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 Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]
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MessageSujet: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 8 Mai - 16:19:15

Le jeune sorcier sortait fraîchement de la douche. Il frissonna légèrement quand le peignoir frôla ses épaules avant de tomber sur elles dans un léger bruissement. La vapeur s'éparpillait lentement pour laisser place au reflet de Sven dans la glace. Mais lorsque le Magemort put distinguer nettement les contours de sa silhouette il détourna les yeux; plissant les paupières et laissant apparaître une mimique de dégoût sur son beau visage fin. Un visage d'ange qui l'avait sauvé plusieurs fois en acceptant facilement de se déformer pour mettre un masque. Sven se haïssait pour ça. Il poussa un léger soupir tandis que Misha venait jouer dans ses jambes. C'était encore un chaton; une petite femelle au pelage aussi noire que la nuit; elle adorait son maître et le fixait de ses grands yeux d'ambre avec tendresse et dévotion. Il était la main qui la nourissait, la comblait, la caressait. Comment Misha pourrait-elle détourner le regard de ce jeune homme ? Elle adorait ces soirées auprès du feu quant Sven passait une main sur sa douce fourrure, sans se lasser en murmurant quelques paroles dans sa langue natale, tout en rédigeant son rapport avec assiduité, sa voix douce se mêlant au grattement de la plume.

Misha était vive et joueuse, heureuse de vivre. Sven soupira une fois de plus en la voyant se dresser sur ses pattes arrières pour le prier de la prendre dans ses bras, son père n'arrêtait pas de se moquer du petit animal qu'il trouvait patéthique mais même en commandant les faits et gestes de son fils; il n'avait pas pu trouver de raison valable pour que son garçon abandonne le chat. Malgré tout il avait 23 ans. Le sorcier s'aperçut de l'heure qui tourait et se dépêcha alors; il décida de laisser ses cheveux lâchés, retombant librement au milieu de son dos, au grand bonheur de Misha désormais dans ses bras qui jouait avec quelques unes de ses mèches de jais.

Sven était nerveux; c'était la première fois qu'il invitait quelqu'un à venir chez lui. D'habitude mieux valait éviter car c'était risqué, il suffisait d'un dossier mal rangé et sa double vie serait dévoilée au grand jour. Au fond n'avait-il pas invité Eslyne dans l'espoir inconscient qu'elle le découvre ? Que quelqu'un arrête enfin le massacre ? Le jeune Slave était épuisé même si il ne le montrait pas. Pour ne plus penser à rien il se concentra sur la petite boule de poils innocemment pelotonnée contre sa poitrine qui ronronnait sous ses caresses. Sven finit par déposer le chaton sur le divan et alla se vêtir; choisissant une robe de sorcier simple, noire comme l'ébène avec un liseret vert comme l'émeraude pour la border. Repassant devant le miroir le sorcier ne put échapper à son reflet, il grimaça encore de dégoût avant de s'installer sur le divan, de reprendre Misha contre lui.

Une pile de feuilles entre ses mains fines le Slave tourna finalement les yeux vers la porte qui s'ouvrirait bientôt...Enfin il l'espérait. Eslyne Pierton devait travailler avec lui mais le jeune sorcier ne pouvait s'empêcher de craindre un refus. Pourquoi ? Il ne savait pas trop...Sa collègue de travail n'était pas Misha; elle n'était pas un chaton et peut-être l'avait-elle percée à jour ? C'est ce que se demandait souvent Sven lorsqu'il se rendait au ministère. Pourtant, malgré toutes ces pensées le jeune homme gardait un air neutre fiché sur son visage.

Son père lui avait apprit les bonnes manières et en temps de Gentleman ET Mangemort il se devait de ne jamais laisser paraître ses sentiments. Ne pas ennuyer les gens avec ses pauvres petits états d'âme et ne pas risquer de se compromettre étaient les deux raisons respectives que donnait Sergueï Molovich en s'essuyant les mains minutieusement après un viol auquel son fils avait été contraint d'assister. Hum ce n'était pas le moment de penser à ça ! A l'heure qu'il était Eslyne avait sûrement reçu sa lettre portée par Siska son hibou grand duc. Lui aussi était jeune et avait apprit son "métier" depuis peu mais Sven était sûr qu'il saurait exécuter sa tâche et ne perdrait pas sa lettre. Lettre écrite de la main de Sven...

Citation :
Chère Mademoiselle Pierton,

Bonjour, le ministère nous a chargé de travailler ce dossier a deux pas plus tard que cette après-midi. J'ai pensé qu'il serait bien de commencer à travailler dessus afin de prendre une avance convenable. Si vous disposez du temps et de l'envie, Voudriez-vous passer à mon appartement vers 16h00 ? J'ai le dossier avec moi. Si vous ne pouvez pas venir, pourriez-vous me renvoyer une lettre via Siska, mon hibou; Et si possible donner un jour et un lieu plus arrangeant pour vous s'il vous plaît?

ps: Peut-être vous faudra-t-il un peu de patience avec Siska, il est encore très jeune. Je vous prie de m'en excuser

Salutations distinguées
S. Molovich


Voilà, il ne restait plus qu'à attendre...

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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 8 Mai - 22:08:04

Deux petites mains rosâtres s’acharnaient à secouer ce qui semblait être l’épaule d’une tardive dormeuse. Enfouie sous les couvertures comme une marmotte dans sa tanière durant les froides nuits d’hiver, la silhouette féminine s’était recroquevillée sur elle-même, ne laissant dépasser que quelques mèches de cheveux noirs hors des draps clairs qui formaient son nid douillet. La jeune femme s’accrochait aux derniers restes de son sommeil, les paupières closes avec conviction, mais il était déjà trop tard. Les petits babillements et appels stridents de l’Elfe de maison de son "père" la tiraient de son sommeil, cet "entre-deux", l’état de conscience vaporeux accompagnant les réveils s’effectuant trop tôt ou contre l’avis du dormeur. Ici, les deux conditions étaient réunies pour provoquer en sus une humeur massacrante chez le sujet de ce réveil forcé.

Une main aux ongles manucurés se glissa hors des couches de tissus superposés, s’éleva comme un cobra près à mordre sa proie et, sans manquer sa cible, asséna un soufflet à la grande oreille ballotante qui se trouvait sur son chemin.


-T’veux bien t’taire ! Va astiquer les cuivres à fond et laisse moi profiter de ma matinée !, s’exclama la voix en colère de la demoiselle, dont le courroux était à peine étouffé par l’épaisseur des draps.

Elle avait une journée de libre aujourd’hui ! Sans aucun souci, aucune transaction idiote, aucune course folle dans les couloirs du ministère, aucune pause café abrégée par un supérieur au complexe de maître du Monde. Rien de toutes ces choses. Même si elle pouvait aimer son travail, cette journée était pour elle et uniquement pour elle ! Qu’est-ce qui pouvait bien être passé par la tête de Prissy pour la réveiller ainsi ?! Les Elfes de maison étaient des serviteurs attentionnés, doués dans leur rôle de larbin, d’excellents confidents et "appuis". On pouvait compter sur eux pour toutes les basses besognes, ils avaient des talents culinaires certains et rien ne pouvait égaler leur loyauté indéfectible à l’égard de leur maître. De biens grands sentiments pour de si petites choses. Et pas deux sous de jugeotte pour se rendre compte des jours de la semaine ?!


-M-mais…Mademoiselle Eslyne, il est presque une heure de l’après midi ! Et vous avez reçu une lettre !, répondit la petite créature de la même petite voix pressée en tirant sur les couvertures solidement maintenues en place par l’occupante du lit sacré.

-Va t-en !

-C’est d’un certain monsieur Molovich ! Monsieur votre père dit que c’est sûrement très imp…

La main vengeresse revint aussitôt à l’attaque, armée cette fois d’un oreiller de deux tonnes de plumes d’oie qui s’abattit tout entier sur la pauvre malheureuse créature. Au moins la jeune femme s’extirpa de sa niche ouatée pour s’asseoir sur son matelas, les yeux mi-clos et les cheveux en tout sens. Elle aurait arpenté une plaine à l’épreuve des vents qu’elle n’aurait pas été pire. De sous la masse de l’oreiller s’extrayait un petit poing brandissant ladite missive qu’Eslyne saisit au vol.
Elle la décacheta en soufflant toute son exaspération et parcourut rapidement la lettre écrite de manière plutôt soignée. Ce qui ne l’aidait bien évidemment pas à faire passer la pilule. Profitant de ce que sa maîtresse était occupée à réfléchir sur le moyen le plus courtois et l’excuse la plus crédible pour refuser l’invitation, Prissy glissa doucement de sous l’oreiller pour disparaître par la porte entrouverte. De plus, elle ne pouvait déterminer "qui" de Molovich père ou Molovich fils était l’auteur du message. Et renvoyer une lettre prétextant un "j’ai juste pas envie" n’était pas vraiment une solution professionnelle. Tant pis.

Au même moment un petit hululement dans la pièce attenante attira la jeune femme jusqu’à un hibou au plumage sombre. Lyn fit la grâce d’un franc sourire à l’animal posé sur le dossier d’une chaise en bois. Il tourna la tête d’un quart de tour lorsqu’elle entra, ses grands yeux comme des soucoupes la fixant de ce regard lointain et mystérieux, propre aux animaux nocturnes.


-Tu dois être Siska, dit la sorcière en levant la main pour gratouiller le hibou juste au dessus du bec, la lettre dépassant de son poing fermé.

Mal lui en pris.

Aussitôt le parchemin passait dans le champ de vision du volatile qu’il se jeta sur ses doigts pour attraper la missive. Sans la pincer, mais s’il ne l’attaquait pas elle, il n’était pas non plus décidé à rendre le papier.


-Non lâche ça ! Tu me l'a déjà remis ! Lâche, allez !, ordonna Eslyne en s’accrochant de son autre main pour tirer de son côté, tandis que l’oiseau tenace relevait une patte aux serres brillantes qu’il appuya sur son poignet afin de se donner plus de force de recul.

Finalement, la demoiselle préféra lâcher la première avant qu’il ne vienne une autre idée brillante à l’oiseau. Elle le regarda s’envoler par la fenêtre ouverte sur le soleil de Mai, avec dans son bec, le même message qu’il lui avait apporté. La journée commençait fort…Encore à cette heure, elle ne savait pas qu’elle s’ébouillanterait avec le kawa trop serré et amer de sa génitrice en le prenant pour du chocolat noir, qu’elle manquerait de glisser dans l’entrée avec les talons de ses nouvelles bottines, qu’elle accrocherait sa robe de taffetas bleu/vert en se rattrapant à la porte, que Prissy mettrait des heures à arriver pour recoudre l’accroc d’un claquement de doigt, ni qu‘elle prendrait la rue à rebours sur le Chemin de Traverse, s‘infligeant un long détour pour rien. Détour au cours duquel un bébé dans les bras de sa mère attrapa la natte de longs cheveux disciplinés flottant dans son dos pour s’en servir de hochet.

A présent devant la bonne porte, sur les charbons ardents du cinquante/cinquante, Eslyne frappa trois fois. Le père ou le fils ?


*Suspens*, ironisa son esprit alors que des bruits de pas résonnèrent de l’autre côté de la porte qui s’ouvrit lentement, presque avec un art de la mise en scène, sur…

-Ah ! Sven, bonjour ! , s’exclama t-elle comme s’il s’agissait réellement d’une surprise.

En tout cas, découvrir le beau visage mince était un soulagement. Non pas qu’elle ait grand chose à reprocher au père du jeune homme qui lui faisait face. Mais…elle n’aimait pas son regard, celui d‘un animal à sang-froid. Se retrouver coincée en tête à tête avec cet homme toute une journée durant n’aurait certainement pas été de son plaisir. Le pressentiment stupide qu’elle ne reverrait plus jamais la lumière du jour à la moindre faute d’orthographe l‘aurait habité tout du long. Les yeux de son fils, aussi étranges qu’ils puissent paraître, n’avaient pas le même effet. Ils ne poussaient pas vraiment à se mettre sur ses gardes. Pour le peu qu'elle en savait.

Un léger sourire apparut sur le visage d’Eslyne alors qu’elle tendait la main à son élégant collègue.


-Excusez mon retard, mais je n’ai eu que des petits contretemps, qui ensemble, ont fini par se compter en minutes. Enfin, il est de notoriété publique que les femmes trouvent toujours le moyen de ne jamais être à l'heure. Je suppose que vous avez tué le temps à votre façon…en vous penchant sur ce mystérieux dossier qui nous échoue, par exemple. De quoi s’agit-il exactement ?

Elle ne voyait vraiment pas. D’une curiosité assez limitée en ce qui concernait les affaires des autres, persuadée qu’il n’y avait pas de bien grands secrets à y découvrir, cette affaire-ci commençait à éveiller son intérêt. A présent qu’elle avait dépassé le stade du "me faire ça à moi, mon jour de repos !"…
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 8 Mai - 23:02:39

Sven regarda la jeune femme; ses yeux n'étaient pas froids contrairement à ceux de Sergueï. Neutres serait plus approprié comme terme. Le jeune Slave sourit à la tirade de Eslyne et la laissa entrer en faisant un pas de côté, accompagné d'une très légère réverence. Son "bonjour Sven" vif et spontané n'offusqua pas le sorcier qui s'en amusa même, intérieurement bien sûr, gardant son air sérieux fiché sur son visage fin. Il lui répondit d'un hochement de tête, inclinant doucement cette dernière en répondant d'une voix calme et profonde, emprunte de son accent slave bien reconnaissable.

-Bonjour à vous Mademoiselle Pierton. Je suis heureux que vous ayez accepté de venir

Il ne possédait pas la fraîcheur de son interlocutrice et n'avait pas osé l'appeler par son prénom comme cette dernière l'avait fait...Education oblige. Le Mangemort la détailla rapidement: il aimait bien la curiosité pointant dans sa voix, cela la rendait vivante. Plus vivante que lui ne le serait jamais, à n'en pas douter. Eslyne était elle-même, il était autre, un pantin or un pantin ne vivait pas. Mais était-ce bien le moment de ressasser tout cela ? Sven se maudit intérieurement et ferma la porte avec douceur avant de retourner près du divan; sans s'assoir bien sûr, la politesse exigeait que ce soit l'homme qui attende la femme. Dans l'aristocratie et la haute société elle pouvait tout de permettre, même le retard, souvent vu comme une forme de coquetterie. Le jeune homme n'était donc pas énervé par l'heure tardive à laquelle sa collègue était arrivée. Elle était là et c'était déjà bien.

