Le dortoir des premières années de Serpentard vit une ombre se glisser en dehors de la chaleur protectrice des couvertures pour échapper à cette étouffante odeur de sommeil.
Et bientôt les gloussements de certaines qui ne manqueraient pas de vanter le physique de nombreux Serpentards au sang -siiiiii- pur !
Un rictus de mépris déforma ses traits pendant une fraction de seconde avant que la porte claque derrière elle.

C'était Morgwen qui venait de troubler le sommeil des gamines, une cape jetée sur ses épaules, son écharpe verte et argent enroulée trois fois autour de son coup, la fillette n'avait plus qu'à aller affronter le froid mordant que répandait la neige.
Oubliant de déjeuner elle avait filé droit vers le parc. Blanc et vide, que demander de plus ? Qu'on ne vienne pas troubler cet instant fragile.
De sous sa cape elle sortit un chaton roux qu'elle avait "empreinté" à l'une de celle avec qui elle partageait son dortoir.
L'animal n'apprécia pas particulièrement le contact de la neige sur ses pattes mais lorsque Morgwen commença à agiter de petites étincelles rouges devant son museau, le froid fut oublié.
La gamine marchait donc silencieusement, un sourire amusé caché derrière son immense écharpe, derrière le chaton joueur.
La compagnie des animaux était tout de même bien plus simple que celle des humains !

La serpentard ne releva les yeux que quelques minutes plus tard alors que le chat ne voulut plus avancer malgré la ribambelle d'étincelles qu'elle laissât tomber devant son nez.
Soupirant-elle se contraint à relever ses yeux gris. La forêt interdite. Bien sûr les animaux n'étaient pas du genre à traîner dans cet endroit lorsqu'ils étaient domestiques.

"Foutu chat..." murmura-t-elle.

Elle fit pourtant demi-tour cessant donc de regarder la neige, le chat à ses trousses.
Une étincelle. Il sautille et finit par enfoncer ses griffes dans la cape de la demoiselle.
Un grognement de mécontentement et un regard blasé vers le ciel plus tard la fillette remarqua enfin le garçon près duquel elle était passée.
Samael Laüs si elle se souvenait bien, celui qu'elle avait rencontré dans la tour d'astronomie.
Un sourire en coin étira ses lèvres déjà amusées, elle avait bien aimé cette façon qu'ils avaient eût de chercher à se comprendre par sous-entendus sur leur Maison.
Elle baissa sa baguette, on ne sait jamais, et lui adressa la parole.

"Bonjour, tu as aussi abandonné l'idée de survivre dans un dortoir bondé de pré-ados endormis ? "

Après leur première rencontre Samaël, s'il se rappelait de Morgwen, pourrait surment deviner le sourire légèrement ironique qui ponctua sa phrase. Sourire toujours caché derrière son écharpe.

Le regard perdu au loin, vers l’horizon blanc, le jeune garçon s’était engloutit dans ses pensées, et ne voyait plus rien d’autre que les images qui défilaient devant ses yeux, ses souvenirs. C’est pourquoi il fut surpris lorsque, secouant la tête pour chasser ses lourdes réflexions, il vit la silhouette fine d’une jeune fille qui se dessinait un peu plus loin. Entourée de petites étincelles rouges, il crut d’abord que la blancheur éclatante de la neige l’avait ébloui, provocant une hallucination, mais la personne se rapprochait, et Samael la distinguait de plus en plus nettement.

Le petit animal qui la suivait en sautillant avait tout l’air d’être un chaton, gambadant dans les pas de sa maitresse. Celle-ci, car les longs cheveux qui flottaient sous la brise hivernal lui indiquait qu’il s’agissait d’une fille, s’approchait de la forêt interdite. Elle s’arrêta néanmoins, alors qu’elle était assez proche de lui car la bestiole avec qui elle jouait refusait d’avancer à cause de l’aura qui émanait de cette forêt si étrange.

Le jeune homme, qui n’arrivait toujours pas à voir le visage de la personne, en fut soulagé. Les couleurs de l’écharpe lui indiquaient qu’il s’agissait d’un serpentard, et par ce temps et à cette heure, le jeune homme n’avait pas vraiment envie de commencer une joute verbale, ni même d’engager une conversation avec qui que ce soit d’inconnu.

La personne se retourna, et Samael la reconnût un quart de seconde avant qu’elle ne le vît. Bien qu’un instant plus tôt il n’avait désiré la présence de personne, il fut content de voir Morgwen, et ce fin sourire apparut sur ses lèvres. Il s’accentua lorsque le jeune garçon compris la phrase de la jeune fille et entendit dans sa voix cette ironie qui semblait lui être habituelle.

