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 Première journée de travail (Terminé)
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyLun 7 Jan - 17:41:57

James émergea de l'une des cheminées réservées au transport, dans l'Atrium du Ministère de la Magie. Il était huit heures moins dix, et les employés n'affluaient pas encore ; dans quelques minutes, ce serait la ruée, et de ces cheminées surgiraient des dizaines de sorciers. La plus récente recrue du Minsitère avait décidé d'arriver en avance, songeant que pour une première journée de travail, il ne serait pas mauvais de se faire bien voir.
James était déjà venu au Ministère avec son père, au temps de sa scolarité à Poudlard ; il n'y avait plus remis les pieds et resta un instant immobile à observer l'Atrium. Dans son souvenir, l'endroit était plus haut, plus vaste, la fontaine plus somptueuse... Il faut dire que depuis, il avait vu bien des lieux splendides...
Un sorcier pressé sortit de la cheminée que James venait de quitter, et heurta légèrement le jeune homme en maugréant
:

-Dégagez, là...

Le jeune Kirkby s'écarta précipitamment et s'avança vers le milieu de l'Atrium. Il ne savait pas où aller, à présent. Son père lui avait déniché cet emploi au Ministère grâce à ses relations, mais James n'avait pas eu à se déplacer ou à solliciter qui que ce soit, si bien qu'il ignorait jusqu'au nom de son supérieur direct.
Desserrant légèrement sa cape, il fit quelques pas autour de la fontaine, et décida d'attendre l'arrivée de son frère aîné George, qui était employé au département de la Justice Magique. Lui saurait le guider... mais il prenait son petit déjeuner au moment où James, habillé de pied en cap, avait quitté la maison. Lent comme il était, il faudrait donc l'attendre un bon moment...
Le dernier des Kirkby se tourna vers les cheminées, d'où sortaient à présent des sorciers en grand nombre. Il reconnaîtrait forcément quelqu'un... Ce sorcier pressé, là-bas, par exemple ; James l'avait déjà rencontré, toujours sous la houlette de son père, mais il n'était plus très sûr de son nom. Il faudrait apprendre tout cela pour remplir convenablement sa fonction de coursier...
Absorbé dans son observation des nouveaux arrivants, le jeune employé ne se rendit pas compte que quelqu'un s'approchait de lui, venant de l'autre côté de la fontaine. Le spectacle de tous ces sorciers se hâtant vers leur travail était captivant, pour un nouvel employé de la prestigieuse institution...


Dernière édition par James Kirkby le Mer 20 Fév - 21:01:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyMar 15 Jan - 3:18:15

[HJ : Boudiou j‘arrivais pas à dormir o_O ]

-Ah mais je vous garantis que vous allez me le rendre ! , s’était écriée Absynthe pour la centième fois en tendant les bras vers son tapis volant qu’un commis du Ministère releva hors de sa portée.

-N’insistez pas miss ou nous serons obligés de faire appel à la cour de Justice Magique pour détention illicite de…

-C’est moi qui vais vous y traîner espèce de voleur ! Vous ne pouvez pas dépouiller les honnêtes gens de leur bien juste pour remplir votre cota à promotion, bande de givrés !!

-Attention miss, l’outrage à agent….

-Mais vous ne vous rendez pas compte de l’énormité de ce que vous me racontez ?! Un tapis volant: un artefact moldu !!!??? Alors sous prétexte que les moldus portent chaussures et vêtements nous devrions aller vêtus comme des Elfes de Maison ?! Rendez moi ça tout de suite ou je vous jure que vous le regretterez !!!

Absynthe s’était presque pendue au bras de l’homme pour tenter de récupérer son bien qu’il avait relevé encore plus haut en la repoussant d’une seule main. Avec le sourire en plus !

-Gnnf ! En France…

-Mais vous n’êtes pas en France miss, vous devriez vous mettre au clair avec les lois de notre sol pour vous éviter ce genre de désagrément à l’avenir. Estimez vous heureuse que nous ne faisons que vous dessaisir de ce bien sans contravention ni procès-verbal. Si vous tenez vraiment à poursuivre cette affaire adressez vous au directeur du service de détournement de l’artisanat moldu, niveau 2, département de la Justice Magique. Mais j’aime autant vous prévenir que vous n’êtes pas la seule à avoir des réclamations à faire. Passez une bonne journée.

Et toute la troupe de voleurs au service de l’Etat lui avait royalement tourné le dos avant de transplaner. D’ailleurs la matinée d’Absynthe n’avait consisté qu’en une succession de transplanage, ce qui, toute sorcière un tant soit peu soucieuse de son apparence le savait, était très mauvais pour la tenue des cheveux. Et en plus le transplanage abusif chargeait en électricité statique. A moins que ce ne soit l’état d’énervement et de révolte de la jeune femme qui l’ait ainsi saturée d’énergie ionique à ne plus savoir à qui ou à quoi la redistribuer.
Syn avait pris sa première décharge en décrochant le combiné de cette cabine ridicule perdue en plein cœur du Londres Moldu, avait malencontreusement quasi-foudroyé le gardien de l’entrée en lui tendant sa baguette à vérifier et s’était électrifiée elle-même en vérifiant que ses boucles d’oreilles étaient toujours bien en place.

Avant de se rendre au Ministère elle avait fait un saut jusqu’au château familial où elle conservait ses plus belles robes. Ou plutôt celles qui lui restaient de périodes plus heureuses…Quoiqu’il en soit elle avait trouvé le moyen de se vêtir comme une reine ce qui était l’essentiel. Ces sous-fifres allait comprendre à Qui ils avaient affaire !
Cependant…être confrontée à l’appauvrissement de sa famille lui avait rajouté un supplément de rage au cœur et un goût amer dans la bouche qui ne voulait pas partir. Depuis qu’elle passait le plus clair de son temps à Londres elle avait tendance à minimiser l‘urgence de leur situation…

La sorcière fronça les sourcils et serra les poings en regardant le parquet lambrissé qui lui renvoya son reflet rageur. Il fallait qu’elle récupère son tapis volant. Absolument. Ce n’était pas tant la carpette pourtant richement tissée qui l’intéressait, mais ce qu’il y avait roulé à l’intérieur. Un œuf de dragon. Un futur boutefeu chinois. Une marchandise illégale donc hors de prix. L’occultiste s’était donnée tellement de mal pour l’obtenir, de tractation douteuse en tractation houleuse, qu’il lui était intolérable de laisser des larbins du Ministère poser leur sale nez de Nifleur sur sa coquille ! Sans parler de son client qui serait extrêmement mécontent d’apprendre qu’elle n’était plus en possession de l’œuf, en plus d’être dans l’incapacité de rembourser ce qu’il lui avait avancé pour le marchandage.

Le cœur d’Absynthe manqua un battement avant de se mette à atteindre le rythme de cinq palpitations par seconde. Quelque chose lui disait que ce n’était plus seulement une affaire d’argent, mais une affaire de survie aussi. Elle souffla pour tenter d’évacuer la tension qui lui tordait les entrailles et menaçait de la rendre nauséeuse. Elle tourna la tête en tout sens, cherchant à se repérer dans le capharnaüm qui régnait dans l’Atrium. Des sorciers arrivaient de tous les côtés, se croisaient, se saluaient sans jamais sembler vouloir s’arrêter. Tous sauf un. Un jeune homme aux cheveux noirs lui tournait le dos. Et cerise sur le gâteau c’était un uniforme du Ministère qu’il avait sur ce dos ! Arrivant à la conclusion que s’il ne s’agitait pas comme tous les autres c’était que sa fonction n’était *pas* de s’agiter mais *d’aider* à s’agiter, la jeune femme s’élança vers lui comme si elle craignait de le voir se volatiliser par une des cheminées sur les côtés.


-Hey, pssst, mon garçon ! Il faut absolument que je trouve le service de détournement de l’artisanat moldu dans les plus brefs délais !

Pour ponctuer l’urgence contenue dans son ton elle lui posa une main pressante sur le bras, prête à le pousser dans la direction qu’il lui indiquerait. Eh oui c’est qu’en plus mademoiselle voulait être accompagnée. Chaque secondes comptaient et ce n’était pas le moment de se perdre sur une indication du type "vaseuse".
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyMar 15 Jan - 17:13:22

L'afflux de sorciers se poursuivait, sous les yeux intéressés de James qui repérait parfois, dans la foule, une tête connue. Tiens, lui, il est ami avec Père, j'aurais pu lui demander... Lui aussi est un ami de Père... et elle aussi... Le père de James avait tant d'amis qu'il aurait été facile de se faire connaître de l'un d'eux, et de lui demander des renseignements. C'est d'ailleurs ce que le nouveau coursier décida de faire ; le prochain qu'il connaissait, il allait le voir. Sinon, il en avait pour un bon moment... Personne n'allait venir le voir et lui proposer spontanément de l'aide. Tous étaient trop pressés, et un bon nombre d'arrivants marchaient tout en lisant des parchemins ou la Gazette du Sorcier... personne ne prêtait attention au jeune homme brun immobile près de la fontaine.
Personne?... c'est parler un peu vite, hélas... Une femme avait repéré James, et elle fonçait droit vers lui. Et bien sûr, ce n'était pas pour aider le jeune homme à se retrouver dans cet antre de perdition, mais pour lui demander un renseignement... Mauvaise idée. Et comme les mauvaises idées étaient sans doute son domaine, elle s'agrippa au bras du jeune Kirkby en lui parlant comme à un gamin
.