Le sorcier désigna affablement le divan à son interlocutrice; ses gestes étaient élégants et l'ont devinait facilement l'éductation qui avait dû être la sienne. Cependant Sergueï lui avait seulement enseigné l'art des bonnes manières et non celui des "gestes pompeux" et inutiles qu'avaient souvent ces gens de la haute société. Ainsi Sven restait simple; trop de politesse tuait la politesse. Le sorcier ravit la petite boule de poils noirs qui miaula de surprise; le chaton posa ses grands yeux sur la silhouette d'Eslyne avant de se pelotonner jalousement contre la poitrine de son maître. Elle était très fusionnelle avec lui; on dit que les chats comprennent beaucoup de choses dont la souffrance des hommes...Peut-être que cela était vrai ? Misha s'arrangeait toujours pour montrer à Sven qu'elle n'appartenait qu'à lui; comme pour lui promettre une éternelle fidélité. Elle en était devenue possessive.

-Ne vous inquiétez pas pour le retard, je vous remercie déjà d'être venue. Asseyez-vous je vous prie. Voulez-vous quelque chose pour vous désaltérer ?

Intérieurement nerveux le Mangemort ne laissait rien paraître sur son visage comme Sergueï lui l'avait apprit. Son père haïssable lui avait apprit beaucoup de choses semblait-il. Accordant un petit sourire à la demoiselle le jeune homme décida de répondre à sa question concernant le dossier même si pour ça, ils pouvaient prendre leur temps.

-Le dossier concerne une demande de partenariat de la Russie concernant une nouvelle potion de guérison pour les empoisonnements. C'est une potion "généraliste" qui "pourrait" soigner plusieurs cas d'empoisonnements et non des moindres. Toujours selon eux; elle fonctionnerait même contre certains sortilèges de magie noire...Mais elle est encore en cours d'élaboration et la Russie demande à l'Angleterre de financer le projet; en promettant de diminuer les prix une fois la potion finie et prête à être exportée. En résumé nous devons vérifier les termes du contrat pour y déceler la moindre anomalie...Pour le soumettre au ministère s'il n'y a aucune "escroquerie".

Les yeux du Slave se plissèrent légèrement, il détestait sa vie, celle-là même qui le faisait réviser les termes d'un contrat pour une potion anti magie noire alors que lui-même en pratiquait par obligation. Le jeune sorcier se garda également d'émettre la moindre grimace à propos de la "Russie". Sven n'aimait pas son pays, pas plus qu'il n'aimait l'Angleterre. Mais était-ce vraiment ces contrées ou les séjours qu'il y avait fait que le Mangemort n'aimait pas ? Doucement Sven passa ses doigts à travers le pelage chaud de Misha comme pour se rassurer et s'empêcher de s'abîmer devant Eslyne. Cette dernière ne le connaissait pas, hors de question de lui montrer ne serait-ce qu'une once de tristesse. Sven était fort, il avait toujours caché ses sentiments; rien ne passerait aujourd'hui encore dans ses yeux étranges. Il les riva-l'un aussi vert qu'une émeraude pure et l'autre bleu comme un lac calme- sur la jeune femme.

Des petits coups frappés à sa fenêtre le firent se déplacer, il ouvrit le battant et laissa entrer le grand hibou fier de lui, portant la même lettre que tout à l'heure. Sven caressa machinalement l'oiseau puis le fit entrer, ce dernier se posant sur son épaule en regardant aux alentours. Le Slave déposa son hibou sur son perchoir puis retourna auprès de Elsyne; le grand duc était sur son perchoir de bois, près du divan, il la regarda de ses grands yeux d'ambre d'un air étonné -aussi surpris que puisse être un hibou-

-Je vois que Siska me ramène la lettre, je suis sincèrement désolé car je devine qu'il a dû vous causer des ennuis; il est encore très jeune, je peine à lui faire comprendre que la missive ne lui appartient plus. Enfin au moins il vous l'a donné puisque vous êtes ici.

Puis, lui adressant un léger sourire qui cachait son débat intérieur et sa nervosité de voir quelqu'un dans son appartement-quelqu'un d'autre que le malveillant Sergueï-le sorcier attendit patiemment les réponses et réactions de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyVen 9 Mai - 23:47:16

Il aurait beau lui faire toute les politesses du monde, être le plus charmant, le plus séduisant, ou le plus important sur cette terre….S’il se décidait à l’appeler "mademoiselle Pierton" elle n’allait pas continuer à lui sourire bien longtemps. Sûrement pas sans rigidité. Oh, elle comprenait bien le pourquoi du comment. Pour lui il s’agissait sans doute de se montrer respectueux et il ne faisait rien d’autre qu’obéir aux préceptes de la politesse. Il ne pouvait pas savoir à quel point il lui était insupportable d’être appelée par ce nom qui n’était pas le sien. L’appeler "mademoiselle Pierton" s’était faire renter une troisième personne dans la pièce.

Toutefois, la désapprobation d’Eslyne ne transparut pas trop clairement sur son visage, même si elle cessa de sourire et que son regard se rétrécit sous l’effet de l’agacement. Depuis le temps, elle aurait dû se faire une raison, mais elle avait toujours l’impression de subir une mauvaise blague en s’entendant être saluée ainsi. Ses lèvres décrochèrent un "oh, je vous en prie" de circonstance et pendant un quart de seconde elle aurait été prête à lui couper la parole pour lui demander de l’appeler par son prénom et d‘arrêter de lui faire des chichis. Ils devaient avoir très peu d’années de différence, étaient du même rang et aussi très certainement de même origine.

Au lieu de cela, la jeune femme le suivit jusqu’au sofa qu’il lui désignait, bien heureuse de s’asseoir après avoir autant piétiné pour rien. Elle ramena machinalement ses jambes en oblique puisque les jeune filles bien éduquées ne les croisaient jamais, pas plus qu’elles ne les écartaient comme des cow-girls déformées.

D’où venait-il d’ailleurs ? Son accent nettement plus prononcé que celui de la sorcière, une faible intonation chantante pour sa part, lui rappelait bien des souvenirs sans qu’elle ne parvienne à déterminer s’ils étaient plaisants ou ennuyeux. Elle étudia rapidement son allure générale afin d’y découvrir quelques indices quant à sa provenance. D’origine slave bien sûr, voilà une chose qui ne faisait aucun doute, trahi par son nom et dès qu’il se mettait à parler, mais…L’Europe de l’est et l’Asie centrale étaient extrêmement vastes et riches en cultures diverses parfois alliées, trop souvent ennemies. Si elle prenait le risque de lui parler Russe, juste pour le plaisir de converser dans sa langue avec quelqu’un d’autre qu’un Elfe de maison, elle pourrait tout aussi bien se retrouver face à un nationaliste Ukrainien ou dérivé, farouchement attaché à son indépendance et remonté contre "l’oppresseur en rouge" qui les avait fédéré.

Au milieu de sa brève inspection/réflexion silencieuse, le regard d’Eslyne rencontra celui du petit chat occupé à se blottir contre son maître. La jeune femme eut l’impression de croiser le regard d’une rivale qui lui aurait dit "celui-ci n’est rien qu’à moi" et que la boule de poil la défiait d‘attenter quoi que ce fut pour détourner le jeune homme de sa petite personne pelucheuse. Décidément, son collègue était spécialisé dans la possession d’animaux à la personnalité "particulière" … ou bien ses récentes déconvenues avec le hibou entêté lui donnait des pensées paranoïaques. Un verre l’aiderait à y voir plus clair sans aucun doute. Manifestement, le jeune monsieur Molovich était déterminé à être un hôte remarquable et plein de tact…en s’enfermant dans une certaine formalité bien qu’il l’ait pourtant invité chez lui.


-Ah, mais bien volontiers ! , répondit-elle sur le même enthousiasme en espérant effriter un peu de son mur de convenance, N’importe quelle boisson que vous ayez m’ira très bien.

Sauf du thé. Mais elle savait déjà que cette bataille était perdue d’avance. Il mettait un point d’honneur à lui parler anglais. Il devait également en mettre un à respecter les coutumes de ce pays. Jusque dans son attitude, ô bien entendu pleine de distinction, mais inséparable de cette espèce de flegmatisme lisse. Au moins ne pourrait-il pas être aussi mou que James Kirkby, où les gènes conspiraient avec l’ambiance locale pour créer un prototype d’escargot sur deux jambes.

La jeune femme attendait qu’il lui tourne le dos pour détailler un peu plus l’appartement où il vivait. Peut-être gardait-il malgré tout sa vieille collection de Chocogrenouille, ou les anciens exemplaires d’un magasine tel que "Salut les p’tits loups" caché quelque part ? Quelque chose totalement à l’opposé de ce fameux dossier sur lequel ils devaient faire équipe. Un choix de duo qui s’éclairait d’un jour nouveau avec les informations qu’il lui transmit.

Lyn croisa les bras et s’enfonça un peu plus dans le fauteuil en croisant les jambes, totalement oublieuse de l’étiquette. Ses sourcils se froncèrent au dessus de ses yeux verts derrière lesquels les rouages de son esprit se mettaient en branle tandis qu'elle procédait à l’analyse.

Il y aurait forcément escroquerie. La Russie se reconstruisait, il s’agissait d’un pays en pleine expansion et si elle pouvait retenir quelque chose de ceux qui gouvernaient son peuple, c’était que tous les moyens étaient bons pour s’assurer une longueur d’avance sur le reste. L’Angleterre en tant qu’investisseuse d’un tel projet était la cible parfaite à qui on pourrait demander des clauses et des sommes exorbitantes: des rumeurs de plus en plus insistantes sur l’incertain retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, les évasions de mages noirs à la pelle, des morts jusque dans le collège de Poudlard, avec Cédric Diggory et au sein même du Ministère avec l‘ancien directeur de son département Bartemius Croupton…


*Les petits malins.*

-Je vois…Eh bien je crois que c’est déjà peine perdue…Et peu importe les modifications que nous pourrions suggérer d’apporter, l’Angleterre n’a pas assez de poids pour négocier quoi que ce soit, surtout pas au vu de la situation actuelle du pays. Ce sera sans doute à prendre ou à laisser. Ce serait même un miracle d’arriver à faire changer la moindre ligne de ce dossier.

Expression d’un patriotisme latent au-delà de la distance ou simple constat ? Sans doute un mélange des deux. Enfin, les futures négociations ne les concerneraient certainement pas. En tout cas, rien ne laissait présager que ce cher Sven serait plus "coulant" en ce qui concernerait les petits caractères en bas du contrat. Un tel manque d’enthousiasme était imputable soit à son professionnalisme qui le pousserait à rechercher l’équité pour les deux pays. Soit à ce même professionnalisme qui l’obligerait à favoriser l’Angleterre au détriment de la Russie. Le moins qu’elle pouvait dire était qu’il ne laissait pas filtrer grand chose de ses propres opinions. Pour ne pas dire rien du tout en dehors de la politesse et du savoir vivre.

Le bruit familier d’un bec heurtant une vitre se fit entendre et la jeune femme tourna la tête pour découvrir le hibou acharné de tantôt. Tandis que l’oiseau la fixait, la demoiselle se demanda un bref instant s’il n’était pas en train de s'imaginer qu’il était de son devoir de ramener le "colis" qu’elle était à l’endroit où il l’avait croisé la dernière fois.


-Disons qu’avoir rencontré Siska est en quelque sorte ce qu'on appelle une expérience inoubliable.

La première fois où elle avait eu à lutter avec un strigidé domestique.

-Vous devriez le dresser à rendre la monnaie. Vous feriez des économies pour sûr., glissa Eslyne avec un sourire en coin.

Il ne lâcherait même plus une Mornille pour lire The Daily Prophet…
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptySam 10 Mai - 14:31:36

-Ah, mais bien volontiers !N’importe quelle boisson que vous ayez m’ira très bien.

Contrairement à ce que pensait Eslyne ce ne serait pas du thé. Sven ne respectait aucune coutume d'aucun pays puisqu'il les détestait tous. Il suivait ses goûts et le fait est que le slave n'aimait pas cette boisson insipide. Le thé ce n'était rien que de l'eau avec un soupson d'arôme à l'intérieur mais rien de plus; autant boire de l'eau chaude en fait. Et par cette journée déjà ensoleillé c'était inutile. D'un coup de baguette le sorcier fit donc apparaître un verre de jus de fruit bien frais, une tasse de café, verre de limonade (oui oui ça existe chez les sorciers on va dire), un verre de Bierraubeurre et un jus de pomme...A Eslyne de choisir. Pour sa part le Slave choisit une tasse de café. Son père aurait râlé, arguant que le thé était chic et en offrir était vu comme une forme de politesse. Mais pour une fois Sergueï n'était pas là et ne pouvait donc pas forcer son fils à boire cette chose immonde sans goût...Par contre il se trouverait bien ennuyé si la jeune femme aimait cette boisson et lui en réclamait.

-Je vous laisse choisir ce qui vous plaît le plus, voulez-vous.

Misha regarda la tasse se lever doucement vers les lèvres de son maître en miaulant; elle leva sa petite patte encore pataude de chaton pour s'en prendre à l'anse mais Sven la remit à sa place; c'était chaud. Eslyne venait de croiser les jambes mais le sorcier ne dit rien. A vrai dire seul le fait que lui respecte l'étiquette était important pour lui. Il avait été élevé ainsi, avait apprit à parler comme ça mais peut-être n'était-ce pas le cas de sa collègue. Le sorcier n'avait aucune envie de s'offusquer pour un "manquement" de la part d'Eslyne, ses jambes croisées ne le choquaient pas plus que ça...Un point c'est tout, et puis il avait mieux à faire comme s'occuper du fameux dossier.

-Je vois…Eh bien je crois que c’est déjà peine perdue…Et peu importe les modifications que nous pourrions suggérer d’apporter, l’Angleterre n’a pas assez de poids pour négocier quoi que ce soit, surtout pas au vu de la situation actuelle du pays. Ce sera sans doute à prendre ou à laisser. Ce serait même un miracle d’arriver à faire changer la moindre ligne de ce dossier.

-Le ministère en semble conscient-Fit-il en inclinant doucement la tête- il veut simplement que nous relevions les malversations et que nous rendions ce dossier dans l'état; Le ministère analyserait les "escroqueries" que nous aurions"souligné" et déciderait s'il accepte ou non. S'il n'accepte pas; il fera probablement appel à nous une seconde fois pour contacter la Russie et négocier.

Le Slave hésitait à reprendre la parole car il s'agissait d'une opinion personnelle or en tant que Mangemort il s'estimait un seul droit : la boucler. Pourtant au fond de lui Sven souhaitait à tout prix que l'accord soit signé. Il avait tué plusieurs fois pour son père mais avec un dégoût terrible. Au fond de lui le jeune sorcier aimerait que ces folies politiques cessent pour permettre à des victimes d'être sauvées Surtout celles qui étaient innocentes, sous le feu des deux camps: juste au mauvais endroit au mauvais moment.

