Ca faisait déjà des heures que la répartition était finie mais Brian était toujours de bonne humeur, chose rare chez lui le matin. Après avoir pris sa douche, il alla directement à la grande salle pour être suffisamment en avance devant la salle de classe avant le cours.

A cette heure de la matinée, il n'y avait qu'une majorité de Serdaigles présent dans la grande salle, avec quelques élèves de Gryffondor et de Poufsouffle mais aucun Serpentard, chose qui n'étonnait personne apparemment. Les rares élèves présent étaient pour la plupart en train d'étudier, ce qui ne déplut pas à Brian. Celui ci s'assit en bout de table des Serdaigles, le livre de métamorphose suffisamment éloigné de son visage pour pouvoir lire et manger en même temps.

Il se servit d'un peu de tout de ce qu'il y avait à proximité sur la table. Tout en mangeant des oeufs au plat, il lisa la première partie du cours de métamorphose. Il appréciait toujours ces moments de calme, bien qu'il savait que ce serait différent dans quelques minutes.

*ce ne serait pas si mal si les Serpentards ne se réveillaient pas...*

Quand les premiers Serpentards passèrent devant lui, tous ses espoirs de calme s'évanouirent. Il n'eut pas si tord car le calme de la salle fut remplacé par les rires gras d'élèves au fond de la salle.

Nienna eut un sommeil agité cette nuit-là. La soirée de la répartition avait été longue, le repas aussi et c’est la tête pleine de nouvelles images qu’elle avait découvert son dortoir. Ayant peu dormi, elle s’était levée tôt le lendemain matin.
Arrivée dans la Grande Salle, elle but un jus de citrouille frais tout en lisant sa pièce de théâtre moldu, Le Malade Imaginaire. La salle était calme, et il y régnait une atmosphère studieuse.

Au bout d’un moment, Nienna se détourna de son livre pour observer les élèves autour d’elle. Tout le monde avait l’air à l’aise, confortable, chez soi. Elle eut un moment de réflexion où elle se demanda comment se faisait-il que tous ces élèves se sentent aussi bien dans ce vieux château, et si elle aussi y trouverait sa place. Elle n’avait encore vu que la Grande Salle, quelques couloirs et son dortoir. C’était tout juste si elle avait aperçu la salle commune des Serdaigles la veille. Jusque là, elle n’était pas très impressionnée. A vrai dire, Nienna n’était presque jamais impressionnée, tout simplement parce qu’elle se posait rarement la question, et ne jugeait jamais les choses. Elle prenait les évènements tels qu’ils venaient, et c’est ce qui, entre autre, ajoutait à sa sagesse.

Puis, elle vit un grand garçon arriver, aux cheveux noirs et aux yeux gris. Il avait l’air sûr de lui, mais l’on pouvait remarquer qu’il n’était pas aussi familier avec les lieux que les autres élèves, et Nienna pensa que c’était sûrement un première année, comme elle.
Il s’assit non loin d’elle et plongea dans un livre de métamorphose tout en mangeant. Puis soudain, il sursauta et parût scandalisé lorsqu’il entendit un gros rire arriver dans la salle.
C’était un groupe d’élèves de Serpentards, et visiblement, il ne les appréciait guère.
Nienna les observa un moment, se dit qu’ils avaient l’air d’adolescents typiques, riant pour n’importe quoi, mais qu’ils n’avaient rien de particulièrement insupportable. Le garçon continuait de les fixer d’un regard noir.
Nienna décida d’engager la conversation :

« On dirait que tu as un peu de mal à supporter ces rires stridents de bon matin, non ? » dit-elle en souriant au jeune garçon.

"Et il n'y a pas que lui !"