« Bonjour Morgwen. Comme tu le vois, je fuis lâchement cet univers bourdonnant de pureté… »

Samael la savait assez fine pour comprendre son ironie et son mépris complètement cachée pour ce qu’on appelait le « sang-pur ». Lui-même était issu de deux moldus… Il se moquait de ces préjugés qu’il trouvait aussi inexacts qu’idiots, mais savait qu’entre toute les maisons, Serpentard était bien celle qui lui correspondait le mieux.

Il s’approcha d’eux, fuyant l’ombre calme des arbres, et le petit chat s’approcha de lui, lui renifla la chaussure avant de lui grimper dessus. Ses petites griffes s’enfonçaient dans son jean et sa peau, alors Samael l’attrapa par le cou et le souleva à hauteur de visage pour le regarder un court instant.

« C’est à toi cette petite bestiole ? » demanda-t-il avec amusement, alors que le chaton montrait ses misérables petites canines en guise de menace

« Bonjour Morgwen. Comme tu le vois, je fuis lâchement cet univers bourdonnant de pureté… »

Le sourire de Morgwen s'accentua, à présent on pouvait sentir l'amusement dans ses yeux gris.
La gamine afficha un air étonné, absolument factice bien entendu.

"Comment ça ? Nous sommes alors bien différents, j'adore me retrouver dans cet endroit si léger où nous sommes tous considéré d'égale à égale ! "

L'ironie dont faisait preuve la jeune fille montrait à elle seule à quel point elle était à sa place dans cette maison. Cette façon qu'elle avait d'appeler les autres enfants de son âge des " idiot pré-pubère " montrait bien qu'elle leur collait une étiquette.
Enfin, avouons que pour la plupart Morgwen ne se trompe pas de beaucoup. (xD)

Samael se rapprocha de Morgwen et le chaton l'abandonna lâchement pour aller sentir sa chaussure, de l'adopter et de finir par lui grimper dessus.

* Foutus chat !*

« C’est à toi cette petite bestiole ? »

Morgwen desserra son écharpe de façon à ce que son nez et sa bouche soit de nouveau à l'air libre, et froid.
Un dialogue serait plus facile ainsi...
La vert et argent passa une main pseudo-gênée dans ses mèches noires avant de répondre :

" Provisoirement..."

Le chaton se lassa de tenter de faire peur à son ravisseur et finit par se mettre en devoir de mordre les doigts qui le retenaient prisonnier.
Un flocon se posât sur le nez de Morgwen, elle le chassât d'un geste vif ne supportant pas la sensation de froid humide sur sa peau.

" Dray n'aime pas rester enfermer toute la journée au dortoir." Son sourire se fit clairement moqueur. " Joli nom n'est ce pas ? Inspiré du grand Drago Malefoy. Quatrième année et siiiiiiii craquant"

Finit-elle en battant exagérément des cils, elle avait le droit de connaître toute la vie de Drago Malefoy par l'intermédiaire des filles qui occupaient son dortoir, autant partager !
Morgwen cessât son imitation et rangea sa baguette.

Un large sourire passa sur le visage du jeune garçon lorsqu’elle parla de leur égalité. Un sourire bien différent de celui qu’il avait d’habitude. Plus ouvert peut-être. Samael avait bien l’impression qu’ils se comprenaient.
Le chaton s’était précipité sur les genoux de Morgwen qui l’avait pris dans ses bras avec une grande douceur qui étonna un peu le garçon. Non pas pour la douceur en elle-même, mais parce qu’elle avait été prodigué au chaton devant lui, et c’était ce genre de geste qu’il n’osait pas faire en public.

La réplique de son interlocutrice qui imitait encore les jeunes groupies de Malefoy le fit sourire, et les yeux du jeune homme pétillaient de malice, comme ceux de Morgwen. Il joua encore un peu le jeu, reprenant cet air fier et seducteur.

« Et oui… Quand je te dis que je connais tout de lui. Il m’adore tu sais, et il m’a dit le plus grand bien de toi. »

Pour finir son imitation, il lui décrocha un clin d’œil charmeur. Il souriait toujours. C’était si simple de rire avec elle. Ils avaient apparemment des idées communes, et si celles-ci les différenciaient des autres, ce matin, elles les faisaient rire. Lorsqu’elle lui fit remarquer que quoiqu’il fasse, il ressemblerait à un bonhomme de neige, il lui tira la langue comme un gamin, acceptant ainsi de mauvaise grâce ses torts.