-Bien que je pense que vous avez raison...L'angleterre n'est pas en position de négocier et cette potion est trop précieuse pour perdre son temps à discuter.

Sven détourna les yeux; la peur pouvait se lire si on regardait bien. Sergueï aurait tout fait pour souligner le plus de malversations possibles, en inventant même pour que l'Angleterre refuse le produit sur son territoire. C'était la première fois sans doute que son fils émettait sa propre opinion, tout comme c'était la première fois qu'il invitait quelqu'un d'inconnu à Sergueï dans son appartement. Effectivement Molovich senior voulait tout connaître des contacts qu'avaient son fils et ils devaient être dans leur camp sous peine d'être "éloignés.

-Disons qu’avoir rencontré Siska est en quelque sorte ce qu'on appelle une expérience inoubliable.

Le changement de conversation soulagea le Mangemort qui parvenait encore à garder une expression neutre mais qui approchait de sa limite. D'habitude il lui en fallait plus pour perdre son sang-froid...Oui mais d'Habitude le Slave ne "défiait" pas deux fois son père dans la même journée. Ce n'était même jamais arrivé donc...Il fallait comprendre que pour ce garçon élevé à être un gentleman tueur c'était difficile...Très difficile d'atteindre les autres sans avoir peur de les blesser, ou de se blesser sois-même. Son masque lui collait tellement à la peau que Sven n'était même pas sûr de se rappeler l'expression qu'abordait son visage au naturel.

-Oui je comprends, je suis sincèrement désolé. -Il se leva énergiquement de son siège pour prit Siska sur son poignet, laissant Misha se prélasser dans le divant. S'approchant de la jeune femme il tendit la main pour que l'oiseau puisse toucher le doigt de Eslyne-Mais il n'est pas méchant. Voulez-vous faire connaissance dans de meilleures conditions ? -Le Slave esquissa un petit sourire, amical, juste amical sans arrière pensées...Presque naturel, non calculé. Restant légèrement penché pour permettre à la demoiselle de se décider le jeune sorcier finit par laisser dériver son regard étrange sur elle sans insister toutefois.

-Vous devriez le dresser à rendre la monnaie. Vous feriez des économies pour sûr.

Le Slave haussa un sourcil, surprit par cette remarque. Ils ne se connaissaient pas mais Eslyne semblait suffisamment à l'aise pour faire des plaisanteries. Sven eut un petit rire, léger et cristallin mais éphémère. Presque aussitôt le sorcier fit taire ce son qui n'était plus apparu depuis un certain temps et se contenta de sourire simplement.

-Ce ne serait pas très honnête


Fit-il en souriant; mais son attitude changea lentement mais sûrement. Honnête...L'était-il lui à tuer pour son père ? Certes le Slave faisait de son mieux pour tuer vite et sans douleur mais tout de même...Certes les victimes seraient quand même mortes même si Sven n'était pas là et elles auraient sans doute subies des tortures mais tout de même...Repoussant ce sujet de questionnements le sorcier s'éloigna un peu d'Eslyne. Il refusait son contact; mieux valait ne pas entraîner la jeune fille sur ce terrain, la laisser loin de tout ça. Il n'aurait même pas dû l'inviter chez lui. Même cette relation de collègue était de trop. Ils auraient dû simplement échanger leurs impressions sur le dossier via Hibou.

-Si je puis me permettre, de quelle origine êtes-vous ? Vous avez ce léger accent...qui ...


*Tu étais sensé l'éloigner Sven ....*

Pourtant le Slave n'était pas en train de la "séduire" comme certains pourraient le penser...S'il y avait une chose que Sergueï n'avait jamais réussi à lu ienseigner c'était comment charmer une dame. Après tout ce qu'il avait vécu le jeune homme ne s'était jamais laissé approcher, jamais laissé toucher. Il préférait être seul. Son père ne s'embêtait pas lui; il couchait avec toute jolie fille ayant de la classe et étant bie nsûr de sang-pur...Même après ses tortures et viols. Quelle "ordure".
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyDim 11 Mai - 15:33:34

Ah ! Sven était entrain de lui poser une colle, un dilemme comme elle les aimait, ces petites choses insignifiantes sur lesquelles elle pouvait passer des heures à hésiter, à peser le pour et le contre pour finalement prendre le tout. Enfin, elle ne se voyait pas vraiment lui dire qu’elle allait se "rincer" avec tous les verres ici présent dans le doute de passer à côté de ce qu’elle voulait vraiment. Elle se retint de fermer les yeux et de choisir le premier breuvage qui lui tomberait sous la main. Pour qui la prendrait-il s’il la voyait s’amuser au colin-maillard avec des verres ? Il ne fallait pas oublier qu’elle n’était pas venue ici pour une visite de courtoisie à un vieil ami. Peut-être en raison de leur proximité dans l’âge elle n’arrivait pas à se comporter avec lui comme elle l’aurait fait avec un homme plus âgé, ou un supérieur hiérarchique. Sans manquer de prestance, le jeune monsieur Molovich n’avait pas cette aura de plomb qui suivait son père comme son ombre. Si jamais elle avait tiré le Roi à son jeu de carte et que Sergueï fut dans la place au lieu de son fils, elle n’aurait certainement pas eu l’envie de jouer au "pique niquedouille" avant de se décider à prendre ce qu’on lui proposait.

-C’est que vous me mettez dans l’embarras avec tout ce choix. Allez, dit-elle en s’appropriant le verre de jus de pomme, à nos très futures et longues heures moroses passées sur ce dossier.

La jeune femme releva son verre pour porter un toast à ce qu’elle percevait déjà comme un immense problème bardé d’épines. Alors qu’elle prenait une troisième gorgée de son sirop fruité, elle plissa légèrement les yeux en regardant le sorcier. Elle se retint de laisser sa langue formuler tout ce qu’elle pensait de cette histoire. Elle aurait pu aller très vite en résumant sa pensée par "Peu importe. Ce sont tous des idiots en Angleterre.". Pourquoi croyait-il qu’elle s’était retrouvée à travailler pour ce pays ? Simplement par ce que le deuxième mari de sa mère y avait une place importante. Point.

Ses sourcils se haussèrent légèrement à la suite des paroles de son collègue. Ainsi, on faisait de l’humanitaire chez les Molovich ? Après tout qu'en savait-elle ? Ce n’était pas avec les quelques banalités échangées qu’elle pouvait brosser un portrait précis du jeune homme. En vérité ce qui la surprenait était qu’il soulevait un point auquel elle n’avait même pas songé. Tandis que l’Angleterre s’épuiserait en palabres, le nombre de victimes s’accroîtrait. Cette nouvelle ne la perturbait pas au point de sortir son mouchoir et d’y déverser toutes ses larmes de compassion. Contrairement à lui dans une certaine mesure et si elle interprétait correctement son attitude. Le fils de Sergueï avait donc une âme noble pour égaliser avec la réputation intraitable de son paternel ? Elle ne voyait pas vraiment Sergueï se moucher dans sa cravate en leur annonçant le génocide de tous les moldus grouillant à la surface du globe.
Etrange de voir à quel point il pouvait être éloigné de son père. Autant qu’Eslyne avait pu être proche du sien. Même s’il était dur de se faire une idée sur les membres du Ministère…Elle était pratiquement sûre de la réponse qu’elle recevrait si elle faisait circuler une pétition pour la réhabilitation des Gobelins auprès de monsieur Yaxley ou Molovich senior.

Elle ne rebondit pas sur ce constat cependant. D’une part il pouvait "jouer" les charitables. Et de l’autre…Ce n’était pas vraiment un mal d’être altruiste. Même si conserver cette qualité au Ministère relevait de l’utopie ou de l’aveuglement.

Eh puis, son collègue lui amena de quoi la distraire avant qu’elle ne continue à creuser sur cette voie. Le hibou à quelques centimètres de ses doigts, la jeune femme pouvait sentir la chaleur qui émanait de son doux plumage. Elle releva toutefois les yeux vers son maître pour chercher dans son regard la certitude qu’elle n’était pas sur le point de se faire amputer de l‘index ou du majeur. Non, elle avait constaté que cet oiseau était simplement tenace, mais s’il avait l’habitude d’attraper un parchemin à chaque fois qu’on tendait la main vers lui, que pincerait-il s’il n’y avait pas de lettre dans cette main ? Sven avait l’air confiant dans son rôle de diplomate entre les deux partis mais…


*S’il m’attrape le doigt, je tord le nez de son maître.*

A imaginer cette scène, un sourire amusé revint rehausser le coin de ses lèvres. Elle tendit lentement la main vers l’animal, prête à replier les doigts au moindre mouvement suspect de sa part. Mais le seul geste du hibou fut de remuer les faisceaux de plumes qui surplombait sa tête, comme les antennes d’une fourmis alors que le bout des doigts féminins lissait doucement une plume. Lyn retourna son sourire à son vis-à-vis. Au moins s’ils semblaient bien s’entendre, elle trouverait le temps moins long.

-Oui, comme ça, on croirait presque à son innocence., glissa la jeune femme sur le ton de la plaisanterie, gratouillant le hibou derrière une aigrette.

Tout semblait aller pour le mieux, quand il se recula, ramenant le rapace nocturne loin de son toucher. Bon, être penché sur elle n’était peut-être pas la position la plus confortable, mais associé à ses manières et à son comportement tel que le petit rire léger comme près à s’étouffer, elle commençait à se demander si elle n’était pas en présence d’un grand timide tout compte fait. Dès qu’il paraissait s’autoriser un zeste de spontanéité, un petit nuage arrivait pour tempérer son "écart".

Pensive, Eslyne agita doucement son pied dans un mouvement de balancier en reportant son verre à ses lèvres. Elle ne se jugeait pas vraiment intimidante ou menaçante, rien qui puisse inciter à la réserve. Mais après tout, peut-être n’avait-il pas envie de dépasser le stade de l’entente cordiale et des civilités apprises. Pourtant, sa question sur les origines de la jeune femme donnait l’impression du contraire.

Comment y répondre ? Elle n’allait certes pas lui réciter sa biographie, ses allées et venues incessantes du temps de son enfance. Ce qu’elle croyait être certain, c’était qu’il n’était pas en train de se renseigner sur sa nationalité pour la mettre dehors si la réponse ne lui plaisait pas. Non, le seul problème était le nom qu’elle portait qui la désignait comme un pur fleuron britannique. Elle n’éprouvait pas de gêne à exprimer clairement et distinctement qu’Adamus Pierton n’était que l‘adoptant. Mais les gens n’aimaient pas tous rentrer dans les histoires de famille. Et elle craignait toujours qu’on lui demande ce qui était arrivé à son vrai père. Non seulement cela lui rappelait douloureusement son absence, mais en plus elle n’avait aucune réponse, ce qui ne faisait qu’accentuer son sentiment d’impuissance et par conséquent, son désarroi.


-Vous visez juste. Je n'ai rien de "british", ma mère est turkmène et je suis née à Saint-Petersbourg. Mais je n’ai pas vraiment vécu en Russie. Je suppose qu’il y a des influences qui ne s’effacent jamais, cependant.

Et qu’elle ne tenait pas à oublier. Pour rien au monde.

-C’est aussi votre cas, n'est ce pas ? Si vous me disiez d’où vous venez exactement, que nous soyons à égalité.

Elle avait eu moins de mérite à avoir "découvert" l’origine étrangère de Sven que lui n’en l’avait eu pour la sienne. Bien qu’elle ne se défendit ni ne cacha jamais son ascendance devant qui que ce fut. Ce n’était pas un secret d’Etat.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 15 Mai - 9:41:35

[hj: désolé, je n'avais pas vu que tu avais répondu -_-]

Sven était plutôt amusée de la voir prendre son temps pour choisir la boisson. On aurait dit un enfant à qui l'on proposait trop de cadeaux et qui ne savait choisir. Cette jeune fille fraîche et spontannée lui donnait envie de sourire; c'était dur de résister. Le Slave lui jeta un coup d'oeil amical sans pouvoir s'en empêcher et reposa ses prunelles bicolores sur la table en décidant de veir au secours de la demoiselle bien que son choix fut fait.

-C’est que vous me mettez dans l’embarras avec tout ce choix. Allez, à nos très futures et longues heures moroses passées sur ce dossier

-Vous pouvez en prendre plusieurs, ce n'est pas limité vous savez
-Un peu maladroit mais heureux de s'y essayer le jeune Mangemort leva sa propre tasse de café et trinqua de loin en hochant doucement la tête.- A notre travail commun alors.

Il y avait plein d'autres choses pour lesquelles Sven aurait put trinquier aujourd'hui même si le faire avec une tasse de café était sûrement peu conventionnel. Par exemple: à la première personne qui venait chez lui et que son père ne connaissait pas. Au premier contact qui n'était pas un mangemort et qui ne le dégoûtait pas, le faisant sourire au contraire. Bref la liste était longue et Sven préféra se concentrer sur la jeune femme qui caressait Siska. Pas du tout rancunnier le hibou s'entendait à merveille avec les autres gens que son maître tant qu'on ne lui retirait pas ses lettres. Au contraire Misha la petite chatte était très possessive et jalouse; sans doute parce que Sven n'avait jamais amené personne ici et qu'elle détestait Sergeï...Evidemment les animaux sentent bien plus de choses que les humains donc.

-Oui, comme ça, on croirait presque à son innocence.

-Presque oui...Mais il faut encore le dresser. Il faudrait que je le fasse avec quelqu'un d'autre pour qu'il comprenne bien qu'il doit laisser la lettre au destinataire. Comme j'ai tout fait seul jusqu'à maintenant Siska est persuadé que la lettre m'appartient. Il lui manque une personne inconnue pour apprendre. Qui sait. Si vous le souhaitez un jour ?

Fit-il d'un air distrait et rêveur. Il se concentrait plus sur Siska et la main qui la parcourait lui arrachant un huhulement de contentement. La bonne humeur semblait vouloir régner aujourd'hui; illuminant cet appartement de la manière la plus simple qui soit. Sven fut tout de même obligé de retirer Siska et le posa sur son perchoir. Après tout Eslyne pouvait aller le caresser si elle le souhaitait, ce n'était pas si loin et Sven la laisserait volontiers se promener dans son appartement. Comment refuser quelque chose à cette -presque-inconnue amicale; plaisante et charmante ? Sergueï aurait dit que c'était une espionne et l'aurait tuée sans aucune doute, après l'avoir torturé bien sûr mais heureusement il n'était pas là et Sven sentait sa tension et sa concentration du paraître disparaître petit à petit. C'était devenu encore moins naturel que d'habitude de cacher sa vraie nature.

-Vous visez juste. Je n'ai rien de "british", ma mère est turkmène et je suis née à Saint-Petersbourg. Mais je n’ai pas vraiment vécu en Russie. Je suppose qu’il y a des influences qui ne s’effacent jamais, cependant.

