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 Le manoir Bower
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 9 Oct - 22:27:50

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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 9 Oct - 22:28:38

C'était l'heure. Déjà, les élèves qui partageaient le dortoir d'Aïlin s'en allaient et pressaient le jeune homme de se dépêcher.
Assit sur son lit, il leur répondit de ne pas l'attendre et les regarda disparaître dans l'entrebaillement de la porte. Lorsqu'il fut seul, le jeune homme n'attendit pas une seconde et s'agenouilla sur le sol froid du dortoir. Tatant les pierres une à une, il trouva au bout de quelques minutes ce qu'il cherchait. L'une d'elle était branlante et pouvait se retirer plus ou moins aisément. Il n'y avait pas de temps à perdre. S'usant les ongles et les doigts, le jeune homme força la pierre à se retirer. Une sorte de plancher soutenait le sol apparent, et lorsqu'Aïlin cogna du poing ce dernier, le "sous-sol" résonna creux. Cela faisait la cachette idéale.
D'un coup de pied sec, il brisa les lattes en manquant de se coincer dans le trou jusqu'à la cheville. Sans paniquer le moins du monde, il s'en extirpa et plongea son bras dans la cachette. Le trou était profond, mais pas assez pour que le garçon ne puisse pas en sentir le fond. Aussitôt, il sortit un livre de cuir bleu de la poche de sa robe de sorcier, et l'enfouit dans la cachette, avant de replacer la pierre.

- A l'année prochaine...
Murmura-t-il, avant de se détourner et de prendre la direction que la plupart des élèves avaient déjà prise...


Le trajet dans le Poudlard express se déroula comme à l'accoutumée. Aïlin, angoissé à s'en ronger les ongles s'était composé une mine impassible, qui contrairement aux années précèdentes ne parvenait cependant pas à avoir l'air amicale. Depuis ce qu'il s'était passé à la fin de l'année, beaucoup d'élèves qu'il connaissait l'évitaient, et ceux qui ne le connaissaient pas l'observait d'un oeil curieux ou méfiant.
Aïlin s'en fichait, tout ce dont il avait besoin était d'être tranquille durant le trajet, car il savait que c'était son dernier moment passé avant d'être confronté aux hommes de la famille. Devin était déjà au courant, et le cadet du manoir se doutait qu'il ne l'accueillerait pas les bras ouverts après ce qu'il avait fait à son deuxième fils... Les choses commençaient à déraper sérieusement, et Devin Bower devait le sentir autant qu'Aïlin.
Par chance, son frère n'avait pas cherché à le retrouver dans un des compartiments, et il n'avait pas non plus croisé Lynn. Il lui avait écrit des au revoir dans leurs livres secrets, mais n'avait pas osé l'approcher.

L'heure tournait quoi qu'il arrive, et bien que le jeune Serdaigle aurait voulut que jamais le Poudlard Express n'arrive en gare de King's cross, un sifflement aïgu et un panache de fumée blanche lui indiqua que son rêve ne s'était pas exaucé.
Sa gorge se noua, ses mains se mirent à trembler, et le Serdaigle qui avait partagé un compartiment avec lui remarqua son état fébrile. Il l'observa, étonné, mais n'osa pas poser une seule question lorsqu'il croisa le regard noir d'Aïlin. Ce dernier s'empara de sa valise et fila sans un mot jusqu'à l'une des portes qui menaient au quai 9 3/4. Il les aperçut immédiatement, eux aussi. Ultan les avait déjà rejoint. Le jeune homme déglutit, puis se dirigea d'un pas contrôlé jusqu'aux mâles Bower.

Pas un mot n'avait été proféré durant le trajet jusqu'au Manoir. La mine hautaine, Devin se dirigea jusqu'à la porte qui s'ouvrit sans que quiconque n'ait eu besoin de la toucher. Torin suivit leur père jusqu'à l'intérieur de la demeure, précédé par Ultan puis, plus en retrait, Aïlin, qui tremblait de poser les pieds sur le sol des Bower.
La porte se referma derrière lui alors que son père le considéra de toute sa hauteur. Avec prestence, il posa une main fière sur l'épaule d'Ultan, avant de sommer d'un simple regard - mais pourtant très reconnaissable - Aïlin de filer dans sa chambre. Le jeune homme ne se fit pas prier, et fila presque aussi vite que l'en était capable sa mère avant que la mort ne la prenne.


- Debout.

La voix de son frère aîné l'éveilla en sursaut. Il se redressa de l'oreille contre lequel il était lové, pâle et épuisé par toute l'angoisse qu'il avait contenu jusque là, et qui resserait déjà ses entrailles alors qu'il posait son regard sur le dos de Torin qui déjà disparaissait de la pièce.

Le jeune homme ouvrit la porte du salon, et c'est sans étonnement qu'il vit, confortablement installés chacun sur un fauteuil son père, Torin et Ultan. Figé par la peur grandissante, il les observa tour à tour, jusqu'à ce que Devin prenne la parole.


- La porte.

Sans un mot, Aïlin passa une main derrière son dos et referma la porte de bois élégamment scultée. Par prudence, il s'était refusé à tourner les dos aux trois hommes, se contentant de fixer son attention sur les souliers de leur père. Il était piégé, et savait maintenant ce qu'il allait devoir endurer. Aïlin avait déjà connu un tel comportement à son père... Le jour où il était rentré chez lui, alors qu'il avait été envoyé à Serdaigle plutôt qu'à Serpentard...

- Tu sais pourquoi tu te retrouve là, n'est-ce pas Aïlin ?

La voix doucereuse de son père le fit frémir. Il ne le savait que trop bien, et n'avait qu'une seule espérance, que tout cela se termine vite.
- Je crois ne pas me tromper en disant que tu ne regrette pas ton geste, hm ?
Non, il ne se trompait pas. Si Ultan ou Torin en doutait, Aïlin et Devin non.
- C'est pourquoi il va falloir faire entrer la leçon profondément dans ton esprit, cette fois, Aïlin. Il faut que tu comprennes... Tu le sais, pourtant, tu n'es pas si stupide ? Qu'est-ce que tu dois comprendre, Aïlin ?

Comme si une force sournoise s'était emparée de lui, Aïlin ne put retenir son regard de se planter dans les yeux rougeoyants de fureur de son père. Des flammes sournoises s'agitaient au fond de ses iris noires, alors que, tendu, prêt à bondir de son fauteuil, il attendait une réponse de son plus jeune fils. Son ton doucereux s'était évanouit pour laisser place à un grondement féroce de menaces. Quoi qu'il réponde, Aïlin devrait aller jusqu'au bout du mal qu'il avait déclenché. Il était bien trop tard pour faire marche arrière.
- Je dois comprendre que si je ne vous lèche pas les pieds je ne serais pas un Bower digne de porter ce nom.
Aïlin n'eut pas le temps de le voir prendre sa baguette qu'un éclat de douleur surgit au niveau de sa joue, alors qu'un souffle tranchant venait de lui faire l'effet d'un cutter. La tête tournée sous la puissance du sort, Aïlin n'osa pas poser une main sur sa joue, mais il sentait bien que le sang commençait déjà à s'écouler.
Lorsqu'il posa à nouveau les yeux sur son père, il remarqua son poitrail se soulever et s'abaisser à un rythme effrené. Il était dans une fureur folle, mais ça n'était pas la seule phrase d'Aïlin qui l'avait occasionée. Non, il n'avait fait que la faire éclater. Cela devait arriver, elle aurait éclaté à un moment ou à un autre, et Aïlin préfèrait que se soit lorsqu'il s'y attendait, plutôt que lorsqu'il aurait le dos tourné.
L'espace d'une seconde, la peur s'était évanouie. Mais, quand des filaments sortirent de la baguette de son père pour s'enrouler à sa gorge, un spasme de terreur parcourut le corps du garçon. Tiré de force jusqu'à son père, il manqua de tomber à plusieurs reprises, suffoquant, alors que les filaments se rétrècissaient.
Bientôt, son visage ne fut plus qu'à quelques milimètres en dessous de celui de Devin, et leur regard se plantèrent l'un dans l'autre.


- Tu es un avorton indigne de mon nom ! Tu es le faiblard d'une portée Racée, une erreur que j'aurais mieux fait de noyer dans le puit plutôt que d'élever comme un fils !

Aïlin n'avait aucun sentiment d'amour pour son père, mais les mots eurent pourtant l'effet escompté. Des coups de poignard répétés sur une blessure à peine refermée.
*Si tu savais comme j'aurais préféré...*
Aïlin attrapa des deux mains les cordes qui lui coupait la respiration, alors que le sang lui montait au cerveau. Il tenta de déglutir à plusieurs reprises, mais la douleur en devenait que plus atroce.

- Tu souffres, Aïlin ? Tu aimerais respirer ? Tu as peur ?
- De... mourir...? Je...pré...fère...rais.


Le coup de poing partit, touchant l'arcade du garçon qui explosa dans une puissante étincelle écarlate. Il savait ce que voulait son père. Il voulait que, comme à ses onze ans, il se fasse dessus en le suppliant, en lui disant qu'il avait peur de lui, peur qu'il le tue... Ce souvenir humiliant lui revint à l'esprit plus nettement que jamais. Le rire de Torin, sa mère inerte dans un coin de la pièce sa soeur pleurant retenue par la poigne de fer d'Ultan et Devin au dessus de lui, qui le ruait de coups en riant et grognant comme un animal enragé... Non, plus jamais il ne se laisserait humilier, devrait-il subir le pire pour que cela n'arrive plus !

- Pour parler ainsi, tu ne la désire pas encore assez ! Puisque tu t'entête, je vais te montrer ce que c'est que désirer réellement la mort.
Cracha son père en se levant vivement.

Les pieds d'Aïlin quittèrent le sol. Il était à présent pendu à la baguette de son père et dans sa nuque s'insinua une douleur intolérable. Sans qu'il n'ait le temps de réagir, le garçon fut propulsé d'un coup de baguette. Il vola deux mètres à travers la pièce tandis que ses liens se défaisaient de sa gorge, mais il n'eut pas le temps de prendre une gorgée d'air bienfaitrice qu'il s'écroula sur le dos, la respiration encore une fois coupée, cette fois par le choc.
Aïlin tenta de se redresser sur un coude, reprenant à l'aide d'halètements difficiles sa respiration, tandis que son père traversait le salon dans sa direction, plus menaçant que jamais, un rictus vicieux au bord de ses lèvres. Aïlin retint un mouvement de recul, et força ses yeux à plonger dans ceux de son père.

*Je n'ai plus onze ans...*
Il entendit le rire de Torin, juste avant que la chaussure de Devin ne lui écrase la gorge. Il tomba à la renverse, figé d'un regard meurtrier. Une longue seconde s'écoula, pendant laquelle Aïlin constata avec effroi la folie dans les yeux de son père. Les choses allaient commencer sérieusement...

- Ultan. Répare l'humiliation qu'il t'as fait subir. Un Bower rend chacun des coups que l'on tente de lui infliger... Et en bien plus fort... Montres moi que tu es digne d'être mon fils.

Devin avait tourné la tête vers son deuxième fils, et le regardait d'un oeil implacable. Le coeur d'Aïlin, à l'écoute de ces paroles, avait raté un battement... Ce n'était pas son père, comme il l'avait imaginé, qui se chargerait de sa punition, mais Ultan... Non... Il ne pouvait l'imaginer. Son frère n'avait jamais levé la main sur lui et bien qu'aucun amour ne les liait réellement, il ne pouvait pas penser qu'Ultan le ferait...

Mais pourtant... Il se leva. Et l'espace d'une seconde, Aïlin crut voir un éclair de plaisir passer dans son regard...

*Non...*
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptySam 20 Oct - 21:04:02

Ce soir là, les coups avaient plût sur Aïlin. Ultan s'en était donné à coeur joie, et la seule consolation que pouvait ressentir le plus jeune des frères était que son aîné n'avait pas encore l'autorisation d'utiliser la magie en dehors de l'école.
Il savait autrement ce qu'il aurait dû endurer. Cela aurait été peut-être moins long, mais infiniment plus douloureux. Doloris, la torture à l'état pur et après ce qu'il lui avait infligé, Aïlin ne doutait pas qu'Ultan n'aurait pas hésité une seule seconde à expérimenter le sortilège sur son frère bien incapable de se défendre.

