vers l'avant se coinça dans la lanière de la sacoche de cuir, la déstabilisant complètement et transformant le magnifique saut en un ratage total. La fillette chut donc lourdement sur le sol. Autant pour le triple salto arrière. On en était plutôt à un triple rebond sur les fesses. Par chance, elle avait tout de même atteint le palier. Par chance, la sacoche avait un peu amorti sa chute. Mais le sinistre craquement qu'elle avait entendu en provenance de ladite sacoche n'augurait rien de bon. Toutefois, ne désirant pas arriver plus en retard encore en cours, la première année n'avait pas pris le temps de mesurer l'étendue des dégâts, et c'est seulement une fois arrivée en cours de potions qu'elle avait ouvert son sac.

Son encrier s'était brisé, tâchant tout ses parchemins, et l'encre était même parvenue à atteindre les coins de son manuel de potions. Bien sûr, l'intérieur de la sacoche avait viré au noir, mais les parchemins vierges avaient quelque peu limité la casse en absorbant une bonne partie de l'encre. Rogue ne manqua pas de remarquer le problème de la fillette, et après l'avoir inévitablement rabrouée pour sa maladresse, avait minimisé les dégâts grâce à un miraculeux "Récurvite".. La Maison Gryffondor avait une nouvelle fois été montrée du doigt, et Page avait senti ses joues devenir écarlates.

L'incident aurait pu être clos si la plume de la fillette n'avait pas elle aussi subi quelques dommages. Elle était cassée à la moitié de sa hauteur, et sa pointe était toute tordue. Ne désirant pas se faire remarquer plus encore, la rouquine avait terminé le cours avec sa plume abîmée, et avait rendu un devoir tout tâché -pire encore que d'habitude. Elle avait filé sans demander son reste -surtout pour éviter les foudres de son professeur- et s'était résolue d'aller au plus tôt à Pré-au-Lard pour s'acheter le nécessaire.

Renseignement pris auprès de camarades rouge et or plus âgés, une boutique du nom de Scribenpenne pourrait lui fournir tout ce dont elle aurait besoin. On lui avait vaguement expliqué comment s'y rendre, et la fillette, pressée de réparer ses bêtises, avait filé immédiatement après les cours au village voisin.

C'était la première fois qu'elle venait à Pré-au-Lard. Elle en avait beaucoup entendu parler en salle commune, et elle était enthousiaste d'y aller enfin, même si sa bonne humeur était ternie par la raison de sa première visite. C'était donc en fin d'après-midi, emmitouflée dans sa cape d'hiver, l'écharpe jaune et rouge remontée jusqu'au nez, et les joues rosies par le froid qu'elle s'était mise en route.

Une bonne couche de neige recouvrait encore les rues, et les trottoirs étaient rendus glissants par la neige fondue sous les pieds des passants. La fillette était un peu déçue de ne pas avoir plus de temps pour découvrir le village, mais même si les sorties à Pré-au-Lard étaient autorisées librement par l'école, elle n'avait pas l'intention de traîner trop tard en terrain inconnu. Courageuse oui, mais pas inconsciente tout de même, car le jour commençait doucement à tomber.

Et cette fichue boutique qu'elle n'arrivait pas à trouver ! Pourtant, elle avait bien suivi les indications données par cette fille, elle avait longé la route principale, puis presque au bout avait tourné à gauche. Il est vrai que c'était un peu sommaire comme explication.
Page n'était pas vraiment perdue, car Pré-au-Lard était bien moins grand que le quartier dans lequel elle avait grandi et qu'elle connaissait comme sa poche, mais elle ne trouvait pas la boutique Scribenpenne. Pour couronner le tout, une neige fine et désagréable se mit à tomber, insinuant le froid entre les mailles de son écharpe. La rouquine frissonna et se remit en route.

Elle tournait à présent dans les petites ruelles du village, espérant par chance apercevoir cette satanée devanture au détour d'un croisement.

Après tout, elle avait eu sa dose de poisse pour aujourd'hui, et il serait juste que sa bonne étoile lui sourisse enfin.

Fatigué. L'état de Thomas s'améliorait de jour en jour, il sortait tout juste de son initiation et du meurtre de sa première victime, le plaisir qui l'avait pris à ce moment précis avait amplifié sa volonté et accentué peu à peu son manque de sadisme.