*Que me veut cette hystérique ?* se demanda James en se retournant vivement, pour se trouver face à une femme visiblement excédée.

C'est vrai, quel besoin avait-elle d'aller s'accrocher à lui, alors qu'il y avait des dizaines d'autres hommes dans cet Atrium ? On ne lui avait donc jamais appris qu'il est très malpoli de se jeter ainsi sur les gens ? James allait répliquer de façon fort peu galante, lorsqu'il se rappela soudain qu'il était désormais un employé du Ministère, et qu'il était un peu censé apporter son aide aux visiteurs. Il baissa légèrement les yeux et aperçut, sur sa poitrine, les lettres MdlM brodées au fil doré... Bon, c'était donc ça. La jeune femme avait foncé droit sur le premier uniforme qu'elle avait vu, et elle n'en voulait pas à James personnellement.
Il n'en demeurait pas moins qu'elle était mal tombée. Pour sa pression du bras, tout d'abord. D'un geste sec, le jeune homme se dégagea- il n'aimait pas ce genre de contacts physiques, et ne les tolérait que s'il en avait eu l'initiative. Pour son renseignement, ensuite. Déjà, elle avait parlé si vite que James avait eu du mal à comprendre ce qu'elle voulait. Ensuite, le "mon garçon" n'était pas de son goût, et cela suffisait à mal le disposer envers cette femme. D'une voix traînante propre à exaspérer son interlocutrice, le jeune homme répondit
:

- Je n'en sais absolument rien, madame.

Elle s'était adressée à lui comme à un adolescent endormi, voilà le résultat. Elle allait sans doute mal le prendre, s'exclamer qu'il n'était qu'un incompétent, qu'on devrait le renvoyer, lui coller une amende, lui couper la tête- mais peu importait. James n'avait officiellement commencé son travail que dix minutes auparavant, on ne pouvait pas exiger de lui qu'il connût par coeur tout le Ministère... Et s'il avait déjà rendu visite une fois à son frère au Département de la Justice magique, il n'avait en revanche jamais mis les pieds au service de l'artisanat moldu. Que diable serait-il allé y faire ? Le jeune sorcier n'aimait pas assez la misère intellectuelle pour vouloir en savoir plus sur les Moldus...
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyMer 16 Jan - 6:19:18

-Q-quoi ?! Comment ça "je n'en sais absolument rien, madame "?!

Les doigts d’Absynthe se crispèrent machinalement dans le vide, comme s’ils serraient toujours la manche qui les avaient quitté, avant de lisser un plis sur la poitrine du jeune homme. Mais non elle n’avait pas rêvé et sa vue ne lui faisait pas défaut ! Qu’est-ce qu’il était entrain de lui chanter l’ahuri ?! C’était inscrit là sur le tissu, sans que le moindre doute ne fut possible ! MdlT: Ministère de la Magie ! Il était badgé comme un poulet fermier, propriété assertée du Ministère !

La jeune femme se recula d’un pas en sentant sa main trembler nerveusement. Elle savait bien qu’elle genre d’envie ce tressaillement révélait. C’était le signe avant coureur de la gifle, du visage lacéré et du sang sur cette figure impassible qui apaiserait la fleur de hargne éclose en elle. Pour plus de sûreté elle croisa les bras ne se faisant absolument pas confiance dans ce cas précis. Et ce n’était justement pas le moment de faire une esclandre parce qu’un employé du Ministère n’était pas capable de lui répondre sur ledit Ministère. Comme toute institution ils devaient tenir à leurs possessions. Et l’excuse du salaire usurpé en moins sur leur trésorerie ne serait certainement pas une *bonne* excuse. Mais tout de même…


*Tu dois avoir la peau douce mon mignon….Une peau à se faire les griffes dessus.*

Non, non, non ce n’était pas le bon chemin de pensée à emprunter ! Après tout il ne savait pas, il ne savait pas…C’était bien une preuve que les recruteurs du Ministère Anglais portaient tous une déclinaison du nom "Idiot Absolu", ratifiaient des lois bancales et recrutaient des ineptes.
Syn fixait le visage du jeune homme avec intensité. Dans ses yeux bleus s’était sa propre fin qu’elle voyait. Sa propre fin si elle ne trouvait pas très vite le département en question. Et le fait de voir sa mort se profiler dans le regard du jeune homme ne lui donnait vraiment pas envie de lui sauter au cou pour le remercier de ne pas l’avoir aidé. Il n’allait pas tarder à devenir le responsable du désastre dans lequel elle se retrouvait plongée, mais avant ça un dernier essai. Et oui, elle en tenait un sous la main autant le pressé jusqu’au bout. Sinon il lui faudrait sauter d’homme en homme, telle une tique, pour recueillir des informations qui semblaient tellement vaines et insignifiantes et pourtant elles se montreraient vitales pour elle.


-Et on vous paye à rester planté là comme un cep parce que…? Non en fait ne répondez pas je suis sûre qu’il y a une justification légale de vingt pages et je n’ai pas le temps pour ces joyeusetés ! Le département de la Justice Magique vous devriez pouvoir au moins visualiser son emplacement général, non ? Dîtes moi juste comment m’y rendre ou si vous ne savez pas ça non plus, dîtes moi à qui je dois m’adresser pour avoir une réponse et je vous laisse à votre… suractivité.

Un adjectif qui lui allait comme un gant. Littéralement pendue aux lèvres du jeune homme elle était aussi tendue qu’un élastique sur le point de craquer. Mais elle ne devait pas craquer. Pas ici, pas maintenant. Le désagréable de sa situation rencontra d’anciens souvenirs dont elle se serait bien passée. Une voix masculine lui répéta des mots à l‘oreille. "N‘élève pas la voix, cela ne se fait pas. Garde ton calme, peu importe ce que tu as envie de dire, les jeunes filles sont patientes et gracieuses. Modères ton tempérament, c’est-ce qu’on attend de toi. Pas tes opinions. Si tu ne t’en sens pas capable, ne dis rien."

*Les jeunes filles, les jeunes filles…Même quand elles vont crever ?*

La mâchoire de Syn se contracta. A ça son père n’aurait jamais eu de réponse. Ou plutôt si : Garder la tête froide et la raison affûtée. Un point sur deux.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyMer 16 Jan - 17:00:21

L'hystérie dans toute sa splendeur, songea James non sans une certaine commisération pour la gent féminine, si sujette à ce pénible défaut. Elles ne peuvent donc jamais s'arrêter de piailler, de piaffer, et essayer de s'exprimer normalement ? c'est invraisemblable, ce besoin de partir dans les aigus... et arrêter de le tripoter aussi... Voilà qu'elle se mettait à lisser un pli de la robe flambant neuve du nouveau coursier, sur sa poitrine... non mais quel sans-gêne ! On ne lui avait donc jamais appris à réfréner ses ardeurs ?... Le jeune sorcier lui lança un regard courroucé, mais il n'eut pas à reculer, car elle ôta sa main et croisa les bras, cherchant visiblement à se maîtriser.
De son côté, James devait faire un effort pour ne pas passer un savon à cette charmante personne... Dans sa poche, sa main se crispait sur sa baguette magique- jamais une femme (ni personne, d'ailleurs) ne lui avait parlé sur ce ton, et l'envie ne lui manquait pas de lancer un sortilège punitif... Mais s'il le faisait, en plus de perdre son travail, il risquait fort de se retrouver à Azkaban, car le Doloris était toujours illégal. Le jeune Kirkby déployait donc des trésors de patience, inspirant à fond tandis que la sorcière s'étonnait, comme prévu, qu'il soit payé par le Ministère et incapable de la renseigner. Il allait lui ordonner de la fermer hermétiquement et une bonne fois pour toutes, mais une pensée soudaine le saisit.
Ce n'était pas un hasard si cette femme agacée et agaçante lui tombait dessus dès son premier jour, alors qu'il ne trouvait personne pour lui indiquer le bureau de son supérieur. Il s'agissait sans doute d'un test réservé aux nouveaux employés, pour vérifier leurs réactions et leur sang-froid... Les Moldus utilisaient de telles méthodes, paraît-il... Bon, bien sûr, les Moldus étaient des tordus irrécupérables, mais tant de sorciers avaient de la sympathie pour eux qu'il fallait s'attendre à tout. Et peut-être même que cette femme était sa supérieure... Oui, sans doute... Elle avait voulu juger par elle-même de ce que valait son nouveau subordonné... Le Doloris était donc à bannir définitivement de son argumentation, de même que le coup de colère. Autant essayer de faire bonne impression et de ne pas se faire renvoyer dès le premier jour...
Parvenu à ces brillantes conclusions, James se força à répondre à la sorcière aussi courtoisement qu'il put, sur un ton d'excuse
:

-Je suis désolé, Madame, vous n'avez pas de chance... C'est mon premier jour de travail, et je ne connais pas encore parfaitement les lieux. Je serai néanmoins ravi de vous aider.

