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| | |  Sujet: Beuglante  Lun 18 Juin - 15:12:23 | |
| Soledad était désormais répartie. Durant toute la durée de l'attente jusqu'à l'appel de son nom, elle avait craint d'apprendre que sa lettre d'admission à Poudlard n'était qu'une sombre erreur, que le hibou qui lui était parvenu était un rapace alcoolique et qu'il s'était trompé de destinataire sous l'influence de la liqueur. Aussi, elle se dirigea vers la table des Serdaigle d'un pas certes mal assuré, mais en soulevant le menton d'un air digne, du moins aussi digne que possible en de pareilles circonstances, lorsque tous les regards sont tournés vers vous. Elle remarqua alors qu'elle était la seule élève n'ayant pas déposé son sac dans le dortoir avant de se rendre dans la Grande Salle. Elle ne s'en souciait guère, et se félicita au contraire d'avoir songé à emmener ses manuels, afin non seulement de lui procurer quelque distraction, mais en plus dans le but de lui donner une contenance. Elle ouvrit son sac, y plongea sa main, saisissant un livre à l'aveuglette, puis le posa sur sa table.
"La communication dans le monde magique", indiquait le titre. Elle se souvenait l'avoir reçu gratuitement à la librairie magique de l'Allée des Embrumes en plus des manuels de potion complémentaires au programme dont elle avait fait l'acquisition. Avant d'en tourner les pages, Soledad en scruta un long moment la couverture. Celle-ci, recouverte d'un pâle imitation de cuir, présentait la gravure d'une chouette portant un parchemin noué par un ruban à l'une de ses serres. De toute évidence, l'artiste n'avait aucun sens de la proprotion, et le pauvre rapace semblait en proie à de douloureuses convulsions tant ses ailes étaient tordues et irrégulières. Soledad pensa qu'il s'agissait sans doute là d'un hibou alcoolique ayant abusé de Bieraubeurre, et se dit, enfin rassurée, que celui qui lui avait apporté sa lettre d'admission ne s'abreuvait probablement que de jus de citrouille. Sans prendre le peine de se servir de nourriture, elle ouvrit le livre, et en appuya la tranche contre son pichet vide. La jeune sorcière le feuilleta rapidement, savourant les titres de chapitres à défaut des plats débordant de victuailles s'étalant sur la table. Parcourant le sommaire, elle fut intriguée par le nom du dernier chapitre. "La Beuglante". Elle l'ouvrit donc à la bonne page, pour constater que rien n'y était inscrit. Soudain, le livre fut pris de soubresauts, des pages s'arrachèrent brusquement, la couverture se tordit en une forme improbable, et il se souleva à quelques centimètres au-dessus de la table. Pris d'un bref élan, le livre se servit des quelques pages qui lui restaient comme pour battre des ailes, et se projeta contre les plats et les pichets présents sur la table. Le jus de citrouille se renversa sur les robes de sorciers, des plats entiers furent projetés en l'air. Le livre était semblable à un papillon de nuit aveugle se cognant à peu près partout, mais il était bien plus épais, et bien plus lourd, si bien que la scène fut quasiment apocalyptique. Un esprit frappeur se désintéréssa de la table des Poufsouffles, où il était occupé à verser du jus de citrouille sur la tête des nouveaux élèves, et vola vers la tablée des Serdaigles, ricanant et applaudissant les exploits du livre. Finalement, l'objet se souleva encore d'un bon mètre au-dessus du sol, et, à l'immense stupeur de Soledad, qui était née de parents moldus, prit la parole d'une voix de stentor, à l'intonation furieuse et vociférante:
-Eh bien mademoiselle, depuis quand une jeune fille respectable se promène-t-elle dans les quartiers malfamés? Depuis quand une jeune fille respectable fait-elle ses courses dans l'Allée des Embrumes? Vous êtes la honte de cette nouvelle génération de sorciers!
Le livre se laissa alors retomber sur la table, inanimé. L'esprit frappeur le saisit avec un amusement non dissimulé, et s'éloigna, s'en servant pour frapper ceux qui l'approchaient de trop près. Soledad s'était promis de ne point se faire remarquer à Poudlard, et de poursuivre ses études seule sans intéresser personne. Elle n'était actuellement pas sur le chemin de la réussite. La plupart des élèves la fixaient d'un air ébahi. La petite fille ne tenait pas particulièrement à ce que chacun sache ce qu'elle avait acheté dans les boutiques de L'Allée des Embrumes... Elle qui ne parlait pour ainsi dire jamais, elle murmura, extrêmement mal à l'aise:
Hum... Je comprends pourquoi le libraire voulait s'en débarrasser...
