Nom : Midnell
Prénom : Elza
Age en HJ : 15 et demi
Age du personnage : 11 ans
Comment avez-vous connu le forum ? J'y ai eu un personnage


Tout commença par un vol.
Ou plutôt, par une tentative de vol.
C'était dans une petite ville anglaise aux allures campagnardes, un soir d'été ; deux enfants couraient dans une rue sombre. Derrière eux, des grognements.
Ils s'arrêtèrent brusquement devant un mur d'au moins deux mètres de haut. Une impasse..
Le molosse pénétra la ruelle à leur suite et les fixa d'un air mauvais, ses yeux luisant d'une lueur glauque à la lueur des réverbères.
Et pour une fois, ce n'était pas l'idée d'Elza.

C'était cet imbécile de Conan qui tournait nerveusement depuis deux jours. Si la fillette lui avait demandé ce qu'il avait, il aurait peut-être consenti à lui parler des problèmes d'argent de sa famille, du taux d'alcooliques énormalement élevé dans sa fratrie et des idées terroristes de son père.
Mais bien entendu, elle ne lui avait pas posé la question.
Aussi lorsqu'ils étaient passé pour la troisième fois devant le même pavillon, le garçon n'avait pu se retenir plus longtemps et lui avait chuchoté à l'oreille son idée. Elza avait accepté de l'aider à condition que ce soit à elle que revienne le collier en ambre posé sur le buffet, celui devant la baie vitré.
Le problème c'est qu'il y avait un chien. Mal attaché. Très mal attaché.
Et c'était monsieur 3C qui avait laissé le portail ouvert: qu'il ne vienne pas se plaindre.
3 C ? C pour chieur, corrosif et coûteux, trois appelations dont l'absence notoire de rapport avec quoi que ce fut (sauf le premier) était signé Elza. En retour, il l'appelait 3B, B pour bizarre, bâtarde et boiteuse.
C'était Conan qui courait le plus vite donc en toute logique, il aurait dû en réchapper. Mais si la vélocité est un atout utile en temps normal, c'est un talent qui ne sert pas vraiment face à un mur droit, gris et inexpressif comme un..mur.

Elza se ressaisit la première et entreprit d'escalader vivement le mur en question, en tout cas aussi vivement que possible puisqu'il manquait légérement de prises. Le chien décida donc d'attaquer Conan.
Le garçon se vit contraint de rompre son serment de ne jamais laisser échapper un cri (c'est faire preuve de faiblesse, quoi) lorsque l'animal lui broya la jambe gauche. Il eut le temps de tendre vers sa compagne une main suppliante. Bien à l'abri à un mètre et demi du sol, celle-ci hocha tristement la tête.

- Je peux pas. Aujourd'hui, j'ai peur des chiens.

Décela-t'elle une lueur de colère dans la prunelle sombre de son ami qu'elle ne bougea pas.
Malheureusement pour elle, le chien, ayant décidé que l'enfant n'était plus une menace, se tourna vers elle et saisit sa robe pendante en grondant. Elza qui était jusqu'à présent restée parfaitement calme s'agita et ordonna à la bête de la lâcher, évidemment sans autre résultat que celui de dégringoler de son perchoir sous les crocs avides.
Ce fut à ce moment-là qu'il se passa quelque chose.
Un halo rougeâtre entoura la fillette et s'étendit jusqu'à toucher l'attaquant, qui le supporta beaucoup moins bien puisqu'il détala aussitôt avec forces kaï kaï.
Hell se releva et avança sans se presser jusqu'à Conan immobile au sol ; elle se pencha sur lui et glissa une main fraîche sur son front brûlant.

-Conan..lève-toi, baka, il est parti.

Ndt : Baka= crétin

La fillette adorait utiliser le seul mot de japonais en sa possession pour nommer son ami. Elle allait d'ailleurs recommencer pour le simple plaisir de l'insulter lorsqu'elle aperçut une fleur de sang s'étendre sur le torse du garçon et une goutte de son nectar perler à ses lèvres devenues grisâtres.
Muette, elle contempla avec fascination le liquide carmin tacher le pavé en de petits ruisselets sombres. Que c'était beau ! Elle posa le dos de sa main sur le ventre crevé de l'enfant et s'émerveilla de la voir ressortir forte d'une couleur et d'une senteur nouvelle. Elle y trempa aussi une langue prudente. Juste pour goûter.
Puis la vérite s'imposa à son esprit et elle se mit à secouer le moribond lentement mais avec insistance, comme l'on fait d'une personne endormie.