Ils firent quelques pas dans la neige qui crissaient agréablement sous leurs pieds. Ils étaient encore seuls dans le parc, et Samael priait pour que les autres adolescents ne viennent pas trop vite. Ces instants tranquilles et agréables étaient une chance. Après quelques instants de silence, il reprit la parole pour parler des événements de Poudlard.

Tout le château vivait et charmait pour le bal d’hiver. C’était le sujet du moment, toutes les filles ne parlant que de ça en gloussant alors que les garçons paradaient devant elle. Samael en riait, ces comportements lui semblaient si idiots… Il lui en parla tout de même, y voyant un nouveau moyen de plaisanter et de discuter agréablement.

« Tu as entendu parler du bal d’hiver ? J’imagine que tu vas demander à Dray d’y aller avec toi non ?! »

Un large sourire amusé barrait son visage. La neige continuait à tomber, se glissant sournoisement sur sa peau par les moindres failles de ses vêtements.

Voir Samael dans le rôle du grand confident de Drago Malefoy et séducteur par la même occasion avait quelque chose de risible.
Peut être parce que lors de leur première rencontre il lui avait montré combien il était poli et apparemment pas séducteur pour un sous.

Toujours est-il que l'amusement ne quittait plus le visage de Morgwen, mis à part, bien sûr, lorsqu'elle imitait les groupies de premières années.
Elle pris un air de bonheur niait alors qu'il lui annonçait avoir entendus Malefoy parler d'elle, en bien.

" Tu crois qu'il m'a remarqué ? " Fit-elle faussement innocente.

Si Malefoy avait parlé d'elle à qui que se soit la première chose qu'aurait fait Morgwen aurait été une grimace d'horreur.
Il était impossible qu'il parle d'elle en bien, par le simple fait qu'elle soit l'une des seules Serpentard à ne pas ramper à ses pieds.
De plus s'il connaissait son existence, pauvre première année qu'elle était, il aurait été très probable que se soit par une gaffe qu'elle aurait fait.

« Tu as entendu parler du bal d’hiver ? J’imagine que tu vas demander à Dray d’y aller avec toi non ?! »

Morgwen rit légèrement a l'énonciation du bal. Si elle n'avait pas entendu parler de cet événements c'est qu'elle devait être sourde, ou bien déjà devenue folle par les gémissements désespérés des filles qui essuyait un refus des Serpentards les plus "prisés".
Bien sûr elle mettait toute sa volonté à ignorer leur conversation stérile sur la couleur de la robe qu'elle allait porter ou encore du vernis qu'elle allait mettre : "translucide brillant ou mat ?"
Elle se félicitait donc de n'avoir aucune intention d'y aller, évidement sa décision passait pour une solution facile pour ne pas chercher un cavalier.

" Bien sûr que j'en ai entendu parler ! Si tu savais à quel point ça me préoccupe ! " Achevât-elle en levant les yeux au ciel.

Morgwen souffla sur un flocon de neige passé trop près de ses lèvres, elle aurait bien lancer une boule de cette blancheur gelée à Samael.
Restait donc à trouver un moyen pour qu'il ne se doute de rien.
Son sourire en coin réapparut signe qu'elle avait quelque chose derrière la tête.
Comme si la bestiole blottie au fond de sa poche avait comprit, Morgwen sentit les minuscule griffe se planter dans son pull.
Le chat avait sortit la tête.

" Et toi tu compte surment inviter Pansy Parkinson ? "

Son sourire se fit ironique, encore, Pansy Parkison allait surment empêcher qui que ce soit d'y aller avec son petit " Draguichou ".
Il serait donc impossible d'envisager qu'elle y aille en compagnie d'un autre . L'évidance était telle que sa phrase en devennait presque comique.
Toujours en marchant, comme si de rien n'était, Morgwen resortit sa baguette qu'elle fit glisser entre ses longs doigts. Connaissait-elle le sort de lévitation ? Il devait être facilement applicable sur de la neige.

*Wingardium Leviosa*
La formule venait de lui revenir en tête, seulement c'était bien beau de connaitre et de savoir appliquer une formule, mais elle serait obligée de la prononcer à haute voix...
Le "confident" de Malefoy lui assurait qu'elle n'était pas passée inaperçu. Elle afficha un sourire satisfait et faussement amoureux.
Un peu comme une araignée qui aurait attrapé un papillon.

"J'étais persuadée d'avoir surpris ses regards. Pansy m'avait dit qu'il ne fallait pas que je m'enflamme. Elle est si prévoyante et protectrice, vois-tu, elle consolait l'une de mes chères camarades qui s'était fait rejeter par Blaise Zabini."

La petite brune prit un air on ne peut plus sérieux.