Aïlin était allongé sur le ventre dans son lit, un bras couvrant sa poitrine douloureuse. Les coups été répétés à cet endroit, et il se demandait s'il n'avait pas une ou deux côtes de cassées tant la douleur était forte.
Du sang coulait d'entre ses lèvres, son arcade explosée avait recommencé à saigner quand le poing d'Ultan avait décidé de toucher là. Mais malgré la douleur, Aïlin ne pleurait pas, ni ne gémissait.
Il avait retenu chacun des cris qu'il avait eu envie de pousser. Peut-être était-ce pour cela, que le châtiment avait duré si longtemps...
Mais peu importait maintenant, c'était trop tard, c'était terminé et il avait au fond moins l'impression d'être un lâche. Non, il ne se sentait pas humilié comme il l'avait été lors de ses onze ans. Il avait serré les dents et enduré, sans un mot, sans une supplication ; en silence. Ultan n'avait pas aimé cela, ça c'était lu dans ses yeux.
Il l'avait vu lorsqu'il avait relevé son regard dans le sien, alors qu'il lui avait demandé, en copie parfaite de Devin, s'il souffrait. Aïlin avait craché un peu de sang qui provenait d'une morsure qu'il s'était malencontreusement faite à la langue lorsque le poing d'Ultan avait percuté ses lèvres... et il avait sourit, presque moqueur. Il n'avait pas sut dans quelle force il avait puisé pour parvenir à faire preuve de provocation, voir d'orgueil à ce point.
Il était devenu encore pire après ça. Le point sensible d'Ultan devait bien être l'orgueil, et perdre la face devant son père face au puîné si misérable et traître à son nom, qui était incapable de tenir sur ses jambes et qui crachait rouge l'avait rendu fou.
Chacune des plaies qu'il avait et peut-être des cicatrices qu'il garderait de ce passage à tabac avait été donné pour briller aux yeux de Devin. Qu'il était misérable...

Cette nuit là, il ne parvint pas à dormir.
La douleur était trop forte dans chacun de ses membres. Il avait observé le plafond de sa chambre qui baignait dans la lumière de la lune, regrettant son choix de ne pas avoir emporté le livre secret, unique objet qui le reliait à Lynn... Il n'aurait pas pu lui dire ce qu'il venait de lui arriver, mais il aurait au moins put la lire, avoir un peu de réconfort en lui écrivant qu'il allait bien. Une phrase si simple et pourtant si mensongère, mais qu'il aurait tellement aimé écrire... Il avait tellement besoin d'elle...

Le jour s'était levé. Cinq fois.
Aïlin n'avait pas bougé de sa chambre. L'idée de sortir et redécouvrir le visage des trois hommes le répugnait autant que le message que cela risquait de faire passer. Qu'il capitulait, qu'il s'abaissait à venir quémander eau et nourriture. Non, Aïlin s'était contenté de raser les murs lorsqu'il n'en avait plus le choix, et avait fait le choix de se contenter d'un unique repas durant la nuit.

Aïlin était assit sur le rebord fermé de sa fenêtre, à contempler le morne paysage qu'offrait le jardin du manoir, quand la porte de sa chambre poussa un grincement strident, signe que quelqu'un venait de l'ouvrir. Un bruit de pas, calme et sec retentit sur le plancher vernis avant que le grincement ne retentisse à nouveau.
Aïlin se retourna légèrement et lentement. Ses mouvements étaient encore difficiles, et il prenait soin à ne pas brusquer ses gestes afin d'éviter que la douleur à ses côtes ne ressurgisse.
Torin se dressa à quelques pas devant lui, s'imposant dans la pièce de toute sa haute taille. Aïlin eut l'intuition que les ennuis allaient recommencer, même si pour le moment, l'air froid de son frère n'était pas déformé par la colère. Au contraire, son visage était lisse, neutre, et Aïlin aurait été incapable de dire si ses yeux pénétrants lui lançaient des éclairs de reproches, ou si c'était autre chose de plus sympathique.

Le jeune homme aux cheveux de jais se redressa tant bien que mal, et ne fit pas mine de sentir la douleur qui perça dans ses épaules. Il ne se tenait bien non pas par peur, mais cette fois c'était par fierté. Il ne voulait plus perdre la face, quoi qu'il doive subir.
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  • Torin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 30 Oct - 23:42:40

Cette fin d'année scolaire avait été mouvementée pour beaucoup de monde. Aussi bien à Poudlard que chez les partisans du Lord Noir. Et tout autant au sein de la famille Bower. Il n'était cependant pas necessaire d'énumérer ce qui s'était passé depuis le mois de juin jusqu'à ce début juillet. Seulement quelques faits, la perte d'une mère, la naissance d'une soeur, l'altercation de deux frères, l'apprentissage de la legilimencie pour Torin, le retour de Voldemort et la nouvelle fugue de Lynn. Tant de préoccupations qu'il était dur d'avoir une minute à soi. Comme le retour des élèves chez eux. Torin avait du venir à King's Cross avec son père pour récupérer ses frères.
Bien évidemment la suite avait été plus que mouvementée, la correction d'Ailin... Comme si c'était le meilleur moyen de le convertir et de rattraper ce qui pouvait l'être dans l'esprit du garçon. Mais Devin et Ultan manquaient de subtilié, c'était indéniable. Et cette séance de torture était devenue lassante, ennuyeuse. A quoi bon battre un garçon jusqu'aux limites qui le conserveraient en vie. Non, ce n'est pas de coeur qu'ils manquaient, mais d'intelligence. Le Serdaigle risquait d'interpreter la punition tout comme Lynn. Ça, Torin l'avait réalisé après s'être comporté de manière stupidement sournoise avec sa soeur, résultat: elle avait fuit avec de dangereux secrets. Voulaient-ils encore risquer le même scenario avec le plus jeune frère? Alors grand bien leur fasse, Torin trouvait ça idiot puis ennuyeux, il monta dans sa chambre en pretextant la fatigue. Pendant que les cris de douleur et les rires jubilatoires résonnaient.

Insonorisant sa chambre, il avait effectué une ultime séance d'auto-legilimencie, l'étape qui lui fut révélatoire. Il y vit des choses dont il n'aurait jamais du se rappeller. Celle d'un amour honteux, mais fort heureusement éteint. Torin avait aimé une seule femme, sa propre mère, mais à l'age de trois ans, toute trace d'amour s'était éffacée de son être. Ne restait de la place que pour la haine, la torture, le culte de la violence psychique ou physique. Et jamais plus il n'éprouverait de sentiments, pas même de la fraternité, rien. Sauf peut-être... Non ce ne serait pas de l'amour mais une étrange sorte d'attachement. Quelque chose qui ne le ferait jamais souffrir. Mais il était trop tôt et le jeune mangemort ne se doutait de rien.
Pour le moment, il était trop heureux d'avoir réussit. Cet horrible souvenir d'une mère et son fils s'était évanouit aussitôt après qu'il ait réalisé. Il avait à présent dans ses mains toutes les cartes pour devenir un legilimens accomplit. Depuis cette sombre nuit où Ailin avait subit le courroux de deux hommes, le jeune mangemort, lui, ne se souciait que d'une chose. Il devait maintenant appliquer la légilimencie sur les autres. Il avait d'ailleurs passé une longue matinée à « s'entretenir » avec la mémoire du hibou familial. Le manuel de légilimencie indiquait de s'attaquer dans un premier temps à des animaux. Il avait été hors de question pour le jeune homme de s'en prendre à la première bête venue. Non, cela devait être symbolique, il devait éprouver une réelle motivation à lire dans l'ame d'autrui.

Après en avoir apprit plus sur le courrier familial, il avait pris une journée de répis. Au matin suivant, paraissant si lointain, presque aussi invisible qu'Ailin pouvait l'être, il avait réitéré l'opération sur un serpent. Mais pas n'importe lequel. Il ne s'agissait certes pas du fameux Nagini, mais tout simplement d'un animal venu d'un serpentsortia. Prononcé par Torin, apparut à la pointe de sa baguette. Cela pouvait être interessant de savoir quel genre de mémoire avait une créature incantée. Venait-elle de l'ame ou possédait-elle la mémoire de la baguette? Ce que le mangemort en avait apprit était fort interessant, mais ce qui fut le plus interessant, n'était autre que la communication. Car en effet les legilimens pouvaient laisser une remarque, un mot dans la pensée de leur victime. Et cela, Torin ne l'avait jamais essayé. Il s'y attela donc, laissant l'idée d'aller se cacher dans la chambre d'Ailin au petit python. Il avait lui-même invoqué la créature, il n'avait donc pas besoin d'être fourchelangue pour que le reptile lui soit receptif, le test legilimens fonctionnant avec un certains succès.
Le jour suivant, il eut du travail. Ultan présent au manoir, il pouvait s'éclipser librement pendant que leur père était au ministère. Torin, lui était partit à la boutique, où il avait rencontré une étrange et jeune demoiselle. L'envie d'utiliser la legilimencie sur elle l'avait démanger, mais mieux ne vallait pas oser de folie sur des inconnus. Et le lendemain, il trouva une proie. Un rat dans le repère des mangemorts. Alors qu'il l'avait capturé et commencé à s'experimenter, il ressentit une force, une opposition. Il avait vu une maison avec un couple inquiet et leur bébé dans la tête de l'animal. Ainsi qu'une silhouette encapuchonnée de noir. Puis une lame au-dessus d'une main. Au moment où le doigt de la fameuse main allait être tranchée, une force le repoussa. Comme si d'un coup l'esprit était devenu bien plus résistant que celui d'un rat. Il tenta de percer à nouveau dans l'esprit de la créature, le doigt fut tranché, une explosion retentit et il n'y eut plus de main mais une patte, un rat... L'apprentit legilimens chercha à voir la suite des évenements, ce qui se passait autour du rongeur, mais il fut définitevement repoussé, se retrouvant nez à nez avec un homme... Pettigrow, qui lui n'était pas une vision, mais bien réel.

Un accord fut conclut entre les deux sorciers et ce drôle d'incident fut oublié. Le soir venu Torin médita à ce qu'il avait réussit, plonger quelques temps dans l'ame d'un animagus aguerrit. Il avait même encore tenu pendant plusieurs secondes après son retour à sa forme humaine. Cela voulait-il dire qu'il puisse s'essayer sur des humains? Pas si sûr, mais c'était avec cette idée dans la tête qu'il trouva le sommeil, songeant à une opportunité.
Au lendemain, alors qu'il passait devant la chambre d'Ailin pour descendre au rez-de-chaussée, il s'arrêta. Il sortit sa baguette. Il se concentra sur l'image du python qu'il avait fait apparaître quelques jours plus tôt, cherchant à l'appeller en informulant un sort spécial. L'animal surgit à ses côtés, s'étant faufilé par une breche du parquet. Torin le fit venir avec lui pour apprendre ce qu'il avait observé d'Ailin durant cette poignée de jours et de nuits. Il fit ensuite disparaître le serpent et partit prendre son petit déjeuner.

Ce n'est que plus tard dans la journée que le jeune mangemort décida de rendre visite à son frère. Il savait de par le python qu'Ailin n'avait osé que quelques sorties la nuit, pour le reste il était resté cloitré dans sa chambre, mais l'animal n'en avait pas reporté plus. Peu importe, de toutes manières ce petit manège ne pouvait cesser. Torin se rendit donc devant la chambre de son frère, ouvrant, entrant et refermant sans mot dire, sans que ses gestes ne lui donnent une attitude particulière. Au contraire, lorsqu'il vit Ailin sur le rebord de la fenêtre, son visage resta de marbre, sans la moindre expression qui soit, son esprit impenetrable.
Toujours sans bruit, il ne quittait pas le Serdaigle des yeux, le voyant se redresser. Peu importait sa réaction. Ils avaient une conversation à achever. Le mangemort brisa enfin le silence. Il se remit à marcher, parcourant de quelque pas la chambre, s'approchant du lit pour passer son doigt sur un oreiller marqué d'une tache de sang... Sang impur. Son regard se reposa sur Ailin, tout d'abord semblant le sonder, venant ensuite un sourire à l'air amical, mais qui ne l'était pas tant que ça.


« T'es tu demandé pourquoi je suis partit avant la fin des hostilités, l'autre soir? »

Ailin saurait parfaitement de quel soir il s'agissait. Ce n'était pas par hazard qu'avait été posée cette question. Et quelle que soit la manière dont elle serait interprétée, il y aurait du vrai. Mais ne gachons pas le suspense, il y avait tant de choses à faire ou à dire. Pour le moment il fallait simplement que le garçon pense ne pas avoir que des ennemis dans ce manoir.

« Ailin, ne doutes jamais de mes intentions, écoutes mes conseils et ne sois pas aussi idiot que l'an passé. Tu as mérité ta punition, mais... Tu comprendras un jour, tu peux me faire confiance. Mais ne cherche pas à forcer le destin, contente toi pour le moment de te faire pardonner... »

Il ne pouvait rien dire d'autre, cela aurait été trop risqué, mais Ailin était utile pour ses projets. Une double utilité même. Cependant, Torin devait s'assurer de certaines choses. Et ce sans avoir recours à des méthodes douloureuses. La légilimencie semblait toute approriée pour mesurer la fiabilité d'Ailin. Etait-il possible d'avoir assez d'influence sur lui? Quels arguments utiliser pour le convaincre? Était-il aussi altruiste que ça? Quelles ombres recouvraient le coeur du Serdaigle?
Pou répondre à ces questions et bien d'autre, il lui suffisait de percer la muraille bleue qu'était les yeux d'Ailin. Ainsi, Torin s'assit sur une chaise face à sa proie. Ses yeux teintés d'un gris limpide plongèrent dans ceux de son frère. Sa vue se dirigea au-delà du concret, cherchant à voir dans l'ame. Ce n'était d'ailleurs plus un visage familier qu'il voyait mais une effluve noire filer droit devant, percer un esprit encore souffrant. Mais avant toute chose, il glissa un petit mot dans la tête du Serdaigle.


