Rival, après avoir longuement cherché le 12 Square Grimmaurd, entra dans la "maison", avec une mine plus que fatiguée. Après tout, le grand homme avait cherché cet endroit durant plus de quatre ou cinq heures, sous une pluie plus forte que jamais, bousillant par cette même occasion, sa matinée... Lui faisant perdre tout de même quelques heures de sommeil. Et quelques heures de sommeil, c'était plus qu'énorme.

Il n'y avait personne dans la salle. La lumière était allumée, et semblait l'être depuis quelques temps déjà. Peut-être que personne ne passait par là ces temps ci... Pareil que la poussière, qui s'était d'ores et déjà installée dans la pièce - et ailleurs sans doute -, particulièrement sur les meubles, les tables. Personne ne venait faire le ménage ici ou quoi ? Il avait pourtant entendu parler qu'il y avait un elfe de maison ici. Ce qui ne semblait peut-être, finalement, pas le cas.

"Pfiuuuuu...."

L'Auror soupira longuement. A partir d'aujourd'hui, il faisait partit de l'Ordre du Phénix. A présent, on considérait qu'il était "engagé" à combattre les forces du mal, donc Voldemort et les mangemorts. Super, Rival qui depuis toujours espérait quitter cet univers de sorcellerie et de magie. Le voilà dans une situation bien compliquée. S'en tirer était à présent, encore plus difficile. Pour ne pas dire impossible.

Tout ça, à cause de ses parents qui voulaient faire de lui un Auror, et qui voulaient le faire combattre les "forces du mal". Parce qu'ils voulaient que leur fils fasse quelque chose qu'ils n'ont jamais fait... Quelle idée, non mais. Déjà son boulot au ministère était bien complexe et lui pompait pas mal de temps. Travailler dans le bureau était vraiment chiant, vous ne pouvez pas imaginer. Entre remplir de la paperasse et faire des rondes avec d'autres gugusses. Si en parallèle, il devait combattre les méchants de cette histoire. Mince de mince.

Bref. Sans l'avoir tout de suite remarqué, Rival était un peu un espion, à présent. Il travaillait aux côtés de Dumbledore et ses partisans, contre les Mangemorts. Mais en même temps, il faisait partie du ministère, qui depuis quelques temps, ne semblait pas être très très ami avec le directeur de Poudlard. D'ailleurs, l'Auror n'aimait pas trop le premier ministre du moment. Pour lui, ce n'était qu'une question de temps avant que ce dernier démissionne... Il n'a pas l'autorité, prestance et tout ce qui va avec.

Devait-il être davantage aux côtés du ministère, ou aux côtés de l'Ordre. Cette question le plombait ses après midi depuis que Dumbledore lui avait remit cette lettre. Rhalala, la vie est tellement compliquée. Tout aurait été si simple, si il était né moldu. Il n'aurait jamais eut autant de problème. Et jamais il n'aurait à se poser ce genre de questions existentielles. Juste Rival aurait vécut dans une maison de merde, aurait un travail simple mais chiant, et une femme... Et peut-être des gosses.

"Phoque quoi..." Murmura le bonhomme, en fermant ses yeux.

Il était dans une situation chiante au possible. Mais bon, aujourd'hui il ne devait pas rejoindre le ministère, donc aucun soucis. Il était en congé quoi... Rival était fatigué, alors il avait bien le droit de se reposer un peu, de se reposer un tout petit peu... Les futures journées s'annonçaient fatiguantes, difficiles, chiantes... Ah, si seulement il était moldu...

Quel chance qu'aujourd'hui, Rival ne travaillait pas. Ce dernier avait passé ces dernières semaines à travailler sans relâche au Ministère. Travailler comme des demeurés, sans avoir eut une journée de repos. Lui qui aurait aimé vivre une vie simple, loin de toutes contraintes physiques, psychologies et tout ce qui allait avec, ce n'était pas gagné.

Voilà, il était donc au Quartier Général de l'Ordre. Et comme il était seul, l'Auror pensait pouvoir enfin se reposer, roupiller toute la journée sans être dérangé. Mais bien entendu, c'était sans compter l'arrivée soudaine - et peu discrète - d'une jeune femme qui, grâce au parapluie (fantastique invention, certes, mais qui date de très très longtemps : p) avait réussit à éviter la saucée.

Un petit "Bonjour..." sortit de sa bouche. Le trentenaire se retourna vers elle, la regardant avec ses petits yeux, de la tête aux pieds. Son regard était tellement profond qu'on aurait dit qu'il allait vous manger tout cru. Il faisait particulièrement sombre ici, et il ne put à cause de l'obscurité, distinguer clairement le visage de la nouvelle venue. Quoi que sa silhouette lui rapellait quelqu'un.

"Bonjour" murmura-t-il, pour répondre à la jeune femme.

Il était bien embêté à présent. Ce bonhomme était incapable de s'endormir en la présence de quelqu'un d'autre. Et même lorsqu'il était endormit, il suffisait qu'on s'approche de lui pour le réveiller. Une étrange habitude, ou plutôt un étrange réflexe ? Bref, si elle restait là, Vlam Baobab était contraint à rester éveillé. Enfin bon.

Rival se retourna alors. Mais à peine s'était-il retourner qu'il se leva, en tirant une tronche pas possible (mais ça, elle pouvait pas le voir, heureusement). L'Auror se retourna à nouveau vers elle (rha, j'trouvais pas d'autre terme que celui la =x) et plissa les yeux, pour mieux voir. Malgré l'obscurité, il put plus ou moins reconnaître la personne en face de lui.

