Trois p'tits chats trois p'tits chats chats chats chapeau d'paille chapeau d'paille chapeau d'paille paille paille...

L'éveil du printemps, le début de l'été, le retour du soleil et sa chaleur réconfortante. Le renouveau, l'appel à la vie, au sourire. Une saisons pleines de couleurs, de saveurs. Tout cette amalgame de sens ne signifiait qu'une seule chose pour le jeune homme: Le retour à la maison! Fini, débarasser de cette école de timbrés! Enfin, les amis, la débauche et la fiesstaa.

Paillasson paillasson paillasson son son...

C'est avec une nouvelle perspective que le Serpentard découvrait l'été naissante. La tête vers le bas, les pieds reliés à la branche d'un arbre, le jeune homme se balançait comme une balançoire, laissant ses mains balotter dans le vide à la recherche d'un je-ne-sais-quoi. L'année avait été assez mouvementée, il en avait appris largement sur le monde des sorciers mais aussi sur lui-même. Il s'était lié d'amitié avec plusieurs Serpentardes et, étrangement, il s'était fait quelques ennemis dans son propre clan. Il avait décidement un problème de communication. Quoiqu'il en soit, les vacances laisseraient sur lui un beaume appaisant, comme un cadeau qu'on attend depuis longtemps et qu'on reçoit le jour de Noël. Tout était prévu dans sa tête, il irait chez lui, raconterait tout ce qui s'est passé avec exagération pour que ses parents se sentent coupables de l'y avoir envoyé puis il appellerait ses amis, fixerait un rendez-vous et il ferait les retrouvailles le soir même. Plus aucune crainte, aucune attente. Tout était prévu d'avance, écrit dans le ciel, dans son destin.

Somnambule somnambule somnambule bule bule...

Un reflet doré au soleil, quelque chose qui s'approchait de lui à une vitesse constante. Le jeune homme se hissa sur sa branche laissant le sang remonter jusqu'à son cerveau. Des millions de petits points brillants lui picottaient devant les yeux. Le visage de Cyanur était maintenant distinct, la première chose qui l'interpella ne fut pas ses paroles mais bien son habillement.

T'as vu? On est presque pareille.

Le jeune homme portait lui aussi une camisole serrée noir et des cargos noir. Rien de mieux pour garder la chaleur du soleil sans étouffer. Il sourit, essayant de camouffler le malaise qu'il ne semblait pas avoir ni remarquer.

Alors, qu'est-ce que tu comptes faire pendant les vacances?

Il avait toujours été comme ça. Effacer, faire semblant de rien plutôt que d'attiser d'anciennes flammes, de faire brûler un autre feu de paille. C'était inutile, du moins aujourd'hui parce qu'il était heureux.

Le jeune homme rigola, visiblement, la friction qui menaçait de s'enflammer venait de s'éteindre. C'était assez surprenant vu la façon dont ils s'étaient dit aurevoir la dernière fois. Ils auraient peut-être le loisir de reparler de toute cette histoire plus tard, pour le moment, Edan souhaitait conserver sa bonne humeur.

Il haussa les sourcils devant le peu d'enthousiasme que manifestait Cyanur devant le début des vacances. Le Serpentard, lui, était complètement débilisé simplement en s'imaginant ce que serait son retour à la maison. D'ailleurs, il se demandait s'il aurait assez de temps pour tout faire dans un seul été.

Il finit par hausser les épaules en souriant.

Si tu t'emmerde chez toi, t'as qu'à venir me rendre visite à Londres. On va bien se marrer, j'te présenterai à mes copains et on fera des trucs marrants. Tu sais, comme j't'avais dis quand on s'était rencontré la première fois.

Le jeune homme n'avait aucune idée de ce que pouvait être le Canada mais à en croire les paroles de Cyanur, elle ne manquait pas grand chose... lui qui s'endormait chaque soir en se disant que c'était une journée de moins, une journée de moins le séparant de son retour chez lui.

Bon, mon père est flic et ma mère est un peu trop paranoïaque mais j'crois qui devrait bien t'apprécier. De toute façon, on serait pas souvent chez moi.

Il s'appuya sur l'arbre, les bras pendouillant dans le vide.

L'idée de se rendre visite l'un et l'autre rendait le jeune homme fou de joie. Il avait de plus en plus hâte que cette année se termine. En plus, il n'avait jamais mit les pieds au Canada.

À Londres que j'te dis.

Le jeune homme rigola puis poursuivit sa lancée.

Tout le monde t'aimera, c'est sûr. Bon, moi j'ai pas d'amis sorciers, j'en ai rien à faire... Ma mère elle fait même pas de magie à la maison. J'crois que c'est pour faire plaisir à mon père. C'est un flic, ça serait pas bon pour lui... J'en sais rien... tu comprends. Il va surement te poser un tas de questions et si tu réponds bien, alors il t'aimera. Ma mère aussi, c'est une sorcière, elle sera curieuse, j'suis sûr. Elle connait pas grand chose à son monde, elle non plus.

Le jeune homme soupira légèrement. Il se sentait vraiment comme un cheveu sur la soupe dans cette école.

Je suis pratiquement moldu moi-même. J'viens d'un quartier moldu avec une mère sorcière qui s'est toujours considérée comme une moldu. Et là, j'suis répartit dans la maison où la lignée est super importante et moi j'ai rien à dire quand on parle de la pureté du sang...

Il haussa les épaules, laissant de côté toutes ces interrogations existentielles pour démontrer sa trop grande enthousiasme à l'idée de lui présenter tous ses copains moldus.

L'important avec eux c'est d'être toi-même. Mais faudra rien leur dire pour les trucs de sorciers, j'veux pas prendre mes copains. C'est tout ce qui me reste de bien à moi, tu comprends.

Le jeune homme était à la fois débordant d'énergie, de joie et d'insécurité. L'idée même de retourner à la maison lui procurait une extrême exitation mais la peur d'avoir perdu quelque chose de précieux, quelque chose d'aussi important que son identité le terrifiait.

Le jeune homme le menton d'un air faussement hautain. Un sourire mi-amusé mi-amer aux lèvres.

Oh, tu te crois digne de venir à nos fêtes, peut-être? Des fêtes de moldus, pas des fêtes de pousseux de bâton de bois.

Malgré son année à Poudlard, Edan n'arrivait toujours pas à s'identifier comme étant un sorcier. Il s'était retrouvé dans la pire maison pour renier sa lignée, il en était conscient. L'importance d'être un sorcier de sang-pur et tous ces machins qui passaient cent mètres au dessus de la tête du garçon. Il finit par ricanner, chassant du coup toutes ses pensées.

Biensûr que tu viendras. Et t'auras des tas de problèmes, comme moi. Et là tes parents vont me détester.

Edan lui envoya un bref clin d'oeil avant de pouffer de rire puis il s'agrippa à l'arbre pour monter une branche plus haut.

Ta soeur elle est jolie? Ça ferait un bon côté ça aussi. Heheheh!

Le jeune homme s'immobilisa sur la branche et fit quelques pas vers l'extrémité de celle-ci. Il leva les bras vers le ciel et se mit à hurler comme un imbécile.

C'est moi le roi du mondeeeeeeeeeee! Hahahahahahaaaaaaaa!! Le plus GRAND de tous les ROIS! Et personne ne pourra jamais me détrôner parce que je suis le plus BEAU et le plus GRAND des rois. HAHAH!

Il allongea son index qu'il pointa sur Cyanur d'un air dictatorial.

Toi simple mortel à genoux et qu'on prépare mon REPAS.

Le jeune homme la défia d'un sourire malicieux.