-Baka, qu'est-ce que tu vois ? Dis ? Est-ce que tu vois un tunnel avec de la lumière au bout ? Conan ?

Mais il ne voulut pas répondre. Cela n'était pas pour plaire à la fillette qui haussa la voix.

-Tu vas répondre, espèce de baka ?

Alertée par le bruit, une voisine somnolente poussa le portillon de son jardin impeccablement entretenu et poussa un cri en voyant la scène.

Plus tard, après quelques explications oiseuses avec voisine, infirmières et policiers et lorsque la gamine put enfin rentrer chez elle, tout ce que sa mère trouva à lui dire sur le ton de la constatation fut qu'elle n'avait vraiment aucune morale, à quoi Hell répondit par un "c'est quoi, la morale ?"

Le lendemain, Conan mourut à l'hôpital et Elza reçut une lettre dans laquelle on lui apprenait son admission dans un certain collège Poudlard.



Mais au fait, je viens de me rendre compte que vous ne savez même pas qui était Elza. Et bien sachez juste que physiquement, elle était petite, frêle comme un moineau et avec un visage ovale mangé par deux yeux noirs, eux-mêmes en partie dissimulés derrière une cascade emmêlée de cheveux sombres.
Sa jeune mère apathique l'avait élevée seule (ou plutôt l'avait laissée s'élever seule), et lui avait expliqué dans une de ses crises sadico-dépressives qu'elle l'avait appelée Elza parce que, je cite, "on peut abréger par Hell". Hell avait pris ça comme un compliment et s'était hâtée de le répéter à feu Conan, son cher baka et ami d'enfance, ce à quoi il avait répliqué quelque chose du genre "m'étonne-pas-chiante-comme-tout-idiote-folle", à quoi la fillette avait renchéri par "baka", à quoi le garçon avait surenchéri par "boiteuse", à quoi l'interessée avait répondu par une morsure à l'auriculaire droit ce qui s'était conclu en bagarre. Histoire d'entretenir l'amitié.
Lorsqu'elle ne buvait pas, Mme Midnell avait un véritable talent pour la peinture et l'art graphique en général. Elle peignait surtout des fruits, principalement des fruits de la passion sur lesquels elle faisait une véritable fixation. Sa fille la bâtarde boiteuse ne lui avait jamais demandé pourquoi, parce que ça ne l'avait jamais intéressée de connaître mieux les gens à qui elle acceptait de parler.
On aurait pu qualifier Elza de beaucoup de choses : égoïste, intolérante, impatiente, manipulatrice, intéressée, ect, la vérité étant qu'elle n'avait aucune morale, sa mère ne lui ayant jamais dit c'est bien / c'est pas bien.
La fillette avait de nettes tendances pyromanes et kleptomanes ; lorsqu'elle eut appris à chercher dans le dictionnaire et compris le sens de ces deux mots, elle essaya d'être autre chose finissant par -ane pour que cela fasse un chiffre impair (repoussant à coup de baka la trouvaille de Conan qui lui soutenait que âne tout seul, elle l'était déjà), en vain. De toutes manières, elle avait déjà fort à faire avec ses phobies ; elle avait décrété depuis que le sens de ce mot lui était apparu clairement (encore une fois, merci le dictionnaire) qu'il lui faudrait avoir une peur différente chaque jour. Inutile de lui demander pourquoi, elle aurait répondu pourquoi pas ou baka, suivant la personne l'ayant interrogée.
Mais les rares privilégiés (hum..) pouvant mettre un nom sur sa frimousse d'ange avaient depuis longtemps renoncé à essayer de comprendre ce qui se passait vraiment dans la tête de cette petite boiteuse. Il est vrai que de nos jours, on ne considère pas forcément comme normal quelqu'un qui prétend parler trois langues : l'anglais, le russe et le corbeau.
Elza avait une passion et un rêve.
Sa passion était de grimper, dans les arbres d'abord puis sur les toits, les murs, les bureaux et les fenêtres.
Son rêve était de manger de l'humain. Fourré aux fruits de la passion.
Voilà pour Hell. Voilà pour elle.

