Il faisait extrêmement chaud pour un mois de juin au nord de l'Angleterre. Bill avait couru dehors à la poursuite d'un hibou auquel il avait confié une lettre dans laquelle il avait oublié de mentionner quelques éléments importants que sa mère n'aurait pas trop aimé ne pas trouver, à savoir ses récentes notes scolaires, et finalement, une fois la lettre récupérée, corrigée et réexpédiée, il s'était dit que ce n'était pas si mal de courir un peu. Il avait fait deux tours de parc, et vu l'immensité du parc, il avait cru mourir en arrivant enfin devant la porte du château. Essoufflé, transpirant, il avait songé qu'il avait bien perdu de l'entraînement depuis l'été précédent où il ne cessait de courir avec sa soeur. A Poudlard, il avait certes davantage développé le cerveau, mais au détriment du physique. Une fois entre les murs qui conservaient une fraîcheur divinement exquise, il n'avait eu qu'une idée : prendre un bain presque froid pour se détendre. Il n'avait fait qu'un saut dans son dortoir pour récupérer des vêtements propres et sa serviette, puis il s'était dirigé directement vers la magnifique salle de bains où il n'avait mis les pieds que quelques fois. D'ordinaire, les douches de la salle commune suffisaient amplement. Ses vêtements étalés par terre à côté de sa serviette, un bain tiède l'attendant dans la baignoire, recouvert d'une épaisse mousse blanche, Bill se sentait déjà bien mieux. Il entra dans l'eau, poussant un profond soupir de bien-être, et s'étendit entièrement dans la baignoire, qui était largement assez grande pour le permettre. La mousse le recouvrait tout entier et il se sentait si bien qu'il se mit à chantonner joyeusement une petite chanson d'enfants que son père leur chantait, à sa soeur et lui, avant de s'endormir.

"C'était un crabe, qui marchait de travers.
C'était un crabe, qui voulait voir la mer.
Pauvre crabe, il n'y arriva pas,
On lui avait dit : C'est tout droit."

Il se mit à rire tout seul en se souvenant que sa petite soeur détestait en fait cette chanson parce qu'elle plaignait le pauvre crabe qui ne pouvait jamais atteindre la mer.. "Ils sont trop méchants de lui avoir dit que c'était tout droit !" Criait-elle parfois. Il était si bien qu'il en avait oublié de fermer la porte à clef ; Et c'est tandis qu'il recommençait à fredonner la chanson du crabe qu'il entendit brusquement la porte s'ouvrir.

"Oups !"

Il fit un bond, puis réalisa que l'endroit où il serait le mieux caché était bien sous la mousse qui le recouvrait déjà. Restant couché, sa tête seule émergeant de l'amas blanc et mousseux, il regarda vers la porte, inquiet à l'idée de celui ou celle qui pourrait le trouver là, à chanter une chanson stupide, nu dans son bain avec la porte déverrouillée.

Juin ! On était enfin presque-en-vacances. Et en tant que future vacancière, Mariana avait décidé d’en profiter. Contrairement à Bill qui penchait dangereusement pour le naturisme, la jeune Gryffondor avait un maillot de bain. Maillot de bain qui seyait mieux à une touriste sur la côte d’Azur, et s’en était presque obscène. Blanc rayé bleu, retenu par deux ficelles autour des hanches et deux autres autour de ce qui lui servait de planche à repasser, elle n’éprouvait aucune gêne à défiler ainsi dans les couloirs. Par soucis d’esthétisme elle avait rajouté une serviette autour de sa taille et portait un petit sac avec de la crème solaire et des lunettes noirs. Sans oublie le must du must, un livre emprunté à la bibliothèque s’intitulant « Les amours de Pamela et Brandon ». Sifflotant d’un air détaché, elle marchait doucement, sans accorder d’importance aux regards parfois étonné, parfois affolés, ou même pervers qu’elle récoltait. Rogue ou Rusard l’auraient vu comme cela, sûr qu’elle se serait ramassé quelques taloches dans la tête. Heureusement pour elle, elle ne rencontra aucune personne appartenant de près ou de loin au corps professoral. Elle était tellement plongée dans ses pensées que tout cela lui sortait totalement de l’esprit …

Lorsqu’on la regardait, au première coup d’œil, c’était une fille complétement farfelue que l’on voyait. Au deuxième abord, on découvrait sa maladresse légendaire. On enchaînait ensuite sur sa gentillesse qui n’avait d’égal que sa naïveté. Ce n’était pas évident à voir, mais Mariana avait grandit durant cette année. Subir les méchancetés de McLane, et les envies masochistes de Colien avait d’abord développé sa vitesse de course, et ensuite son regard sur le monde. Les méchants et les gentils, les Serpentard et les Gryffondor en l’occurrence, tout cela c’était dépassé. Certains Serpentard étaient tout à fait fréquentables tandis que certains élèves issus de maison dite « studieuse » étaient totalement cinglés. Néanmoins elle ne pourrait jamais s’empêcher d’ennuyer les Vipères du mieux possible, c’était dans sa nature et dans celle de ses compagnons Lion. Ses vieux préjugés avaient été jetés à la poubelle donc. Ensuite elle avait grandis. Dans les deux sens du terme. J’entends par là qu’elle était plus grande dans sa tête et dans sa longueur. Ce qui était une bonne chose sachant que l’été passé sa très chère sœur la dépassait alors qu’elle avait trois ans de moins. Pour résumer tout cela, Mariana devenait de plus en plus parfaite au fil du temps. 8)

Son petit sac voletant dans ses mains, la jeune fille reconnut enfin l’endroit qui dissimulait l’entrée des salles de bains. Vous avez cru qu’elle allait au lac, là où le Calmar aurait pu la croquer en deux bouchées ? Vous êtes bien naïfs … Mariana n’est pas si stupide que cela. La jeune fille entra donc dans la pièce, gigantesque, avant de plouf-ploufer pour choisir la salle de bain qui serait l’élue. Son choix s’arrêta sur la deuxième en partant de la gauche, et tout en continuant de siffloter joyeusement, elle entra à l’intérieur. Dedans, tout était gigantesque, et bien que déjà petite, elle se sentait réellement fourmis dans cette pièce parfumée. Parfumée ? Une minute. Pourquoi cela sentait il si fort, et surtout pourquoi il y avait de la mousse dans la baignoire ?

"Oups !"

Sursautant, la jeune fille porta son regard dans un coin de la baignoire, réalisant que quelqu’un se trouvait déjà là. Et, avec effarement, elle constata qu’un uniforme et des sous vêtements avaient été négligemment jetés dans un coin. Qui dit sous-vêtements, dit surtout garçon tout nu dans l’eau. Qui dit garçon tout nu dans l’eau dit YOUPY qu’est-ce que je fais là moi ?Les yeux fermés, Mariana se retourna doucement avant d’annoncer d’un ton hésitant :

- Désolée de t’avoir dérangé, je vais m’en aller …

Avant de réaliser qu’elle avait déjà croisé la personne à qui elle s’adressait et de faire demi-tour l’air curieux :

- Hey mais tu es Bill non ? L’ami à Emilien ?!

Mariana doutait fortement que le Serpentard aurait aimé qu’on parle de lui, mais bon c’était juste pour voir si elle avait raison. Même si elle avait raison comme d’hab’. Et puis, Milien n’était pas là, alors ils avaient le droit de parler de lui. Si ils voulaient parler de sa future relation avec Lucy, cela serait avec joie. Les ragots c’était tout à fait dans les cordes de la Gryffondor. 8)

L'exhibitionniste et la touriste aguicheuse, ainsi aurait pu s'intituler ce topic si Bill avait un instant souhaité se faire voir en pareille tenue. Or, le titre du sujet était oups ! et il était bien nommé, le pauvre sujet, car Bill se sentit tout déconfit lorsqu'il réalisa pleinement que quelqu'un du sexe opposé venait d'entrer dans la salle de bains. Et sa déconfiture ne fit qu'augmenter effroyablement lorsqu'il reconnut la demoiselle : Mariana ! Oh, il ne la connaissait que très peu, elle n'était ni dans sa maison, ni dans son année. Mais il l'avait croisée un jour très précis, ce jour où beaucoup de choses avaient changé entre Emilien, Lucy et STan, quoique, entre Milou et Stan, pas grand-chose n'ait changé, ce jour aussi où Ash était parvenue à l'exaspérer. Ce jour où il avait eu une drôle de discussion avec Emilienn à la table des Poufsouffles, encore un élément bizarre d'ailleurs. Bref, un jour que le rouquin aux cheveux blancs de mousse n'était pas près d'oublier et dont, par conséquent, il n'oubliait pas les protagonistes. Mariana, donc, c'était le nom de la jeune Gryffondor qui se tenait là, au milieu de la salle de bains que l'écossais avait choisi pour barbotter dans un bain de mousse.

Lorsqu'elle s'apprêta à partir, ne l'ayant pas encore reconnue, Bill faillit l'excuser et se sentir enfi soulagé d'être à nouveau seul. Il se préparait déjà à bondir hors de la baignoire avant un nouvel intrus ne fasse son entrée pour tourner le verrou, mais Mariana s'était déjà retournée. Elle l'avait reconnu et Bill, malgré sa gène, ne put s'empêcher de se faire une étrange réflexion.

* Dieu qu'elle est jolie ! *

Oui, c'était toujours Dieu avec Bill, il ne s'était pas encore fait à Merlin. Les séquelles de son père moldu, qu'il adorait, ne partiraient pas de si tôt. Mais c'était vrai qu'elle était drôlement jolie en maillot comme ça. Ca lui allait drôlement bien. Bill s'enfonça un peu plus sous la mousse et sourit à Mariana, se détendant un peu.

"Oui, je suis bien Bill, l'ami d'Emilien. Et toi c'est Mariana si je me trompe pas."

C'était sympa de la rencontrer comme ça, songea le jeune blaireau, même tout nu dous la mousse. Bah, il fallait oublier le contexte. Visiblement, elle s'entendait avec Emilien, elle avait assisté à la même conversation que lui, ils avaient au moins un point commun ! Et puis, Bill était curieux. Il détestait les ragots, mais il aimait savoir les choses quand il pouvait en discuter avec quelqu'un de confiance. Alors, une petite conversation avec cette fille ne ferait pas de mal ! Et puis, Bill le réalisait, il n'avait pas de réel lien avec un élève de Gryffondor et il adorait faire des rencontres. Tant que le bain restait assez chaud et qu'il ne bougeait pas trop, la mousse resterait. Et puis, si elle commençait à se dissiper, il n'aurait qu'à demander à Mariana de se retourner, se glisser vite fait dans sa serviette et hop, le tour serait joué !

"Dis-moi, tu te ballades souvent en cette tenue à Poudlard ? Tu n'as jamais eu d'ennuis ?"

Ca, c'était pour la forme, si elle préférait parler de sujets anodins, ce qui de toute façon ne dérangerait pas Bill. Il aimait apprendre à connaître les autres, et ce serait très intéressant. Mais une question un peu plus précise le taraudait, et il décida de la poser à la chaîne, sans préambule. Au moins, elle aurait le choix de répondre. Dans sa naïveté, Bill craignait de l'ennuyer avec des questions indiscrètes.

"A propos d'Emilien, tu as des nouvelles de là où ça en est avec Lucy ?"

Il fit un petit sourire entendu. Il était certain que la Gryffondor savait autant que lui à quoi il fallait s'en tenir quant aux deux soi-disant meilleurs amis. Mais où en était-ce exactement... Et était-ce si sûr qu'elle avait les mêmes sentiments que lui ? ...

Passé le premier moment de gêne, c’était assez évident de se faire à l’atmosphère de la pièce. Elle était seule avec un garçon, nu qui plus est, ce n’était pas la mort hein ? Elle aurait pu tomber pire. Sur Précieuse en train de faire trempette par exemple. Ou sur Rogue en maillot de bain rose à poids rose faisant des longueurs. Berk. Oui, elle avait effectivement de la chance, pour une fois. La jeune fille acquiesça du menton, lorsque le Poufsouffle prononça son prénom. Apparement il avait meilleur mémoire qu’elle qui ne l’avait même pas reconnu. C’est vrai qu’ils ne s’étaient croisés qu’une seule fois, lors d’une journée que Mariana aurait pu nommer « La pire journée de ma vie ». Elle s’était fait renversée du Pudding sur la tête, humiliée par un singe et ensuite elle avait croisé Hévil dans le parc. Enfin, tout cela était loin et à présent cela ne servait plus à rien de se retourner sur le passé. Lorsque Bill lui fit une réflexion sur sa tenue, la jeune Gryffondor se mit à rire. Il pouvait parler, lui, à se baigner nu en laissant la porte ouverte. Quand à sa tenue, c’était la première fois qu’elle l’étrennait à Poudlard, et heureusement pour elle personne ne l’avait vu. Malgré cela, elle se fichait complétement du fait de paraître ridicule. De toute façon, elle était ridicule même sans se promener comme cela alors …

- Non c’est la première fois. Personne ne m’a vu, enfin parmi les professeurs parce que vu la tête de certains dans les couloirs ils devaient me prendre pour une folle. Sinon je pense bien que j’aurais pas eu que des félicitations. Quand à toi … tu te baignes souvent tout nu en laissant la porte ouverte ou c’est juste un plan machiavélique pour appâter les filles ?