" C'est vraiment quelqu'un de bien cette fille ! Ça ne m'étonne absolument pas qu'elle te plaise. "

Morgwen regarda le sourire que s'était fait Samael, il lui allait si mal ! Leur rôles respectif étaient les totals opposés de ce qu'ils étaient réellement. Enfin de ce qu'elle avait appri du garçon pour le moment.

Elle faillit s'étouffer de rire lorsqu'il lui donna le rôle de la confidente de Parkinson, elle se reteint, après tout il était bien celui de Drago.

"Je ne sais pas...Tu crois ?" Fit elle indécise. " Tu sais, elle me fait tellement confiance...Tu me promet de ne rien lui dire ! "

Un air confiant apparut sur son visage.

" Non tu as l'air sincère . C'est qu'elle est affreusement timide et absolument pas démonstrative! Elle m'a effectivement parler de toi, en de très bon termes rassure toi. A vrai dire, si sa famille ne la poussait pas dans les bras de Drago je crois qu'elle m'aurait déjà envoyer te voir. C'est un vrai suplice pour elle de faire croire à son amour pour Dray !"

Le sourire de Morgwen s'accentua, elle s'étonnait de pouvoir dire de tel chose avec tant de sérieux. Surtout de tels énormités.
Elle touchât son nez du bout des doigts feignant l'inquiétude.
Elle savait que Samael n'était pas de sang pur, il y avait donc des chances qu'il connaisse cette histoire .

Morgwen ne s'était pas inquiétée de la réaction de Samael, ils avaient onze ans après tout. N'impote quel enfant de leur âge aurait déjà engagé une bataille acharnée contre l'autre.
Bien sûr leur conversation et l'impressionante ironie dont ils faisaient preuve les éloignaient de leur âge.

Sa baguette dans les mains elle se demandait si murmurer le sortilège suffirait à soulever une boule de neige.
Si ça ne marchait pas elle n'aurait plus qu'à recourir à la méthode traditionelle de plus, Samael, en entendant la formule comprendait certainement. Elle ne doutait pas de sa rapidité d'esprit et encore moins du fait qu'il aurait surment eu la même idée qu'elle !
Elle passat donc ses bras dans son dos feignant de croiser ses mains par nonchalance.
La concentration s'exprimat rapidement sur son visage alors que de ses lèvres s'échappait le sortilège mumuré.
Une minuscule boule de neige s'éleva alors, d'un geste sec elle l'envoya à l'arrière de la tête du garçon.
La neige se répendi dans ses cheveux et Morgwen lui adressa un grand sourire on ne peut plus aimable.
Ses yeux gris pétillant de malice. Restait à voir comment réagirait le jeune serpent, allait-il mordre ?

Samael riait tant de leur jeu qu’il ne réussit pas à éviter la boule neige qui s’écrasa sur son jean, laissant une large tache plus sombre. Il en lança une autre, manquant la jeune fille avant de lui répondre.

« Crois moi, tu te mettras à genoux pour que je cesse ! »

Si le jeune garçon avait voulu mettre un peu d’effet et de sincérité dans sa menace, le résultat fut amplement gâché par le sourire joyeux qui éclairait ses yeux. Ils jouèrent ainsi un bon bout de temps, Samael n’essayant même plus d’éviter la neige qui volait vers son visage, trop concentré à viser la jeune fille qui semblait s’amuser tout autant. Il était trempé, gelé, et heureux. La neige qui fondait sous la chaleur de son corps dégoulinait de ses cheveux sur ses vêtements, et des mèches ébène lui barraient le visage de tous les cotés.

Et puis, Morgwen se laissa tomber dans la neige en demandant une pause. Un petit sourire ironique passa sur son visage, et le jeune garçon s’approcha de la silhouette allongée sur le sol glacé. Il resta debout à coté d’elle, un gros paquet de neige dans les bras.

« Vraiment ? Mais moi, je ne peux prendre ça que pour un abandon … » dit-il en riant.

Samael la regarda et ne put s’empêcher de la trouver jolie avec ses lèvres rougies par le froid, ses joues colorées, et son sourire rieur. Il secoua doucement la tête pour chasser ses pensées, et se concentra sur son paquet de neige qui lui gelait ses doigts tout engourdis. Une idée lui vint subitement, et un fin sourire rieur passa sur son visage, éclairant son regard de malice.

