-11%
Le deal à ne pas rater :
Smartphone 6.36 ” Xiaomi 14 (12 Go / 256 Go
641 € 719 €
Voir le deal

Partagez
 
 De l'intérêt d'un monde meilleur {Clarisse}
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: De l'intérêt d'un monde meilleur {Clarisse}   De l'intérêt d'un monde meilleur {Clarisse} EmptyMar 11 Jan - 19:09:49

Mardi 12 janvier 1999 – 16h00

La minuscule pendule posée sur un coin plus ou moins dégagé de son bureau sonna quatre coups, et April referma le livre qu’elle lisait avant de l’envoyer d’un coup de baguette distrait dans la bibliothèque derrière elle. C’était l’heure du rendez vous qu’elle avait donné à Miss McBrien, la jeune Bleue et Bronze qui s’était fait remarquer dans son cours par un avis tranché, empreint d’un dégoût certain pour toute cette histoire de guerre et pour le gouvernement de son monde. Ça n’était pas vraiment étonnant et c’était exactement ce genre d’idées que la jeune enseignante avait voulu entendre, mais Clarisse avait été la seule à parler de manière vraiment personnelle. Les autres avaient suivi le cours, avaient donné des réponses neutres, formatées. Pas elle. La Sixième année avait fait une forte impression sur April qui, dès la fin du cours, avait décidé qu’elle devait lui parler. La jeune fille n’aimait peut être pas ses débats, mais elle était visiblement la plus à même de lui parler franchement, sans se soucier des états d’âmes de l’adulte en face d’elle. Si April voulait comprendre réellement ce que ces gosses avaient vécu, enfermés dans ce fichu château au fin fond de l’Ecosse avec les deux personnages les plus tordus de l’enseignement Poudlardien, il fallait absolument qu’elle ait une discussion avec elle. Il lui fallait Clarisse et sa rancœur, pour savoir ce que les autres ne voulaient pas dire.

Dans un sens, elle se sentait coupable d’utiliser ainsi une élève pour son propre intérêt. Mais les doutes étaient passagers et elle savait que ses raisons étaient bonnes. Et puis peut être qu’exprimer le fond de sa pensée sans risquer quoi que ce soit, ni l’incompréhension ni la colère de ses pairs, pourrait faire du bien à Clarisse. Elle avait finalement décidé d’inviter Clarisse à lui rendre visite dans son bureau le mardi suivant, et l’en avait informé au détour d’un couloir, d’une façon qui ne laissait pas vraiment le choix à l’adolescente. Elle lui avait dit qu’elle « aimerait s’entretenir » avec elle, et avait plus ou moins utilisé son autorité évidente d’adulte pour que la Serdaigle ne décline pas cette invitation. Sans lui dire exactement quel était le sujet de cette entrevue, elle ne risquait pas que l’exaspération de la jeune fille la pousse à se renfermer encore plus sur elle-même qu’elle ne semblait le faire. Entretemps, elle s’était renseignée. La famille de la jeune McBrien avait été partagée pendant cette guerre. Elle n’avait eu aucun mal à demander à David de fouiller un peu du côté des élèves qu’elle sentait en difficulté.

Bien sûr, c’était assez grossier de s’immiscer dans la vie des jeunes, sans rien leur dire, prenant une longueur d’avance sans leur laisser la chance de se protéger. Mais il fallait bien que le Bureau serve à quelque chose parfois, et c’était pour la bonne cause. Elle était certaine qu’Ophelia aurait approuvé, si elle lui en avait parlé. Ce qu’elle n’avait pas fait. Son amie avait de toute façon trop à faire avec la réunion des anciens membres prévue pour le soir même et les interrogations d’April concernant Jules, les soucis de cœur d’April, les rencontres avec Jules, Jules, Jules et encore Jules. Merde, c’était Clarisse qui importait, pas cet idiot de Transylvanien sorti du passé.

Il était donc seize heures, et April attendait son élève d’une minute à l’autre. D’abord immobile, elle était restée assise pendant quelques secondes avant de se lever, nerveusement, et d’aller réorganiser quelques livres dans sa bibliothèque, les classant par taille plutôt que par auteur. C’était plus esthétique et de toute manière, ils retrouveraient leur ordre habituel à la prochaine impatience de la jeune anglaise. Finalement, au bout de longues, interminables secondes, on frappa à la porte. Clarisse, forcément. Avec un soupir soulagé, April reprit sa place sur son siège et déverrouilla magiquement la porte de son bureau, autorisant d’une voix calme sa visiteuse à entrer.