Mariana voyait mal Bill en dragueur aguerri mais après tout, il faut se méfier des apparences. Malgré cela c’était plus un trait d’humour qu’une question sérieuse. Bill reprit ensuite pour lui demander où en il en était avec Pinpin. Pour autant qu’elle sache, ils n’en étaient nulle part. Mais en même temps, il y avait plusieurs jours quand même qu’elle n’avait vu ni l’un ni l’autre et il peut se passer des tas de choses en l’espace de quelques jours. Néanmoins, elle doutait fortement que l’un ou l’autre face le premier pas. Ils étaient bien trop … fier ? Orgueilleux ? Que ce soit l’un où l’autre, peut-être qu’ils ne s’avoueraient jamais ce qu’ils ressentaient. Et tant que l’un ne découvrait pas que l’autre ressentait la même chose, il pouvait en couler de l’eau sous les ponts. Parce que, à part eux, qui ne se doutait pas que cela allait finir en love story ? Sûrement personne … même Rogue avec sa cervelle de limace avait forcément du remarquer quelque chose. Enfin, c’était peut-être mieux ainsi, parce que vu le nombre de fois où ils se disputaient/s’ignoraient, il n’était pas dit qu’ils puissent se supporter en tant que petit ami/petite amie. En souriant d’un air taquin, Mariana lança :

- Emilien avec Lucy? Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire … tu devrais avoir honte de colporter de tels ragots. Quoique si tu veux mon avis, ils en sont nul part … faudrait un p’tit coup de pouce du destin.

Et non Mariana ne pensait pas à pousser Lucy dans les bras d’Emilien en pleine nuit dans les cachots, comme Ashley voulait le faire pour elle et Oswald . Ouvrir une agence matrimoniale, c’était vraiment très peu pour la deuxième année. Mais en plaçant quelques allusions au fil des conversations avec l’un ou l’autre des deux jeunes gens, peut-être que ceci se décideraient à ouvrir les yeux, à sortir ensemble et à nous faire pleins de petits enfants prénommés « Bilius » ou « Mario » et vivre heureux jusqu’à la fin des temps. Faudrait qu’elle songe à creuser un peu plus le sujet, mais pour l’instant, Mariana n’avait qu’une envie s’était de plonger dans l’eau pour se rafraichir. Un seul obstacle s’opposait à son esprit : le fait que Bill ne porte aucun vêtement. Au bout de quelques secondes de réflexion, elle s’autorisa à oublier et faire comme si il portait un maillot de bain. Peut-être aurait elle du demander la permission avant de s’incruster ainsi dans le bain du Poufsouffle, mais la tentation était trop grande.

- ‘Tentioooon j’arrive !

Avant de plonger tel un boulet de canon et d’éclabousser tout ce qui se trouvait aux alentours dans un rayon de deux kilomètres. Tout le temps qu’elle était sous l’eau, la jeune fille prit bien soin de fermer les deux yeux pour ne pas se retrouver nez à nez avec le moindre bout de chair appartenant au jeune garçon. Remontée à la surface, elle essuya les quelques touches de mousse qui se trouvaient sur son visage, avant de sourire d’un air taquin. Sa mission ? Asperger le plus possible le Poufsouffle. Avait-elle réussi ?

Mariana rit de sa remarque sur sa tenue et Bill réalisa qu'il n'était pas dans une situation plus décente. Il se mit à rire lui aussi. Puisque finalement, elle n'en semblait pas gênée, lui non plus. Aussi répondit-il, toujours en riant :

"Non mais moi je disais ça... C'est pas un reproche, ça te va très bien. D'ailleurs je trouve qu'on devrait tous avoir le droit de se balader en maillot à partir du premier juin, même en cours."

Il se remit à rire. Il imaginait bien un cours de potions où ils seraient tous en maillot devant leurs chaudrons fumants, Rogue, avec son air toujours aussi renfrogné, passant parmi les tables. Même la plus jolie fille ne lui ferait jamais aucun effet, songea le rouquin en souriant intérieurement. Et Si les profs aussi avaient le droit de se mettre en maillot ? Il imaginait mal McGonagall en bikini ou Flitwick en short de bain, en train d'assurer leurs cours comme si de rien 'nétait.

"Ah moi, je fais ça tous les jours. Le bain la porte ouverte. Mais tu es la première à tomber dans mon filet."

Il s'esclaffa, cette idée ne lui était pas venue à l'esprit jusqu'à ce que Mariana l'évoque, même quand elle était rentrée dans la salle de bains, et il supposait que, même ne le connaissant pas, elle savait qu'il n'était pas du tout de ce genre-là. D'ailleurs, le naïf Bill se demandait même si quelqu'un sur la Terre pouvait avoir de pareilles idées. Il préféra ne pas trop y penser.

Milou et Pinpin... En être nulle part... Non, ça n'étonnait absolument pas le jeune écossais. Il se souvenait encore des moindres mots d'Emilien lors de leur discussion à table, quelque temps auparavant, enfin, à la table des blaireaux, précisément. Oui, Emilien avait son caractère, Lucy le sien, et ils étaient bien capables de ne pas comprendre ce qui se passait entre eux avant des lustres, surtout si l'autre ne disait rien. Et comme, d'après ce qu'il en avait déduit, Emilien ne dirait rien et Lucy devait en être au même point...

Un coup de pouce du destin ? Et si c'était eux, le destin, mariana et lui ? C'en était une d'idée, ça. Ouais, il y avait sûrement quelque chose à faire pour accélérer un peu les choses, comme son père quand il mettait de l'engrais sur le pied des plantes pour les faire pousser plus vite. A condition que le couple Emilien/Lucy soit réellement une bonne chose. Quelque chose disait à Bill que ç'en était une, mais il fallait voir comme cela explosait vite entre eux. Emilien lui-même l'avait avoué, qu'il avait un caractère pas facile, et que parfois aussi il avait du mal à supporter la Serdaigle.
Est-ce que ses petites questions au cours de ce fameux repas avaient fait réfléchir Emilien ? C'était possible, mais à ce moment-là, ce qui aurait pu être une fine stratégie n'étaiten réalité qu'une discussion naturelle pour savoir comment se sentait son ami. Bill aurait bien demandé son avis à Mariana, mais à ce moment précis, quelque chose qui occupa brusquement toute son attention se produisit.

- ‘Tentioooon j’arrive !

* Quoi ? Quoi ? Mais elle est folle ! Elle est folle ! Qu'est-ce qu'elle fait ? *

Affolé à l'idée que peut-être, la rouge et or avait l'intention de le rejoindre dans le bain, Bill eut à peine le temps de réaliser ce qu'elle faisait avant de se retrouver complètement trempé. Ses cheveux, qu'il avait conservés pratiquement secs, tombaient maintenant autour de son visage en lourdes mèches dégoulinantes et il se mit à tousser, crachant de l'eau et de la mousse. ON pouvait dire que la mission qu'elle s'était donnée avait parfaitement et totalement réussi. Profitant de l'instant où elle était encore sous l'eau, Bill se redressa dans le bain, tendit sonbras à l'extérieur de l'immense baignoire et attrapa son slip qu'il enfila, sans réfléhir un seul instant. Cela ferait office de maillot. Un peu rassuré à l'idée qu'à présent, ils étaient un peu comme dans une piscine, tous les deux en maillot de bain, il se replongea complètement dans l'eau et reporta son regard sur le visage constellé de mousse de Mariana qui émergeait à présent du bain.

"On peut dire que tu ne fais pas les choses à moitié, fit-il en riant. Non seulement tu m'as trempé, mais tu as innondé la motié de la salle de bains !"

Bill jeta un regard amusé au carrelage de la pièce qui s'était partiellement transformé en marre d'un centimètre de profondeur, puis il se mit à rire.

"Ben dis donc, si on m'avait dit avant de rentrer à Poudlard que je prendrais un bain avec une fille, qui plus est plus âgée que moi, j'aurais bien rigolé. Mais tu ne perds rien pour attendre, toi."

Souriant, son intimité à présent bien dissimulée, il sortit de l'eau, regarda Mariana droit dans les yeux puis, comme lele l'avait fait quelques instants auparavant, il se jeta de toutes ses forces dans le bain, dans le but d'éclabousser le plus possible la Gryffondor. Puis, émergeant à côté d'elle, il lança, come s'il ne s'était rien passé :

"Tu crois qu'on pourrait faire quelque chose pour faire comprendre ce qu'ils n'ont pas l'air de saisir à ces deux crétins de Milou et Lucy ?"

Il n'y avait absolument rien de méchant dans son expression, peut-être juste un peu de moquerie dans son sourire...

Lorsqu’elle remonta à la surface, le jeune Poufsouffle avait remis son slip. Dommage. Comme prévu, il était trempé et ses cheveux lui collaient au visage. Héhé c’était parfait. Effectivement elle avait arrosé toute la pièce mais qu’importe, Oswald les elfes de maisons viendraient bien nettoyer tout cela durant la soirée. Une minute ! Neeeeeen, il oserait pas se venger ? Il a pas le droit ! C’est un Poufsouffle ! Un Poufsouffle ça se venge pas ! Je refuse ! Arghhhhh … bloarp. :titanic: C’était à présent au tour de la jeune Gryffondor de se prendre un raz de marée dans la figure, non sans qu’une partie de l’eau ne pénètre dans sa bouche. Recrachant le liquide telle une fontaine, la jeune fille fronça les sourcils. Il ne perdait rien pour attendre. Sa vengeance allait être terrible ! Elle allait lui piquer son slip, et faire cramer toutes ses affaires et il serait obligé de rentrer tout nu dans sa salle commune. Mwahahaha. Malheureusement pour elle, la jeune fille se retrouva coupée dans son élan. En effet, passant du coq à l’âne, Bill revenait sur le sujet : Emilien/ Lucy. Pire encore il lui demandait purement et simplement si elle avait un plan machiavélique pour que ses deux là tombent dans les bras l’un de l’autre. Des plans, elle en avait des dizaines. Et le plus sencé était d’envoyer une déclaration d’amour à chacun des protagonistes en signant du prénom de l’autre. Cette solution là était sûrement le meilleur moyen pour qu’Emilien lui foute son poing dans la figure. Et Mariana n’avait aucune envie de se faire défigurer.

- Oh si bien sûr. On peut leur donner rendez vous dans un coin sombre dans les cachots, dans lequel on aura préparé un super repas avec une rose rouge dans un pot de fleur sur une table, avec une nappe à petits cœurs roses. Avec comme musique de fond Ti Amo. Mais comme je suis pas sûre qu’ils comprennent, après tout ils m’ont l’air passablement aveugles en ce qui concerne l’autre, on peut tout aussi bien leur parler séparément et les pousser eux même à se parler. On peut aussi ne rien faire du tout, ce qui serait très sage et éviterais une crise de nerf à ce pauvre Emilien quand il se rendra compte qu’on a tout organisé derrière son dos.

Tout en prenant un air innocent qui contrastait avec ses yeux malicieux, la jeune fille s’était rapprochée de Bill, bien décidée à se venger d’une manière ou d’une autre. Par flemmardise, lancer un sort qui enflamme les vêtements de Bill c’est vraiment très épuisant surtout quand on ne sait pas comment faire, elle avait abandonné cette idée. Toute façon, elle en avait une autre, génialissimement parfaite, cette fois ci. Comptant silencieusement jusqu’à trois, la jeune fille plongea sous l’eau, ouvrant les yeux pour se repérer. Les jambes du rouquin se tenaient non loin d’elle semblant lui dire « Viiiiiens ». Un ordre ne se discute pas, pour une fois Mariana était d’accord avec sa mère. Agrippant l’une des jambes du garçon, elle la tira vers le fond, le plus fort possible.

Vengeance accomplie. Maintenant il fallait que Bill se venge avant qu’elle ne se venge à son tour. Elle avait bien le temps de remonter à la surface, sans craindre une quelconque riposte car comme chacun le sait, le temps de réaction d’une personne est de une seconde, deux s’il a consommé de la drogue ou de l’alcool et même que si je sors ça le jour de l'exam c'est clair que je vais l'avoir ce code 8) , et comme chacun le sait aussi, Mariana c’est Laure Manaudou en fait. Alors, elle remonte à la surface en un dixième de seconde. 8) Une fois cet exploit accompli, la jeune fille attendit patiemment que le Poufsouffle remonte. Parce que cette fois, elle lui laisse pas le choix, il s’est fait coulé pis point et on continue le RP .

