Par un top site

Si la pluie ne s'était pas abattue en rafales sur le château, les nouveaux élèves auraient pu avoir le plaisir de faire le voyage de la gare jusqu'à Poudlard en barques cette année là. Mais les calèches avaient bientôt été mises à la disposition de tous les élèves sans exception, et beaucoup d'élèves avaient poussés des cris de soulagement en voyant leurs craintes se résoudre. Mais ce ne fut pas le cas d'une petite fille assise dans un coin qui dû monter dans une calèche pour elle toute seule, accompagnée juste d'un adulte dont elle ne connaissait même pas l'identité. De nombreux jeunes élèves avaient sympathisé lors du voyage en train, ils avaient appris à se connaître petit à petit, à s'apprivoiser pour la plupart, et tous avaient hâte de connaître leur maison. Ce n'était pas le cas d'une élève qui avait dû passer tout son voyage près du wagon des nouveaux professeurs alors qu'elle souhaitait plus que tout être seule avec elle-même. En rentrant dans les calèches, les élèves étaient en émoi devant la magnificence du décor, du paysage, et même du Lac qui s'étendait à perte de vue. Tout ça, Elina n'était pas en mesure de s'en rejouir. En vérité, elle s'en fichait, cela n'avait aucune importance pour elle. Tout ce qui ravissait les autres la laissait complètement de glace, et elle ne pouvait pas s'émerveiller devant une stupide étendue d'eau, non. Ce n'était pas parce qu'elle n'avait aucune imagination ni aucun goût pour les univers oniriques, seulement, elle aurait préféré être partout, nulle part, plutôt qu'ici à être prise en charges par des personnes qui ne connaissaient rien d'elle. Elina sentait sa colère bouillir en elle, et pourtant elle restait parfaitement maîtresse de ses moindres gestes, ses moindres émotions. Elle se fichait que l'on prenne pitié de ce qu'elle était, après tout, personne ne la connaissait, et elle n'était pas peu fière que ce soit le cas. Pour éviter d'ailleurs qu'on la connaisse, la jeune fille affichait volontairement une suffisance sans faille, ainsi qu'une fierté qui n'avait d'égal que sa méchanceté lorsqu'il était nécessaire, voire vital, qu'elle l'emploie. Alors qu'elle était embarquée dans une calèche spéciale, Elina aurait pu crier, pleurer, manifester son mécontentement profond, mais il n'en fut rien. Elle garda un profond silence, se jurant que tous ceux qui avaient osé rire d'elle ne perdaient rien pour attendre...

La seule raison pour laquelle Elina n'était pas particulièrement ravie de rejoindre les bancs de Poudlard était simple. Elle avait reçu un courrier comme beaucoup d'autres élèves de son âge, seulement le sien avait été un peu particulier. La jeune fille était handicapée depuis quatre ans maintenant, ne pouvant pratiquement plus utiliser ses jambes, et demeurant contrainte de se déplacer avec des béquilles. Elle avait au début pensé que c'était foncièrement impossible que l'on puisse un jour l'accepter en tant qu'élève et non comme handicapée, et pourtant le courrier disait bien qu'elle était acceptée à son tour. Elina aurait pu sauter de joie, exprimer sa gratitude, mais il n'en fut rien. Ses sentiments demeurèrent enfermés dans son coeur, et sa sensation d'être prise en pitié demeura. Il était impossible qu'on la prenne pour une élève normale, il ne fallait surtout pas qu'elle se leurre...Albus Dumbledore et sa bonté ne pourrait certainement pas effacer toutes ses années de méfiance, de méchanceté obligée et d'émotions refoulées. Non, à l'avenir, il fallait qu'elle compte uniquement sur elle-même.

