Ethridge Aidan.

Le jeune garçon sortit de la file (d’attente) d’élèves encore non répartis et s’avança vers le tabouret branlant où il avait vu d’autres jeunes avant lui prendre place. Et il s’assit. Ou plutôt, il chût. Car, quand je disais que le tabouret était branlant, ce n’était pas pour dire qu’il était vieux ou instable. C’était pour dire qu’il était miteux et allait céder à un moment ou à un autre. Et bien sûr, ce fut sous Aidan. Etalé par terre, il ne put retenir un éclat de rire avant de redevenir sérieux sous le regard sévère de la vieille sorcière de tout à l’heure. On lui restitua rapidement un tabouret digne de ce nom et le Choixpeau fut enfin posé sur sa tête.

GRYFFONDOR !

Oui, mais encore ? On pouvait lui répéter ça dans une langue qu’il comprenait ? Non ? Bon tant pis. La question qui turlupinait Aidan en ce moment même, était en fait de savoir si un chapeau qui gueule Gryffondor au moment où il est posé sur sa tête, c’était bon signe. Après tout, qu’est-ce que ça voulait dire exactement ce truc ? Bien sûr, s’il avait écouté le discours de la sorcière à l’air strict avant de rentrer, ou même celui du Choixpeau lui-même, il aurait parfaitement compris que Gryffondor était le nom d’une maison dans laquelle il avait été réparti en fonction de son caractère. Et n’importe quel petit garçon débarquant dans le monde magique aurait non seulement bu, mais savouré les paroles de quiconque lui donnait des explications. Mais, comme on s’en doute, Aidan Ethridge n’est pas exactement « n’importe quel petit garçon ». En fait, il est tout sauf « n’importe quel petit garçon ». Et donc, les discours sérieux et carrés, il en avait ras le Choixpeau, c’était le cas de le dire. Donc tout ça pour dire que Gryffondor, pour lui, c’était un peu mystère et boule de cristal.

Mais à en juger par les applaudissements excessifs, voire même les hurlements de joie (qui tourneront probablement plus tard en soupirs de désespoir) des personnes assises à une des quatre tables et les regards blasés (voire haineux pour ne pas citer les Serpentard) des trois autres, il supposa, grâce à son intelligence hors du commun, qu’il devait aller rejoindre ceux qui étaient les plus ravis par son entrée à « Gryffondor ». Mais bon, ils avaient l’air un peu bizarre à la table des Rouge et Or... en particulier un grand black avec des dreadlocks et un air demeuré collé au visage... alors est-ce qu’il devait être fier de se retrouver chez les fous ? ... Comme Aidan était en général toujours fier de lui (il ne se souvenait pas d’avoir eu déjà honte de lui même en tout cas), il décida qu’il était content de tomber à Gryffondor et se dirigea vers sa nouvelle table, la tête haute... très haute... un peu trop haute. Si haute, en fait, qu’il ne vit pas la marche et s’étala magistralement de tout son long sur le pavé de la Grande salle, dans une nouvelle explosion de rire. Après un bon fou-rire de la part d’Aidan et un regard réprobateur de la part de la grande sorcière aux traits tirés, il put enfin aller s’asseoir devant les assiettes – VIDES ! – et attendre patiemment la fin de la répartition pour pouvoir manger.

Patiemment ? Vous rigolez là ? Dois-je vous rappeler que nous parlons d’Aidan James Ethridge, jeune garçon survolté et complètement, entièrement, totalement, anormalement différent des autres ? Ben, je vous le rappelle. Ainsi, ne pouvant s’empêcher de se tortiller sur le banc, il ne put rester silencieux bien longtemps...

Finegold, Unity.
C’est pas un nom !