*Tout va s'arranger.*

Enfin, le grand saut eut lieu. Torin poussa la porte des mémoires d'Ailin.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMer 31 Oct - 13:57:13

Aïlin observa son frère évoluer dans la pièce en cachant l'angoisse qui commençait à percer ses entrailles. Il ne le quitta pas des yeux alors qu'il passait son doigt sur l'oreiller qu'il avait occupé, se doutant de la tâche de sang qu'il y voyait, se souvenant encore trop bien de la douleur fulgurante qu'il avait éprouvé en se mordant la langue. Il avait saigné longtemps, avant que la plaie s'apaise, mais Aïlin se força à chasser ses souvenirs.
Quand la voix de Torin retentit, Aïlin ne fit pas mine de répondre. Cela n'avait pas été dans ses préoccupations premières que Torin le voit ou non se faire tabasser, cela ne changeait rien.Cependant, il ne put empêcher une pointe de curiosité percer en lui.
Le plus jeune des Bower écouta son frère reprendre la parole. Une nouvelle fois, il lui dit de suivre ses conseils, et lui assura qu'il pouvait lui faire confiance, qu'il le comprendrait un jour. Encore une fois, Aïlin eut l'impression de se trouver face à Torin comme il ne l'avait jamais connu. La méfiance s'éveilla en lui, tandis que son intuition s'emballait d'un mauvais pressentiment. Qu'est-ce que Torin lui voulait, pour s'interresser ainsi à lui et l'insiter à se faire pardonner ? Etait-ce une manigance pour le faire changer d'opinion ?
Toujours sur le rebord de sa fenêtre, Aïlin le laissa s'assoir en face de lui sans répondre à ses paroles. Il n'avait rien à dire pour le moment, et préfèrait le laisser continuer, mais ce dernier n'en fit rien.
Leur regard se croisèrent, se pénètrèrent même d'une étrange façon. Torin le regardait comme jamais il ne l'avait regardé, son regard était d'une intensité telle qu'il avait l'impression de le voir fondre sur lui jusqu'à recouvrir sa vision de l'obscurité de ses pupille.


- Tout va s'arranger.
La voix de Torin semblait résonner dans l'esprit d'Aïlin plus que dans la pièce, et avant qu'il n'ait eu le temps d'analyser cette expérience, il se vit dans le salon du manoir, alors qu'Ultan envoyait valser son poing en plein dans son arcade déjà mal en point. La douleur sembla ressurgir comme s'il revivait l'instant. Il avait l'impression que tout était plus réel qu'un simple souvenir et se rapella à quel point il s'était sentit blessé de voir Ultan le frapper sans aucune pitié, comme s'il n'était rien...

Mais la vision changea. Cette fois, il sauta à la gorge d'Ultan et son coeur bouillait d'une fureur folle. Quelques élèves poussaient des exclamations surprises alors qu'Aïlin collait Ultan à un arbre dans le parc. Il avait insulté Lynn et Clarisse, et le Serdaigle n'avait pas put supporter que ses sarcasmes atteignent la fille qu'il aimait.
Aussitôt, il revit le visage de Clarisse. Ses yeux étaient fermés, tout étaient tranquille autour d'eux. Son coeur battait la chamade tandis qu'il se penchait sur son visage pour embrasser ses lèvres. La douceur de l'instant lui revint avec clarté et cela lui en parait presque indécent. C'est à ce moment qu'il se rendit compte de la proximité de Torin à ses côtés, là, dans ses pensées...


*Non...*

Cette fois, il était avec Lynn. Elle lui présentait un tableau qui les représentait tous deux en train de danser, alors qu'elle lui murmurait un doux "joyeux anniversaire". Aïlin l'étreignit, ému par ce cadeau, mais la panique commençait à le saisir. L'espace d'une seconde, il se revit cacher le tableau derrière sa vieille armoire scultée, à l'abri des regards.

*Non !*

Aïlin et Lynn étaient dans la tour d'astronomie. Elle lui expliquait que Torin avait rencontré Kaelir Gammach. Il se sentait coupable, il ne lui avait pas dit qu'il avait rencontré Torin, il ne voulait pas lui dire ce qu'il lui avait dit, et ne lui avait pas non plus révélé la mort de leur mère. Il avait l'impression de la trahir un peu en gardant ce secret et en faisant semblant de douter de la présence de Torin à Pré-au-lard. Mais il ne voulait pas l'inquiéter, c'était pour cela et pour rien d'autre qu'il avait gardé le secret...

Cette fois, Aïlin était à la bibliothèque. La panique était totale, son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Il ne voulait pas que Torin voit la suite.


- ARRÊTE CA !
Aïlin sentit la vitre contre son dos tandis que tout redevenait noir. Haletant, en sueur, il tomba en avant, s'écroulant lourdement sur le sol tandis que sa respiration sifflait d'une façon inquiétante.

- Qu'est-ce que tu as... Qu'est-ce que tu m'as fait...
Aïlin n'avait pas besoin d'entendre la réponse pour le savoir. Il avait sentit la présence de Torin à ses côtés alors que les souvenirs revenaient d'eux même à sa mémoire, comme attirés de force par une puissance qu'il ne comprenait pas. Il avait vu, il avait vu tout ce qu'Aïlin lui-même avait revut.
C'était cela que Torin voulait en le mettant en confiance, violer ses pensées et ses secrets les plus chers... L'horreur de ce qu'il venait de subir monta en lui avec tant de puissance qu'il poussa un gémissement étranglé.


- Abjecte...
Torin était abjecte. Il venait de violer son intimité, et maintenant Aïlin n'avait plus rien à cacher à son frère, hormis ce qu'il avait fait dans la bibliothèque... Ce qu'il avait lu...

- Pourquoi...
Aïlin n'osa pas relever les yeux sur son frère, trop effrayé à l'idée de le voir plonger une seconde fois dans son esprit, de voir ses derniers secrets révélé au Mangemort.


Dernière édition par le Jeu 1 Nov - 13:25:57, édité 1 fois
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  • Torin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMer 31 Oct - 19:08:37

Enfin le moment était venu. Pouvoir essayer la légilimencie sur un sorcier. La proie était parfaite, affaiblie depuis quelques jours, il fallait esperer qu'il en soit de même pour son esprit. Cela, Torin allait rapidement le savoir, car il venait de plonger son regard vers l'ame de son jeune frère. Quels étaient donc les plus sombres secrets d'Ailin, ses inquiétudes? Nous y voici enfin, après avoir traversé les derniers remparts de brume masquant l'esprit du Serdaigle, sa mémoire se revela enfin, le regard du mangemort s'y précipitant sans plus attendre.
Cette experience était... Différente des précédentes. Le fait de se retrouver dans la tête d'un autre, le fait d'avoir voulu y entrer, de ressentir les rayonnements d'une personnalité plus fort que jamais. Et même plus, sa souffrance, la violence d'un coup de poing. Si quelqu'un avait observé la pièce, il aurait vu Torin fermer un bref instant les yeux au moment où il visionnait cette scène. Mais vivre une chose lui étant totalement étrangère d'une manière aussi intense, c'était si...

Torin devait apprendre à se maîtriser, ne pas vivre l'instant mais seulement l'observer. Il avait vu le coup porté par Ultan depuis les yeux d'Ailin, ce qui signifiait qu'il le voyait avec la même douleur, les mêmes sentiments. Cela était encore trop compliqué à maîtriser pour le moment, il décida donc de passer à une autre scène. Comme par hazard il fallut que ce soit plus loin dans le passé, la scène qui avait été à l'origine de tout ce vacarme. Il était plus simple pour Torin de rester observateur puisque Ailin ne subissait pas mais attaquait. Il était amusant de voir la manière dont le jeune Serdaigle se battait. Il faudrait dire au Serpentard d'apprendre à se défendre, il était plus âgé et semblait pourtant se faire honteusement ridiculiser... Même pas un sort qui ne fut jeté durant cette vision, ridicule.
Et, toujours dans une chronologie regressive, cette fois Torin eut le droit à la cause de cette bagarre. Le visage d'une demoiselle rousse. Cette tête était familière au mangemort, il fallait qu'il la voit de plus près. Il s'approcha donc, fixant tout de même le couple avec certain dégout. Ça y est, il l'avait reconnut, une Serdaigle assez culottée pour se promener la nuit dans la forêt interdite... Très interessant, il pourrait l'évoquer à Ailin, éventeullement en guise de menace. Enfin il en avait assez vu.

C'est alors qu'un cri retentit. Pas dans le manoir mais dans la tête d'Ailin. Torin essaya d'ignorer cette negation. Il crut voir une barrière commencer à se dresser face à lui, mais il la poussa. Le rempart fut automatiquement brisé, les yeux de Torin pouvant maintenant se faufiler librement vers... Lynn. Très interessant, bien plus que tout ce qui avait précédé. La vision n'était pas si ancienne en plus. Cela confirmait ainsi certains doutes: Ultan ne faisait pas son travail, il ne s'était pas complètement interposé entre les deux jeunes gens. Ce cadeau en était une preuve flagrande, Lynn conservait probablement de l'influence sur le Serdaigle. Très bien, même si cette preuve d'affection était écoeurante, le seul fait de savoir était utile.
De nouveau le cri retentit. C'est plus douloureusement que Torin réussit à percer la nouvelle barrière, son front commençait à suer malgrès qu'il ne le réalise pas. Il devait continuer, il devait savoir ce qui se passait exactement à Poudlard, quel genre d'ennemi était Ailin. Et là, encore une fois ce frère et cette soeur réunis. Le sujet de la conversation fut très déplaisant. Le mangemort avait été démasqué, chose dangereuse, heureusement que le préfet des jaunes ne se rappellait pas ce qu'il avait subit, sinon... La vision était plus récente en revanche, Torin pouvait sentir les pensées de son frère, c'était il y a moins d'un mois, cet idiot voulait préserver la demoiselle en ne lui revelant pas qui il avait vu. Il aurait peut-être été plus malin de le faire, mais cela ne faisait qu'avantager le mangemort tous comptes faits.

Plus rien d'interessant, nouvelle scène. Cette bonne vieille bibliothèque de Poudlard et notre cher petit oiseau faisant honneur à sa maison en y mettant les pieds. Un nouveau cri, celui-ci semblant beaucoup plus fort. Si fort qu'il ne venait pas que de l'esprit, Ailin avait bel et bien parlé, dit d'arrêter. Il en était hors de question, si son esprit se refermait, c'est que la scène état beaucoup plus révélatrice. Torin tenta donc de percer cette ultime muraille, la sueur de plus en plus présente sur son front. Il avait beau forcer, il se retrouver irrésistiblement tiré en arrière. Chaque fois qu'il essayait de se ravancer vers cette bibliothèque, sa tête devenait plus douloureuse... Une ultime force le repoussa hors de ce corps étranger. Il fut plaqué contre le dossier de sa chaise. Le visage rouge, il prit sa tête entre ses mains, une migraine s'étant déclenchée. Il avait voulu aller trop loin, il s'était comme brûlé l'ame en forçant des limites infranchissables.
Torin ne prit pas garde à son frère, tentant lui-même de calmer la douleur, s'appuyant une main sur le genoux, l'autre continuant de maintenir sa tête. Mais des paroles attirèrent son attention. Ailin était quand à lui tombé à terre. L'experience avait apparemment été aussi douloureuse pour les deux frères, le plus jeune demandant bien evidemment ce qui s'était passé. Le mangemort était bien trop préoccupé pour daigner répondre, de toutes façons il n'en avait pas l'envie.

Il y était arrivé. C'est tout ce qui importait. Il pourrait bientôt devenir plus endurant et faire subir le même sort à Ultan, leur père et... Lynn. Oui, bientôt. Il avait un pouvoir entre ses mains, une force presque incommensurable, l'omniscience. Plus de secrets, plus de mensonges. Son esprit fut bercé d'une douce allegresse, atténuant la douleur, lui donnant la force de relever sa tête vers Ailin, lui donnant assez de puissance pour même émettre un rire de démence en l'entendant l'insulter. Abjecte, mais qu'était-il ce pauvre insecte? Un misérable fils de moldue, une pourriture de sang mêlé, il n'était même pas un frère, que méritait-il à part la mort? La souffrance éternelle était une bonne option. Car maintenant, il ne pourrait plus fuir. Le manoir serait bientôt entre les mains de Torin, chaque mot pensé serait filtré par un l'être au sang le plus pur, car purifié par le Seigneur des Ténèbres en personne.
Il éclata de nouveau d'un sombre rire en entendant Ailin demander pourquoi. Un sourire si carnassier qu'on aurait presque cru qu'il était fou à lier s'était déssiné sur son visage. Il se déléctait au plus haut point de voir le garçon qui auparavant s'était tenu droit devant lui ne même plus oser relever un sourcil. Ce qui semblait le plus jubilatoire était qu'il serait bientôt plus craint que leur père, que ce dernier ne deviendrait qu'un simple pion à son insue.


« Pourquoi, Ailin? N'as-tu pas ta propre idée là-dessus? Dis toi seulement que tu es le premier, mais loin d'être le dernier. A bon enendeur. »

Le ton de sa voix était triomphant. Maléfique. Il lui avait tout de même laissé une petite recommandation, et par pitié, il allait lui en donner d'autres. Ainsi, faisant abstraction de cette maudite migraine, il s'approcha du pauvre Ailin, le saisissant par la machoire afin de redresser son visage face au sien. Toujours en souriant.

