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 Cordages et préjugés [PV Dertil]
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MessageSujet: Cordages et préjugés [PV Dertil]   Cordages et préjugés [PV Dertil] EmptyDim 11 Nov - 8:51:37

Quiconque aurait vu Elina en cet instant pouvait facilement croire qu’elle était la cible d’une personne très mal intentionnée qui lui en voulait à mort. En effet, la jeune fille en deuxième année à Serpentard était actuellement attachée à un mur des toilettes des garçons, avec une corde que seule la magie pouvait maintenir serrée. Elle était par conséquent prisonnière d’une vulgaire corde manipulée par un sortilège, dans un lieu qu’elle aurait préféré ne jamais visiter de sa vie. La tête baissée, ses cheveux mi-longs châtains détachés, on aurait presque pu croire qu’elle s’était évanouie à force de chercher à se libérer. Fort malheureusement pour elle, elle était complètement seule dans ce maudit endroit, et les cordes avaient déjà commencé à blesser ses deux bras au point de les mettre à saigner. Cette scène ne lui donnait pas du tout envie de rire, bien au contraire. Elle avait dû soupirer une bonne centaine de fois depuis qu’elle était là, et maintenant, quelques larmes venaient de mouiller son visage qui était, jusque là, resté impassible.

Ainsi faite prisonnière, Elina ne pu que repenser à la cause de ses tourments : Son cousin, Dimitri. Celui-ci l’avait croisée dans un couloir, seule, se déplaçant telle une ombre à l’aide de ses sempiternelles béquilles, et il n’avait pas pu s’empêcher de lui tenir compagnie, profitant d’un rare moment où il était seul avec elle. Ce garçon en sixième année à Serpentard était probablement l’être qu’Elina détestait le plus, et cela depuis que son père l’avait contrainte à vivre avec lui durant l’été. Suffisant, sûr de lui et particulièrement cruel lorsqu’il s’y mettait, il était antipathique à souhait, et bien qu’il soit mieilleux avec elle, il n’en restait pas moins sûr et certain qu’elle lui appartenait et qu’il pouvait disposer d’elle comme il le souhaitait. Voilà bien comment il considérait sa cousine, comme un vulgaire trophée méprisé et misérable…

Alors qu’Elina avait tout fait pour le semer dans ce maudit couloir, Dimitri avait usé de sa ruse et avait fait en sorte qu’elle n’ait d’autre choix que celui d’entrer dans les Toilettes des Garçons pour lui échapper. Ce qu’elle fit du reste, ne pensant pas un seul instant qu’il s’en prendrait à elle comme il l’avait justement fait…Il l’avait tout d’abord giflée avec une force qu’elle ne connaissait pas encore chez lui, puis il l’avait ficelée ainsi au mur du lieu, prétextant que tant qu’elle ne lui présenterait pas d’excuses pour la froideur dont elle avait fait preuve à son égard, il ne conssentirait pas à la libérer. C’était peine perdue, parce que la jeune fille avait beau avoir bien changé depuis quelques temps, elle n’avait nulle intention de fléchir face à ce prétentieux imbécile. Il en profita donc pour lui montrer qu’il était le plus fort à ce petit jeu en claquant la porte des Toilettes, après avoir pris soin de prendre ses béquilles, la laissant donc sans moyen de se déplacer, si toutefois elle parvenait un jour à se libérer de tels liens. Il ne fallait pas perdre de vue que depuis un accident de voiture où Elina était avec sa grand-mère, il y a cinq ans, la jeune fille ne pouvait plus se déplacer sans ses béquilles…En la privant de son seul moyen de ‘locomotion’ Dimitri ne montrait pas seulement sa cruauté, mais sa profonde folie…

Commençant littéralement à désespérer, Elina se mit à remuer de plus en plus violemment, pensant que les liens allaient céder si elle y allait assez fort. Mais tout ce qu’elle parvint à faire, ce fut de se blesser encore un peu plus aux bras. De toute manière, tant qu’elle ne parvenait pas à récupérer ses béquilles, il était bien évident qu’elle ne pourrait pas sortir d’ici. C’était étrange, mais elle avait rarement eu aussi peur que quelqu’un n’entre en ces lieux et la découvre ainsi, misérable et nécessitant de l’aide pour la première fois de sa vie. Kyle avait beau lui dire qu’elle avait un semblant de tempérament de Gryffondor, elle n’en croyait pas un mot. Si elle avait été envoyée à Serpentard, il y avait une raison, et elle savait bien que sa gentillesse ne refaisait surface qu’en fonction des personnes qui se trouvaient en face d’elle. Kyle avait bien été la seule personne qui n’était pas un Serpentard à qui elle avait marqué tant de respect…

« Dimitri, il y a bien une chose que tu n’as pas comprise…Tu auras beau jouer avec ta cruauté tant que tu le voudras, jamais je ne reviendrais vers toi. Pas plus que je ne veux devenir comme ma mère et épouser un membre de ma famille…Je veux connaître plus que ça, et mes désirs, tu ne pourras jamais les satisfaire. Je ne veux absolument pas…Devenir une fille injuste comme tu l’es devenu… »

Secouée par un nouveau sanglot, Elina tentait de se convaincre qu’elle n’était pas encore devenue quelqu’un d’injuste, et qu’il y avait encore une ou deux qualités en elle qui pouvaient être sauvées. Mais alors qu’elle pénétrait de nouveau dans des pensées plus sombres les unes que les autres, elle sentit quelque chose lui grimper sur l’épaule et pousser un petit cri pour signaler sa présence. Tournant son regard d’un bleu turquoise admirablement clair vers la cause de cette sensation, elle eut un large sourire en constatant qu’une fois encore, son écureuil ne l’avait pas abandonnée. Il l’avait aidée et même sauvée plus de fois qu’elle ne l’avait fait pour lui. Après tout, elle l’avait juste sauvé de la faim et du froid en l’emportant avec elle après l’avoir trouvé complètement gelé lors d’une visite à Pré Au Lard. Elle n’était vraiment pas fâchée qu’il soit là, et lorsqu’elle lui fit signe de détacher comme il le pouvait ses cordes, l’animal s’exécuta pour son plus grand bonheur. C’était bien la première fois qu’elle souriait et pleurait en même temps…