*malgré votre manque de courtoisie*


Il s'écouta parler avec dégoût... Voilà qu'il s'exprimait comme un larbin ! Son père lui avait vraiment trouvé le pire boulot qu'un Kirkby puisse exercer.... "Si Madame veut bien se donner la peine... Je suis au service de Madame..." Alors que la chose la plus appropriée à répondre à cette péronnelle aurait été "on ne t'a jamais appris la politesse, espèce de furieuse ? Tu veux un cours de rattrapage ?" Une telle déclaration aurait été beaucoup plus du goût de James, mais il se répéta qu'il devait faire bonne impression et poursuivit :

-Le Département de la Justice Magique, dites-vous ? eh bien... suivez-moi, je vous prie, je vais vous conduire.

Il eut un geste vers les ascenseurs, au fond de l'Atrium, et se mit en marche. Il n'avait plus la moindre idée de la localisation de ce Département ; tout ce qu'il savait, c'est que quand il avait rendu visite à son frère, il avait pris l'ascenseur. Une fois là-bas, il y aurait bien une pancarte...
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptySam 19 Jan - 17:46:49

*Ah voilà ! Dix sur dix, c’est-ce que je voulais entendre !*

Sa théorie du "quand on se fâche, on a" se retrouvait à nouveau vérifiée. La tension qui habitait le corps de la sorcière s’évapora aux réponses du jeune homme. Vrai, elle le trouvait d’un seul coup tout à fait charmant et sympathique même s’il avait fallu un petit peu de temps à l’employé du Ministère pour lui montrer la réelle obligeance qu’exigeait sa fonction. Et il s’était même décidé à lui fournir un service de qualité en faisant enfin des phrases qui comportaient les délectables formules de politesse en plus de sa bonne volonté. Le genre de suc dont elle n’était jamais rassasiée et qui lui avait longtemps manqué. En France elle ne pouvait pas faire un pas sans qu’on s’aplatisse à ses pieds et qu‘on fasse tout pour lui rendre service. Ici elle ne passait pas une journée sans se faire insultée, amochée, cognée, visée, coursée, écrasée, brûlée, tailladée, bref maltraitée comme la dernière des moldues.
Une telle politesse value au jeune homme un sourire tout à fait sincère même si elle souriait bien évidemment aux courtoisies et pas par cordialité. On ne pouvait pas non plus lui demander de revenir sur son caractère bâtit par toute une vie de "Désirez vous quelque chose, tout de suite, avec plaisir" pour qu’elle se sente gratifiée par ce genre de déférences qu’Absynthe considérait comme dues. Elle pardonnait déjà cet air pincé et guindé, oh so british, qu’elle avait remarqué…Ce devait être le traditionnel trac du nouveau. Tellement peur de mal faire qu’on ne faisait plus rien.


-Eh bien voilà qui est parfait. Juste une chose…., ajouta Absynthe en agitant les doigts de sa main gauche dépourvus d’alliance, Madame me fait prendre dix ans…mon garçon.

Son sourire se fit plus ironique en appuyant sur ce mot qui avait semblé tant lui déplaire. Et qui lui plairait autant qu’un "ma petite", "ma fille". C’était une habitude d’appeler les domestiques ainsi, mais Absynthe serait…"ravie" de revenir dessus dès qu’il cesserait ses "Madame" zélés. Même s’il lui récitait admirablement bien son couplet autant éviter ce genre d’appellation fâcheuse qui pourrait lui porter la poisse. Se retrouver mariée dans l’année ou dans dix ans ne figurait pas sur sa "whish list" et n’y figurerait jamais. Ce n’était pas tant le mariage qu’Absynthe tenait en sainte horreur, mais la procréation obligatoire d’héritiers. Ce genre de loisir qui la transformerait en rombière large comme une barrique et qu’elle laissait volontiers à sa sœur. Même les plus hauts avaient leur fardeaux…

D’ailleurs en trottinant à côté de lui tout en évitant de se faire bousculer, Absynthe se demandait sérieusement de quelle branche pouvait bien sortir son guide. Sur le chemin qui les menait aux ascenseurs elle lui jeta un regard en coin, essayant de déterminer ses origines. L’éducation pouvait faire des miracles et, dans un soucis d’égalité de la part des dirigeants, de plus en plus d’enfants de moldus trouvaient leur voie jusqu’au Ministère. Syn aurait bien aimé penser qu’on les contenait aux postes de moindre influences malheureusement elle savait que ce n’était pas le cas. Le coursier qu’elle avait pris pour au mieux un sang-mêlé voulant jouer dans la cour des grands lui apparu sous un jour nouveau. Il avait bien trop de tenu, et de retenu songea-t-elle avec un fin sourire, pour n’être simplement qu’un de ses ersatz profiteurs. Ce qui ne changeait quasiment rien car il ne devait pas non plus être issu d’une lignée très reluisante pour occuper un tel poste…

-Holàlà ! Mais qu’est-ce que c’est que tout ce monde ?!

Absynthe pila net en contemplant la populace bourdonnante de mille voix qui s’amassait devant les sus nommés ascenseurs comme autant d’abeilles agglutinées sur une manne de miel. Son regard parcouru rapidement la rangée de têtes et d’épaules pressées les unes contre les autres sans trouver la plus petite ouverture où elle pourrait se glisser. Ce qui ne voulait pas dire que la cadette des Morden n’essaierait pas quand même…

-Dites moi que vous avez un passe droit…N’importe quoi, mais il faut que je descende tout de suite !
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyDim 20 Jan - 16:59:28

James s'avançait vers les ascenseurs d'un pas décidé, bien qu'il n'eût pas la moindre idée de ce qu'il allait faire ensuite. L'idéal serait de trouver quelqu'un à qui fourguer le paquet... la dame. Le jeune sorcier scrutait les alentours, songeant que l'arrivée de son frère George serait pain bénit... Il travaillait au Département de la Justice magique, et se ferait probablement une joie de conduire la visiteuse... et même s'il ne s'en faisait pas une joie, James, lui, serait heureux d'être débarrassé de cette femme et de ses grands airs.
Elle trottinait à ses côtés, l'observant sans retenue, et lui infligea encore son « mon garçon », si exaspérant. Quel besoin avait-elle de lui parler comme à un gamin, ou comme à son domestique ? La politesse, connais pas ? Pour quelqu'un qui avait été élevé dans les principes les plus stricts (et même un peu excessifs, avouons-le), un tel langage était proprement intolérable. Cette fois, cependant, le jeune homme ne manifesta aucun agacement ; avec les gens qui ne comprennent pas, cela ne sert à rien, et de toute façon il se devait de rester courtois... bien que sa certitude sur l'appartenance de la femme au Ministère commençât à vaciller. James ralentit légèrement et se tourna vers son interlocutrice, répondant d'une voix posée
:

-Désolé, Miss... Veuillez me pardonner de vous avoir ajouté encore dix ans.

Il insista perfidement sur le « encore », comme pour dire que ce n'était vraiment pas la peine d'en rajouter, et que l'âge de cette sorcière était suffisamment vénérable comme cela. Il méprisait au plus haut point cette obsession des femmes pour leur âge ; et malgré sa détermination à rester poli, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une irritation qui risquait de lui faire dire des choses fort peu aimables.

Le coursier et la jeune sorcière parvinrent devant les ascenseurs, et un nouvel obstacle se dressa sur le chemin du jeune Kirkby. Une foule compacte se massait devant les cabines, et personne ne semblait disposé à laisser sa place... Il fallait s'y attendre ; tout le monde avait des occupations urgentissimes, dans un Ministère, et pour entrer dans l'ascenseur, il fallait conquérir sa place de haute lutte. James espérait cependant pouvoir flanquer au plus vite son encombrante accompagnatrice dans une des cabines, et il jetait autour de lui des regards frénétiques pour essayer de repérer une faille dans la foule.


