[Au fait je ne sais toujours pas pourquoi Michel, mais par pitié, stop !!!]

C'était encore une de ces fins de journée qui rendait Stanislas morose. Surtout en cette période, l'année avait commencée depuis peu et son domaine lui manquait déjà. Les tours de la propriété en chevauchant Velkan ou même encore ces récents duels d'escrime avec la jeune fille des Mountbackley du domaine voisin, Sally-Beth.

C'est ainsi que s'annonçait sa seconde année, longue. Ignorant pourquoi, certaines personnes de sa maison semblaient en vouloir au jeune noble, mais ce serait mentir que de dire que ces faits constellaient son ciel de nuages. Il était en deuxième année maintenant et Stan refusait de s'ennuyer avec des imbéciles. C'est pourquoi il était passé maître dans l'art d'ignorer les gens. Il n'appliquait bien sûr cette technique pas à n'importe qui, seule celles méritant son dédain y avait droit. Le Serpentard ne voulait pas que l'on s'imagine qu'il se prenait pour quelqu'un de supérieur, mais il vrai, on lui en avait déjà fait la remarque, sa façon de parler restait très différente des autres.

C'est en ruminant ces pensées que le noir et vert se retrouva dans les couloirs, déambulant telle une âme en peine ne sachant pas réellement que faire.

*Pffff... Mince ! Il me faut réviser ces sortilèges pour demain.*

Alors le jeune serpent se dirigea vers la bibliothèque, désireux d'approfondir son savoir. Toujours absorbé à ses pensées, il ne fit en premier lieu aucunement attention aux éclats de voix lui parvenant. Mais la distance le séparant de la bibliothèque se rétrécissant proportionnellement à l'augmentation du volume des exclamations il ne put que s'en rendre compte et finit par ralentir son pas.

C'est au détour du couloir donnant sur la bibliothèque qu'il pût enfin percevoir les responsables de ces cris. Il s'agissait de deux filles, l'une de sa propre maison, mais la seconde était de Gryffondor. La première il l'avait déjà vu, elle devait être en troisième année. Ces seuls rapports avec elle s'était déroulés en cours de potion, il lui avait dépanné de l'encre, mais par la suite un garçon, dont le nom lui échappait, avait raté sa potion et sa charmante voisine s'était retrouvés couverts d'une potion aux effets non désirés. L'intervention du professeur Rogue avait effacé les effets de la potion, mais il n'avait point eu l'occasion de discuter à nouveau avec la jeune fille.

Stan ne fut point étonné de voir que les deux damoiselles se battent, mais sa surprise fut totale en apercevant une queue touffu dans le dos de la jeune serpent. Choqué quant au fait que l'on attaque impunément une jeune fille de sa classe, il dégaina sa baguette, la pointa sur la rouge et or et s'exclama :

- Expelliarmus !

Ceci étant fait il se tint le plus droit possible, profitant de sa grande taille pour son âge et, menaçant toujours de sa baguette sa cible, il s'exprima posément :

- Je ne puis tolérer que l'on s'en prenne ainsi à une élève appartenant à la même maison que la mienne. Je vous serez donc grée de vous éclipser avant que je ne prévienne le professeur Rogue. Je pense qu'il se ferait un régal de descendre un Gryffondor. Qu'en pensez-vous ?

Ô rage, ô désespoir, ô Gryffondor ennemi ! Voilà que notre jeune demoiselle toute faite de délicatesse s'était jetée comme une tirgresse enragée sur la lionne qui s'en était presque retrouvée sur les fesses. Occupée à lui tordre le cou, notre jolie Serpentard aux traits tirés d'hystérie, euh, de colère, s'en prenait sans aucune retenue à l'autre qui tentait tant bien que mal de la viser avec sa baguette. Un sort passa d'ailleurs au raz du visage de Liliana, qui se dégagea, tout échevelée, pour faire face à la Gryffondor dans un duel digne de deux apprentis sorciers plutôt que catcheurs.
Ses grands yeux étincelants comme des flammes d'un bleu glacé, elle s'était mise en posture de côté, en même temps que l'autre remettait à peu près correctement sa robe d'école qui commençait à se barrer en dévoilant son chemisier.