Quelques longues minutes plus tard, Elina commença à sentir que ses liens se desserraient, et elle tomba littéralement le long du mur plutôt violemment une fois que son écureuil ait fini de ronger tous les liens. Elle soupira de douleur, ne pouvant pas se relever pour le moment. Ses bras étaient à moitié en sang, elle avait maintenant mal au derrière à cause de sa chute plutôt vertigineuse et elle n’avait pas ses béquilles, mais elle était à peu près soulagée de ne plus être attachée…


« Je crois que si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer…Mais maintenant, le tout ça va être de sortir d’ici…Mission impossible tant que cet idiot de Dimitri ne m’a pas rendu mes béquilles… »


Elina n’eut d’autre choix que celui de s’allonger par terre pour soulager un peu sa douleur aux jambes. Rester trop longtemps sans être soutenue par ses béquilles avait souvent un effet désastreux sur ses jambes, et elle le savait. Gardant son petit animal dans ses mains, elle ne pu contrôler les larmes qui se mirent à couler sans prévenir une fois qu’elle fut allongée sur le carrelage froid des Toilettes.

« Tu sais, je crois que je ne voulais pas devenir un boulet, mais j’ai tout fait pour…Si j’ai commencé à perdre la vue en début d’été, c’est parce que je me suis longtemps détestée. Je me rendais coupable d’être née dans cette famille, d’être le fruit d’une union consanguine, et donc je voulais me détruire je crois…Mais j’ai compris mon erreur et j’ai récupéré mes facultés visuelles, heureusement…J’aimerais maintenant pouvoir me dire que je ne suis plus obligée de retourner dans cette famille de fous, mais malheureusement…Je crois que personne ne peut me sauver d’elle tant que je ne suis pas plus mature, ni capable de me débrouiller par moi-même. »

Elina savait qu’en tant qu’handicapée, le temps où elle pourrait se débrouiller seule était dans un futur très éloigné. Elle ne voulait plus vivre chez son cousin, mais elle savait que la vie chez ses propres parents serait pire que l’enfer. C’était un bien cruel dilemme qui s’offrait à elle et qui la faisait pleurer avec tant d’ardeur en ce moment…Tout ce qu’elle fut en mesure de faire, ce fut de se relever pour prendre appuis sur le mur contre lequel elle avait attachée pendant une bonne heure au moins avant de poser son petit animal sur ses genoux. Elle savait que lui, au moins, il serait toujours un ami fidèle et qu’il ne l’abandonnerait pas à la première occasion. C’était tout ce dont elle avait besoin, de la confiance de quelqu’un, pour mieux affronter son handicap et la vie elle-même…Mais même Kyle ne la lui avait pas encore accordée.


« A mon arrivée ici, je détestais tout. Je ne voulais de la compagnie de personne, je pensais que c’était inutile et que la pitié de tout un chacun ne me ferait pas avancer, mais plutôt reculer…Mais en fait, je ne suis pas mieux maintenant, je ne suis pas plus avancée. Parce qu’être seule est plus blessant encore que la pitié… »


Elina ferma doucement ses yeux après avoir finit de parler. Elle était tellement épuisée à force de chercher des solutions qu’elle s’endormit sans même s’en rendre compte, ainsi blessée, seule et adossée contre un mur froid de Toilettes…Il ne lui restait plus qu’à espérer que personne ne viendrait se moquer d’elle, parce qu’elle se sentait misérable…Et comme à chaque fois qu’elle avait cette impression, elle entrait facilement dans une colère sombre et incontrôlable…
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MessageSujet: Re: Cordages et préjugés [PV Dertil]   Cordages et préjugés [PV Dertil] EmptyDim 11 Nov - 16:16:15

C'était une après-midi comme les autres. Le temps restait variable depuis une semaine de telle sorte qu'on ne savait plus sur quel pied danser. L'Automne se faisait ressentir par moment et à d'autres il faisait lourd et chaud tel un magnifique jour d'été. Cette situation était difficile à gérer car on ne savait pas quel vêtement mettre avec une méteo si capricieuse. En gros, voilà à quoi pense un élève de Serdaigle qui possède une famille heureuse et sans "trop" de problème. Parfois, le jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux bleus avait honte de penser à des choses aussi futiles que les problèmes vestimentaires liés à la température du jour alors que d'autres broient du noir à longueur de journée. D'un côté, il estimait qu'il n'était pas utile de voir toujours tout en noir mais semblait d'accord d'accepter que la vie en Rose était une utopie. Il est difficile, pour un enfant de onze ans, d'accepter ce fait. Bien sûr, il possède le discernement depuis longtemps mais il pensait que bien que le Mal existe, il ne devait constituer qu'une infime partie de la vie. Facile à dire (ou plutôt à penser...) mais plus difficile à observer! Les pensées sombres viennent inlassablement taquiner ceux qui sont frappés par le malheur, comme pour les enfoncer davantage dans leur sombre gouffre.