Il était retourné à Pré-Au-Lard afin de vérifier si le terrain qu'il désirait était toujours libre, un passage dans un bar avait été obligé afin de se remettre de la veille. Il venait tout juste de sortir lorsqu'il sentit une présence, le froid venait à peine de tomber, et déjà une brume était installée, omniprésente dans le village.

* Sûrement des détraqueurs, en cette période ils sont ... évasifs ... *

Il s'intéressa de plus près à cette présence qu'il avait ressenti, une faible aura, certes, mais assez visible pour définir de qui il s'agissait, du moins, de quelle type de personne.

D'après ses ressentiments, c'était une jeune fille, aux couleurs de Griffondor, son pouvoir n'était pas grand, ni sa volonté, seulement la bêtise se faisait ressentir, et Thomas aimait ça.

Il transplana silencieusement à quelques mètres de l'enfant, sans qu'elle ne puisse réellement le voir, puis sortit sa baguette.

* Que vais-je te faire mon enfant ... *

La baguette fut redressée et un vent se fit sentir, ayant pour seul champ d'action la ruelle, un large vent ressemblant à une tempête, mais n'ayant comme puissance qu'une voix qui criait " Prête à mourir " doucement .

Le froid se faisait insidieusement plus vif. La fillette commençait à être vraiment frigorifiée, et la désolation ambiante commençait à lui plomber le moral. Elle ferait mieux de retourner vers la rue principale, bien plus accueillante. Et quand bien même elle ne trouverait pas la boutique tant convoitée, il n'y aurait pas mort d'homme. Elle pourrait toujours essayer de se faire prêter une plume ou de demander à quelqu'un s'il n'existait pas un sort de réparation. Après tout, la magie faisait tellement de choses inimaginables qu'un bête rafistolage, ça devait être possible.

Perdue dans ses pensées, Page crut sentir une présence dans son dos, mais lorsqu'elle se retourna, elle ne vit qu'un tourbillon de vent et de neige qui se dirigeait rapidement vers elle.
La puissance du souffle était si forte que la fillette se demanda en un éclair si cela était bien naturel. Un vent si violent qui se lèverait si soudainement, c'était très louche, mais la rouquine ne prit pas le temps de se poser beaucoup de questions métaphysiques sur l'intensité des mouvements d'air dans une ruelle sordide. Elle préféra essayer de se décaler au plus près du mur pour laisser passer le tourbillon dans l'axe de la rue, mais visiblement, le vent la suivait, et elle fut plaquée contre la pierre par le souffle.

Il lui semblait que le vent murmurait une plainte lancinante à ses oreilles. Giflée par l'air et la neige en suspension, Page secoua la tête. Elle divaguait ! Ca ne parle pas le vent !

Pourtant, elle pâlit lorsqu'elle comprit le sens des mots qu'"on" lui sussurait à l'oreille. Mais qu'est-ce qui se passait ?!

Elle chercha du regard un agresseur, un ombre, quoi que ce soit, et essaya de se dégager du mur pour atteindre la ruelle suivante, en direction du centre du village.

La peur se faisait ressentir chez la jeune fille, et Thomas l'avait perçu, cette sensation si agréable qui prend l'agresseur lorsque sa victime commence à paniquer et ne contrôle plus ses mouvements.

Le vent avait stoppé mais maintenant une autre histoire allait prendre la victime. Thomas se concentra pour réussir son sort d'illusion avec précision, celui-ci consistait à enfermer la Griffondor dans un lieu, ici l'endroit où elle se trouvait, la ruelle, mais qu'elle ne puisse sortir de ce lieu. Bien entendu, ce n'était pas éternel, mais assez long pour causer des dégâts majeurs, ou bien mortels à la cible.

Le visage de la victime lui était toujours inconnu, il ne savait pas encore qui il allait tuer, à qui il allait enlever le droit de vivre, tout sentiment de compassion ou de pitié avait disparu depuis longtemps, son âme n'était qu'une rivière sans fond, où l'eau était devenue sang, et son bleue, noire .

Ne plus y penser, des souvenirs qui privent l'envie de faire du mal, ne pas faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas qu'on te fasse , si facile à dire.

- Bonjour, inutile de crier, tu ne comprends pas pourquoi tu as l'impression de marcher depuis des heures sans jamais arriver à destination ?

