Callista repoussa une mèche noire de son front pâle. Adossée au mur blanc de l’hôpital St-Mangouste elle contemplait une photo de sa famille réunie. Tous les cinq. Son père si froid qu’elle aimait. Sa mère si…particulière qu’elle aimait. Son frère si absent qu’elle aimait. Et sa petite sœur Absynthe aux nerfs si fragiles. Qu’elle aimait aussi bien entendu. Une vague de tristesse la saisit alors que ses yeux parcouraient ces visages familiers. Elle ne souffrait pas de leur distance. Elle souffrait de ne rien pouvoir leur dire. Le mensonge n’était pas dans la nature de Callista et dissimuler ses allégeances lui pesait. Mais son appartenance à l’Ordre du Phénix devait rester secrète. Elle ne craignait pas d’être trahie mais elle pensait surtout à la sécurité des siens. Moins ils en sauraient mieux cela vaudrait. La pensée qu’il pourrait leur arriver du mal à cause de ses choix lui était insupportable.
La médicomage sentit des larmes lui monter aux yeux et elle renifla en se reprochant son manque de fermeté. Callista avait toujours été bien trop sensible. Ce qu’on lui avait souvent reproché dans sa jeunesse et même alors qu’elle était majeure depuis longtemps.

Elle serra la potion de poussos contre elle et poussa la porte immaculée qui lui faisait face. Tout sourire elle agita la bouteille et la cuillère comme s’il s’agissait de clochettes.

-C’est l’heure du médicament!

-Ohnondedieujevousestdéjàditdemefoutrelecampavecvotresaleté!

-Allons, c’est vraiment pour votre bien vous savez!

-Boucher!

-Je suis là pour vous soigner. Ce n’est pas moi qui vous ai ôté tous les os du corps…

*Je n’aurais pas oublié ceux de la mâchoire!*

-Non! Toute ta famille! Z’êtes de vrais bouchers!

Callista hoqueta et versa une bonne partie du liquide par-dessus les rebords de la cuillère tant sa main tremblait. Son cœur s’arrêta et ses joues prirent une teinte grisâtre. Elle se releva d’un bond et posa poussos et cuillère sur le chevet à côté du lit du patient comme s’ils allaient la mordre. Sans plus accorder un seul regard au type qui se dandinait dans son lit à la façon d’une étoile de mer démembrée la guérisseuse repassa la porte prise d’un hoquet irrépressible.

-C’est ça déguerpi! Et surtout: dis à ta frangine que dès que je sors d’ici c’est moi qui ferais des osselets avec son squelette! Cette sale petite…

La décence et son hoquet empêchèrent les oreilles de Callista de communiquer ce qu’elles venaient d’entendre à son cerveau. La guérisseuse passa le hall bondé de malades et de blessés sans lever le nez de ses chaussures à talon. Ce ne fut qu’une fois dehors et loin de l’hôpital qu’elle réalisa qu’elle venait de sortir avec son habit de fonction et que les moldus autour d’elle lui jetaient des regards étonnés. Elle resserra les pans de sa blouse autour de sa haute silhouette puis ferma les yeux dans la fraîcheur du soir.

*Ce n’est pas vrai. Nous ne sommes pas comme ça. Absynthe n’aurait jamais fait ça. Jamais. Nous ne sommes pas comme eux.*

Eux. Ces autres famille de Sang Pur congelées dans des valeurs trop anciennes et inhumaines. Ces gens qui avaient peuplés son enfance et qui la révulsaient! Callista rouvrit les yeux avec le besoin urgent de voir sa sœur, de lui parler. Simplement être proche d’un membre de sa famille pour chasser ses doutes. La guérisseuse fit un pas en avant…pour se sentir tractée vers l’arrière par une main de fer. La jeune femme commença à se débattre mais l’inconnu était plus fort et tout ce qu’elle réussit à faire se fut de perdre une de ses chaussures à talon lorsqu’elle tenta de se freiner avec une bouche d’égout.

-Tu es pathétique ma grande! Ils sont désespérés au Saint Ordre du Poulet Grillé pour enrôler des fillettes?