Tout ceci ne nous amène cependant pas encore à notre lieu. Dertil se promenait dans les couloirs en pensant à diverses choses, c'était la première fois qu'il pensait à ses parents et il sentait leur absence. Bien sûr il avait passé d'excellents moments à Poudlard, les cours surprenant, Laeticia Hingle qui lui parlait et avec qui il s'entendait et toute l'activité magique qui tournait autour de l'école de sorcellerie. Perdu dans ses pensées, il se dirigea instinctivement vers le lieu de soulagement pour sa vessie douloureuse. Arrivé au 6ème étage, il entra dans les toilettes des garçons en poussant vivement la porte. Il s'arreta net dans son élan à la vue d'une jeune fille, endormie sur le sol glacé. S'il n'avait pas vu les meurtrissures qui la couvrait sur tout le corps, il penserait que ce serait un drole d'endroit pour piquer un petit somme. Elle était petite et recroquevillée en boule comme pour se premunir du froid. Son visage, bien qu'endormi, parut contrarié et portant les marques de nombreuses années de malheurs. Ses petits bras étaient tout meurtris par des contusions sanguinolentes et des traces de larmes sèches serpentant ses deux joues. Dertil fut pris de pitié à la voir dans cet état et en temps normal, son premier reflexe aurait été d'appeler à l'aide un professeur ou madame Pomfresh car il restait persuadé que la fille qui était couchée devant lui était morte...

Après s'être convaincu du contraire et après avoir retiré sa peur, il s'approcha de la jeune fille, s'agenouilla à ses côtés et la secoua un petit peu.

Eh OH! Il l'agite un peu plus fort. Eh oh! Réveille toi.

Pas de réaction! Pris de panique, il se leva et se prepara à gueuler de sa voix masculine la plus forte un appel à l'aide digne du plus beau naufrage du Titanic lorsque soudain, il entendit quelques gemissements... Faibles, certes mais un petit signe de vie qui le rassura un peu. Il retourna à genoux aux côtés de la jeune fille pour s'occuper d'elle en se jurant qu'il était bête et il se rappela qu'il existait des moyens faciles de vérifier si une personne était en vie ou non... Il se demanda depuis combien de temps elle était là, il vit à ce moment l'écusson de Serpentard en se demandant qui pourrait bien en vouloir à cette jeune innocente, même si elle venait d'une horrible Maison. Plus grave encore, il ne comprenait pas pourquoi une fille se trouvait parterre dans les toilettes des garçons. Ce qui se passa ensuite défila comme un flash rapide d'événements qui se reliaient entre eux en une seule fois. Il vit les morceaux de cordes jonchées sur le sol et, ce qu'il avait pris pour une écharpe, le petit écureuil qui se lovait dans le cou de l'élève afin de la préserver au mieux du sol glacial. Bien qu'il comprit le fil des événements, il ne comprenait toujours pas ce qui a amené cette Serpentarde dans cette situation. Il tenta une nouvelle tentative de faire réagir la jeune fille.

Hé! Réveille-toi! Qu'est-ce qui s'est passé? Faut-il que j'aille chercher un professeur?

Il estimait que sa question était bête, bien sûr qu'elle voudrait l'aide d'un professeur mais peut-être que la sorcière préfèrerait garder cela pour son intimité, elle avait surement des problèmes mais de ceux qui ne peuvent pas arriver dans les oreilles de n'importe qui... Pour ça, c'est raté, Dertil voudra certainement savoir ce qui s'est passé et l'histoire passera donc dans des oreilles non souhaitées. Enfin, le jeune Bleu et Bronze n'en avait cure et attendit une réponse, même minime, de la jeune fille, il la secoua tout de même de temps en temps pour s'assurer qu'elle était bien consciente.
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MessageSujet: Re: Cordages et préjugés [PV Dertil]   Cordages et préjugés [PV Dertil] EmptyMar 20 Nov - 14:25:37

Elina avait parfaitement conscience de se trouver dans les Toilettes des Garçons à l’heure qu’il était. Pourtant, cela ne l’avait nullement empêchée de s’évanouir à moitié, et cela à cause des blessures dont elle venait d’hériter. Il n’y avait pas à dire, Dimitri avait frappé plus fort que les autres fois…Il devait se sentir tout puissant maintenant, parce qu’il était parvenu à l’exploit de faire perdre contenance à la belle islandaise. Elina avait toujours donné l’impression qu’elle était sûre d’elle et fière de l’être. C’était probablement ce qui lui avait valut une merveilleuse place à la maison de Salazar, même si elle avait tendance à le regretter aujourd’hui. Mais ce que Dimitri, son cousin tant détesté, ne savait pas, c’était qu’elle mettait un masque hautain et fier sur son visage uniquement pour se protéger de son prochain. Elle avait toujours eue une peur bleue du monde, et ne souhaitait pas y être confrontée. Bien souvent, elle se complaisait seule dans des souvenirs heureux qu’elle gardait au fond de son cœur pour échapper à cette dure réalité, mais cette douce illusion ne durait malheureusement jamais bien longtemps, et elle était toujours obligée à un moment donné de rouvrir les yeux.

Ne demeurant qu’à demi-inconsciente seulement, Elina n’eut aucune peine à entendre le bruit que faisait alors la personne qui venait d’entrer dans ce lieu bien étrange. Il était d’ailleurs difficile de ne pas l’entendre…Ce garçon là faisait plus de bruit qu’un troupeau de buffles ! Si jamais elle s’était trouvée là pour faire une sieste, elle l’aurait volontiers incendié. Mais ce n’était pas le cas, ce fut pourquoi elle ne fut aucun geste, pas même celui de rouvrir les yeux pour rassurer la personne. Elle n’avait pas envie de tendre la main à quelqu’un en cet instant…Tout ce à quoi elle aspirait, c’était récupérer ses béquilles pour pouvoir s’enterrer dans un coin sombre et ne plus en bouger jusqu’à au moins demain soir. Elina savait qu’elle n’aurait pas cette chance malheureusement…Cette fois, l’illusion ne pouvait pas se mettre en place, et elle ne pouvait pas échapper à la réalité. De toute évidence, le jeune homme qui était entré dans les Toilettes avait la ferme intention de la secourir, ou tout du moins, obtenir des explications quant à sa présence en ces lieux. C’était bien mal la connaître…Elle était rusée comme un renard et savait parfaitement se sortir de situations délicates. Il ne lui suffisait que de faire preuve d’un minimum de malice pour se sortir de là.

