Le jeune homme fixa le papillon bleu, et sourit.
Clarisse espérait qu'il comprendrait à travers l'insecte ce qu'elle n'arrivait à exprimer, ce qu'elle ressentait aussi. Il y eut un nouveau silence entre eux, mais qui n'avait rien de lourd, ou de gênant, comme quelques minutes plus tôt. Non, cette fois, l'abscence de parole était plus explicite qu'un million de phrases complexes. Un sourire suffit à enflammer encore plus son coeur. Elle était heureuse. Oui, on pouvait dire ça comme a, Clarisse était heureuse, à cet instant-là, comme jamais elle ne l'avait été jusque là. C'était..nouveau! Cette fois, la rouquine flottait sur un petit nuage, quelque part au soleil, loin. Au dessus de Poudlard. Au dessus de toute réalité.
Soudain, le charme fut rompu par un geste devant la jeune fille: Aïlin s'était levé précipitament. L'aiglonne dégringola de son paradis fictif. Il s'excusa, disant qu'il devait y aller. Sa voix avait changé, perdant sa douceur coutumière. La petite posa ses yeux de glace sur lui, d'un air interrogateur. Pourquoi partait-il si vite? Quelque chose n'allait pas? Non, pas qu'elle se souvienne, bien au contraire, tout allait pour le mieux, et même plus que ça. Elle prit instinctivement la main qu'il lui tendit pour se relever, un peu perdue. Le jeune Bower lui proposa ses services en matière d'étude de sortilèges ou de ce dont elle pourit avoir besoin, comme par exemple le fameux "réparo", dont ils avaient parlé un peu avant. Elle sourit. Oui, oui oui, elle ne manquerait pas d'aller le voir, c'était promis. Enfin.. non, ce n'était pas exact. Elle savait parfaitement qu'elle n'oserait pas aller le voir, lui parler, l'accoster dans les couloirs. Personne n'avait jamais vu Clarisse McBrien se porter à la rencontre de quelqu'un, ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer, et surtout pas avec quelqu'un d'aussi spécial pour elle.
Et là, sans qu'elle ne s'y attende le moins du monde, le garçon se pencha vers elle, et déposa un doux baiser au coin de ses lèvres...
De nouveau, ses joues prirent la teinte d'une framboise bien mûre, de nouveau, elle eut l'impression qu'une horde de chevaux étaet passés par là, laissant derrière elle l'écho de leurs sabots brillants au fond de sa poitrine. Celà ne dura qu'une poignée de secondes, mais Clarisse resta là, debout au milieu du stade et sans bouger, de longues minutes. C'est tout juste si elle vit que le Serdaigle avait tourné les talons, et avait disparut de son champs de vision. On aurait put penser qu'un tourbillon de question de précipitait dans sa tête, mais non. Elle était passée au delà, ayant envoyé au diable toute ses interrogations, et flottait, ayant réintégré son petit nuage bleu. Et dans son horizon bleuté apparut brusquement une pointe de couleur rose. Insecte perdue au loin, cette "tache" s'agrandit progressivement en s'approchant d'elle, prenant la forme d'une fleur éblouissante... et belle! Nullement surprise, la deuxième année tendit la main et s'en saisit délicatement, puis la porta à son visage.
Qu'elle sentait bon!
Tiens, et en y regardant de plus prêt, elle reconnut une Azalée...
Retentissant dans son esprit, ce simple mot éveilla en elle un souvenir lointain. C'était ... ouf... il y a deux, trois, cinq ans? Océane, sa manman, tenait à l'époque une chronique sur les plantes et avait fait un article sur la signification des fleurs non "magiques", lorsqu'elles étaient offertes, faisant redécouvrir au monde sorcier la richesse du langage floral. Et évidement, Clarisse avait lu cet article, comme tous ceux produits par sa mère, puisque cette dernière les conservait tous. Un léger sourire apparut une fois de plus sur ses lèvres. Personne ne le verrait, tant pis. Mais celui à qui il était destiné n'avait certainement pas besoin de le voir pour savoir ce que la jeune fille pensait de lui. Il aurait pour s'en souvenir en cas de petite défaillance le papillon de velour qu'elle avait créé pour lui un peu plus tôt, et qui était pour ne pas dire éternel, au moins "à longue durée". Encore un truc d'Océane...
La rousse demoiselle resta plantée là quelques temps, sans bouger, humant avec délice la fleur d'Azalée, témoin palpable de ce qui s'était passé ce matin-là.
Ce n'est seulement qu'aux alentours de midi qu'elle sortit de sa léthargie, lorsque son estomac se mit à gronder, réclamant avec vigueur de quoi combler l'espace manquant. Clignant des yeux, la petite se demanda soudain ou elle était, et si ce qu'elle pensait était réelement arrivé ou si au contraire elle avait rêvé. La fleur d'Azalée qu'elle tenait encore en main lui prouva que tout celà était bien vrai. Les joues encore rouges, elle alla réprendre son appareil photo, toujours ataché en haut des tribunes, se demandant intérieurement ce qui ressortirait sur les clichés. Ensuite, elle rangea bien sagement son balai, emprunté à l'école, et prit tranquilement le chemin du château, le pas léger et l'esprit ailleurs...
... peut être verrait-elle Aïlin à la grande table des Serdaigles...
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Sujet: Re: Rendez-vous à l'aube d'un samedi (Terminé)