Mon nom ne t'apportera rien, ni même me voir, à part amplifier ta peur, si grande à cet instant . Que fais tu ici ? Pourquoi te rendre dans un endroit qui n'est pas fait pour toi ? Ton âge semble être synonyme d'une connaissance peu élevée des dangers ... Je te nommerai donc l'Ingénue, ne bouge pas ... -

Toujours cette même baguette d'un noir, intense, levée vers Page, ce rayon rouge, un bruit sourd à terre, pas même un cri, le rayon rouge toujours constant, sur le bras de la jeune fille, des mots qui s'inscrivent, le sang qui coule, la peau qui se décompose sous l'écriture, et toujours Page bloquée.

Lorsqu'elle se releva, Page avait pour inscription " L'Ingénue " sur son avant bras, son sang ayant cicatrisé autour, cette marque serait pour longtemps gravée, mais pour le moment il voulait mieux connaître sa victime, qui elle ne voyait rien .

La fillette tâtonnait, faisant glisser sa main sur la pierre froide à la recherche du croisement qu'elle savait être juste là, à deux pas. Elle visualisait parfaitement le chemin qu'elle avait emprunté dans les ruelles, et son excellent sens de l'orientation ne pouvait pas la tromper, la sortie, le salut même, était tout proche. Il lui suffirait de prendre ses jambes à son cou, et vu la frousse qui étreignait ses entrailles, nul doute que, la peur donnant des ailes, elle filerait à la vitesse d'un Nimbus 2000 !

Le vent venait de tomber, libérant la pression qu'il exerçait sur le corps de la rouge et or, et celle-ci bondit, sans demander son reste, vers la fameuse ruelle perpendiculaire. Mais elle dût freiner brutalement dans une gerbe de neige sale.

La ruelle n'était pas là. Devant elle se dressait un mur de pierre ancien, aux joints creusés par le temps. Impossible ! Elle ne s'était jamais perdue nulle part ! Elle savait que la ruelle devait être là.

Mais elle dût faire face à l'évidence. Pour la première fois de sa courte existence, elle s'était trompée. Perdue. Et au vu de la tournure que prenaient les évènements, elle pourrait le payer très cher. Un vent de panique la gagna. Elle se retourna, scrutant les ombres, elle ne voyait personne, et c'était cela le plus inquiétant. Ne pas savoir d'où venait le danger. Elle chercha des yeux une issue, mais lorsqu'elle y parvint, une palissade se dressait devant la première année, alors même qu'elle était persuadée d'y avoir aperçu l'entrée d'une ruelle l'instant d'avant.

Ne pas paniquer. Raisonner. Procéder méthodiquement. Oui, mais elle nageait en plein mystère, en pleine magie. Toutes les issues potentielles se refermaient devant elle, à croire qu'elle était enfermée pour toujours dans cette sombre ruelle. Le désespoir commençait à la gagner. Elle ne sortirait pas vivante de cette ruelle. Ou bien elle en sortirait folle, quand son agresseur jugerait qu'il se serait assez amusé avec elle.
Ah, il était beau son courage habituel ! Où était-il passé maintenant ? La fillette en venait à se demander si elle méritait les couleurs qu'elle portait... Elle devait faire honte à Gryffondor d'avoir ainsi peur d'un ennemi invisible. Sa fierté blessée fut toutefois le signal qui la requinqua. Il ne fallait pas qu'elle fléchisse. Elle avait à maintes reprises prouvait qu'elle était digne d'être une Rouge et Or.

Une lueur de fierté et de farouche détermination se ralluma dans ses yeux au moment même où une voix douce s'élevait dans la ruelle.

- Bonjour, inutile de crier, tu ne comprends pas pourquoi tu as l'impression de marcher depuis des heures sans jamais arriver à destination ?

Instinctivement, Page dirigea son regard dans la direction d'où provenaient les paroles. Mais elle avait beau scruter les moindres recoins des alentours, elle ne discernait rien de bien concluant. Mais où se cachait-il donc, ce lâche ?

- Mon nom ne t'apportera rien, ni même me voir, à part amplifier ta peur, si grande à cet instant . Que fais tu ici ? Pourquoi te rendre dans un endroit qui n'est pas fait pour toi ? Ton âge semble être synonyme d'une connaissance peu élevée des dangers... Je te nommerai donc l'Ingénue, ne bouge pas ...

La lionçonne se raidit. Qu'allait donc être cette nouvelle attaque ? Elle qui connaissait si peu le monde magique, elle n'osait pas imaginer les nombreux sorts horribles qui devaient exister.