Soudainement secouée comme un prunier, Elina perdit tout espoir de se sortir facilement de ce guêpier. Elle eut un mince gémissement de douleur, incapable de faire autrement, et n’eut d’autre choix que celui d’ouvrir les yeux à l’écoute des paroles du garçon. Décidément, celui-là, il ne pouvait pas être à Serpentard avec un caractère pareil…Nul élève de sa maison n’aurait prit pitié d’elle de cette façon, et nul ne lui aurait tendu la main comme il venait de le faire. Mieux encore, nul élève de sa maison ne lui aurait proposé d’appeler un professeur à l’aide…C’était une question de bon sens pour la jeune fille, parce qu’appeler un adulte voulait dire qu’elle allait subir un véritable interrogatoire. Et, face à cette idée, la seule pensée qu’Elina fut capable d’avoir fut : « Plutôt crever ! »


« Inutile de me secouer comme un prunier…Je ne pense pas que des fruits tomberont de ma tête même si tu me remues plus fort. Tout ce que tu pourrais à la rigueur faire, c’est me blesser encore davantage. »

Et toc. Elina n’avait pas encore regardé la personne qui avait eu la malchance de tomber sur elle, mais elle était certaine d’une chose…Dans l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait, elle était parfaitement incapable de faire preuve de douceur ou de gentillesse. Elle avait plutôt envie de fuir à toutes jambes de cet horrible endroit si toutefois elle en avait été capable. Posant dès lors son regard sur le jeune garçon, la vision qu’elle eut fit l’effet d’un véritable électrochoc. Non seulement il n’était pas à Serpentard, mais il était à Serdaigle et en plus elle l’avait déjà croisé ! Il restait maintenant à déterminé où et quand elle l’avait déjà vu…Mais sa tête ne lui était pas inconnue, c’était une certitude. Il ne fallait pas croire, Elina avait une redoutable bonne mémoire.

« Ta tête ne m’est pas inconnue…T’aurais-je déjà martyrisé ? »

Elina se surprit à faire de l’humour et cette simple idée lui déplut fortement. Elle passa sa main sur son front machinalement pour y enlever la sueur qui y perlait, et elle constata avec horreur qu’elle avait de la fièvre…Si elle s’était laissée aller, elle aurait facilement pu rentrer dans une colère noire. Mais l’heure n’était pas à s’énerver, elle avait un problème plus grave à résoudre. Le premier était de pouvoir sortir d’ici avant qu’un autre élève n’arrive et ne la découvre ainsi blessée et misérable. Seulement sans ses béquilles, c’était comme vouloir réaliser l’utopie de voler…Le second était de se débarrasser de cet élève gênant sans être contrainte de lui expliquer qu’elle s’était faite piéger par son cousin…Parce que pour qu’il comprenne bien, elle serait sans nul doute obligée de lui avouer que Dimitri lui avait demandé sa main et qu’elle lui avait refusée assez violemment. Rien qu’à cette pensée, le cœur de la belle islandaise se serra et une larme coula instinctivement de sa joue. Ce fut pourquoi elle baissa rapidement la tête pour éviter d’avoir à affronter le regard du Serdaigle. Etre jugée maintenant était bien la dernière chose dont elle avait besoin.

« Je ne me fais aucune illusion, même si je t’expliquais, tu ne pourrais pas comprendre. Ce n’est pas une question de maison ou même d’âge, je me fiche éperdument que tu soies à Serdaigle…C’est une question de vie. En t’observant, je vois bien que tu n’as pas beaucoup souffert et je te souhaite que cela reste ainsi pour toi. Mais laisse moi tranquille, je n’ai nul besoin de ta pitié ou de ta gentillesse. Je ne sais pas aimer les gens, et c’est sans nul doute mieux ainsi. »

Elina parla avec une sincérité qui la surprit beaucoup. C’était la pure vérité, elle avait bien observé cet élève la première fois qu’elle l’avait vu, dans les escaliers alors qu’elle sortait de la Bibliothèque si sa mémoire était bonne, et le sourire qu’il affichait montrait bien qu’il n’était pas malheureux, ou du moins pas autant qu’elle. Sans plus de cérémonie et de discours, la jeune fille se releva dans un effort surhumain, gardant bien ancrée sur son visage une large expression de douleur, même si aucun son ne sortit de ses lèvres. Elle se tenait bien fermement au mur, regardant plusieurs fois son écureuil pour être certaine qu’il ne tombe pas, et reposa ensuite son regard sur le jeune homme qui était certainement empli de beaucoup de bonnes intentions.

« Peut-être devrais-tu retrouver ton ami Serdaigle avec qui tu faisais tes devoirs dans les escaliers ? Il n’y a rien pour toi ici. »

Elina se trouvait bien bavarde et trop bienveillante décidément…Mais elle chassa cette pensée idiote de son esprit pour tenter de se diriger vers la sortie, se tenant au mur autant qu’elle le pouvait. Cela dit, à chaque pas qu’elle faisait, et quelque soit l’effort qu’elle y mettait, elle manquait de tomber. Elle n’avait plus marché sans béquilles depuis son accident, et elle savait bien que ce genre d’objet peuplerait son existence jusqu’à sa mort. C’était sans nul doute pour cela qu’elle attendait la mort avec impatience, parce qu’elle n’avait pas cette raison de vivre qui fait que nous affrontons la vie quelques soient ses griefs. Mais alors qu’elle avait presque atteint la sortie, elle sentit que son écureuil avait quitté son épaule pour se planter droit devant le jeune garçon de Serdaigle. Ce fut comme un coup de poignard en plein cœur, même si elle ne pouvait nullement considérer cela comme une trahison. Nut agissait comme toujours, il voulait veiller sur elle et lui rendre le sourire…Ce fut pourquoi plusieurs larmes coulèrent sans retenue des joues de la jeune fille avant qu’elle n’abandonne sa lutte pour se laisser glisser le long du mur auquel elle demeurait si ardemment accrochée. Elle commençait à comprendre les paroles de Kyle maintenant…Il lui avait dit que si elle était capable d’aimer et de chérir son animal, elle pouvait en faire autant aves les humains, si toutefois elle le voulait assez fort.