« Ne le dis à personne... Ne fait rien qui puisse me déplaire! Maintenant je sais tout, McBrien y comprit. Ne prends pas de risques et obéis moi. »

Après un clin d'oeil non pas espiègle mais emplit d'une lueur sadique, il relacha le visage du garçon. Il était inutile de continuer à jouer le gentil frère après ce qui venait de se passer. Il fallait désormais qu'il se serve de l'étendue de ses pouvoirs pour faire pression. Lui donner la sensation que le seul moyen de s'en sortir serait la coopération. Mais surtout, que celui à qui il devrait respect et obéissance ne serait plus leur père mais bel et bien Torin.
Sur ce, le mangemort quitta la salle sans aucune autre cérémonie.
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyJeu 1 Nov - 13:24:48

Vide, horriblement vide et sans force. Voilà comment se sentait Aïlin, à nouveau seul dans sa chambre, les mains sur les tempes et recroquevillé sur lui-même.
Il tremblait de faiblesse et gémissait sous les coups de la douleur de son crâne, qui ne semblait pas même vouloir faire mine de diminuer.
Mais pourtant, s'il souffrait atrocement, ça n'était pas seulement physiquement. En même temps que Torin, l'horreur s'était insinuée en lui. On avait violé son esprit pour lui prendre ses souvenirs les plus chers.
Il avait beau avoir résisté, il n'avait rien put faire et s'en sentait plus que coupable, en colère. Oui, il éprouvait une colère sourde contre lui-même, pour s'être laissé ainsi manipuler par son frère, pour avoir baissé sa garde et maintenant ne pas avoir sut protéger sa Lynn de ses pensées et ainsi offert sur un plateau de nouvelles raisons pour attirer sur elle encore un peu plus de la rage de leur père.
Il savait que ce dernier ne tarderait pas à venir le trouver, ses pas résonnaient déjà dans les escaliers, mais Aïlin ne craignait plus pour lui. Il ne pouvait rien subir de pire que ce qu'il avait subit là et d'autres coups sur son corps déjà perclus d'hématomes ne changeraient plus rien à la donne. C'était de savoir Lynn plus haït que jamais qui le terrorisait, car s'il savait à Devin des limites vis-à-vis de ses fils, il n'en savait aucune pour sa fille.

Devant la porte encore ouverte se profilèrent deux silhouettes qui couvrirent de leur ombre Aïlin avachit sur le sol. Devin l'observa d'un air noir où un mélange de satisfaction et de sadisme transparaissait.
- Lèves-toi. Ordonna-t-il froidement.
Aïlin se redressa sur ses bras qui tremblèrent sous son poid pour le laisser s'écrouler sur le sol.
- Torin, relève-moi ça.
La main de son aîné l'aggripa par le col de sa cape, et Aïlin se retrouva debout sur des jambes qui menaçaient de ne pas retenir son poid. Devin s'approcha d'un pas lent.
- Donnes-moi ce tableau.
- Non.

Un sourire sournois naquit sur le visage de son père, mais Aïlin ne céda pas à la terreur.
- Ca n'est pas un problème. Je sais déjà où il est. Saches que tu viens de briser une chance de te rattraper.
Aussi calmement qu'il avait parlé, Devin sortit sa baguette qu'il pointa vers la magnifique armoire sculptée de la chambre.
- Je me suis toujours dit que tu ne méritais pas cet objet.

Dans une détonation foudroyante, elle explosa. Les affaires d'Aïlin se répandirent à travers la pièce en même temps que des morceaux de bois dévastés par le sortilège.
Là, appuyé contre le mur, trônait la peinture de Lynn, unique cadeau que le jeune Bower n'avait jamais reçut.

- Pathétique. Commenta Devin en empoignant sans douceur le cadre de l'objet. Quand comprendras-tu que le sentimentalisme n'est qu'une faiblesse de l'âme ? Incendio.
- Non...

Aïlin tenta de se jeter sur la baguette de son père, mais la poigne de Torin le tira brusquement en arrière. Plaqué contre son frère, il baissa les yeux, mais la main du Mangemort lui redressa le menton.

- Patience. La voix de Torin avait résonné dans son esprit.
- Regarde. Grogna Devin, l'air mauvais, avant de se détourner pour s'occuper de l'oeuvre de Lynn.
Aïlin hoqueta, les larmes, pointèrent dans son regard océan, tandis que la toile tombait en cendres sur le parquet de sa chambre. Enfin, Torin le lacha. Il tomba à genoux sur le sol.

- Tu as tout interêt à te remettre en question.
Et sur ces mots, Devin disparut, accompagné de Torin.
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MessageSujet: Libération   Le manoir Bower EmptyLun 20 Avr - 18:08:39

Lynn reposa sa plume et contempla quelques instants son œuvre avant de refermer son carnet à dessin. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas eu un instant à elle, et à présent, elle ne se souvenait pas avoir jamais connu le manoir aussi calme et aussi vide.

C’était le premier et le dernier jour qu’elle passait ainsi dans ces murs.

Le silence qu’autrefois elle aurait peut-être trouvé pesant, lui paraissait naturel, sain, comme une récompense bien méritée. Depuis la mort de son père, dans ce même salon plus d’un an et demi auparavant, tous ses démons semblaient avoir disparus.

Bien sûr, tout ne s’était pas déroulé comme elle l’avait souhaité… elle avait du prendre sur elle, renoncer à sa liberté, à ses études, même si elle s’était juré que c’était temporaire… elle avait vu, impuissante, s’éloigner son frère, son unique allié…

La vie sous le contrôle de Torin était toutefois bien plus supportable qu’elle ne l’avait été sous le joug de son père. Torin ne la torturait pas, il la raillait parfois mais plus souvent il se contentait de l’ignorer ne lui adressant la parole que pour l’instruire de la meilleure façon d’éduquer leur sœur. Cependant le fait qu’elle ait choisit elle-même de prendre le rôle de maitresse de maison et de mère de substitution le laissait suspicieux et elle faisait l’objet d’une étroite surveillance et il avait multiplié les intrusions dans son esprit. Elle avait donc du prendre d’énormes précautions. Car même si elle avait appris à maîtriser l'Occlumencie, le seul pouvoir capable de protéger ses pensées, elle restait une jeune fille en apprentissage contre un Mangemort accompli. Elle se savait impuissante face à lui. Elle n'aurait aucune chance s'il découvrait son secret, c'était pourquoi elle avait mis toute l'energie qui lui restait dans la protection de ses souvenirs.

Son plan avait été très long a mettre en œuvre, d‘autant plus qu‘elle n‘avait pu compter sur personne.
Il aurait été trop dangereux de mettre Aïlin dans la confidence, même si elle était consciente que cela aurait peut-être ralentit la progression du gouffre qui se créait entre eux….

Il avait tué pour elle… cette simple constatation lui faisait encore monter les larmes aux yeux dès qu’elle avait le malheur d’y penser. Cela avait tout changé… les circonstances du meurtre de leur père ne leur avait pas permis de se retrouver, de discuter de tout cela, de se réconforter mutuellement… Il avait fallu prévenir les Aurors, régler l’enterrement, la succession… et ils étaient repartis à Poudlard dans un silence gênant qu'ils n'avaient jamais connu avant cela... Ils n'avaient pas parlé non plus de ce que leur père lui avait fait... Mais comment le pouvait-elle à présent ? Même si tout cela était bel et bien derrière elle, elle ne savait comment aborder le sujet...

Elle aurait tellement souhaité lui parler, lui expliquer, le remercier, s’excuser ! Sans doute n’aurait-elle pas su par où commencer… En réalité, sûrement n’avait-elle pas su lorsqu’elle en avait eu l’occasion… Mais elle s’était sentie si mal… si coupable… et elle était persuadée qu’Aïlin s’était sentit trahi. Après tout ce qu’il avait fait pour la libérer de ses chaînes, la croyant libre, elle en avait finalement volontairement accepté de nouvelles…Peut-être au fond, ne lui avait-il pas non plus pardonné de ne jamais l’avoir informé de ce que lui faisait leur père…

Ses derniers mois à Poudlard étaient passés en un éclair... elle n'avait pris sa décision définitive que tardivement et n'en avait pas informé Ailin qui aurait tenté de l'en dissuader. Elle se souviendrait toujours de son regard quand elle leur annonça, à Torin et lui, qu'elle resterait au manoir pour prendre soin de Léan. Oui...elle avait eu l'impression de le briser une nouvelle fois... s'il avait sû pourquoi elle faisait ça, que c'était son comportement envers elle qui l'avait poussé à faire ça, peut-être n'en aurait-il pas été autant blessé.. Elle voulait protéger sa soeur, comme son frère avait tenté de la préserver... Mais elle ne pouvait rien lui dire à l'époque.

Il était retourné à Poudlard à la rentrée, sans elle. Les occasions de se voir avaient été rares et chaque fois il était plus froid, plus distant, sans jamais être méchant, mais en devenant lui aussi peu à peu indifférent…

Elle laissa son regard errer sur le salon et s’attarda sur l’immense horloge sorcière. Elle espérait qu’Aïlin rentrerait bientôt… Il travaillait toute la journée au DarkShop et lui donnait, lorsqu'il en avait le temps, quelques cours pour rester à niveau. Le travail du DarkShop n'étant pas forcément de toute légalité, il lui arrivait de rentrer tard, mais Lynn priait pour que ce ne soit pas le cas ce jours-là. Torin ne rentrait en général pas avant le milieu de la nuit, ce qui lui laissait encore quelques heures devant elle, mais elle devait absolument avoir quitté les lieux avant le retour du Mangemort. Elle tentait déjà bien suffisemment sa chance en voulant attendre Aïlin. Mais elle ne voulait pas s'enfuir sans lui dire au revoir, sans lui expliquer... D'autant plus qu'elle le laisserait, à nouveau, dans une situation délicate, seul au manoir avec Torin...

Elle devait lui expliquer, même si cela n’effacerait pas des mois et des mois de silence… Peut-être pourrait-elle arranger les choses entre eux…

Elle rangea son carnet à dessin dans la petite valise qu’elle s’était préparée. A l’intérieur reposait tout ce qu’elle possédait. Principalement quelques vêtements et des livres qu’Aïlin lui avait procurés pour qu’elle essaye de rester à niveau en magie. Et tout au fond, le journal qu’il lui avait offert une éternité auparavant. Comme elle en avait prit l’habitude, elle l’ouvrit et énonça la phrase rituelle pour découvrir avec tristesse que les pages restaient inlassablement vierges. Sûrement n’avait-il rien vu de ce qu’elle lui avait écrit pendant tous ces mois… mais comment lui en vouloir?

Il n’était pas encore très tard et Lynn malgré tout, se sentait rassurée maintenant qu’elle avait achevée sa mission. Sa seule angoisse était l’accueil que ferait Aïlin à ses révélations… mais elle n’avait aucune emprise sur ça et il était préférable de ne pas y penser…

La porte d'entrée s'ouvrit soudain, grinçant sur ses gonds et Lynn tendit instinctivement l’oreille, habituée à ce que sa sœur se mette à pleurer au moindre bruit. Mais cette fois pas de cris. La petite Léan n’était plus là. Un sourire s’étendit sur les lèvres de la jeune fille qui reporta son attention sur son frère. Comme toujours lorsqu’elle le voyait une vague de bonheur l’envahie suivit à présent d’un pincement douloureux à l’idée qu’elle l’avait perdu.


"Bonjour, Aïlin…"

Elle prononçait toujours son prénom avec une infinie douceur, comme s’il était un bien précieux qu’elle devait continuer à chérir malgré tout.

"Je t’ai préparé un petit quelque chose si tu as faim…" dit-elle en montrant un plateau rempli de bonnes choses sur la table basse du salon.

Légèrement troublée, ne sachant pas par où commencer, elle resta debout à le regarder, au milieu de ce silence si inhabituel.


" Tu as passé une bonne journée ? S’enquit-elle. J'avais peur que tu rentres trop tard pour que je ne te vois..."

Elle replaça machinalement une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle n'avait pas pensé à dissimuler sa valise, elle se demandait s'il l'avait remarqué.

"J'aurais aimé te parler... si tu as quelques minutes..."

Et elle plongea son regard décidé dans les yeux d'aciers du beau Serdaigle, attendant un signe d'encouragement de sa part.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyDim 16 Aoû - 22:10:32

Debout devant un établi de bois, Aïlin gardait le regard rivé sur un sorcier trapu, un peu court sur jambe, qu'il dépassait d'au moins deux têtes. Ses petits yeux noirs et malsains brillaient d'une lueur profonde, il paraissait absorbé. Malgré le peu de lumière dans le sous-sol du Dark Shop, le collier serti de saphirs logan brillait d'une lueur blanche, pure comme de la neige fraîchement tombée.