*Allez, laissez-nous passer, que je me débarrasse de cette emm...*

Lorsque la sorcière ouvrit la bouche, cependant, il oublia un instant son agacement, et eut un sourire narquois qu'il n'essaya même pas de cacher. Un passe-droit? Mais bien sûr... un mot du Ministre en personne, qui ordonnait à tous, hommes, femmes, enfants, de faire place devant lui et de lui laisser la place dans tous les ascenseurs du pays ! D'une voix toujours très calme, mais teintée d'ironie, le jeune homme répliqua :

-Pas le moindre passe-droit, Miss... (il prononça ce mot du bout des lèvres, comme s'il doutait de ce qu'il disait). Vous allez donc attendre votre tour, comme tout le monde.

Comme tout le monde... Voilà le problème pour cette demoiselle, qui semblait vraiment se prendre pour quelqu'un... James eut un sourire de commisération tout en continuant à chercher du regard son frère aîné. Quel malheur.. être obligée de faire comme tout le monde... elle qui avait compté sur le coursier pour lui ouvrir toutes grandes les portes de l'ascenseur... n'est-ce pas, mon garçon?
Qui allait donc s'écarter, qui allait se retarder pour laisser passer un simple coursier ? Les sorciers présents ne semblaient même pas avoir remarqué la présence d'un employé en uniforme du ministère- sauf un homme d'une cinquantaine d'années, vêtu d'une robe noire, qui s'approcha de James et lui tendit un paquet en disant sans même le regarder :


-Tenez, mon vieux, vous donnerez ça de ma part à Harold Stamford... et en main propre, hein !

James prit le paquet, déconcerté, en se demandant où il allait bien pouvoir trouver ce Stamford. Le sorcier le regardait à présent fixement, légèrement soupçonneux ; il avait vu qu'il était en compagnie d'une femme, et semblait craindre que la livraison de son paquet fût retardée. Jetant un regard désapprobateur à Absynthe, il aboya à l'adresse de James :

-Et que ça ne traîne pas !

C'était l'occasion rêvée de planter là Madame l'exigeante visiteuse... James eut un sourire, tout en songeant que son père avait dû lui trouver ce travail pour l'humilier... Se faire traiter comme le dernier des larbins était vraiment indigne d'un Kirkby... son père avait dû estimer que cela lui apprendrait à obéir...
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyDim 20 Jan - 22:40:19

Absynthe releva les yeux vers le visage du jeune homme à nouveau habitée d’une soudaine et brûlante envie de meurtre. Non, elle n’était pas lunatique. C’était le monde qui s‘acharnait à tirer ses émotions de bas en haut et de haut en bas sur l‘échelle des humeurs. Premièrement il lui faisait partager sa très subtile ironie, sans doute destinée à lui faire sortir son petit miroir de poche et à s’y mirer à la recherche d‘une ride inexistante au coin de l‘oeil. Mais non, à dix neufs ans à peine fêté elle se savait fraîche et rose, rayonnante même couverte d’écorchures et les cheveux en bataille. Les hommes auraient décidemment beaucoup d‘intérêt à prendre des cours de persiflage chez les petites jouvencelles aux yeux de biche s‘ils n‘étaient pas capables de lancer des piques qui feraient mouche.

*Les étudiantes de BeauxBâtons en avaient des plus fracassantes que ça, mon mignon….On n‘arrive à rien sur une jeune femme en dessous de trente ans avec une réflexion sur son âge à moins d‘être une femme encore plus jeune ou d‘être son mari.*

Or son jeune ami le coursier était un peu trop viril et pas assez intime pour rentrer dans une des deux catégories. Quant à son âge…Il était difficilement plus vieux qu’elle, mais certainement pas plus jeune. Cependant en grande amoureuse de la joute oratoire et physique la française était bien contente de tomber sur un peu de répondant. Histoire de ne pas perdre la main et de devenir une maladroite du sarcasme. En fait si le premièrement la fit sourire ce fut le deuxièmement qui lui tourna les sangs. "Comme tout le monde" ! Ça c’était impardonnable ! Est-ce qu’elle avait seulement l’air d’être comme tout le monde ? Et quand bien même des moralisateurs prêcheurs de cette sacro-sainte égalité lui auraient affirmé le contraire, en ce moment elle ne pouvait pas se permettre de faire partie de la masse. Être potentiellement en danger de mort faisait d’elle un cas à part, de ceux qu’on traitait de toute urgence. Et avec beaucoup de précaution si on ne voulait pas le voir vous exploser en pleine face et émietter toutes ces jolies petites dents derrière ce sourire un peu trop sardonique.

-Vous en avez un de ces sens de l’humour…Est-ce que vous avez seulement la moindre idée de ce qui me…

Malgré toute la conviction qu’elle y mettait, la voix de la jeune femme fut couverte par une autre voix plus grave et autoritaire qui s‘éleva par-dessus le brouhahas persistant. D’ailleurs le propriétaire de cette voix colla d’office un paquet dans les bras de son accompagnateur forcé avec une mission de rapportage en prime. Proprement soufflée, la jeune femme fixa le dos du sorcier en robe noire qui s‘éloignait en fendant la foule toujours en mouvement. Non mais quel culot ! N’avait-il pas vu qu’il était actuellement à son service ?! Ce n’était pas les larbins qui manquaient ici et il devait être bien plus au courant qu’elle des endroits où ces tirs au flanc se cachaient pour avoir besoin de venir lui voler le sien ! Et sûrement pour lui faire trimballer des archives qui prenaient la poussière depuis près de cinquante ans et qu’on allait changer de bureau pour les cinquante prochaines années !

*Il doit forcément y avoir une solution !*

L’esprit en ébullition, Absynthe fixa le paquet dans les bras du jeune homme, se retourna vers les ascenseurs, revint au paquet puis remonta à son visage, un sourire particulièrement rayonnant aux lèvres qui se changea l‘instant d‘après en une mimique d‘horreur pure. Syn se pencha vers le paquet comme si elle pouvait y lire quelque chose de particulièrement horrible avant de reculer d’un pas, un doigt pointé sur le coursier et son chargement.

-Oh par Merlin !!! Des concentrés explosifs d’Eruptif !!!

L’éclat d’Absynthe figea les conversations quasi instantanément, les voisins du voisin s’arrêtant de parler pour écouter ce qui avait fait taire les autres et en très peu de temps le silence s’installa presque totalement, seulement troublé par les "Qu’est-ce qui se passe ?" de ceux qui ne comprennent jamais rien quand il faut. Pas de soucis, Absy était là pour donner la marche à suivre. S’il y avait eu quelques mouvements de recul précipités parmi les sorciers les plus proches la majeure partie n‘avait pas bougé d‘un pouce. Ils restaient solidement campés sur leur position en fixant le coursier, point de mire de tous les regards anxieux ou curieux. Espéraient ils le voir exploser à sa prochaine expiration ? En tout cas il lui fallait une place nette d’ici à l’ascenseur.

-Ecartez vous ! Il ne faut surtout pas bousculer ce jeune homme ! Vite ! Vite ! Faites place ! Attention ne le heurtez pas ! Le moindre geste pourrait être fatal ! Laissez lui la place d‘avancer ! , s’écria Absynthe en rentrant dans un ascenseur déserté, Doucement, doucement…Mais dépêchez vous quand même, mon garçon, nous ne voudrions pas qu‘un accident arrive !

C’est qu’elle n’avait pas envie de le voir traînasser à petits pas précieux par excès de zèle dans la supercherie…A lui tout seul, le jeune homme avait autant de succès qu’un malade atteint de Dragoncelle et la foule s’étendait maintenant en une large haie d’honneur sans même plus penser à occuper les autres ascenseurs.

*"Et que ça ne traîne pas !" Héhé.*

La jeune femme se mordit les lèvres ce qui aurait tout aussi bien pu passer pour un signe de sa tension intérieure face à ce suspens insoutenable. En l’occurrence il s’agissait de ne pas laisser de sourire révélateur s’épanouir sur son visage.
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyLun 21 Jan - 21:28:45

Le sorcier en robe noire s'était éloigné, fendant la foule avec assurance, non sans avoir jeté à James un long regard soupçonneux, comme s'il le jugeait indigne de porter son paquet. Le jeune coursier s'apprêtait à filer, en laissant là sa gente compagne, mais c'est précisément l'instant qu'elle choisit pour se mettre à piailler d'une voix suraiguë qui attira les regards de la moitié du Ministère. Il faut dire qu'elle avait dit exactement ce qu'il fallait pour que tout le monde se tourne vers James avec inquiétude ou curiosité ; à l'entendre, le jeune homme était porteur de ce qui se faisait de pire comme substance explosive, et le simple fait d'éternuer près de lui pouvait raser le Ministère jusqu'aux fondations... Tout ça pour prendre l'ascenseur sans attendre... elle ne manquait pas d'air, celle-là ! Mais finalement, cela ne déplaisait pas au jeune Kirkby ; plus vite il serait débarrassé de cette furie, mieux ça vaudrait... alors, autant profiter de l'occasion et jouer son jeu.
Les sorciers qui attendaient l'ascenseur s'étaient écartés vivement, et ils fixaient James intensément, comme s'ils espéraient que leur simple regard l'empêcherait de commettre un faux pas préjudiciable à tous. Ces idiots étaient suffisamment demeurés pour croire qu'on transporte du concentré d'Eruptif dans une simple boîte en carton, au milieu de la foule affairée du matin, au risque de faire sauter tout un quartier de Londres... Tant pis pour eux ; ils n'avaient qu'à payer le prix de leur sottise- et encore, se faire prendre sa place dans la file d'attente n'était pas cher payé pour une bêtise de cette envergure.
Le jeune coursier promena sur la foule silencieuse un regard impérieux, qui signifiait clairement : "Que personne ne bouge, que personne ne respire, ou on risque le massacre !" Le message passait bien ; une haie de sorciers immobiles se forma autour de lui, et il s'avança lentement, précautionneusement, vers l'ascenseur désormais délaissé. A mesure qu'il passait, il entendait les sorciers recommencer à respirer librement ; ils ne l'auraient pas regardé différemment s'il avait été pestiféré.
Tenant toujours son paquet avec les mille égards dûs à son importance, il pénétra dans la cabine et lança sans conviction
:

-Quelqu'un veut profiter du voyage ?

