Enfin ! Le beau temps était revenu parmi nous! Terminé les journées maussades avec un ciel couvert et une température froide ! Le beau temps était de retour et il fallait en profiter à tout prix. Quoi de mieux qu’une sortie à pré-au-lard pour faire le bonheur de tous ?

Parvati s’était réveillée très tôt ce matin, voulant profiter de sa journée au maximum. En fait, c’était inutile vu que tout le monde partait en même temps pour aller au village, soit dans 4 heures.
C’est quoi aussi l’idée de se réveiller à 6heures alors que l’on partait à 10 heures ? -_-
Mais Parvati, toujours optimiste, avait profité de ce moment de solitude pour faire sa toilette sans se soucier de prendre une douche trop longue ou de monopoliser trop longtemps la salle de bain. Mais les douches restaient le plus gros problème de la jeune fille, car les autres filles attendaient toujours après elle pour qu’elles puissent profiter, elles aussi, des bienfaits de l’eau chaude. Normalement, la semaine, une genre de règle avait été mise en compte parce Parvati prenait trop de temps pour se doucher. Alors, les filles n’avaient que 10 minutes pour se laver, sinon… Bah sinon rien,c’est tout.

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt,
parce qu’il reste encore de l’eau chaude.

Mais aujourd’hui, elle avait pu prendre tout son temps !
Mais passons, car les douches de Parvati n’intéressent personnes. Pas vrai ?

Enfin bref, la jeune fille avait pensée profiter de cette journée de soleil et de sortie pour se tenir avec sa meilleure amie : Lavande. Depuis Noël, les jeunes filles ne se parlaient presque plus, trop occupée avec leurs histoires personnelles. Lavande était avec Seamus aux dernières nouvelle et Parvati était avec Fred. Enfin, ça, c’était un secret. La jeune indienne, ne se sentant pas prête pour avoir une relation au grand jour, avait demandé à son copain de tenir leur relation dans le silence, craignant toutes les questions que lui poserait Lavande lorsqu’elle l’apprendrait. Serait-elle déçue que sa meilleure amie lui ait caché ça ?
Mais bon, personne n’était au courant, pas vrai ? À part les deux principaux concernés, évidemment. De plus, tout allait comme sur des roulettes pour les deux tourtereaux, alors pourquoi s’en faire pour eux ?

Mais il y avait eu un témoin dans cette déclaration et il s’agissait d’une rouquine de première année à Serpy. Oui, elle était au courant de tout cela et elle pourrait révéler l’existence de cette idylle à n’importe qui.
Et cette même rouquine se trouvait au trois balais, maintenant, en même temps que Parvati qui y était entrée pour se rafraichir avec sa meilleure amie.
Pendant qu’elle sirotait sa boisson et paralt de tout et de rien avec son amie, la Serpentarde passa à côté d’elle et renversa volontairement son verre sur Parvati. En fait, elle n’avait pas vu le Blaireau, de la table voisine qui était la cause de ce dégât, se lever et accrocher Jill qui passait innocemment par-là.

La Roue et Or mis un moment à comprendre la situation, l’information faisant lentement son chemin jusqu’à son [petit] cerveau. Au moment où elle allait lui faire comprendre le fond de sa pensée, Pati eu un éclair de génie. Si elle ne faisait pas de remontrances à la vipère, elle ne dévoilerait pas son secret : son amour avec Fred.

-Oh, ce n’est rien.

En réalité, la verte et argent venait de bousiller son plus bel ensemble avec son verre de jus de citron acide et imbuvable.

"Ce n'est rien"?!
Et alors ? J'me suis pas excusée que je sache, pensa la petite vert-argent avec un regard débordant de compassion et de sympathie ( ) pour la grande brune .
Si quelqu'un devait s'excuser, c'était plutôt cet idiot de blaireau à qui elle serait volontiers aller énoncer ses quatres vérités . Ou bien alors Mme Rosmerta qui avait eu l'idée géniale de servir cette boisson hautement acide et corrosive dans un verre plutôt qu'une bouteille .
Remarquez que verre ou bouteille, le résultat n'aurait peut-être pas été bien différent ; à la rigueur, la gryffondor aurait reçu le truc-au-goût-monstrueux sur ses chaussures au lieu de son ensemble . Qu'aurait-elle préféré sacrifier entre les deux ?
A vrai dire Jill s'en fichait bien, et si elle s'en était fiché un peu moins elle n'aurait de toute façon pas pu prévoir qu'un hurluberlu aux couleurs des abeilles allait la bousculer, en conséquent elle n'aurait pas non plus eu le temps de prévoir l'itinéraire qu'allait décrire le contenu du verre ou de la bouteille pas plus que son point d'atterissage, et de toute manière, si on lui avait laissé le choix, elle aurait préféré que le truc-au-citron ne se renverse pas, ce qui lui aurait évité de devoir en commander un autre ou d'avoir gaspillé de l'argent pour jeter un peu d'acide sur l'ensemble immaculé d'une lionne de quatrième année .
Pour conclure, c'était la faute de tout le monde sauf d'elle, elle aussi en avait fait les frais donc elle n'allait pas en plus demander pardon .
Elle en venait même à se demander comment la rouge et or avait pu imaginer un seul instant que la fillette aie pu avoir ne serait-ce que la moindre ombre d'infime intention de s'excuser .
Mais bon, passons .