« Hm, hm. »

Marmonna-t-il pour la énième fois, en tournant et retournant le bijou entre ses gros doigts. Un sourire, enfin, fendit son visage rondouillard sans pour autant le rendre plus sympathique aux yeux de l'adolescent. Ce dernier, quelque peu guindé, se contenta de relever le menton, comme si le fait qu'on mette en doute ses travaux était la pire des insultes. Cela l'était, d'ailleurs, car jamais à Poudlard on ne s'était montré si suspicieux vis-à-vis de son potentiel. Là-bas, il avait fait ses preuves. Ici, il était constamment éprouvé, et cela lui déplaisait. Un orgueil qui n'avait jusqu'alors jamais été froissé s'était éveillé en lui depuis qu'il gagnait son pain à la boutique de magie noire. Particulièrement depuis les dix dernières minutes. Certes, c'était sa première réussite et le client tenait à vérifier que l'accomplissement était parfait, que la camelote qu'il lui avait apporté s'était bien transformée en véritable ornement de Duchesse. Mais qu'y connaissait-il ? Aïlin se targuait intérieurement d'une meilleure connaissance des métaux et des pierres que l'homme. La preuve en était que ce dernier ne voyait que l'éclat de l'argent plutôt que les détails qui certifiaient que l'argent était véritable et n'était non un simple artifice, une teinture grotesque apposée par dessus le modeste alliage que lui avait donné plus tôt celui-ci. Ses yeux chatoyaient dès qu'un éclat s'échappait du métal noble. Et puis, il n'avait été qu'un émissaire d'une personne bien plus influente. Il le cataloguait dans le rang des sbires plutôt que des experts généreusement payés pour leur œil avisé. Ces derniers n'auraient pas eu cette avidité au bord des yeux et des lèvres.

« Bien, bien... Ça ira, mon garçon. Vous faites du bon boulot pour votre jeune âge. J'en parlerais, j'en parlerais... Enfin, je referais appel à vous, si j'en ai l'occasion un jour ! »

Et en plus, il était un peu simple d'esprit. Un sourire poli mais crispé apparut sur les lèvres du jeune Bower tandis que l'autre manquait de parler de son employeur alors que le silence était habituellement de mise sur ce genre de choses. Pour travailler depuis plusieurs mois déjà au Dark Shop, Aïlin le savait bien. La plus grande discrétion était exigée sur la plupart des affaires, et lorsque des bribes des évènements qui conduisaient les sorciers à demander service à la boutique lui parvenaient aux oreilles, il se devait de garder le plus parfait des silences à ce sujet. Comme pour ce client-ci, ami de l'un de ses patrons, qui avait un peu trop bavardé sur la raison pour laquelle des saphirs d'aussi grandes qualité s'étaient retrouvé sur une imitation de la parure sur laquelle ils trônaient autrefois. Le bijou avait apparemment été volé à une grande Dame, dans un but obscur, et la dame en question avait dépêché son mari afin que ce dernier remette la main dessus. Celui-ci dépêcha à son tour l'un de ses hommes qui retrouva les saphirs, mais jamais le véritable collier. Ils en avaient donc forgé un nouveau à moindre coût, mais la supercherie fut vite découverte. L'époux (ou l'amant, peut-être allait-il trop vite en conclusion) avait menacé de mort son sous-fifre si ce dernier lui refaisait un coup de la sorte. Et ce dernier, acculé, avait dût certainement payer les frais d'un alchimiste de sa poche, cela expliquait la raison pour laquelle on avait fait appel à un étudiant plutôt qu'à un véritable professionnel.
Aïlin n'avait pas encore concocté le plus parfait argent qui soit, mais à moins d'étudier l'objet à la loupe, rien ne serait remarqué. Il avait même prit le soin de refaire la petite entaille qui existait sur l'original.

L'homme alla pour remonter vers la pièce principale de sa boutique, mais d'un pas, Aïlin l'empêcha de continuer. Son sourire était toujours gravé sur ses lèvres, et il se forçait à le faire le plus aimable possible. Cependant, ses yeux exprimaient clairement qu'il savait à quoi s'en tenir avec ce genre d'énergumènes, et qu'il ne serait pas dupe. On l'avait déjà trompé une fois de la sorte, on ne le tromperait pas une deuxième.


« Je savais que vous n'oublieriez pas les termes de notre arrangement. »

L'homme le regarda, interloqué. Une lueur de colère et de mauvaise grâce passa dans ses yeux bruns, puis il se mit à farfouiller vivement dans la poche de sa cape de sorcier.

« Bien sûr, bien sûr... On avait dit que trente pour cent de ce que je verse à votre boutique vous revenait également, n'est ce pas. »

Classique, il essayait maintenant de réduire le prix. Lentement, le cadet des frères Bower hocha la tête.

« Nous avions dit cinquante. Vous comprenez bien ma démarche, je le sais. Il faut de quoi subvenir aux dépenses de l'artiste. »

Murmura-t-il non sans humour. Le client en fut déstabilisé, mais il n'insista pas, bien qu'il sortit une trentaine de gallions en le regardant d'une bien mauvaise façon. Le jeune homme prit le petit sac d'argent et se retira pour laisser monter l'homme. Il le suivit dans les escaliers et s'arrêta en face de Curtis, un grand homme aux longs cheveux grisonnant et au visage émacié. Ce dernier le jaugea d'un regard critique, porta son attention sur le petit gros qui discutait d'un air fort satisfait avec son collègue tout en déposant soixante gallions sur le comptoir, et il hocha la tête d'un mouvement sec.

« Ça ira pour aujourd'hui. Tu peux y aller. Ah, et tiens... Avant que j'oublie. »

Le quadragénaire se dirigea vers une vieille armoire qui croulait sous le poids de livres et de manuscrits anciens et en sortit un grimoire intitulé « Art Noble » qu'il tendit à l'adolescent. Ces dernières semaines, Aïlin était quasiment exclusivement payé en livres et en parchemins traitant de l'alchimie. Cela arrangeait les deux partis. L'un trouvait des trésors de renseignements à travers des ouvrages qu'il se serait autrement difficilement procuré tandis que les deux patrons du Dark Shop, eux, faisaient des économies. Rares étaient les « illuminés » comme ils le disaient si bien, qui s'intéressaient encore à un Art aussi compliqué.


Lorsqu'il passa le pas de la porte du manoir, Aïlin fut soulagé. Si son résultat de la journée avait été aussi brillant, c'était parce qu'il y avait consacré une énergie de tous les diables, ce depuis plusieurs jours. C'était la première fois depuis une semaine qu'il rentrait aussi tôt au manoir. Habituellement, le soleil s'était déjà couché derrière la cime des arbres du grand jardin lorsqu'il avait enfin le loisir de goûter à un diner chaud ainsi qu'à une douche bien méritée.
De nouvelles brûlures qu'il n'avait pas encore put soigner étaient apparues sur ses mains, conséquences de ses nombreuses manipulations de produits toxiques ou hautement inflammables.
A peine avait-il fait un pas dans le salon qu'il aperçut Lynn, debout, qui l'attendait. Le jeune homme jeta un œil à la grande horloge, la trotteuse cliquetait de façon austère tandis qu'elle parcourait le cadran et faisait chavirer la grande aiguille qui indiqua vingt heures treize précises.


« Bonsoir. »

Répondit-il poliment, mais d'une voix tout aussi dénuée de chaleur que les échos réguliers de l'horloge. Cela ne l'empêcha pas d'observer sa sœur avec une certaine surprise. Non pas qu'il était doué d'une empathie hors-norme, mais constater que sa cadette lui avait préparé si tôt le diner alors qu'il rentrait habituellement si tardivement ainsi que le fait de la voir avec cet air d'attente sur le visage, lui disait qu'elle avait quelque chose à faire ou à dire qui sortait de la monotonie dans laquelle elle s'était – lâchement, à ses yeux – abandonnée.

« Merci. »

Murmura-t-il en tournant les yeux vers les plats encore fumants qui encombraient la table basse magnifiquement ornée. Les premiers temps, un pincement au cœur l'avait prit à chaque fois qu'il voyait les plats l'attendre à la cuisine ou au salon et sa culpabilité lui soufflait qu'il aurait put faire l'effort d'aller un peu plus vers sa sœur. Mais s'était devenu au-dessus de ses forces et la voir peu à peu prendre l'aspect de Bronach n'était pas pour l'aider. Un fantôme dans le manoir, qui n'avait pas son mot à dire. Puis la culpabilité s'était estompé et cela était rentré dans l'ordre des choses. Aïlin ne pensait même plus à la souffrance que devait éprouver Lynn d'être aussi seule et aussi diminuée qu'elle l'était. Lui-même s'y était résigné : ça avait été son choix, il avait tout fait pour lui épargner cela et lorsqu'elle l'avait put, elle avait choisit qu'il en serait autrement. Le pincement au cœur avait disparut. Son regard se reporta sur sa sœur.

« Ça va. Lâcha-t-il pour toute réponse. Mais tu n'es pas obligée, tu sais. »

Le fait que sa sœur lui prépare ses plats comme une domestique le gênait. Parfois, il s'en sentait même offensé, et la viande qu'il gouttait avait la texture du sable dans sa bouche. A pas lents, comme à contrecœur, il se dirigea vers le fauteuil le plus proche de la table basse. C'est à ce moment qu'il remarqua la valise de sa cadette, et à cet instant qu'elle prit la parole. Immédiatement, Aïlin se figea. Le regard rivé sur l'objet insolite, l'information que lui transmettait sa vue refusa d'achever le chemin jusqu'à son cerveau. Partait-elle ? Non, c'était impossible, pour aller où ? Peut-être avait-elle décidé de partir quelques jours chez une amie... Mais c'était improbable. Qui ? Et pourquoi n'avoir pas prévenu ses deux frères encore présents au manoir ?
Plutôt que de se tourner immédiatement vers elle, le Serdaigle préféra s'assoir. Une sombre prémonition lui disait qu'il n'allait pas aimer la suite des évènements.


« Je t'écoute. Tu comptes te rendre quelque part ? Je doute que ce soit là les bagages de Torin ? »
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyLun 17 Aoû - 18:56:17

Lynn regardait l'horloge pour la unième fois quand la porte d'entrée s'ouvrit enfin. Aucun cri ou bruit d'aucune sorte ne vint troubler son arrivée, contrairement à d'habitude. Aussitôt elle fut campée sur ses deux pieds, impatiente et anxieuse à la fois. Il était là. Elle avait vraiment craint d'être obligée de partir sans pouvoir lui parler. Ne pas lui dire au revoir et ne pas lui expliquer son geste aurait été comme une seconde trahison.

Il la salua comme toujours cordialement mais avec une certaine indifférence. Elle s'était integré au tableau comme sa mère avant elle, une ombre qu'on ne voit ni n'entend et dont on tolère tout juste la présence car elle nous épargne les tâches subalternes.
Elle l'avait choisi, pour de bonnes raisons d'après elle, mais cela restait parfois difficile.

Cependant ce jours-là, elle sût qu'elle avait eveillé son attention au regard légèrement surpris qu'il lui jeta. Ce n'était effectivement pas dans les habitudes de l'ex lionne de l'attendre avec son repas. D'une part parce qu'il rentrait rarement aussi tôt, d'autre part parce que tous deux trouvaient cela embarassant et malvenu. D'ordinaire, elle lui laissa un repas froid dans la cuisine. Mais aujourd'hui elle était là, et il était bien trop intelligent pour ne pas avoir compris que cela impliquait autre chose...
Il fit disparaitre presque aussitôt sa curiosité derrière son masque habituel.

Lynn se força à sourire et lui montra ce qu'elle avait préparé pour lui. Uniquement des mets qu'il appréciait, elle le savait, mais auxquels il ne toucherait guère.

Il la remercia puis reporta son attention sur elle. Mal à l'aise, avec un semblant d'entrain, elle lui demanda comment c'était passé sa journée. Comme d'habitude, les rares fois où elle lui demandait, il resta plus qu'evasif et elle n'insista pas. D'une voix étrange il ajouta qu'elle n'était pas obligé de faire ça.

Elle le savait, elle ne s'était jamais sentie obligée à quoi que ce soit envers lui, mais cela lui faisait plaisir. Elle se sentait toujours redevable et n'avait jamais réussi à lui exprimer sa gratitude. Pas uniquement pour ses cours, qui l'aidaient pourtant énormément, mais aussi et surtout pour tout ce qu'il avait fait pour elle avant ça...
Simplement, après la décision qu'elle avait prise, il lui aurait sûrement rit au nez et fait remarquer que pour le résultat, il aurait mieux fait de s'abstenir...

Mais pourtant, c'était à lui qu'elle devait cette toute nouvelle liberté, même si elle arrivait un an et demi plus tard que ce qu'il avait prévu...


"Je sais." Répondit-elle en lui souriant tristement. "Mais c'est le moins que je puisse faire..."

En réalité, c'était la seule chose qu'elle pouvait faire...

Alors qu'il se dirigeait lentement vers le canapé, elle prit son courage à deux mains et lui demanda quelques minutes de son temps.

Il se figea soudain et elle vit qu'il avait remarqué la valise. Sans un mot il finit par s'asseoir et la laissa s'exprimer, lui demandant si elle allait quelque part, se doutant que les valises n'étaient pas celles de Torin.


"Non, tu as raison.. ce sont les miennes." Dit-elle en plongeant ses yeux d'acier dans les saphirs de son frère.

