Le ciel - souvent magnifique - était aujourd'hui plus gris que jamais. Seuls quelques rayons de soleils essayaient en vain de percer les nuages qui cachaient la voûte celeste. L'atmosphère ? Glaciale sans doute. Après tout, nous étions en plein Janvier, mois dominé par l'Hiver. Poudlard, l'école pour les d'jeunz sorciers était entouré de neige, blanche mais éphémère. Pour les personnes en dehors de cette école, c'était une journée comme celle d'hier. Une journée comme celle d'avant hier. Une journée comme celles qui venaient de s'écouler. Mais pour eux, jeune hommes et jeunes femmes, c'était une journée bien spéciale. Sortie au Pré-Au-Lard, ou quelque chose dans ce genre là. De temps en temps, ils avaient le droit de sortir de leur château pour aller dans un village et dévaliser toutes les boutiques. Au grand Dam pour les villageois : Perturbés, dérangés, immature, bruyant... Voilà ce qu'étaient ces apprentis sorciers.

Bref. Toutes les boutiques étaient dévalisées par les adolescents. L'air devenait irrespirable partout dans le village.

Rival était là, dans un bar. Les trois balais ou quelque chose comme ça. Il buvait tranquillement une boisson - alcoolisée sans doute - au comptoir, quand toute une bande de délinquants débarqua dans le pub. Super... Le bonhomme qui espérait juste se reposer après un petit long voyage, c'était râté. D'ailleurs, que faisait-il là ? Il avait une raison, c'était clair et net. Jamais il ne serait venu ici sans y être obligé... La Cabane Hurlante, - vieille maison qui se trouvait dans le trou du cul du monde - était réputée pour être une maison "hantée", et la plus "terrifiante" de toute la Grande Bretagne. Récemment, le ministère avait entendu quelques petites choses sur celle-ci. Des rumeurs disant que des mangemorts se réfugiaient ici. Bien sur, une grande partie des membres du Ministère pensait - et pense toujours - que c'était rien d'autre que du pipot. Mais les villageois de Pré-Au-Lard - et bien d'autre - avaient peur. Le boss des Aurors n'eut d'autre choix que de dépêcher une équipe faire une petite balade dans le coin, histoire de rassurer la populace. Et s'il y avait vraiment des méchants gugusses, autant faire un petit ménage.

Bien sur, si Rival est là, c'était parce qu'il faisait partit de cette équipe. Imaginez la tête qu'il a fait, lorsqu'on lui annonça qu'il allait être de la partie. Lui qui n'aimait pas des masses Poudlard, allait se retrouver à deux mètres de ce château. Ah, pauvre bonhomme. Trente trois ans, célibataire. Heureusement qu'il s'était juré de ne pas piocher dans la maternelle, sinon le voilà avec une petite amie de quatorze ans. Malgré ce qu'on dit, il a la côte le bougre. Il a eut pas mal de "Love Letters" sur son bureau dernièrement. Mais au lieu de les lires, il avait pris l'habitude de les jetter directement à la poubelle. Disons que la situation de célibataire, c'était pas si mauvais... Quoi que.

"Brrrrr...."

Enfin bon, retournons sur notre sujet. Alors qu'il buvait tranquillement sa boisson, des étudiants débarquèrent. Vu le vacarme qu'ils faisaient, il n'eut d'autre choix que de sortir - après avoir prévenu ses collègues, bien entendu -. Il quitta le pub, et se mit à errer en regardant le ciel. Il pénétra sans le savoir dans une petite forêt, puis se retrouva quelque part... Oui, quelque part. A gauche, des arbres. A droite, des arbres. Et plus loin devant, une sorte de cabane gigantesque, lugubre... Autour duquel régnait une étrange atmosphère. Sombre, malfaisante, maléfique et toutes les conneries qui vont avec. Pourtant, Rival ne resta pas planté là, à regarder une cabane hantée. Le gugusse entendit en effet quelques voix plus loin. Une jeune fille, et un bonhomme plus âgé. Inconsciement, l'Auror se dirigea vers la "source" de ces bruits.

