Les moeurs crépusculaires de la mésange écossaise (Ewann)

Six heures, un jeudi soir. William était sorti de son dernier cours de la journée avec l'envie d'aller faire un tour au stade. Le temps splendide lui avait donné des fourmis dans les jambes, et, une fois n'est pas coutume, le temps lui avait semblé long en cours. Il n'avait cessé de jeter des coups d'oeil par la fenêtre, pour vérifier que le ciel restait bleu et sans nuages... et effectivement, lorsqu'il quitta le château, rien ne venait ternir le bleu pur du ciel. Sans prendre le temps de ramener ses affaires à la tour de Gryffondor, William se dépêcha de sortir et de filer vers le terrain de Quidditch, son lourd cartable lui donnant une démarche un peu bancale.
La remise à balais était ouverte, comme c'était généralement le cas la journée. William déposa son sac, desserra sa cravate et ôta sa robe de sorcier. Il resta donc en chemise, le col ouvert, la cravate presque dénouée, dans une tenue légèrement débraillée mais qui lui donnait une sorte d'élégance désinvolte...
Le Gryffondor choisit un balai, et s'envola sans tarder. Aussitôt, un sentiment de bonheur l'envahit, lui donnant le sentiment que son corps ne pesait plus rien. Il enchaîna quelques figures rapides, savourant le vent dans ses cheveux, puis se remit à voler plus calmement lorsqu'il eut le tournis. Tandis qu'il volait lentement en bordure du stade, un pépiement attira son attention. Will tourna la tête, cherchant d'où il venait... quelques instants plus tard, il avisa un nid caché dans les tribunes, tout au sommet, là où personne ne s'asseyait en général.
Le Gryffondor passa en vol stationnaire. Deux oisillons appelaient leurs parents, le bec grand ouvert. L'un des parents regagna son nid, donna à manger à chacun des oisillons et repartit. Presque aussitôt, un autre oiseau fit de même... Les deux poussins réclamaient sans cesse à manger, et les parents passaient leur temps à faire des allers-retours. William ne pouvait plus détacher ses yeux de ce spectacle. De temps en temps, il redonnait un peu d'altitude à son balai qui avait tendance à descendre, mais sans quitter les oiseaux des yeux.
La lumière commençait à se faire rare, cependant, et Will songea qu'il devrait bientôt rentrer. Il avait des devoirs à faire, et l'heure du dîner approchait... Il resta encore un moment à observer la vie de la famille de mésanges, puis se décida à regagner la terre ferme. Il mit pied à terre à proximité de la remise, et il se disposait à ranger le balai lorsqu'il avisa une silhouette immobile non loin de lui. Rien de bien inquiétant, sauf que la personne était au sol- assise, ou malade? William s'approcha et demanda doucement:

-Ça va?...