Dernière édition par le Lun 18 Juin - 17:43:51, édité 1 fois |
| | | | - Artemis O'Strom
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- Date d'inscription : 01/06/2006
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| | Sujet: Re: Beuglante Lun 18 Juin - 15:55:19 | |
| Une journée typique de celle qu'Artemis pouvait passer venait de commencer. Enfin typique n'était pas le terme exact étant donné que la répartition se faisait ce jour-ci. Le garçon s'était donc un peu soigné ( ce qui est ma foi rare ) et avait tenu à être présent pour une fois. Seulement, il regretta son choix bien assez tôt, être réparti c'est cool, voir les autres se faire répartir c'est on ne peut plus long. Serdaigle, Gryffondor, Poufsouffle ( oh ma maison ), Serpentard et bien d'autres. L'ennui commençait à devenir omniprésent, étant maintenant en 4ème année, Artemis connaissait le processus de Répartition par coeur et il trouva une occupation tout à fait passionnante : triturer son percing à la langue, essayer de toucher son nez ou bien son coude avec sa langue... C'était tout bonnement magnifique à observer. Heureusement, la voix d'Albus Dumbledore lui apprit qu'il pouvait attaquer la nourriture et c'est avec entrain que le Jaune et Noir attrapait les différents plats à l'aspect succulent. Il remplit agréablement son verre de jus de Citrouille et se mit à boire tranquillement quand, à travers le brouhaha qui résonnait dans la Grande Salle, des cris d'élèves surgirent. Le Poufsouffle allait pour se retourner lorsqu'il se sentit refroidir, la carafe de jus de citrouille qui trônait sur la table il y a quelques secondes venait de se renverser sur ses cheveux, le liquide se déversant petit à petit sur ses habits. L'enfant soupira d'un air las, persistant à penser qu'il aurait mieux fait d'aller directement dormir dans sa salle commune. Il allait crier sur l'esprit frappeur qui venait de l'attaquer sournoisement quand les beuglements ( oh c'est cool ) des tables voisines reprirent de plus belle.
Une formation de papier était occupée à percuter les pichets et les assiettes disposées sur la table des Serdaigles. Face à ce spectacle, une petite fille blonde avait la tête levée et elle suivait visiblement les trajectoires changeantes de l'OVNI ( Objet volant non identifié ). L'esprit frappeur, qui était occupé à projeter le liquide sur les autres membres de la maison des Blaireaux, fut soudain intéressé par la perspective de détenir l'objet qui était en train de transformer la table des Aiglons en No Man's Land. Soudainement, le livre, car c'était un livre, se stabilisa et se mit à s'exprimer d'une voie tonitruante, allant même jusqu'à effrayer l'esprit frappeur qui recula d'un bon mètre :
Eh bien mademoiselle, depuis quand une jeune fille respectable se promène-t-elle dans les quartiers malfamés? Depuis quand une jeune fille respectable fait-elle ses courses dans l'Allée des Embrumes? Vous êtes la honte de cette nouvelle génération de sorciers!
Face à ce spectacle qui avait visiblement réussi à faire ricaner la table des Vert et Argent, Arty ne réussit pas à refouler un sourire qui s'esquissa sur son visage. Il se leva tranquillement, tirant sur ses vêtements pour faire tomber le liquide orange qui venait de colorer son t-shirt. Remettant ses cheveux en place, il se mit à applaudir dans ses mains tout en se dirigeant vers Andrea, dont les joues commençaient à devenir cramoisies ( tu dis être très mal à l'aise, j'y vois de la gêne, pas de problèmes ? ).
- Whaouh ! C'é-tait su-per ! Où t'as eu ce tr... dégage saloperie !
Le livre venait d'être récupéré par l'esprit frappeur et ce dernier venait de tenter de l'assommer à l'aide de l'énorme couverture du livre qui avait pris la parole il y avait quelques secondes à peine. Artemis avait évité les coups aveugles donnés par le fantôme et il avait repris sa marche vers la Serdaigle d'un air détaché malgré que du jus de citrouille continuait à dégouliner le long de ses cheveux, maculant le sol ocre de taches oranges. Le Poufsouffle prit place à côté de la jeune fille, considérant du regard les dégâts occasionnés par l'ouvrage.
- Tu es la nouvelle perle rare... Parce qu'avoir une Beuglante le premier jour c'est pas très banal ! Je me rappelle que pour ma première année un élève de Gryffondor s'était retrouvé accroché à un chandelier... Bref...
Le Jaune et Noir tenta de récupérer quelques restes dans les assiettes abimées qui restaient encore sur la table. Il se remit à parler, en prenant soin de ne pas s'exprimer la bouche pleine :
- Et t'es vraiment allée dans l'Allée des Embrumes ?! C'est vrai que le père de Lee Jordan possède une boutique de Friandises ? |
| | | | | | Sujet: Re: Beuglante Lun 18 Juin - 17:43:22 | |
| La panique s'étant emparée de Soledad ne fit que s'accroître lorsqu'un jeune garçon, bien plus âgé qu'elle d'après son apparence physique, s'approcha d'elle, un sourire peint sur les lèvres, que la petite fille ne put interpréter que comme moqueur. Ce-dernier s'adressa à elle, chose qu'elle ne pouvait supporter, tout particulièrement en de pareilles circonstances.