Comme il le pensait, c'était un bonhomme et une gamine. Peut-être un père et une fille. Ils semblaient se disputer... Et comme c'était une affaire de famille, Rival n'avait guère interêt à s'en occuper. Déjà qu'il avait pas mal d'emmerde avec la sienne. Ouais, les problèmes c'était pas fait pour lui. Alors bon, autant faire comme s'il n'avait rien vu, et rien entendu. Le bonhomme s'apprêtait alors à partir, les mains dans les poches et la tête haute, lorsqu'il entendit quelques trucs. Trucs qui ressemblaient vaguement à des termes pas très sympathiques, et qu'il n'aimait pas des masses. Quelques choses comme : "Déçut; Insouciance; Monstre; Inutile; Un monstre n'a pas sa place dans notre famille."
Autant vous dire que ce ne sont pas des trucs très élogieux. C'était même assez insultant. Surtout lorsque c'était un père qui le disait à sa fille - enfin, peut-être -. C'était vraiment "vache" même. Et Rival - égoïste certes, mais qui reste un homme - était prêt à avancer et foutre son poing dans la face du sale con lorsque la jeune fille eut le courage de parler. Je ne citerais pas ce qu'elle a dit, par flemme peut-être, mais c'était quelque chose de jolie. De très courageux, justement... Elle qui subissait tous les violents "assauts" de l'homme, avait enfin réussit à se relever et à parler d'égal à égal. Elle pouvait être fière, ça c'est sur : )

Mais le grand homme, plus enfoiré que jamais, poussa la gamine. Pousser une fille comme ça, c'était déjà pas digne d'un homme. Mais pousser sa fille de cette manière, c'était surtout pas digne d'un père. Surtout que ce dernier n'eut aucun scrupule, aucune hésitation à le faire. Bref, ce type n'avait rien d'un humain, puisqu'au final, c'était lui le monstre. Lâche en plus, puisqu'après avoir fait cela, il se retourna rapidement, pour s'enfuir. Rival se cacha lorsqu'il s'approcha, pour ne pas dévoiler sa présence. Bien sur, en tant qu'homme "droit et juste", il se retint pour ne pas foutre une "putain de râclée" à cette enflure. Son poing le démangeait plus que jamais. Mais il ne fit rien. Et quand il disparut dans la forêt, sans s'être une seule fois retourné, l'Auror se dirigea vers la jeune étudiante.

Couchée par terre, les béquilles à côté d'elle. Cela va sans dire, la chutte fut assez violente. Elle avait les yeux fermés. Pendant un moment, il crut qu'elle était inconsciente, ou même morte. Mais il remarqua de la "fumée" qui sortait de sa bouche... Elle respirait donc encore, et était en vie. Heureusement... Si quelqu'un était arrivé à ce moment, et qu'elle était morte... Ce serait lui le meurtrier. Pas de chance. Enfin bon, Rival s'anvança lentement dans la neige - qui avait amorti la chutte de la gamine - et récupera les deux béquilles. Il s'approcha ensuite de Elina, et s'accroupit, en la regardant - comme il regarde tout le monde - de haut, et en esquissant un semblant de sourire.

Certes, il n'aimait pas la magie, et aider un sorcier le répugnerait presque. Mais il avait encore de la fierté, et cette fierté l'empêchait de laisser tomber une gamine.

"Ca va ?" Fit-il simplement.

Aider une apprentie sorcière. Rival pensait sincèrement que ce qu'il faisait là, c'était une véritable connerie. Deuxième plus grande erreur de sa vie, la première étant de naître dans une famille d'aristocrates super fortunés et sorciers. Peut-être allait-il regreter plus tard ce qu'il allait faire maintenant. Ou pas. Enfin, quoi qu'il en soit, c'était trop tard déjà. L'Auror avait déjà ramassé les fuckin'béquilles et s'était approché, puis accroupit juste à côté de la dite gamine. Yeux fermés, étalé sur le manteau de neige, froid au possible, et peut-être blessée. Un petit vieux lui avait poussé du haut d'une sorte de... Colline, elle devait sans doute avoir mal quelque part. Non ?

