Etiolona n'avait pas passer une bonne nuit et était d'une humeur particulièrement massacrante. Son habituel sourire doux et innoncent n'était plus et la moindre personne qui tentait de l'approcher se prenait un regard noir de colère et une remarque bien sentie. La frêle jeune fille marchait à grandes enjamabées ... enfin proportionnellement à ces petites jambes, en se dirigeant vers le lac pour tanter de se calmer un peu.

Elle arriva vite fait là-bas et avisa un garçon, apparement un nouveau ça me lui va bien de dire ça à Etiolona qui se contemplait dans le lac. La jeune fille roula des yeux en se demendant quel était l'effet voulu par tout ce cinéma ? Il voulait se la jouer Bodom au masculin ou quoi ?

** Et bien il est loin de faire le poids, le pauvre ... **

Pensa-t-elle sarcastiquement en le voyant remettre une mèche de cheveux en place. Un petit précieux. Elle continua sa marche pour arriver non loin de lui. Après tout ... il pourrait bien l'aider à faire descendre son agacement ... Il n'aurait qu'à jouer le rôle de la victime.

- Bonjour.

Le salua-t-elle d'une voix froide, décidant de d'abord un peu voir comment il se débrouillerait avant de peut-être contre-attaquer.

[HJ : Tu dois avoir un avatar Essaie d'en trouver un. Il y a une gallerie sur le miroir si tu veux ]

La petite italienne allait répondre au garçon d'une remarque bien singlante quand une jeune fille passa dans son champ de vision, contournant le lac pour finalement aller s'installer au bord de celui-ci et laisser son regarde se perdre dans le vide. Il fallut quelque seconde à Etiolona pour détacher son regard d'elle tandis qu'elle plongeait son visage dans ses mains, comme pour se couper du monde. Perdue dans ses réflexions sur cette fille, Etiolona en fut tirée par la voix fluette du garçon. Elle tourna donc son regard vers lui et le regarda pour la première fois vraiment. Il était grand, du moins par rapport à la petite italienne et arborait le blason de la noble maison des verts et argent. Cette dernière constatation arracha une moue dégoûtée à Etiolona.

** Si ça se trouve lui aussi finira copain des bouffondors. **

Pensa-t-elle avec mépris. Mais le fait qu'il soit dans sa maison, et peut-être digne d'y être changea la donne dans son esprit. Faisant un aimable sourire, celui de la gentille fifille qu'elle jouait habituellement, elle lui tendit une main en se présentant.

- Etiolona Palicio. De sang pur.

Précisa-t-elle. Elle n'avait pas l'intention de parler à un sang-de-bourbe.

HRP: Il me semble que le lac est immense... En faire le tour serait donc long et mettrait une certaine distance entre les pjs je me trompe ? Concernant l'avatar je cherche, je cherche... mais je rame surtout :)

Narcisse se saisit délicatement de la main d'Etiolona, un prénom bien étranger à l'Angleterre, et répondit sur le même ton douçâtre qu'auparavant, n'abandonnant pas son sourire charmeur.

"Narcisse Anasar, sang-pur bien évidemment..."

Il lâcha la main de la fillette, son sourire s'effaça. Alors son regard d'acier se posa sur la rive opposée où une jeune fille venait de s'asseoir. S'imaginait-il des choses ou il attirait la gente féminine comme le miel les abeilles...
Il se concentra à nouveau sur Etiolona, essayant de deviner la nature de leur rencontre.

*Cette petite a tout d'une peste, méfie-toi Narcisse...*

"Je t'ai aperçu durant la cérémonie de répartition, tu es première année n'est-ce pas ?"lança-t-il innocement.

Narcisse regarda la jeune fille entamait son inexorable marche vers eux, les pieds dans l'eau, les cheveux dans le vent...

*Nom d'un Dragon ! Une naïade ! Ou une sirène.*

Alors qu'elle se rapprochait la fascination et l'étonnement du jeune sorcier allaient en décroissant, qu'est-ce qu'il avait pu être naïf. En tout cas elle savait y faire en matière d'entrée la damoiselle, mais bon, elle avait sali sa joli robe et devait se geler les pieds.
Lorsque leur regard se croisèrent elle ne put déceler dans le regard d'acier du jeune homme qu'une infinie tristesse, une déroutante mélancolie.

Il se saisit à nouveau délicatement de la seconde main qu'on lui tendait, puis d'un sourire tout aussi charmeur que celui adressé à Etiolona répondit de sa voix suave:

"Narcisse Anasar."

Puis désignant sa nouvelle camarade de la tête:

"Et cette damoiselle se nomme Etiolona, par contre j'ai oublié son nom" ajouta-t-il d'un air faussement navré.

Etiolona regardait Narcisse faire son numéro et elle dut se retenir de rouler des yeux une nouvelle fois. A la place elle fit son gentil sourire de fifille à sa maman et lui répondit qu'en effet elle était nouvelle.

- En effet. Je ne te demanderai pas ce qu'il en est pour toi par contre. Je suis certaine que je t'ai vu passer sous le Choixpeau peu avant moi.

