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| | |  Sujet: Premier frisson printannier [PV Morgana Rose] ![Premier frisson printannier [PV Morgana Rose] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Jeu 19 Juil - 14:50:03 | |
| « L'oubli comme une brume efface les visages
Les gestes adorés au divin autrefois,
Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages
Charmes d'égarement et symboles de foi. »
Le jour se levait lentement, d’un gris très doux, lavant toutes choses d’une teinte claire d’aquarelle. Ces tas moutonnants comme des flots pressés, ce fleuve de verdure qui semblait couler dans l’encaissement de la chaussée, pareils à la débâcle des pluies d’automne, prenaient des ombres délicates et perlées, des violets attendris, des roses teintés de lait, des verts noyés dans des jaunes, toutes les pâleurs qui font du ciel une soie changeante au lever du soleil ; et, à mesure que l’incendie du matin montait en jets de flammes, Logan avançait à pas lent au centre des ruelles éclairées de Pré au Lard. Le soleil, astre diurne niché au sommet de la voûte, faisait luire ses rayons sur les pavés sâles et piétinés du coin de la rue. Quelques panneaux indiquaient diverses destinations toutes plus interessantes les unes que les autres mais Logan lui préférait continuer son chemin, non pour se familiariser avec les lieux, mais pour penser. Il revoyait sans cesse l'entretien de la veille qui l'avait accepté comme étudiant de première année à l'UMA. Pour l'instant, il n'avait rencontré personne, mais cela viendrait sûrement.
La caresse du soleil levant effleurait sa nuque, parcourait en un frisson inaudible tout son corps qui palpitait au rythme de la brise printanière qui jouait sur sa peau en une danse folklorique. Le bruit de sa marche résonnait dans sa tête en un tumultueux vacarme qui éveillait tous ses sens, qui faisait naître en lui un sentiment de désirs inavoués, de sublime péché. Car enfin, il y était arrivé, après ces maintes années d’effort pour se surpasser, car son intelligence n’était pas au dessus de la moyenne, il avait sa place et comptait tout faire pour la conservait. Il comptait étudier, sans aucunement se distraire, mais pas ce matin, ce matin là serait son prélude aux délices qu’il goûterait plus tard, qu’il laisserait fleurir à l’apogée de sa vie. La matière dans laquelle il excellait était les Sortilèges et Enchantements. En effet, il fallait bien pour se défendre passer maître dans l’art du combat. Les Mangemorts… Une haine sans nom l’habitait tandis qu’il pensait à leur nom, leur image, Son visage…
Flash
« Déposition... »
Logan semblait perdu. Encore jeune, bien que grand pour son âge, il venait à peine d'atteindre la majorité quand le drâme familial se produisit. Inconscient, la bouche légèrement entrouverte, il prenait compte de la situation à mesure des secondes défilant sur le cour du sablier. Demain, toute la Gazette serait au courrant qu'un matricide avait eu lieu et pas n'importe lequel. Aussi s'était il dit de ne pas donner trop de détail. Ces rapaces en étaient friant. Le noir, dans sa tête tout s'était arrêté, les secondes étaient figées, le temps tournait au ralenti. La masse grouillante autour de lui paraissait silencieuse et lente. Quand tout à coup, il leva la tête. L'homme en face de lui semblait perdre patience.
« Un mangemort a tué ma mère... »
Flash
Il revoyait encore cette pointe de folie, ce drame qui le rongea maintes et maintes fois tandis qu’il était faible et impuissant, devant son frère ainé, celui qui avait pris ce qu’il chérissait tant. Il lui faudrait pour cela venger l’honneur de sa chère mère, mais avant il devait devenir plus fort, aspirer à la puissance, faire jouer ses sens pour se permettre l’impardonnable. Mais tout était calculé. La profession d’Auror était la seule à laquelle l’on permettait le sortilège de mort instantanée dans les cas de danger extrême. Il lui faudrait obtenir son diplôme pour infliger à son tour à celui qui conservait tous ses maux, la même issue tragique infligée à sa génitrice. Quand tout à coup, un bruit perça le silence.