Et si ces béquilles étaient vraiment à elle, cette demoiselle devait être handicapée. La pauvre. Le sort s'acharnait sur elle. Son père ne voulait pas d'elle, sa mère - d'après ce qu'il avait compris de la courte conversation quelques instants plus tôt - non plus. Elle était considérée comme étant une "véritable monstre". Le terme monstre était peut-être mal placé, puisque tout ce que Rival voyait devant lui, c'était une simple gamine, un peu blessée peut-être, avec une bouille toute mimi et un corps minuscule. Peut-être que d'ici trois quatre années, elle deviendra une top model... Ah, l'adolescence est une période mystérieuse. Période durant laquelle les plus laides deviennent les plus jolies, les plus jolies deviennent les plus laides, ou ne changent pas. Donc le terme "monstre" était vraiment en trop.

"Pfff..." Rival soupira, en se grattant le visage. La fillette s'était donc reveillée - quoi qu'elle ne dormait pas vraiment donc... - et avait enfin ouvert ses yeux. Jolis yeux d'ailleurs. Mais cette remarque, l'Auror la garda pour lui seul. Donc comme dit plus haut, c'était une mignonne petite fille. Et sans avoir dit une seule chose, pas l'ombre d'un murmure, elle s'assit, dos à Rival. N'importe qui serait vexé, c'est clair. Il venait de faire la première bonne action de l'année - et ça se discute - et cette gamine n'eut d'autre reflexe que de lui montrer son dos ?! Inadmissible, vous trouvez pas ? C'est clairement vexant, offensant. Et Rival soupira à nouveau, en se grattant cette fois-ci, non pas le visage, mais le menton.

" Je ne sais pas qui vous êtes...Allez vous-en. " fit-elle alors...

Ouch, ça fait mal. Bien que ses paroles étaient ni froides, ni méchantes, c'était quand même assez clair. Rival comprenait parfaitement que sa présence lui dérangeait, et qu'il ferait bien mieux de se casser. En fait, il n'aurait jamais du venir, ça aurait été mieux pour lui. Comme il l'a toujours dit... "Chacun sa merde." Bref. C'était une sorte de conseil... Plus qu'un ordre. Ouais, c'est ça. Elle lui conseillait de partir ? Oho, ça fait peur. Peut-être allait-elle se transformer en une super méchante jeune fille de la mort qui tue sa race et allait lui bouffer le bras . Peu probable, mais possibilité à ne pas nier... Après tout, dans ce "fuckin'monde", on trouve pas mal de mutant. Peut-être que derrière cette bouille toute mignonne se cachait la pire des créatures ? Where is Hagrid ?

Cela dit, un conseil donné si gentillement... Il ferait bien de suivre. Et c'est ainsi que Rival s'étira le bras gauche - libre - et commençait à se lever. Il avait des fourmis dans les jambes... Mais au moment où il poussa sur ses jambes, la fillette se retourna. Un regard tranchant, pénétrant mais impénétrable. Ouais, joli regard, beaux yeux. Enfin, pas le genre de regard qu'adresse une gamine de dix ans à un célibataire endurçit, de plus de trente ans. Un adulte quoi. Et cet adulte, toussota légèrement en entendant les paroles de Elina. Quelle hostilité, quelle agressivité ! Ohlala, pas de chance. Il était tombé sur une gamine pas sympathique.

Encore une fois, Rival soupira. Un semblant de sourire se dessina sur son visage, et il tendit sa main droite, lui présentant ses béquilles. Une qui était encore en état de marche, donc en un seul morceau, le second étant complètement "kapout", brisé en deux. Inutilisable ne somme... Pas de chance. L'Auror était surement capable de le réparer, sans trop de soucis. Mais il avait juré sur la tête de sa mère, son père et de son frère qu'il utiliserait le moins possible sa baguette, et toute sorte d'objets magiques et ensorcelés. Même si c'était pas super agréable de parler à une gamine - d'autant plus que c'était une future sorcière super agressive -, Rival - qui avait donc un frère - lui tourna dos, posa un genou par terre.

Toujours en tenant la béquille et les restes de la seconde béquille, l'Auror fit signe à la fillette de monter sur ses épaules. Bah ouais, il allait pas laisser une élève de Poudlard ici, Dumbledore ne lui pardonnerait jamais. Et vu l'heure qu'il était, la plupart des élèves étaient sans doute en train de rentrer au château...

"Tu grouilles ?"