*Esyld MacBreen, fantôme de son état, se déplaçait entre les différentes tables des Quatre Maisons présentes dans la grande Salle, un air indifférent présent sur son visage. Son corps flottait à quelques centimètres du sol, une volonté de sa part en ce frais matin de septembre, comme elle en avait souvent ces derniers temps. La répartition des nouveaux élèves s'était déroulée la veille au soir, et la jeune fantôme, se fichant pas mal des dates en général, en avait conclu qu'aujourd'hui était le second jour du neuvième mois de l'année scolaire. L'envie de voir et d'apprécier les nouvelles têtes, de revoir les anciennes, sans toutefois jamais s'attacher à eux, l'avait brusquement prise, et c'était pour cette raison qu'elle s'était dirigée vers la Grande Salle.*

*La Table des Serdaigle, ces érudits, était la plus proche d'elle. Ce ne fut cependant pas la raison qui la poussa à aller vers elle plus que vers les autres. Un garçon lisant un livre, puis relevant la tête, exaspéré devant le passage de Serpentard riant à gorge déployée. Esyld avait comme circonstance atténuante que, chaque jour depuis presque deux cent ans, elle les entendait rire, ces étudiants, pour les mêmes raisons inchangées. Elle reprit donc, à l'adresse des deux jeunes élèves - c'était à la fille qu'elle avait répondu, après avoir jeté un coup d'oeil sur la tranche du livre posé à quelques centimètres du garçon. Il pouvait être étrange pour les deux élèves, voir repoussant, d'entendre un fantôme leur parler.*

"Essaye de ne pas y faire attention, s'ils te dérangent réellement. Et puis, si jamais tu es anxieux quant à ton premier cours de Métamorphose, dis-toi simplement que Dumbledore n'accepte que des enseignants compétents à Poudlard."

Nienna eut un sursaut lorsqu’elle entendit une voix, presqu’un murmure, ajouter :
« Et il n’y a pas que lui ! »
Elle regarda la personne qui venait de prononcer ces mots. C’était une jeune fille mince et pâle. On aurait presque dit qu’elle était impalpable... Nienna trouva ça étrange, mais se dit que ça devait être l’effet de la fatigue.

Elle lui demanda alors : « Mais qu’est-ce que tout le monde a contre les Serpentards ? »

*Nienna la regardait comme si Esyld était normale. La jeune fille était normale.. pour un fantôme. Impalpable certainement. Translucide ; si l'on y regardait bien, on pouvait voir quelques contours, flous, déformés comme si on regardait au-travers d'un verre. Esyld flottait toujours à quelques centimètres du sol, inlassablement ; néanmoins, la petite Serdaigle, de première année comme devait le démontrer la question qu'elle lui posa peu de temps après, était.. petite. La jeune fantôme décida donc de descendre de quelques centimètres, afin d'être à sa hauteur, ses yeux pâles venant se planter fixement dans ceux brun de la fillette. Enfin, elle lui répondit, de sa voix intemporellement douce et paisible, peu pressée de les voir partir, en quête d'un peu de compagnie en ce lundi matin de 2 septembre.*

"Cela remonte à plus de mille ans déjà, lors de la fondation de l'école, après une rixe ayant éclaté entre Salazard Serpentard et Goderic Gryffondor. Il a suffi que cette querelle se perpétue au fil des mois, des ans, pour qu'elle s'emplifie incommensurablement jusqu'à notre époque. Et jusqu'à la mienne, rajouta-t-elle amèrement à part soi. "Il est également à rajouter que cette haine est également attisée par certains Professeurs, tel Rogue, qui favorise indéniablement les élèves de la Maison dont il est le Directeur, soit Serpentard. Enfin, .." acheva-t-elle en un soupir.

*On pouvait voir de la jeune fantôme qu'elle avait un physique d'une jeune fille de quinze ans, coronée par les explications et ses connaissances de l'histoire de Poudlard ainsi que du caractère de certains professeurs enseignant dans le Castel. Néanmoins, l'habit qu'elle portait ne correspondait absolument pas à l'uniforme des élèves étudiant ici, et n'arborait aucun signe, symbole ou blason pouvant attester de son état. Il était également à remarquer que sa peau, comme tout son être et les habits qu'elle portait étaient diaphragmes, et que sans sa fatigue, Nienna aurait été obligée de remarquer desuite son état de fantôme.*

(HJ: C'était pas le 2 septembre par hasard ? )

Lorsque la jeune fille répondit à Nienna, la petite bleue se dit que, visiblement, elle devait en savoir long sur l’histoire de Poudlard, beaucoup plus qu’elle en tout cas.
* Il faut vite que j’aille à la bibliothèque combler ce manque,* pensa-t-elle.