Tandis qu’elle attendait, son esprit se remit à vagabonder au loin, quoique pas si loin que cela, seulement vers Lucy et Emilien. Parce que Mariana elle est tellement forte, qu’elle peut diviser son esprit pour qu’il aille à plusieurs endroit à la fois. Plus précisément elle pensait au bien fondé de la future relation de deux amis. Comme Bill elle ne savait pas vraiment si c’était bien ou pas. Pis en même temps, elle s’en fichait. Les pensées philosophiques de ce genre n’ont rien à faire dans la tête de Mariana voyons. Non en fait, elle était en train de penser à ce que lui ferait à elle. Déjà elle serait très contente pour eux itout itout et ça serait vraiment merveilleux . Ca c’est fait, c’est juste au cas où y’en a un des deux qui lit ça. Et puis non en fait, elle serait quand même assez jalouse. Ouais parce qu’en fait Mariana elle kiffe grave Emilien quoi’. Comment ? Vous n’étiez pas au courant ? En fait « Bilius » et « Mario » [=ou pourquoi pas "Pinpin" si y'a une fille] ça va être ses gosses à elle, pas à Lucy. Assez d’ironie, Mariana a part pour se faire sauver en cas d’araignée trop près d’elle, Emilien elle pense qu’il ne sert à rien. Mais chuuut c’est un secret. :niarkniark:La seule raison pour laquelle elle serait jalouse, c’est parce que Lucy aurait un copain avant elle. Beh ouais, c’était elle la grande, c’était à elle d’avoir un chéri avant sa camarade Serdaigle. Malheureusement, à part Zezette et elle compte pas , personne ne voulait d’elle. Boarf, elle pouvait toujours se consoler avec la perceptive des grandes vacances, qu’elle allait passer dans le sud de la France. Un été passé à bronzer et à déshabiller du regard parler avec les maitres nageurs. Même si y’avait un énorme défaut à son plan génialissime : Mariana ne parlait pas un mot de Français . Mais revenons à nos moutons.
D’un air parfaitement détendu, un grand sourire sur les lèvres, la deuxième année regarda paisiblement sa pauvre victime remonter à la surface. Vite. Ce fameux air innocent. Comme ça, Bill il sera tellement sous le charme qu’il penserait plus à se venger. M’enfin, mieux vaut assurer en détournant la conversation :

- Et toi, tu as une idée ?

Sur qu’avec ça, c’est certain que Bill penserait plus du tout à se venger. Bravo Mariana 8) .

Bill éclata de rire lorsqu'il vit émerger Mariana et cracher comme une grande malade des poumons. C'était une vengence réussie, le problème était réglé à présent. Son rire s'accentua encore lorsqu'elle proposa son plan hyper tactique dans les cachots pour mettre ensemble très discrètement Milou et Pinpin.

Oui, au fond, ne rien faire du tout était peut-être ce qu'ily avait de mieux, mais quelque chose dérangeait Bill à l'idée de laisser ces deux-là dans l'ignorance.

"Tu crois que..."

Mais il ne termina pas sa phrase car Mariana venait de plonger dans le bain. Est-ce que le fait de l'avoir éclaboussée lui avait fait réaliser que finalement, un petit lavage de cheveux était une bonne idée ? C'était probablement un truc comme ça. Les cheveux de Mariana avaient paru parfaitement propres à Bill, mais les filles, c'est telement coquet...

Mais brusquement, en une fraction de seconde, le rouquin comprit, fraction de seconde qui suffit à sa camarade de baignade pour lui faire faire un plongeon forcé. Quelque chose, qui était en réalité sa main, Bill le comprit très vite, avait attrapé sa jambe et l'avait tiré dans l'eau. Heureusement, le garçon avait eu le temps de prendre sa respiration et il ne mourut pas étouffé, ça c'est prévu pour un autre topic ou peut-être jamais si les gens sont assez gentils. Et d'abord, il ne serait pas mort étouffé mais noyé, asphyxié.

Bien, reprenons. Bill était au fond de l'eau, les yeux ouverts, regardant amusé la jeune fille remonter à la surface. Puis, lentement, il poussa le fond du bain avec sa main et réapparut,les cheveux ébourriffés et plus que jamais pleins d'eau et de mousse. Il souriait, l'air parfaitement tranquille, et il devait probablement être à la fois soul et drogué, car après trois secondes, aucune réaction n'était encore apparue. Peut-être même avait-il pris des médicaments, car lorsque Mariana reprit la parole, Bill n'avait pas montré le moindre signe de vengence. Mais intérieurement, c'était tout autre. Le garçon, amusé par ce jeu et bien décidé à montrer que même un Poufsouffle ne laissait jamais une offense non vengée, avait de surcroît remarqué le sourire et l'air innocent de Mariana qui, soit dit en passsant, étaient très attendrissants et charmants. Elle voulait jouer avec lui ? Elle allait voir ce que ça faisait. Avant tout, il fallait complètement détourner son attention.

"Une idée ? oh mais j'en ai plein des idées pour mettre ces deux-là ensemble. Par exemple, on pourrait organiser unjeu où tout le monde aurait les yeux bandés et devraient se faire des bisous. Sauf qu'il n'y aurait que deux participants. On pourrait aussi demander à Dumbledore de nous organiser un autre bal sauf que, cette fois, au lieu de nous imposer un père Noël, il nous imposerait un cavalier. Et on truquerait un peu laliste, tu vois ?"

Pour le coup, il disait vraiment n'importe quoi. Mais, tout en parlant, il s'était approché du bord du bassin et avait récupéré sa baguette qu'il avait laissée non loin. Et, tandis qu'il continuait à débiter des inepties, il passait lentement derrière le dos de la miss qui avait tenté de le noyer en faisant mine de nager et de détendre ses jambes.

"Il y a bien sûr aussi la solution du philtre d'amour, mais un truc qui durerait pas longtemps, juste pour qu'ils se rapprochent, avant de réaliser que même sans ils sont quand même amoureux. Diffendo !"

Il avait lancé la formul ejuste sur l'arrière du haut de maillot de Mariana, une formule qu'un copain plus âgé lui avait appris quelques semaines seulement auparavant. Et, à son grand soulagement, elle fonctionna comme il l'avait prévu : le maillot se déchira en deux et tomba mollement au fond de la baignoire. Resté derrière elle, Bill donna à la jeune fille une tape dans le dos avant de se rmettre à nager avec un air presua aussi parfaitement innocent que celui qu'avait su exprimer la jeune Gryffondor.

"Mais plus érieusement, tu crois qu'on devrait faire quelque chose ?"

Voilà de quoi la faire parler, et normalement, peut-être qu'elle oublierait de surenchérir.

"Une idée ? Oh mais j'en ai plein des idées pour mettre ces deux-là ensemble. Par exemple, on pourrait organiser un jeu où tout le monde aurait les yeux bandés et devraient se faire des bisous. Sauf qu'il n'y aurait que deux participants. On pourrait aussi demander à Dumbledore de nous organiser un autre bal sauf que, cette fois, au lieu de nous imposer un père Noël, il nous imposerait un cavalier. Et on truquerait un peu la liste, tu vois ?"

Mariana voyait très bien. Il n’avait pas plus d’idées qu’elle. Quelques instants après, il lui proposa tout de même une solution qui laissait à réfléchir. Un philtre d’amour. Ce n’était pas une mauvaise idée après tout. Si l’on escompte le fait qu’ils devraient violer quelques lois, et qu’ils ne savaient absolument pas comment obtenir cette potion. Mais cela pourrait être amusant, surtout si elle se débrouillait pour glisser quelques gouttes dans le jus de citrouille de Précieuse et d’une tierce personne [genre Rusard]. Malheureusement, tout ceci n’était qu’une machination de la part du Poufsouffle. Détourner son attention pour … la déshabiller, c’était vraiment un acte pervers. Maintenant son maillot reposait au fin fond de la baignoire, et Mariana paraissait stupide à battre des pieds et cachant des bras ce qu’il y avait à voir. C'est-à-dire rien. Beh ouais c’pas juste qu’elle ait de la poitrine à 12 ans alors qu’y’en a qu’on appelle planche à pain à 16 ans.

- Espèce de p’tit … bloarp ! :titanic:

Tout occupée qu’elle était à chercher une « gentillesse » assez forte pour montrer tout « l’amour » qu’elle portait à Bill, elle en avait oublié de battre des pieds pour rester à la surface. C’est ainsi que Mariana avait avalé la tasse. Tant pis pour Bill, il n’entendrait jamais ce qu’elle avait à dire. En attendant, il cherchait de nouveau à la distraire, mais cette fois ci elle ne se laisserait pas prendre au piège. Elle allait se venger, et pas de la manière la plus douce qu’il soit.Tout d’abord, laisser croire au Poufsouffle que l’incident était clos.

- Sérieusement ? Non, je pense pas que ça serait une très bonne idée. Il faut laisser faire les choses, on verra bien dans quelques temps.

Paroles dignes d’un vieux sage. 8) Après ce bref échange, Mariana plongea sous l’eau, histoire de récupérer son haut, et de ne pas passer pour une naturiste. Ca c’était le rôle de Bill, ne l’oublions pas. Quelques instants après, triomphante, elle revenait à la surface, le bout de tissu dans les mains. Avec un air superbement ironique elle se dépêcha de le remettre avant de mettre à exécution son plan diabolique. Tout d’abord, elle allait détourner l’attention du jeune Poufsouffle et lui emprunter sa baguette. Pris d’une soudaine inspiration, elle prit un air choqué avant de pointer du doigt un point invisible derrière le jeune garçon.

- Ooooh regarde ! Y’a Rogue en maillot rose à pois vert fluo juste derrière toi !

Sans vraiment voir si Bill tournait la tête, elle se jeta sur lui, et lui arracha sa baguette des mains. Mwahaha. Elle était vraiment trop douée, cette fille. 8) Maintenant qu’elle avait l’objet en main, le Poufsouffle avait toutes les raisons du monde de craindre pour sa vie. Car chacun sait que Mariana est une Miss Catastrophe et qu’en plus elle est vraiment très nulle en sortilèges. Lançant la première formule qui lui venait à l’esprit « Locomotor Bill » elle observa le résultat. Wahou, c’était vraiment trop drôle. A chaque mouvement de baguette qu’elle faisait, le Poufsouffle suivait. Après s’être amusée quelques instants à le faire tourner autour d’elle à la surface, elle décida de pousser plus loin encore l’expérience et de faire faire à Bill un plongeon de la mort qui tue. Elle l’éleva à peu près à un mètre de l’eau, pas trop haut pour pas le tuer non plus, et arrêta le sortilège. Geste qui fit faire à Bill un superbe plongeon de la mort qui tue, comme Mariana aurait bien voulu le faire. Bien sûr, elle ne lui avait pas fait mal, enfin ça c’est ce qu’elle pensait, sait on jamais il pouvait bien avoir fait un superbe plat à l’atterrissage.

- Wooowww !

Après avoir exprimé toute son admiration avec ce cri digne d’un homme des cavernes, la jeune fille jugea plus sage de s’éloigner du Poufsouffle. De là à penser qu’il ne se vengerait pas … elle n’était pas assez stupide pour raisonner ainsi. Elle devait donc s’attendre à quelque chose de terrible. Bouh, qu’elle avait peur.

- Espèce de p’tit … bloarp !


Bill éclata de rire. Pour le coup, c'était bien fait pour elle. Il aurait bien aimé savoir quel genre de petit il était, mais on ne pouvait pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Ca, il le lui demanderait plus tard. Pour l'instant, elle avait l'air passablement ridicule à boire la tasse et à battre des pieds. Elle lui demanda s'il était sérieux concernant le philtre d'amour et, telle la sagesse incarnée, suggéra qu'il valait mieux laisser faire les choses. Bill s'apprêtait à répondre quelque chose, mais la demoiselle avait déjà plongé à la recherche de son maillot et s'était tant mieux car le garçon ne savait pas trop que penser. Tandis qu'elle était encore sous l'eau, il soupira. A présent, elle devait être calmée et ne se vengerait pas à nouveau. Une petite partie de lui-même, pourtant, restait en alerte. Si même lui, quine s'était jamais vengé de rien, venait de surenchérir par deux fois, mieux valait se méfier de ce dont était capable une Gryffondor. Il fallait adopter une stratégie de défense, et vite. Lorsqu'elle émergea, il lança aussitôt, ne sachant pas ce qu'il dirait ensuite :

"J'ai une idée géniale !"

Il fallait espérer que cela l'occuperait. Mais espérer ne faisait pas tout dans la vie et un nouvel élément vint interrompre la discussion qu'il avait l'intention d'instaurer. Mariana venait de pousser une exclamation en pointant son doigt vers quelque chose auquel il tournait le dos. Si le grand roux avait fait attention à la suite de la phrase de la rouge et or concernant Rogue en maillot rose à poix verts, il ne se serait même pas retourné, mais il n'avait pas attendu la fin et avait instinctivement tourné la tête pour voir... Rien ! Par contre, du côté dont son attention sétait détachée, à savoir du côté où se trouvait Mariana, quelque chose venait de se produire. Sa baguette lui avait été arrachée des mains et il n'eut aucune surprise en l'apercevant dans les doigts de Mariana.

"Espèce de..."

Mais ce coup-ci, ce fut à lui de ne pas terminer, car quelque chose de bizarre était en train de se produire. Oui, c'était bien ça : il se déplaçait sans en avoir le contrôle autour de la jeune fille à la surface de l'eau, visiblement dirigé par sa propre baguette. Bah, ça avait l'air de drôlement l'amuser, et puis ce n'était pas bien méchant. Le garçon se mit à rire, et il n'y avait même pas vraiment de moquerie dans ce rire-là. C'était simplement un rire amusé de la situation.

"C'est bien sympa, cette petite balade au fil de l'eau. J'admets que sur un matelas gonflable, ce serait encore mieux."

Il plongea sa tête dans l'eau pour s'amuser à faire des bulles comme un gamin qu'il était, d'ailleurs. Mais cela ne dura pas longtemps. Visiblement, la Gryffondor avait prévu plus qu'une petite balade sur l'eau du bain. Car l'instant d'après, poussant un cri de surprise, il réalisa qu'il était en suspension dans l'air à un mètre au-dessus de l'eau.