C’était un pub, bordant l’allée sombre d’une rue sinueuse et certainement peu fréquentée. Logan, intrigué, passa une main dans ses cheveux bruns pour les ébouriffer légèrement, comme il avait l’habitude de le faire. Ses grands yeux bleus fixaient ce dédale de gravier, cet ensemble de dalle mêlé à une masse caillouteuse interminable. C’était sâle. Et au centre de tout ceci, une belle femme attendait devant le pub. Plissant les yeux pour apercevoir distinctement son nom, il put lire au bout de quelques instants, la Tête de Sanglier. L’enseigne était grossière, un peu trash, mais après tout, pourquoi ne pas y pénétrer ? Ce qu’il y découvrirait pourrait peut être l’étonner. Se dirigeant avec nonchalence vers la porte miteuse qui ouvrait sur un monde de débauche, il semblait décalé par rapport à cet univers qui n’était réellement pas le sien. Le coin semblait malfamé mais la curiosité du jeune homme l’emporta.
Traversant le pub miteux, ne se souciant des regards dirigés sur lui par les occupants des tables environnantes, il vint s’asseoir, ou plutôt s’accouder, sur le bistrot où le barman essuyait quelques verres qui pourtant restaient toujours aussi noirs. Une légère mine dégoûtée s’afficha sur le visage du futur Auror qui commanda aussitôt un Whisky Pur Feu pour fêter sa victoire. En attendant son breuvage, il continua d’inspecter, du coin de l’œil, les environs où il venait de s’introduire. A une table, trois hommes, encapuchonnés jusqu’en dessous du nez, parraissait échanger des propos fort intéressants. L’un d’eux tournait la tête de temps à autre pour vérifier que personne n’était assez près pour écouter, tandis qu’un second tordait ses doigts avec inquiétudes aux propos du troisième. Réellement, ce bar ne lui disait rien qui vaille. « Votre Whisky Pur Feu jeune homme »Ses yeux outremer se posèrent sur le gérant du pub. Un léger embonpoint, des cheveux grisâtres, une mine un peu flasque et harassée par les années, c’était un bon portrait. Il fallait dire que gérer des ivrognes en permanence n’était pas de tout repos. Saisissant son verre et s’accommodant de nouvelles pensées, le jeune Hécart fit rouler la mixture légèrement dorée sur les bords du verre sale avant de cogner légèrement sur la table le récipient pour finalement le faire tomber dans son gosier. Fermant les yeux une demi seconde, il les rouvrit pour finalement apprécier la chaleur de l’alcool descendant le long de l’œsophage pour finalement s’échouer dans son estomac, là où il ferait le plus de siennes. Mais pour l’instant, qu’importait. Après tout, il tenait bien l’alcool et un malheureux verre de Whisky ne lui avait jamais rien fait. Il remarqua une odeur qui lui chatouillait le nez depuis son arrivée, le bar reffluait des parfums semblables à ceux du bouc.
Fixant le fond de son verre avec malice, inspectant les bords, les coins, les angles à la manière d'un saoulard, il lança un Aguamenti pour le remplir d’une eau claire et limpide et étancher sa soif avant de se replonger dans ses pensées. Il revoyait son père, ce grand bonhomme aux cheveux gris, sa mère, belle et douce, sa sœur, qui l’année prochaine devait rentrer en 1ère année à Poudlard ou à Beaubattons, selon son choix, même s’il espérait de tout cœur qu’elle rejoigne l’école Anglaise, où il pourrait garder un œil sur elle. Il se demandait quelle maison aurait elle bien intégrée. Gryffondor? Poufsouffle? Serdaigle? Ou Serpentard comme son frère... C’est plongé dans ses pensées qu’il ne remarqua pas la nouvelle présence à côté de lui. Quelques mèches de ses cheveux bruns retombaient devant son regard sombre, proférant au jeune homme un air mystérieux et surtout, l'empêchant de scruter les alentours sans être obligé de tourner la tête. Il finit par hausser les épaules, finalement, ce n'était peut être pas bien important.
