- Sois prudente et n’oublie pas de …

… te laver les dents avant d’aller dormir. Mariana connaissait par cœur les recommandations de sa mère. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle ne prit pas la peine d’écouter la suite des paroles de cette dernière et qu’après un dernier bisou à sa mère et sa petite sœur, elle traversa directement le mur qui menait à la voix neuf ¾. La jeune fille avait déjà emprunté ce chemin l’année dernière, et aujourd’hui elle n’avait plus peur de rentrer dans cet énorme mur en pierre. Sa valise noire dans la main, la jeune fille se mit à avancer d’un pas vif, sans faire attention aux personnes présentes. Elle aurait aimé trouver un compartiment pour elle seule, mais se doutait bien qu’elle n’allait pas en avoir l’occasion. La gare abondait de personnes toutes différentes qui bougeaient dans tous les sens. Ici une famille pleurait un jeune homme blond, par là une petite fillette bien trop jeune pour sortir de sa poussette passait sous les jambes des gens manquant même de renverser au passage une vieille femme replète. Certains élèves étaient déjà en uniforme tandis que d’autres, comme Mariana, portaient des vêtements de moldus. Elle avait fait sobre et le matin en ouvrant la porte de son armoire, la jeune fille c’était contentée d’enfiler son plus laid et vieux jean, avec un sweet shirt dont on ne devinait même plus la couleur tellement il était délavé.
C’était déjà la deuxième année de Mariana à Poudlard. La petite n’avait même pas vu le temps passer entre les cours, les devoirs, et les Week End bien trop court. Comme par hasard les vacances étaient, elles, passées bien trop vite et, même si la rouge et or était contente de retourner à Poudlard, elle allait regretter les grasses matinées quotidiennes qu’elle faisait. Agrippant à pleines mains sa valise, la jeune fille gravit le marchepied qui la séparait du quai et du Poudlard-Express. Elle se retrouva dans un long couloir étroit où plusieurs personnes tentaient tant bien que mal de trouver une place dans l’un des compartiments. Après une partie de plouf-plouf, la jeune fille décida de tourner à droite, espérant que le hasard ferait bien les choses, et qu’elle trouverait un compartiment pour s’installer. Pour une fois Dame destin était avec la Gryffondor, et le premier compartiment qu’elle trouva, aussi bizarre que cela puisse paraître, était…vide. Oui vous avez bien entendu, un compartiment vide dans le Poudlard Express. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître c’était tout de même la vérité. La petite fille hissa sa valise dans le porte baguage prévu à cet effet, et sauta sur l’une des places près de la fenêtre. Les coussins étant tout sauf moelleux, à sa grande peine, elle ne fit même pas un seul rebond. De l’endroit où elle se trouvait, la jeune fille pouvait apercevoir toutes les élèves et leur famille sur le quai où elle était quelques minutes auparavant. Certains parents étaient ridicules et pleuraient à chaudes larmes sous les regards honteux de leur enfant. Certaines familles étaient bien moins démonstratives et d’autres firent très peur à Mariana. Comme cette vieille femme qui s’agrippait au pied d’une petite fille aux milles et unes tâches de rousseurs, ou ce hibou qui était sorti on ne sait comment de sa cage et s’amusait à tirer les cheveux d’une femme blonde. Bref, c’était une cacophonie des plus totales qui régnait là en bas et Mariana était vraiment contente que sa mère et sa sœur ne l’avait pas accompagnée sur le quai. D’abord parce que Lola, sa petite sœur, aurait fait une crise de rage lorsqu’elle aurait compris que Mariana allait une nouvelle fois à Poudlard et pas elle, et ensuite parce que l’année précédente cette dernière s’était introduis en fraude dans l’un des compartiments et que Mariana ne l’avait trouvé qu’au dernier moment. Sa petite sœur était une plaie, elle en était consciente, et n’avait pas vraiment hâte que celle-ci entre à Poudlard. Même si ce moment là se trouvait être dans trois ans, elle le redoutait quand même. Ses yeux furent distraits par un môme qui ressemblait étrangement à Lola, mais en mode garçon, se situant dans les bras de sa mère, les doigts fourrés dans son nez.

*Beurk ! *

Elle détourna le regard de cette vision qui lui aurait presque coupée l’appétit si elle n’avait pas été aussi gourmande. En parlant de manger, il y avait un sachet de Dragée Surprise dans sa poche qui n’attendait que d’être avalée par la jeune fille. Elle farfouilla dans sa poche de sweet à la recherche du paquet et une fois trouvé, fit un petit trou dans le sachet, et en sorti une Dragée au hasard. Mariana n’avait jamais eut de chance pour trouver des bonbons au goût à peu près potable et cette fois là ne fit pas exception. Epinard. En temps normal elle aimait bien les épinards mais froid c’était vraiment immonde. Quelle idée de faire des Dragées Surprises au goût épinard aussi ! La petite fille n’eut pas plus le temps de réfléchir au procès qu’elle allait faire à Bertie Crochu pour avoir tenté de l’empoisonner, la porte du compartiment venant de s’ouvrir dans un grincement strident…