Ben ouais, soyons réalistes, Unity, c’est pas un nom ! Liberty à la rigueur, mais vous imaginez une statue de l’unité ? Ça serait un peu... beaucoup même... « voilà ». Non mais franchement, ses parents avaient eu un moment de folie collective quand ils avaient dû lui choisir un nom, c’était pas possible. Aucune personne saine d’esprit n’appellerait sa gamine Unity... Et c’est Aidan qui parle de santé d’esprit ? ... Cherchez l’erreur. Plusieurs têtes s’étaient – à nouveau – tournées vers lui et cette fois-ci, il écopa non pas d’une, mais de deux œillades assassines (en trois minutes, qui dit mieux ?). Car au professeur sévère s’était ajoutée la petite blonde, qui n’avait apparemment pas apprécié qu’on se moque de son nom qui n’en était pas un. Et puisqu’on (« on » = moi) en parle, ça n’étonnait presque pas Aidan que la Unity en question (il ne pouvait pas s’empêcher de se l’imaginer avec une couronne bizarre et tenant une torche à la main) se trouve être la blondinette avec les béquilles tueuses. En plus d’être violente et de parler de bovidés, elle avait un nom (« c’est pas un nom ! ») à la con. Et, comme pour inquiéter encore plus notre beau-gosse national (que dis-je, interplanétaire !), elle aussi fut répartie à Gryffondor. C’était là que tombaient tous les cas désespérés et les menaces pour la société ? ... Aidan ne comprenait pas pourquoi dans ce cas il se retrouvait là... Et nous, on comprend.

Lark, Wolf.
Présent !

Okay, me dites pas que ÇA, c’est un nom ! Qui irait appeler son gosse « loup » ? (Lou la louche). Franchement, à part un loup-garou à l’humour inquiétant, il ne voyait pas trop... C’est fou comment Aidan peut être perspicace sans le savoir. Preuve encore une fois de son intelligence hors du commun (et de ses chevilles immunisées contre les gonflements). En plus, pour répondre « présent » dans ce genre de situation, faut vraiment être au moins aussi dérangé qu’Ethridge. Enfin, peut-être pas autant que lui, mais pas très loin derrière quoi. Lui aussi à Gryffondor. Devait-il s’inquiéter pour de vrai ? Ça pouvait être encore pire ?

Van Oord, Kerydwen.

Non alors ça, ça peut pas être un nom ! Mais pire que ça, ça peut pas être un nom de famille en plus. Non mais vous avez déjà rencontré un gamin qui s’appelait Kerydwen ? Les parents ne se rendent pas compte du mal qu’ils vont faire à leur progéniture quand ils leur choisissent des noms farfelus. C’est le genre de fille qui a dû se prendre des pierres à la récré avec un nom pareil. Est-ce que ça existe vraiment au moins comme prénom Kerydwen ou est-ce que c’était sorti purement et simplement de l’imagination (plutôt inquiétante dans ce cas) de ses paternels ? Et devinez quoi ? ... Gryffondor. Ça promettait d’être... Wraiment Ultrament Karrément Aidanement animé dans les dortoirs...

Quand enfin la répartition fut terminée, peu après la fille au nom ET au prénom qui n’en étaient pas, le dîner daigna enfin apparaître devant eux... APPARAÎTRE. Par magie... Par habitude sans doute – n’oublions pas qu’il est fils de magicien – Aidan se glissa sous la table pour chercher un mécanisme de prestidigitation quelconque, mais il n’en trouva bien sûr pas. Il s’autorisa alors à entamer son repas, non sans s’être cogné la tête en ressortant de la table et avoir poussé un juron que nous ne pouvons pas répéter par souci de pudeur et que nous nous contenterons donc de traduire en sorcier par « Merlin’s most baggy Y-fronts !!! » (lalala).

Bon, rien de particulier à relater pour le reste du repas. Aidan avait mangé comme un morfale (qu’il était), avait déblatéré connerie sur connerie comme un moulin à paroles (qu’il était) et avait suscité de nombreux fou-rires (qu’il était). Quand le dîner fut terminé (ie quand les professeurs estimèrent que le dîner était terminé (vous verrez plus tard pourquoi cette précision est importante)), ils annoncèrent aux enfants que les préfets allaient les accompagner jusqu’à leurs dortoirs et qu’il fallait qu’ils les suivent. Mais (et c’est là que vous comprenez pourquoi), pour Aidan, le dîner n’était pas terminé. Il voulait finir sa mousse au chocolat d’abord... Ce qu’il fit. Mais le temps qu’il enfourne les dernières bouchées, qu’il attrape un dernier cookie et qu’il se dirige dans le Grand hall, les Gryffondor étaient déjà loin devant et la probabilité qu’il puisse se joindre à eux en fendant la foule ou même les suivre à distance était réduite à zéro. Contrairement à tout première année normalement constitué, Aidan ne ressentit aucune panique. Il était là pour s’amuser non ? (bon, techniquement non) ... Et ce soir, il allait vraisemblablement bien s’amuser. Enfin... tout est gustatif.