« Le temps efface tout l'intimité des soirs
Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige
Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège
Le printemps secouant sur nous ses encensoirs. » [C'est un peu court désolé je dois partir, je reviendrais ce soir tard avec quelques Whisky dans le gosier à mon tour pour continuer un peu ^^] |
| | | | | | Sujet: Re: Premier frisson printannier [PV Morgana Rose] Lun 23 Juil - 6:38:39 | |
| Morgana se souviendrait certainement pendant de nombreux mois de cette horrible journée qu’avait été celle de son inscription. Bien entendu, elle n’en montrait rien parce qu’elle était un peu trop fière et enjouée de nature pour cela, mais elle se sentait un peu triste depuis qu’elle avait vu tous ses souvenirs lui sauter littéralement à la gorge alors qu’elle s’était évanouie en pleine rue. Pendant toute la soirée de la veille, la jeune fille s’était demandé si les choses auraient été différentes si jamais elle n’avait pas eu l’idée aussi bête qu’inconsciente de suivre cette maudite femme dont elle ne connaissait toujours rien. Habituellement, elle ne se serait jamais permise d’être aussi curieuse…Elle était butée, impulsive, mais elle n’avait jamais eu jusqu’à aujourd’hui la curiosité malsaine, et elle se rendait bien compte que cette erreur avait manqué de lui coûter très cher. Si jamais, en plus de s’être évanouie devant une foule de personnes non négligeable, elle avait vu ses deux blessures aux poignets se mettre à saigner, elle aurait très certainement considéré cette journée comme la pire de sa vie. Mais elle n’avait guère le cœur à penser que cela pourrait être pire. Non, ses souvenirs continuaient de la tourmenter, si bien que dès que l’on s’adressait à elle, elle prenait une tête aussi ahurie que possible. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait passé sa nuit à rire puis à pleurer tout en même temps, se trouvant parfaitement ridicule et idiote. Heureusement que son tempérament ardent et optimiste reprenait toujours le dessus, sinon elle était certaine de tomber dans la déprime…
Profitant de la journée qui lui restait avant la rentrée prévue à l’UMA, ou Université de Magie Avancée, Morgana avait eut dans l’idée de visiter Pré Au Lard. Bien entendu, elle s’y était rendue maintes et maintes fois depuis qu’elle était en troisième année à Poudlard, mais elle ne se laissait jamais de ce paysage enchanteur qui lui avait ôté bien des pensées sombres par le passé. C’était un peu comme si elle prenait une bouffée d’air frais et réparateur, et que cela la rendait plus joyeuse, encore plus joyeuse qu’avant. De tout temps, elle avait toujours été celle qui faisait rire tout le monde, et si elle continuait à agir ainsi depuis qu’elle retrouvait peu à peu la mémoire, c’était sans nul doute parce qu’elle souhaitait plus que tout oublier qu’elle aussi était un être humain, et donc plus faillible que jamais. Par ailleurs, elle ne pouvait pas croire que c’était sa faute si son frère jumeau était mort. Après tout, ce n’était peut-être qu’un mauvais rêve, et qu’elle allait peut-être se réveiller bientôt, en sueur et tremblante sans nul doute…
Habillée d’une chemise d’un noir de geai et d’une jupe courte rouge, Morgana recommençait à prendre l’habitude des uniformes. Elle ne pensait pas être trop voyante, et cette pensée se confirma une fois qu’elle pu entrer dans le pub nommé la Tête de Sanglier. Quelques personnes tournèrent un instant leurs regards plus étranges les uns que les autres vers elle, mais la jeune fille n’y prêta aucune attention. Elle se dirigea vers une table qui était juste à côté de celle d’un jeune homme qui était visiblement de son âge. Peut-être était-il à l’UMA lui aussi, mais elle l’ignorait encore. Il fallait dire qu’elle ne s’était guère intéressée aux élèves qui étaient venus faire leurs inscriptions en même temps qu’elle…La veille, ce qu’elle avait vécu avait suffit à la rendre un peu égoïste alors qu’elle ne l’était pas du tout en temps normal. Quoi qu’il en soit, elle entreprit de saluer ce garçon en hochant respectueusement la tête, histoire de ne pas paraître trop impolie, surtout si elle avait la chance de le recroiser à l’Université.
S’asseyant sans plus de cérémonie à sa table, Morgana soupira très légèrement et silencieusement en constatant que ce pub était toujours aussi miteux. Il n’avait pas de décoration qui méritait que l’on s’attarde véritablement dessus, mais il avait une certaine ambiance qui mettait la jeune fille à l’aise. C’était étrange, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de s’arrêter ici dès qu’elle avait l’occasion de venir au village. Elle ne fut malheureusement pas en mesure de se réjouir trop longtemps de sa venue ici, car déjà ses poignets s’étaient mis à la brûler avec violence. Cette fois, elle avait entreprit de choisir une chemise noire et à manches longues, afin que personne ne remarque ses bandages rougis par le sang. Mais cette fois, elle pensait que cela ne serait pas suffisant, étant donné que la douleur était de plus en plus violente. Une fois que le barman lui demanda ce qu’elle voulait boire, Morgana rassembla son courage pour tenter de parler sans trembler, et cela malgré la douleur qui sciait littéralement ses deux membres.