[Super réponse^^]

Elina savait qu'elle avait été plus que froide en lui lançant un tel regard, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. C'était comme si elle avait été obligée de le faire, pour se protéger. Elle ne voulait pas croire qu'il avait tout entendu et qu'il était venu par pitié, alors elle faisait absolument tout pour qu'il s'en aille et ainsi ne jamais ressentir ce douloureux sentiment. Elle avait déjà bien assez à faire avec les élèves de Poudlard et leur bêtise qui était bien souvent grande, elle n'allait pas en plus devoir faire face à la pitié d'un adulte! Elle le pensait assez intelligent pour la laisser tranquille, elle savait qu'il comprendrait qu'elle voulait rester seule après ce qu'elle venait d'entendre...Mais visiblement, elle avait un peu surestimé la capacité de compréhension de cet homme, parce qu'à peine avait-elle prononcé ses dernières paroles qu'elle vit l'homme sourire, comme si ce qu'elle venait de dire avait quoi que ce soit de risible. Non, ce n'était pas drôle, en tout cas, la jeune fille n'avait aucune envie de sourire, et son visage se ferma encore un peu dès qu'elle vit ce maudit sourire se dessiner sur son visage. S'il trouvait quoi que ce soit de risible, qu'il dise ce qu'il avait à dire et qu'il s'en aille. Elle n'avait absolument aucune envie de supporter la moquerie de quelqu'un qui était beaucoup, beaucoup plus âgé qu'elle. Elle prenait bien entendu le risque de subir ses foudres en lui parlant et en le regardant d'une telle manière, mais cela n'avait aucune importance, et puis, il l'avait bien cherché après tout.

Soupirant à son tour, Elina pointa son regard vers le sol. Elle ne pensait pas du tout que les intentions de cet homme étaient louables et c'était pour cette raison qu'elle était si froide. Si jamais elle n'avait pas tant d'émotions négatives dans le fond de son âme, elle se serait permise de rire pour évacuer ce qu'elle ressentait en cet instant. Après tout, une fois n'était pas coutume, elle pouvait bien rire un instant non? Mais c'était comme si elle n'en avait pas encore la force. L'envie ne manquait pas pour une fois, c'était simplement la volonté qui manquait. Elle eut une vaste surprise lorsqu'elle vit l'homme lui tourner le dos pour mettre un genou à terre, comme s'il souhaitait la porter sur son dos. Etait-il fou? Il pouvait supporter son poids, c'était une certitude, mais elle était un peu gênée qu'il fasse cela. Elle sentait une sorte d'obligation dans son geste, et cela avait réussi à la gêner elle-même. Elina ne s'était pas vraiment montrée très agréable avec lui, et pourtant il ne voulait pas renoncer, comme si quelque chose l'en empêchait. Son visage s'adoucit bien vite, et la jeune Serpent oublia un instant sa rage et ses regrets. Elle souhaitait plus que tout comprendre pourquoi il agissait aussi, mais elle se doutait que cette question le gênerait, alors elle tenta de garder ses lèvres closes pour le moment.

Ne sachant pas vraiment comme réagir, Elina mis sa maudite fierté de côté pour accepter son aide. De toute manière, si elle restait ici, elle allait attraper froid et elle allait râter son retour à Poudlard. On allait lui passer un sacré savon et elle ne serait pas en mesure d'en expliquer la raison. Elle soupira en prenant la béquille encore vaillante dans sa main. Avec une seule, elle n'était pas certaine de trouver suffisamment d'équilibre pour arriver jusqu'au dos du jeune homme, mais elle pouvait toujours essayer...Se hissant tant que bien que mal, Elina parvint à se mettre debout sans trop de difficultés, à sa grande surprise. Elle eut un mince sourire face à cela et se dirigea lentement vers l'homme pour grimper sur son dos, et cela avec le plus de douceur qu'elle pouvait. La jeune Serpent était tellement maigre, même pour une gamine de onze ans, qu'elle devait faire office de poids plume pour lui, mais pour une fois, ce n'était pas plus mal. Elle ne souhaitait pas en rajouter alors qu'il tentait de l'aider, mais elle n'en pensait pas moins pour autant...