« Mais t'es vraiment folle, Vanloock ! »

« T'étais pas encore au courant ? Mais peut-être que si je te fait pousser une fourrure complète ça calmera un petit temps les esprits, non ? »

Et de ni une, ni deux, elle leva sa baguette tandis que l'autre s'apprêtait à parer, un éclair de crainte pour son minois passant sur ses traits. Mais quelque chose retint Liliana dans son geste. Avant même qu'elle ait put prononcer le moindre sort, la baguette de son adversaire s'était envolée dans les airs sans qu'elle n'ait rien fait pour. Intriguées, les deux jeunes filles regardèrent la baguette attérir à quelques mètres, et tandis que toute envie de combattre face à une Gryffondor désarmée - et pas par son fait - s'estompait en la vipère, l'autre courait récupérer sa baguette en se heurtant aux élèves qui s'étaient arrêtés derrière elle pour faire face au spectacle.
Et là, parmis les bruits de couloirs, une voix claire et haute résonna...

« Je ne puis tolérer que l'on s'en prenne ainsi à une élève appartenant à la même maison que la mienne. Je vous serez donc grée de vous éclipser avant que je ne prévienne le professeur Rogue. Je pense qu'il se ferait un régal de descendre un Gryffondor. Qu'en pensez-vous ? »

Et le silence tomba, tandis que tous les regards se tournaient sur l'auteur de ces paroles. La Gryffondor pouffa en premier, mais Lily se contenta de lui adresser un regard sanguinaire. Non, pas à la Gryffondor, mais bien à celui qu'elle avait reconnu comme étant Gatween, qui se la jouait apparemment "héros de ses dames", à présent.

* Depuis QUAND on se mêle de mes affaires ?! *

Et en plus, c'était lui, celui à cause de qui elle s'était retrouvée le visage pleins de furoncles qui osait prendre sa défense ! Comme si elle, Liliana Vanloock, avait besoin d'être défendu par un type comme lui, un deuxième année qui plus est ! Non mais quel toupet il avait, celui-là !
Machinalement, Liliana avait tourné sa baguette en direction du poitrail du garçon, qu'elle jaugeait d'un oeil mi en colère, mi méprisant.

« Non mais, comment oses-tu interrompre un duel ? Tu crois que j'avais besoin de ton aide ? Tu m'as bien regardé ? En plus, à cause de toi, bougre de gnome, un chaudron m'a explosé au visage ! »

Heureusement, la Gryffondor en avait profité pour s'éclipser, car Liliana n'avait aucun doute quant au fait qu'elle se serait volontier moqué d'elle si elle avait connu cette information. Non mais ! Si lui on avait pas vu la différence quand il s'était retrouvé la tête plein de furoncles, elle s'en était retrouvée totalement défigurée, et brûlée qui plus est ! Et pour ajouter à son casier judiciaire, il venait de l'empêcher de mettre à mort une Gryffondor, à croire que c'était dans la manie des Serpentard de deuxième année d'empêcher les règlements de comptes ! Ah, quelle génération détestable, je vous jure !

« Peuh, en plus d'où tu sors pour parler comme ça ? "Je ne puis tolérer patati patata...." Moi je ne puis tolérer qu'on me retire l'honneur de montrer ce que je vaux en duel, surtout quand on m'a affublé de ça ! »

D'un mouvement évocateur de hanche suivit d'un geste de la main, elle désigna sa queue de fouine qui s'élevait au dessus de sa jupe. Non mais !

Stanislas ne s'attendait nullement à des remerciements de la part de la Serpentard, son acte dénué d'intérêt était plutôt issue d'un héritage ainsi que d'une longue éducation chevaleresque. Malgré qu'il fut surpris par le fait que la jeune fille pointa sa baguette dans sa direction, il n'en rangea pas moins la sienne, se refusant de menacer la gentes damoiselle.

Sa surprise augmenta légèrement en intensité lorsque celle-ci l'apostropha verbalement.

*Hum... Une prétentieuse.*

Alors qu'il resta de marbre devant les assauts verbeux de la noir et vert, il fut fortement surpris de l'accusation de celle-ci. C'est pourquoi, gardant son calme il s'exprima clairement :

- Je vous prie de m'excuser pour mon intervention que vous semblez juger inopportune mademoiselle. Je ne cherchais nullement à vous nuire, mais apercevant une Gryffondor s'en prenant à vous-même, mon sang n'a fait qu'un tour. Et je dois admettre que malgré l'appendice que votre adversaire semble vous avoir infligé, je suis sûr qu'il s'agissait d'une attaque en traître d'ailleurs, vous sembliez avoir le dessus sur votre adversaire.