« Alors, j’échange ta vie contre … »

Le jeune garçon chercha un instant quelque chose à échanger, et puis, tout à coup, il sut ce qu’il allait lui demander en échange. Puisqu’à en croire, elle ne voulait pas y aller, on pouvait considérer qu’il s’agissait d’un gage non ? Et pas seulement parce qu’il appréciait la compagnie de la jeune fille… C’était a peu près ce que se disait intérieurement Samael, étonné de s’attacher si facilement à quelqu’un, d’éprouver de l’amitié pour une personne qu’il ne connaissait que depuis peu. Et parce que c’était tout à fait inhabituel, cela l’intimidait un peu… Mais il ne l’aurait à personne, et surtout pas à cette jeune fille affalée dans la neige.

« … Contre le fait que tu sois ma cavalière pour le bal de noël.»

Il souriait, s’amusant, et attendit la réponse de la jeune fille. Sa demande n’était pas vraiment ce qu’on pouvait qualifier de romantique, mais ça n’était pas vraiment le style de garçon, et ce n’était pas non plus une déclaration non ? Cela dit, le bal s’annonçait plus amusant avec elle à ses cotés… Mais encore fallait-il qu’elle accepte son marché, ce qui, vu la fierté de Morgwen, n’était pas gagné d’avance.

Morgwen refusa d’abord tout net de négocier sa vie, et cela n’étonna pas le moins du monde le jeune garçon. D’ailleurs, le contraire l’aurait presque déçu… Pourtant, devant sa menace, et peut-être aussi un peu par envie, du moins osait-il l’espérait, elle accepta de l’accompagner au bal. Samael fut étonné qu’elle accepte aussi vite, et crut un instant en sa victoire….

Mal lui en pris car la jeune fille avait gardé son esprit compétitif, et elle se releva vivement. Avant qu’il ne l’ai vu venir, le gros paquet de neige qui dégoulinait sur ses bras et ses mains lui tomba dessus. Et sous le choc et la surprise, le jeune homme tomba en arrière, assis. Il la regarda, à la fois étonné et amusé. En d’autres circonstances, avec d’autres personnes, il en aurait été vexé, mais le sourire triomphant et joyeux de la jeune fille l’en empêcha.

« Des moyens peu fair-play ? Mouais… Ce n’est pas comme si tu étais sans défense non plus ! »

Un sourire amusé étira ses lèvres, et le jeune garçon chercha un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce. Pas question qu’il reste sur sa défaite ! Il n’eut pas trop à chercher, et, faisant mine de se relever, attrapa Morgwen par la taille pour la faire tomber à son tour dans la neige. Un rire frais lui monta à la gorge. Ils étaient maintenant tous les deux affalés dans la neige, trempés et blancs…

« Ca n’est que justice, n’est-ce pas ? »demanda-t-il, sachant pertinemment qu’elle ne l’approuverait pas.

Un frisson parcourra son dos à cause de l’humidité et du froid sans qu’il s’en rende compte. Il souriait naturellement, de ce sourire d’un enfant de onze ans, encore un peu enfantin.
Il repensa au bal qui était maintenant très proche. Cet évènement s’annonçait mieux que prévu, et Samael comptait en profiter au maximum. C’était l’occasion d’en savoir peut-être un peu plus sur la jeune fille qui était devenue depuis peu sa cavalière.

« Au fait, tu es déjà allé à un bal ? »

Il venait de se poser cette question en se rendant compte que lui n’avait jamais participé à ce genre de fête, ni même à de fêtes tout court d’ailleurs. Jusqu’à ce qu’il entende parler du bal de Poudlard, il avait considéré ça comme normal et ne s’était pas plus posé de question. Mais aujourd’hui, il estima que ça ne devait pas être aussi évident pour tout le monde.

Samael s’étira souplement réchauffant ainsi un peu ses muscles frigorifiés, et leva la tête vers le ciel. La neige, qui s’était arrêtée de tomber, avait laissé place à un soleil d’hiver, brillant mais sans chaleur. Le temps était passé sans qu’il s’en rende compte, et le jeune homme craignait que le parc fusse rapidement envahi par de bruyants élèves.

Le soupir d’indignation que poussa la jeune fille l’amusa, et il ne le cacha pas. Il lui décocha un sourire angélique sous lequel perçait nettement une moquerie à peine cachée. Sa tirade accentua son sourire innocent, et sa voix pris un ton naïf, qui ne lui convenait pas du tout, lorsqu’il lui répondit.

« Je n’en doute pas une seconde… Aucune défaite, vraiment ! »

Son sourire amusé démentait tout ses propos, et le jeune garçon en était bien conscient, mais ne fit rien pour arranger cela. De toute façon, Morgwen saurait parfaitement interpréter son attitude, qu’il le cache ou non, et il n’avait plus la force de reprendre son masque-serpy. Il avait trop froid, et était trop heureux pour le vouloir, et y arriver.