-Saint-Petersbourg...J'y suis allé quand j'avais 7 ans avec ma mère. J'ai aimé cette ville

C'était l'unique voyage que le jeune sorcier n'avait pas fait pour voir un viol ou un meurtre de Sergueï au bout. Il était encore innocent à cette époque; loin de se douter que son enfer débuterait dans moins d'un an, quasiment le jour de son anniversaire. Il ne se doutait pas qu'il y aurait cette pauvre femme: Stéphanie des Soblons dont il garderait les cris en mémoire pendant les 15 ans à venir. Le Slave se souvint de St -Petersbourg. Sa mère avait une affaire à régler. Elle n'était pas toujours gentille; un peu trop stricte mais aimait ses enfants. Comme l'affaire s'était bien déroulée elle était contente et lui avait offert une sucrerie et quelques câlins. L'enfant avait aimé écouter la musique de son pays dans le petit salon de thé très chic où ils étaient allés manger un gâteau et un bon chocolat chaud. Puis enveloppé dans sa chaude cape en fourrure le jeune sorcier était monté dans une grande calèche aux côtés de sa mère traînée par deux chevaux gris; le conducteur avait même laissé Sven conduire un peu, le guidant bien sûr et s'aidant de sa baguette magique pour assurer le garçon et réparer ses écarts. Le Mangemort se souvient de ses éclats de rire presque étouffés dans le cou des chevaux qu'il serrait et caressait pour les remercier de la ballade, enfouissant son petit visage dans la chaude toison. C'est là que Sven avait dit "Mère quand je serais lus grand; je vivrai à St -Petersbourg et je mènerai des calèches ! Oh Mère comme j'aime les animaux! Quel dommage que père trouve cela inutile et salissant".

-En effet les influences demeurent. Votre prénom; les traits de votre visage aussi et ce petit accent. Vous avez dû parler le Russe un bon moment pour garder une telle trace...Saint- Petersbourg...Cette ville est l'une des plus belles qui me fut donné de voir et celle qui m'a offerte les plus précieux souvenirs- Fit-il d'un ton mystérieux en souriant sans même sans apercevoir, sinon il se serait empressé de retrouver un visage neutre.

-C’est aussi votre cas, n'est ce pas ? Si vous me disiez d’où vous venez exactement, que nous soyons à égalité.

A vrai dire il hésitait un peu à lui dire tout ça. N'était-ce pas des informations dangereuses ? Mais le jeune sorcier finit par juger que non, après tout personne ne connaissait le petit village ou Anika Molovich avait mit au monde son petit garçon.

-
Oh moi...Je suis né à Ekaterinbourg, un petit village en Russie. Mais je n'y suis pas resté longtemps, j'ai beaucoup voyagé dans le pays puis je suis venu en Angleterre pendant un an avant de repartir en Russie. Et maintenant me revoilà ici.

Peut-être ne avait-il trop dit ? Oui mais il voulait se retrouver au pied d'égalité qu'avait proposé la jeune femme; cela aurait été inconvenable de ne pas répondre aux questions d'une dame. Le Slave entreprit finalement de feuilleter rapidement le dossier en poussant un léger soupir. Lui si assidû n'avait pas du tout envie de s'y mettre; surtout que comme le soulignait Eslyne il y aurait sûrement des malversations, en fait le dossier en lui même en était une énorme à lui tout seul si cela se trouvait. Il se trouvait bien à discuter un peu avec sa charmante invitée, s'étonnant presque que sa voix ne soit pas éraillée après tout ce temps passé muet face aux mangemorts dont il écoutait les ordres sans broncher mais sans donner de réponse autre qu'hocher la tête; en y réfléchissant bien c'est vrai que Sven n'avait pas eu de discussion depuis un bon moment.

- Et pourquoi ce travail au ministère si je puis me permettre ?

*Là tu te mets tout seul en danger...bravo franchement! C'est évident qu'elle va te retourner la question*

Lui, un acteur si doué était en train de perdre son jeu...Ce n'était pas bon signe! Mais d'un autre côté aussi étrange cela soit-il Sven n'en avait pas si peur.

[hj: ne pas me demander de précisions sur[b]Ekaterinbourg...J'ai trouvé ça sur une carte au hasard mdr]

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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyDim 18 Mai - 14:11:07

[HJ: Il va falloir expier ta faute. Je veux que Svenichou enfile un tutu et fasse une série d’entrechats Twisted Evil ]

Comment ? Se servir à tous les verres ? Mais c’était abominablement mal élevé. Comme l’auge à cochon que les bêtes malpropres vidaient jusqu’à la dernière pelure, le dernier rognon. Sa mère n’avait pas élevé une fille de ferme: on ne raclait pas son assiette pour récupérer les ultimes traces de sauce au chocolat chaud, et on se brossait les dents chaque soir avant d’aller au lit. Eslyne adressa un sourire de sphinx au jeune homme, lustrant une plume du hibou entre son index et son majeur.

-Eh bien…

Participer au dressage de Siska ? Aussitôt la sorcière s’imagina vêtue d’une longue et ample robe sombre, sa baguette battant l’air ainsi qu’un chef d’orchestre l’eut fait et le volatile s’agitait en cadence, levait une patte, faisait un tour sur lui-même, ailes écartées, ailes repliées. Dès qu’elle substitua le mot "éduquer" à "dresser" elle eut la terrible vision d’elle-même, attifée d’un tablier de bonniche qu’on aurait dit chipé à une Elfe de maison. Un fichue enserrait ses cheveux désordonnés par un surmenage évidant, les poings sur les hanches et l’air revêche d’une marâtre, elle grondait le hibou qui baissait piteusement sa tête ronde. Derrière elle, trônant dans un rocking-chair typiquement anglais, Sven tapait du pied sur le sol dépoussiéré, sa Gazette à la main, la moustache sévère et l’œil mécontent derrière des lunettes rectangulaires. Maman Pierton et Papa Molovich…

Comme s’il désirait l’encourager sur cette voie, Siska émit un fugace hululement joyeux et ébroua ses plumes, ce qui eut pour effet de lui donner un petit air hirsute. La jeune femme pouffa discrètement et releva la tête vers le beau visage calme de Sven.


-C’est d’accord, puisque Siska a l’air d’y tenir.

Et ce n’était pas comme s’il s’agissait d’un travail harassant. En fait, il suffisait d’avoir un certain sens de l’humour. Mais en dépit de tout l’humour, et surtout le cynisme, qui lui avait été conféré à la naissance, son visage se ferma nettement à l’évocation de Saint-Petersbourg. Elle avait amené elle-même le sujet bien sûr. Cependant, elle ne s’était pas attendue à ce que son interlocuteur en fasse l’un de ses "plus précieux souvenirs" !

*Contente pour toi…*

Ses yeux exprimaient en cette instant tellement d’animosité, qu’elle les baissa par précaution, semblant soudainement s’intéresser à la petite boule de poil paresseusement lovée sur le divan, à portée de caresse. Pour se donner une raison, la jeune femme tendit son bras vers la petite chatte en hochant la tête aux paroles de son collègue, signe qu’elle suivait ce qu’il lui confiait et força ses lèvres à s’ourler d’un sourire convaincant. Un sourire de Joconde. Mais loin d’être coopératif, le chaton lui donna un coup de patte minuscule sur les doigts avec un miaulement courroucé.
Les doigts d’Eslyne se crochèrent légèrement. Elle aurait voulu faire pareil avec les lèvres de son maître, trop prolixes en parole. Pourquoi était-elle proche de le haïr en cet instant ? Parce qu’il se souvenait de sa ville alors qu’elle n’en possédait pas la moindre image, là, dissimulée au creux de sa mémoire. La ville qui l’avait vu naître, elle, son père, son grand-père, et le père de ce dernier jusqu’à des générations reculées.Санкт-Петербург. La maison. Etait-elle détruite elle aussi, à présent ? Tout leur passé, leurs possessions, les objets d’art et les livres, ce qui avait été, si peu de temps, sa chambre ? Le monde de son père, ces choses qu’il avait aimé n’étaient-elles plus que cendres ? Des souvenirs ? Auquel cas, elles n’auraient plus rien été pour elle, car la fille d’Adrian ne se rappelait de rien.

Elle se remémorait des tas de pays, de visages. Le désert de sa mère, les oasis luxuriantes, la richesse de sa famille là-bas, l’opulence de son peuple, leur pensée si particulière. Mais de son père, rien d’autre que des récits de ce qu‘était la Russie, quelques objets qu’ils avaient pu emporter et des promesses de retour. Des promesses faites à une enfant et qu’il avait été proche de tenir. S’il n’y avait pas eu…Ce qu’il y avait eu. Et là encore, Eslyne se débattait contre un ennemi sans visage, des noms sur une liste et il lui manquait tellement d’autres éléments. Comme si elle ne voyait qu’un seul et même côté d’une pièce.


-Oui, j’en suis intimement persuadée.

De la beauté de sa cité, la capitale des arts où se croisait toute la diversité des influences venues de l’Occident. Saint-Petersbourg avait su extraire la quintessence de chaque époque, de chaque pays pour l’inscrire à son histoire. C’était une évidence. Même sur de simples photographies.

La jeune femme se leva et flâna distraitement, sous prétexte de câliner Siska et de tourner le dos à Sven, lequel l‘énervait prodigieusement en cet instant. Elle inclina légèrement la tête vers le hibou, son menton chatouillé par une aigrette de l’animal. Il fallait qu’elle se reprenne malgré son ressentiment envers lui. Une rancœur envieuse qu’il avait allumé sans même s’en rendre compte. Et surtout sans l’intention de l’irriter personnellement.

-Ah oui, l’accent…La plupart des gens ne savent pas d’où je le tire, en général. Je suis en Angleterre depuis mon adolescence…plus ou moins…et j‘ai mis cinq ans à vraiment donner un sens à mon baragouin, combien même tout le monde affirme qu’être anglophone est une chose parmi les plus simples qui soit au monde. Mais le russe reste la première langue que l’on m’ait apprise. Et pendant longtemps je n’ai su parler que cette langue.

Et en définitive, elle n’avait jamais véritablement posé un pied en Russie, jamais foulé cette terre. Et lui alors ? Pourquoi était-il revenu jusqu’en Angleterre s’il avait la possibilité de rester dans son pays ? Quel choix était-ce là ? A l’entendre, c’était comme s’il avait pesé le pour et le contre entre les deux nations et avait préféré s’installer ici, sur cette terre de brume.
Sentant sa nervosité grimpée en pic, le hibou s’agita légèrement et Lyn se déporta jusqu’à une étagère sans particularité qu‘elle parcourut néanmoins du regard, désormais de profil par rapport au jeune homme.


-Ah, mais je vous prie, permettez vous…Vous pensez qu’une femme est plus heureuse au foyer à dorloter son petit intérieur, à choyer mari et enfants ? Ou peut-être à servir de mère universelle aux souffreteux de Ste-Mangouste ?

Voilà des notions en accord avec sa vision de tantôt, en accord avec l‘image de la femme charitable et bonne pour tous. Etait-elle mauvaise de ne pas s’intéresser au malheur des autres ? Elle ne demandait pas à ce que l’on s’occupe de ses petits tracas. S’en remettre à quelqu’un d’autre que soi n’était-il pas un acte de confiance absolue ? Et la confiance ne découlait-elle pas du respect ? Tout un cheminement pour parvenir jusqu’à celui d’Eslyne.

Un demi sourire au coin des lèvres, la demoiselle inclina légèrement la tête vers son collègue.


-C’est ce que je voulais faire, il me semble. Peut-être pas ici, en Angleterre, mais j’aime mon travail. Même si pour le moment, je ne sers que de perroquet et qu’on ne sollicite pas vraiment mon opinion. Je pense qu’on fait ce qui nous est le plus simple, non ?

La réponse la plus neutre qu’elle puisse donner. De plus, elle n’aurait su dire "pourquoi" elle se retrouvait là. Mais elle aurait pu discourir des heures sur ce qu’elle n‘aurait jamais aimé faire.
Son regard fut attirer par une coupure de journal, à demi masquée par un épais ouvrage. Alors c’était vrai ? Il lisait la Gazette ! La jeune femme tendit la main vers le quotidien avec un petit rire. Ce n’était pas exceptionnel de trouver cet incontournable chez un sorcier, seulement le journal tombait maintenant à pic. Et si d’autres de ses intuitions se révélaient être bonnes ?


-Dites moi, fumez vous la pipe, mon cher ?, demanda-t-elle d’un seul coup égaillée en parcourant les pages jaunies, Oh, mais c’est une vieille édition. Vous êtes collectionneur ?

Ce n’était pas pour les faits divers horribles et autres assassinats sanglants. Tout ce que la presse pouvait regorger de sanguinolent, elle le devait à ces Mangemorts. D’un autre côté…la Gazette était datée des années quatre-vingt, les dernières années du "Seigneur des Ténèbres", le sommet de sa gloire avant la chute. La sorcière releva les yeux de son journal. Espérait-il réunir des informations sur les lieux où étaient apparus les Mangemorts et leur maître pour découvrir leur repaire par recoupement ? Ou pour évaluer la probabilité d’un prochain meurtre en analysant le contenu des articles et coincer l’assassin avant qu’il n’agisse cette fois-ci ?
La jeune femme refeuilleta le journal, cherchant le nom d’un Mangemort reconnu. Jugson, Lestrange mâle et femelle, Dolohov ?


-Vous jouez au détective ou au justicier ?
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyMar 27 Mai - 22:04:46

Sven avait eu le temps de recomposer son masque et prit un air neutre. Le jeune homme ne s'était pas aperçu de l'irritation de sa collègue, tout simplement car il ne pensait pas que ce sujet puisse entraîner une quelconque colère. Il était à cent lieux de penser que cette dscription aimante envers cette ville déclencherait la jalousie de Eslyne. Aussi le Mangemort fut prit de surprise en sentant son ton se faire acerbe. C'était subtil mais perceptible pour le Slave qui se tourna vers elle; ses yeux vairons légèrement en amande se plissant pour mieux l'observer. Néanmoins ce n'était pas une regard si méchant que cela, ni même calculateur: Sven cherchait juste à comprendre, à trouver l'erreur qu'il avait pu faire.

-Ah oui, l’accent…La plupart des gens ne savent pas d’où je le tire, en général. Je suis en Angleterre depuis mon adolescence…plus ou moins…et j‘ai mis cinq ans à vraiment donner un sens à mon baragouin, combien même tout le monde affirme qu’être anglophone est une chose parmi les plus simples qui soit au monde. Mais le russe reste la première langue que l’on m’ait apprise. Et pendant longtemps je n’ai su parler que cette langue.