"Tu vas me laisser descendre, s'il te plaît."

A peine avait-il prononcé ces paroles que justement, il descendit, mais pas comme il l'avait espéré. Il chuta, plutôt, droit vers l'eau dans laquelle il s'enfonça violemment, heureusement sans se prendre de plat. Mais la vitesse de sa petite chute fit qu'il heurta le fond avec son genou un peu trop violemment et fit une grimace de douleur, tandis qu'il réapparaissait à la surface, se massant sa rotule meurtrie. Là, elle ne croyait tout de même pas qu'elle resterait impunie. Il avait du mal à présent à rester impassible, il fallait qu'il trouve un plan et vite. Détourner son attention ? Le truc ne marcherait pas. Elle lui avait fait le coup, elle ne se laisserait pas berner. Il y avait une autre solution.

"Ouh là, tu m'as fait drôlement mal au genou."

Il se massa de nouveau, grimaçant de plus belle, mais cette fois souriant intérieurement.

"Je suggère qu'on arrête les hostilités ici. L'escalade de la violence, très peu pour moi."

Il était fier de lui. Il arrivait à ne pas rire, à garder son sourire bienveillant habituel.

"Parlons plutôt. Tout à l'heure, je te disais que j'avais une idée. C'était sérieux. Attends, je vais remettre un peu d'eau, on a vidé la moitié du bain avec nos bêtises."

Il s'approcha de l'un des petits robinets, mais il savait que celui-là ne faisait pas couler de l'eau mais un produit particulièrement moussant. Cachant le robinet avec son dos, il l'ouvrit et en fit couler le liquide rosé suffisamment longtemps pour que derrière lui se forme un tas suffisant de mousse.

"J'ai un ami de quatrième année qui m'a appris un sort qui, je pense, pourrait avoir son utilité en ce qui concerne nos deux tourtereaux. Et là, rien d'illégal, contrairement au philtre d'amour."

Mensonge, pur mensonge, mais ça, la gryffondor ne pouvait pas le savoir. La seule chose que des quatrièmes années lui aient appris, c'était comment se rendre dans les cuisines du château, une chose qu'il n'avait pas manqué d'expérimenter.

"Tiens, passe-moi ma baguette, je vais te montrer."

Et encore un petit massage de genou, histoire d'être bien convaincant dans le rôle du blessé qui ne peut plus se battre. Et, craignant qu'elle ne se méfie quand même un petit peu, il saisit la baguette que Mariana avait encore dans les mains, doucement, pour montrer qu'il n'avait aucune mauvaise intention.

"Tu vois, c'est pas très compliqué, il suffit de faire ça."

Et, profitant d'un moment où Mariana avait la bouche ouverte, il pointa sa baguette sur le gros tas de mousse qu'il avait formé derrière lui et murmura : "Wingardium Leviosa." C'était le moment ou jamais de se montrer digne de l'enseignement du professeur Flitwick. Celui-ci lui avait toujours dit qu'il s'en sortait bien, à lui de prouver qu'il savait employer les sorts à bon essient dans la vie quotidienne. Il n'aurait pas pu espérer mieux. Presque tout le paquet de mousse suivit le mouvement de sa baguette et, habilement, il parvint à le diriger droit vers la bouche de Mariana. La mousse recouvrit bientôt son visage, pénétrant dans sa bouche et dans ses narines. Bill, à cet instant, ne put empêcher un immense sourire de satisfaction de se peindre sur son visage. En outre, d'après l'odeur parfumée de ce produit moussant rose, le goût ne devait pas en être particulièrement agréable.

"Alors, qu'est-ce que tu en penses ?"

"Ouh là, tu m'as fait drôlement mal au genou."

Olala. Pour le coup, Mariana était assez honteuse de son coup. A partir d’une blague innocente elle avait réussit à blesser quelqu’un. Si elle avait su que c’était juste pour détourner son attention et profiter ainsi de son trop bon cœur, jamais elle ne se serait fait de mouron pour lui. Mais là, Bill paraissait super convaincant et il faut dire que Mariana était toujours très crédule et naïve en ce qui concernait les autres. Et puis un Poufsouffle n’aurait jamais osé se jouer d’une Gryffondor, et d’une fille par-dessus tout non ? Parce que si c’était le cas, Bill était un très, très, très, méchant garçon.

Quelques instants plus tard, lorsque Bill lui proposa une trêve, la jeune fille mit quand même quelques secondes à se décider. C’était assez drôle cette espèce d’échange de taquineries, mais là, il avait raison. Elle lui avait fait mal en plus, elle n’allait pas recommencer encore une fois, même sans faire exprès. Oui décidément Bill avait entièrement raison. Mieux valait arrêter là avant que les choses ne dégénèrent.

- Uhm … d’accord.
- Parlons plutôt. Tout à l'heure, je te disais que j'avais une idée. C'était sérieux. Attends, je vais remettre un peu d'eau, on à vidé la moitié du bain avec nos bêtises.

C’est vrai que le bain était à moitié vide après son propre plongeon et celui, forcé, du jeune garçon. Quelles bêtises. Comme dans la chanson « les bêtises » : J'ai tout mangé le chocolat, j'ai tout fumé les Craven A et comme t'étais toujours pas là j'ai tout vidé le Rhum Coca. Dommage, aucune trace de chocolat dans cette pièce. Plongée dans ses pensées remplie de barres de chocolats, Mariana ne prêta guère attention à ce que faisait Bill. Pour elle, il remplissait d’eau le bain, point. A aucun moment elle ne se méfia. Même lorsqu’il lui reprit sa baguette. Après tout c’était seulement pour lui montrer le sort qu’il comptait lancer à Emilien et à Lucy. Celui qui allait les faires tomber amoureux. UHG ? Une minute ?!? Comment le Poufsouffle espérait il lui montrer ce sortilège ? En l’expérimentant sur eux deux ? Non sûrement pas, il n’était pas assez fou quand même …. Mais alors ? Tandis que cela faisait tilt dans l’esprit de Mariana, Bill en profita pour mettre à exécution son plan diabolique et là …

- BOOOOOARGGGGGH C’EST DEGOUTANT !

Effectivement c’était assez peu ragoutant. La mousse lui sortait des narines transformée en bulle, et celle qu’elle avait dans sa bouche se contentait de descendre le long de son intestin pour exploser dans son estomac. Comble de l’horreur elle sentait chaque parcelle de son corps réagir assez mal à l’apport de cette « nourriture » qu’il n’avait encore jamais connu. Battant des bras en braillant, de manière assez ridicule, Mariana parvint tant bien que mal à retourner au bord de la baignoire et à se hisser sur la terre ferme. Bien entendu elle n’était pas si mal que cela, mais faire peur à Bill penserait un peu son petit cœur blessé. Son orgueil surtout en fait.

- Argh !

Une main sur le cœur, Mariana se tapota la peau d’un air tragique.

- Je meurs !

Avant d’exécuter un demi-tour gracieux et de tomber à terre une main sur le front.

Un demi-dixième de seconde plus tard :

- J’rigole ! T’as eu peur hein ?

Qui a dit que la patience n’était pas la première qualité de Mariana ? La jeune fille avait l’intention de faire peur au Poufsouffle pas de le faire prendre ses jambes à son coup envoyer chercher l’infirmière. Plutôt mourir que de prendre un seul médicament alors qu’elle n’était même pas morte ! A moins que l’infirmière devienne un infirmier, grand, beau, musclé, mat, avec une étincelle au coin des dents. Mais pas avant. En attendant, bien qu’une réelle envie de vengeance subsistait dans l’esprit de la jeune fille, elle décida d’arrêter tout ce massacre avant que Bill ne décide de la tuer réellement. Puis aussi, elle n’avait plus aucune idée de comment renchérir à quelque chose d’aussi génial. Même si ce n’était pas agréable, et que le savon lui piquait la gorge, la jeune fille aurait volontiers reconnu que Bill en avait dans le cerveau.

- Bon, on fait la paix pour de vrai cette fois ?

La jeune fille se releva en prenant bien soin de ne pas déraper sur le sol trempé, ce qui était bien plus simple à dire qu’à faire. Plusieurs fois, elle faillit déraper, et se retrouver ainsi les quatre fers en l’air. Heureusement, ce jour-ci, elle devait avoir une bonne étoile qui veillait sur elle. Genre l’étoile Gontran Bonheur. Cette étoile là, devait vraiment briller très fort ce jour là, pour la faire arriver entière auprès du Poufsouffle. La Gryffondor s’assit sur le rebord de la baignoire, les jambes dans l’eau, puis tendis sa main à Bill en signe de total Armistice.

Et, attendant qu’il la serre, ses pensées dérivèrent une nouvelle fois. Non pas en direction d’une bonne barre chocolatée, avec des petites noisettes à l’intérieur, mais plutôt vers la question que Bill lui avait posé. Elle ne doutait pas qu’elle concernait plutôt la mousse et ses conséquences, mais cela avait amené Mariana à penser à autre chose. S’ils intervenaient en quelque manière que ce soit dans la future histoire des deux zozos, il était certain qu’ils n’allaient en retirer que des ennuis. D’abord, ils allaient se faire taper, et même si Emilien à des muscles aussi gros que ceux d’un xénope, il n’en restait pas moins très dangereux. Mais, et c’était le principal, ils allaient intervenir dans quelque chose qui ne les regardait pas. Tout d’abord imaginons que Lucy et Emilien sortent ensemble. Si un jour, pour quelque raison que ce soit [Genre le caractère très gentil et trop pas méchant d’Emilien … c’était juste un exemple pris au hasard hein ? ] ils se séparent. Eh bien tout risque de leur retomber dessus une fois de plus. Des reproches, des cris. Un scénario catastrophique. Exemple. Emilien qui, dans un coup de colère, reproche à Bill d’exister, que s’il n’avait pas été là, jamais il n’aurait fait l’erreur monumentale de sortir avec « une stupide Serdaigle bête à manger du foin ». Se sentant tellement coupable, le pauvre Bill avale trois paquets entiers de Doliprane . Et là, c’est la désillusion. Il fait une dépression et est obligé de faire un séjour à Ste Mangouste, où il meurt quelques temps après. Dans les mois qui suivent, Ashley fait deux tentatives de suicides coups sur coups tellement Bill lui manque. Mariana est droguée jusqu’aux ongles des pieds à cause de la mort du Poufsouffle. Elle achète sa came à Lucy, qui entre deux crises de nerfs est devenue dealeuse pour le compte d’un super méchant [Non pas toi Milien ], car elle n’a plus l’amour du Serpentard pour la tirer vers le haut. Même Rogue et Rusard sont touchés. L’un boit, et l’autre s’est mis en tête de légaliser le mariage avec les animaux. Bref, vous voyez bien que si nos deux compères s’en mêlent, il ne peut résulter que des malheurs de cet acte. Bill veut-il vraiment que cela arrive ? Non sûrement que non. Alors il va rester sage et ne rien faire, même si c’est vraiment très, très, très tentant.

- Et sinon, toi, les amours ?

Bill contemplait, souriant, le résultat de sa très odieuse machination.
Mariana avait de la mousse qui lui sortait des narines, et visiblement celle qu'elle avait avalé n'avait pas un goût exquis. Pourtant, son sourire fadit très vite : il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mariana s'était mise à gesticuler, d'une manière qu'il aurait trouvée parfaitement ridicule s'il n'avait pas tout à coup réalisé que c'était parce qu'elle se sentait mal. Car si la Gryffondor était naïve, il n'y avait aucun mot pour décrire la crédulité du Poufsouffle. Entre sa naïveté légendaire et son habitude de toujours s'inquiéter pour les autres, Bill n'en menait brusquement pas large. Mariana s'était approchée du bord du bain et s'était hissée hors de la baignoire.

"Euh... Ca va ?"

Brusquement, sa voix s'était mise à trembler. Il s'approcha du bord, juste au moment où la vilaine Mariana mettait une main sur son coeur et jouait une scène de théâtre absolument parfaite du point de vue de l'acteur expert, mais qui paraissait bien réelle pour le rouquin.

"Marianaaa !"

Elle venait de tomber sur le sol et Bill avait hurlé de panique face à ce qu'il venait de faire. Il avait cru que ce n'était que de la mousse, que ce n'était pas méchant ! Et si la mousse était empoisonnée ? Et si elle était alergique ? Et si elle s'était étouffée ?

En un bond et une gerbe d'eau, le svelte garçon avait sauté hors de l'eau et s'était penché au-dessus de Mariana, le visage exprimant la plus vive angoisse. Il saisit doucement son poignet pour tâter le pouls... Il ne savait pas du tout comment on faisait ça, mais il savait que ça se faisait et il devait y arriver, lui aussi. Mais il n'eut pas besoin de chercher longtemps, car à l'instant où il avait posé ses doigts sur le poignet de la jeune fille, elle s'exclama :

- J’rigole ! T’as eu peur hein ?

La première réaction de Bill fut de pousser un profond soupir. Ses yeux étaient encore brillants comme s'il allait fondre en larmes et il sentait son coeur battre la chamade. SA deuxième réaction fut d'envoyer une phrase bien sentie à cette jeune fille à l'humour déplacé. Maisil se retint : après tout, il l'avait bien cherché et elle avait simplement très bien joué, voilà tout. Il soupira à nouveau et il rit légèrement.