Les sorciers rassemblés lui lancèrent un regard dégoûté. Qui donc allait monter dans le même ascenseur qu'un homme porteur du paquet le plus dangereux qui soit ? Une femme, une seule, eut suffisamment de courage pour entrer à son tour dans la cabine. Absynthe Morden. Une téméraire... une héroïne... ou simplement, une comédienne.
Lorsqu'ils furent seuls dans la cabine, James lui adressa un sourire appréciateur et murmura
:

-Pas mal...

Dans un grand bruit de ferraille, l'ascenseur s'ébranla lentement. A ce rythme, il faudrait un bon moment pour parcourir tous les étages... La demoiselle allait encore se mettre dans tous ses états, et c'était le jeune coursier qui en ferait les frais... dépêchons, mon garçon, conduisez-moi, mon garçon, ne traînez pas, mon brave...
James se demandait vaguement si elle était toujours comme ça, ou si elle était particulièrement pénible ce jour-là, en l'honneur du cadet des Kirkby. Comme s'il n'était pas déjà assez misogyne...
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyJeu 24 Jan - 1:56:03

"-Pas mal..."

Absynthe lança un rapide coup d’œil au jeune homme, légèrement surprise d’entendre cette phrase franchir le seuil de ses lèvres. Bien sûr elle avait conscience que tout ce qu’elle faisait était à frapper du sceau des adjectifs mélioratifs. Non, c’était le fait qu’il le reconnaisse lui, le pseudo guide guindé, qui l’étonnait quelque peu. Elle lui retourna un sourire discret de connivence. Et dire qu’il n’y avait même pas quelques secondes elle aurait juré le haïr toute sa vie…Mais son petit coursier à défaut de savoir se repérer possédait une mentalité presque plaisante à ses yeux. C’est vrai, il aurait tout aussi bien pu agiter le paquet au dessus de sa tête et prouver d’un seul coup qu’Absynthe était au mieux une menteuse sans vergogne, au pire une folle qui méritait d’être liée. Et être débarrassé d’elle dans la foulée puisqu’il aurait fallu être sourd pour croire en la sincérité de toutes ses jolies phrases fleuries parfumées à l‘ironie. Ce qui était totalement secondaire. On ne s‘occupait pas des désirs des subalternes.

Cependant le fait qu’il ne fasse pas partie du clan tristement répandu des moralisateurs à deux noises ne l‘aida pas à rendre sa descente plus douce. Le ministre de la Magie en personne n’aurait pas pu lui faire décrocher un sourire tant son humeur sombrait dans la morosité proportionnellement à la lenteur de sa progression. L’ascenseur marquait une pause inutile à chaque étage qui durait le temps d’énoncer tous les bureaux s’y trouvant puis repartait dans un bruit de coulissage et de craquement. La jeune femme se tenait raide de la tête aux orteils, à peine adossée à la paroi de métal et les bras croisés sur sa frustration. Elle attendait presque un mot malheureux de son compagnon qu’elle zieutait de temps à autre. Pour pouvoir légitimement passer son irritation sur quelqu’un. Au quatrième étage elle avait essayé les quatre coins de l’ascenseur et tapait du pied au troisième prête à bondir à l’étage suivant.

-Niveau deux: Département de la justice magique, Service des usages abusifs de la magie…

-Oh la ferme ! S’exclama la jeune femme en levant les yeux vers le plafond d’où semblait provenir la voix, elle commence à me chauffer celle la ! Eh bien alors qu’est ce que tu attends toi, troll bâté ?! , continua-t-elle en se retournant vers son indécrottable flegmatique, l’avènement du Seigneur des Ténèbres ?! Tu as les bras trop chargés pour m’ouvrir cette grille peut-être ? Il faut que je t’aide avec…

Mais la grille coulissa de droite à gauche avant la fin de sa diatribe enflammée, partie pour atteindre des sommets dans le haut débit de parole. Absynthe n’eut d’ailleurs même pas le temps de reprendre son souffle pour lancer un "Sors immédiatement de mon chemin" à la femme qui se tenait pile devant elle, droite comme une tige dans son uniforme impeccable tiré à quatre épingles, que celle-ci leva le nez des feuilles qu‘elle parcourait d‘un air revêche pour fondre sur sa proie. Qui n’était autre que…

- Félicitation Kirkby. Vous êtes enfin arrivé et vivant. Quinze minutes de retard, s’en devenait presque inquiétant et nous avons failli déployer tous les aurors qui n’étaient pas en service pour retrouver le fils de Thomas Kirkby ! Vous pensez peut-être que la position de votre famille fait de vous un cas particulier ? Vous faites erreur. Le règlement est le même pour tous et je vous prierais de bien vouloir l’appliquer scrupuleusement à partir d’aujourd’hui. Ne m’obligez plus à me déplacer pour vous retrouver. Maintenant que votre état de santé n‘est plus un sujet d’inquiétude je ne vous retiens pas une seconde de plus si je veux que votre travail soit effectué en temps et en heure. Merci de votre attention.

*J’ai dit troll ?*

Et bâté pour souligner le caractère irrécupérable du sujet. Ce n’était pas ça le pire. Pour l’effet que ça lui faisait elle aurait bien pu dire "nez de gobelin" ou "amour de ma vie", les mots et leur impact faisaient partie de ces choses qui avaient peu de chance de l’atteindre. Non le pire c’était qu’elle se trouvait en face d’un héritier Kirkby qu’elle avait assaisonné dès le début, traîné derrière elle dans le mépris le plus total avec tout juste quelques bons sentiments pour son esprit et sa politesse. A présent pétrifiée par son impair de taille, Absynthe le fixait dans le dos de sa régisseuse, rendue totalement muette d’horreur et de consternation à l‘idée d‘avoir d‘ores et déjà ruiné toute chance de bonne entente. Et elle avait désespérément besoin de soutient, ici en Angleterre.
Lorsque sa supérieure se fut éloignée la jeune femme retira la main qui recouvrait sa bouche et commença à lui réciter un exercice de style apologique parmi ceux qu’elle réussissait le moins bien.


-Oh je suis terriiiiiblement navrée ! Vraiment ! Monsieur Kirkby ! Croyez bien que je suis sincèrement désolée de cette regrettable méprise ! Si seulement j’avais su qui vous étiez je ne me serais pas permise de…eh bien…d’être aussi emportée ! Ce n’est réellement pas dans mes habitudes et par-dessus tout je puis vous assurer que…

La sorcière avait épuisé son répertoire d’excuses toutes faites et se lançait à présent dans l’improvisation pour finir en beauté, le coup de grâce, la formule irrésistible qui absoudrait tout :

-…Je suis époustouflée que vous vous laissiez traiter comme un valet de chambre…

Gagnée. Et avec le ton condescendant qu’il fallait. Un petit goût de déjà vu pour ce genre de bourdes tellement familières qu‘elles lui avaient valu l‘inoubliable "Une seconde d‘honnêteté et tu es morte !" de son père lors d‘une Versammlung alors qu‘Absynthe ne parlait même pas la langue des invités.

-Heu…Si je dis que ce n’est absolument pas ce que je voulais dire et que je peux régler le problème de votre supérieure caractérielle ? , proposa-t-elle sur un véritable ton d’excuse cette fois ci.