"Mademoiselle Wallace ?" Fit le sorcier. Wallace Keelah était en effet une jeune sorcière qui était devenue Auror que très récemment. Du coup, Rival était un peu son supérieur, ayant bien plus d'expérience qu'elle dans ce travail. Il eut quelques occasions discuter avec elle (pour le travail, pour le travail...). Combien de membres du ministère ont rejoins Dumbledore ?

Toujours debout, regardant la jeune Auror, Baobab finit par soupirer. Haussant les épaules, il se retourna et se rassit à nouveau sur le fauteuil, comme si rien ne s'était passé. Dumbledore recrutait vraiment beaucoup de sorciers, on dirait. Etait-ce réellement une bonne chose ? Certes, plus il y avait de personnes pour combattre les Mangemorts, mieux c'était. Mais plus nombreux sont les membres de l'Ordre, plus ce sera dangereux. C'est indéniable : Il pourrait y avoir des fuites, davantage de pertes. Nombreux des premiers membres du Phénix périrent il y a maintenant treize ou quatorze ans. Ce serait vraiment regrettable qu'il y en ait davantage.

Le trentenaire soupira à nouveau, et croisa ses bras. Mademoiselle Wallace était jeune encore. Talentueuse, peut-être, mais vraiment jeune. Il ne la connaissait pas tellement, mais il trouvait vraiment étrange, que Dumbledore recrute des personnes volontaires, certes, mais inexpérimentées. Enfin, il pouvait faire ce qu'il voulait, Rival n'avait en aucun cas son mot à dire. Il lui avait promi de ne jamais le contredire...

Mince ! Rival se frappa la tête. Il ne devait pas penser à ça. Tout cela ne le concernait pas vraiment. Si il était là, c'était par obligation, non pas volontariat. Il faisait peut-être parti de l'Ordre, mais tout ce qui se passait ne le concernait pas.

L'Auror se retourna a nouveau vers la jeune femme, et fit signe à celle-ci de venir s'asseoir sur le canapé non loin, tout en esquissant un faible sourire. Un sourire qui avait tout l'air d'être forcé, sans aucune lueur. Et oui, depuis tout petit, il n'avait jamais réussit à faire un vrai sourire. Tout le monde sait que Rival n'eut jamais le droit de décider quoi que ce soit dans sa vie.

A nouveau, l'homme soupira. Mais discrètement. Puis, tout en balançant sa tête à gauche et à droite, comme un gamin qui s'ennuie, il demanda à l'Auror qui venait d'arriver : "J'imagine que vous aussi, c'est le professeur qui vous a invité ?"

Et juste un instant plus tard, il continua : "Je ne pensais pas vous voir ici..."

L'Auror s'assit à son tour, sur le canapé à côté du fauteuil.
Rival avait les bras croisés, et son regard était dirigé vers le sol. Pensif ? Peut-être que oui, peut-être que non. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il n'était plus seul... Dire qu'il voulait juste dormir. Impossible à présent. Non seulement il en était incapable, mais en plus ce serait vraiment très mal vu, non ?

Soudain, le trentenaire éternua. Il pleuvait fort depuis ce matin, et Rival s'était pris une saucée pas croyable en arrivant au Quartier Général. Du coup, il avait attrapé froid. Le bonhomme sortit un moucheoir de sa poche de pantalon et se moucha avec, en faisant bien attention de ne pas faire trop de bruit. Histoire de ne pas déranger/gêner la demoiselle, et mit le moucheoir dans sa poche. Pas très propre, certes...

A l'instant, l'Auror avait dit à sa collègue qu'il ne s'attendait pas à la rencontrer ici. En fait, il ne s'attendait juste pas à ce que tant de personnes aient rejoins la cause de l'Ordre. Mais elle répondit calmement, quelque chose qui fit éclater de rire Rival.

"Oui... et je dois avouer que je ne m'attendais pas non plus a votre présence, certes vous êtes un Auror talentueux, mais je ne savais pas que vous êtiez aussi... comment dire... touché par la cause de l'Ordre, bien que nous le soyons tous un peu."

Comme dit quelques lignes plus haut, Vlam Baobab "éclata de rire", sa main droite sur son visage et cachant ses yeux. Elle ne s'attendait pas à sa présence ? Il était prêt à défier quiconque l'imaginerait dans la moindre association carritative ou de charité. Encore moins ici. Mais il était là... Puis reprenant son calme, reposant son bras droit sur le fauteuil, l'Auror répondit à miss Wallace : "Touché par la cause de l'Ordre... Je ne sais pas vraiment si je dois rire ou pleurer de votre réponse..."

Il eut un petit moment de silence, et Rival tourna un peu sa tête, histoire de croiser le regard de la jeune femme. L'homme esquissa à nouveau un sourire. Mais cette fois-ci, c'était non pas un sourire sans vie et forcé, mais un sourire triste au possible.

"Qui aurait imaginé que moi, serait invité par Dumbledore à intégrer l'Ordre... Personne, j'imagine. Et pour tout vous dire, je n'étais pas, et je ne suis toujours pas emballé par sa cause... Peut-être que je devrais, mais non..."

Son sourire triste s'effaça, et il baissa un peu la tête.