"Oui, bravo, tu m'as bien eu."

Bill devait bien avouer que, si elle ne s'était pas dévoilée si vite, il aurait couru à l'infirmerie pour ramener Pomfresh, qui était loin d'être le bel infirmier dont rêvait Mariana. Mais finalement, tout était bien puisque, même s'il n'était pas infirmier, il y avait tout de même un garçon beau, grand, bon d'accord pas très musclé et à la peau plutôt pale, mais bon, avec de beaux yeux bleus tout de même, assis auprès d'elle.

Mariana lui demanda s'ils voulait bien faire la paix, pour de vrai, et le garçon, avec un rire intérieur, se demanda si après ce qu'il venait de se passer, ele cherchait encore à lui tendre un piège. Sa foi en la bonne nature de l'homme le poussa finalement à penser qu'elle était sincère. Lui-même n'avait aucune envie de se faire réellement blesser ou de réellement blesser la rouge et or. Mais avant qu'il puisse répondre, Mariana s'était levée et avançait prudemment pour ne pas glissé sur le sol trempé. La voyant dérapper plusieurs fois, le garçon lui prit le bras pour l'aider à arriver entière à bon port. Sauf que, faisant trop attention à elle, ce fut lui qui glissa et...

Patatraaac zouiiiiizzzz !

Il s'étala de tout son long sur le carrelage et fit une longue glissade à plat vantre avant de s'immobiliser, le nez à deux centimètres du rebord de la baignoire. Un peu ahuri, il se redressa tout de même et éclata de rire, tout en s'asseyant au bord du bain à côté de Mariana.

"Oui, je crois que c'est mieux qu'on fasse la paix."

Il adressa un de ses francs sourires à Mariana et serra énergiquement la main qu'elle lui tendait.

Puis, distraitement, il laissa errer son regard autour de lui sur les murs de la salle de bains, son esprit un peu flou. C'est alors qu'il réalisa qu'il était observé. Dans le mirroir qui couvrait une grande partie de l'un des murs de la pièce, deux yeux bleus, au-dessous d'une tignasse de cheveux roux trempés et en batailles, fixaient son regard, et il les fixait également. Et la vue de sa propre image le rappela brusquement à la réalité.

* Eh, mon vieux Bill, tu te rends compte du jeu auquel tu viens de jouer ? Si ça se savait, on se demanderait ce que tu fiches à Poufsouffle ! *

Bill réalisait brusquement que son reflet avait raison. Il avait toujours considéré qu'il était idiot et dangereux de jouer à riposter à une plaisanterie. C'était méchant et inutile.

* Mais c'était qu'un jeu ! Regarde, on ne s'est pas fait mal et qu'est-ce qu'on s'est amusés ! Arrête de me faire ces yeux réprobateurs ! *

* Un jeu ? Réfléchis, tu trouves ça vraiment amusant ? *

*Ben... Oui, j'ai trouvé ça drôle. Et puis d'abord je me fiche que tu cherches à me catégoriser comme un Poufsouffle tout naïf et tout gentil. Je suis ce que je suis, voilà tout ! *

Bill détourna les yeux de son reflet, mal à l'aise. Il ne savait pas trop que penser de lui-même, mais il réalisait qu'il n'éprouvait pas réellement de remords d'avoir cherché à éclabousser, déshabiller et enfin étouffer Mariana. Non, car il l'avait fait sans mauvaises intentions.[i]

"Tu dois penser que je suis un faux Poufsouffle, [i]lâcha-t-il finalement avec un petit sourire, moi-même je ne me croyais pas capable de te faire tout ce que je t'ai fait."

Il sentait bien que son reflet le narguait un peu plus loin, lui demandant d'un air suspicieux s'il croyait réellement à ce qu'il disait.
Mais son combat contre lui-même fut heureusement rapidement interrompu par une question de la Gryffondor qui, elle aussi, avait semblé pensive à côté de lui.

- Et sinon, toi, les amours ?

Heureusement... il ne savait plus trop. Elle le prenait au dépourvu, là. Les amours ? Il était tout à fait capable de discuter de ceux des autres, de Lucy et Emilien, par exemple, mais les siens ? Pourtant, Mariana lui inspirait confiance et il avait envie de luir épondre sincèrement. Lui qui avait posé un tas de questions à ce sujet à Emilien, qui n'avait pas su lui répondre, peut-être aurait-il un peu plus de chances avec une fille, qui plus est plus âgée... Il inspira profondément puis lui répondit :

"Euh moi ? Ben... Disons que je me pose pas mal de questions, mais que finalement je crois que je ne sais pas du tout ce que c'est l'amour."

Il se sentait ridicule. Peut-être que Mariana avait déjà eu un petit-ami, peut-être plusieurs ? Peut-être était-elle amoureuse à l'heure actuelle ? Et il lui disait ça, lui qui avait comme le sentiment que l'amour était une chose qui ne le concernerait pas avant un long moment. Au fond, il ne serait probablement pas malin du tout de pousser Emilien dans les bras de Pinpin et vice versa. Emilien semblait aussi perdu que lui à ce sujet, ils n'étaient après tout encore que des gamins, et peut-être que semettre ensemble si tôt ne ferait que mieux les faire se séparer un peu plus tard, parce qu'ils n'auraient pas pris le temps de mieux se connaître. Et qui disait séparation disait engueulades en perspective, reproches, et pas seulement entre eux. Si ils avaient contribué à les mettre ensemble, Mariana et lui, ce seraient eux les fautifs. Et le rouquin voyait déjà le tableau ! Lui, se sentant horriblement coupable et détruit, boirait une potion qui le transformerait en libellule, et il irait vivre en hermite dans la forêt. Emilien, se sentant responsable, partirait à sa recherche ; il chercherait des jours et des jours avant de tomber épuisé au pied d'un arbre et de se faire manger par un scrout à pétard particulièrement enragé. Lucy, prenant conscience qu'elle aimait finalement encore son ex petit-ami, se lancerait à la poursuite du fameux Scrout qui lui exploserait au visage, défigurant la jolie jeune fille jusqu'à la fin de sa vie. Quant à Mariana, touchée par ce grand malheur, elle finirait chirurgienne esthétique à Ste Mangouste où elle sombrerait finalement dans la dépression la plus totale en ne voyant que des personnes défigurées et déciderait que mieux valait en finir. Elle en finirait d'ailleurs quelques jours plus tard, sous les roues du Magicobus.

Non, vraiment, mettre Pinpin et Milou ensemble n'était pas du tout une bonne idée. Mariana et Bill ne passaient certes pae exactement par les mêmes raisonnements, mais ils en arrivaient finalement à la même conclusion.

Avant de songer à quoi que ce soit concernant les amours des autres, mieux valait en apprendre davantage sur lui-même. Bill savait que tout le monde, depuis quelque temps, se faisait des idées sur une hypothétique relation entre Ashley et lui, et si il l'aait lui-même envisagée, à présent il ne savait plus du tout que penser.

"Tu sais, on nous voit tout le temps ensemble, Ashley et moi. En fait, je me suis demandé si je n'étais pas amoureux d'elle. Mais plus je rencontre du monde, et plus je me dis que ce n'est rien de plus que de l'amitié que j'éprouve pour elle, une grande amitié. Et puis je prends de plus en plus conscience de nos différences. Enfin... Elle est trop... Naïve pour moi."

Le garçon se mit à rire de ses propres paroles. Mariana allait sûrement penser que pourtant, lui aussi était naïf, avec sa créulité face au cinéma de la rouge et or. Mais c'était différent.

"Tu vois, Emilien m'a dit qu'il la trouvait moins... compréhensive que moi. Et c'est ça qui me pose problème avec elle. Je crois que si je tombais amoureux un jour, ce serait de quelqu'un qui me comprends vraiment et qui partage mes opinions. Quelqu'un qui est capable de sortir du schéma dans lequel sont la plupart des Poufsouffles. Mais excuse-moi, je t'embête avec mes histoires. Et toi, alors, les amours ?"

Si Mariana ne se cassa pas la figure sur le sol, il n’en fut pas de même pour le Poufsouffle qui, cherchant à l’aider, fit une superbe glissade de plusieurs mètres. Un instant inquiète, elle poussa un petit soupire de soulagement en se rendant compte qu’il n’y avait aucun dégâts, même minimes. Après cet incident, qui n’eut rien de dramatique, les deux jeunes gens se serrèrent solennellement la main. Quelques instants passèrent, sans qu’aucune parole ne soit prononcée. La Gryffondor se demanda à quoi Bill pouvait bien penser, ainsi occupé à fixer son reflet dans le miroir. Décidant que ce n’était pas ses oignons, et qu’elle pouvait elle-même se perdre dans ses pensées sans pour autant paraitre impolie. Contrairement à Bill, le fait de se regarder dans le miroir ne la faisait pas du tout se remettre en question. Jamais elle ne se serait posé la question de savoir si c’était bien ou mal ce qu’ils faisaient auparavant. Ils l’avaient fait c’est tout. Il n’y avait pas eut de blessés. Tout était bien dans le « meilleur » des mondes.

- Tu dois penser que je suis un faux Poufsouffle, moi-même je ne me croyais pas capable de te faire tout ce que je t'ai fait.

Un faux Poufsouffle ? Il existait donc des contrefaçons même chez les humains. Wow. Uhm non bref, restons sur un sujet moins glissant. Je reprends. Un faux Poufsouffle ? Est-ce qu’une personne appartenant à une maison, pouvait dire cela ? C’était comme si elle-même disait qu’elle était une fausse Gryffondor. D’ailleurs cela n’aurait pas été faux. Du courage, certes elle en avait mais quand cela l’arrangeait. Et puis Bill ne pouvait pas être un « faux » comme il disait. Après tout, si le choixpeau l’avait choisit pour aller dans cette maison c’est qu’il y était à sa place. Et cela ne servait à rien de se dire que l’on aurait été mieux dans telle ou telle maison. Et puis, les stéréotypes du genre « les Serpentard sont tous débiles et méchants » ce n’était que du vent. Si tous les Poufsouffle, Gryffondor, Serdaigle, Serpentard étaient pareils, sans vouloir être malpolie, mais qu’est-ce que l’on se ferait chier à Poudlard. Les différences étaient une chose qu’il fallait savoir accepter. Bien sûr, cela pouvait être dur au début, mais avait on réellement le choix ? A la base, nous sommes tous et toutes des êtres humains. Tous différents. Il n’y en avait pas de « faux » et encore moins de « vrai ». Dans son silence, il y avait toute la réprobation qu’elle ressentait lorsque Bill avait prononcé sa phrase. Pas besoin de mots. La jeune fille laissa donc la conversation suivre le cours des choses, sachant qu’il ne servirait à rien d’argumenter.

Bill venait de soulever un problème assez déroutant : qu’est-ce que l’amour ? Dans les livres, l’amour c’est magique, l’amour ça donne des ailes, et l’amour ça « rend heureux et fait avoir des dizaines d’enfants ». ca c’est les livres. Maintenant il y a la vraie version. Dans la vraie vie l’amour ça fait mal, mais on aime tellement ça : avoir mal. L’amour ça fait pleurer, l’amour ne dure jamais bien longtemps. L’amour s’en va toujours. Pour toujours. Et dans un RP ? Eh bien, Mariana aurait tendance à penser que l’amour cela ne servait strictement à rien à part s’encombrer d’un garçon. Non pas qu’elle ait quelque chose contre le sexe masculin hein ? C’est juste que l’amour ne devait pas être si différent de l’amitié n’est-ce pas ? A part les bisous, et tout le reste. Bref, elle non plus n’en savait pas grand-chose, mais après tout à douze ans, on n’en connaît pas plus qu’à douze ans. On n’en connaît d’ailleurs pas plus qu’à 16 ans ou 80 ans mais cela, elle le découvrirait plus tard. L’amour c’est toujours déroutant.

La jeune fille laissa de nouveau un petit blanc, sentant bien que quelque chose allait suivre. Et elle ne fut pas déçue. Allons bon : Ashley et Bill ? Non pas qu’elle ne s’en soit pas doutée en les voyant tous les deux aussi « proche » dans les couloirs mais … c’était toujours différent de voir et de l’entendre dire. Cela donnait une certaine réalité à la chose. La jeune Poufsouffle enchaina ensuite sur le fait qu’Ashley était peut-être un peu trop … naïve pour lui. Il n’avait pas tort sur ce point : Ashley était naïve. Mais pas trop pour lui. Et puis la naïveté est-ce forcément un défaut ? Ignorer les problèmes de ceux qui vous entourent, ou faire semblant, est peut-être un moyen de se protéger de la vérité. Et lorsque cette fameuse naïveté vous fait faire des gaffes, cela n’est il pas attendrissant au fond ? Bien entendu il y avait une limite à tout. Cette limite, Ashley l’avait franchit en s’interposant entre eux. Bien entendu, c’était dans son caractère, comment lui en vouloir ? On ne peut reprocher à une personne d’agir comme elle est. On ne peut que lui reprocher quelque chose, lorsqu’elle agit différemment de ce qu’elle est à son habitude. Alors, bien entendu, Mariana n’était pas vraiment d’accord avec certaines paroles de Bill et trouvait c’était assez dommage qu’il pense ainsi.