(Pas pu résister pour le titre . Chais pas trop si ça sera un WUKA ou juste un WA (Ouaaaah XD), m'enfin on verra...)
(Edit moi-même : ça marche aussi avec UA le "Ouah" ... Bizarre que ça soit avec ces deux-là précisément XD)
(PV)

Van Oord Kerydwen.

Enfin! Presque une heure qu’elle était plantée dans cette salle et son ventre commençait à grogner méchamment. Malgré la soudaine paralysie qui avait voulu s’emparer de ses jambes, la jeune fille s’avança vers l’estrade essayant de paraître la plus calme possible. D’ailleurs, Kerydwen était tellement concentré sur ce petit détail qu’elle faillit faire une parfaite imitation du second garçon de la barque en s’étalant sur le sol. Mais non, le bout de sa chaussure avait juste un peu tapé sur la marche, déséquilibrant momentanément Kery qui avait réussit à se rattraper avant que le pire ne se produise. Elle prit une grande inspiration, jeta un coup d’oeil sur la vieille sorcière et son chapeau, qui n’avait apparemment pas remarqué la presque gaffe, puis reprit son chemin comme si de rien n’était. Elle s’asseya sur le tabouret, non sans lui avoir d’abord lancé un regard du genre « Jte jure si tu te casses... Je fais brûler tes restes! », mais heureusement il n’en fut rien. Heureusement, car la jeune fille était déjà en train de se demander comment elle aurait fait alors qu’elle ne connaissait aucun sort et bien sûre, prendre une boîte d’allumette ne lui avait à aucun moment effleuré l’esprit. Le temps de faire ce constat et elle se retrouva avec un bout de cuir poussiéreux sur ses cheveux « Zut... Mes cheveux quoi! ». Pas que Kery se préoccupe plus que ça de ses cheveux mais son statut de fille l’obligeait à râler un minimum.

GRYFFONDOR !

Hein? Quoi? On pouvait la lui refaire celle là? Ses yeux noisettes se posèrent presque immédiatement sur Wolf, qui lui sourie en applaudissant comme le reste des personnes assis à la table. Le visage de la jeune fille s’illumina, elle se leva d’un bond et se dirigea en toute hâte vers la table, en oubliant presque d’enlever le vieux chapeau rapiécé. Mais la vieille McGonagal, apparemment habituée à ce genre de comportement avait anticipé la réaction et à peine la jeune fille s’était levée qu’elle sentie un poids s’enlever de sa tête. En tout cas, cela n’avait pas eu l’air de perturber un temps soit peu, car la jeune rouge et or était déjà en train de descendre avec la plus grande attention du monde les deux marches de l’estrade. Ben oui, on ne sait jamais si une troisième avait eu la soudaine envie de s’inviter...
Kerydwen trouva une place à côté son nouvel ami, mais à sa grande déception, les assiettes étaient horriblement et désespérément vides.

