- Isaac Deniel
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- Date d'inscription : 13/06/2007
Pensine
Statut sanguin: Sang de Bourbe
Baguette magique: 17,8 cm, bois de prunellier, griffe de salamandre
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|  Sujet: Mauvaises insinuations... [Jemiah] ![Mauvaises insinuations... [Jemiah] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Dim 17 Juin - 8:55:34 | |
| D'un pas nonchalant, Isaac se dirigeait vers la bibliothèque, porté par la dernière sonnerie de la journée. Les pénombres étendaient déjà leur règne dans les couloirs, glissaient le long des murs humides, inondaient le sol et s'évaporaient au plafond. Les portes grincèrent, claquèrent, libérant un brouhaha confus, un imbroglio de voix, rythmé par des centaines de talons. L'espace d'un instant cris, murmures, pleurs et rires s'unirent, colorèrent les corridors, comme pour s'opposer à l'avancée imminente des ténèbres. Puis, les sons se délièrent, s'espacèrent, s'éloignèrent. La nuit hivernale imposait son silence. Les élèves rejoignaient leurs salles respectives, s'en allaient réchauffer l'herbe glacée du parc ou s'apprêtaient à envahir la bibliothèque pour y trouver des ouvrages utiles à leurs devoirs. Alors qu'il venait de jouir d'une après-midi libre, Isaac allait débarquer à l'heure de pointe… Pourquoi n'en avait-il pas pris l'initiative plus tôt ? Il se le demandait bien… Qu'avait-il fait durant tout ce temps ? A bien y réfléchir… Rien. Il était resté avachi/assis dans un fauteuil de la salle commune en feuilletant vaguement un livre qui proposait des combinaisons d'échecs version sorcier tout en saisissant au vol les conversations qui retenaient son attention afin de s'immiscer dedans. Mais, il était surtout resté assis dans un fauteuil, tel un indolent monarque sur son trône, à attendre qu'une inspiration divine l'incite à accomplir ses devoirs… Le repos que l'on s'offre avant de débuter un travail dénué d'attrait est pernicieux. L'esprit s'embrume et s'alourdit à l'évocation de l'effort futur et la tête se comprime dans un étau de fatigue. Etau à la solidité douteuse puisque la perspective d'amorcer une activité plus distrayante avait tôt fait de le briser.
Issac se laissait toujours avoir, surtout depuis qu'il avait intégré les bancs de Poudlard. Avant, la fin des cours annonçait tant de possibles qu'il n'avait pas le temps de songer à ses obligations d'élève. Ici, c'était très différent. Il n'y avait ni ordinateur, ni jeux vidéo, ni télévision pour combler le temps que les autres dédiaient aux études. Si une bonne compagnie ne se présentait pas à lui, il s'ennuyait. Les parties d'échec et les batailles explosives seul ne le retenaient jamais bien longtemps et il lui fallait envisager les devoirs, les envisager sérieusement. C'était terrible à admettre mais… ses professeurs de primaire avaient eu raison : s'il ne travaillait pas davantage, il ne s'en sortirait pas. Pas ici. Dans le monde des sorciers, ses acquis moldus ne valaient rien. Le statut de ses parents ne représentait rien. A présent, il était de ceux que la naissance désavantageait le plus. La chute était dure. Pourtant, il ne faisait pas montre de beaucoup d'efforts pour que cela change. La motivation lui manquait. Se maintenir à la moyenne lui suffisait, sauf en métamorphoses où, allez savoir pourquoi, il s'en tirait mieux que les autres. Du reste, tant qu'il n'avait pas saisi l'intérêt d'une matière, il se contentait du minimum. Le nom des plantes magiques, des constellations, des composants des potions l'importaient peu. Si on lui en parlait, il retenait mais, sinon, il n'avait pas la curiosité de se renseigner. Malheureusement, s'il ne cherchait pas, il ne trouverait rien par lui même. Ici, sa faculté d'improvisation était nulle. Le monde des sorciers était bien moins amusant qu'il ne l'imaginait…
- Eh moussaillon ! Oui, c'est à toi que je parle petit ! Je vois que tu es jeune, en bonne santé et… surtout, que tu as besoin d'argent ! Et moi, j'ai besoin d'hommes pour me constituer un équipage. Allez approche, je t'engage !
Néé ? Une voix forte, virile, quelque peu enrayée par l'âge venait de tirer Isaac de ses pensées. Un vieux pirate monté sur une jambe de bois s'agitait nerveusement dans un tableau accroché au mur qu'il rasait. Le jeune garçon s'arrêta, surpris, puis courroucé quand le personnage laissa entendre qu'il ressemblait à un nécessiteux. Machinalement, il baissa la tête, contempla sa robe de sorcier impeccable et ses nouvelles converses, dont la couleur vermeille tranchait sur sa tenue noire. Il se trouvait très bien. Comme toujours, les êtres des tableaux, emprisonnés dans leur rôle, disaient n'importe quoi… Mais il ne pouvait laisser passer ça. D'une part, parce qu'on venait de 'l'attaquer' sur un terrain sensible, d'autre part, parce qu'il adorait se laisser entraîner dans les délires des tableaux et se chamailler avec. Tout était bon pour le détourner de son but. Ainsi, il s'exclama :
- Besoin d'argent ? Ben ça va, te gêne pas ! Dis tout de suite que j'ai l'air d'un gueux ! Tu t'es regardé au moins ? – Et il détourna son visage en fermant les yeux comme si sa vision l'écoeurait. – Tu as l'élégance d'un épouvantail ! Et, d'ailleurs, vu ta tête, les plus beaux atours n'arriveraient même pas à écarter cette impression. Si tu tiens de quelqu'un il devait être sacrément moche…
Il s'interrompit brusquement. Il venait d'ouvrir les yeux. Entre temps, quelqu'un venait d'arriver… Mince… Son agressivité se dissipa. Il regarda l'élève, sans rien ajouter de plus. Sa lèvre inférieure, légèrement pincée, trahissait son stoïcisme affecté.
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