Lynn prit une profonde inspiration, essayant de gagner du temps. Elle ne savait pas comment lui dire, comment lui annoncer, par quoi commencer...

Elle l'observa sans ciller et devant son incompréhension finit par lâcher:


"Je m'en vais. Je quitte le manoir.."

Guettant sa réaction, elle s'efforça de garder son calme.

"Definitivement." Ajouta-t-elle.

Un sourire désabusé se dessina sur ses lèvres et elle haussa les épaules:


"Ca a été un peu plus long que prévu..."
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 18 Aoû - 20:21:38

Aïlin observait sa sœur d'un regard neutre, insondable. Derrière les lagons de ses yeux se cachaient des pensées et des mystères à laquelle la jeune fille n'était plus invitée à pénétrer. Comme à n'importe quel autre membre de la famille, il ne lui laissait plus voir ce qui se passait par delà ses traits trop voilés de secrets pour un jeune homme se son âge. Si son passé se lisait à travers les traits de son visage par la maturité surprenante qui en ressortait, ce qui se passait à l'instant en lui ne se laissait apercevoir par quiconque. Celui ou celle qui parviendrait un jour où l'autre à briser ce masque d'impassibilité qu'il s'était fait ne serait certainement plus Lynn. Ses choix n'avaient pas fait que la métamorphoser elle, mais lui aussi. Vis à vis d'elle, tout du moins.

« Tu ne me dois rien, Lynn. »

Répliqua-t-il dans un quasi-murmure, comme si le simple fait de le lui rappeler le rendait las. Il croisa sa jambe par dessus l'autre, le mollet contre la cuisse et s'enfonça profondément dans le confortable dossier de son fauteuil. Le mobilier ne lui avait jamais parut aussi confortable depuis que Devin avait disparut, mais ce soir faisait exception à la règle. Se rappeler le fait que tout ce qu'il avait souffert et fait pour sa cadette n'avait été qu'une broutille effacée par un mot d'elle dissipait en lui toute sensation de confort.
La sentence tomba. Il s'agissait bien là des bagages de Lynn. Cela avait été évidemment, malgré tout la conclusion de ce fait était encore trop dure à admettre pour Aïlin. Les lèvres de l'ex Gryffondor prononcèrent les mots fatidiques, elle quittait le manoir, définitivement. Ça avait été un peu plus long que prévu, en effet. Un sourire tout aussi désabusé traversa le visage éteint du jeune homme, qui hocha lentement la tête.


« En effet, la réflexion fut longue... Mais tu t'es enfin décidée, finalement. Depuis quand as-tu prit ta décision ? Je doute que Torin ne te laisse partir du Manoir ainsi, la famille a déjà souffert d'assez de scandales. »

Les paroles d'Aïlin était sèches, l'impact de sa voix était dur malgré lui. Était-ce la frustration qui, acculée, s'éveillaient après tous ses mois et remontait en lui dans une vague de paroles qui pouvaient être profondément blessantes ? Il en avait vaguement conscience même s'il ne se l'avouait pas, son comportement pouvait ressembler très fortement à une forme cruelle de dédain.

« Essaie de ne pas en rajouter un de plus, que cela se fasse dans le plus parfait des silences. »

Il avait essayé de faire sa voix plus douce, mais c'était peine perdu. Un tic nerveux le submergea, et il glissa sèchement la main dans ses cheveux noirs, qui ondulèrent gracieusement sous sa main, un pli au bord des lèvres. D'un coup, son poing se laissa tomber sur l'accoudoir et sa chevelure de jais encadra à nouveau son visage.


« Tu as bien conscience que tu nous laisse Léan... Je te le dis sincèrement, je ne ferais pas un geste pour te permettre de la revoir. Car tu sais ce qu'implique pour toi quitter la maison. »


Son regard se posa sur sa sœur. Il l'avait quitté un moment, tandis qu'il tentait de rassembler son sang-froid pour parvenir à s'exprimer de façon correcte. Sa fatigue due à ses longues journées de travail ne l'aidaient en rien dans cet exercice.

« Et je vais te dire pourquoi, Lynn : je suis las de me battre contre le vent. »
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 18 Aoû - 22:34:20

Lynn ferma les yeux une poignée de secondes lorsque son frère lui répliqua d'une voix terne que la reflexion avait été longue. La conversation s'annonçait difficile, elle s'y était attendue... il lui fallait prendre sur elle une dernière fois...

Il avait l'air de penser qu'elle partait sur un coup de tête, ne se rendant pas compte des mois qu'elle avait passé à mettre sa fuite au point, ajoutant toujours plus à ce que son récent talent d'occlumens devait dissimuler à leur terrible frère.


"Un certain temps..." Se contenta-t-elle de répondre. "Et c'est justement parce qu'il veut éviter tout nouveau scandale que je sais que Torin ne fera rien. Rien d'officiel en tout cas..."

Car oui, il allait vouloir lui faire payer. Elle l'avait mise dans une terrible position en révélant sa nature de mangemort à un haut fonctionnaire du ministère. Il ne le découvrirai pas immédiatement, bien sûr, et avec la corruption actuelle des différents bureaux du ministère, il ne craignait absolument rien pour l'instant. Mais cela ne serait pas toujours ainsi et elle savait que la personne à laquelle elle s'était confié ferait le nécessaire pour arrêter son frère quand des temps plus calmes seraient revenus....

"Ne t'inquiète pas", affirma-t-elle en essayant d'ignorer le ton sec et froid de son frère, "tout se fera sans heurt et sans bruits."

Il passa machinalement sa main dans ses cheveux avant de laisser retomber son poing sur l'accoudoire et de lui parler de leur soeur.

Lynn fut un instant déconcertée par ses paroles. Il ne comprenait pas. Il n'avait pas compris et ne faisait même pas l'effort d'essayer... comment pouvait-il croire qu'elle laisserait sa petite soeur sans défense seule dans ce manoir sordide sans personne pour prendre soin d'elle ? Alors qu'elle avait perdu une année de sa vie à essayer de la sortir de là ? Oui, mais ça il l'ignorait, se remémora Lynn en essayant de reprendre contenance. Et c'était pour ça qu'elle était dressée devant lui. Et comment osait-il lui dire qu'il ne la laisserait plus jamais la voir ?

Prenant sur elle, elle secoua légèrement la tête:


"J'ai pris toutes les mesures nécessaires concernant Léan... Je ne la reverrai pas, effectivement, mais Torin non plus et c'est le plus important... il ne fera pas d'elle son jouet." Dit-elle d'un ton déterminé.

Elle retint un soupir quand il lui avoua froidement être las de se battre contre le vent. De l'avis de Lynn, il avait arrêté il y a bien longtemps, mais elle ne pouvait l'en blâmer. Elle était la seule responsable.


"Tu ne comprends pas..." souffla-t-elle la voix pleine de fatigue et de tristesse. "J'ai fait tout ça pour elle. Tu n'entends pas ? Elle n'est plus là depuis plusieures heures... je lui ai trouvé une famille moldue qui l'aimera et s'occupera bien d'elle. Tu me demandais depuis quand je m'étais décidé... cela fait près d'un an... quand j'ai accepté de revenir au manoir, de mon plein gré... c'était pour elle."

Elle marqua une pause et plongea son regard dans celui de son frère. Elle aussi était las mais elle n'avait pas d'autre choix que d'avancer.

"Je t'ai tout écrit dans notre journal, même si je sais que tu ne l'ouvres plus... je voulais te dire tout ça mais j'avais peur que Torin l'apprenne. J'avais peur qu'il découvre ce que je projetait et je n'ose imaginer ce qui serait arrivé si ca avait été le cas."

Secouant la tête, elle ajouta:

"Je me suis coupé de tout et de tous pour son bien à elle. Je voulais être une grande soeur digne de ce nom, comme tu avais été un frère attentionné pour moi. Je ne pouvais pas la laisser, Aïlin... et je regrette que cette décision t'ai tant fait souffrir. Je regrette de ne pas t'avoir expliqué cela plus tôt.. cela aurait peut-être pu arranger les choses entre nous..Tout devait aller plus vite... mais cela a été incroyablement difficile et compliqué.."

Bien plus qu'elle ne l'avait estimé. Et bien plus dangereux aussi.

Elle savait qu'aujourd'hui cela n'avait plus d'importance pour lui, qu'il regrettait les sacrifices qu'il avait fait pour elle. Mais il l'avait sauvé... qu'il le veuille ou non, c'était grâce à lui qu'elle partait enfin aujourd'hui, liberée.

Laissant volontairement quelques questions dans l'air, Lynn s'assit à son tour, reprenant ainsi pour la première fois depuis longtemps, un statut d'égal à égal avec son frère. Le seul qu'elle considérait ainsi.


"Je ne te demanderai rien. J'en ai perdu le droit il y a bien longtemps.. J'ai fait le nécessaire pour que Torin ne te cause pas d'ennuis. Cette discussion en fait partie, s'il la découvre..." Elle ne précisa pas par quels moyens, ils le savaient tous les deux. "...il saura que tu ignorais tout jusqu'à aujourd'hui. Je ne veux plus te causer d'ennuis, Aïlin... si tu savais comme je regrette..."

Elle évoquait principalement les circonstances de la mort de leur père et sa décision de rester au manoir qui, lui semblait-il, l'avait achevé...
Son regard était humide mais sincère et résolu. Elle ne pleurerait plus.


"Je sais ce que mon départ implique..." Acquiesça-t-elle finalement à ce qu'il avait dit précédemment.

Cela signifiait avant tout tirer un trait définitif sur son passé... mais aussi sur sa famille... elle n'ignorait pas qu'Aïlin ne chercherait pas volontairement à garder contact avec elle. Cela ne ferait que le mettre dans une position délicate par rapport au maître de maison. Elle allait devoir sortir de sa vie, au moins temporairement, mais elle craignait qu'il ne veuille plus jamais y rentrer...


"Et j'en suis désolée."

Elle baissa les yeux un instant avant de le regarder plus fixement encore:

"C'était la seule solution," dit-elle simplement."Et tu le sais aussi bien que moi. Peu importe que tu sois d'accord ou non. Tu me croyais servile et impuissante... tu croyais que j'avais choisi cette vie... mais tu vois, c'est tout le contraire."

Elle attendit sans ciller, le défiant de dire le contraire. Mais elle savait qu'il ne trouverait rien qui puisse ébranler cette nouvelle confiance en l'avenir. Elle avait fait le bon choix. Maintenant que tout était terminé, elle en était intimement convaincue.

"Tu ne t'es jamais douté... ?" Demanda-t-elle soudain avec une infinie douceur. "Tu as vraiment cru que tout ce que tu avais fait pour moi avait été inutile ? Que je n'en avais rien retenu..?"

C'était cette pensée qui lui faisait le plus mal. De savoir qu'il croyait avoir tant souffert, pour rien....
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyMar 1 Sep - 19:05:02

Tout au long du discours, Aïlin n'avait pas prononcé un mot. Le dos droit, le regard fixe, sa réflexion s'était comme brouillée depuis Lynn lui avait avoué l'enlèvement qu'elle avait perpétré. Effectivement, le manoir n'avait plus été aussi calme depuis un an... Plus un pleur de bébé, plus de rire ni de gazouillement, aucun son ne trahissait la présence de Léan. Elle avait disparut. Lynn était devenue complètement folle !
Quant à lui, il n'entendait qu'à peine les paroles de sa cadette. Son cerveau ne les enregistrait plus, ses oreilles ne voulaient plus en entendre davantage. En plein milieu d'une des tirades de Lynn, Aïlin se leva et traversa le salon sans un regard pour elle. Il n'y croyait pas, il fallait qu'il voit cela de ses yeux. Lorsqu'il pénétra dans la chambre de la petite, ses effets personnels avaient disparut et son couffin était vide. Elle avait réellement envoyé leur sœur chez des moldus...

Lorsqu'Aïlin revint au salon, son teint était livide. D'un pas lent, il marcha jusqu'à sa sœur et s'arrêta à sa hauteur pour lui adresser un regard où se mêlait l'outrage et l'incrédulité. Il lui fallut plusieurs secondes pour ouvrir la bouche, mais lorsqu'il le fit, sa voix était enrobée d'un dédain qu'il n'avait encore jamais osé porter à quiconque, surtout pas à la jeune fille. Mais si la logique de l'avant dernière des Bower avait été dans un sens, celle de son aîné allait dans un autre, bien plus sombre et inquiétant. Il ne pouvait pas croire qu'une telle évidence ait manqué à la jeune fille.



« Malgré les circonstances, j'ai eu espoir tout au long de cette année qu'un éclair d'intelligence ne te traverse enfin à nouveau et que tu prennes enfin une décision bonne pour toi. Comme j'ai put être naïf d'espérer cela. »

Une colère sourde bouillait en lui et la contrôler était difficile. Outre la rancœur qu'il portait à la Gryffondor, c'était son acte et ses conséquences qui attisait les flammes jusqu'alors assoupies en lui. D'un geste parfaitement maîtrisé, il ramassa le plateau de nourriture auquel il n'avait pas touché et s'en alla le déposer sur le plan de travail de la cuisine comme s'il n'avait s'agit que de vulgaires restes. L'appétit lui manquerait pour toute la soirée.