Ainsi Eslyne semblait apprécier le Russe. Il n'était pas sûr du patriotisme de cette femme pour ce pays qu'elle n'avait jamais vu...Mais la verve avec laquell elle avait prononcé le mot Anglophone et parlé du Russe comme sa première langue c'était facilement imaginable. Sven inclina légèrement la tête, cherchant à analyser la véritable intention de Eslyne, qu'est-ce que ces paroles cachaient ? Perspicace mais pas voyant le jeune Slave ne pouvait que supposer. Hochant finalement la tête, toujours dans le doute il posa sur elle un regard habité d'une lueur curieuse et attentive pour lui signifier son intérêt. Buvant une petite gorgée de son café un peu trop chaud le Slave ignora Siska son jeune hibou qui avait ressenti le mécontentement de l'invitée et s'énervait à son tour. Comme il n'y avait rien à dire, par respect déjà, le jeune homme n'ajouta rien; se contentant d'écouter jusqu'à ce que son interlocutrice lui pose une question.

-Ah, mais je vous prie, permettez vous…Vous pensez qu’une femme est plus heureuse au foyer à dorloter son petit intérieur, à choyer mari et enfants ? Ou peut-être à servir de mère universelle aux souffreteux de Ste-Mangouste ?

Il fut surprit de cette demande mais comme tout bon acteur, le masqua parfaitement. Sa réponse allait toutefois ne pas être tromperie au contraire du masque sur son visage tranquille. Le jeune sorcier regarda droitement Eslyne, ses yeux légèrement en amande et un peu bridés -origines mongoles sûrement, car il y a bien des asiatiques en Russie-exprimant la franchise.

-Sincèrement non. Je pense que les femmes sont comme nous et que les hommes sont comme les femmes. Chacun devrait pouvoir faire son choix. Vous avez fait des études aussi valable que n'importe qui; que feriez-vous d'un foyer à vous occuper ? Je ne vois pas pourquoi nous devrions tomber dans le cliché d'antan

Contrairement à ce que l'on pourrait penser Sergeï aimait sa femme et la laissait assez libre de ses mouvements (source du créateur de la famille). Ce n'était pas le cas avec toutes les femmes; mais n'ayant pratiquement connu que sa mère le jeune Slave avait apprit à respecter les femmes. Il eut un léger sourire puis s'assit sur le divant de tout à l'heure, récupérant ainsi Misha sur ses genoux.

-C’est ce que je voulais faire, il me semble. Peut-être pas ici, en Angleterre, mais j’aime mon travail. Même si pour le moment, je ne sers que de perroquet et qu’on ne sollicite pas vraiment mon opinion. Je pense qu’on fait ce qui nous est le plus simple, non ?

Sven gratouilla les oreilles de sa chatte, les yeux mi-clos tout comme l'animal pelotonnée contre lui, enfouie dans sa toge de sorcier d'ébène, son poil se confondant avec la couleur. Le Mangemort avait dû apprendre la patience, il savait être énergique et c'est ainsi qu'il demeurait calme sans être toutefois apathique.

- Le ministère a souvent besoin de savoir supérieur, il aime essayer de décourager les "débutants" avec de petits travaux de perroquet pour voir lesquels tiendront. En attendant leur poste prend pus d'importance encore, en comparaison avec les "petits" postes. Mais avec de la patience et du travail il vous fera confiance. C'est vrai, ce que vous dites est vérédique: l'on a tendance à faire ce qui nous est le plus facile. Peut-être que cela nous rassure ? L'homme a peur de l'inconnu, du noir, il choisit souvent la lumière même si cette dernière est fausse. Mais ne soyons pas pessimiste, je pense que vous avez assez de caractère pour vous démarquer du sentier "touriste" ? -Sven marqua ensuite une légère hésitation, il était bilingue mais certains mots lui échappaient encore, car il les utilisait très rarement-Du chemin Touriste ? c'est comme cela que l'on dit ? Pardonnez-moi, certaines expressions me sont encore inconnues.

Sven la laissa ensuite promener son regard et ses mains, grimaçant intérieurement en la voyant mettre une main sur la "bible" de son père: les années de gloire de Voldemort avant sa chute. Sergeï serait-il imprudent des fois ? Non avouons-le c'était plutôt Sven le fautif, quelle idée davoir invité quelqu'un chez lui. Se composant un air neutre le jeune Mangemort décida de répondre le plus sobrement possible, avec une pointe de véracité dans ses propos...D'ailleurs ayant retenu le fait qu'elle parle en Russe il employa cette langue, juste comme ça...

-Dites moi, fumez vous la pipe, mon cher ?Oh, mais c’est une vieille édition. Vous êtes collectionneur ?

-La pipe ? Non pourquoi ? ( en Russe) -Il avait l'air un peu surprit malgré tout par cette demande. Sergeï la fumait et avait bien essayé avec son fils mais ce dernier avait failli s'étouffer avec, de plus Sven trouvait le goût affreux ! Parfois il fumait une ou deux cigarettes mais rien de plus-

-Vous jouez au détective ou au justicier ?

-Collectionneur ? Non, La prochaine fois adressez-vous à mon père. Il s'intéresse à l'histoire il me semble et ces documents lui appartiennent (en Russe)

Après tout c'était la vérité vrai. Quand au justicier il valait mieux ne pas imaginer Sergeï ainsi, ni même le fils d'ailleurs, cela aurait été une insultes à ceux qui se souciaient du bien-être d'autrui...Surtout le père du jeune Slave en fait

-Je crois qu'il s'agit simplement d'un intérêt pour l'histoire en effet (en Russe)Finit-il sur un ton plus joyeux, content de s'en sortir avec une excuse aussi simple, si simple que l'on ne pouvait pas soupsonner de dessous normalement. Sven avait directement indiqué son père, en n'essayant pas de le cacher il montrait qu'il n'y avait rien à cacher en fait. Mais bien sûr le Mangemort malgré lui n'était pas ravi de protéger ce monstre, autant se dire qu'il protégeait Eslyne, c'était déjà plus consolateur...Il sourit un peu, invitant la jeune femme à parler le Russe si elle le souhaitait. Sven n'aimait pas la Russie pour ses souvenirs là-bas mais ne pouvait rien n'avoir contre sa langue originelle même si son père lui parlait toujours ainsi, et lui donnait ses ordres en cette langue...C'était différent.

-Pour en revenir au dossier, si vous le voulez bien
-Il avait reprit ce dernier et soulignait une mot douteux prêtant à un double sens étrange d'une plume d'hyppogriffe légère, sobre mais élégante, ne portant pas de signe d'une richesse excessive cependant; Sven proposa aussi une plume à sa collègue bien entendu-Que proposez-vous ? Soulignez les aspects les plus douteux puis voir en général ce que nous devrions dire et conseiller au Ministère ou voir chaque faute au cas par cas et en discuter de suite après ?

Un sourire malicieux gagna les lèvres du jeune Slave décidé à être agréable à son interlocutrice; il inclina doucement la tête, ses beaux yeux vairons s'ouvrant en grand pour y laisser filtrer une lueur amusée et douce à la fois.

-Russe ou Anglais ?

Demanda-t-il finalement dans son anglais accentué suavement comme toujours
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 29 Mai - 19:48:43

A l’abris derrière les mèches libres qui n’avaient pas été nattées avec les autres, la jeune femme zieuta son collègue, un léger sourire en coin suspendu à ses lèvres. Voilà qui était amusant. Elle n’avait qu’à se récrier sur une prétendue vexation, la femme toujours victime de l’injustice de l’homme, oppressée et bafouée, un petit animal de compagnie auquel on conférait quelques tours d’habileté en bonus à son utilité ménagère, pour que les individus de sexe mâle, désirant se monter comme évolués et en accord avec les idées de leur temps, ne s’épanchent en réparties égalitaires.

Eslyne n’avait besoin de l’approbation de personne pour déterminer sa propre valeur. Encore moins lorsque l’échelle des comparaisons se faisait à la "mesure" du Genre. La distinction féminin/masculin ne permettait pas de bien grandes nuances… Depuis toujours, elle jugeait les qualités personnelles indépendamment du sexe et ne s‘était jamais sentie atteinte plus que cela par la misogynie ou transportée jusqu’à l’âme par les mouvements féministes. Un âne était un âne quelque soit l’accord en genre.

Pourtant, quelque chose l’amusait. Une petite plaisanterie récemment entendue qu’elle avait sur le bout de la langue…Quelque chose concernant la preuve irrécusable de la différence homme/femme. Tiraillée entre la bienséance et sa nature profonde, la demoiselle se retourna franchement vers le jeune homme en se demandant si ce genre de plaisanterie était à son goût. Elles avaient généralement les faveurs de n’importe quel homme, mais Sven n’était pas…réellement comme les autres. Il lui semblait trop éthéré, trop "parfait" pour rire de ce genre de chose aussi tint-elle sa langue.


*Oh vous êtes trop bon de valider mes acquis, mon seigneur…*

Une voix chevrotante de petite vieille résonna dans son crâne et l‘image d‘une ancêtre bossue et boiteuse se répandant en courbettes face au discours du jeune homme apparut dans son esprit. Comme s‘il se fut agit d’une flopée de grâces divines. Oh, elle savait que, très certainement, Sven n’était pas en train de jouer les égalitaristes lui faisant la grâce de ce qu‘elle possédait déjà. Non, il devait y croire si elle avait correctement cerné son profil: l’esprit aussi bien fait que le corps, sensible, cultivé, un bon garçon généreux qui n’avait rien à faire dans ce monde déjà fort dépouillé des gens de son espèce. Ou alors il avait appris son couplet par cœur et le récitait plus efficacement que certain. Même si dans l’instant il butait sur son verset…

Eslyne le regarda en souriant plus franchement. Un sourire qui perdait de son ironie pour gagner en sympathie. Ah, ce petit oubli, cet faute d’accord lui donnait un côté tout à fait attendrissant. Comme s’il perdait de sa "sainteté", de cette perfection sans défaut et irréelle qu’elle lui attribuait. Sans doute parce qu’elle se sentait prise au piège d’un certain ordre de marche. Selon le mode d’emploi des conventions sociales, elle était ici pour le dossier pas pour la causette et n‘avait donc pas vraiment d‘intérêt à se pencher sur la personnalité du jeune Molovich. En dehors de cet instant, elle n’avait même jamais vraiment entendu Sven prononcer plus de trois mots. Des formules de politesse, des saluts. Rien d’autre. En fait, elle ne se le présentait comme un innocent irréprochable que faute de ne pas mieux le connaître. Il pouvait tout aussi bien être un hypocrite de première catégorie.


-Touristique, mon cher. Et vous pouvez le faire rimer avec utopique. N’écoutez vous donc jamais les bruits de couloir ? Je crois bien que par les temps qui courent, il vaut mieux avoir les bonnes idées et mettre son caractère de côté.

Des bonnes idées qui ne se souciaient pas de la morale. Pour quoi faire ? En avait-il un jour été autrement si ce n’était dans les romans ? Le monde marchait ainsi et personne ne pourrait rien y changer, car tout le monde avait déjà un doigt pris dans l’engrenage. Quand ce n’était pas un pan entier de sa veste. A force de trop tirer, de résister contre les idées de la masse au pouvoir, on finissait par se retrouver comme nu en pleine rue. Ce n’étai pas mortel, mais désagréable et embarrassant pour le moins.

Le regard vert de la jeune femme se fit plus circonspect, mais à moins d’être vraiment aveugle, sourd et idiot, il ne pouvait ignorer ce qu’elle s’apprêtait à dire. Alors elle verrait s’il était de mauvaise foi. Oh, pas avec elle, de cela elle ne pourrait jamais en être sûre, mais au moins avec lui-même.

-Eh puis…Je sais qu’on ne parle pas franchement de ces choses là, mais…Regardez-moi, regardez-vous…Où sont nos pères, où sommes nous ? Même si j’étais la dernière des empotées affligée de deux mains gauches j’aurais toujours une place plus avantageuse que certains uniquement parce que monsieur Pierton a une situation heureuse dans le même département que moi, ainsi que des amis complaisants. J’ai de quoi être "rassurée" et ne pas m‘en faire, je ne serai jamais sur la liste de ceux qui dégringolent subitement. A moins de laisser échapper le mot de trop au mauvais moment, il n‘y aura jamais "d‘inconnu" pour moi.

Jamais dans ce domaine. Elle n’avait pas vraiment d’opinion sur les affaires qu’elle entendait traiter et ne se révoltait de rien en traduisant ce qui était parfois des entourloupes monumentales. Plus tard, elle le savait, elle rejoindrait l’avis qui lui servait. Parce que c’était ainsi que l’on faisait son chemin vite et bien, c’était ce dont elle avait besoin et ce qu’elle avait toujours fait. Sauf aujourd’hui, où elle prenait l‘affaire à coeur. C’était stupide. Il n’était pas en son pouvoir d’influencer quoi que ce soit. Pourtant, se pencher sur ce dossier ne lui apportait qu’une réticence croissante car le sujet semblait la toucher personnellement cette fois-ci. Totalement stupide.

-La pipe ? Non pourquoi ?

Enfin. Etait-ce la surprise qui lui avait fait retrouvé sa langue maternelle ? Quoiqu’il en soit, Eslyne préférait de loin s’exprimer en russe et elle saisit l'occasion au bond. Même s'il y avait ce sentiment désagréable qui venait flotter derrière chaque syllabe prononcée et ternissait la beauté de sa langue.

-Une vision soudaine.

La sorcière le détailla comme l’adjudant qui inspecte sa nouvelle recrue. Non, une pipe était bien trop grossière pour ces traits délicats et pour sa mise élégante. Tellement lisse et hors de tout reproche. Elle aurait pu croire avoir réellement trouvé l’incarnation de la sainteté sur cette terre. L’ironie lui revint au galop.

Dans sa réflexion, Eslyne avait inconsciemment roulé le journal en longue-vue comme s’il était sa possession et tapotait sa paume ouverte de son extrémité. L’instant d’après elle le redéplia et le lissait soigneusement en entendant qu’il était la propriété de Molovich Senior. Elle baissa à nouveau les yeux sur la coupure de journal vieillie, ses yeux suivant les lignes sans vraiment les lire. Elle se demandait…Elle était bien loin d’imaginer les Molovich sous des capuches de Mangemort à faire feu sur les tentes des supporters lors de la coupe du monde de Quidditch. Ces coïncidences n’arrivaient pas dans la vraie vie : Sang-Pur, journaux délateurs = Serviteurs convaincus du Lord. Mais…Simplement, étaient-ils des partisans ? Etait-ce pour cette raison qu’ils gardaient ce genre de vieilles éditions chez eux, une certaine forme de nostalgie en considérant ce qui aurait pu être ? Correction : que Sergeï gardait ce genre de paperasse dans l‘appartement de son fils...Le père de Sven avait bien la tête d’un partisan convaincu par ce genre de doctrine. Enfin de toute façon, elle n’en avait pas vraiment quelque chose à faire.