La douleur explosa dans son bras, et ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle tomba à genoux dans la neige souillée, serrant la manche de sa robe..
Elle se mordit la langue pour ne pas crier. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Ses yeux se chargeaient de larmes et elle discerna un rayon rouge braqué sur elle, mais elle ne parvint pas à en deviner l'origine. La douleur était si cuisante qu'elle ne parvenait plus à esquisser le moindre geste pour se défendre. Elle sentait la peau de son avant bras se racornir, le sang couler, imprégner le tissu de sa manche. Elle ne put retenir un petit gémissement, et lorsque le rayon rouge s'éteint, elle se releva péniblement, prenant appui de son bras valide. Une larme passa la barrière de ses paupières et coula sur sa joue, traçant un sillon glacé sur la peau pâle de la fillette.

Sans pouvoir s'en empêcher, elle releva sa manche et écarquilla les yeux en découvrant les mots gravés dans sa chair. La douleur était encore lancinante mais à présent bien plus supportable. Tremblant à la fois de douleur et de colère, Page dégaina elle aussi sa fine baguette de noisetier et la dirigea au jugé, approximativement dans la direction d'où provenait le rayon rouge.

Il ne serait pas dit qu'un membre de l'Armée de Dumbledore mourrait sans se battre ! Cette résolution l'étreignait au plus profond d'elle même. Sentir sa baguette au creux de sa paume la rasséna, signe qu'elle avait finalement mieux intégré le monde des sorciers que ce qu'elle avait pu penser jusqu'à présent. Elle fit rapidement un tour mental de la liste des sorts qu'elle avait à sa disposition. Ce n'était pas fameux, mais elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle fasse avec. Mais pour cela, il fallait qu'elle sache vers où se déchainer. Aussi invectiva-t-elle, de sa voix la plus assurée possible :

- Alors, pauvre lâche, même pas capable de faire face à une première année ? Tu dois te cacher pour espérer la victoire ? T'as au moins fait tes classes chez les infâmes Serpentard pour en être réduit à ça !

Le ton était moins triomphal ou ironique que ce qu'elle avait espéré, mais c'était déjà ça, et même si l'énerver n'était pas forcément la meilleure idée du monde en considérant sa position, il finirait peut-être par faire une erreur trahissant sa position.

En attendant, elle n'allait pas rester là sans rien faire, et, sans attendre de réponse à sa saillie, cria :

- Flammes bleues !

Une longue flamme indigo apparut au bout de la baguette finement ciselée et la fillette la dirigea tout droit vers l'endroit où elle pensait que se tenait son agresseur. Même si elle ne parvenait pas à l'atteindre, peut-être que cela le ferait apparaitre...

La situation tournait à la comédie selon le Mangemort, qui éprouvait un certain plaisir à faire souffir l'élève de Poudlard, l'illusion créée, bien qu'elle soit minime étant donné les surveillances du Ministère sur les utilisations de la magie noire, ne pourrait durer éternellement, et cela à la volonté de Thomas.

Les efforts qu'effectuait la première année, aussi faibles soient-ils, amusait Alser, et lui donnait encore plus l'envie de s'amuser, de voir s'effondrer Page McHenry au sol, suppliant de toute son âme la pitié.

- Alors, pauvre lâche, même pas capable de faire face à une première année ? Tu dois te cacher pour espérer la victoire ? T'as au moins fait tes classes chez les infâmes Serpentard pour en être réduit à ça !

Il y eut un rire puissant, qui glaca, aussi bien le sang du mangemort, que celui de la Gryffondor, et bien que ce soit Thomas qui l'eut fait, il s'était échappé sans son consentement, comme si une deuxième entité contrôlait à ce moment le Mangemort.

- Flammes bleues !

Quelques flammes jaillirent de la baguette de l'enfant, laissant apparaître un tout autre visage que celui du mangemort, il était à présent si proche d'elle, qu'il sentait sa respiration , rapide, contre son corps, si proche, qu'il aperçevait l'aura que dégageait la fille, bien que peu élevée, le courage qu'elle avait réussi à regrouper face au mangemort laissa maintenant perplexe Thomas, tout comme le reflet qu'il vu dans les yeux de la fillette, son visage, du moins ce qu'il semblait être, n'était pas le sien, il était encapuchonné, avec pour tête, un vide constant de noir, et une large gueule s'ouvrant vers la victime, tel un baiser du détraqueur, il apposa à la place de sa bouche, sa baguette contre la tête de l'enfant.

Dans un bang retentissant, l'illusion disparut, il n'avait pas eut le temps d'achever son acte, et déjà des aurors accouraient de tous les côtés, pour le moment Alser en comptait quatre, armés de baguettes, ainsi qu'une autre personne qui, selon le Mangemort, avait prévenu la brigade.