Elle lui avoua ensuite qu’elle n’avait jamais participé à ce genre d’événement, et ne savait ni danser, ni comment se comporter. Samael cacha son soulagement, et esquissa un sourire ironique.

« Comment ? Tu n’as jamais assisté à un bal ? Mais de quel monde viens-tu ? »

Non, mais vraiment, des bals… C’était l’ancien temps ça, non ? Le jeune homme, avant de venir à Poudlard, pensait même que ce genre de chose n’existait plus. Cela lui fit comprendre à quel point il avait été coupé du monde lorsqu’il était gamin, et cette prise de conscience lui serra douloureusement le cœur. Cachant ses sombres pensées qu’il chassa vivement, il reporta son attention sur la question de Morgwen.

« Non, à vrai dire, je pensais que les bals étaient des événements qui avaient totalement disparus… »

Son ton moqueur s’adressait à lui seul, se riant de sa naïveté et de son ignorance. C’est vrai, il ignorait tout des coutumes et des mondanités, mais après tout, ce serait l’occasion d’apprendre, et qui sait, d’apprécier. Il haussa les épaules pour lui-même, puis pensa un instant aux cours qu’il suivait.

« Tu vas participer au cours de duel ? »

Samael voyait assez bien la jeune fille se battre en duel, vu son esprit compétitif et plein de fierté.
** Et qui ressemble bien au mien....** ne put-il s'empecher de penser.

Samael retint un éclat de rire lorsque Morgwen se compara à Cendrillon. C’est sur, elle ne lui ressemblait pas du tout. Cendrillon était douce et, si il se souvenait bien, faisait toutes les taches ménagères. Etrangement, ‘Mael ne voyait pas vraiment la jeune fille en tant que femme au foyer, à passer son temps à faire le ménage ou la cuisine.

« Dommage…. J’aurais aimé aller au bal avec une princesse. »Dit-il avec un sourire moqueur.

Morgwen n’avait peut-être pas grand-chose de Cendrillon, mais elle était toute aussi attachante avec son caractère fier.

« Vraiment ? Tu n’auras pas de jolis petits souliers de verre ? »

Par cette phrase, sans doute, il venait de montrer sa connaissance à propos des contes d’enfant. Son frère les lui lisait avant qu’il aille se coucher pour qu’il rêve de magie, de prince et de princesse. Souvent, lorsqu’il en finissait une, le petit garçon espiègle qu’il était alors en demandait une autre, et puis encore une autre. Et son frère cédait souvent sous les sourires angéliques du gamin.

Un petit sourire pensif passa sur ses lèvres lorsqu’il se rappela de ces scènes, mais il disparut vite, pour laisser place au rire grâce à la réplique de Morgwen. Il n’y crut pas un instant tant cela lui correspondait mal, et à cause de la malice qui brillait dans ses yeux argentés. Il hocha pourtant la tête d’un air approbatif.

« Tu as raison, ce n’est pas un cours pour une fille. Tu serais bien plus à ta place à faire le ménage ou la cuisine… »

Le sourire malicieux qui illuminait son visage démentait ces propos auxquels il ne croyait absolument pas. Il pensait qu’il y avait égalité entre homme et femme depuis longtemps. Depuis qu’il s’était fait rétamé à une bagarre par une jeune fille de son âge, en fait… A ce souvenir de honte cuisante, un sourire amusé passa sur son visage.

Il repensa ensuite au cours de duel, et se dit que cela lui plairait bien si Morgwen y participait. Il s’amuserait volontiers de la hargne qu’elle mettrait dans ses combats, et surtout de la lueur de fierté qu’elle aurait surement en gagnant.

« Cela dit, j’aimerais assez me battre avec toi, en duel, une fois… »

Il décocha un sourire innocent, comptant sur l’esprit compétitif de la jeune fille, avant d’ajouter :

« Je parie ce que tu veux que je gagne… »

La pseudo-déception de Samael fit sourire Morgwen. S'il avait vraiment voulut aller au bal accompagné d'une princesse ça n'était surment pas à elle qu'il l'aurait demander et encore moins en la menaçant de mort.

" Non, le verre fait trop mal aux pieds." Fit-elle comme pour s'excuser.

Il connaissait donc les contes moldus aussi bien qu'elle. C'était assez amusant, vennant de deux serpentards, de parler d'une culture sans aucune magie exepté dans leurs imaginations.
De plus les deux vert et argent avaient quelques instant plus tôt pris des rôles de sang-pur.