« Je me suis mise à détester les humains dès qu’ils m’ont privée de mes jambes et de la seule personne qui m’a acceptée telle que j’étais, sans jamais me juger…L’année dernière, j’étais une parfaite Serpentard, je haïssais tout et tout le monde…Je voulais rester seule, pensant que c’était probablement mieux ainsi. Je m’acharnais sur quiconque voulait m’approcher et je demeurais aussi glaciale qu’une neige d’hiver lorsque quelqu’un me tendait la main. Mais cette année…J’ai aidé un Gryffondor à éviter un duel avec un Serpentard, j’ai empêché un autre Serpentard de vous provoquer avec sa baguette, toi et ton ami…Et j’ai même recueillit un écureuil qui serait probablement mort de faim et de froid si je ne l’avais pas fait. Mais ça ne change rien…Je suis et je resterais quelqu’un d’injuste et d’infréquentable le reste de ma vie. Je déteste maintenant les Serpentard et tout ce que je peux représenter à leurs yeux… »

Elina savait qu’il ne comprendrait pas la moitié de ce qu’elle était en train de dire, mais tant pis. Comme elle n’avait pas pu voir Kyle ces derniers jours, elle avait cet ardent besoin de confier le poids qui pesait sur son cœur. Elle savait que cela ne changeait rien au fait qu’elle ne souhaitait pas de compagnie, comme l’année passée, mais elle ne se sentait pas plus mal au moins. C’était très étrange, mais elle remerciait presque Dimitri de l’avoir mise dans une telle situation. Au moins, cela lui avait permis de prendre conscience de sa propre insignifiance…

« Je veux que tu t’en ailles. Ne me demande rien et ne m’approche plus jamais. Si tu ne le fais pas, je vais me sentir obligée de t’y contraindre. Ne fais pas la bêtise de croire que je ne suis plus capable de méchanceté. Au contraire, ta gentillesse ne fera que me rendre plus cruelle…»

Le regard bleu intensément clair d’Elina en disait bien long sur ce qu’elle ressentait à cet instant. Elle était déchirée de toutes parts d’ailleurs…D’un côté, elle souhaitait se confier à lui et même avoir la chance de pleurer dans ses bras comme une enfant perdue, et d’un autre, elle voulait plus que tout le repousser de tout son être. Pour toute autre réponse, elle tourna la tête à l’opposé pour cacher les larmes qui commençaient à perler de nouveau de ses yeux. Il ne lui restait plus qu’à attendre sa réaction, espérant qu’il prendrait la bonne décision pour son bien…Mais alors qu’elle pensait que tout allait enfin rentrer dans l’ordre, il fallut que Peeves fasse son apparition à ce moment là. Elina le regarda droit dans les yeux avec une expression qui semblait vide et dénuée de sens…Elle espérait ainsi lui ôter envie de lui balancer en pleine poire un sceau rempli d’eau froide…Pour toute réponse face aux yeux qu’elle avait, l’esprit frappeur se pointa devant elle et regarda ses blessures en prenant un air faussement gentil et compatissant. De toute évidence, il n’oubliait pas que la pitié mettait facilement en colère la jeune fille…

« Cette fois, Dimitri ne t’as pas ratée. Juste parce que tu as refusé de lui accorder ta main ? »
« On va dire ça comme ça… »


Elina allait exploser de colère s’il osait dire un mot de plus. Et à sa grande surprise, Peeves se tut, se contentant juste de soupirer après qu’elle ait fini de répondre. Il prit un peu d’eau dans le conduit du robinet pour la faire couler sur ses blessures, comme s’il souhaitait les nettoyer. Là, elle ne fut plus seulement surprise, elle se mit à rougir, demeurant presque choquée par tant de bienveillance inattendue.

« Tu peux te vanter d’avoir la possibilité d’obtenir n’importe quel service de la part de Rusard, et tu ne peux même pas tenir tête à ton cousin ? Pitoyable pour une Serpy toute verte ! »

Elina eut une expression mauvaise l’espace d’un instant, mais elle éclata de rire. Pour la première fois en cette horrible journée, elle laissait enfin un peu de joie sortir de son corps et de son cœur. Décidément, Peeves la surprendrait toujours. Elle en oublia même la pitié dont avait fait preuve le Serdaigle peu de temps avant…Elle avait juste l’impression d’être comprise, et même si l’esprit frappeur ne pouvait pas s’empêcher d’être un tantinet sarcastique, il faisait preuve d’un peu moins de méchanceté que d’habitude.