En écoutant la réponse, elle ne comprit toujours pas pourquoi une querelle entre deux personnes devait affecter tout le monde, et pourquoi un professeur pouvait changer la réputation de tout un tas d’élèves.
* C’est un problème entre les profs après tout, ou entre ces vieux messieurs qui ont fondé les maisons.*
Nienna avait du mal à saisir ces répercutions dans le temps. Sa naïveté pouvait paraître touchante. Elle avait, en effet, encore beaucoup de choses à apprendre.

Mais elle ne dit rien de ce qu’elle pensait. Autre chose la préoccupait. Elle observait la jeune fille pendant qu’elle parlait, et se disait qu’elle avait quelque chose de spécial, mais elle n’arrivait pas à savoir quoi. Nienna la voyait floue, mais pensait que c’était sa vue qui lui jouait des tours. Sa voix également, était profonde et semblait lasse. Peut-être était-elle malade ? Ou peut-être n’était-elle pas normale…?
Puis, Nienna remarqua que la jeune fille ne portait pas d’uniforme, contrairement à tous les autres élèves présents dans la salle.
Sa curiosité l’emportant encore une fois sur les bonnes manières, elle se décida à lui demander :

« Excuse-moi. Est-ce que tu es une élève ? »

(Si, septembre.. désolé, erreur d'innatention, éditée ^^)

*Après avoir monologué, sa longue tirade terminée, elle promena ses yeux pâles sur la table des Serpentard, où elle pouvait voir que le petit groupe qui était passé devant la table des Serdaigle peu de temps auparavant continuait à rire à gorge déployée. Mais cela, ce n'était plus son problème. Puis, reportant son regard vers la jeune fille, elle eut l'impression que cette dernière ne comprenait pas très bien ce qu'elle venait de lui expliquer. Enfin, peut être compris ses explications, mais pas la raison. Cela lui avait elle-même turlupiné dans la tête durant ses premières années passées à Poudlard ; mais, après s'être faite insulté et réprimé par des Serpentard, elle n'avait eu de cesse de les ignorer un maximum. Ce n'était cependant pas dans le caractère de la jeune fantôme de se laisser faire, et les rares fois où, à cette époque, les Serpents avaient cours avec elle et ceux de sa Maison, des points des deux côtés avaient été retirés.*

*Le garçon avait fini de regarder les Vert & Argent passer ; et cependant, il ne prit pas la parole - Esyld était de dos, face à la Serdaigle, et ne pouvait donc pas voir ce qu'il faisait. Certainement en train de se replonger dans son livre, le Serdaigle. Encore un fana des cours et des connaissances ; elle en voyait chaque jour à la Bibliothèque, depuis un certain nombre d'années, la pauvre Esyld. Décidément, la vie à Poudlard au bout de deux cent ans commençait à lui peser.. Le regard perdu dans le vague, elle le reposa vivement dans celui de l'impertinente ; la pâleur de ses yeux ne laissait désormais aucun doute sur ce qu'elle pensait. Elle, une élève ? Bah tiens.. Elle en aurait ri si son caractère n'était pas revenu à la surface. Elle se moquait de qui, la gamine ? Ce pourquoi le specte lui répondit, d'une voix plus dure que celle qu'elle aurait aimé adopter :*

"Ton humour est vraiment de mauvais goût, pour peu que c'en soit. Pourquoi crois-tu que certains ici m'appellent la Dulcinée des Myosotis ? Parce que, chaque jour suivant le premier mois de ma mort, ma mère allait mettre ces fleurs bleues sur ma tombe.", lui répliqua-t-elle, vexée. *Si la réponse n'était pas assez équivoque, elle n'avait qu'à repasser.*

(Le prend pas mal, hein, c'est juste qu'Esyld est tellement ancrée dans le fait que les élèves aient peur en la voyant que ça lui fait bizarre pour peu qu'un élève réagisse 'normalement', pour une fois =P)

(T'inquiète, je le prends pas mal. )