Il y avait quelque chose d'intrigant dans le comportement de la jeune fille : quand on se fait balancer un verre de quelque chose sur des habits qui semblent à fortiori impeccables avant l'incident, on a en général assez de mal à rester poli . Surtout quand on est jeune, pleine d'énergie, dans la force de l'âge, et que celle qui vient de bousiller vos vêtements est une gamine de douze ans à tout casser qui en plus appartient à une maison rivale .

La rouquine leva les yeux vers la jeune fille qui ne laissait même pas exploser sa juste colère ( enfin, juste...pas dans l'esprit de Jill ) et la passa en revue de la tête au pied sans même prendre la peine de paraître affligée quand son regard se posa sur la tache occasionnée par une certaine boisson-hautement-corrosive .
A priori, elle ne voyait pas vraiment pourquoi la gryffondor (dont elle ne se souvenait pas connaître le nom) ne perdait pas son sang-froid (qu'elle semblait d'ailleurs avoir un peu de mal à contenir) .

Après tout, qu'est-ce qu'elle en avait à faire ?

La dernière image qu'elle gardait de cette lionne était plutôt pitoyable : un cri du coeur enflammé, un intense instant d'émotion en compagnie d'un mâle de la même race de bouffons qui lui répétait les mêmes absurdités...supers subtils, ces gryffondors . En tout cas, elle ne pouvait leur nier une chose : ils ne parlaient pas à mots couverts ....
Et dire que c'était elle, petite serpy anti-gryffs, qui avait indirectement déclenché ( bien malgré elle, évidemment :sifle: ) cette émouvante histoire.....beurk...à vomir .

Se rappelant avec précision les circonstances exactes de la déclaration de la rouge et or, engendrée par un quiproquo (la déclaration, pas la gryff ) un début d'idée diabolique aux accents de vengeance s'insuffla dans l'esprit serpentesque de la fillette . Une inspiration ayant peu de chances de porter ses fruits, à moins que la "victime" soit naïve...ce qui semblait être le cas de cette quatrième année .
Mais il y a quand même des limites à la naïveté, et Jill craignait que le mensonge ne soit trop gros .

Mouarf....ça ne coûtait rien d'essayer . Dans tous les cas, son honneur de serpy serait sauf .

La vert-argent fit donc mine de s'éloigner, puis, au dernier moment, fit lentement volte-face pour reporter son regard sur la brune .
Elle mima des coups d'oeil nerveux et méfiants en direction de l'amie de la gryff, qui se trouvait juste à quelques mètres, fit passer un tourbillon d'émotions sur son visage dans un large répertoire allant du début d'appréhension jusqu'à l'hostilité franche . Comme si le masque d'impassabilité propre à sa maison venait de se fendre .
Lorsque la rouge et or eut remarqué son manège, la petite murmura d'une voix nerveuse qu'elle tenta de faire la plus convaincante possible :

-Hum...euh...il faut que...je te dises un truc....

Enchaînement sur un regard mécontent du genre j'ai-vraiment-pas-envie-de-te-parler-mais-le-sujet-est-grave-et-t'as-intérêt-à-m'écouter-parce-que-j'aurais-pu-pas-te-prévenir-du-tout .
Léger raclement de gorge en direction de l'amie perçue comme intruse .
Ca le faisait .

-Viens voir . C'est important .

Surmontant sa répulsion (légitime, soit dit sans vouloir vexer personne), Jill saisit la jeune indienne par la manche et l'entraîna un peu plus loin .
Acte 2 .
Elle se planta devant elle, simulant une expression autant renfermée que gênée, prit une grande inspiration et marmonna tout à trac (avec forces bafouillements pour faire plus crédible) :

-Je...ne vois pas pourquoi je t'aiderais, et normalement..je ne devrais rien te dire...mais ça..ça...

Nouvelle grande inspiration . Ca en jette, ça .

-Ca dépasse la simple querelle entre maisons, et ça exige qu'on..la surmonte .

Petit silence pour faire durer le suspense .

-Voilà..je sais que...que tu...enfin que Fred Weasley et toi, vous êtes ensemble...

Froncement de sourcil dégoûté nuancé de pitié . Nouvelle hésitation, plus longue cette fois..

-Et..enfin...tu...il..euh...

Poings imperceptiblement crispés et yeux fixés sur le sol pour mimer le dégoût d'en être réduite à adresser la parole à une bouffondor . Silence de quelques minutes .
The suspense is insoutenabeul .
Dernier coup d'oeil dans le fond de la salle pour vérifier que ni l'autre rouge et or ni personne d'autre ne s'intéressait de trop près à leur échange .
Graaaande inspiration .
Tatataam...

-Méfie-toi de lui . Fais très attention .

Tête légèrement penchée afin que quelques mèches rousses dissimulent le visage bouleversé de la pauvre fillette honteuse d'avoir dû prévenir l'ennemi .
Plutôt convaincant, non ?