« Vivre en autarcie t'as-t-il fait oublier qu'en dehors on extermine les moldus ? Que fera-t-on à ces gens là, lorsque Torin parviendra à mettre la main sur eux ? Y as-tu pensé ? As-tu aussi imaginé ce que pourra ressentir Léan de n'avoir jamais connu sa famille et pire encore, le monde auquel elle appartient ? Des moldus gentils et aimants... »
Un rictus traversa ses lèvres, incontrôlé.
« Le seront-ils toujours autant lorsqu'il verront que leur enfant adopté est une sorcière ? Il y avait d'autres solutions, c'est à croire que tu cherches définitivement à te faire persécuter... A croire que cela te plaît. »

Les derniers mots furent regrettés au moment même où ils avaient échappés des lèvres du jeune Bower, mais ce dernier détourna la tête pour cacher la culpabilité qui s'était emparée de lui lorsqu'il s'était entendu proférer des paroles aussi cruelles. La rancune qui le rongeait depuis des mois éclatait et l'adolescent trouvait une forme de libération à la laisser s'épanouir. Malheureusement, ça n'était personne d'autre que la dernière a avoir alimenté cette hargne qui en faisait les frais : Lynn.
Le jeune homme prit une longue inspiration avant d'oser reposer son regard sur elle.



« Si je l'avais sut, je ne t'aurais jamais laissé faire une chose pareille. Léan n'était pas en danger jusqu'alors. Au manoir, elle avait les soins et la sécurité assurée par Torin qui comme tu dois bien le reconnaître, n'a jamais levé la main sur elle et ne l'aurait peut-être jamais fait. D'entre tous les trois, ç'aurait bien été Léan qui aurait eu le plus de chances de s'adapter à la destinée des membres de notre famille, et de pouvoir survivre dans un monde en guerre contre les moldus et les sang-mêlés. A mes yeux, tout ce que tu as fait, c'est reporter tes propres peurs sur le bébé plutôt que de reconnaître que le seul danger te concernait... »

Les paroles que Lynn avait prononcé et qu'il n'avait pas écouté sur le moment revinrent à lui, raviva les braises de colère qui consumaient son cœur. Non, elle n'avait rien retenu de ce qu'il avait fait pour elle bien qu'elle lui assurait le contraire, hormis le pire : les cachoteries, à l'inverse que lui ne lui en avait jamais faite de cette taille du moins ainsi que l'abnégation forcée. En restant pour Léan au Manoir, elle avait fait ce que lui avait fait pendant de longues années en jouant les marginaux.


« Tu as eu tort de faire tout ça. Tu verras ce que ça fait, d'être rejeté des secrets et des émois d'un cœur lorsque l'on s'est tant appliqué à le préserver. A ce moment là tu regretteras de n'avoir pas vécu un peu pour toi. D'autant plus que si tu nous l'avais laissé, ton départ aurait certainement put se faire sans déclencher l'esprit de revanche de Torin... Et un plus grand danger encore pour toi. »
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptyJeu 10 Sep - 13:43:06

Si la réaction d'Aïlin n'était pas celle qu'elle avait attendue ou esperée, elle ne s'en étonna pourtant guère. Aïlin n'avait plus rien de celui qu'il était quelques années auparavant et il était évident qu'il ne comprenait pas et cautionnait encore moins les actions de l'ex gryffondor. L'incrédulité se lisait sur son visage tandis qu'elle lui expliquait ce qu'elle avait fait. Sans l'écouter davantage, il la laissa planter là, grimpant les escaliers pour aller vérifier de ses yeux ce qu'elle venait de lui annoncer. Lynn ne bougea pas. Il était atrocement pâle lorsqu'il redescendit. Il iradiait de colère lorsqu'il laissa échapper qu'il avait esperer qu'elle finirait par prendre une bonne décision mais que de toute évidence il avait été naif. Sans un mot Lynn le regarda ramasser le plateau de victuailles et alla l'abandonner dans la cuisine dans même y avoir touché.

Lynn ne cilla pas et attendit qu'il se décide à lui parler. Elle n'allait pas le submerger de détails alors qu'il avait déjà du mal à digérer tout ça.

Lorsqu'il se décida enfin à lui adresser la parole son ton était presque agressif. Il la traitait quasiment d'idiote et d'inconsciente.


"Ne sois pas ridicule, je n'ai pas oublié ce qu'il se passait en dehors de ces murs, ni qui y participait." Souligna-t-elle.

Essayant de garder son calme en se répétant qu'elle ne pouvait pas le blâmer, elle secoua la tête et entreprit de lui répondre posément:


"Ne crois-tu pas que j'ai réfléchis mille fois à tout ça ? Il ne m'a pas suffit de la déposer chez n'importe quel moldu en esperant que tout se passerait bien ! Pourquoi par Merlin crois-tu qu'il m'a fallu tant de temps ?"

Elle passa une main lasse dans ses cheveux:

"Ces moldus connaissent l'existence de la magie, ils ont des sorciers dans leur famille. Et ils seront mille fois plus en sécurité que n'importe quel autre moldu car je suis leur gardien du secret ! Torin ne les retrouvera jamais ! Léan ne court aucun risque pas plus que ceux qui ont accepté de s'occuper d'elle. J'espère qu'elle comprendra lorsqu'elle sera en âge de savoir, et tant pis si elle m'en veut... c'était ce qu'il y a de mieux pour elle..."

Citation :
Il y avait d'autres solutions, c'est à croire que tu cherches définitivement à te faire persécuter... A croire que cela te plaît.

Lynn recula comme si elle avait été giflée et lui lança un regard horrifié alors qu'il détournait les yeux. Blessée, elle parvint néanmoins à se reprendre et murmura d'une voix dure:

"Je t'interdis de dire ça."

Comment pouvait-il... comment Osait-il...?
Il n'avait pas conscience de... il ne comprenait rien !

Il finit par la regarder à nouveau et déclara que s'il avait été au courant il ne l'aurait jamais laissé faire une telle chose, pretexant que Léan n'était pas en danger, que Torin ne s'en était jamais pris à elle et qu'elle aurait eu toute les chances de s'adapter à leur "destinée".

Lynn le devisagea sans y croire. Il était parfaitement sérieux. Ce n'était pas ce qu'elle voulait !


"Tu ne comprends rien. Je ne veux pas qu'elle devienne comme... vous... Je ne le laisserai pas faire d'elle ce qu'il a fait de.. toi.. "

Ca non, tous les risques qu'elle avait pris n'avaient que pour but de la préserver. De lui laisser le choix... Elle avait le droit à autre chose qu'un destin tout tracé...

"Léan ne deviendra pas le joujou de Torin. Alors oui c'est une décision extreme, mais je n'avais pas vraiment le choix. Et oui, j'ai eu peur, mais c'est fini."

Il répéta qu'elle avait eu tort et Lynn comprit qu'il ne servirait à rien d'essayer de lui faire entendre raison. Ils ne seraient probablement plus jamais d'accord. Peut-être même était-ce la dernière fois qu'ils se voyaient... elle avait l'impression qu' Aïlin ne voudrait plus jamais lui adresser la parole après ça. Et elle devrait respecter ce choix, aussi douloureux qu'il soit. Elle ne serait plus jamais la victime, elle se l'était jurée..

Citation :
Tu verras ce que ça fait, d'être rejeté des secrets et des émois d'un cœur lorsque l'on s'est tant appliqué à le préserver.

Que voulait-il dire ?

"Pourquoi dis-tu ça ? Je ne t'ai jamais rejeté, Aïlin, c'est toi qui t'es éloigné."

Elle se demandait s'il faisait encore allusion aux sévices de leur père. Ils n'avaient jamais parlé de ça... lui en voulait-il encore de ne lui avoir rien dit ?

Elle soupira:

"J'ai dit Adieu à Léan... j'ai accepté l'idée que je ne la reverrai peut-être jamais pour sa sécurité et pour la mienne. Alors, maintenant, je vais pouvoir vivre pour moi... même si je ne suis pas sûre d'en avoir envie, lorsque je vois comme cela t'as réussi."

Il était devenu si froid et si distant... bien sûr, il réussissait ses études et son début de parcours professionnel, mais était-il heureux ? Elle avait l'impression qu'il avait baissé les bras que l'idée même du bonheur avait disparue.

"Ho mais ne t'inquiète pas pour moi, je sais à quel point cette corvée t'es pénible. J'ai pris mes précautions. Torin ne me retrouvera pas."

*Mais si ca arrive néanmoins, je te dispense de venir à l'enterrement* Pensa-t-elle amèrement.

Elle soupira et se laissa finalement tomber dans un fauteuil, extenuée.


"Je te trouve bien excessif pour quelqu'un qui m'a clairement fait comprendre que le sort des autres ne l'interessait pas. Si tu crains pour toi, je t'ai déjà dit que j'avais fait le nécessaire pour que Torin ne puisse rien te reprocher."

Elle y avait même mis un point d'honneur. Ce qui avait encore retardé les choses...
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptySam 14 Nov - 10:46:17

Face aux explications de Lynn, Aïlin aurait presque put abandonner la partie, accepter que dans sa démarche, sa sœur avait tout de même fait preuve de prudence et sut jouer finement, mais plutôt que d’essayer de voir ses actions sous cet angle, son cœur et son esprit bouillants cherchaient frénétiquement, comme un chien affamé cherche dans les détritus de quoi combler sa faim, le moindre défaut et la moindre preuve de l’inconscience et de la bêtise de la démarche. Il ne voulait pas voir la vérité, aussi bien sur ce qu’il ressentait, que sur ce qui était à présent. Une colère passionnée élançait son cœur contre sa poitrine, faisait battre ses côtes dans un écho lugubre et cadencé. Encore un peu, et il aurait cédé à une séduisante envie de détruire tout ce qui lui passait sous les mains. Pourquoi ? Pourquoi tout devait être si compliqué, pourquoi détestait-il sa soeur, aujourd’hui, alors qu’il l’aimait hier et que, finalement, il l’aimait toujours, comme il aimait Torin sans oser se l’avouer ouvertement. Et il avait finit par supporter, puis apprécier le contact du bébé, Léan avait été comme une lumière dans son coeur, quand, d’un sourire innocent et si profondément sincère, elle l’accueillait alors qu’il avait l’esprit chargé d’ennuis. Et Lynn ne lui avait même pas laissé le temps de lui dire au revoir. Pas une seconde, elle ne s’était imaginé que Léan lui manquerait. Pour qui le prenait-elle à présent ? Son « vous » parla pour elle. Elle le prenait pour un mangemort. Quelque chose éclata à l’intérieur de son corps agité, traversa son regard océanique. Celui-là eut quelque chose de terrifiant, de meurtrier. La machoire crispée, il s’était avancé avec vigueur jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de Lynn. Main tendue vers elle. Avait-il eu l’impulsion de l’étrangler, de l’agripper ? Son geste s’était figé en une ébauche seulement. Lui même ignorait ce qui lui était passé par la tête. Un rire jaune s’extirpa de ses lèvres soudainement sèches.

« Oui, oui. C’est finit, c’est cela. Tu es tellement naïve. Penses-tu que nous allons te laisser la victoire ? Tu viens de gagner une bataille parmis des centaines. Jamais cela ne se terminera avant la mort d’un des deux camps. »

Ses doigts encore tendus s’abaissèrent à demi et il contracta le poing, comme se forçant à garder l’esprit. Il avait volontairement appuyé le nous, prenant un plaisir lugubre à conforter Lynn dans ses idées fausses.

« Par les temps qui courent, j’ai tendance à parier plus sur l’un que sur l’autre. »

Ajouta-t-il d’une voix rauque. Ah, elle le traitait de mangemort. Et bien, il serait un mangemort, si c’était ainsi qu’elle le voyait. Il était las, plus que las de l’injustice de Lynn et des autres vis-à-vis de lui, las de toujours écoper du mauvais rôle quoi qu’il fasse. N’était-il pas lui aussi humain ? Se rendaient-ils compte de l’horreur de sa situation ? N’était-il pas assez torturé de la sorte, à chaque fois que la nuit tombait et le laissait enfermé avec ses pensées et ses craintes. Et, quand le jour se levait, lorsqu’il regrettait parfois que la lumière fut pour lui ? Personne ne le comprenait, plus même Lynn. Il était seul, et à présent, elle semblait lui signifier que c’était lui qui l’avait voulut.

« Arrêtes de mentir, c’est moi qui ait toujours fait le premier pas vers toi. Et tu m’as exclut de tes secrets et de tes aspirations au profit d’un bébé qui ne passera peut-être même pas la guerre. Peut-être même grâce à toi. Et c’est moi qui me suis éloigné ? Madame, pardon, j’avais oublié qu’il fallait tout te pardonner à cause de ta vie si difficile. J’oubliais que tu étais la seule à souffrir et que personne dans ta petite vie n’a voix au chapitre. »

Il avait une furieuse envie de la gifler, incontrôlable et tous les sentiments de culpabilité du monde ne pouvaient rien contre cette furieuse envie de violence. Sa main, non encore totalement descendue, tremblait de cette impulsion.