« En parlant de Rusard…Déguerpis avant que je ne décide de l’appeler ! »

Cette fois, Elina était sérieuse. Le problème avec Peeves, c’était qu’il était incapable d’être discret. Il allait donc éveiller l’attention de quiconque passerait près des toilettes, et ça il n’en était pas question…Sans plus de cérémonie, l’esprit s’inclina légèrement comme s’il la respectait et disparut, laissant la jeune fille se rendre compte qu’il avait dévoilé son secret aux seules oreilles qui traînaient par là…
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  • Dertil Finnigan
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MessageSujet: Re: Cordages et préjugés [PV Dertil]   Cordages et préjugés [PV Dertil] EmptyMer 28 Nov - 15:57:54

Le jeune aiglon se demandait certainement pourquoi une jeune fille se trouvait dans les toilettes des garçons. C’était bien légitime pour quelqu’un qui avait un besoin pressant immédiatement estompé à la vue de la jeune fille. Le sorcier aux cheveux noirs ne se doutait cependant pas que son arrivée s’était fait remarquée à ce point, il voyait cette tête assoupie et lasse de tant d’efforts inutiles, ce corps martyrisé par on ne sait quelle torture physique et cette fatigue mentale perceptible au moindre petit regard. Un long mais surtout lourd passé pouvait certainement expliquer tant d’atrocités et de malheurs mais l’explication ne fait pas la justification et Dertil imaginait mal le chemin possible pour en arriver à ce désarroi qui assombrissait les plus belles pensées, les plus espérées des joies et la gaieté d’un espoir jamais tant désiré. On pouvait lire beaucoup de choses sous les apparences de la scène dramatique qui s’étalait devant l’élève de première année, on y voyait comme une mauvaise pièce de théâtre dont on devine déjà la fin, tragique certes, mais prévisible enfin c’est du moins ce qu’il pensait. Comment ce gamin de onze ans pouvait-il prétendre tout comprendre rien qu’en analysant ce décor maussade ? Un brin d’intelligence, peut-être, mais de celle qui ne plaise pas toujours à tout le monde car elle est constitué essentiellement de curiosité. Beaucoup d’enfants possèdent la curiosité mais celle de l’aiglon était poussée à un paroxysme impressionnant, une avidité d’apprendre et de connaître hors du commun. C’est cette soif de connaissance qui l’amenait rapidement à surmonter sa première impression de surprise afin d’en savoir un peu plus. En bref, c’est plus une curiosité malsaine qu’un désir d’entraide qui guida le premier geste du jeune homme, même s’il aimait rendre service, il ne le faisait jamais sans obtenir avec garantie un retour, quelque qu’il soit. La première réaction de la part de la jeune fille à ce geste que Dertil pensait amical fut un grognement douloureux. Il était vrai qu’il n’avait pas estimé avec exactitude l’ampleur des blessures de la Serpentarde et ces petites secousses auraient pu avoir de plus graves conséquences. La réaction qui suivit n’en fut pas pour autant plus joyeuse.

« Inutile de me secouer comme un prunier…Je ne pense pas que des fruits tomberont de ma tête même si tu me remues plus fort. Tout ce que tu pourrais à la rigueur faire, c’est me blesser encore davantage. »

Un brin d’humour ! Comment était-ce possible dans cet état-là ? Dertil en conclut rapidement que ce n’était pas si grave, juste un petit incident de parcours, qui sait ? Une petite blague entre amis Serpentards…La relativité du jeune aiglon avait toutes les caractéristiques du restreint mais que pouvait-il en savoir, comment pouvait-il deviner que sous le masque de la plaisanterie un peu froide, il y avait bien plus qu’une simple rigolade entre élèves de Salazar. Le doute était permis et ce fut un peu surpris que le bel homme aux yeux bleus se recula pour mieux apercevoir le visage qui se présentait à lui.

« Ta tête ne m’est pas inconnue…T’aurais-je déjà martyrisé ? »

Non, sa tête ne lui était effectivement pas inconnue, il la reconnaissait à présent. La jeune fille dans l’escalier, celle avec les béquilles. Voilà ce dont se souvenait Dertil de cette rencontre un peu particulière qui l’avait presque mené à un duel ouvert avec un condisciple de la jeune fille. Il fut donc logiquement surpris en entendant la question qui suivit la remarque, méfiant et distant, il se souvenait davantage d’une situation inverse où la Serpent lui avait plutôt éviter de se prendre un jet de lumière en pleine Poire. Etait-elle une Serpentarde aguerrie ou était-ce simplement une façade, pour faire comme-ci ?C’est pour cette raison qu’il le prit sur le même ton que la première phrase, confirmant ainsi sa théorie d’une grosse plaisanterie et qui sait que tous plein d’amis vont sortir des cabines des toilettes fermées et crier ensemble. « Surprise ! On t’a bien eu, hein ?! ».

Pour cette raison, encore un peu plus méfiant qu’avant, il souriait poliment à la jeune fille tout en jetant un regard furtif vers les cabines… vides ! Peut-être viendraient-il de la ventilation ou tout simplement de dehors ! Il restait persuadé du bien-fondé de sa théorie, un complot de mauvais goût. Il gardait le silence, restant ainsi sur la défensive, ne sachant pas trop comment réagir dans pareille situation, surtout pour passer le moins ridicule possible.


« Je ne me fais aucune illusion, même si je t’expliquais, tu ne pourrais pas comprendre. Ce n’est pas une question de maison ou même d’âge, je me fiche éperdument que tu soies à Serdaigle…C’est une question de vie. En t’observant, je vois bien que tu n’as pas beaucoup souffert et je te souhaite que cela reste ainsi pour toi. Mais laisse moi tranquille, je n’ai nul besoin de ta pitié ou de ta gentillesse. Je ne sais pas aimer les gens, et c’est sans nul doute mieux ainsi. »