[ZAZUE ! ]

Je disais donc, avant d’être interrompus par la future Serdaigle, que Mariana mangeait des dragées surprises. Et en parlant de Dragées Surprises saviez vous que Mariana avait égaré ses chaussettes préférées la veille de la rentrée. Rien à voir me direz-vous… Peu importe. La Miss avait donc égaré ses chaussettes préférées [oui vous savez les roses avec des cœurs blancs] et avait passé sa journée à les chercher. Elle était en train de les chercher dans la maison Barbie version sorcier de sa petite sœur lorsqu’elle avait vu cette dernière avec … je vous le donne en mille : ses fameuses chaussettes adorées. N’écoutant que son courage, en bonne Gryffondor, Mariana avait sauté sur sa sœur, l’avait à moitié étranglé, puis avait repris son bien. Néanmoins il fallait bien qu’elle se venge et une idée sadique était venue bouleverser sa dernière journée à la maison. Elle avait d’abord attaché Lola, la fameuse petite sœur, à un balai, un balai pour balayer la poussière hein ! Pas un de ceux qui volent, quoique envoyer Lola dans l’espace n’aurait pas été une si mauvaise idée. Donc, une fois sa sœur attachée sur le balai, la petite était allée creuser un trou dans le jardin et avait planté le balai tel un piquet. Du haut de ses huit ans, et plutôt petite pour son âge, Lola ne touchait pas le sol et gesticulait dans tous les sens en braillant. Mariana avait stoppé les vociférations de sa petite sœur, non pas en l’assommant, mais en posant un « Aimpétroi » [Appareil moldu qui fait de la musique] sur ses oreilles le groupe Air résonnant à présent dans un rayon de trois kilomètres. Elle avait alors tourné autour d’elle 55 fois dans le sens des aiguilles d’une montre en criant « poum poum Banane » et l’avait sacrifié au Dieu des Chaussettes. Toute cette histoire pour quoi me direz-vous ? Eh bien juste pour dire que Mariana était certaine que c’était Lola qui avait trafiqué ses dragées surprises de Bertie Crochue pour se venger de sa vengeance. Si l’on fait abstraction du fait que le paquet était bel et bien fermé avant qu’elle ne l’entame Mariana était bel et bien convaincue qu’elle avait raison. Effectivement elle venait de manger deux dragées au gout du chou. Et l’imagination de la jeune fille avait légèrement dérapé ensuite. Lola était peut-être une peste de première mais elle n’en restait pas moins sa petite sœur. Et donc, par conséquent, oui elle ne pouvait être que coupable !
Il y avait aussi autre chose qui avait fait penser Mariana à Lola, c’était la ressemblance frappante entre elle et la petite qui venait de pénétrer dans son compartiment. Blonde comme les foins aux yeux océans. Malgré ce portrait angélique, Lola avait un caractère de cochon et elle serait sans nul doute, une future élève de Serpentard. Restait à savoir si cette petite qui venait d’entrer était née de la même soupe que sa petite sœur.

- Bonjour …. Assis toi si tu veux, proposa Mariana. Je n’attends personne et je n’aime pas être seule.

Si elle n’aimait pas être seule c’était parce qu’elle aurait eut l’air totalement tarée, elle, Miss Pipelette, à parler toute seule. Là, au moins, elle aurait quelqu’un pour l’écouter ou, du moins, faire semblant. Tant que Mariana pouvait parler, cela ne la dérangeait en aucuns cas qu’on ne l’écoute pas. Par contre, elle, aimait écouter les autres et savait se taire quand il le fallait, c'est-à-dire rarement, et avait souvent la tête remplis de conseil, utiles ou pas selon les cas. Elle n’avait pas été aussi gâtée par sa mère que sa petite sœur et l’en remerciait amplement pour cela. Lola était pourrie gâtée et cela juste parce que le beau père de la Gryffondor était mort peu après la naissance de Lola et que sa maman retrouvait en Lola son ex-mari. Compliqué tout cela. Mais très simple lorsqu’on se trouve plongé dans un quelconque méli mélo de sentiments de ce genre. En parlant de sentiments Mariana était convaincue que sa mère l’aimait moins que sa petite sœur, la preuve : elle n’avait pas apprécié la farce que la Gryffondor avait faite et l’avait condamné à être privée de dessert. C’était un comportement inhumain ! Non ? Mais revenons à nos moutons. Mariana, toujours polie en n’importe quelle occasion fit un grand sourire à la petite inconnue et lui tendis le paquet de bonbons :

- T’en veux ? Au fait moi c’est Mariana je suis en deuxième année ici…et toi tu es nouvelle non ?

La petite espérait qu’elle ne s’était pas trompé sinon elle aurait eut l’air stupide…et même si elle avait l’habitude ça n’était pas une raison. Une fois que la petite se fut servie, Mariana repris elle-même une Dragée. Courgette. Elle était maudite ou quoi ?