petit serpent [pv dru]

Yume se promenait tranquillement à travers le château. Elle ralentit son allure silencieuse alors qu’elle arrivait près d’une ouverture donnant sur le Lac. Elle s’arrêta et admira les rayons du Soleil qui frappait la face lisse du Lac.

**Chaleur contre fraîcheur**

Pensa furtivement Yume. Elle prit une sortit menant au Lac et située non loin d’elle et descendit quelques marchent avant que ses pieds n’entre en contacts avec l’herbe fraîche. Yume continua son chemin vers le Lac, vêtue de l’une de ses éternelles robes noires. Malgré le froid qui régnait en cette fin de matinée, Yume ne portait pas de cape et ses bras n’étaient pas recouverts par les manches de sa robe qui lui arrivaient aux épaules. Rien en elle ne trahissait un quelconque signe de froid, son visage pâle et inexpressif n’était même pas rougi par la fraîcheur qui persistait pourtant.
Des brises fraîches souflaient de temps à autres, emportant sa longue chevlure pâle dans une danse calme et apaisante.
Elle marchait doucement et arrivait maintenant près d’un grand arbre, face au Lac. Elle posa sa petite main sur le tronc et admira le Lac. Sur sa surface, la lumière du Soleil se reflétait comme pour un miroir. projetant parfois des éclats lumineux.
Yume s’avança encore un peu et s’assit à même le sol, sur l’herbe moelleuse et fraîche, appuyant son dos contre la matière dur et rugueuse de l’arbre. Elle ramena ses jambes contre sa poitrine, ses bras les entourant et admira de ses yeux vides le Lac Noir.
De temps à autre, un tentacule venait rompre le verre qu’était le Lac avant de reprendre sa face lisse et opaque. Sans même sans apercevoir, elle se mit à chanter dans sa tête une vieille chanson qu’elle et Myke avait inventé.

** Masque brisé par l’insouciance
Par la jeunesse de l’enfance.
Ame gelée qui refuse de se délivrer.
Ame en peine qui continue d’avancer,
Malgré le sang coagulé, qui coule en cascade sur ses joues maculées
Cesse donc de pleurer,
Cela parfait ton inutilité.
Le froid te prend, mais ton corps tremble d’autres sentiments.
Hurle donc ta peine, hurle donc ton désespoir.
Des plaies béantes de ton cœur,
S’écoule lentement une liqueur
Liqueur d’amertume et de peur.
Silencieuse à travers ton visage,
Cache donc ce que tu es à l’humanité,
Jeune fille assoiffée qui fera couler le sang d’un quelconque passant… **

Elle s’arrêta de fredonner lorsque quelque chose lui frôler sa cheville découverte. Elle baissa les yeux et rencontra les deux émeraudes fascinantes d’un tout petit serpent d’une dizaine de centimètres. Ses écailles vertes luisaient doucement au Soleil et il regardait Yume d’un regard empli d’une sagesse froide.
La petite fille le regarda un instant avant de poser doucement sa main au sol. Aussitôt, le serpent rampa jusqu’à sa petite main et se nicha dessus. Instinctivement il s’enroula au poignet dénudé de Yume. La fillette releva son poignet à la hauteur de ses yeux. Le serpent et elle se dévisagèrent un long moment, comme si une sorte de connexion s’était établi entre les deux petits êtres. Finalement, Yume posa sa tête sur ses genoux toujours repliés et se remis à fredonner doucement. Sa main refermée sur son genou de telle manière à ne pas blesser le serpent. Ils se contemplèrent ainsi, les yeux dans les yeux, elle continuant de fredonner sa triste mélodie et lui ne la lâchant pas de son regard d’émeraude.