« Bonjour Clarisse. Installe toi je t’en prie. »

Pas de sourire chaleureux, encourageant ou compatissant. C’était stupide de paraître enchantée d’une discussion qui porterait sur la mort, le chaos et les séquelles psychologiques d’une enfant de seize ans à peine. Elle avait toujours détesté ces expressions d’adultes qui vous prenaient comme une pauvre petite chose blessée et étaient persuadés qu’un bisou magique guérirait tous les maux. Cela avait cessé de faire son effet vers l’âge de cinq ans. Posant un regard neutre sur son élève, elle prit la parole, lançant les hostilités d’un ton doux, naturel.

« J’aurais voulu que l’on parle de ton point de vue sur la situation actuelle du monde, sur ce que tu vis ou a vécu. Ne crois pas que je tente une psychothérapie de comptoir, nous ne sommes pas à la Tête de Sanglier. Je veux juste comprendre ce qu’il s’est passé ici, autrement que par les avis erronés d’adultes suffisants et savoir pourquoi tu sembles voir la reconstruction et l’hypothétique retour à un monde de paix sans mage noir à l’horizon comme une chose si sombre. »

Les mots étaient choisis, même s’ils pouvaient sembler très bateau. Elle ne voulait pas de discours détournés, elle voulait la franchise mordante de la jeune fille qui avait marqué son cours l’autre jour.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: De l'intérêt d'un monde meilleur {Clarisse}   De l'intérêt d'un monde meilleur {Clarisse} EmptyVen 14 Jan - 20:36:32

[hj]Désolée pour l'intro un peu longue et qui n'a rien à voir, mais c'était important pour l'évolution de Clarisse. En espérant que ça te convienne... [/hj]

Clarisse plia avec soin le parchemin qu'elle avait reçu le matin même et le rangea précieusement dans sa poche, un timide sourire aux lèvres. Elle avait rencontré Flynn pendant les vacances de Noël. C'était une fin d'après-midi froide, le brouillard s'insinuait sournoisement entre les arbres alors que le soleil achevait sa course, loin au-dessus des cimes dénudées. La jeune fille avait traîné longtemps dans la forêt ce jour-là, préférant s'éloigner de son imbécile de frère avant de déclencher une nouvelle catastrophe. Les cours de magie sans baguette avaient au moins eu un peu d'effet: un vase avait accidentellement (ou pas?) explosé à moins de vingt centimètres du Gryffondor. Ce jour là donc, la rousse était tombée sur Flynn au détour d'un sentier. Le pauvre garçon était trempé, frigorifié et complètement perdu. D'abord méfiante, elle s'était finalement résolue à lui donner un petit coup de pouce et l'avait ramené au cottage. Il n'était pas de la région, ce qui du reste s'entendait à cet accent irlandais insupportable et s'était fait jeter à terre par sa monture qui avait filé sans demander son reste, avec sa baguette rangée dans un étui spécial. Quand à savoir ce qu'il fabriquait à cheval en plein hiver au fin fond d'une forêt Écossaise, eh bien.. l'explication était tout de même un peu farfelue.

La sixième année dévalait les escaliers, l'air sans doute pas heureuse, mais pour une fois les traits relâchés. L'irlandais lui proposait d'aller boire un jus de citrouille (ou autre chose) le week-end suivant à Prés-au-Lard, histoire de la remercier pour ce qu'elle avait fait. Clarisse s'enthousiasmait rarement à l'idée de contacts humains, mais l'étudiant lui avait fait bonne impression et après tout il lui devait bien ça. Sans son intervention salutaire, il serait probablement mort de froid. Bon d'accord... sans exagérer, il aurait passé une très mauvaise nuit.

Son visage redevint brusquement sérieux lorsqu'elle arriva enfin au premier étage, légèrement essoufflée. April Lightman, professeur de défense contre les forces du mal fraîchement débarquée à Poudlard l'avait convoquée au détour d'un couloir, raison de sa présence dans cette partie du château. Elle espérait que la jeune femme ne lui ferait pas perdre son temps. A cette heure-ci, elle était sensée faire son devoir de potion donné si gentiment la veille, puis prendre un léger goûter avant de se préparer pour son cours d'astronomie. Autrement dit, elle avait autre chose à faire que d'aller prendre le thé avec une enseignante à qui elle n'avait strictement rien à dire. Lightman l'ennuyait déjà assez pendant ses heures de cours sans qu'elle n'ait besoin de se la coltiner pendant son temps libre. Mais bon... elle n'avait pas vraiment le choix. C'est donc assez ennuyée qu'elle frappa à la porte du bureau tandis que résonnaient seize heures à la grande horloge du hall. La porte s'ouvrit sans tarder et Clarisse fut invitée à entrer.


« Bonjour professeur. » Lâcha-t-elle un peu plus froidement que nécessaire.