Réfléchissant à ses paroles, le jeune noble jugea qu'il se devait d'éclaircir un point.

- Et si je puis me permettre de vous importuner encore un instant, je me dois de vous rappeler qu'en cours de potion il ne s'agissait nullement de mon chaudron qui a explosé, mais celui d'un autre Serpentard, dont, je l'avoue, son nom m'échappe.

Peu après la jeune fille le critiqua sur sa manière de s'exprimer, ce à quoi le serpent n'en fit pas un malheur, habitué qu'il était depuis plus d'un an à Poudlard.

- Vous m'en voyez désolée si mon langage blesse vos oreilles, mais je viens d'un milieu où mes manières seraient aussi naturelles que les vôtres en ce lieu. Pourtant, je ne vous juge aucunement sur vos manières.

Reprenant sa respiration Stan ajouta :

- De plus vous m'accusez d'avoir gâché votre duel. Mais tout ce à quoi j'ai pu assister consisté en fait plutôt en un règlement de compte dans un couloir sinistre et quasiment vide. Si je puis me permettre de vous conseiller en matière de duel, je vous inciterai alors de provoquer votre rivale en un terrain plus aéré, si vous désirez retirer de l'honneur d'un quelconque duel, vous vous devez d'avoir un public pour en rependre les faits.

Une personne normalement constituée, c'est-à-dire ayant eu ouïe de la réputation enflammée de la Vert et Argent, se serait contenté de capituler devant son grondement de chat en colère, grondement qui ne cessa que lorsqu'elle eut finit de lui sortir toutes les insanités qui lui sortait par la tête. Mais les Serpentard, aussi jeunes étaient-ils, avaient des réactions des plus inattendues, dans quelques circonstances que se soit. Gatween n'échappait pas à la règle.
"Je vous prie de m'excuser pour mon intervention que vous semblez juger inopportune..."
Et c'était donc repartit.
"...Je ne cherchais nullement à vous nuire, mais apercevant..."
Mais qu'est-ce qu'il racontait, en plus ? Depuis quand les Serpentard avaient le sens de l'entraide ? Depuis quand même, avaient-ils le "courage", enfin courage, n'allons pas trop vite en besogne, Gatween s'était contenté d'attaquer par derrière la Gryffondor alors qu'elle ne s'y attendait pas le moins du monde, s'abaissant ainsi à son niveau aux yeux de Liliana, puisqu'elle-même, la Gryffondor je parles, avait agit de même envers elle, et cette fois je parle de Liliana, oui donc ! le courage de prendre la défense de qui que se soit.
"...que malgré l'appendice..."
L'appendice. Quel mot débile, il ne méritait pas d'exister. C'était laid, désagréable à l'oreille, encore plus dans la bouche de celui à cause de qui elle avait été défiguré, celui qui semblait prendre plaisir à ennuyer les gens par sa simple voix, par le moindre de ses gestes, qui l'agaçait, oui il l'agaçait !
"...qu'il s'agissait d'une attaque en traître..."
Oui ! Stanislas lui était définitivement antipathique. Mais pourquoi diable le laissait-elle parler ? Immobile, elle le regardait fixement et si elle avait la posture d'une tigresse prête à attaquer, son regard s'était fait un peu plus terne, comme une personne étant allé trouver refuge au fin fond de son esprit, de ses pensées, bien loin de l'exaspérante réalité qui se déroulait comme une comédie surjouée devant elle.

Et d'un coup, le silence l'éveilla de ses conclusions à propos des sentiments que lui attirait Gatween. Oui le silence, c'était étonnant compte tenu du nombre incalculable de mots que ce type là semblait capable de placer pour dire quelque chose de si simple pourtant.
Soulagée, elle cligna des yeux et redressa les épaules, mais tout à coup, ce fut le drame. Oui, Stanislas venait de reprendre la parole et Liliana poussa un soupir qui avait quelque chose de désespéré.

« Tu m'énerves, fermes-là donc... »

Marmonna-t-elle faiblement, les dents serrées, tandis que l'autre parlait de ne pas la juger. De ne pas la juger ? De toute façon, qu'en avait-elle à faire de son jugement ? Si son argumentation lui avait tiré un peu d'estime elle y aurait peut-être attaché une vague importance, mais là...!
Nouveau silence, mais Liliana comprit cette fois que Gatween reprenait seulement son souffle, s'étant apparemment fixé de l'assomer à coup de grands mots.