-Ce ne devait pas être une période facile, effectivement. Ce sont curieusement les temps les plus pénibles qui suscitent le plus d’intérêt.

Une banalité comme une autre. De ce qu’elle avait compris des doctrines des Mangemorts, le simple fait de naître de Sang Pur mettait à l’abri de leurs attaques. Elle n’aurait donc rien eu à craindre. Elle réalisa alors qu’elle ne s’était jamais vraiment intéressée à tout ceci. Petite et dans des pays lointains, la vague de terreur propagée par ce Seigneur des Ténèbres n’avait fait que l’effleurer. Qui se souciait du petit tyran british à Achkhabad ? Qui s’inquièterait du soi-disant invincible Mage Noir au fin fond d’un petit village Géorgien, bercé par le chant des cigales et un soleil tiède ? A Yalta ? Même à Prague, on en avait parlé vaguement. Enfin, sans doute ses intérêts d’enfant ne l’avaient pas non plus poussé vers ce sujet…Elle était à peine âgée de cinq ans à cette époque.

-Je vois…, dit-elle le nez plongé dans l’éditorial, Hum, le dossier ?

Sans relever la tête, Eslyne attrapa son verre oublié sur l’étagère et alla s’asseoir au côté de Sven sur le sofa, juste à une petite distance d‘une patte de chat. Si jamais le félin se découvrait des pulsions protectionnistes irrépressibles...

-Il vaut mieux l’attaquer de front. De façon générale comme vous dites. Il sera plus facile de faire une synthèse avec une vision d‘ensemble une fois tous les points noirs dénombrés. Si nous commençons à ergoter sur la moindre ligne de travers nous y serons encore quand on instaurera la semaine des quatre jeudis.

Eslyne le regarda lui sourire placidement, dénombrant le nombre de péronnelles prêtent à elle ne savait quel excès pour une telle "faveur". Un instant pensive, elle revit toutes les petites oies frétillantes du Ministère qui se pâmaient sur son chemin, qui trouvaient toujours milles occasions d‘être dans le sillage du séduisant jeune homme, mais lui semblait toujours perdu dans ses pensées. L’avait-il seulement remarqué, cette effervescence autour de lui ? Ses étranges yeux vairons ne semblaient pas distinguer ces choses là. Que voyaient-ils alors ? Que voyaient-ils d‘inaccessible aux autres pupilles ?

-Russe, c’est-ce qui vous va le mieux. Ce n’est pas comme si vous pouviez aller contre votre nature, n’est-ce pas ? , le charria-t-elle avec un petit sourire espiègle pour répondre à son air enjoué.

L’accent de Sven devait s’entendre jusque dans ses soupirs et ses hoquets. Non pas qu’elle-même en soit totalement dénuée. Ses difficultés linguistiques s’exprimaient généralement sur des groupes de lettres imprononçables "tought" et autres. A chaque fois que sa langue s’y essayait, on aurait cru entendre de l’air s’échapper d’une baudruche et se figurer qu‘elle quémandait un "toast".


-Dites donc ! On se demande qui des journalistes ou des meurtriers sont les plus sadiques ! Ils donnent de ces détails.

Et la jeune femme se fit un devoir de citer le texte douteux sur lequel son regard c‘était malencontreusement posé, repassant à l'anglais.

-« Le corps comme le visage sont recouverts de grandes plaques de croûtes suppurantes, la victime présente l‘état d‘un grand brûlé où des simples rougeurs se mêlent à des tâches nécrosées, comme en état de décomposition avancée. Pourtant la brigade envoyée est formelle, la mort remonterait à peine à vingt-quatre heures. ». Eurk, conclu t-elle en reportant son verre à ses lèvres pour faire passer le mauvais goût de l’article.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyDim 1 Juin - 16:46:18

[POURQUOI c'est TOUJOURS à la fin de mes messages que je perd tout? HEIN ?????? Bon on se calme Sad et on recommence tout...Crying or Very sad )]


-Touristique, mon cher. Et vous pouvez le faire rimer avec utopique. N’écoutez vous donc jamais les bruits de couloir ? Je crois bien que par les temps qui courent, il vaut mieux avoir les bonnes idées et mettre son caractère de côté.

-Oh merci, je m'en souviendrai désormais. Leurs fameuses... bonnes idées...
- Le jeune homme grimaça légèrement, montrant clairement son dégoût pour ces choses-là. Etait-ce la présence d'Eslyne qui le "dévergondait" ? Toujours est-il que Sven s'exprimait sincèrement, et se cachait un peu moins maintenant. Du moment que cela ne concernait pas son père il n'était pas trop effrayé-Il suffit d'être présent et leur orgueil se chargera de confirmer leurs...dires. Inutile de renchérir leurs idées et de leur lisser le poils. Ils n'attendent de vous que la neutralité propre à l'inexistence; ainsi ils se feront un plaisir d'interpréter ce qu'ils veulent sur votre compte. N'affirmez rien; soyez simplement...là, cela suffira

Sven était un rêveur, depuis toujours. C'était ainsi que le Slave avait survécu depuis ses 8 ans. Offrir la présence de son corps pour sauver l'esprit. Emmener ce dernier loin, très loin pour un voyage qui le rendrait inacessible. Le jeune homme sourit avec légèreté lorsque son invitée s'assit dans le sofa à ses côtés. Il n'était pas vraiment innocent; plutôt victime et coupable à la fois. Bourreau parce que victime de leurs idées, de leur dictature; de son chemin tracé...Par contre question femmes oui, le Slave était totalement "éthéré" et pur. Une fois voir deux Sven avait embrassé une fille pendant ses études mais pas plus. Son beau visage d'ange lui servait à survivre et non à séduire...Aussi aucune arrière pensée ne traversa son esprit lorsque Eslyne s'installa à ses côtés. C'était simplement pour mieux lire et travailler le dossier, tout simplement. Sven chassa Misha qui commençait à gronder; cette dernière obéit de mauvaise grâce et alla se réfugier sur le lit de son maître pour faire un somme loin de cette voleuse de femme.

-Eh puis…Je sais qu’on ne parle pas franchement de ces choses là, mais…Regardez-moi, regardez-vous…Où sont nos pères, où somme nous ? Même si j’étais la dernière des empotées affligée de deux mains gauches j’aurais toujours une place plus avantageuse que certains uniquement parce que monsieur Pierton a une situation heureuse dans le même département que moi, ainsi que des amis complaisants. J’ai de quoi être "rassurée" et ne pas m‘en faire, je ne serai jamais sur la liste de ceux qui dégringolent subitement. A moins de laisser échapper le mot de trop au mauvais moment, il n‘y aura jamais "d‘inconnu" pour moi.

Le Slave ne put réprimer une mimique de franche surprise. Cette femme avait une énergie incroyable; elle parlait sans tabous des pires tabous. Le jeune homme ne put cacher son admiration et mit quelques instants avant de retrouver un visage un peu plus convenable. Que répondre ? Sven regarda son appartement d'un air furtif, comme un chat aux aguets...Il cherchait visiblement à s'assurer de l'absence de son paternel. En revenant à Eslyne; le sorcier devina qu'il n'échapperait pas à la question. Pas avec ces yeux verts rivés sur lui. Poussant un soupir le Slave se décida à répondre avec sincérité. C'était très effrayant de parler ainsi de Sergeï. De le trahir même de façon si minime, si implicite....Mais c'était aussi vraiment excitant.

-C'est vrai. Notre chemin fut tracé avant même notre naissance. "L'inconnu" fait peur à l'Homme dit-on. Et bien dans ce cas-Il jeta à nouveau un regard circulaire dans la pièce, l'air vaguement inqiet; le son de sa voix était plus bas également-J'aimerais avoir peur, parfois. La route que nous empruntons est belle; pavée d'or...Mais elle est trop belle; ennuyeuse. Les chemins et les petits sentiers sont parfois couverts de boue mais ils fourmillent de vie. Je n'ai rien fait par moi-même dans ma vie à part respirer; et encore...Sur le rythme que l'on m'a imposé. Je ne dénigre pas ma famille loin de moi cette idée-Il blêmit légèrement. De tout son être Sven haïssait son père mais le craignait trop pour se laisser aller à ce sentiment-Mais je n'ai aucun mérite; tout m'a été "offert". J'aurais aimé essayer par moi-même...Vivre mais...

Soudain, ce fut comme si sa conscience le rattrapait. le Slave se rendit compte de sa façon de parler et stoppa aussitôt; ses yeux abordant une lueur blessée et à l'affût comme une biche prise au piège. Le jeune homme plongea dans son dossier et chercha quelque chose à souligner de sa plume d'hyppogriffe mais ne trouva rien de valable. Il redressa alors la tête; tentant de cacher cet air sincèrement fragilisé qui se peignait sur sn beau visage. Mince, où était son masque! Il fallait vite le retrouver! Sven le chercha dans un coin de sa tête; se calma et se força à la réflexion, méthodiquement le mangemort chercha son masque, il finit par le retrouver dans un recoin de sa volonté et le remit en vitesse. C'était plus sage.

-Mais c'est ainsi

Fit-il pour fermer la conversation; l'éparpiller dans sa mémoires en si menus morceaux que personne ne pourrait la reconstituer et ainsi risquer de le surprendre. Sven venait de commettre une faute, une énorme faute! Il venait de donner son avis personnel; de regarder vers les petits sentiers de terre si tentants au lieu de regarder droit devant et de ne voir que la belle route comme on lui l'avait apprit. Le sorcier se déplaça un peu sur le sofa comme pour laisser plus de place à la jeune femme.

-Ce ne devait pas être une période facile, effectivement. Ce sont curieusement les temps les plus pénibles qui suscitent le plus d’intérêt.

Malheur, le sujet changeait mais ne valait guère mieux que le premier. Sven secoua négativement la tête avec une certaine douceur pour désapprouver ceux qui portaient leur intérêt sur les temps les plus durs. A croire qu'ils se régalaient des souffrances des gens. Sven haïssait ça! Il détestait les cris des victimes de Sergeï. Il détestait le retour du Seigneur des Ténèbres et le fait de faire du mal aux gens né-moldus. Sans eux les sorciers auraient disparu depuis longtemps; tués lentement par la consanguinité...

-On dirait qu'ils aiment ça. Enfin on ne dirait pas, ils aiment ça.

constata-il, peiné de constater cela. Peut-être s'ennuyaient-ils, la vie était trop morne ? Et bien Sven échangeait la sienne quand ils voulaient! Le jeune homme rêvait d'une vie tranquille avec un travail au ministère mais sans tricherie, sans double vie. Une famille qui sait aussi ? Mais ce n'était pas pour lui...Il appartenait à Sergeï Molovich. C'était comme si ce dernier vivait une seconde vie à travers lui. De toutes façons le jeune sorcier ne se considérait pas assez pur pour avoir le droit au bonheur...Il était un monstre ayant tué! Sans tortures et par obligation certes mais quand même ! Il n'avait pas défendu Stéphanie...D'accord le petit garçon avait 8 ans à cette époque mais les viols suivants...Lorsqu'il avait eu 15 puis 16, 17 ans ...et Aujourd'hui 23 ans. Pourquoi le Slave était-il resté témoin sans réagir ? Pourquoi avait-il eu peur alors que ce n'était pas lui qui subissait tout ça. Serait-il lâche ?

-Il vaut mieux l’attaquer de front. De façon générale comme vous dites. Il sera plus facile de faire une synthèse avec une vision d‘ensemble une fois tous les points noirs dénombrés. Si nous commençons à ergoter sur la moindre ligne de travers nous y serons encore quand on instaurera la semaine des quatre jeudis.

Eslyne le tira de ces pensées noires ne reparlant du dossier. Soulagé le Slave affirma ses dires d'un hochement de tête. Se penchant sur son exemplaire il souligna quelque chose; mettant son doigt dessus pour le montrer à sa collègue. Après tout n'était-ce pas un travail d'équipe ? Logique donc que le jeune sorcier lui demande son avis.

-D'accord...Mais vous savez, je crois que vous aviez raison tout à l'heure. tant donné qu'il sagit d'un contrat fait par la Russie, pays en reconstruction...Et qui domine l'Angleterre parce qu'elle possède la potion...Nous pourrions souligner tout le dossier.

Sven poussa un léger soupir. Bien que la conversation de tout à l'heure l'ait rendu nerveux il se sentait aussi soulagé. Son père n'avait pas débarqué dans la seconde; cela le démystifiait un peu. Sergeï n'était peut-être pas l'être surpuissant ayant un contrôle total sur lui finalement...Enfin pas tout à fait un être surpuissant...Il restait quand même un homme que le jeune sorcier ne pouvait combattre de front! Pour cela le Mangemort était tout de même inconsciement reconnaissant envers Eslyne. Il avait eut la preuve qu'il pouvait survivre sans son masque. Pas longtemps mais tout de même.

-Russe, c’est ce qui vous va le mieux. Ce n’est pas comme si vous pouviez aller contre votre nature, n’est-ce pas ?

Sven put empêcher un sourire triste de se peindre sur son visage au dernier instant. Hélàs si, il pouvait aller contre sa nature. Depuis le début de sa vie c'était ce que le jeune homme faisait. Sans le savoir Eslyne avait donné un double sens à sa phrase. Sa nature concernant son accent slave était impossible à contrer c'était certain, normal même. Mais pour le caractère Sven ne cessait de contrer ses idées, ses sentiments et convictions pour survivre. S'en était épuisant mais bon...Inutile de penser à cela présentement n'est-ce pas ?

-Oui sûrement

Répondit-il en russe; pour se donner contenance le sorcier sourit à son invitée proche de lui maintenant. Tandis que la jeune femme lissait le magazine de Sergeï pour lui redonner une forme convenable; Sven finit sa tasse de café; il avait l'étrange impression qu'Eslyne avait délié le journal et l'avait remit soigneusement en forme lorsqu'il avait dit que le document appartenait à son père. Soit le Slave se faisait des illusions; soit Sergeï faisait peur à tout le monde. Ce qui, en soit, ne serait pas étonnant.

-Dites donc ! On se demande qui des journalistes ou des meurtriers sont les plus sadiques ! Ils donnent de ces détails.

Effectivement ces vautours adoraient se nourrir de charogne, de cadavres et de tortures. S'en était écoeurant. Sven pouvait presque les imaginer prier dans leur chambre avant de dormir; ils priaient les assassins d'agir cette nuit pour avoir un sujet palpitant à écrire le lendemain. "S'il vous plaît, un meurtre bien mystérieux et sanglant pour me donner du travail, soyez gentils". Mais ceux qui jouaient le jeu étaient aussi fautifs.