« Comment cela m’a réussit... »

Répéta-t-il. Il avait l’air presque fou. Il se retourna d’un mouvement saccadé et traversa à grand pas le luxueux salon du manoir. L’horloge cliquetait paisiblement devant lui. Il regarda l’heure. Soudain, il attrapa à pleine main le balancier, et l’arracha avant de l’envoyer traverser la pièce et la fenêtre fermée. Un bris de verre éclata à ses tympans.

« Et tu oses croire que je crains pour moi... Mais qu’ai-je à craindre, moi ? Tu le sais bien, je suis un mangemort maintenant, je ne suis rien d’autre qu’un ennemi, de ce fait, tes manigances ne sont plus un danger. »

Il se retourna, l’air apaisé par son geste, puis s’approcha d’un pas lent de Lynn. Il la regarda longuement, sans un mot. L’envie de la gifler était toujours là, mais s'ajoutait celle de la prendre dans ses bras. Il résista à l’une comme à l’autre impulsion.

« Mais c’est faux. En me racontant tout ça, tu me met en faute de ne pas te retenir. Je suis plus fort que toi, physiquement comme magiquement. Si je veux te retenir ici, tu serais incapable de m’échapper jusqu’au retour de Torin... M’en crois-tu capable ? »
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptySam 14 Nov - 13:02:57

Crispé, Ailin s'avança brusquement vers elle, la main tendue. La jeune lionne ne bougea pas d'un centimètre, le fixant plus avec peine qu'avec peur. Elle ne voulait pas se défendre contre lui. Elle ne voulait plus fuir.

Un rire qui ne lui ressemblait pas s'échappa de ses lèvres et les mots qu'il lui assena la firent pâlir. Que voulait-il dire ? Parlait-il de Torin et d'elle, ou plus largement du Seigneur des Ténèbres contre le reste du monde.. ?
Quoi qu'il ai voulu dire, Lynn sentit la menace qui planait sur elle lorsqu'il sera le poing.

Elle ne le quitta pas des yeux alors qu'il semblait en proie à une rage sans nom. Chaque mot qu'il prononçait lui faisait mal mais elle s'efforçait de ne pas le montrer.


Citation :
« Arrêtes de mentir, c’est moi qui ait toujours fait le premier pas vers toi. Et tu m’as exclut de tes secrets et de tes aspirations au profit d’un bébé qui ne passera peut-être même pas la guerre. Peut-être même grâce à toi. Et c’est moi qui me suis éloigné ? "

Il avait raison. Mais il ne comprenait, il ne voulait pas comprendre et elle ne savait plus comment lui expliquer, ni même si aucun mot ne pourrait jamais l'amander à ses yeux. La gorge serrée elle se contenta de secouer la tête. Léan survivrai.. il le fallait.

Citation :
"Madame, pardon, j’avais oublié qu’il fallait tout te pardonner à cause de ta vie si difficile. J’oubliais que tu étais la seule à souffrir et que personne dans ta petite vie n’a voix au chapitre. »

Lynn écarquilla les yeux comme si elle venait de reçevoir une gifle. La boule dans sa gorge glissa jusqu'à son ventre qu'elle enserra douloureusement. Elle voulait hurler, crier, mais au lieu de cela elle souffla:

"Je regrette de t'avoir fait souffrir par mon silence...je voulais te préserver comme tu m'avais préservée...je ne savais pas comment... tu as raison, je ne mérite pas ton pardon."

Le Serdaigle tremblait de rage. Comme pour s'empêcher de faire autre chose, il se dirigea à l'autre bout de la pièce et brisa violemment l'horloge contre une fenêtre.

La jeune fille, toujours immobile, cilla.


*Mangemort?*

"Mangem... ? Répéta-t-elle d'une voix engourdie. "Non...je n'ai jamais..."

Ce n'était en aucun cas ce qu'elle avait voulu insinuer...

Malgré elle son regard se posa sur le bras gauche de son frère bien qu'il lui soit impossible de savoir s'il disait vrai ou non.

Elle secoua à nouveau la tête et le dévisagea:


"Tu mens."

Son souffle s'accélera légèrement et elle répéta:

" Je ne te crois pas... tu n'es pas l'un d'entre eux..."

*Pas encore...*

Lynn ferma les yeux quelques secondes en inspirant et combla les quelques pas qui la séparaient de son frère. Il avait raison. Il pouvait la retenir. Il en avait le pouvoir.

D'une main douce mais qui ne tremblait pas, elle vint caresser sa joue, consciente qu'il pourrait la repousser à tout instant:


"Alors retiens moi... si c'est la seule chose à faire pour guarantir ta sécurité, alors je le ferai. Je resterai, si c'est pour toi..."

De sa main libre elle pressa légèrement celle de son frère:

" Je t'aime Aîlin," déclara-t-elle avec calme. "Je ne sais pas si ça veut encore dire quelque chose en ce moment... mais je n'ai pas oublié tout ce qu'on a partagé.. je n'ai pas oublié ce qu'on a traversé.. si ça n'avait pas été pour toi, j'aurais abandonné il y a longtemps... "

Elle ne le quittait pas des yeux.

"Retiens moi s'il le faut, Aïlin. Frappe-moi si ca peut te soulager. Insulte moi si ca peut t'apaiser. Deviens Mangemort si c'est ce que tu veux vraiment... Ca ne changera pas ce que je ressens pour toi. Rien ne changera jamais ça."

Elle pourrait tout lui pardonner, parce que c'était lui.

Délicatement, elle posa ses lèvres sur la joue de celui qu'elle continuait malgré tout à considérer comme son frère. Puis elle le lâcha et se tint droite devant lui, son regard argenté plongé dans ses prunelles océan:


"Je suis à ta merci. Fais de moi ce que tu voudras."

Avait-elle peur ? Oui sans doute... mais elle avait confiance en lui et c'est pourquoi elle remettait son sort entre ses mains. Quoi qu'il choisisse elle s'y plirait. Car s'il était vraiment ce qu'il prétendait être devenu, si elle s'était battue pour rien, alors elle pouvait bien mourir, ca n'avait plus d'importance. Mais elle resterait fière, droite et determinée. Parce que telle était la nouvelle Lynn, celle qu'elle avait pu devenir grâce à lui.
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptySam 14 Nov - 15:24:12

« Tu mens. »
Bower regarda sa sœur d’un air qui se voulait impassible. Son visage cependant reflétait un mélange de sentiments confus et désordonnés, et d’où ressortait d’une bataille pour obtenir la place sur ses traits la douleur, à peine gagnante sur la colère.

« Tu crois ? »

Rétorqua-t-il à sa soeur, laissant ainsi planer le doute. Que cherchait-il, à briser définitivement les liens qui le liaient à sa cadette ? C’était cela, en effet, même si au fond de lui il ne le désirait pas. Dans le tourbillon de ses émotions et de sa rage, il se disait ne plus vouloir jamais entendre parler d’elle.

« Qu’importe, puisque tu me vois déjà comme tel. »

Lynn s’approcha et l’envie de la violenter se fit plus intense. Elle gronda dans ses entrailles avec force et férocité, telle un tigre prêt à tuer le chasseur imprudent ou telle une bête affamée et acculée. Il ne voulait pas qu’elle le touche, cette main qui approchait de sa joue lui sembla insupportable ; il détourna la tête et recula le torse pour éviter le contact de ces doigts traîtres sur sa peau. Mais Lynn l’effleura tout de même. Il lui agrippa le poignet et serra pour empêcher ces doigts qui cherchaient son cœur d’aller plus loin.

« Non. »

Rétorqua-t-il, catégorique à cette caresse d’amie qui n’avait pas sa place ici. C’était trop facile. Elle le blessait et ne se souciait de communiquer ses pensées avec lui pendant des mois et des mois, puis revenait docile et caressante afin de soustraire à son cœur son pardon et ses bonnes grâces. Mais cela ne fonctionnait pas comme cela. Aïlin pardonnait difficilement les blessures qu’on lui infligeait. Et il n’était pas prêt à l’heure actuelle d’excuser quoi que se soit.
Ce contact de Lynn était comme une brûlure sur sa peau, tout son être s’élançait au rythme de cette étrange douleur. Il ne voulait pas non plus entendre son discours. Alors qu’elle lui disait être à sa merci, il la repoussa avec vigueur après avoir esquivé ses lèvres qu’il ne pouvait accepter.


« Mais qu’est-ce qui te prend... Tu crois pouvoir partir de ma vie du jour au lendemain puis défoncer la porte et revenir comme si de rien n’était ? Et je ne veux pas de tes baisers, de tes caresses, tu n’as plus onze ans Lynn, tu n’es plus une petite fille qui m’amadouera avec ses tendresses... Je trouve cela déplacé. »

C’était vrai, à quoi jouait-elle ? Un instant plutôt, elle l’insultait presque de mangemort et à présent, elle se comportait comme s’il avait le droit d’user d’un pouvoir absolu sur elle. Elle s’offrait carrément, lui donnait son destin comme s’il était un maître plutôt qu’un frère. Ce changement soudain l’avait choqué, déstabilisé.

« Tout comme tes mots... »

Il se recula de deux pas, comme s’il se méfiait, ou comme si les paroles de sa sœur l’avaient effrayé. Des paroles qui d’ailleurs, sonnait faux. Tout changeait, tout le temps. La preuve en était avec ce qu’ils vivaient en ce moment. Leur complicité timide et déterminée à la fois, était morte sous les décombres d’un tribut commun trop lourd, s’était évaporée derrière des murs de silence et de secrets.
Elle avait tort, leur amour avait changé. Il s’était transformé, s’était renforcé, puis s’était usé avant de s’abimer définitivement.


« Vas-t-en. Avant que je ne te force à me dire où tu as caché Léan, avant que je ne t’enferme de force au manoir, vas-t-en. Après cela, je ne veux plus entendre parler de toi. »

Il se recula encore d’un pas, l’air dur malgré sa douleur.

« Tu ne m’as même pas laissé la possibilité de la voir une dernière fois, en me privant d’elle, tu m’as privé du seul sourire qui ne se force pas en ma présence. En me retirant ça, tu m’as retiré énormément. Je ne te pardonnerais pas. Adieu Lynn. »
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Le manoir Bower   Le manoir Bower EmptySam 14 Nov - 16:32:54

Elle ne l'avait jamais vu comme un monstre de Mangemort, pourquoi donc pensait-il cela ? Qu'avait-elle dit qui lui fasse croire une chose pareille ?

"Je ne te vois pas comme ça." Protesta-t-elle.

Il la repoussa et lui attrapa le poignet lorsqu'elle voulu lui caresser la joue, puise lorsqu'elle tenta de l'embrasser.

Elle encaissa. Oui, elle n'avait plus onze ans. Il avait raison, mais était-ce déplacé que de vouloir retrouver ce qu'ils avaient, ne serait-ce qu'en partie ?


"Je ne suis pas partie de ta vie ! C'est toi qui m'a repoussé..."

Mais quelle importance à présent ?

Il recula et elle ne chercha pas une nouvelle fois à le retenir.

Il lui ordonna de s'en aller et Lynn sentit ses yeux la brûler.


"Très bien..."

Enfin, il lui avoua quel mal elle lui avait fait en lui retirant leur soeur et une larme s'échappa des yeux d'acier de la jolie gryffondor. Elle n'avait pas compris à quel point tout cela l'avait blessé. Décidemment, le coeur et l'âme de son frère étaient devenus des énigmes pour elle...

Mais c'était sa petite soeur, et elle aussi souffrait de cette séparation...


"Je suis... désolée..."

Elle alla chercher sa valise et avant de quitter la pièce, le coeur douloureux, elle ajouta:

"Je ne t'ai jamais quitté... j'ai écris des tonnes et des tonnes de pages dans nos carnets pendant tout ce temps où on s'est à peine parlé... peut-être que si tu les lis un jour, tu comprendras pourquoi j'ai fait tout ça."

Elle aurait voulu lui dire que sa porte restait ouverte, qu'il y avait une chambre pour lui dans son appartement, mais elle savait déjà quel serait sa réponse. Lui qui l'avait tant chéri la détestait à présent, elle ne pouvait pas lui en vouloir... elle devrait vivre avec. Elle esperait profondément que la guerre s'achèvrait rapidement. Il n'y avait que dans ses conditions qu'elle pourrait retrouver sa petite soeur et peut-être son frère.

Lynn s'agenouilla un instant et sortit d'une des poches du sac, l'unique photo qu'elle possédait de Léan. Elle la regarda un instant, souriant aux babillement de l'enfant et la déposa sur la table basse. Sûrement Aïlin en avait-il besoin plus qu'elle.

Tout était fini...


"Adieu, Aïlin..." murmura-t-elle, des larmes silencieuses coulant sur ses joues alors qu'elle lui tournait le dos.

Elle se dirigea lentement vers la sortie, et une fois la main sur la poignée de la porte, elle déclara:


"Mes sourires n'ont jamais été forcés... ils n'existaient que pour toi..... merci pour tout..."

Elle franchit la grande porte pour la dernière fois et s'en alla la tête haute malgré la tristesse qui accablait ses épaules. Elle avait fait tout ce qui lui était possible. Elle devait maintenant passer à autre chose....
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