« Eh maintenant ça suff.... »

Et non Liliana, une seconde de retard ! Gatween, sans pitié, reprit son discours arguant le fait que cette confrontation n'avait guère des allures de duel. Et qu'en savait-il lui d'abord, à ce propos ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui faire ?! Se serait-elle, elle, mêlé de ses affaires, de son duel si tenté qu'elle l'avait vu agir ainsi dans un "sinistre couloir" ? Oui, ok peut-être, mais ça aurait sûrement été pour voler la vedette à son rivale pour en ajouter une touche, parce que ce sale type avait manigancé en potions, indirectement contre elle ! Et la preuve était là, puisqu'à présent il la ridiculisait en l'empêchant de se défendre justement.
Mais que disait-il déjà ? Ah oui, qu'il fallait un public. Mais vraiment, il se prenait réellement pour un courtisan à Versailles, celui-là. Ca en devenait vraiment pathétique. La demoiselle poussa un nouveau soupir et leva sa baguette.

« Bloclang ! »

Et sans attendre de voir si son sort avait aboutit, ce qui d'ailleurs était fort probable, puisque l'imprudent avait rangé sa baguette comme s'il n'avait absolument rien à craindre de la vipère, elle eu un sourire faussement plein de compassion avant d'expliquer.

« Tu sais que je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi exaspérant que toi ? Même Isaac ne t'arrives pas à la cheville, j'en suis presque troublée. Mais sans rire, tu te crois où ? L'Honneur, premièrement, ça n'est pas la course à la célébrité comme tu sembles le penser en me parlant de spectateurs, qui d'ailleurs sont prompts à exagérer les détails d'une histoire dont ils sont les témoins. A ce propos, je me fiche bien du fait que tu me juges ou pas, comme tu disais il y a un quart d'heure, avant de reprendre ton discours assomant de bêtise. Vas-donc revoir tes principes avant de tenter de m'enseigner quoi que se soit, où je vais te faire regretter la minute où tu m'as abordé, suis-je bien claire ? »

Elle attendait sa réponse, puis soudain, éclata d'un rire perçant et moqueur.

« C'est vrai, j'oubliais, tu ne peux plus rien dire. Mais ça n'est pas plus mal ainsi. Une chose aussi, la prochaine fois que tu t'amuses à comploter contre tes amis de deuxième année, tu n'as pas interêt à me faire participer comme la dernière fois, ou la louche que j'ai lancé à Deniel ça sera sur toi que je la lancerais ! Et à mon avis, Backhand n'ira pas te protéger comme il l'a fait pour son ami, d'après ce que j'en ai entendu. »

Elle eut une petite pause, avant de constater dans un murmure :

« Je me demande même si qui que se soit bougerait le petit doigt pour un type aussi déphasé que toi d'ailleurs.... »

Le pauvre, quand même. Il ne devait pas avoir d'amis, c'était peut-être pour cela après tout, qu'il s'en était prit à Isaac ? Enfin, prise d'un élan de compassion passager devant le muet d'un moment, elle releva sa baguette et lâcha un « Finite Incantatem » du bout des lèvres.

« Et maintenant soit un bon Serpentard et cours te réfugier dans les cachots, avec Rogue que tu sembles tellement chérir. »

Le jeune noble était tout occupé à s'expliquer sur sa propre notion des duels quand, le prenant au dépourvu, la jeune fille lui lança un sortilège d'entrave orale. Il eut beau essayer d'esquiver le coup, mais la magie n'est pas l'escrime, c'est pourquoi, le coup le touchant à l'épaule, il se retrouva incapable de parler. D'abord surpris il se tourna ensuite vers la vipère.

*Mais qu'est-ce qu...*

La jeune fille le regardait alors, un semblant de sourire aux lèvres avant de s'exprimer à son tour. Profitant de l'occasion que lui offrait la Serpentard de l'écouter attentivement, le jeune renard croisa ses bras et la regarda droit dans les yeux lui offrant toute l'attention qu'il pouvait.