- Si j’ai bien tout compris, Ashley ne te semble pas assez compréhensive et ne partage pas tes opinions, sourit gentiment Mariana. Déjà, tu ne devrais pas écouter tout ce que dit Emilien il dit que des bêtises. Et puis, au lieu de regarder ce qu’elle n’est pas, regarde ce qu’elle est. Enfin ce que je veux dire, c’est qu’avant de regarder les défauts des autres, il faut regarder ses qualités. Qu’est-ce que tu dirais toi, si je m’arrêtais sur cette même naïveté, qui t’as fait angoisser pour rien, que tu sembles reprocher à Ashley ? Je ne la connais pas vraiment, mais à mon avis elle comprend plus de chose qu’on le croit. Et puis les différences, c’est ça qui est bien. Tu ne crois pas ?

Après avoir finit son petit speech, la jeune fille baissa la tête, espérant ne pas s’être attirée d’ennuis en parlant aussi franchement. Elle appréciait Bill et craignait qu’il ne soit blessé de s’entendre dire cela. Mais ce n’était pas vraiment dans le caractère de Mariana de regretter, cela ne lui allait pas. Qui vivra verra. Qui ne tente rien n’a rien. Eh oui, encore les dictons pourris de Mariana. La Miss bougea lentement les pieds remuant la surface de l’eau, avant de s’attaquer à la deuxième partie des paroles du rouquin.

- Moi ? Euh eh ben … tu sais à part me mettre dans des situations super embarrassante, j’suis pas bonne à grand-chose. Donc, ça fait plutôt fuir les gens qu’autre chose.

C’est vrai, ça, sa maladresse n’aidait pas vraiment. Mais, comme expliqué en long en large et en travers précédement, pour l’instant elle ne s’inquiétait pas vraiment. Des filles qui n’avait jamais eut de petit copain à presque treize ans, il y en avait sûrement des dizaines. Tout le monde n’était pas précoce n’est-ce pas ? Elle n’était pas … seule ?! Non sûrement que non. Regardez Précieuse, personne ne voulait d’elle. Et personne ne voudra jamais d’elle. N’est-ce pas ? Oh et puis pourquoi se remuer les méninges, c’était une situation sans issue. Supposons qu’elle veuille un copain : encore faudrait-il trouver le prince charmant. Parce que, oui, la Miss n’acceptait que les princes charmant pour petit copain. Il faudrait qu’il soit grand, brun, avec une petite mèche devant les yeux, et surtout une étincelle au coin des dents. Mais surtout il faudrait qu’il soit patient, gentil, prévenant, avec beaucoup d’humour, attentionné, pas trop maladroit une seule Miss Catastrophe suffisait, il fallait également qu’il ait un cheval blanc, et les ongles propres. N’oublions pas le fait que ce pauvre bonhomme devrait aussi savoir faire le poirier plus de deux minutes trente d’affilées , et qu’il puisse rester des heures à écouter du rock’n roll tout en apprenant à Mariana à le danser. Bref, en gros, elle pouvait toujours courir, c’était mission impossible. Pauvre Mariana.

- Mais après tout, pourquoi s’en faire. Tu devrais laisser passer le temps. Et puis tu verras. Tu décideras.

La jeune fille parlait autant pour Bill que pour elle-même. C’est vrai que dans les deux cas, la phrase s’appliquait parfaitement. En tout cas, cette conversation avait au moins le mérite de démontrer qu’elle ne faisait pas que parler à tort et à travers. Cela faisait énormément de temps qu’elle n’avait pas parlé sérieusement avec une personne et, Merlin, qu’est-ce que cela faisait du bien. C’était reposant. Et instructif. Wala, j'suis contente j't'ai répondue ce soir.
Encore un joyeux anniversaire

Quelque chose n'allait pas... Lorsqu'il avait parlé en plaisantant de faux Poufsouffle, Mariana n'avait rien répondu... et elle ne disait rien. Pourquoi ce silence face à une remarque aussi stupide ? L'avait-elle trouvé trop stupide pour préférer ne même pas y faire attention ou... ou croyait-elle que Bill était sérieux ? Elle n'avait pas même ébauché l'ombre d'un sourire... ET Bill se mit à rire, réalisant sa méprise.

"Eh, je plaisantais ! C'était complètement crétin ! C'est pas parce que je me rebiffe un peu contre une partie de moi-même qui voudrait que je sois plus gentil que ce que je ne suis que je suis un faux Poufsouffle. D'ailleurs, ça veut rien dire, faux Poufsouffle ! Je suis un Poufsouffle différent des autres Poufsouffles qui sont eux-mêmes tous différents ! Tel est mon caractère, et si le Choixpeau m'a réparti à Poufsouffle, c'est parce que j'en ai les valeurs !"

Il s'interrompit et eut un petit sourire gêné. Comment avait-elle pu penser qu'il était sérieux ? Lui qui avait des amis dans toutes les maisons ? Lui qui avait eu une longue discussion avec une Serpentard à ce sujet, un jour de février ? Lui qui avait toujours refusé les a prioris sur les maisons ?

"Et puis, au lieu de regarder ce qu’elle n’est pas, regarde ce qu’elle est. Enfin ce que je veux
dire, c’est qu’avant de regarder les défauts des autres, il faut regarder ses qualités. Qu’est-ce que tu dirais toi, si je m’arrêtais sur cette même naïveté,
qui t’as fait angoisser pour rien, que tu sembles reprocher à Ashley ? Je ne la connais pas vraiment, mais à mon avis elle comprend plus de chose qu’on
le croit. Et puis les différences, c’est ça qui est bien. Tu ne crois pas ?"

Oh si il le croyait. S'il ne l'avait pas cru, Emilien ne serait jamais devenu son ami, un ami qu'il considérait secrètement comme son meilleur. Car s'il y avait bien une chose sur laquelle tout Poudlard se mettrait d'accord, c'était que Bill et Emilien ne se ressemblaient pas vraiment, qu'ils avaient même énormément de différences. Et c'était ce que Bill aimait chez lui. Et Liliana avec qui il avait parlé longuement un après-midi ? C"'était peut-être encore plus flagrant. Et Malicia, la grande de Serdaigle ? Et Mariana ? ...

"Je crois que tu ne m'as pas très bien compris."

Il souriait, en même temps il ne pouvait pas dire qu'il avait été très clair. De toute façon, dès qu'il s'agissait d'Ashley, rien n'était clair.

"Je ne reproche rien à Ashley, même si en ce moment elle est très très distante avec moi. D'ailleurs, ça me rend malheureux... Non, je ne lui reproche absolument rien, sauf peut-être quand elle pousse un peu trop comme l'autre fois avec Emilien et Lucy et Stanislas. Non, je ne pourrais pas vraiment lui reprocher d'être naïve puisque je le suis aussi, tu l'as bien dit. Et je suis certain qu'elle en comprend beaucoup. Je pense seulement que nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d'ondes et... Comment te dire... Ce n'est pas comme ça que j'envisage l'amour... Enfin j'y connais rien, mais je crois que ça n'est pas ça. Mais Ash est ma meilleure amie, elle est tout pour moi et ne t'en fais pas, si je remarque à présent quelques défauts chez elle, c'est parce que j'ai perpétuellement observé ses qualités jusqu'à présent. Tu sais, si je m'arrêtais aux défauts des gens, Emilien ne serait pas mon ami, tu ne crois pas ?"

Bill avait remarqué que Mariana avait baissé la tête et il sourit largement. Il avait beaucoup apprécié qu'elle lui parle aussi franchement, lui qui aimait être sincère.

"J'aime bien ta franchise," dit-il simplement.

Il se sentait un peu idiot, il avait peur que Mariana ait pris ses explications comme une maladroite tentative de se justifier face à ses reproches. Mais il n'en était rien. L'un des principaux traits de caractère de Bill était une honnêteté à toute épreuve et, sauf en cas de force majeure, il disait la vérité, quoi qu'il en coûtât pour lui.

Quand Mariana lui parla de ses propres amours, Bill ne put s'empêcher de sourire (d'ailleurs il ne pouvait jamais s'empêcher de sourire, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué). Des situations embarrassantes... Il aurait bien aimé qu'elle lui raconte, mais il ne souhaitait pas, justement,la mettre dans l'embarras. Pourtant, il ne put s'empêcher d'émettre une remarque trop gentille et naïve, mais qu'il pensait sincèrement.

"Ils sont stupides, s'ils fuient à cause de ça. Ils préfèrent peut-être les filles super assurées qui ne sont bien que si on regarde la façade ?"

Il faisait un peu sa propre plaidoirie en même temps que celle de la Gryffondor. S'il n'avait pour l'instant aucune personne à qui il avait envie de déclarer sa flamme, il était bien certain d'une chose : s'il tombait réellement amoureux, il serait empoté au possible avec la personne en question et aurait toutes les chances de la faire fuir, même s'il était le plus sincère du monde.

- Mais après tout, pourquoi s’en faire. Tu devrais laisser passer le temps. Et puis tu verras. Tu décideras.

C'était amusant ; c'était exactement la conclusion qu'ils avaient tirée, Emilien et lui, à la fin du repas qu'ils aavaient passé ensemble. Après tout, à onze ans, même à douze, qu'avaient les gens à être pressés de tomber amoureux ? Ils avaient toute la vie devant eux et rien que cette perspective paraissait une éternité au jeune Bill. Son père avait vingt-trois ans quand il avait épousé sa mère, et rien que le chemin qui séparait Bill de ses vingt-trois ans lui paraissait sans fin. Alors, il n'y avait vraiment pas de quoi s'inquiéter.

"Tu as bien raison, on a tout le temps devant nous, toi comme moi. D'ailleurs je suis sûr que s'emporter trop vite, ça ne peut conduire qu'à la catastrophe. Regarde Lucy et Stan. Ils se connaissaient à peine et..."

Il ne termina pas sa phrase, chacun savait que leur histoire avait été un fiasco. Bill étendit un peu plus ses jambes dans l'eau et regarda Mariana de son regard bleu et doux.

"Je suis bien content d'avoir parlé de ça avec toi... Finalement, je crois qu'on se comprend assez bien... Et puis si tu n'avais pas été là je n'aurais jamais pu tester un sortilège de lévitation sur de la mousse... Tout seul c'est moins rigolo."

Il sourit avec sympathie, regardant en coin le petit tas de mousse qui se trouvait encore sous le robinet d'où le gel moussant était sorti.

"Tu as des projets pour tes vacances ?"

Mariana venait de résumer en quelques mots la confusion qu'il ressentait vis-à-vis d'Ash et Bill hocha la tête, un petit sourire aux lèvres. Elle avait bien tout compris, mieux que lui-même peut-être. Et il n'y avait qu'à attendre, rien de plus, et à profiter de chaque instant tel qu'il était, sans se torturer l'esprit. C'était stupide t ça n'avançait à rien.

Lorsque Mariana évoqua ce qui s'était passé durant le petit déjeuner qui avait précédé sa encontre avec Stanislas, puis tout le reste de la compagnie, Bill hocha à nouveau la tête. Certes, durant le petit déjeuner, il n'avait fait qu'observer un peu de remue-ménage sans savvoir réellement ce qui se passait et sans reconnaître les protagonistes, mais plus tard, les gens avaient tellement parlé que le rouquin, aussi inattentif qu'il puisse être aux rumeurs, n'avait pu que savoir qui avait fait du grabuge et comment.

"Oui, j'ai entendu l'histoire. Enfin, je t'avouerais que je ne sais même pas quelle est la bonne version, ça a été pas mal transformépar a suite, mais je suis d'accord, je crois pas qu'on puisse parler d'amour dans ces cas-là, même si je ne connais rien ça je peux le dire."

Il sourit et fit un geste évasif de la main ; il préférait lui aussi parler d'autre chose.

Il remarqua la baisse de moral de Mariana lorsqu'il évoqua les vacances et comprit bien vite lorsqu'elle évoqua sa petite soeur. Du moins comprit-il par ampathie pure, car ne pas s'entendre avec sa petite soeur, pour lui, c'était inconcevable, elle était même la raison principale qui faisait qu'il attendait avec tant d'impatience les vacances alors qu'il savait pertinemment qu'il n'allait rien faire de spécial de tout l'été. Néanmoins, il éclata de rire lorsqu'elle parla de l'enfermer dansles toilettes.

"Tu as de sacrées méthodes avec ta soeur. Moi, j'ai qu'une petite soeur et on s'entend très bien. Mais elle ne me rejoindra jamais à Poudlard, elle n'a pas de pouvoirs magiques."

Une pointe de mélancolie trahit ses pensées dans sa voix. Combien de fois il avait imaginé courir dans le parc avec Laura, se baigner dans le lac, faire des bêtises amusantes, mais jamais méchantes, comme ils le faisaient dans leur cottage d'Ecosse, rire, manger ensemble... Il savait que, malgré leur lien qui serait toujours aussi fort, ils allaient prendre deux chemins différents et que de la distance allait forcément s'installer entre eux, surtout l'année prochaine où elle rentrerait au collège moldu.

"Moi, mes vacances ? Ben, ce sera comme d'hab, je passe les deux mois chez moi en Ecosse. Je vais aider mon père pour la moisson et passer beaucoup de temps à jouer avec ma petite soeur. Mais... j'aimerais tellement qu'on puisse voyager un peu ensemble, partir quelque part... Mais on n'a pas d'argent alors on travaille dur et on reste chez nous."