Il n’avait pas dû attendre bien longtemps avant que la jeune fille se remette à parler mais cette fois, le ton avait changé et Dertil sentit aussitôt que la plaisanterie avait assez duré et qu’il dérangeait. Il prenait ces mots comme une claque, il était vrai qu’il n’avait pas beaucoup d’expérience de la vie mais il ne demandait qu’à apprendre et qui mieux que quelqu’un de terriblement expérimenté pouvait lui expliquer les valeurs et les aléas de la vie ! Sur ces mots, il se sentait prêt à partir, la jeune sorcière avait l’art de remettre la faute sur les autres, d’instaurer un malaise dans une discussion, comme si elle rejetait automatiquement tout geste en avant, toute recherche de la vérité et toute acceptation de celle-ci. Cependant, Dertil se rendit compte qu’il n’était pas en tort ! Il se trouvait dans les toilettes des garçons et si quelqu’un avait bien sa place dans ce lieu, c’est bien lui et non elle. Il allait le faire remarquer à la Vert et Noir lorsqu’elle se décida à se lever. Quelle peine ! Elle semblait souffrir à l’exécution de ce simple geste mais ne laissa transparaître qu’une petite grimace, ravalant sa douleur en serrant les dents. Il se rappela alors ce dont il s’était souvenu peu de temps auparavant… Les béquilles ! Mais où sont-elles donc ? Il chercha du regard et ne les trouvant pas, il se demanda si c’était bien la même fille qu’il avait vu dans les escaliers. Il était pourtant évident qu’une jeune fille qui se lève péniblement en s’appuyant sur un mur, ce n’était pas sans raison et l’absence des béquilles constituait une excellente explication.


« Peut-être devrais-tu retrouver ton ami Serdaigle avec qui tu faisais tes devoirs dans les escaliers ? Il n’y a rien pour toi ici. »

Il n’y a rien pour moi ? Rien pour moi ? Elle n’est pas vraiment chez elle dans cet endroit tout réservé à la cause masculine. Lorsqu’on brise l’intimité des femmes, c’est tout une horreur mais les hommes, eux, n’ont pas le droit de rester tranquille un petit moment, même pour effectuer leurs besoins naturels. C’était maintenant la deuxième fois que l’aiglon voulut remettre la jeune fille en place, l’inviter à sortir des toilettes et à poursuivre sa route ailleurs. Si au début, il trouvait la plaisanterie amusante, il la trouvait moins bonne à présent et estima le toupet de cette prétentieuse de pacotille comme le dernier de ces soucis, il devait l’expédier illico presto, béquilles ou pas béquilles. Oui, les humeurs du petit sorcier s’emballaient vivement, il ne contrôlait plus rien, laissant sa colère se nourrir à l’intérieur de son soi, piqué au vif. Mais devant le mal que se donnait cette gamine, à peine plus âgé que lui, pour se maintenir debout, il devint plus rationnel et esquissa un mouvement pour l’aider à se déplacer lorsqu’un événement imprévu survint, désorientant à la fois Dertil et la jeune fille dont il ignorait encore le nom. L’écureuil qu’elle possédait s’était maintenant posté droit devant le jeune homme, ce qui surprenait la Serpentarde et c’est alors qu’elle se mit à pleurer à chaudes larmes, elle s’écroula lourdement sur le sol dur sans même un geste pour tenter de ralentir ou d’adoucir sa chute.

Le bruit sourd résultant de ce choc surprit Dertil qui fut dès lors tiraillé entre le désir de laisser cette jeune fille dans son état, attitude fort lâche, ou de lui venir en aide pour la faire relever et l’amener à l’infirmerie où Madame Pomfresh saurait certainement quoi faire pour calmer la sorcière blessée. Une nouvelle fois, le temps de réfléchir aux options qui se présentaient à lui, c’est la Vert et Argent qui prit la parole, toujours aussi lasse de la vie, pleurant dans son infini désespoir qui ne demande qu’à s’éteindre à tout jamais et peut-être que cette étape passe par la confession, même à un inconnu.

« Je me suis mise à détester les humains dès qu’ils m’ont privée de mes jambes et de la seule personne qui m’a acceptée telle que j’étais, sans jamais me juger…L’année dernière, j’étais une parfaite Serpentard, je haïssais tout et tout le monde…Je voulais rester seule, pensant que c’était probablement mieux ainsi. Je m’acharnais sur quiconque voulait m’approcher et je demeurais aussi glaciale qu’une neige d’hiver lorsque quelqu’un me tendait la main. Mais cette année…J’ai aidé un Gryffondor à éviter un duel avec un Serpentard, j’ai empêché un autre Serpentard de vous provoquer avec sa baguette, toi et ton ami…Et j’ai même recueillit un écureuil qui serait probablement mort de faim et de froid si je ne l’avais pas fait. Mais ça ne change rien…Je suis et je resterais quelqu’un d’injuste et d’infréquentable le reste de ma vie. Je déteste maintenant les Serpentard et tout ce que je peux représenter à leurs yeux… »


Très vite, Dertil sentait qu’il devait maintenir son silence, comme il l’avait fait depuis le début du réveil agité de la Serpent. Il l’écouta attentivement, légèrement surpris par ce flot de paroles qui semblaient sortir de nulle part, enfin pas exactement car ces mots à peine prononcé sortait directement de son cœur. Désemparée, elle l’est certainement, en colère, il le semblerait et détestable, qui pourrait le croire réellement ? Elina avait beau dire beaucoup de choses, elle était effectivement quelqu’un de sensible, d’ailleurs, l’aiglon ne pensait pas que les Serpentards soient inhumains et insensibles, il se doutait que leurs actes cruels avaient pour but de se montrer bien pire que ce qu’ils sont en réalité, comme si le fait d’être bon était une erreur de la Nature ou simplement une maladie grave extrêmement contagieuse. Même si c’était difficile, il comprenait maintenant un peu plus les malheurs de la jeune fille, quelle vie misérable à devoir marcher tout le temps avec des béquilles et en plus, un grand malheur l’avait frappé de plein fouet, celui qui survint toujours après un autre comme si le sort s’acharnait toujours sur la même personne. Mais malgré cela, elle avait déjà fait un pas en avant pour se « sortir » du gûeppier où la vie l’avait menée, elle lui parlait et elle avait déjà parlé à un Gryffondor, comme quoi tout n’était pas perdu et peut-être qu’il aurait sa chance pour en savoir plus et l’aider davantage dans son désespoir.