*Se pourrait-il qu'enfin...*

La vert et argent se défoula de toute sa colère sur le jeune anglais et lui expliqua qu'elle n'était absolument pas d'accord avec son avis sur l'honneur, les duels et tout ce qui pouvait s'en rapprocher apparemment. Et ce n'est sans compter qu'elle lui décerna le prix de l'être le plus "exaspérant" de Poudlard, ce qui valut d'éclairer le visage de Stanislas d'un tout nouveau sourire, un qu'il n'avait jamais encore affiché au château, un sourire de pure joie.

*Il aura fallu deux années...*

La jeune fille enchaîna sur un de ses "complots" contre un de ses "amis", dont elle aurait été la victime, le menaçant de s'en prendre à lui au lieu de Deniel la prochaine fois.

*Deniel ?... Ah oui je vois, Isaac.*

Sur quoi elle enchaîna sans quasiment reprendre son souffle que Backhand ne viendrait pas à son secours contrairement à l'autre.

*Pourquoi j'aurais besoin de l'aide d'un dresseur de singe ?*

Après une courte pause, elle reprit en s'exclamant qu'elle pensait que personne ne viendrait à sa rescousse.

*Déphasé... un bien joli mot !*

Ayant fini son discours elle le désenchanta finalement et d'un ton méprisant lui conseilla de retourner dans les jupes du professeur de potions.

Laissant un instant de suspens avant de s'exclamer à son tour, Stan s'éclaircit la gorge et affichant un sourire déclara :

- Pour commencer je te dis merci de ne pas m'avoir laissé dans un tel état. Et je dois aussi ajouter que tu es la première personne de cette école digne d'intérêt. Cela fait presque deux années maintenant que je joue le rôle du nobliau insupportable de manière et pas un ne m'a jamais rien dit.

Baissant les yeux un instant sur ses pieds pour finalement revenir aux prunelles de la jeune fille il continua :

- J'ai commencé à jouer ce rôle avec l'espoir de tomber rapidement sur quelqu'un dans ton genre. Je déteste les gens faibles, sans caractères. Ce n'est manifestement pas ton cas à ce que je vois...

S'abîmant dans la contemplation de ses chaussures, le roux et noir se rendit compte qu'il avait du mal à fixer son agresseur dans les yeux, puis se rappelant soudain d'un détail qui l'avait choqué dans le discours de la serpent il ajouta :

- Par contre, il y a quelque chose que tu as dit précédemment que je ne comprends pas, que voulais tu dire par "la prochaine fois que tu t'amuses à comploter contre tes amis de deuxième année". Je dois avouer que ça m'échappe...

Il ne comprenait pas où elle désirait en venir, premièrement, comploter n'était pas son style et deuxièmement il n'avait pas d'amis en deuxième année, des connaissances au mieux.

Jetant un oeil sur sa baguette dans la poche interne de sa cape il afficha une mine renfrognée.

- Tu avais raison pour ce qui est de mon attaque envers la Gryffondor, j'étais tellement absorbé dans mon rôle de "chevalier" que j'ai mal agi. Si je peux me faire pardonné de n'importe quelle manière, dis le moi.

Le hasard.
Le hasard fait bien les choses, dit-on, mais le hasard est-il vraiment un fait avéré, ou n'est-il pas tout simplement le Destin des sceptiques ? Toujours est-il qu'il n'est pas de hasard qui ne trouble pas, et en cet instant, cet instant précis ! Voyez-vous, très précis, Liliana et sa joueuse ! (attention, pas n'importe qui) étaient troublées par la scène qui se déroulait en cet instant, donc, comme je le disais, précis ! Oui, peut-être le temps est-il enfin venu pour Liliana de montrer au monde, à l'instar de Gatween, sa vrai nature. Oui ! Pour Michtween, ça ne changeait pas beaucoup. Mais Liliana...

Quelle opportunité s'offrait à elle ! Le hasard n'existait pas, c'était le Destin qui avait placé Stanislas sur son chemin, il ne pouvait en être autrement. Une ère nouvelle était venue, l'ère des Héros et des Légendes, des Méchants Pas beaux et des Michels ! Un temps de victoire, où les oiseaux chanteront toujours (cui-cui) et les sourires se dessineront sur les visages comme si aucun drame ne s'était déroulé, ici à Poudlard. Grâce aux Serpentard, grâce à Liliana. Car oui, en cet instant, Liliana avait fait son choix... Elle serait pour le Bien, elle sauverait le Monde...
Car quelle menace ne planait-il pas sur Poudlard et le Monde de la Sorcellerie ! A présent, elle en était certaine, si elle ne faisait rien maintenant, en 2012 il n'y aurait plus personne sur Terre hormis des Moldus et des Veracrasses pour témoigner de son Infâme Erreur.