« Maaiis... Ils pensent nous faire manger un jour, où ça aussi il va falloir l’apprendre? « Hum.. Leçon troisième, chapitre 2, comment fabriquer une omelette » cool... Je vois ça d’ici... Sa risque d’être passionnant. »

Lança-t-elle d’une voix suraiguë, imitant un professeur. Voix qui, entre parenthèses aurait put très bien correspondre au minuscule moustachu se trouvant à côté de l’immense barbu qui leur avait fait traverser le lac.
Elle devait être assez loin de la vérité car la petite sorcière ne récolta que quelques sourires moqueurs et accessoirement un ou deux fous rire de la part des plus au courant de la situation. Une dizaine d’élève plus tard, un vieux monsieur, avec des lunettes en demi-lune à la Merlin l’enchanteur se leva, réclament le silence qui se fit presque immédiatement. La fillette en déduisit automatiquement qu’il devait avoir un rang important au sein de l’école... Et pas des moindre puisqu’elle reconnue en la personne du vieux Merlin, l’homme qui faisait régulièrement la couverture des magazines ce derniers temps. Albus Dumbledore. Ben oui forcément. D’un seul coup elle comprenait mieux pourquoi tout le monde se taisait. Les personnes certes, mais allez expliquer à son estomac que là, tout de suite il faudrait qu’il arrête de crier famine. Chose impossible. La jeune fille se contenta alors de croiser ses bras sur son ventre pour étouffer les gargouillements encore discrets pour le moment. Mais un inhabituel bruit de froissement de papier s’éleva de sa cape. Kerydwen l’ouvrit et en sortit un sachet, qui avait l’air à peu près encore en bon état. Zut... Le paquet de cookies que sa mère lui avait fait! La rouge et or posa le petit sac en papier le plus discrètement possible sur la table, puis s’empressa de recroiser ses bras sur son ventre afin d’atténuer le plus possible ces horribles gargouillements qui commençaient à augmenter niveau volume, s’attirant au passage quelques oeillades de la part des plus attentifs, qui n’avaient d’ailleurs pas vraiment l’air d’être bienveillantes.
Les minutes passaient, mais pas la faim qui tenaillait de la demoiselle. Mais son attente finit par être récompensée. En effet, le discours venait de prendre fin, le directeur s’était assit et soudain, alors que Kerydwen était presque au point de baver devant son sachet de cookies, des plats, une multitudes de mets différents, encore plus qu’elle n’aurait put imaginer même dans ses rêves les plus fous, apparurent sous les yeux ébahis des premières années.

« Chouette! On aura pas a attendre le chapitre 2! »

Et pour accompagner ses paroles, elle planta sa fourchette dans un bout d’omelette soigneusement choisit.

« Bon appétit les gens! »

Le repas dura un bonne trentaine de minutes durant lesquelles les élèves parlèrent, rigolèrent et surtout se goinfrèrent comme s’ils n’avaient pas mangés depuis des lustres. Mais vint l’horrible moment où, le vieux Merlin se leva à nouveau, fit tinter son verre afin de réclamer le silence. En gros... Résumé du long baratin inutile: Suivez le guide! Et à première vue, les guides arboraient une sorte de badges en forme d’étoile à la Texas Ranger. Ok, no problem. Kerydwen se leva et se fondit dans la foule, prêtant toujours attention de se trouver à une distance inférieure à cinq mètres de son nouveau compagnon. La masse s’agglutina dans le hall, se dirigeant vers différents escaliers lorsque qu’une chose horrible vint frapper l’esprit déjà assez dérangé comme ça de la petite Van Oord.

« Mes cookies! »

Elle fit alors demi-tour, sans prêter attention si Wolf avait suivit le changement brutal de direction, traversant à contre sens le hall, jouant des coudes pour retourner à la grande salle où ses précieux gâteaux fait maison l’attendaient... Ou peut-être pas d’ailleurs. Le temps qu’elle arrive dans la grande salle, elle croisa un garçon, enfin plutôt LE garçon de la barque et aux gamelles multiples, croquant farouchement dans l’un des biscuits. Kery le regarda, comme si il avait été un Yéti en plein désert; la bouche entrouverte, s’apprêtant à répliquer quelques chose. Mais à son grand désespoir, aucun son ne sortit.
Étant alors dénué de parole, elle fondit sur son paquet laissé sur la table, fit rapidement le compte (prenant évidement compte qu’il en manquait un) puis le rangea dans sa cape.

- Je sais pas terrible... Y a pas deux mots qui vont ensembles... Mais il est tard, et tu m'as perturbé avec tes histoires - (note à moi même: Chouette! Ils ont THE smiley!)