Un large contentement prit alors Thomas, il dégagea la fillette d'un revers de bras et se tourna vers la lignée de sorciers maintenant face à lui.

- Que voulez vous ? Cette victime ? Tenez là ... Mais ne bougez pas ... Je ne veux pas que vous fuyiez face à moi ... Voyons si le courage de votre maison n'a pas perdu au fil des ans ... Avada Kedavra ! -

Un trait perça l'air, fusant rapidement vers le groupe. Un des Aurors, pensant que le sort lui était destiné l'évita et entendit un bruit sourd à terre, la femme venait de tomber, la personne qui avait appelé les secours venaient de tomber.

D'un geste rapide, un dôme fut créé autour d'Alser, tandis que Page était traîné vers les Aurors par un enchantement du plus petit des Aurors, alors que les trois autres avancaient maintenant vers Thomas, le dernier des Aurors s'était maintenant tourné vers la jeune fille, recouverte d'une sueur pâteuse, mêlant la sienne à la poussière qu'elle avait reçu en traînant à terre.

- Amusez vous ... Vous ne pouvez rien contre moi ...

* Ne pas trop me faire remarquer ... C'est raté je pense ... Le Maître va m'en vouloir ... *

Ce rire... Ce rire ! Grave, profond, dément...
Page avait l'impression qu'il résonnait dans sa tête, qu'il faisait vibrer la moindre cellule de son corps, la pétrifiant sur place. Un rire inhumain.
Qui fut le prélude à une plongée plus profonde encore dans le cauchemar. Car ce ne pouvait être qu'un cauchemar. Et si ça n'en était pas et qu'elle y survivait, cela se transformerait immanquablement en songe funeste, venant hanter ses nuits.
La lueur bleue des flammes qu'elle venait de créer avait bel et bien fait apparaitre la silhouette de son agresseur. Mais il tenait moins de l'homme que du spectre, sa capuche protégeant une sorte de néant, plus noir que la nuit. Page écarquilla les yeux. Qu'était-ce que cette... chose ?
D'un mouvement souple, la silhouette fut près d'elle, tout près... Bien trop près. La fillette était tétanisée par la peur. Elle déglutit péniblement, tout en sentant une sueur froide lui dégoulinant dans le cou.

Elle ne ressentait plus la douleur dans son bras. Elle ne faisait pas plus cas du froid ambiant. Toute l'âme de la fillette était tournée vers cette bouche énorme qui s'ouvrait devant son visage, prête à l'engloutir. La lionçonne sentit le froid d'une baguette tout contre sa joue et elle se crispa, ferma les yeux, attendant la mort en silence.

Helen ! Comme elle aurait aimé voir sa sœur avant de mourir ! Sentirait-elle sa disparition, d'aussi loin ? L'apprendrait-elle par un hibou de l'école ?

Sa respiration s'accéléra jusqu'à un point qu'elle n'aurait pas cru possible. Elle aurait voulu lancer un Petrificus totalus, ou un Stupéfix... Avec un peu de chance, elle aurait plus de succès qu'à la première réunion de l'AD et elle parviendrait à se défaire de son adversaire. Seulement, la peur étreignait ses tripes, et elle était incapable d'esquisser le moindre mouvement.

Son cœur battait à tout rompre, et la rouge et or crut qu'il allait exploser lorsqu'une déflagration retentit. Elle rouvrit craintivement un oeil. Non, elle n'était pas morte. Enfin apparemment pas. Toute la tension et l'adrénaline qui l'avaient vaillamment maintenue debout et combative semblèrent l'abandonner. Elle sentit ses jambes la lâcher, et elle s'effondra sur le sol.
En lieu et place du spectre se tenait un homme, aussi étonné qu'elle que la Gryffondor soit toujours en vie. Il paraissait si jeune ! Comment pouvait-il être le monstre qui la tourmentait ?
Les évènements s'enchainèrent ensuite très rapidement, surtout que les derniers instants qu'elle venait de vivre lui avaient paru se dérouler au ralenti. L'homme la repoussa sans ménagement et se dressa face à un groupe de personnes. En état de choc, Page avait l'impression de tout vivre à distance, filtré par l'épaisseur de la nuit.