La fin du voyage dans les calèches n'aurait jamais été si éprouvante si elle n'avait pas été accompagnée d'un autre élève qu'elle. Elina avait dû supporter les doléances de cet imbécile, et si elle n'avait pas été si épuisée, elle lui aurait volontiers dit de se taire sur un ton qui n'annonçait rien de bon. Pour éviter de devoir écouter, la jeune fille avait passé le plus clair de son temps à regarder par la fenêtre d'un air rêveur. La pluie lui faisait immencablement penser à son accident, au jour où elle avait perdu ses jambes et à rien d'autre. A vrai dire, elle avait très peu de souvenirs de son enfance, elle se souvenait simplement du fait que ses parents avaient toujours été absents et froids avec elle. Mais peu lui importait, elle les avaient détestés depuis le jour où ils l'avait laissée à sa grand mère, prétextant simplement qu'ils n'avaient pas le temps de s'occuper d'elle et que c'était mieux ainsi. C'était depuis ce temps que le coeur d'Elina s'était considérablement endurcit et qu'elle ne laissait plus aucune émotion traverser l'océan de ses yeux d'un vert émeuraude. L'intensité qui pouvait autrefois s'y lire avait disparue comme par enchantement, et cela uniquement parce qu'elle avait décidé qu'être froide était la meilleure des armures pour elle. Mais si elle était parvenue à oublier de nombreux évènements de son passé, le jour de son accident restait intimement gravé dans sa mémoire, sans qu'elle ne puisse rien y faire. En apparence, c'était un jour comme les autres, mis à part que la pluie tombait en grandes rafales et que sa grand mère était épuisée ce jour là. Mais Elina avait refusé d'entendre la voix de la raison et avait poussé sa tutrice à la conduire au parc pour qu'elle puisse elle aussi goûter au plaisir du grand air. Le reste était flou...Un véhicule en plein milieu de la route...Sa grand mère qui avait fraîné trop tard...Puis tout devient sombre, tout est froid et humide. Plusieurs voix s'étaient élevées dans l'atmosphère alors qu'elle était conduite à l'hôpital. Elina n'avait rien compris à l'époque, mais ce dont elle se souviendrait toujours, c'était qu'elle ne sentait plus du tout le bas de son corps. Sa grand mère était morte sur le coup, mais ça, Elina ne s'en souvenait plus vraiment. Elle avait juste gardé en mémoire le visage de sa mère désemparée lorsque celle-ci avait appris que sa fille risquait d'avoir beaucoup de mal à se déplacer à l'avenir. Alors que la jeune fille s'était juré de ne verser aucune larme, sa mère s'était littéralement effrondrée. Et Elina avait eu pitié de sa mère, elle aurait voulu la secouer violemment pour qu'elle cesse de pleurnicher. Elle regrettait cette époque où elle avait été trop faible pour donner son avis. Mais si elle avait perdu à moitié ses jambes, elle était capable de se débrouiller autrement. En vérité, elle n'utilisait pas son handicap, elle n'y pensait pas.

L'élève qui parlait à Elina depuis une heure éclata soudainement en sanglots et la jeune fille fut contrainte de quitter ses pensées libératrices. Elle aurait pu tendre une main vers cet élève, mais elle se contenta de hausser vivement les épaules avec un air impassible. Elle n'avait pas bougé, et le regard qu'elle avait posé sur cette personne n'était pas un air de pitié...C'était un regard haineux, méprisant et sans aucune émotion. C'était toujours comme ça que réagissait Elina depuis son accident et depuis qu'elle avait été agacée par la lâcheté de sa mère...Alors elle s'était promise de ne jamais être ainsi.

" Tais-toi...Arrête de pleurer tu me casses les oreilles!"

Elina avait profité de la surprise de l'élève pour ouvrir la calèche qui s'était stoppée juste à ce moment là. C'était comme si le glas de la libération sonnait et qu'elle voulait à tout prix l'entendre...Elle se hissa à l'aide de ses bras habitués à son poids hors de la calèche et soupira légèrement alors que la pluie alourdissait petit à petit sa chevelure mi longue d'une jolie couleur châtain. Si son visage n'avait pas été si impassible, et si son regard n'était pas aussi pénétrant qu'impénétrable, on aurait pu croire qu'elle était aussi douce qu'un agneau. Mais cette impression tombait bien vite dès qu'elle se mettait à exprimer son désaccord ou bien qu'elle se décidait à être impatiente. C'était comme si ses foudres tombaient sur tous ceux avec qui elle parlait...Et ce fait ne s'estompa guère alors qu'elle parvint dans le Hall de Poudlard, où le Professeur McGonagall attendait patiemment les premières années. Elina aurait pu se sentir soulagée d'être enfin au sec, mais elle ne dit rien, laissant sa froideur parler pour elle.

Le plus complexe pour la jeune fille fut de monter jusqu'à la grande salle sans peine. Mais alors qu'elle allait se mettre dans un coin et attendre de pouvoir partir comme si de rien n'était, le concierge de l'école, Rusard, l'avait bientôt soulevée pour la monter jusqu'en haut. Il avait vu qu'elle avait du mal à marcher, même à l'aide de ses béquilles, mais Elina prenait cette aide pour une insulte.Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle aurait préféré qu'on la laisse en bas, pour ne jamais être rapartie...Mais ce n'était pas elle qui décidait.

" Ixilis, Elina!"

* Dire que je vais être mêlée pendant sept ans à cette bande de sang de bourbe...Quel cauchemard...*

[Je suis désolée s'il y a des fautes éventuelles, je n'ai pas word chez moi...Désolée d'avance!]

Huummm...




Je dirais...




SERPENTARD !!!


( Va pour les béquilles! Au risque de me répéter: jolie fiche! Bon jeu! )