Divination. Celui qui avait inventé ce truc là, il n’avait pas vraiment dû être très éclairé. Malheureusement pour la préfète des Vert et Argent, cela faisait maintenant trois ans qu’elle avait signé pour suivre cette chose qui osait s’appeler un cours. Et cela faisait trois ans qu’elle se faisait presque vénérer par une folle –qui plus est alcoolique- qui se prétendait dotée du 3ème œil.

Le cours se déroulait en début d’après-midi, et à cette heure là, les couloirs menant à la tour de divination étaient totalement déserts. Les escaliers aussi, au passage, étant donné que presque tout le monde avait décidé de déserter ce cours. Aussi, la préfète avait décidé de prendre le risque de rejoindre son cours sous la forme de son animagus. Après tout, cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas pu sortir faire une virée nocturne dans la forêt interdite pour dégourdir ses petites pa-pattes de lynx des neiges. Et ce malgré son envie de plus en plus croissante de dévorer quelques lièvres encore tous frétillants et aux muscles bien tendus après leur effort désespéré pour tenter d’échapper à leur prédateur. Oui, ce genre d’envies très animales pouvait lui prendre parfois.

Ayant donc envie de s’amuser un petit peu, la jeune fille décida de prendre ce risque. Après tout, elle connaissait très bien tous les coins et recoins de ce château…. Quoique…. Mais en tout cas, elle connaissait les accès qui n’étaient que très peu voire pas du tout empruntés.

Quittant sa salle commune, Joana trouva un recoin bien obscur des cachots pour se transformer. Il aurait pu paraître curieux pour quiconque l’aurait aperçu de voir un lynx se balader dans les couloirs avec un sac passé en bandoulière. La jeune fille enfila ainsi les couloirs avant d’atteindre sans encombre l’escalier de la tour d’astronomie. Elle se réfugia rapidement derrière une vieille armure rouillée en entendant quelques bruits de gloussement un peu plus bas, et reprit tranquillement son ascension. Arrivée aux abords de la salle de cours, la jeune fille vérifia qu’il n’y avait personne dans les parages et reprit apparence humaine, avant de pénétrer dans la salle qui puait autant l’encens et le renfermé.

- Mais ils sont où les poufs !? S’exclama-t-elle à peine entrée.

C’était peut-être bien la seule chose qu’elle appréciait dans cet endroit qui s’apparentait de près ou de loin – plutôt de loin – à une salle de cours. L’exclamation qu’elle poussa provoqua un soulèvement de poussière, qui déclencha à son tour une nouvelle crise d’éternuements chez la préfète qui n’avait pas pensé à prendre des antihistaminiques avant de venir en cours. C’était pourtant une nouvelle résolution qu’elle avait décidé de prendre. Son médicomage, s’inquiétant pour son état de santé, les lui avaient conseillé pendant les grandes vacances, quand la jeune fille lui avait expliqué la situation dans laquelle la plongeait ce cours infâme.

Dépitée, la préfète ne prit même pas la peine de saluer la fol…. Le professeur. Reconnaissant Parkinson assise un peu plus loin à côté d’un Serpentard à l’air ahuri. Elle ne se préoccupa même pas de ce dernier, mais en revanche salua sa camarade d’un :

- Je ne savais pas qu’avec la qualité de ce cours-ci, il était encore possible de régresser…

La préfète posa son sac au sol et s’installa sur le tabouret en maugréant quelques paroles incompréhensibles, dont il valait mieux qu’elles ne soient comprises de personne.