HJ : Une femme en supérieure hiérarchique pour un misogyne ça fait plus mal…………
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyJeu 24 Jan - 10:17:53

Un sourire. Par Merlin, mais c'est qu'elle savait sourire, la mijaurée... Bon, ce n'était pas le franc sourire, mais tout de même : ses lèvres s'étaient légèrement relevées, chose que James n'avait pas encore eu l'insigne privilège de voir. L'embellie lui parut cependant trop rapide ; en bon Anglais, il savait qu'un ciel qui se dégage trop vite est annonciateur de mauvais temps (qu'est-ce qui ne l'est pas en Angleterre ?) et il préféra se taire plutôt que de provoquer, en parlant, l'averse suivante. La jeune femme était manifestement excédée par la lenteur de la cabine, et elle jetait de temps en temps des regards peu engageants à James, comme pour le mettre au défi d'oser prononcer un mot.
La comparaison météorologique du jeune sorcier s'avéra fondée ; après le timide rayon de soleil, c'est un véritable déluge qui s'abattit sur lui lorsque la cabine s'arrêta au niveau deux. Lui ouvrir la porte... et pourquoi pas lui dérouler le tapis rouge, tant qu'on y était ? L'irritation s'empara à nouveau du jeune Kirkby, pour se muer en une véritable rage lorsqu'elle évoqua "l'avènement du Seigneur des Ténèbres" comme elle aurait dit "la Saint-Glinglin" ou "le jour où le ministre sera compétent"... encore une qui était trop sotte pour comprendre que l'avènement du Seigneur des Ténèbres, au contraire, était synonyme de "demain"... James sentit le sang battre à ses tempes à ces mots, et l'envie irrépressible de faire taire cette idiote à grands coups de pied dans la tête commença à le titiller.
Il lui fut malheureusement impossible de mettre ce sympathique projet à exécution. La porte de la cabine s'ouvrit en grinçant les mille morts, et les deux jeunes sorciers se retrouvèent nez à nez avec... Une vieille chouette que James avait déjà rencontrée, mais dont le nom lui échappait. Et ladite chouette commença à passer un savon au coursier, coupable du crime abominable de retard...
Décidément, Thomas Kirkby avait bien choisi le poste de son fils. Devoir obéir à tous les imbéciles du Ministère était déjà assez pénible... était-il besoin d'en rajouter en plaçant James sous l'autorité cassante d'une femme ? Franchement, une femme... ne serait-elle pas plus à sa place chez elle, où les tâches ménagères devaient s'accumuler ? James baissa les yeux et émit un soupir amer, qui passa inaperçu tant Mrs Machin-Chouette s'en donnait à coeur joie. Ce travail trouvé par Thomas ressemblait de plus en plus à une punition... pour avoir, peut-être, ressorti l'idée de devenir fabricant de baguettes magiques alors que son père lui avait interdit d'en reparler ?
James eut envie de lui faire remarquer qu'il accompagnait une visiteuse, et qu'en plus, il portait déjà un colis- et que donc, il était déjà au travail ; mais pour son plus grand désarroi, sa délicieuse accompagnatrice prit la parole en premier, affirmant que si elle avait su qui il était, elle ne se serait point permis un tel langage, promis juré...
Mrs Cayne (enfin, James avait retrouvé son nom) s'était éloignée après lui être tombée dessus, et fort heureusement, elle n'entendit pas la diatribe de la jeune sorcière. Aux mots de "valet de chambre", James, conforté dans son idée que cet emploi n'était qu'un châtiment paternel, répliqua
:

-Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je suis là pour ça... servir de larbin à tous les crétins du Ministère.

La demoiselle s'était aperçue de sa bourde, car elle lui offrit de régler son problème avec l'acariâtre Mrs Cayne. Pour quelqu'un qui était si pressé, c'était plutôt aimable... et l'offre tombait à pic, car Mrs Cayne venait de faire demi-tour et courait presque vers eux, en s'exclamant :

-KIRKBY !! vous avez entendu ce que je viens de vous dire ? Vous croyez que vous êtes là pour conter fleurette ? Je suis désolée de vous arracher à la compagnie de Mademoiselle, mon cher, mais il va falloir vous SECOUER ! Au travail, mon garçon, ou vous allez récolter un blâme dès votre premier jour !

Bon, vu le niveau sonore, tout le quartier devait maintenant être au courant. Mrs Cayne enveloppa les deux jeunes gens d'un regard courroucé, attendant visiblement des excuses. Aux mots de "mon garçon", James lança un regard à son accompagnatrice, et murmura sur un ton désabusé :

-Si vous aimez l'aventure, allez-y...

Autant essayer de calmer un dragon furieux. Mais après tout, elle lui devait bien ça, non ? c'était elle qui l'avait retardé...
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyDim 27 Jan - 20:08:08

Là, elle était tombée sur le prototype le plus abouti du masochiste raffiné. C’était complètement…incroyable. Que leur faisait-on subir aux nouveaux employés du Ministère pour qu’ils adoptent une attitude aussi servile ? Absynthe était à la limite de l’outrage. C’était exactement cette acceptation, cette soumission même, qui l’avait amené à la conclusion que le coursier n’était qu’un petit rejeton d’une famille à la "Ouiselet" se parant de grandeur. Elle ne savait rien de ces gens, mais elle n’avait pas mis longtemps à comprendre qu’ils faisaient partie du folklore British en tant que métaphore de la Pauvreté et de la Traîtrise au sang. Et elle avait flanqué ce jeune homme dans le même sac, celui des gens à qui on ne parlait que pour donner un ordre. C’était sa faute à lui si elle s’était trompée sur son compte…

*Je ne suis pas folle elle a bien dit Kirkby. C‘est pas un bâtard au moins ?*

Echanger des politesses avec un illégitime sans valeur n’était pas vraiment un de ses petits plaisirs en plus d’être une perte de temps.

-Non non attendez, là ! Ça n’est pas du tout normal que ce soit vous qui vous occupiez de…

*Aaah nooon encore celle la !*

C’était au moins la dixième fois dans sa journée que la jeune femme se faisait couper la parole, recouvrir la voix, ignorer superbement. Enfin la madame était charitable et cette fois elle n’oublia pas de l’inclure comme élément distractif du décors dans ses remontrances envers le pauvre M. Kirkby. Tellement rudoyé. Un peu par sa faute…Un tout petit peu. Elle devait bien faire un petit quelque chose pour lui…Une petite fleur. Un petit geste. Pas grand-chose.
Et apparemment c’était ce qu’attendait la supérieure aigrie : une réplique. Pour pouvoir expulser un peu plus de sa hargne écumante. Absynthe connaissait ça aussi. Chez les autres elle trouvait cette habitude fâcheuse et prodigieusement insupportable. Le genre d’excitant qui lui donnait des pensées à ne surtout pas répéter, l‘envie irrépressible de répondre à la provocation et d‘y répondre au-delà des espérances de l‘incitateur à la violence. Seulement elle n’était pas dans une ruelle sordide de l’Allée des Embrumes où personne ne se souciait de marcher sur un cadavre à moitié putréfié et dévoré par la vermine. Eh puis la dame ne lui avait pas fait un tort assez grand pour commettre un meurtre. Syn n‘était pas encore plongée dans la folie démesurée, elle aurait juste voulu l‘écorcher un petit peu pour éteindre son regard. Des yeux beaucoup trop vifs et incisifs derrière ces lunettes comme des boules de cristal. Voulait-elle des confessions par écrit ?


*Sale rosse, tu sais ce que j‘y vois moi ?*

Si elle aimait l’aventure ? A en mourir….

-Oh…

La jeune femme ramena les mains dans son dos, vivante image de la contrition. Il fallait juste qu’elle arrive à extraire l’aiguille dissimulée dans les coutures de sa manche et à la glisser entre sa peau et une de ses bagues. Sans s‘épingler elle même. Ensuite elle n’aurait plus qu’à "harponner" la vieille teigne.

-Monsieur Kirkby n’est vraiment pas responsable. C’est moi, je l’ai harcelé, c’est vrai que j’ai été pénible. Je me présente…, dit-elle en lui attrapant d’office la main sans révéler son nom.

Ce n’aurait pas été la peine. La mégère apprivoisée arborait déjà le regard vitreux et l’expression fixe de ceux dont l’esprit ne demande plus qu’à être contrôlé, réécrit. La jeune femme arracha sa main de la poigne devenue molle de Mrs. L’Acariâtre et essuya la petite perle de sang là où la pointe avait transpercée la peau. Absynthe retira l’aiguille coincée dans sa bague pour la renfiler dans l’autre manche. Ce serait vraiment trop bête de la confondre avec les autres si jamais la nécessitée s’en faisait à nouveau sentir. Généralement les gens n’aimaient pas tellement qu’on leur poinçonne la main.