La lionçonne entendit vaguement l'homme entamer une bravade puis lancer un Avada Kedavra. Lui était-il destiné pour achever le travail interrompu ? Cela n'avait plus d'importance. Elle était fatiguée.
La petite irlandaise se sentit ensuite attirée, certainement magiquement, vers le groupe qui venait sans nul doute de la sauver. Elle vit un visage se pencher, visiblement inquiet, vers elle.

Elle n'avait maintenant plus qu'une envie, c'était de rentrer, sans demander son reste, dans son douillet dortoir chez les Lions, si possible sans attirer trop l'attention. Elle n'avait vraiment aucune envie de devoir répondre à une avalanche de questions.

Mais pour l'instant, la fillette était encore au milieu d'un petit chaos, assise dans la neige souillée, blessée, sale et poisseuse.

( HJ : N'ayant pas trouver de PJ pour jouer les Aurors, ils seront ainsi PNJ )

Un sombre noir venait de s'installer dans le ciel de Pré-Au-Lard, rendant difficile le combat qui opposait Alser aux Aurors, car ayant plus d'habileté, sa précision s'en retrouvait baissée, et il y aurait toujours trois opposants face à lui.

Il s'avança doucement vers le groupe d'Aurors, sentant un certain courage monter en lui, il n'en devenait que plus puissant, mais malheuresement le Ministère était informé de l'opposition, et d'autres ennemis allaient bientôt arriver.

Il ne devait pas rester ici trop longtemps, et conscient de la tournure des évènements il se concentra, tout se dessina dans son esprit, il fallait qu'il tente cette technique, à ses risques et périls, il ferait tomber au mieux un sorcier, pour ensuite s'enfuir, laissant les pleurs des autres réconforter sa victoire, et la peur d'autrui commenter son nom.

Il ferma les yeux, leva sa baguette vers un des hommes, puis un clap sonore retentit dans l'allée, un double de Thomas se matérialisa, un double derrière le groupe, lui aussi sa baguette pointée vers le même sorcier.

- Avada Kedevra

Le voix de l'homme s'éleva, mais étrangement elle émanait de tous les côtés, et un rayon vert se dirigea vers le sorcier visé, celui-ci, préparé, forma un bouclier, aidé de ses deux compères, face à Alser, mais il tomba quand même, sous le regard effaré des deux autres sorciers.

Ils se retournèrent, aperçevant l'autre mangemort derrière eux, puis détournèrent la tête, et ne virent plus le vrai Alser, qui en avait profité pour partir, son double s'évapora quelques instants plus tard.

Un nouveau rayon vert venait de partir, sans que Page ne saisisse bien la gravité de la situation. Une nouvelle personne s'écroula, comme dans un rêve. La lionçonne n'avait pas vraiment l'impression que tout cela se déroulait vraiment devant elle. Pour la fillette, une telle situation était difficilement concevable.
Le bruit mou que le corps fit en s'affaissant dans la neige sembla sortir la Rouge et Or se sa torpeur. Le bouclier qu'elle avait vu briller avait-il suffit à amoindrir les dégâts du sort ? Etait-il bel et bien mort ? La rouquine était incapable de se prononcer.

L'agresseur venait de disparaitre, et les silhouettes de ses sauveurs se levèrent dans un même élan vers celui des leurs qui venait de tomber. Le visage inquiet qui la couvait l'instant d'avant avait disparu et Page, un peu hébétée, murmura un "Euh... Je..." tout à fait convainquant.

La réalité reprenait le dessus, et Page commençait à saisir ce que signifiaient ces deux corps allongés dans la neige sale.
S'ils étaient morts, c'était en venant la sauver ! La fillette écarquilla les yeux. Les larmes montèrent, sans qu'elle puisse les endiguer, et elle se leva prestement, prenant appui sur son bras indemne. Elle ne supportait plus de rester là, à contempler la désolation.

Sans demander son reste, elle se mit à courir vers ce qu'elle pensait être la rue principale. Lorsqu'elle arriva au coin, elle se retourna pour regarder une dernière fois le groupe, qui était en train d'essayer de prodiguer quelques soins aux blessés - aux morts ? L'un d'entre eux sembla enfin s'apercevoir que la fillette avait détalé et il posa un regard triste sur elle.

Page ravala un sanglot et serra les poings avant de crier, la voix tremblante :

- Je... Je suis désolée !

Elle fila ensuite, du plus vite qu'elle le put, en direction de Poudlard. La petite irlandaise n'aspirait qu'à s'enfouir dans son lit et se réveiller le lendemain matin, en espérant avoir atténué le souvenir cuisant de cette sombre soirée.