Cette situation lui rappellait étrangement le jour de son accident. Quelqu'un l'avait aussi prise sur son dos alors qu'elle était seulement à moitié consciente. Elle ne savait pas si c'était un homme ou une femme qui l'avait sauvée avant que la voiture n'explose, mais une chose était sûre, elle lui en serait éternellement reconnaissant. Contre toute attente, même avec le fait qu'elle ne pouvait pas se déplacer comme tout le monde, Elina tenait à la vie et se battait pour elle. A aucun moment elle n'avait perdu espoir...Ce qui la caractérisait, ce n'était ni le désespoir, ni la tristesse, c'était plutôt sa hargne, son envie de vengeance, toujours destinée à sa famille. Mais ça, elle ne l'avait jamais exprimé à personne, et pour ceux qui ne la connaissaient pas, cela n'avait sûrement aucune importance. Quoi qu'il en soit, en l'aidant, cet homme était parvenu à faire revenir un souvenir qui l'avait emplie de remords à l'époque. Un remord qui la consummait encore à vrai dire, étant donné qu'elle avait toujours voulu remercier cette personne qui l'avait aidée et sauvée sans rien demander en retour. A cette pensée, une goutte de cristal s'écoula de sa joue, mais elle ne lui laissa pas le temps de continuer sa course, car elle l'essuya rapidement avec rage. Elle détestait se montrer faible devant quelqu'un qu'elle ne connaisssait pas, et puis ce n'était guère le moment de flancher maintenant...

" Pourquoi m'aidez vous? Je sens une sorte d'obligation en vous...Vous n'étiez nullement obligé de me secourir, j'aurais fini par m'en sortir tôt ou tard...J'y suis toujours parvenue avant, je n'ai besoin de personne. "

Là encore, Elina évita d'être froide et fut même plutôt douce. Elle n'avait pas l'habitude de s'adresser à un adulte et elle ne savait donc pas comment il fallait qu'elle réagisse exactement. Tout ce dont elle se rendait compte, c'était qu'elle était complètement épuisée, et que les mots de son père allaient encore traîner dans son esprit pendant un bon bout de temps avant de disparaître, à son grand désespoir. Alors qu'elle se perdait encore dans ses pensées qui n'avaient rien de quelque chose de joyeux, la douleur habituelle à ses jambes, souffrance à laquelle elle s'était habituée à force, se fit bien plus intense, la forçant à raidir complètement son corps petit et frêle. Sans attendre que l'homme la pose à terre, elle se laissa tomber contre le tronc d'un arbre qui était à proximité et se recroquevilla avec violence une fois qu'elle y fut adossée. Elle avait beau ne plus pouvoir marcher comme tout le monde, elle était tout de même assez souple...La douleur s'amoindrie très légèrement sans qu'elle ait eu besoin de trop contracter ses muscles et elle releva son regard désormais brillant vers le jeune homme. Il ne fallait surtout pas qu'il fasse de nouveau preuve d'une quelconque pitié à son égard, Elina n'était pas certaine qu'elle tiendrait longtemps avant de redevenir froide si tel était le cas.

Comme pour détendre l'atmosphère et essayer d'oublier qu'elle avait encore atrocement mal aux jambes, Elina eut un sourire qui était vraiment sincère vers le jeune homme. De par ce fait, elle tentait de le remercier pour sa gentillesse, et ainsi elle espérait ne pas avoir à prononcer le mot 'merci' chose qui la rebutait beaucoup, tout comme le mot 'pardon'. Elle eut un soupir, tentant vainement de se calmer. La douleur continuait de s'insinuer dans ses deux jambes, mais elle se fit soudainement beaucoup plus supportable et ce fut pourquoi elle pu fermer les yeux en gardant un visage des plus sereins. Elle était parvenue à briser d'elle-même sa barrière de froideur, c'était toujours ça de gagné...