Il réalisa qu'il y avait une pointe de dépit dans sa voix et se secoua mentalement.

*Eh, Bill, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as toujours adoré être là-bas ! Tu ne te suviens pas comme tu étais triste de partir après les vacances de Noël ?*

Oui, il s'en souvenait, mais le temps avait passé. Poudlard lui avait baucoup appris, et il savait à présent combien il y avait de merveilles en ce monde qu'il ne connaissait pas. Néanmoins, tanedis qu'il repensait à sa soeur, le sourire renaquit sur ses lèvres.

"NOn, mais je dis ça, mais je suis super content de rentrer ! Ma soeur et moi, on est très complices et je profiterai un maximum de ce temps avec elle."

Il jeta un coup d'oeil à la petite pendule qui était accrochée sur le mur opposé et réalisa que cela faisait beaucoup plus longtemps que ce qu'il pensait qu'ils étaient dans l'eau. Il sourit à cette constatation : il ne le regrettait vraiment pas.

"Mais dis-moi, pourquoi est-ce que vous ne vous entendez pas bien, ta soeur et toi ?"

"Tu as de sacrées méthodes avec ta sœur. Moi, j'ai qu'une petite sœur et on s'entend très bien. Mais elle ne me rejoindra jamais à Poudlard, elle n'a pas de pouvoirs magiques."

C’était méchant, oui, mais Mariana ne put s’empêcher de penser furtivement que si sa petite sœur à elle n’avait pas eut de pouvoirs magiques elle aurait été ravie. Néanmoins, elle comprenait assez bien que Bill pouvait être triste, surtout s’il s’entendait bien avec sa sœur. Charlie, son autre sœur, lui avait beaucoup manqué lors de ses années à Poudlard et son absence avait encore renforcé l’animosité de la Gryffondor envers sa petite sœur. Un frisson se fit sentir le long du dos de Mariana, elle avait froid. Ce n’était pas vraiment étonnant, vu la différence de température entre l’eau et l’air de la salle. Et puis, ils étaient là depuis pas mal de temps, et, même si elle n’avait pas vu l’heure tourner, et qu’elle était très bien là où elle se trouvait, le moment de rentrer approchait de plus en plus. Et de plus en plus vite qui plus est. Dommage, elle était terriblement bien. Elle se rendit soudainement compte que Poudlard, allait énormément lui manquer pendant deux mois. Et pas seulement à cause de sa petite sœur. Poudlard était devenu sa deuxième maison, sa deuxième famille. Elle s’était habituée au chahut de la Grande Salle, à l’effervescence qui régnait dans son dortoir, aux cours invivables de potions, à ses camarades qui, parfois, lui semblaient irréels tellement ils étaient … originaux. Et encore, c’est le mot le plus poli que j’ai trouvé pour désigner Zélie.

L’Ecosse. C’était bien ça. La jeune Gryffondor, elle, n’était jamais partie nulle part. Ah si. Quand elle avait six ans, sa mère l’avait emmené au zoo à la campagne. Et euh … cela devait être tout. Un jour, quand elle serait grande, elle ferait le tour du monde. En Amérique. Et en Chine. Et le Japon ! Oui le Japon, ne pas oublier.

- T’en as de la chance …

Oui décidément le Poufsouffle avait beaucoup de chance.

"Mais dis-moi, pourquoi est-ce que vous ne vous entendez pas bien, ta sœur et toi ?"

Bonne question. Mariana n’était pas vraiment sûre et certaine de la réponse mais une chose était certaine : comment ne pas avoir envie d’enfermer quelqu’un dans les toilettes toute une journée lorsque cette personne vous à lâchement et froidement caché un superbe exemple d’araignée dans votre édredon. Mais pourquoi ne s’entendait-elle pas avec elle ? Alors là …

- Bahhh … c’est comme ça. Y’a des gens qui sont pas fait pour s’entendre, c’est comme ça on n’y peut rien. Comme Zélie et moi, tu sais la Serdaigle, là l’espèce de rousse avec un air continuellement débile scotché sur le visage. Enfin, si tu ne vois pas c’est pas grave. Reste loin d’elle, on sait jamais elle pourrait essayer de te noyer dans les toilettes. Tu ne t’es jamais retrouvé face à une personne avec laquelle tu ne pouvais pas t’entendre ?

La jeune fille poussa un soupir à fendre le cœur à l’évocation de ce moment plus qu’embarrassant. Mais en même temps, se faire plaindre, elle aimait beaucoup la jeune Gryffondor et ce n’était pas pour lui déplaire. Quand au fait que Bill puisse être en désaccord avec une quelconque personne, cela lui paraissait assez irréel. Il semblait pouvoir s’entendre avec n’importe qui. En fait, c’était assez bizarre cette capacité qu’il avait.

- Bon, je commence à avoir super froid moi !

C’est vrai qu’il faisait vraiment frisquet en maillot de bain, surtout lorsqu’on dégoulinait de partout. En plus, il devait y avoir un courant d’air quelque part dans un recoin de la pièce, un petit filet de vent arrivant face à Mariana. Il ne reste plus qu’une solution aux deux jeunes gens :

- On y retourne ?

Sans attendre la réponse de Bill, la jeune fille se laissa glisser dans l’eau, un sourire aux lèvres. Merlin, qu’il faisait bon là dedans. Il n’y avait guère plus de mousse mais la température de l’eau s’était maintenue à la grande joie de la rouge et noir. Elle releva la tête vers Bill, en le regardant d’un air malicieux :

- Tu paris que j’arrive avant toi à l’autre bord ?

- T’en as de la chance …

Bill sourit et s'admolesta une nouvelle fois mentalement d'avoir pu penser qu'il aurait aimé autre chose que ce qu'il avait pour ses vacances. Oui il avait de la chance, de la chance d'avoir une famille aimante et unie, malgréles problèmes qui subsistaient dans la famille de sa mère. Il avait de la chance d'avoir des kilomètres de nature pour lui et sa soeur, rien que pour eux, même si rien ne leur appartenait. Puisque rien ne leur appartenait, alors tout leur appartenait, c'était ce qu'ils en avaient conclu. Il avait aussi de la chance d'être un sorcier et de connaître les joies de la moisson moldue, de courir après la moissonneuse, de ramasser les épis qu'elle laissait en arrière, de bronzer au pâle soleil d'Ecosse...

Bill éclata de rire lorsque Mariana parla de Zélie. Décidément, elle avait pas mal d'histoires à raconter qui se passaient dans les toilettes !

Bill avait rencontré Zélie une fois, le même jour où il avait découvert le miroir qui rend fou, celui qui vous montrait vos désirs les plus chers. Depuis ce jour-là, il était resté persuadé que la jeune rousse lui avait sauvé la vie, ou du moins la santé mentale. Si elle n'était pas intervenue, Dieu seul sait combien de temps il serait resté là, plnté, le regard rivé sur ce miroir de malheur. Ensuite, ils avaient parlé, beaucoup parlé. Parlé du miroir, de leurs désirs, échangé une conversation profonde et longue alors qu'ils ne se connaissaient pas. Ils avaient aussi parlé de Lucy, Bill s'en souvenait. Puis, il lui avait sauvé la vie face à une araignée qui était tombée sur elle... Bill sourit à cette pensée. Jamais iln'aurait cru pouvoir échanger autant avec une inconnue, qui plus est âgée de deux ans de plus que lui.

Bill avait beau réfléchir, s'enfoncer dans son souvenir, il ne se suvenait pas d'avoir détecté la moindre trace d'air débile sur le visage de la SErdaigle. Etait-ce sa continuelle tendance à voir les meilleurs aspects des personnes, ou Zélie pouvait-elle avoir deux visages ?

"Oh, je la connais un peu, Zélie. Elle a été forimdable avec moi. Je crois qu'on n'a pas toujours la même façon de parler, mais c'est quelqu'un que je n'oublierai jamais... Je veux dire, pas parce qu'elle a tenté de m'éliminer, au contraire."

Bill voyait bien que Mariana n'avait probablement pas eu du tout le même genre d'expérience avec la petite rousse et il sentit même que le souvenir de la tentative de noyade était particulièrement pénible pour elle. Aussi reprit-il avec sollicitude :

"Elle a vraiment essayé de te faire ça ?"

Cela lui paraissait particulièrement horrible et particulièrement inconcevable, mais il tenta de n'en rien montrer, tentative dérisoire car Bill avait toujours du mal à cacher ce qu'il ressentait vraiment. Il avait décidément trop de mal à imaginer Zélie capable d'une chose pareille. Mais au fond, que connaissait-il d'elle ? Un peu comme Jill, cette fille de Serpentard qu'il avait rencontrée dans des circonstances aussi bizarres... Il avait bien senti qu'il s'agissait d'une fille fière et qu'en dautres temps, elle devait être un serpent particulièrement venimeux, mais ce soir-là, il n'aurait jamais imaginé Jill autrement qu'une jeune élève effrayée qui avait eu besoin de lui. Bill se demandait parfois si c'étaient les ens qui étaient différents avec lui, si c'était lui qui les voyait différemment ou si c'était son caractère qui les poussait à être différents. Mais une chose était sûre : ils étaient nombreux, ceux qui s'étaient révélés à lui sous un jour si différent d'avecles autres qu'il ne les reconnaissait plus lorsqu'ils étaient décrits par les autres.

Il y eut un silence et brusquement, Bill se sentit frissonner de la tête aux pieds. Tant qu'ils avaient parlé, Bill n'avait pas ressenti le froid. Mais à présent, l'eau qui ruisselait encore sur sa peau faisait hérisser ses poils.

"Oui, en avant !"

Et il se laissa tomber dans l'eau comme une grosse masse, songeant qu'éclabousser Mariana en prime serait plutôt amusant. Il fut immédiatement surpris de constater que l'eau était restée à la température idéale où il l'avait trouvée lorsqu'il était rentré la première fois dans le bain. Un air émerveillé se peignit sur son visage. Décidément, la magie l'étonnerait toujours.

"Non, pas de blague, je nage plus vite que toi ! J'ai de l'entraînement, on a un petit lac juste derrière chez nous."

Et, tout sourire, il lança :

"Trois... Deux... un... go !"

ET, se poussant de toutes ses forces contre le bord de la baignoire avec ses pieds, puis à coup de mouvements frénétiques des bras et des jambes, la tête sous l'eau, il traversa l'immense baignoire. Il allait arriver au bord opposé quand une idée stupide lui traversa l'esprit. Mariana n'allait probablement pas faire tellement attention à lui tant qu'elle ne serait pas au bord, ce qui était une question de seconde. Bill plongea, rasant le fond du bain, puis, donnant un coup de pied au fond de la baignoire, il remonta en flèche, juste sous l'endroit où, d'après son estimation, devait se trouver Mariana...

Bingo ! Sa tête heurta de plein fouet les jambes deMariana, ce qui eut pour effet de la renverser en avant et de faire retomber ses jambes de l'autre côté d'elle, comme si elle avait effectué une roulade. Quant à Bill, il n'avaitpas prévu la suite pour lui, mais le choc le renvoya au fond de l'eau immédiatement, et lorsqu'il émergea, il n'avait plus d'air et il s'étouffa en reprenant son souffle. Puis, tranquillement, il nagea jusqu'au bord opposé et lança, avec un petit sourire espiègle :

"Tu vois, c'est moi qui suis arrivé avant toi !"

Puis il tendit une main pour que Mariana puisse l'attraper pour se traîner elle aussi jusqu'au bord.

- HONTEUX ! Tricheur ! Non mais je rêve ! Et moi qui croyais que t’étais gentil. Zélie n’a rien à t’envier crois moi !

Bill éclata d'un grand rire amusé. Elle exagérait un peu là quand même, non ? Lui n'aurait jamais osé mettre la tête de la rouge et or dans les toilettes ! C'était vraiment odieux comme geste. ET puis de toute façon, il ne comprenait pas vraiment. Parce que si Mariana ne le lui avait pas dit, lui-même n'aurait jamais imaginé que Zélie ait pu faire une chose pareille... Alors au fond, c'était peut-être vrai, que Zélie n'avait rien à lui envier. Et puis de toute façon, pour le moment il s'en fichait un peu. Il riait toujours de la colère de Mariana et ce qu'elle ajouta tandis qu'elle atteignait le bord près de lui renforça encore son rire. Ca, c'était une belle démonstration de modestie ! Et c'était d'autant plus amusant aux yeux du jeune Poufsouffle que, en toute réelle modestie cette fois, il savait qu'il avait beaucoup de chances de gagner. D'abord, il était plus grand que la Gryffondor et, qu'on le veuille ou non, ça l'avantageait, ensuite, il afvait passé son enfance à nager, il était par conséquent un excellent nageur.

Il resta un moment à rire, avant de s'apercevoir que Mariana semblait réfléchir. Loin de songer, comme d'autres auraient pu le faire, qu'il était anormal de voir Mariana réfléchir, cette constatation inquiéta plutôt le rouquin qui était convaincu que les réflexions de la jeune fille ne pouvaient qu'être fructueuses. Si elle réfléchissait, c'était qu'elle préparait une vengeance. Et le garçon n'avait pas du tout pensé à ça. Jamais il n'aurait pensé que cela pouvait recommencer ! Il avait fait ça juste pour s'amuser ! Si ça repartait comme plus tôt dans l'après-midi, ils allaient finir par s'entretuer !