Callista lui répondit par un hoquet et l’homme éclata de rire en la secouant par un bras comme une petite fille capricieuse sur sa poupée de chiffon.

-Hé marionnette! Tu crois qu’Albus Dumbledore versera une larme pour ta mort?

L’image du puissant sorcier s’imposa aussitôt à l’emprisonnée. Des yeux bleus sages et rieurs qui la regardait derrière leurs lunettes en demi-lune. Dumbledore semblait lui sourire comme au jour de leur première rencontre lorsque «l’ami d’une connaissance» l’avait conduit vers lui. Lui qui représentait toutes les valeurs qu’elle chérissait. Dumbledore lui souriait. Et ce sourire lui donna toute la force dont elle avait besoin pour faire front.

-Vous *hip!* Vous n’obtiendrez rien de moi!

-Ils disent tous ça!

Ne sachant quoi faire Callista lui mordit un doigt et s’y accrocha à la manière d’un chien enragé même lorsque le type agita sa main pour lui faire lâcher prise. Finalement il la projeta sur le mur noir de l’allée où il l’avait traîné et la sorcière le percuta de plein fouet. Déséquilibrée par sa chaussure à talon manquante elle chancela dangeureusement et sortit sa baguette d’un geste vif. Le bout de sa baquette en bois de saule était fendu et une bonne moitié pendouillait pitoyablement à son extrémité. Les yeux cobalts de la jeune femme s’arrondirent d’horreur pure.

-C’est ça de vouloir jouer dans la cour des grands miss!

Il pointa sa baguette droit sur son cœur. En un quart de seconde Callista vit sa mort arrivée. Et elle avait beau se battre pour ses valeurs être confrontée à son propre trépas était une expérience traumatisante. Totalement paniquée par sa mort inéluctable elle plaqua ses mains contre sa bouche et envoya sa chaussure restante dans les airs lorsqu’elle recula contre le mur. Le talon tournoyant vint frapper la main de son agresseur. Son tire fut dévié vers le haut, explosa des briques qui s’écroulèrent sur le tireur d’élite. Comme des confettis d’un kilo chacun.
Et tout redevint calme.
A quatre pattes Callista dégagea le visage couturé de cicatrice de sous l’amas de pierre avant de retrousser sa manche. Une marque hideuse et à peine visible jouait sur la peau flasque. Elle fouilla dans ses poches et en sortit un petit miroir qu’elle ouvrit d’un clip. Aussitôt deux yeux sombres lui renvoyèrent son regard. Deux yeux interrogateurs.

-Oui? Callista?

-Je *hip!* J’en ai eu un!

Déclara-t-elle assise par terre.

Bonjour, et bienvenue sur le Risèd!

J'aime beaucoup ta fiche, et ton personnage aussi! Ton style d'écriture quant à lui est très fluide et agréable à lire

En plus, je n'y ai compté que deux ou trois fautes d'accord, ce qui à mon avis est de l'inattention. C'est donc pardonnable (mais rien ne t'empêche de corriger quand même hein, au contraire )

Je pense donc qu'il ne devrait pas y avoir de soucis pour te valider sauf peut-être l'absence momentanée des Admins...

Mais n'aie crainte! Ils vont bientôt revenir, ils sont juste overbookés IRL, souhaitons leur bon courage

Désolée pour l'attente, et merci de ta compréhension!

Merci Mégounette


Belle fiche, tu es bien entendu acceptée


Bon jeu

Bondiou elle est là ! Et personne m’avait rien dit ! u_u

Citation :

Et sa petite sœur Absynthe aux nerfs si fragiles.

Gniak ! C’est tout à fait ça
Comme je l’aime vachement beaucoup ma nouvelle sœur ! ( bien entendu. )

Fautes corrigées! En tout cas j’aurais essayé
Merci à vous pour l’accueil ça réchauffe le cœur surtout quand sa propre sœur vous ignore . Je suis émotionnée

Edit: C'est qu'elle me fait mentir cette vicieuse vipère

*sifflote*

C'est ce qu'on appelle la synchronicité

Oui et trop vite pour ma connection escargot
Merci pour l'intention mieux vaut tard que jamais