" Pour ce que vous avez dû entendre tout à l'heure...Oubliez. De toute manière, il a toujours été comme ça avec moi, il a même été pire...C'est un imbécile qui passe son temps, avec l'aide de ma mère, à se faire plaindre des autres à cause de mon handicap. Mais un jour, je le sais, il sera puni...Ainsi va le monde. "

Elina était une jeune fille en manque d'attention. Du moins, c'était ce que pensait - intérieurement - Rival. Et il n'avait aucune intention - pour éviter de subir les 'foudres' de la gamine - de dire clairement ce qu'il pensait. Garder ce genre de remarque pour lui, c'était comme ça qu'il avait grandit... Faut dire qu'il n'eut que trop rarement la chance de dire ce qu'il pensait. Aujourd'hui, entre elle et lui, c'était bien entendu lui le boss. Il était l'adulte, celui qui avait le pouvoir (xD), et c'était limite il pouvait faire ce qu'il voulait... Enfin, ne pensez pas de travers, c'est un homme complètement sain .
Bref, bien qu'il ne savait absolument rien d'elle, il s'était malgré tout fait une petite idée. Donc jeune fille en manque d'attention, détestée par ses parents, pas très sociale et agréable vis à vis de ses proches, de ses camarades... Froide, c'est clair. Fière, pas autant que l'était Vegeta - Dans Dragon Ball Z pour les z'incultes - mais quand même. Timide ? Peut-être, faut voir.

Lorsqu'il lui 'présenta' son dos, Rival était presque sur qu'elle refuserait qu'un type comme lui la porte. Peut-être que le dos n'avait pas l'air d'être assez confortable ?Peut-être était-ce trop embarassant. Ou peut-être était-ce vraiment trop pour elle. Elle avait tout l'air d'une gamine qui refuserait tout ce qu'on lui donne, si c'est par pitié. Mais l'Auror ne ressentait aucune pitié pour elle, vraiment aucune. Le petit speech qu'elle avait lancé à son père était même très sympathique, et Rival était plutôt... Impressioné ? Ouais, bah ouais. Elle avait eut le courage de dire ce qu'elle pensait, le courage de dire les choses comme elles le sont, à son père ! Alors que lui, depuis tout petit, il n'a fait que ce que ses parents lui demandèrent. Bien qu'il détestait vraiment cette 'chose' qu'on appelle... Sorcellerie, Rival n'eut jamais le droit de décider de ce qu'il voulait faire. Jamais le droit, et le courage de dire ce qu'il pensait à son père, ou à sa mère. Donc oui, le bonhomme était impressionné par une simple gamine de onze ans, apprentie sorcière, refutée par ses parents.

Et malgré tout, elle s'avança vers lui, difficilement, et se colla contre son dos. Pas la peine de vous dire que Rival était assez... Etonné. Il n'aurait jamais pensé que cette jeune fille - sans vraiment la connaître, certes - aurait accepté une telle chose. Elle devait certainement penser à quelques trucs genre... Si elle refusait l'aide de cet étrange bonhomme, elle allait être à la bourre pour rentrer à Poudlard. Certains profs (Rogue ?) allaient lui passer un méchant savon et lui filer quelques heures (semaines ?) de retenues... Que des petites choses, non ? Rien de si effrayant... Si ?
Frêle, maigre, petite. C'était une fille de onze ans, hein... Légère, c'est certain. Elle buvait pas assez de soupe. Mangeait pas à sa fin lors des différents repas que proposait Poudlard. Qui étaient pourtant archi gras et remplissaient super bien le ventre. Décidement, Rival portait réellement un cas étrange sur son dos. Quoi que lui même en était un, de cas... Et en se levant, pour repartir vers l'école, le gugusse soupira, encore une fois.

Maintenant qu'il y pensait, jamais il porta quelqu'un sur son dos. Pas même son petit frère quand il était jeune. Nouvelle expérience. C'est sur que ç'aurait été plus agréable de porter sur son dos une top model avec une plus grosse poitrine. C'était pas le cas, tant pis pour lui, tant mieux pour elle.

Heureusement qu'elle ne pesait pas grand chose. Rival était un grand type, certes, mais qui restait assez maigre. Il dévoilait sa peau - en ouvrant bien grand sa chemise - parce que c'était classe - chez les moldus - mais il n'avait pas grand chose comme muscle. Il avait passé toute sa vie à lancer des sorts, et pas dans des salles de musculations - comme les moldus -, ou dans des clubs de sports - comme les moldus -... Alala, être né sorcier était un grand fardeau, faut pas croire. Certaines personnes sont trop 'fiers' de leur sang, de leur conditions pour penser comme les humains 'normaux'. Vivre sans le moindre pouvoir... Mais surtout, sans craindre la mort et ses messagers. Sans craindre la mort, et son incarnation.
Enfin bref, là n'est pas le sujet. Celui-dont-on-ne-doit-pas-pronnoncer-le-nom (chiant à écrire x_x) pouvait faire ce qu'il voulait, Rival n'en avait rien à foutre. Il aurait même preferé se retrouver face à cet enfoiré et ses pires sbires que de trimballer sur son dos une nana complètement déséquilibrée. Si encore, c'était la fille qui était representée sur son avatar... Une jeune fille souriante, jolie, presque pure et innocente... Dommage, vraiment dommage.