-Les lecteurs ne sont pas mieux

Fit Sven dépité, accusant ainsi implicitement son "collectioneur" de père. Cela avait été naturel et dit sur un ton ne reflettant pas la crainte car le jeune homme ne s'était pas aperçu de l'atteinte indirecte qu'il avait fait envers Sergeï. Heureusement; sinon Eslyne aurait dû démontrer ses talents en premiers soins suite à une attaque cardiaque du jeune Slave. Défier Sergeï une fois était déjà un miracle, le faire 2 fois c'était impossible.

-« Le corps comme le visage sont recouverts de grandes plaques de croûtes suppurantes, la victime présente l‘état d‘un grand brûlé où des simples rougeurs se mêlent à des tâches nécrosées, comme en état de décomposition avancée. Pourtant la brigade envoyée est formelle, la mort remonterait à peine à vingt-quatre heures. ». Eurk

Sven blêmit mais put se contenir; on voyait juste le dégoût s'arrimer dans ses yeux vairons; son visage par contre lui demeurait neutre malgré le fait qu'il ait pâlit. Le Slave conclut les dires de la jeune femme en hochant la tête, essayant de ne surtout pas repenser à ces scènes similaires qu'il avait vu trop souvent...Similaires ou pires d'ailleurs !!! Sven nettoya sa tasse d'un coup de baguette magique pour avoir quelque chose à faire mais on le sentait touché par la lecture de la jeune femme...Son masque n'était pas très étanche aujourd'hui en fin de compte. Il faut dire que cette discussion était éprouvante pour lui, comme un prisonnier qui se force à se cogner contre les barreaux de sa cage pour les abîmer...Il avait mal à l'épaule à force de foncer dessus, un peu assomé. Du coup sa défense s'ne trouvait fragilisée et puis, disons les choses telles qu'elles sont!

Eslyne était vraiment une femme à part. Si vivante, si vraie comparée à ces greluches que Sergeï présentait à Sven pour "futures épouses potentielles" si convenables. Aucune conversation, les jambes parfaitement mises malgré une crampe: surtout ne pas les croiser. L'air faussement prude alors qu'elles étaient les plus perverses des femmes...Saintes nitouches complètement fausses. Poupées au teint de porcelaine mais au corps fait de fils barbelés et à l'intérieur creux. Eslyne était la première personne libre avec qui Sven parlait vraiment, serait-elle en train de l'attirer tout doucement vers ces fameux chemins de terre remplis de boue mais également fourmillant de vie ?
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyMar 10 Juin - 18:42:37

Au jugé des réactions de Sven, Eslyne se demandait si elle n’avait pas donné inconsciemment du pied contre une fourmilière et, qu’à présent, il lui en sortait tout un tas de bribes d’émotions et d’opinions refoulés. Accessoirement, personne n’aimait à poser le pied sur ce genre de monticule grouillant d’occupants indésirables. Et en ce moment même, la jeune femme se demandait réellement la praticabilité du chemin sur lequel elle était en train de s’engager. Malheureusement, elle l’avait guidé elle-même sur ce sentier et des broussailles devaient déjà empêcher toute retraite et autre repli stratégique sur des terrains moins dangereux où poussaient les fleurs des conversations toutes faites et des convenances. Tout comme celles du mensonge et de la comédie.
Ce qui la gênait en considérant le teint plus pâle de son vis-à-vis, la lueur particulière dans son regard, c’était qu’elle avait le sentiment d’avoir vu ce qu’elle n’aurait même jamais dû entrapercevoir. Et cette infime portion du voile qu’elle avait commencé à soulever s’était relevé d’un seul coup, brièvement, dévoilant à son regard ce qu’il y avait dissimulé derrière la façade lisse de tous soupçons, sans ombres. Dissimulé ou enfermé.

Croyait-elle avoir le monopole de ces choses ? Oui. Et pourtant non. Son égocentrisme ou son indifférence ne la poussait pas à s’intéresser à l’intériorité des autres. Pour ce qu’elle y découvrait à chaque fois…Elle ne pensait pas que d’autres personnes puissent être douées d’autant de nuances dans leur personnalité qu’elle-même. Et pourtant, pour être de celles dissimulant ses cartes elle savait pertinemment que d’autres cachaient aussi bien leur jeu. Elle avait simplement du mal à se représenter et à se faire à une telle idée.

Quoique puisse réellement vouloir dire son collègue, la jeune femme se contenta d’un hochement de tête et d’une très légère expression compréhensive. Elle ne savait pas vraiment…mais elle avait dû appuyer sur un point sensible sans s’en rendre compte. Comme il l’avait fait tantôt en partageant ses souvenirs avec elle. Curieusement, Eslyne remarqua qu’elle aurait volontiers poussé Sven sur moins de conformisme, simplement pour entendre ce qu’il avait à dire. Mais son imagination si fertile ne s’emballait-elle pas une fois de plus ? Combien de fois avait-elle meublé le silence d’un taciturne par des réflexions profondes alors qu’il n’y avait que le vide total en la personne ? Depuis longtemps, elle savait à quoi s’en tenir sur ces espérances d’intériorité fleurissante chez autrui. Ou plutôt, il y poussait des fleurs dont son nez ne pouvait humer le parfum. Parfois écœurant, toujours décevant, elle ne pouvait concevoir de l’intérêt durable pour quelqu’un.


-Oui, c’est ainsi.

Ces mots lui allaient parfaitement bien même si, au demeurant, elle les appliquait à ses propres conclusions personnelles. Elle n’y pouvait rien, rien à ce monde peuplé d’abrutis. En renchérissant, elle se plaçait de son côté et clôturait cette partie de la discussion qui semblait lui être désagréable sans trop se mouiller.

*Sans doute le cher ange se sent-il dans l’ombre de son influant papa. Et il aurait raison.*

Autant pour sa partie cynique. Elle pouvait suspecter des tas de choses. Un père abusif et absent, un père abusif et trop présent, un père abusif et imprévisible, un père abusif cherchant à créer son sosie parce qu‘il fallait lui ressembler pour réussir et se faire un nom dans cette vie. Ah…Une constante demeurait. Avec ses airs de dictateur, Sergeï devait être abusif tout court, effectivement. Et son jeune fils ne possédait pas les armes pour s’opposer à lui ? Ni même le bouclier pour se protéger de toutes les remarques qu’il pourrait lui jeter si la conduite de son héritier lui déplaisait ? Ou pire que des remarques. Sven ne pouvait-il pas simplement encaisser sans s‘en occuper ?
A chaque incartade avec sa mère, Eslyne réagissait par la colère. Même si elle ne le montrait plus, ou si peu, elle notait chaque provocation et ne parvenait pas à y rester indifférente. Même plus jeune, sans doute avait-elle dû être triste d’avoir tirer au sort cette mère-ci, alors qu’il y en avait tant d’autres qui auraient pu lui convenir. Elle ne comptait plus que très peu sur la notion d’amour. Oui, enfant elle avait pu pleurer sans se retenir. Maintenant, elle attendait d’être seule et ce n‘était jamais à cause des gens, mais de sa situation.

Le cas échéant la situation actuelle prêtait plutôt à rire. Le jeune homme avait raison ! Es imagina la tête de leurs supérieurs lorsqu’ils découvriraient la vingtaine de pages du dossier copieusement signalées par des traits d’encre noir, ponctuation illicite comprise. Des traits d’encre noir…Une brève impression, comme un bloc de granite descendu du gosier à l’estomac, figea presque le rire d’Eslyne dans les airs, mais elle repoussa ce sentiment de froid, aidée par la force de l‘habitude. La liste dans une poche de son uniforme réglementaire. Elle ne l’avait pas prise avec elle en se rendant chez Sven et à présent qu’elle prenait conscience de cet oubli, s’en devenait un manque brûlant. Presque à la faire s’agiter. Émoi facilement interprétable comme de l’enthousiasme.


-Si l’on souligne déjà tous les termes du contrat, quand nous arriverons à bout de tous ces paragraphes il faudra raturer les formules de politesse jurant le respect de l’éthique et la nature équitable de cet échange ! Mais l’idée est bonne et j’ai bien peur que vous ne soyez pas loin de la réalité.

"Ah ? Il y a un blanc dans notre soulignement à la chaîne ? Ah oui ! C’est le montant de la transaction. Oui, vous pouvez y aller les yeux fermés il s’agit bien de ce qu’il s’agit. Pardon ? Non, la Russie a exactement le même système monétaire que nous : un Gallion égale un Gallion. Tous les zéros comptent, bien entendu"
Qui avait dit que la politique et le marché international étaient ennuyeux ? Eslyne trouvait tout cela à mourir de rire. Il aurait sans doute suffit d’un rien, d’un simple non, pour que les choses cessent d’être aussi hypocrites. Mais ce ne serait pas de sitôt que le caritatif remplacerait le lucratif. Les choses marchaient trop bien ainsi, personne ne se dévouerait à dérégler une affaire qui roulait aussi efficacement et agréablement. Elle figurait certainement parmi les dernières de la liste des optimistes/activistes. Elle avait lu Don Quichotte et savait reconnaître les moulins au vent que brassait leurs ailes.

Et là, elle se demandait vraiment qu’elle était l’odeur à renifler derrière les paroles de son collègue. "Les lecteurs ne sont pas mieux". Etait-il en train de lui reprocher sa lecture de l’article ? Mais ce n’était pas elle qui conservait ce genre de journal chez elle, que ce soit son père ou son oncle, ou son cousin, ou ce frère qu’elle n’avait pas qui l’aurait déposé là.

Elle releva un œil circonspect sur le sorcier afin d’être fixée sur la véritable intention ayant motivée ces paroles. Le problème avec lui était qu’il parlait toujours de cette voix très calme et douce aux intonations subtiles rendant assez ardue la perception des traces d‘ironie ou d‘accusation. Ses sourcils formèrent alors un arc de cercle lorsqu’elle put constater le teint pâle du jeune monsieur Molovich. Aussitôt, Eslyne pensa avoir fait ce qu’on appelait communément une "grosse gaffe". Ses yeux repassèrent à l’article à la recherche du nom de famille des victimes. C’était un peu comme de dire "Ah, ils ont coincé le Démembreur à sa huitième victime, quand il s’attaquait à la tête !" alors que la mère de votre interlocuteur a malheureusement un jour été guillotinée, décapitée, écimée. Mais apparemment non, il ne s’agissait de rien de tel. Craignait-il qu’elle attire le malheur sur leur tête par sa lecture ? Qu’un Mangemort sanguinaire les attende derrière la porte pour faire de la confiture avec la pulpe de leur chair ?

Un sourire portant un zeste de dérision retroussa les extrémités de sa bouche. Oh, elle l’avait su depuis le début…Sven était une nature sensible, nature si peu dévoilée chez les Mâles. Il lui restait à mesurer jusqu’à quel point. Mais pour le coup, se fut elle qui perdit toute mesure lorsque son regard rencontra un nom posé là, sur les feuilles de parchemin. Son cœur fit un véritable saut de l’ange à l’intérieur de sa poitrine et la brusque montée d’adrénaline colora ses joues d’un nuage carmin. La fin du nom de famille était cachée par le bout du doigt de son collègue et la jeune femme écarta brusquement le pouce dérobant le reste du patronyme à sa vue. Matvey Rachmaninov. Penchée sur les pages blanches, ses prunelles s’attachèrent à la phrase encadrant ce nom, sans plus penser au jeune homme et à son doigt qu’elle tenait toujours à l’écart.

Citation :

Le Directeur de recherche émérite Matvey Rachmaninov a, dans l’exercice de son métier, grandement participé au développement de ce projet, contribuant par ses connaissances au progrès de…

-Aïe !

Eslyne ramena prestement vers elle la main que venait de griffer Misha avec un sifflement rageur. L’agression miniature du chaton avait au moins le mérite de la faire revenir au présent. Le poil de son dos hérissé, le félin émettait une sorte de grondement sourd à moitié ramassé contre le bras de son maître et guettant sans doute l’occasion de repasser à l’attaque si jamais la miss Pierton montrait l’intention de renouveler un contact. La blessure était réellement superficielle, des très fines rayures rouges sur sa peau claire, mais elle l‘élançait néanmoins.

-On peut dire que votre intégrité physique est sous bonne garde ,dit-elle d’un ton mécanique en s’écartant sur le sofa, faites attention, elle accroche les pages du dossier avec ses griffes.

Totalement absorbée par le choc qu’elle avait subi en voyant soudain surgir ce nom déjà mille fois relu, elle n’avait pas pris conscience de l’animal revenant en douce sur le divan pour "défendre" sont maître. La jeune femme avait encore le sentiment d’avoir rentrer la tête à l’intérieur d’une cloche de métal qu’on aurait précisément fait sonner à ce moment là. Une cloche de métal immense. Elle se sentait étourdie comme par des vibrations trop fortes et entêtantes. Elle ne savait plus vraiment pourquoi elle était ici et se souciait encore moins des questionnements que son comportement avait pu soulever. Le coeur comme absent de sa cage thoracique, elle ne pensait qu'aux caractères cyrilliques formant le nom de cet homme qui n'était pas totalement un inconnu bien qu'elle ne l'ait jamais vu.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyLun 23 Juin - 23:11:48

Elle semblait d'accord pour le dossier; normal puisque c'était elle qui avait émit l'idée de crainte de devoir tout souligner. Effectivement la Russie en position de force et en pleine reconstruction n'allait pas se gêner pour en profiter. S'ensuivit une étrange poursuite de regards et de pensées laissant planer un étrange silence dans le petit appartement de Sven. Le jeune sorcier se sentit un peu épié par l'espiègle Eslyne qui ne semblait pas gpenée par le fait de l'analyser ainsi. Plutôt docile le Mangemort se laissa faire avant que le silence ne se brise en éclat à cause de Misha sa petite chatte

-Aïe !

Sven réagit au quart de tour après n'avoir put s'empêcher de sursauter. Il attrapa la fauteuse de trouble et commença à lui enlever les pattes du dossier.

-On peut dire que votre intégrité physique est sous bonne garde faites attention, elle accroche les pages du dossier avec ses griffes.

-Misha !
-Fit le jeune homme dans sa langue natale avec un accent de sévérité imprégnant sa voix- Arrête ça de suite !