*

Le blondinet-aux-dents-de-rat qui lui faisait office de voisin depuis maintenant deux heures semblait regretter de s'être mis dans le même compartiment que cette petite première année à l'air bien (trop) innocent.
Ben quoi ? Il ne trouvait pas ça drôle, lui, d'avancer si vite en si peu de temps ? Dans un train, un vrai..
La fillette eut un nouveau hoquet et continua de rire, juste pour que l'inquiétude écrite en lettres clignotantes sur le visage du poufsouffle continue de briller. Et c'est reparti pour un tour ! Je change encore de banquette.
Elle se leva de sa démarche d'ivrogne et suivit les mouvements du Poudlard Express (un nom pareil !) sans cesser de glousser.

Un virage ? Et bing, je m'étale. Pôvre petit poufsouffle, il commence à flipper. Je l'entends bien le warning qui résonne dans ta tête. Même que là, tu te demandes si tu ne devrais pas appeler quelqu'un. Te gêne pas, c'est dix-huit, le numéro du samu. Ou quinze. Chez les sorciers, je sais pas, j'avoue.

La porte du compartiment s'ouvrit (fffiuu, fit le poufsouffle) et trois lionnes d'environ quatorze ans y entrèrent. Elza se leva aussitôt et vint se planter devant la plus mince, regardant fixement l'épaule sèche de la jeune fille. Parce que la viande c'est comme les fruits, c'est meilleur quand c'est pas mûr, ici pas tendre. Enfin..ça dépend de vos goûts. Il y a des gens qui aiment mieux, en tout cas. Et ben Elza, elle faisait partie de ces gens. Et cette épaule lui semblait appétissante, ceci dit sans perversité aucune et au premier sens du terme.
Les yeux de la fillette brillèrent un peu et elle ne put s'empêcher de se passer la langue sur les lèvres.
La fille dut comprendre autre chose que ce qui n'était pourtant que l'expression innocente d'une petite toute aussi innocente car elle s'exclama :

-Petite perverse !

Puis elle s'avança et gifla Hell, qui n'apprécia pas spécialement le geste. Pas à cause de la claque en elle-même, plutôt parce que cette baka de gryffondor avait dépassé la distance de sécurité.

Ndt : Distance de sécurité = 1, 323 m. Distance minimale à laquelle toute personne sensée possède l'autorisation de s'approcher d'Elza.

Le regard de la petite devint orageux et elle planta fermement ses dents dans l'un des doigts de son agresseuse puis la bouscula de son corps maigre en sortant du compartiment.

-Baka ! Baka ! Baka ! Hurla-t'elle sur le pas de la porte avant de la refermer violemment et de courir dans tout l'express en marquant dix points à chaque gryffondor bousculé.



Et bien voilà, choixpeau, voilà Elza Midnell. J'ignore si ce que j'ai montré d'elle est suffisant. A toi de juger, maintenant.
Là, elle est assise en tailleur sur le tabouret de la répartition et elle gratte le bois de ses ongles. Cet examen l'ennuie. Elle ne sait si tu peut vraiment lire en elle et dans le doute t'avertit bien gentiment de te grouiller un peu plus, parce qu'il lui tarde de devenir la plus grande mage noire de tous les temps et parce que tes tissus sentent mauvais la sueur des doigts des bakas précédents.
Elle te dit aussi que si tu prends ton temps, ça ne l'ennuie finalement pas tant que ça parce que ça a l'avantage de faire poireauter le troupeau de trouillards qui tremblent à l'opposé des tables.
Ah, elle demande aussi s'il faut être gentil avec les autres pour avoir le droit d'être dans une bonne maison ? Et là encore, elle te dit de te dépêcher de lui répondre parce que si c'est le cas, il faut vite qu'elle commence à faire semblant.
J'ai encore oublié quelque chose..elle refuse que tu l'envoies à gryffondor, parce qu'elle vient de se rappeler qu'aujourd'hui, elle est gryffondorophobe.
Enfin, elle veut savoir si tu es une sorte d'animal. Parce que si c'est le cas, tu n'as pas respecté la distance de sécurité et alors là, tu risques d'être "lancé au loin, puis piétiné jusqu'à ce que mort s'ensuive".

Huuummm...


Je dirais...



SERPENTARD !!!