- Whaouh ! C'é-tait su-per ! Où t'as eu ce tr... dégage saloperie !
La jeune sorcière se trouva presque soulagée du fait que l'esprit frappeur, ayant de toute évidence retrouvé toute sa vigueur malgré la stupéfaction que le livre hystérique lui avait inspirée, fondit sur le garçon en tentant de l'assommer à coups de livre. Cependant, celui-ci semblait habitué à la présence du poltergeïst, et n'eût pas grand mal à esquiver ses coups. En l'espace d'un instant, il parvint à la hauteur de Soledad, s'assit négligemment à ses côtés, et lui déclara:
- Tu es la nouvelle perle rare... Parce qu'avoir une Beuglante le premier jour c'est pas très banal ! Je me rappelle que pour ma première année un élève de Gryffondor s'était retrouvé accroché à un chandelier... Bref...
La petite fille se dit qu'elle en aurait été bien reconnaissante à l'esprit frappeur si celui-ci avait cogné le jeune garçon suffisamment fort pour le dissuader de s'approcher d'avantage. Elle avait horreur d'établir des contacts avec les autres, en particulier dans ce cas précis. Elle ne s'était jamais sentie aussi gênée de sa vie. Qui plus est, l'apparence du Poufsouffle agrandissait d'avantage le malaise de la jeune fille. Du jus de citrouille dégoulinait de ses cheveux sur ses vêtements, maculés de traînées oranges s'élongeant à vue d'oeil, et venant s'écraser sur le sol avec un bruit léger et mat. Il portait un bijou à la langue, et de par son éducation fort traditionnelle, Soledad associait cela à un signe de mauvaise fréquentation. Cependant, associé à son caractère décontracté et empli d'aisance, cette abondance de jus de citrouille sur sa personne ne manqua pas de faire rire la petite fille, chose qui lui arrivait si peu souvent qu'elle faillit s'étrangler.
Le jeune garçon picora dans les débris de vaisselle éparpillés sur la table quelques fragments de nourriture, et s'efforçant de tout avaler avant de reprendre la parole, il lui demanda:
- Et t'es vraiment allée dans l'Allée des Embrumes ?! C'est vrai que le père de Lee Jordan possède une boutique de Friandises ?
Soledad se dit qu'après tout, elle ne ferait qu'aggraver son cas en refusant catégoriquement de répondre, comme à son habitude. Aussi but-elle d'un trait un grand pichet de jus de citrouille avant de prendre la parole. Elle espérait secrètement que les elfes de maison travaillant aux cuisines y avaient ajouté un tant soit peu d'alcool, afin de tomber dans un profond coma éthylique avant d'être contrainte à prendre la parole, mais ce ne fut guère le cas.
-Hum... Je viens d'arriver à Poudlard, donc je ne sais pas réellement qui est Lee Jordan. Mais il y avait bien une boutique de friandises, si on peut appeler cela des friandises. Ca ressemblait surtout à des morceaux de cadavres d'animaux gélifiés, si tu veux mon avis. Il y en avaient même qui bougeaient encore.
Soledad tourna rapidement la tête. Elle fut elle-même surprise de la longueur de sa prise de parole. Etrangement, les élèves de Poudlard lui semblaient bien plus chaleureux que les enfants moldus qu'elle avait côtoyés dans son école de banlieue londonienne. Alors qu'elle songeait à cela, l'esprit frappeur papillonnait au-dessus de la table des Aiglons, laissant pleuvoir de temps à autres quelques coups sur la tête des élèves. Soudain, le livre sembla reprendre du poil de la bête, et s'arracha aux mains du poltergeïst. Celui-ci, surpris plus que terrifié, recula brusquement. "Moyens de communication dans le monde magique" avait, semble-t-il, consommé la plus grande part de son énergie magique, et se mit à répéter inlassablement, de la même voix furieuse, mais ayant perdu une grande part de sa puissance:
-Eh bien mademoi-Eh bien mademoi...
Puis, il fondit sur Soledad. Celle-ci croisa les bras devant son visage, et sentit le poids des 657 pages reliées s'écraser contre son crâne avec un fracas douloureux. Alors que le livre reprenait un peu d'élan pour s'élancer à nouveau contre la petite fille, celle-ci plongea sous la table. L'objet, déçu d'avoir manqué sa proie de si peu, se tourna vers le jeune Poufsouffle, et se précipita sur lui... |
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