Un peu appréhensif mais le regard brillant d'une incorruptible curiosité, Bill observa Mariana... Et il ne l'observa pas longtemps. L'instant d'après, il avait deviné son plan et ne pouvait déjà plus rien faire pour l'éiter. La jeune fille s'était appuyée de tout son poids sur sa tête, l'idée, peu difficile à deviner, étant de le faire boire l'une des plus grosses tasses de sa vie.

Bill avait juste eu le temps de prendre sa respiration quand il coula. A présent, il allait falloir battre son record d'apnée. Mais... Quelque chose n'allait pas... Mais oui, il remontait à la surface !

Et le spectacle qu'il vit alors le stupéfia et redéclencha aussitôt en lui une envie de rire qu'il réprima tout d'abord. Mariana, en voulant le couler, avait basculé et elle était présentement en train de battre des pieds pour ne pas se noyer elle-même... Et elle avait l'air plus que passablement ridicule ! Bill ne se rendit même pas compte qu'il venait de prendre un coup de pied au passage, tant son envie de rire prenait de l'ampleur. Mais une fine intuition lui disait que, s'il éclatait de rire, ce ne serait peut-être pas du goût de la rouge et or...

Plouf !

Mariana venait de glisser et évidemment, de plonger la tête la première dans l'eau du bain... Bill, la bouche crispée, se sentit secoué de spasmes de rire qu'il ne pourrait bientôt plus réfréner. Lorsque Mariana réapparut à la surface, elle trouva un Bill au visage rouge qui tentait de ne pas exploser.

Et le drame arriva lorsque Bill se rendit compte que son amie commençait à rire. D'abord un peu, puis beaucoup, en un fou rire irrépressible. Et lorsque leurs deux regards se rencontrèrent, Bill ne put plus tenir, tant pis pour ce qui arriverait après. Il éclata enfin, laissant des flots de rires sortir de sa gorge, en un fou rire incontrôlable.

- Alors là … je t’interdis de … rire, où je te promets … que tu vas le regretter …

Oh, elle n'aurait jamais dû dire ça. Le jaune et noir n'aurait su dire pourquoi, mais ces paroles, entrecoupées du rire de Mariana, le firent encore davantage rire, lui donnant presque l'aspect d'un dément tant il ne pouvait plus s'arrêter.

ET tandis que Mariana tentait de son côté de reprendre une contenance un peu plus digne, Bill riait, riait, les mains à présent sur les côtes tant son rire lui faisait mal. Il tentait bien de reprendre son souffle, mais chaque fois qu'il regardait Mariana, il la revoyait ridiculement renversée, battant des pieds, et il riait de plus belle. Il ne pouvait plus formuler une pensée cohérente, si l'n exceptait celle, floue mais bien présente, qu'il ne s'était jamais autant amusé de sa vie. Peu à peu, le fou rire se calma, sans toutefois s'éteindre totalement, et Bill parvint à articuler, regardant à nouveau la jeune fille en tentant de rester un peu plus sérieux, mais sans aucun résultat :

"On dirait que... je vais... devoir... le regretter amèrement !"

Et il s'esclaffa une nouvelle fois, se demandant si Mariana aurait vraiment le courage de se venger de son hilarité. Tout en riant, il replongea dans l'eau ses épaules où la chair de poule commençait à apparaître et se laissa porter par l'eau, un regard amusé et larmoyant à force de rire toujours posé sur Mariana.

Bien entendu, Bill ne réagit pas du tout comme elle l’avait espéré. C’est-à-dire, la plaindre, la consoler et non pas se moquer d’elle. Quoiqu’à ce point là c’était carrément le fou rire du côté du Poufsouffle, si cela continuait il allait attraper un point de côté et couler comme le Titanic. Et qu’il ne compte pas sur Mariana pour le rattraper hein ! Nan, Mariana n’était pas vexée du tout. Juste un peu. Bon, d’accord elle faisait semblant, mais ça Bill n’avait aucun besoin de le savoir. Tandis que les deux jeunes gens riaient de bon cœur, elle se rendit brusquement compte de l’heure qu’il était. Merlin, le temps avait donc filé si rapidement ? C’était en effet, l’heure de manger. Et Mariana Taylor ne saute jamais un repas, tout le monde sait ça. La légende dit même que si cela arrivait un jour, un concert des Tokio Poubelle ne serait pas plus dévastateur que les effets que cela entrainerait. Personne ne voudrait voir cela arriver n’est-ce pas ? C’est bien ce que je pensais. Et puis, l’estomac de la jeune fille est réglé comme un réveil. Dans quelques instants, la petite aiguille se positionnerait sur le « 7 » et … 5…4…3..2…1….0 !

« GRRRRRrrrrHHhhHhHHh »

Qu’est-ce que je vous avais dit ? L’estomac de la Gryffondor venait de faire un bruit à peu près aussi discret qu’un barrissement d’éléphant, montant dans les grave, descendant tantôt dans les aigus. Heureusement que tout ceci était atténué par le bruit de l’eau, sinon, la rouge et or n’aurait pas donné cher de l’état des vitres qui se trouvaient dans la pièce. Sitôt que le bruit cessa, la jeune fille s’arrêta de rire, gardant néanmoins un énorme sourire planté sur le visage. Bill, quand à lui, avait pris la discision de s’éloigner d’elle, pour ne pas recevoir de paires de gifles, pensa la jeune fille tout en étant loin du compte. Le moment tant attendu était venu, celui où Mariana allait partir. Oui, il y a une fin à tout même aux meilleurs moments n’est-ce pas ? Et puis ce n’est pas comme si c’était définif. Après tout, Bill et elle allait se revoir l’année suivante, et danseraient même ensemble, même si pour l’instant, la jeune fille ne le savait pas. C’était magnifique tout cela. Mais l’appel de l’estomac passe avant tout. La jeune fille battit calmement des pieds en direction de son ami tout-jaune, s’arrêtant net devant lui.

- Une prochaine fois peut-être … il semblerait que mon ventre ait d’autres préocupations.

Spontanément, les lèvres de Mariana vinrent se poser sur la joue de Bill. Les joues en feu, la rouge et or détourna la tête, assez gênée de son geste. Et si Bill lui en voulait, se fâchait ? Et … elle ne le connaissait que depuis quelques heures. Avec mauvaise foi, la jeune fille se persuada que celui-ci penserait que ce n’était qu’un simple geste amical, ce qui était le cas d’ailleurs, et se força à détourner ses pensées de cela. Lentement, elle revint vers le bord, près de son fameux sac de touriste, et entoura sa serviette autour de sa taille. La rouge et or étant vraiment très prévoyante, un superbe uniforme tout propre l’attendait à l’intérieur. Oui, elle à la classe Mariana n’est-ce pas ? Quelques secondes et un miracle plus tard, la jeune fille était sèche et habillée. Sèche étant un bien grand mot, son maillot de bain se trouvant encore sous sa chemise et sa jupe. Mais, elle n’allait quand même pas se déshabiller devant Bill et ensuite, cela aurait été bien trop long, et elle mourrait de plus en plus de faim à chaque instant. Si cela continuait elle allait tomber en hypochose, et Bill il serait bien embêté. Donc, il valait mieux qu’elle s’en aille le plus vite possible surtout après l’avoir embrasser. La rouge et or avait peut-être une réaction assez lâche mais elle n’avait aucune envoie de voir comment Bill allait réagir. Finalement, la fuite était la solution rêvée. Néanmoins, elle n’allait quand même pas partir comme une voleuse, cela aurait été assez malpolie de sa part et elle n’avait pas envie de vexer le Poufsouffle.

- C’était vraiment bien cette aprem’ et … j’aurais ma vengeance un jour ou l’autre croit moi.

Tout en souriant d’un air assuré, la jeune Gryffondor agrippa son sac par les poignées, le jeta sur son épaule droite, et elle se dirigea vers la porte en souriant. Ce n’est qu’une fois après avoir passé celle-ci que son sourire se figea pour se transformer en moue pensive. Globalement, et même du début à la fin, cette journée avait été l’une des plus joyeuses de sa vie. Elle s’entendait plus que bien avec le Poufsouffle et pourtant quelque chose la chiffonnait. Quelque chose sur lequel elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Au bout d’un moment, la rouge et or haussa les épaules, et une pensée assez surprenante pénétra dans son esprit.

« Tu penses trop Mariana, vas donc manger ça te changeras les idées».

Elle, elle pensait trop ? Oui, c’est ce qu’elle s’était toujours dit. Uhm. Bon d’accord. Non, Mariana ne pensait pas trop. Mais si sa conscience le lui disait, alors pourquoi ne pas faire semblant de la croire ?D’un pas réellement décidé, cette fois-ci, Mariana remonta son sac sur son épaule, et se dirigea vers la Grande Salle avec la ferme intention de remplir son estomac.

[Désolée pour le retard et la médiocrité de ce "post" ]

Bill riait toujours, bien qu'un peu calmé par l'eau toujours tiède où il s'était retranpé, quand un bruit bien reconnaissable, bien que d'une amplitude nettement, presque extraordinairement supérieure à la normale l'interrompit net. Ca venait du ventre de Mariana, ça ? Wow ! Elle avait la classe, elle. Bill avait toujours faim, même dans la nuit, c'était d'ailleurs grâce à son estomac qu'il avait fait la connaissance de GEorge Weasley, un grand de Gryffondor, dans les cuisines, mais son ventre gargouillant ne parvenait jamais à se faire remarquer à ce point. Il sentait qu'il allait se remettre à rire, mais il se contenta d'un sourire amusé et compréhensif. A la réflexion, il crevait lui aussi de faim. Mais quelle heure pouvait-il donc être pour qu'il ait si faim ?

Bill leva les yeux et son regard tomba sur une pendule accrochée sur le mur opposé.

"OH dis donc ! Je comprends que tu aies faim !"

Style lui n'avait pas faim du tout, mais un bruit, bien qu'un peu plus discret, mais tout de même des plus gargouillants, jaillit de son ventre heureusement lui aussi encore sous l'eau et le trahit.

Car si Bill ignorait que Mariana était un estomac sur pattes, il se connaissait pour sa part très bien et savait que même un match de Quidditch avait du mal à lui faire réduire sa consommation de nourriture. Pourtant, il restait toujours maigre et cela étonnait beaucoup de monde.

"Tu as bien raison, les préoccupations de nos ventres avant tout !"

Il sourit, songeant déjà aux mets délicieux que n'auraient pas manqué de leur préparer les elfes de maison. Il était en train de visualiser une assiette bien remplie quand quelque chose se passa sur sa joue qui le tira violemment de ses pensées. Il n'avait pas vu la Gryffondor venir et même s'il l'avait vue, il ne se serait pas attendu à ça. Mais il comprit au visage rouge de Mariana qu'il n'avait pas rêvé et qu'elle venait bien de lui faire un bisou, à peine conscient que ses propres joues avaient viré au grenat. Et tandis que la rouge et hors sortait de la baignoire, Bill était resté figé dans l'eau, un sourire niais sur le visage, tellement ridicule que quelqu'un qui n'aurait pas connu le garçon aurait pu croire qu'il le faisait exprès. Au bout d'un moment, réalisant que Mariana était déjà habillée et songeant qu'après tout, on faisait bien des bisous à ses amis et que c'était juste un geste amical, bill se glissa hors de l'eau, appuya sur un petit levier pour permettre à l'eau de se vider et se dirigea vers ses vêtements.

Il enfila ses habits propres, après s'être essuyé plus que brièvement dans sa serviette, sans toutefois changer son slip qui demeurait trempé, si bien que l'on aurait pu croire qu'il s'était fait dessus. Mais tant pis, après tout il allait s'asseoir sur un banc de la Grande Salle, personne ne le remarquerait.

- C’était vraiment bien cette aprem’ et … j’aurais ma vengeance un jour ou l’autre croit moi.

Bill eut un petit rire, un peu soulagé qu'elle lui reparle normalement après ce qu'elle avait fait. Souriant tout en ramassant ses dernières affaires, il répondit d'un ton enjoué :

"Moi aussi j'ai vraiment adoré. Je t'attends pour ta vengence !"

Pour une raison obscure, peut-être parce qu'il sentait encore le brûler ses joues, Bill préféra laisser Mariana partir avant de sortir lui-même. Il l'observa jusqu'à ce qu'elle ait tourné dans le couloir, puis il se décida à marcher, particulièrement joyeux.
Il avait presque envie de chanter à haute voix, sans trop pouvoir se l'expliquer. Il avait vraiment passé un moment merveilleux, tellement différent de ceux qu'il passait avec Ashley... Mais en même temps, Mariana et Ashley étaient tellement différentes...

Sans trop s'en rendre compte,, mais guidé par un instinct infaillible, il se mit à marcher en direction de la grande salla. Ce ne fut que lorsqu'il croisa un SErdaigle de septième année et qu'il vit le regard des plus bizzarre qu'il lui jetait que le rouquin réalisa qu'il avait porté ses doigts à l'endroit où Mariana l'avait embrassé et qu'il nes avait gardés là, sur sa joue... Il était vraiment bizarre parfois, songea-t-il. Mais l'instant d'après, il pénétrait avec une foule d'élèves dans la Grande Salle et la seule vue des pommes de terre sautées dans les grands plats en argent lui avait ôté toute autre pensée.