Ils marchèrent un court moment, avant que Elina ouvrit enfin la bouche : " Pourquoi m'aidez vous? Je sens une sorte d'obligation en vous...Vous n'étiez nullement obligé de me secourir, j'aurais fini par m'en sortir tôt ou tard...J'y suis toujours parvenue avant, je n'ai besoin de personne. "

Alors là, merde, pensait Rival. Elle avait parler avec une douceur insoupçonné, mais elle avait tappé dans le mille. Elle 'sentait' vraiment bien. Un sixième sens peut-être ? Il n'était nullement obligé de la secourir, et il avait fait. Il n'avait nullement interêt à écouter une conversation - qui ne le concernait pas - mais il l'avait fait. Décidement, Rival était vraiment un boulet. Et en plus, cette nana l'avait perçé à jour. C'était carrément la pire des choses qui pouvait lui arriver... Elle aurait pu garder la bouche fermée jusqu'à ce qu'ils arrivent au château, mais nan, elle l'avait ouverte... L'Auror grimaça, et heureusement qu'Elina ne pouvait pas le voir...

"Tu 'sens' très mal. Obligation ? Qu'est-ce qui te fait dire ça..." Murmura-t-il, tout doucement.

Puis, après avoir fait quelques pas, la jeune fille se glissa de son dos, et se posa contre un viel arbre. Pauvre arbre, mais chut. Rival remarqua malgré tout qu'elle souffrait de ses jambes... Pas de chance, vraiment pas de chance.
La fillette, après s'être assise - confortablement sans doute -, posa son regard sur le jeune homme. Pas si jeune que ça, puisqu'il avait tout de même la trentaine. Et toujours célibataire, rhalala... En tout cas, dans son regard, on pouvait y trouver pas mal de choses intéressantes... Ses yeux disaient clairement "je ne veux pas de votre pitié", et Rival comprennait cela que... Trop bien, malheureusement.
Il mit alors ses deux mains dans ses poches, et se mit à la regarder... Comme elle le faisait. Le sourire qu'elle esquissa pendant un moment était, pour tout dire, vraiment magnifique. Il était tellement joli que Rival détourna son regard, tourna son visage vers le côté opposé, pour 'presque' sourire. 'Presque' sourire qui disparut rapidement.

" Pour ce que vous avez dû entendre tout à l'heure...Oubliez. De toute manière, il a toujours été comme ça avec moi, il a même été pire...C'est un imbécile qui passe son temps, avec l'aide de ma mère, à se faire plaindre des autres à cause de mon handicap. Mais un jour, je le sais, il sera puni...Ainsi va le monde. "

Haha, très drôle.

"Sois pas tellement sûre de toi, fillette." Fit le bonhomme. Ce dernier aurait pu dire toutes sortes de choses, mais il préfera à nouveau de les garder pour lui. Aucun interêt à faire enrager cette jeune demoiselle. Elle était assez malheureusement comme ça, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie.
Rival ne savait absolument quoi dire. Il était pas du genre facile à aborder, et discuter avec les autres - et dans le cas présent, une gamine - était pas vraiment son point fort. Il était doué pour les maths, le français, l'anglais, l'histoire et la géographie, mais ça ne l'aidait pas vraiment dans cette situation là. A croire que ce qu'il avait apprit à l'école était vraiment... Useless.
Puis, soupirant une cinquième et dernière fois, le gugusse approcha la jeune fille, mine de rien. Puis, contre toute attente, il posa sa main droite sous ses deux genoux, et la main gauche sous son dos, et il la souleva. Il n'avait aucune intention quelconque. Il voulait juste la ramener au château avant que Dumbledore et les autres profs s'inquiètent.

"Ne pose pas de questions..."

Vers l'infini, et l'au delà....