-Voilà. Elle est à vous. Heu…Ce n’est pas non plus au niveau d’un Imperium donc essayez de demander quelque chose de simple. Vous ne pouvez pas lui demander de faire vos quatre volontés, mais vous pouvez lui suggérer de vous oublier, par exemple. Et choisissez bien parce qu’on a le droit qu’à une seule demande après elle sortira de sa léthargie comme si rien ne s‘était passé. Je serais vous j'exigerais d'être augmentée ou qu’elle ne m’adresse plus jamais la parole autrement qu’avec les formules basiques de politesse. N'oubliez pas de dire son nom avant...Vite.
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyLun 28 Jan - 20:42:01

Cette gente damoiselle devenait de plus en plus sympathique, avec ses manières d'aristocrate en complet décalage avec le monde réel. Entendant que James n'était là que pour servir de larbin, elle se récria avec force, ce qui arracha un sourire au jeune homme. N'était-ce pas la même femme qui, quelques instants auparavant, l'avait traité de troll bâté et copieusement enguirlandé ?
Bien sûr, elle n'avait pas tout à fait tort. Il était absolument scandaleux qu'un membre d'une famille aussi respectable que les Kirkby se fasse traiter de la sorte. Quelle avait donc été l'idée de Thomas Kirkby lorsqu'il avait choisi ce travail pour son fils ? Quel avantage pouvait-il donc trouver à voir son dernier-né traité comme un valet, obligé d'obéir à tout ce que le Ministère comptait d'imbéciles... S'il s'agissait simplement de le rappeler à l'obéissance, il n'était pas obligé d'en venir à de telles extrémités...
Quoi qu'il en soit, James, lui, comptait bien garder ce poste, quoi qu'il lui en coûtât. Ce travail était idéal pour un garçon curieux et ambitieux comme lui, dont le rêve le plus cher était de porter un jour la Marque des Ténèbres. Peut-être pourrait-il obtenir quelques renseignements utiles au Seigneur des Ténèbres, lors de ses journées au Ministère... Il obéirait à tous les employés de l'institution, certes, mais pour mieux les livrer à son Maître. Cela valait bien quelques sacrifices...
Le jeune Kirkby ne pouvait pas expliquer cela à la jeune femme ; il serait très imprudent de se laisser aller à de telles confidences, aussi James se contenta-t-il de hocher la tête d'un air contrit, pour indiquer à la demoiselle qu'il était d'accord avec elle... D'accord avec quoi, d'ailleurs ? Il ne savait pas très bien, car Mrs Cayne venait d'interrompre la jeune sorcière pour se remettre à aboyer contre le coursier. Elle n'avait donc personne d'autre à fliquer, cette vieille rombière ? James sentit une sorte de fourmillement lui parcourir les doigts- mais non, on ne lance pas un maléfice à sa supérieure hiérarchique dès les dix premières minutes. Le jeune homme inspira profondément, en homme qui cherche à contrôler ses nerfs face à l'hystérie d'une pauvre folle ; peu lui importait de manquer de respect, il fallait mettre les choses au point.
Il ouvrait la bouche pour expliquer la situation à la chère Mrs Cayne, avec les pleins et les déliés, mais son accompagnatrice avait pris les choses en main. Elle expliqua que c'était sa faute (chose on ne peut plus véridique) et serra vivement la main de Mrs Cayne... Ce traitement semblait convenir à la vieille harpie : elle eut l'air de sombrer dans une sorte de léthargie, son regard se fit vague, et elle sourit béatement à la jeune femme.
Très intéressé, James la regarda ranger une mince aiguille argentée coincée dans sa bague, songeant qu'il serait peut-être prudent de se munir d'un produit similaire à l'avenir. La jeune femme l'invita à formuler une demande à sa charmante chef, une demande bien choisie... Le coursier réfléchit un instant et se tourna vers Mrs Pittbull en disant :


-Mrs Cayne... Catherine... A l'avenir, vous veillerez à ne plus jamais me traiter comme un subordonné, mais comme un ami.
Une demande assez vaste pour que l'acariâtre Mrs Cayne renonce tant à son langage qu'à ses crises d'autorité. La sorcière ne répondit rien sur le moment, mais son regard se fit plus net, et son sourire moins béat. Elle posa les yeux sur chacun des jeunes gens, comme si elle était ravie de les voir, et lâcha enfin :

-C'était un plaisir de vous rencontrer. James, vous aurez la gentillesse de passer dans mon bureau quand vous aurez cinq minutes, j'ai quelques petites choses à vous montrer... Mais prenez votre temps, mon cher, nous ne sommes pas à quelques minutes près... Ne bâclez pas vos adieux à votre charmante amie, surtout.

Et elle s'éloigna enfin d'un pas majestueux, laissant les deux jeunes sorciers médusés. Une charmante amie ?... Qu'allait-elle donc s'imaginer ? Finalement, James se tourna vers la demoiselle en question, et murmura en souriant:


-Remarquable... Je vous remercie. J'espère pouvoir un jour vous rendre la pareille. Mais je ne me suis pas présenté... James Kirkby, pour vous servir, ajouta-t-il en exécutant un gracieux baise-main, espérant pousser ainsi la jeune femme à lui révéler son nom.
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyJeu 31 Jan - 20:47:25

Charmante amie. Voilà une nouveauté qu’Absynthe appréciait. Ces temps ci peu de personnes avaient l’air de se rendre compte que cet adjectif caractérisait au mieux sa personnalité agréable et devrait être automatiquement apposé à son prénom sous forme d‘épithète. Quant à la raison de cet oubli…La bêtise crasse et profonde sans aucun doute. Sort bien peu enviable que semblait ne pas partager le jeune monsieur Kirkby, James de son prénom.
On aurait beau croire, la jeune femme était peut-être "offensive" de nature, mais elle savait faire patte de velours à l‘occasion. Et justement il s’en présentait une fort belle à ne surtout pas égratigner. Dans le cas présent elle n’aurait même pas besoin de se forcer et de rentrer dans un de ses habituels duels intérieurs entre sa raison et son envie, les deux allant exceptionnellement dans le même sens. Et cet état rarissime elle le devait à James qui la caressait dans le sens du poil. Son attitude la faisait sourire, un sourire qui avait quelque chose de réjoui dans sa façon de retrousser le coin de ses lèvres. Elle ne s’était pas attendue à être ainsi remerciée, d’habitude on la payait pour ce genre de chose et si un merci tombait il ne prenait jamais la forme de ce que la sorcière interprétait comme une marque de déférence . Un dû qui faisait toujours plaisir parce que de plus en plus souvent oublié.


-Je vous en prie James, c’était mon plaisir de vous rendre ce service.

*Et ne t’en fais pas, je prends note mon tout beau, je prends note.*

On est pragmatique ou on ne l’est pas. Une offre de faveur future ne tombait jamais dans l’oreille d’une sourde avec Absynthe. Pas tant par volonté compulsive d’utiliser son prochain que par nécessité. Et la nécessité revenait au galop briser ce charmant petit intermède qui lui rappelait des années plus heureuses, lorsqu’elle n’était qu’une adolescente avec rien de mieux à faire que sourire aux compliments et plaisanter avec ces messieurs.
Elle laissa glisser sa main hors de celle du jeune homme, assombrie pour le compte. Et surtout en colère contre elle-même. Jusqu’aux dernières nouvelles sa mère était bien la seule à avoir l’esprit comme une passoire ! Ce n’était pas parce qu’elle touchait au but qu’elle devait se laisser disperser ! Regrettable penchant qui la prenait quand venait la nostalgie. Et son accompagnateur devait attendre des présentations de sa part. Superbe. Oh, Absynthe pouvait être plus que fière de son nom. De l’autre côté de la Manche elle aurait pu assommer n’importe qui avec. Ici elle serait au mieux une illustre inconnue ou au pire une de ces vermines de Morden sans honneur ni possession. Une famille de vaincus dont le seul membre encore en vie était mangemort. Même si ses cousins n’avaient plus que le nom de Morden en commun avec elle, les liens du sang pour lointains qu’ils fussent la rendait honteuse. Honteuse pour et par eux. Tant pis, ce serait toujours un mauvais moment à passer…Le genre de chose qui la rendait toujours dégoûtée avec du fiel en guise de salive.


-Je m’appelle Absynthe Morden. Mais je ne descend pas de cette branche abâtardie qui foule votre sol et qui a le culot de nous faire partager sa honte. Je suis française pour tout vous dire et si ça ne s‘entend pas c‘est grâce à cet anneau, précisa-t-elle en relevant la main, sans lui nous n‘aurions pas pu échanger tous ces délicieux…"mots doux."

Comme troll bâté. C’était une facilité pour une polyglotte non anglophone telle que Syn. Sans cette bague qui lui permettait de comprendre et de se faire comprendre sans effort elle aurait dû chercher une bonne demi heure dans son lexique d’insulte à l’anglaise pour finalement produire un "you flamming idiot" qui n’aurait pas valu tout le temps dévolu à la formulation de sa phrase. Le temps…Où devait-elle se précipiter à présent ?
Une chose se passa alors qui ne se passait jamais assez souvent dans la vie . En pleine évidence sur le mur, qui l‘attira comme une flamme attire le papillon, trônait…


Première journée de travail (Terminé) Momlevel2mj8.th


-Aha ! Regardez un plan ! En fait le chemin est relativement simple ! Le service de détournement de l’artisanat moldu est tout au bout ! Si tout se passe bien je devrais pouvoir récupérer ce que ces demeurés m’ont arraché des mains ! Heu…Venez vous avec moi ou votre colis est un colis express ?