« Un Whisky pur feu s’il vous plaît. »
Morgana n’avait jamais raffolé de cette boisson, mais elle se disait que si elle en mettait un peu sur ses deux blessures, cela arrêterait sans doute le saignement avant qu’il soit trop abondant. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, la jeune fille servie et elle eut un sourire à la suite de cela. Dans chaque circonstance, elle faisait tout pour cacher ce secret qui commençait à lui peser sérieusement. Le barman s’éloigna d’elle et ce fut à cet instant qu’elle ramena ses deux poignets vers elle pour défaire les boutons de sa chemise. Elle défit le premier bandage, qui était apparemment le seul à saigner. C’était déjà ça si une seule des deux blessures saignait. Elle trempa ses deux doigts dans la boisson qu’elle avait commandée et l’appliqua sur sa plaie, qui saignait déjà assez abondamment. Il n’était pas encore trop tard pour agir, fort heureusement. L’effet du liquide sur sa plaie la fit trembler violemment pendant quelques secondes tellement la douleur se fit violente. Elle avait eu un léger cri qu’elle avait pris soin d’étouffer au maximum, mais elle se doutait bien que quelqu’un avait dû l’entendre…Sa question eut d’ailleurs rapidement une réponse car un vieil homme s’était assis à sa table sans qu’elle ait le temps de lui dire qu’elle n’avait besoin de rien. Par réflexe, Morgana entoura le dos de sa chaise de ses bras, cachant ainsi son poignet blessé. Ce qu’elle oubliait, c’était que sa blessure était visible par ceux qui étaient derrière elle, à savoir le jeune homme de son âge. Mais elle n’y pensait pas du tout, songeant uniquement à se débarrasser le plus vite possible de l’inconnu qui avait pris place à sa table.
« Tout va bien ? »
« Oui, je me suis juste un peu coupée le doigt avec une écharde, rien de grave ! »
Pour appuyer ses paroles, Morgana utilisa un de ses doigts qu’elle passa sur le sang qui avait un peu coulé de sa plaie, et le montra au vieil homme afin qu’il la croit. Elle eut ensuite un sourire rassurant et bienveillant pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pas eut mort d’homme et que donc il pouvait partir l’esprit tranquille. En montrant son doigt, elle avait bien entendu pris soin de garder son poignet saignant encore un peu dans son dos afin de ne pas montrer la vraie raison de son pseudo malaise. De toute évidence, il fallait véritablement qu’elle trouve une solution à ces maudites plaies en forme de croix, à ses stigmates…Mais jusqu’à ce jour, aucun médecin n’avait été capable de la soigner durablement. Il n’y avait pas à dire, sa tante avait bien fait passer son message…
Une fois que le vieil homme fut éloigné suite à la ruse toute bête qu’elle avait employée, Morgana soupira largement, ne se cachant pas qu’elle avait eu la peur de sa vie d’être découverte. Elle s’était jurée d’être prudente, et elle avait été tout le contraire, comme lors de son inscription. Elle espérait un jour que quelqu’un parviendrait à lui mettre du plomb dans la cervelle, mais elle en doutait fortement. Reprenant son soin plutôt douloureux, elle espérait fortement que personne n’ait rien vu. Retrempant ses doigts dans son Whisky, elle se demandait bien comment elle allait faire une fois qu’elle serait rentrée à l’Université…
« Quelle poisse…J’ose à peine imaginer ce qui va m’arriver… »
Morgana eut un faible sourire pour elle-même en constatant qu’elle s’était mise à parler toute seule. Gardant un œil sur son bandage qui avait précédemment été sur son premier poignet blessé, elle constata sans peine qu’il était tâché de sang. Certes, il était sur ses genoux et donc hors d’atteinte pour ceux qui continuaient de l’observer, mais elle savait qu’elle allait bientôt devoir s’arrêter quelque part pour racheter l’équivalent et ainsi éviter toute infection… |
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