Après la dure réponse de la jeune fille, Nienna fut complètement rebutée.
Qu’avait-elle dit de travers, cette fois-ci ?
Bon, apparemment, la fille avait pris sa question pour de l’humour de mauvais goût. Ça voulait dire que, soit elle n’était pas une élève, soit elle en était une et trouvait déplacé qu’on posât la question…
Mais qu’avait-elle ajouté ? « chaque jour suivant le premier mois de ma mort, ma mère allait mettre ces fleurs bleues sur ma tombe. »
Elle était donc morte ? Comment était-ce possible ? Nienna était en train de parler à une morte ???
Elle faillit avoir un malaise en réalisant cela.
Visiblement, ce n’était pas un cadavre qu’elle avait devant elle, mais alors quoi ? son esprit ? un fantôme ?
Nienna avait déjà entendu parler des djinns par sa grand-mère paternelle, mais elle n’en avait jamais vus, et elles pensaient qu’ils étaient invisibles. Mais des fantômes, ses parents ne lui en avaient jamais parlé.
Se rappelant que la jeune fantômesse la fixait toujours sévèrement, elle se ressaisit et prit son courage à deux mains pour lui dire :

« Euh… Veuillez m’excuser, Dulcinée des Myosotis… Je ne faisais pas d’humour, parce que je ne savais pas que vous étiez mor… euh décédée. Euh, je suis nouvelle, alors, il y a encore plein de choses que je ne sais pas… »

Nienna trouva sa réplique absolument maladroite et aurait voulu s’enfoncer dans la terre, ou se cacher sous la table, tellement elle se sentait gênée de la situation. Elle espérait que la fille ne l’avait pas trop mal pris.

*Si Esyld avait décidé de copier intentionnellement l'expression de McGonagall, les traits pâles de son visage n'auraient pas semblé plus sévère à ses interlocuteurs qu'en cet instant. Néanmoins, la jeune fantôme ne pouvait rester fâchée bien longtemps. D'une parce que ce n'était pas dans son caractère ; de deux parce que c'était sa phylosophie en tant que fantôme. À quoi cela aurait-il servi qu'elle s'énerve sur une pauve élève de première année, qui ne connaissait rien de Poudlard ? Et puis, apparemment, la gamine n'avait pas l'air de s'être délibérément moquée d'elle.. Déjà qu'elle trouvait son existence de fantôme passablement ennuyeuse depuis un certain temps, si elle commençait à se mettre en rogne contre tous les nouveaux élèves de Poudlard, sa mort allait lui sembler encore plus fade.*

« Euh… Veuillez m’excuser, Dulcinée des Myosotis… Je ne faisais pas d’humour, parce que je ne savais pas que vous étiez mor… euh décédée. Euh, je suis nouvelle, alors, il y a encore plein de choses que je ne sais pas… »

*Alors, spontanément, un fin sourire vint se former sur son visage, adoucissant les traits sévères qu'elle avait pris quelques instants plus tôt lorsque cette dernière lui avait demandé si elle était une élève. Et, reprenant une voix aux intonnations plus posée, plus chantante, plus amicale, elle se décida à lui répondre, dès la fin de sa dernière phrase achevée, d'un ton qui se voulait sciemment .*

"Bah, ce serait plutôt à moi de m'excuser, pour tout dire. J'ai bien l'impression que mon existence en tant que fantôme commence à m'aigrir plus que je ne le pensais . Et puis, la Dulcinée des Myosotis ne me va pas tant que ça.. Autant se nommer par nos prénoms, étant donné que - je suppose - nous allons souvent nous croiser durant tes sept années d'études ici. Je suis Esyld MacBreen. Enfin, étais..."

*Elle voulut lui tendre la main, avant de se souvenir une nouvelle fois que son corps passerait au travers de la main de la petite fille ; et, avec un air d'infinie tristesse sur le visage, reposer son bras translucide le long d'un corps pour le moins diaphane.*

Nienna était toute tremblante et angoissée lorsqu’elle s’excusa à la jeune fantôme. Mais elle fut soulagée de voir que les traits de celle-ci s’étaient détendus pendant qu’elle parlait, pour se transformer en un fin sourire.
Elle s’excusa alors de son aigreur et se présenta : Esyld MacBreen.

Nienna avait la confirmation, la jeune fille était donc bien un fantôme. Elle trouvait cela étrange, n’étant pas familière avec les morts, mais n’osa pas poser d’autres questions.
Elle se présenta donc à son tour :

« Enchantée, Esyld. Moi c’est Nienna Lalaith, ou Ienna tout simplement. »

Le garçon avait replongé dans son livre, bien qu’il semblait écouter leur conversation d’une oreille distraite. Nienna lui demanda donc :

« Et toi, comment tu t’appelles ? »