La jeune femme lui proposa de s'asseoir, ce que fit l'aiglonne sans broncher. Elle ne jeta pas un regard au décors qui pourtant lui aurait plu et se concentra sur le visage de son interlocutrice, pressée qu'on en vienne au fait. Cette dernière prit quelques secondes avant de lui dévoiler l'objet de leur entrevue. Étonnamment, la sixième année ne décela aucune émotion particulière chez son professeur dans ce laps de temps. Elle trouva que c'était plutôt bon signe. Enfin jusqu'à ce que Lightman lève le mystère. Aussitôt, une alarme retentit dans son esprit. Elle ne savait presque rien à propos de cette femme, si ce n'est qu'elle avait travaillé au ministère avant de poser (temporairement?) ses valises à Poudlard. Et dès que le mot « ministère » entrait en ligne de compte, la jeune fille devenait méfiante. Et si jamais c'était un piège? Et si on voulait se servir d'elle pour trouver Sayannel? Elle pâlit légèrement et serra les poings sur ses genoux. Une lueur indéfinissable traversa ses prunelles et son regard devint plus froid. Elle ne ressentait plus seulement de l'agacement...


«Je comprends bien ce que vous voulez, mais pourquoi ne pas demander à quelqu'un d'autre ce qui s'est passé ici? Nous avons tous vu la même chose, n'importe qui pourrait vous renseigner. Quant à ma vision de la reconstruction, je ne suis pas la seule à regarder les choses en face... »

Son ton était resté neutre et respectueux, mais son attitude disait clairement: « Puisque vous voulez la guerre vous allez l'avoir. » Elle n'était pas le genre à accorder sa confiance au premier venu et encore moins à un professeur d'allure suspecte et aux compétences pédagogiques encore à démontrer. Elle sourit. Elle ne dirait rien. De toute façon, elle ignorait où pouvait bien se cacher son mangemort d'oncle et même si elle le savait, jamais elle ne le vendrait. Clarisse savait trop bien ce qui arriverait s'il était pris. Cette fois, il n'aurait pas d'échappatoire. Cette fois les aurors savaient pour son don d'animagus, ils ne se laisseraient pas surprendre. L'Écossais lui avait bien montré cette grosse bague qui ne quittait jamais son doigt et qui contenait assez de poison pour une mort rapide et sans douleur. Quant à ses autres secrets... il faudrait être légilimens pour les lui extirper. Par chance, le nombre de personnes ayant la faculté de lire dans les pensées était plus que restreint. Ne restait plus qu'à donner le change pour que Lightman soit convaincue que lui chercher des poux était vain.

«Mais puisque c'est à moi que vous le demandez, je vais vous répondre. »

Et le meilleur moyen était encore de dire la vérité.

«Il n'y aura jamais de paix sans magie noire parce que chacun agit selon son intérêt personnel. Vous, moi, tout le monde. Pourquoi êtes-vous venue à Poudlard? On vous l'a probablement proposé, mais si vous n'y trouviez pas votre compte, vous auriez décliné l'offre. La plupart des gens aspirent à des choses banales, sans grand intérêt et surtout qui ne sont pas dangereuses, mais d'autres ont tellement d'ambition et sont tellement pressés de réaliser leur rêves qu'ils se penchent sur la magie noire. Parce que ça va plus vite, c'est plus facile. On sait tous que certains rituels nécessitent des sacrifices animaux par exemple. Tuer un animal, ce n'est pas grand chose par rapport au bénéfice. Alors ils le feront. Après tout un animal n'a pas de conscience, ce n'est rien. Et puis finalement un humain n'est pas si différent d'un animal... et c'est pour la bonne cause, pour le rituel. Alors ils le feront. Mais quand on a tué une fois, pourquoi ne pas recommencer? C'est un engrenage. On pose d'abord le doigt et finalement on ne peut plus s'arrêter. Il y aura toujours quelqu'un pour tenir ce genre de raisonnement et se laisser tenter.»

Elle s'interrompit un instant. Elle avait gardé un ton distant, comme si elle se contentait de commenter un tableau accroché au mur. Clarisse ne savait rien de la magie noire que ce qu'on lui en avait dit et jamais elle n'avait eu envie d'étudier cette science occulte, même si ça pouvait quelques fois sembler alléchant. Quand on voyait où ça avait mené Voldemort, ça vous donnait envie de vomir plus qu'autre chose. De toute façon ce n'était pas son style, elle n'avait pas besoin de ça. Ce que l'on appelait la magie blanche était déjà un domaine tellement vaste et intéressant qu'elle n'était pas sûre qu'une seule vie suffise à tout apprendre, à tout connaître.

N'ayant pas spécialement envie de parler de l'année précédente, elle s'en tint là, espérant avoir satisfait la curiosité de Lightman, même si ça semblait plus que difficile. Si elle était là pour gratter le vernis et trouver les secrets des uns et des autres, elle ne s'arrêterait malheureusement pas là...
Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-