Parvenant à lui faire lâcher prise le sorcier décida de la punir, il ne la frappa pas car il jugeait inutile de maltraiter les animaux mais lui fit comprendre son comportement innaceptable en l'amenant dans la chambre et en fermant la clé. Puis revenant à sa collègue le Slave aperçut les zébrures rouges sur sa main et fila dans la salle de bain avant de revenir avec du désinfectant; se rasseyant près de Eslyne

-Je suis sincèrement désolé, vraiment...
-Fit-il, effectivement navré de voir sa chatte abîmer ainsi sa première invité- Elle est extrêmment jalouse mais Je vais lui faire entendre raison n'ayez crainte. Misha va bien devoir comprendre que l'on ne blesse pas les invités impunément ! [Russe]

Pour ne pas se montrer envahissant le Mangemort malgré lui montra le coton et le dsinfectant sans l'apposer sur la main de la jeune femme mais son geste éloquent lui proposait de le faire si cette dernière acceptait. Le sorcier se souvint aussi que tout avait commencé parce que Eslyne comme frappée par un détail avait brutalement écarté son doigt posé sur la page. Intrigué et songeant que cela avait peut-être un rapport avec le dossier le jeune homme lui en parla de sa voix redevenue douce et mélodieuse.

-Tout à l'heure vous m'avez paru surprise en lisant quelque chose que ma main cachait; S'agissait-il d'une surprise personnelle ou concernant le dossier . Si c'est le premier cas je ne vous poserait pas plus de questions mais sinon j'aimerais beaucoup savoir ce qui vous a fait réagir ainsi. Il me semble que je n'ai rien vu d'étrange, mais peut-être suis-je passé dessus sans le voir...[en Russe]

Finit-il songeur en se demandant intérieurement ce que c'était; car pour un tel sursaut le jeune homme se doutait qu'il y avait strangulot sous roche...Ce n'était pas un hasard et Sven était suffisamment intelligent pour le comprendre; mais assez respectueux aussi pour délaisser l'affaire s'il s'agissait de la vie privée de Eslyne; ce qui était probable car Sven n'avait rien vu de choquant sur le dossier...Après comme lui-même l'avait annoncé clairement: il avait pu se tromper, personne n'était à l'abri ! Toujours prêt à soigner sa collègue le Slave s'aperçut de l'heure; tardive par ailleurs...Combien de temps avaient-ils devisés ? Deux heures au moins sinon plus! Le jeune homme ne s'était pas du tout ennuyé contrairement à ses craintes du début. Il fallait avouer que la demoiselle avait du répondant et une grande intelligence. Bien que son attitude rebelle "effraie" un peu le Mangemort trop docile qu'il était cela plaisait aussi à Sven.

Il lui sourit d'un air toujours désolé de l'attitude de Misha avant de reprendre un air plus neutre bien que ses yeux ne demeurent pas aussi vides que d'habitude...Animés d'une lueur que la jeune femme avait su rallumer un peu malgré elle et malgré lui. Bien sûr le fait que cette "flamme" survive n'était pas du tout évident et on était loin du feu de joie mais tout de même! Sven peinait à retrouver son masque et pour l'instant ne le cherchait plus vraiment...Etrange! En tout bien tout honneur; sans arrières pensées aucune comme toujours à ce sujet le sorcier proposa un compromis à Eslyne.

-Nous avons parlé longtemps, je ne me suis pas aperçu du temps qui passait...Voudriez-vous accepter que je vous offre le dîner s'il vous plaît ? Nous pourrions ainsi nous pencher sur le dossier ou parler de ce que vous souhaitez. C'est aussi la moindre des choses que je puisse faire pour réparer la bêtise de Misha. [ toujours en Russe]


Cette fameuse petite lueur fragile indiquait à Eslyne qu'il était content de l'avoir là, à ses côtés et la considérait avec respect...Chose normalement inxprimable chez lui du coup personne ne savait ce qu'il pensait des autres ou d'eux-même! Sauf que la, la collègue de Sven pouvait le voir. Mais bien sûr la jeune femme pouvait refuser; Sven ne s'en offusquerait pas, après tout l'invité était le maître ! C'était une règle d'hospitalité très importante chez les "nobles". Même si l'on pouvait deviner aisément que le jeune homme n'avait invité Eslyne par pure convention il s'y tenait et s'apprêtait donc à essuyer un refus avec un sourire; comme un bon joueur.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne]   Rendez-vous...Professionel [Pv Eslyne] EmptyJeu 26 Juin - 10:37:43

HJ : Elle parle russe tout du long, seulement je suis trop faignasse pour le préciser.

Tandis que Sven jouait au yoyo entre le salon et les autres pièces, Eslyne se pencha sur les papiers éparses répandus sur le sofa. De ses mains agitées elle chercha précipitamment à retrouver le passage qu’elle était en train de lire avant d’être si abruptement interrompue par le coup de griffe de Misha. Les lignes se suivaient, inutiles et sans information autre que la qualification certaine et l’important savoir-faire qu’avait apporté le sieur Matvey Borisovitch à ce projet. Déontologiquement irréprochable, il cautionnait de son prestige l‘efficacité de cette potion et répandait la vertu de l‘altruisme au dessus de toute cette affaire. Il était évident qu’il était extérieur à toute organisation, qu’il ne faisait partie d’aucun groupe de recherche, qu’il s’était impliqué dans cette action de façon autonome, de son propre fait. Un électron libre apparu comme par magie entre les pages de ce dossier. Elle le connaissait, lui et sa réputation d’ermite inaccessible. Alors pourquoi ?

Sur les dernières pages du dossier figurait le portfolio de tous les membres ayant participés à ce projet, des organisateurs au plus simple laborantin. La galerie des portraits s’étendait sur trois pages, chaque cliché accompagné d’un petit texte précisant les fonctions et le rôle joué par le photographié. Une photo de groupe pour clore le tout, et sur le devant Rachmaninov avec un officiel du Ministère. Il n’avait rien d’un tueur, rien d’un fourbe, il était au contraire une sorte de Дед Мороз ventripotent, au nez tubéreux et à la barbe plus grise que blanche, le père noël bon enfant au milieu de ses lutins travailleurs. Pourquoi venir fourrer son gros nez dans ce dossier quand il faisait tellement d’effort pour se soustraire à la vie du monde, pour se cacher, et ce, depuis autant d‘années ?

Et par dessus tout, il n’y avait rien, rien qui pût lui indiquer où l’homme se trouvait actuellement. Lyn n’était pas malavisée au point de se dire qu’il lui suffirait de poser des questions pour obtenir des réponses : il y avait toujours ceux qui ne savaient pas, mais tout prêt à aider, et ceux, moins nombreux, qui savaient et mettaient ce qu’on appelait des bâtons dans les roues quand ils ne caillassaient pas la route qu’elle empruntait. Cette soudaine apparition ne lui était d’aucune utilité et n’avait eu pour propriété que de lui brouiller les esprits.

Mais peut-être pourrait-elle agir autrement. Ne pourrait-elle pas demander un entretien "dans le cadre de ses fonctions" ? Il ne lui faudrait qu’un mandat et son père adoptif n’était-il pas habilité à lui en conférer un ? Il la croirait sans poser de question si elle lui affirmait qu’il ne s’agissait pour elle que de confirmer l’état légal de tous les éléments en jeu. Notamment de la mixture, n’était-ce pas logique de vouloir rencontrer un des brillants éléments de ce miracle afin de déterminer comment avait eu lieu l‘éclosion d‘un tel remède ? Peut-être lui faudrait-il s’encombrer d’un expert de ces choses, passer devant plusieurs fantoches avant d’arriver à Matvey Rachmaninov, mais la possibilité de l’approcher demeurait. Chose qu’elle ne pourrait accomplir par elle-même dans un premier temps. Il faudrait au moins deux Eslyne, une d’apparence pour le déloger de la terre interdite de Russie, ou pour recueillir assez d’informations sur sa localisation, et la vraie si la possibilité de le rencontrer ailleurs lui était offerte, afin de prendre les mesures qui s‘imposaient. Quant à l’expert qui devrait assurément accompagner son sosie, il lui faudrait se procurer quelques cheveux ou les rognures d‘ongles d‘un de ces imbéciles malpropres pour fabriquer une double dose de polynectar. Tout ceci nécessitait de la discrétion.


*Oui, c'est ce qu'il faut faire !*

Le seul à pouvoir interférer dans ses recherches se trouvait être…

-Je suis sincèrement désolé, vraiment...

Sven. La sorcière tressauta légèrement en attendant la voix de son collègue plus proche qu’elle ne s’y serait attendue. Son regard un peu fébrile passa du petit flacon dans les mains du jeune homme à son visage en proie à la contrition et un bref rire nerveux, un rien acide, franchit ses lèvres. Sans cesser de le regarder, Eslyne entreprit de reclasser méthodiquement les feuilles désordonnées par son agitation, les réflexions quant à la marche à suivre défilant à l’intérieur de son cerveau fiévreux. Son cœur et son rythme cardiaque s’étaient apaisés, même s’il subsistait encore la mémoire de son émoi à chacun des battements de son palpitant ou de ses expirations. Les remous de son brusque affolement agaçaient encore ses muscles, se répandaient dans les fibres de son organe respiratoire et semblaient parcourir ses membres ainsi qu’une centaine de petites décharges électrique indolores. Ou d’une colonie de fourmis.

-Oh Sven Sergueievitch, je ne suis pas exsangue. Si cela vous tracasse tant, faites en une chapka, une descente de lit, un gant de toilette, que sais-je, mais ce n’est tout de même pas une action criminelle. , décréta la jeune femme en parlant de la chatte possessive. Merci de votre sollicitude, toutefois.

Pour ne pas paraître plus impolie que de raison, la demoiselle s’empara du coton et de la lotion qu’elle versa en abondance, d’un geste non maîtrisé, trop brusque et rigide sur le textile doux et blanc. Il y avait ceux qui ne supportaient pas qu’on lise derrière leur épaule, et bien, Eslyne, elle, elle ne supportait pas d’être touchée quand son esprit s’échauffait ainsi. A fleur de peau, ces sens exacerbés la brûlaient et le moindre contact avait la propriété de l’énerver souverainement. Elle aurait pu jouer des griffes à l’instar de Misha pour peu qu‘il ait insisté sur la mauvaise écorchure.

Alors qu’elle tamponnait les griffures sur sa main, elle chercha un moyen efficace de s’assurer la tranquillité de sa future entreprise. Comment réagirait cet être en face d’elle, en tout point irréprochable, s’il se rendait compte qu’elle entamait des démarches n’ayant pas lieu d’être ? Mais comment le saurait-il si personne n’allait le lui dire ? Personne n’en saurait rien. Ce n’était tout de même pas un complot visant à faire rentrer clandestinement une armada de Mangemorts et Détraqueurs au Ministère. Il ne s’agissait que d’une toute petite entorse au système, cet ordre établi auquel personne ne croyait sauf quelques idéalistes. Et il avait fallu qu’elle tombe en collaboration avec un de cette clique rarissime. Jusqu’à quel point était-il juste ? Et sa justesse s’entachait t-elle du respect des lois ou bien allait-elle plus aux valeurs humaines ? Et voilà qu’à présent il lui demandait des explications.

Eslyne coula un regard suspicieux à Sven. Essayait-il de lui faire cracher le morceau par la douceur. Tellement pur et compréhensif qu’elle n’aurait pas d’autre envie que de tout lui révéler, de ses plus noirs secrets à la couleur de sa petite culotte. Bien sûr, elle le croyait trop bienveillant pour ce genre de pensée. Malgré cela, il y avait cette part de prudence en elle qui lui disait de ne pas croire bêtement et prendre pour Gallions comptant ce qu’elle avait sous les yeux. Il y avait bien des livres à la reliure impeccable qui renfermaient pourtant des lignes de roman de gare, dissimulées derrière le cachet de l‘apparence, on se persuadait même de leur qualité. Et le jeune monsieur Molovich ?


-Oui. Votre première hypothèse est la bonne. Il s’agit d’une personne que je croyais…perdue corps et bien.

Un demi mensonge qui valait ce qu’il valait. Pourquoi l‘aurait-elle mis au parfum quand tout était destiné à se dérouler de façon aussi feutrée que possible. Il valait mieux se taire sur ces choses. Car elle ne savait pas encore exactement comment tout ceci se terminerait.

-Cela ne remet pas en cause le respect des procédures énoncées dans ce dossier ni l’efficacité de ce prétendu remède. Sans lien avec toute notre affaire et donc sans importance dans le fond.

Ses inquiétudes étaient infantiles. Comme la petite fille certaine que sa mère sait pertinemment qu’elle n’a pas mangé son gruau et qu’elle l’a offert au chien de la maison. On leur avait dit de s’occuper de la véracité du dossier. Point. Il n’allait certainement pas faire des heures supplémentaires à s‘intéresser à tous les membres pris en photo et aller les démarcher à la façon d‘un grand reporter, non ? Il lui faudrait simplement faire preuve de sang froid. Ce serait une première. Jamais elle n’avait traité ce genre de problème, s’en remettant à son grand-père pour tout organiser. Son grand-père, il fallait l’informer, il aurait sans doute d’autres idées !

Une certaine effervescence planait autour d’elle. La seule chose dont elle avait envie, c’était de s’activer à son plan. Mais Sven en avait décidé autrement. Surprise, prise de court, Eslyne se troubla légèrement


-Oh…Eh bien, je…

La jeune femme soupira devant cette offre partant certainement d’un bon sentiment, mais tombant comme un cheveu sur la soupe. De plus, elle aurait pu apprécier cette invitation qui lui aurait épargner une soirée assommante chez elle. Elle claqua ses mains l’une contre l’autre, ses bagues s’entrechoquant entre elles et elle amorça un mouvement pour se lever du divan. A vrai dire, elle n’était plus dans les bonnes dispositions du départ, voilà tout, et son naturel acerbe aurait pu facilement venir à bout de sa maîtrise à cause du bouillonnement intellectuel qui était le sien en cet instant.

-Je suis désolée Sven, je dois décliner. Une autre fois sans doute.

Elle fit quelques pas à l’intérieur de l’appartement et se retourna pour le regarder dans ses yeux vairons, les mains croisées dans le dos.

-Je me rends compte que nous n’avons pas avancé autant qu’il l’aurait fallu sur ce dossier. S’il vous est possible de m’en faire parvenir un duplicata, je vous en serai reconnaissante.

Comment aurait-elle pu soutenir une conversation sur ce maudit dossier, ou sur une futilité quelconque quand toutes les pensées qui gravitaient dans son crâne n’étaient tournées que vers elle et son problème. Gratter le masque de civilité de Sven ne l’intéressait plus. Il pouvait bien être un sérial-killer à ses heures, elle lui donnait l’absolution et tout ce qu’il voulait pourvu qu’elle puisse s’atteler à sa tâche au plus vite.

-Ne croyez pas qu’il s’agit de vous. Bonne soirée, mon cher. , le salua-t-elle en lui tendant la main avant de disparaître par la porte et de transplaner un peu plus loin dans les escaliers.


HJ : J’ai pris le parti qu’il ne restait pas sur le canapé comme un pauvre petit garçon abandonné. :sifle:
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