A peine avait-elle fini sa phrase que les mots "C'est mon premier jour de travail" revinrent à sa mémoire. Un sourire ouvertement amusé qu’elle tenta de dissimuler sans succès s‘étira sur son visage.

-Savez-vous au moins qui est ce cher monsieur Stamford ?
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyVen 1 Fév - 18:56:50

Mrs Cayne se retourna du bout du couloir, et adressa un signe amical aux deux jeunes gens, comme une bénédiction silencieuse, avant d'entrer dans un bureau. James se demanda, un sourire aux lèvres, si la jeune sorcière n'y avait pas été un peu fort sur le produit... La chère et acariâtre Mrs Cayne semblait maintenant à moitié gâteuse lorsqu'elle regardait James- ou plutôt, lorsqu'elle le couvait du regard. Etre à ce point la coqueluche de sa supérieure risquait de ne pas être beaucoup plus réjouissant que d'être en proie à ses crises d'autoritarisme. Enfin, peut-être les effets de ce produit se dissiperaient-ils avec le temps... Qu'elle l'ait à la bonne, d'accord, mais pas au point de le traiter comme son petit-fils favori...
Le changement de situation semblait fort bien convenir à la jeune et ingénieuse compagne de James, dont le visage dénota soudain, au mot "charmante", une indéniable satisfaction. La révélation de l'identité de James avait également conttibué à adoucir le caractère de la demoiselle, qui abandonna le désagréable qualificatif de "troll bâté" pour une utilisation veloutée du prénom du jeune homme.
Lorsqu'elle énonça à son tour son identité, James comprit qu'ils appartenaient au même monde ; les Morden étaient une vieille famille française, très respectée, et assez connue pour que James en ait souvent entendu parler. Seuls quelques lignages aristocratiques étrangers étaient à ce point renommés en Grande-Bretagne ; et à en juger par la réaction de la jeune Miss Morden, le nom des Kirkby devait, lui aussi, être connu en France... ce simple passeport avait permis à James de passer de "troll bâté" à "mais je vous en prie, c'était un plaisir"... étonnant comme un nom respecté faisait des miracles.
Absynthe s'empressa de préciser qu'elle n'avait rien à voir avec les Morden anglais, et James songea, sans le dire, que c'était préférable. Ces gens-là étaient effectivement une honte pour une famille respectable... Malheureusement, presque toutes les familles avaient de semblables tares. Les Kirkby n'étaient pas en reste, avec cet oncle Peter qui avait trouvé le moyen de s'amouracher d'une Moldue... Malheureusement, l'infâme avait disparu de la circulation, mais Lord Kirkby avait été clair : le premier à le voir avait ordre de le ramener, mort ou vif, à Wolf's Den. Et là, il verrait si on pouvait déshonorer impunément son sang...
James secoua doucement la tête pour chasser ces fâcheuses pensées, et s'inclinant à nouveau comme s'il se trouvait dans quelque salon, assura
:

-Enchanté de vous connaître, Miss Morden. Je suis très honoré de rencontrer une représentante d'une éminente famille française.

Avec tout ça, James avait presque oublié pourquoi ils étaient là ; mais Miss Morden, elle, ne perdait pas le fil. Elle se précipita vers un plan, repéra l'endroit qu'elle cherchait, et demanda à James s'il souhaitait l'accompagner ou essayer de livrer son paquet. Le jeune homme hésita un instant, puis répondit :

-Si vous le permettez, je vais essayer de trouver ce Stamford... Ma supérieure semble m'apprécier, autant cultiver cette sympathie. Mais si vous jugez que je peux vous être utile, Stamford attendra...

Rien ne pressait ; Mrs Cayne prendrait la défense de son petit coursier bien-aimé devant le Ministre de la Magie en personne, s'il le fallait. D'un léger sourire, James consulta Absynthe ; à elle de décider, à présent.
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MessageSujet: Re: Première journée de travail (Terminé)   Première journée de travail (Terminé) EmptyJeu 7 Fév - 2:53:10

Ah, quel plus grand plaisir que celui d’être reconnu ? Si son éducation n’avait pas été aussi parfaite et irréprochable ( si si ) la demoiselle aurait sauté au cou de l’avenant coursier pour manifester sa joie. Retranchés sur leur île cernée par la grisaille, la plupart des anglais étaient aveugles aux rayonnements extérieurs à leur pluvieux territoire. Qui aurait pu les en blâmer ? Personne n’aimait apprendre qu’il pouvait y avoir plus grand que chez soi et même si Absynthe se considérait, modestement, comme le cinglant exemple d’une entorse à cette croyance, son quasi anonymat avait parfois ses avantages que la jeune femme lui concédait de mauvaise grâce. Quels qu’ils puissent être, ils perdaient toutes valeurs à ses yeux comparés à l’attrait de la renommée.
James pouvait bien être honoré, Syn était dix fois plus satisfaite que son nom soit enfin prononcé avec l’attention qu’il méritait et pas comme le nom du
pecorus vulgaris ou employé comme synonyme à "rebu de l’humanité" pour les rares mal informés qui connaissaient la branche honteuse de la famille. L’Angleterre était décidément bien cruelle avec elle.
A son "enchanté" elle aurait pu lui assurer un "aux anges" si seulement une ombre noire n’était pas venue se poser sur sa suffisance. Son sourire s’atténua quelque peu voilé par le Doute. Ce jeune homme était tellement paradisiaque qu’il ne pouvait *pas* être exempt de quelques travers. Et que lui avait-il dit plus tôt ? "Larbin du ministère". Condition inacceptable que malgré toute sa diligence et sa mesure son nom ne pouvait pas lui permettre de tolérer. Absynthe serait déjà devenu folle "Petite va ici, va là, petite fait ceci, fait cela, portez ceci là bas, mettez cela ici". Un peu comme ses propres débuts dans l’Allée des Embrumes bien qu’elle n’ait jamais eu la maîtrise d’afficher l’indifférence polie de James. D’ailleurs au fond de lui ne chercherait-il pas à gravir les échelons le plus vite possible afin de faire partie du lot de ceux qui dirigent aux larbins ? Et quel plus sûr moyen que celui d’attraper une voleuse sur le vif pour escalader l’échelle des postes honorifiques et des primes ?

Les yeux de la française se posèrent sur le paquet dans ses bras. Le colis en lui même aurait pu lui être utile. Quant à celui qui le portait il ne l’avait pas vendu jusque là car ce que la sorcière avait fait allait pleinement dans son sens. Mais un élan de loyauté envers ce Ministère si exploitant ne le saisirait-il pas lorsqu’Absynthe essaierait de détourner, à porté de son ambition, des objets dont le commerce était interdit ? Et même s’il jurait vouloir lui rendre la pareille qu’elle serment ne serait-elle pas prête à rompre si elle y voyait un avantage ? Comment être sûr de celui que l’on connaissait à peine ? De plus jouer de l’aiguille sur un Kirkby n’était pas la meilleure chose à faire si la situation tournait mal car on pouvait être sûr qu‘elle tournerait encore plus mal jusqu‘à descendre en dessous du pire. Raison supplémentaire pour être deux fois plus méfiante.

Elle réglerait donc son petit problème de marchandise toute seule avec le soutient indéfectible des pointes de métal cachées dans sa manche. Le soutient que seul les instruments pouvaient offrir et il suffisait d’un seul coup d’œil aux yeux bleus de son cher ami pour comprendre qu’il ne se rangeait pas dans la catégorie "outil parlant". Maintenant il allait falloir le congédier sans donner l’impression suspecte de le chasser.
Rejouer la carte de la repentante ?


-Oh James je m’en voudrais de vous attirer encore plus d’ennuis. Vous avez vos propres obligations et je vous en ai déjà suffisamment détournées. Vous êtes…

*Pas encore digne de confiance.*

-…tout à fait incroyable dans votre genre. Le Ministère devrait compter plus d’hommes comme vous, les affaires ne se régleraient peut-être pas plus vite, mais certainement mieux., assura Absynthe qui, légèrement poussée par le temps, reculait peu à peu vers le fond du couloir en essayant de garder la mine détendue, Ce fut vraiment un plaisir de vous rencontrer et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir lorsque nous ne serons plus pressés de tous les côtés. Je vous souhaite une bonne journée et vous souhaitez moi…bonne chance.

La jeune femme pivota sur ses talons et évita de partir au trot tant qu’elle ne serait pas certaine d’être totalement hors de vue. Ce qui n’empêchait pas son corps d’être tracté par une force invisible. S’ils avaient transfomé son oeuf de dragon en homelette pour un pique-nique sur son tapis volant elle trouverait au service de détournement de l'artisanat moldu sa dernière occasion de cracher du feu…
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