Lorsque Samael déclarat, sur le ton de la plaisanterie, qu'elle était plus à sa place en cuisine une lueur de défi brilla dans les yeux gris de la demoiselle.
Le sourire malicieux de Samael démantait ses propos mais Morgwen avait d'autant plus envie de lui montrer qu'elle ne se laisserait vaincre sous aucuns prétextes.
Morgwen n'esquissat pas un geste lorsqu'il la défia en lui assurant qu'il serait gagnant.
Elle n'avait pas bouger certes, mais elle éclata de rire comme si c'était la meilleure plaisanterie qu'on lui ai jamais faite.
Un sourire déterminé aux lèvres elle répondit.

" Tu ne gagneras pas, même si pour ça je doit être encore moins fair-play que toi ! Tu ne m'arrachera aucune victoire."

Son ton était sincère. Elle aimait beaucoup Samael et le savait au moins autant déterminé qu'elle mais ne pouvait envisager une défaite, même contre lui.
La petite avait un tel besoin de reconnaissance qu'une défaite la toucherais plus que de raison. Une ombre passa sur son visage, rapidement, il faudrait pourtant qu'elle apprenne à perdre un jour.
Seulement si elle perdait qui l'aimerait ?
Elle châssa ses sombres pensées avant de sourire à Samael.

" Par contre si tu veux on peut voir qui gagnera le plus de duel."

A son excuse pour ne pas porter de souliers de verre, le jeune garçon leva les yeux au ciel d’un air faussement consterné, comme si ce qu’elle avait dit était d’une bêtise monumentale.

« Mais enfin, il faut souffrir pour être belle, tu le sais non ? Tu vas passer des heures à te pomponner dans ta chambre en compagnies de bécasses glousseuses, et tu souffriras en silence, encouragé par le résultat que ça donnera. C’est le rêve de toutes les jeunes filles dignes de ce nom, n’est-ce pas ? »

Samael savait parfaitement que ce n’était pas le cas de Morgwen, et c’est une des choses qu’il appréciait chez elle. Lui-même ne comptait pas porter un costume ou quoique ce soit du genre, ni passer des heures à se toiletter pour un bal. Il considérait ça comme une perte de temps, et n’allait pas à cette fête pour parader comme un coq. Il n’était de toute façon pas sur d’apprécier l’état d’esprit de ce genre d’événement.

**Enfin, il faut essayer…**

Et puis, il serait en bonne compagnie. L’ironie cinglante de Morgwen lui donnerait certainement de quoi rire, surtout qu’il y aura surement de quoi parler. Un petit sourire passa sur le visage du jeune garçon. Il était décidément content d’avoir demandé à la jeune fille de l’accompagner à ce bal, qui s’annonçait, ainsi, nettement plus amusant que prévu.

Et lorsqu’ils parlèrent des duels, la lueur de défi et l’éclat de rire de la jeune fille lui annonça à quel point elle comptait gagner. Il comprit qu’elle ne lui laisserait aucune chance, et le jeune garçon, bien qu’il ne soit pas sur du tout de gagner, en fut ravi. Pas de quartier, pas de pitié… Le sourire du garçon s’accentua lorsqu’elle le lui dit clairement. C’était clair, ils seraient deux à ce petit jeu. Ni lui, ni elle n’aimaient perdre.

Pourtant, à son ton aussi sincère que déterminé, Samael se demanda si elle n’était pas plus horrifiée par le fait de perdre que lui. Si il n’était pas excellent joueur et qu’il lui arrivait d’être vraiment très en colère quand il ne gagnait pas, il savait aussi sourire après une défaite où l’adversaire était de valeur, et lorsqu’il avait pu vraiment donner tout ce qu’il avait dans le ventre. Ils étaient aussi déterminés l’un que l’autre, mais ils le concevaient différemment, semblait-il. Une lueur interrogative passa fugacement dans ses yeux, avant que ‘Mael la chasse vivement, par discrétion. Aucun d’eux n’avait posé de question indiscrète à l’autre, et il ne voulait pas être celui qui commencerait.

Et l’alternative que lui proposa Morgwen lui tira un large sourire déterminé. Ceci lui plaisait plus, et leur permettrait sans doute de ne pas s’affronter dès le début. Pourtant, un jour, une fois, Samael aimerait bien se battre, amicalement, bien sur, avec elle. Cependant, il n’en dit rien, ne jugeant pas le moment adéquat.

« Très bien ! Faisons les comptes, et nous verrons… » Dit-il en riant, une lueur décidée dans les yeux.

Il lui avait donné le rôle d’un de ces bécasses, et Morgwen le joua à merveille. Sa prestation tira un large sourire joyeux au jeune homme qui répondit rapidement, entrant avec facilité dans ce jeu.