Oui, en face d'elle, l'Ennemi de la terre, un futur Vous-Savez-Qui destructeur et sans pitié. Un fourbe, se donnant des allures innocentes dans le but de tromper et d'insupporter ! Un professionel de la Mascarade qui, si Liliana ne lui coupait pas tout de suite les ailes, finirait par ravager la réputation de son Blason. Les Mauvais et les Coeurs Impurs finissent par devenir des Mythes terrifiants, des Mythe traversant les frontières en faisant vibrer de dégoût et de crainte le peuple du Monde. Et ce Mythe là ne devait surtout pas s'étendre dans le monde, car Poudlard même deviendrait le Lieu Maudit, méprisé par ses pairs ! Non, elle ne pouvait pas laisser faire ça, Liliana aimait trop Poudlard pour cela...

Liliana secoua légèrement la tête, l'air de n'en pas en croire ses oreilles. Un léger soupir s'extirpa de ses lèvres, mais la jeune fille baissa sa baguette. Elle avait enfin comprit, elle était certaine de comprendre, à présent. Qu'importait si Gatween ne savait pas de quoi elle parlait, sûrement était-il en plus d'être profondément perturbé, amnésique.

*Il ne faut pas aller dans le sens des fous, je crois.*

A moins que se soit l'inverse. Oui, mais voilà, Liliana préfèrait que ça ne soit pas l'inverse, car elle voyait mal caresser Stanislas dans le sens du poil. Ce type faisait trop froid dans le dos.

« Je sais pas comment tu pourrais te faire pardonner... »

Marmonna Liliana, l'air décontenancé. Elle glissa une main dans ses cheveux et un faible sourire arqua ses lèvres fines et roses, presque avec timidité. Et elle baissa les yeux, l'air de réfléchir, de douter. Savait-elle même ce qu'elle voulait faire, quel avis allait-elle garder de ce Stanislas Gatween ? Et quand elle releva les yeux, ce fut une lueur étrange, semblable à une étincelle, qui passa dans ses yeux de saphir luisants.

« Je ne comprend pas vraiment pourquoi tu as fait ça... Mais... Finalement, je suis ravie d'avoir put t'aider à te défaire de ton masque. Après tout, on en a tous. »

Liliana jeta un regard autour d'elle. Le couloir était vide à présent, hormis les deux jeunes âmes qui mesuraient leur valeur, là, immobiles l'une en face de l'autre.

« Allez, je te pardonne pour la Gryffondor, après tout, cette queue est plutôt mignonne, pourquoi je voudrais l'enlever, hein ? »

Un petit rire s'échappa de sa gorge tandis que son visage était redevenu aussi sage et angélique qu'il n'était colérique et sanguinaire l'instant d'auparavant. Les échos de cet éclat fugace résonnaient encore dans le couloir quand elle sortit sa baguette et la pointa par dessus l'épaule de Gatween, droit sur une statuette représentant un troll barbu.

« Libero transitus ! »

Ronchonnante, la statue libéra un trou dans le mur du couloir. Ce trou en question, descendant en pente un peu raide, Liliana le connaissait bien, car c'était ce passage qu'elle empruntait pour aller de la bilbiothèque aux cachots, et vice versa. Un petit sourire aux lèvres, elle rangea sa baguette, sans un mot.
Puis, aussi soudainement qu'elle s'était calmée, Liliana fronça les sourcils et, les mains en avant d'elle, entra violemment en collusion sur Gatween pour le pousser droit dans le trou.

« Ah, finalement j'ai changé d'avis ! Je ne te pardonne pas ! Tu sais ce que tu peux faire pour te faire pardonner ? Va donc à Sainte Mangouste te faire greffer une cervelle ! Et ne t'en fais pas, la chute ne dure que deux cent mètres, j'ai compté ! »

Voilà ! Avec un peu de chance, Gatween mourrait dans sa glissade, et le monde serait sauvé ! Liliana était une héroïne. Se frottant les mains d'un air satisfait, elle ressortit sa baguette pour fermer d'un « Operio » le trou. La statuette ronchonnante reprit sa place, puis s'immobilisa tandis que, la démarche raide et la queue droite, Liliana partait vers l'infirmerie.