« Je veux que tu t’en ailles. Ne me demande rien et ne m’approche plus jamais. Si tu ne le fais pas, je vais me sentir obligée de t’y contraindre. Ne fais pas la bêtise de croire que je ne suis plus capable de méchanceté. Au contraire, ta gentillesse ne fera que me rendre plus cruelle…»

Sa chance était tombée, elle le repoussait même avant de pouvoir faire quelque chose, comme si elle savait déjà ce qui allait se passer. Elle semblait toutefois hésitante à l’idée de se retrouver seule à nouveau, comme tiraillée par deux volontés contradictoires, l’une d’elle lui était certainement plus favorable que l’autre. Ne voulant rien brusquer, il se maintint immobile, dans un silence de marbre, laissant le temps à la jeune fille de mettre en place ses idées et de savoir exactement ce qu’elle attend de lui, maintiendrait-elle sa dernière version ? La réponse ne vint jamais car un deuxième événement imprévu surgit de nulle part, c’était Peeves qui entrait dans les toilettes des garçons, l’esprit frappeur de Poudlard allait sûrement encore faire du tort. Ce fut à la grande surprise du Bleu et Argent qu’il n’en était rien et qu’il commença à parler à l’élève.

La scène était mystérieuse, on avait l’impression que Peeves était devenu bienveillant et il commença à soigner les blessures de la fille aux yeux bleus avec tant de soin que la fillette rougit légèrement. Dertil semblait être oublié par les deux autres, il était maintenant un spectateur attentif, avide de connaître la suite, la mauvaise pièce avait maintenant tout l’air d’un Suspense, digne des meilleurs Thrillers de Moldus ! Il suivait tout avec grand intérêt.

« Qui était ce Dimitri maintenant ? Une demande en mariage, quel âge avait-elle ? »

Il n’avait pas parut à l’élève de Serdaigle qu’elle fut si âgée, pour lui, le mariage était un truc de grands, pas de jeunes adolescents pré pubères.

« Tu peux te vanter d’avoir la possibilité d’obtenir n’importe quel service de la part de Rusard, et tu ne peux même pas tenir tête à ton cousin ? Pitoyable pour une Serpy toute verte ! »

Il avait entendu parler de cette histoire avec Rusard, c’était donc elle qui possédaient toutes les faveurs du concierge de l’école ? Même s’il ne connaissait pas tous les détails de la raison pour laquelle elle avait obtenu ce privilège, il était tout de même impressionné et retenant pour la première fois une envie de parler, il se tut en devenant le plus petit possible afin de ne pas interrompre la discussion en cours et il fit bien puisqu’il apprit que Dimitri était le cousin de Elina qui voulait l’épouser… Quelle histoire de famille malheureuse, en plus, elle devait maintenant subir des actes de sa part, était-ce par pure vengeance ? En tout cas, la dernière phrase de Peeves fit son effet et en un rien de temps, elle éclata d’un rire franc, un peu louche dans de telles circonstances mais il se doutait que seule la Serpy pouvait comprendre l’entièreté des sens de cette simple phrase. Pas de doute là-dessus, elle animait d’excellents contacts avec Rusard et Peeves.
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MessageSujet: Re: Cordages et préjugés [PV Dertil]   Cordages et préjugés [PV Dertil] EmptyMer 28 Nov - 15:58:19

« En parlant de Rusard…Déguerpis avant que je ne décide de l’appeler ! »

L’esprit frappeur sortit de la salle en mimant une révérence et lorsqu’ils ne furent plus que deux, la jeune fille se retourna vers Dertil, un peu horrifiée à l’idée que tout ce qui s’était dit avait soigneusement été enregistré dans la tête de l’aiglon. Surprise, toute décontenancée, elle ne dit plus rien, s’attendant certainement au pire interrogatoire de sa vie. Le première année ne savait comment réagir face à cette histoire, devait-il sortir, laissant la jeune fille seule et désemparée ou devait-il lui parler afin de mieux l’aider. Maintenant, il connaissait l’histoire de la jeune fille, même si ce ne sont que des simples bribes qui furent prononcés, il pu aisément constituer le fil de l’histoire expliquant sa présence dans les toilettes des garçons, blessée physiquement et moralement. Comment pouvait-il réagir en pareille situation ?

« Alors comme ça tu as les faveurs de Rusard, c’est donc toi !? »

Les mots étaient sortis tout seuls, les premiers depuis qu’il avait bousculé maladroitement la jeune fille. On pouvait s’attendre à ce qu’il parle de Dimitri et de cette demande de Mariage mais il n’en fit rien, comme si ce n’était pas ce qui l’intéressait le plus. D’ailleurs, ces histoires d’Union sacrée ne concernent pas les enfants de onze ans, c’est un truc pour les grands et il est clair que ce qui l’impressionnait le plus, c’était que la fille qui se trouvait devant lui eu toutes les faveurs de Rusard. Enfin, c’est ce qu’il voulait laisser transparaître dans ce détournement de sujet, ils savaient tous les deux que Dertil avait bien entendu et compris toutes les bribes de la conversation. Il ne savait pas exactement pourquoi il avait fait ça, certainement que le fait de parler d’autres choses que l’essentiel permettrait d’alléger les cœurs pour se concentrer davantage sur ce qui devrait les occuper à présent : Aider la jeune fille, mais pas à n’importe quel prix !



HRP: Désolé, le texte était trop long, j'ai dû le couper en deux...
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