« Bien sur, c’est la logique même des choses. Ce n’est absolument pas parce que je t’apprécie, ni par attirance, que je t’invite, non, mais bien parce que nous nous devons d’y aller ensemble. Nous un sommes un peu le couple people de Poudlard en fait. Avec Dray et Pansy , bien sur, cela va de soi. »

Il haussa les épaules comme si c’était la fatalité. Son ton prétentieux rejoignait parfaitement celui que la jeune fille avait pris quelques instants plus tôt. Cependant, il ne put retenir plus longtemps le sourire malicieux qui menaçait de faire rater son acte théâtral.

Morgwen éclata de rire lorsqu’il lui annonça qu’il tenait tout autant à cette compétition, et il en fut soulagé. La compétitivité qu’il avait lue dans les yeux gris de la jeune fille, un instant plus tôt, n’était pas celle de la joyeuse compétition entre deux préadolescents, cela avait été quelque chose de bien plus profond. Il sourit à son tour à la réplique de Morgwen, et hocha la tête de droite à gauche en haussant les épaules d’un air faussement navré.

« Qu’y pouvons-nous… Parce qu’en plus d’être les plus beaux de notre année, nous sommes les plus doués. »

Samael ne croyait pas un mot de ce qu’il disait et cela se sentait bien dans sa voix ironique et moqueuse. Il ne savait absolument pas quel était son niveau par rapport aux autres, n’ayant jamais eu l’occasion d’affronter un autre première année. Ce cours allait être l’occasion d’en savoir plus.

« Au pire, nous nous battrons chacun notre tour contre la prof… » Dit il en riant.

Les élèves envahissaient maintenant le parc de leurs cris joyeux et de leurs rires. Déjà, le parc avait perdu un peu de sa magie. Samael lança à a jeune fille un regard qui semblait vouloir dire que c’était inévitable. Comme le disait le proverbe, toute bonne chose à une fin, et c’était bien la fin de leur tranquillité.

Samael éclata de rire à la réplique le la jeune fille, sans chercher à retenir son amusement. Il se sentait bien aux cotés de Morgwen, et n’essayait plus de cacher sa joie et son rire devant elle. C’était une sensation agréable que de pouvoir se sentir libre de ses réactions, et cela ajoutait à son bonheur.

« Evidement, ces sentiments sont trop vulgaires et trop populaires pour qu’elles puissent s’adresser à nous. »ajouta-t-il d’un ton dédaigneux. « Ce sont de telles gamineries… »

Son air hautain, et se bouche pincé, le jeune garçon avait pris l’air du parfait petit prétentieux ravi de sa personne, et faisait un effort spectaculaire pour ne pas gâcher son masque en éclatant de rire. Il le fit très bien jusqu’à ce que Morgwen décide de rajouter une couche, en parlant à nouveau du couple parfait, à savoir Dray/Pans’. Un large sourire se peignit alors sur le visage du garçon qui ne retenait plus sa bonne humeur et son amusement.

« Tout à fait entre nous, je pense que nous les surpassons déjà de beaucoup. » lui dit-il, d’un air entendu.

Il adressa alors un clin d’œil malicieux à la jeune fille, qui avait déjà recommencé à plaisanter sur le professeur de duel. Si celle-ci venait à apprendre leur conversation, il était évident qu’elle le leur ferait bien payer, et cela amusa encore plus ‘Mael. C’était avec de la complicité que les deux élèves se riaient de leurs camarades et de leurs professeurs, et cela lui plaisait bien.

« Confidence pour confidence, je ne pense pas qu’elle soit à la hauteur pour nous enseigner quelque chose. Il y a-t-il une seule personne au monde capable de nous apprendre quelque chose d’intéressant et correspondant à notre niveau ? »

Samael avait pris un air incompris très réel, mais ne put le maintenir longtemps. Il y avait trop de prétention et de hauteur dans ses paroles pour qu’il puisse retenir l’éclat malicieux qui animait maintenant son visage. Morgwen ajouta alors quelque chose à propos des élèves qui envahissaient le parc, et il ne put qu’hocher la tête. Leur matinée était belle et bien terminée, et beaucoup trop vite au goût du jeune garçon.

D’un air entendu, il tendit une main à la jeune fille pour l’aider à se relever, et ensemble, ils se dirigèrent vers le château. Le jeune garçon était ravi de cette matinée, et ne regrettait que l’arrivée trop rapide des autres adolescents qui jouaient à leur tour avec la neige. En poussant la lourde porte du château, Samael espéra simplement qu’il pourrait la revoir rapidement, en dehors du bal de noël…