Elle ne dit plus rien. Les relations, ce n'était pas son fort, et elle ne démarrerait pas une conversation. Elle remarqua néanmois que le jeune homme ne faisait plus du tout attention à elle et regardait un point dans son dos. Etiolona, pas vexée pour un sous, se retourna pour voir ce qui captait son attention et elle remarqua alors Alyssa qui venait vers eux. Elle ne lui avait jamais vraiment parler, juste entendu une ou deux fois son nom. La jeune Valenti plongea ensuite son regard émerraude dans le sien et lui fit un petit sourire avant de les atteindre et de lui tendre sa main en se présentant.

Quand elle lui tendit la main elle la serra, bien que la sienne soit plus petite et lui rendit son sourire avec une sincérité étonnante. Elle lui énnonça son nom et hocha la tête. Puis, voyant Narcissa refaire son cinéma, elle ne put s'empêcher, cette fois de clairement lever les yeux au ciel. Etiolona aurait aimer réussir à remettre à sa place cet espèce de présomptueux, mais avec l'arrivée de Alyssa, cela se révélait plus compliquer. Elle lui jeta, à tout hazard, un regard assez significatif que Narcisse ne capta pas. Peut-être comprendrait-elle ?

Prendre la mouche pour si peu avait quelque chose de surprenant, et d'assez déroutant également... Narcisse n'en revenait toujours pas et c'est confus qu'il regarda la jeune fille s'éloigner vers le château.

*Quelque chose ne tourne pas rond chez elle, ou alors elle est vraiment susceptible.*

Un instant il voulut la retenir, s'excuser lui dire qu'il était navré. Mais navré de quoi ? Il n'avait rien d'un goujat et ne s'était pas comporté en rustre, il avait juste essayé de faire rire la damoiselle en lui montrant qu'elle devrait se soucier un peu d'elle avant de chercher à aider les autres.

*Au moins elle m'a trouvé beau, c'est l'essentiel.*

Il sourit, puis tourna son beau visage vers l'objet de sa première rencontre. Elle le regardait avec mépris... La célèbre solidarité féminine sans doute, car il en demeurait persuadé, il n'avait pas été méchant, ou si elles prenaient celà pour de la méchanceté elles étaient bien naïves...et des victimes toutes désignées.

"J'ai vraiment été blessant ?"lança-t-il d'un ton innocent et faussement curieux.

Narcisse n'avait jamais eu de camarades, ni de classes, ni de jeux et jamais il ne s'était imaginé que pallier à son manque de socialisation serait aussi brutal, et divertissant !

*Cette langue de vipère est vraiment ravissante quand elle s'énerve.*

A mesure qu'elle le fouettait de ces paroles mensongères et abusives un sourire narquois se dessinait sur son visage, une malicieuse flamme se consummait avec de plus en plus de vigueur dans ses yeux gris. Le vert et argent fixait la fillette de son regard rieur, les bras le long du corps, parfaitement décontracté, enfin en apparence...
Alors les mots suivant s'échappèrent de sa gueule d'ange:

"Je n'ai pas voulu la faire fuir, si c'est bien moi qu'elle a fui d'ailleurs. Car si à ton humble avis j'aurais pu me montrer lourd il est des plus évident que tu as été transparente et fade..."

Il continue à la fixer, son regard plus malicieux que jamais:

"Quoi que, la colère pigmente un peu la pâle figure qui ose me tenir tête. Encore quelques efforts et tu pourras prétendre être quelqu'un."

Etiolona écouta le jeune homme lui répondre, sur un ton et avec des paroles voulues ironiques et très certainement blessantes. Lorsqu'il eut fini sa petite tirade, Etiolona ne put s'en empêcher d'avantage et rigola un peu. Il croyait lui faire de la peine ? Le pauvre. Elle ne répondit pas directement, tentant d'éliminer le sourire qui ornait son visage tant il était pathétique de voir ce jeune Narcisse tenter de la rabaisser. Elle attendit encore un peu, espérant peut-être qu’il sorte enfin quelque chose d’intelligent … en vain. Elle reprit alors un air plus ou moins sérieux et répondit, la voix chargée d’amusement.

- Oh, mais vois-tu, je ne pense pas le moins du monde avoir été transparente et fade, et quand bien même ce serait le cas, je dois dire que je n’en aurais que faire.

Etiolona le jaugea du regard et se retourna pour s’asseoir sur un banc qui était juste à côté. Elle croisa ses fines jambes et remit correctement sa jupe en place avant de retourner son regard vers lui. Si elle était obligée de subir une discussion morne et sans intérêt avec ce serial lover, autant être à son aise, histoire que si elle s’endorme d’ennui elle ne tombe pas par terre. Lui n’aurait qu’à rester debout, les bras le long du corps et ballants comme un paumé, ce n’était pas son affaire. Elle planta à nouveau ses yeux prune dans ses yeux gris. Et continua sur sa lancée, ne prêtant qu’une attention minime à ses réactions. Après tout, cela n’avait pas lieu de l’intéresser.

- De plus, Anasar, je sais pertinemment ce que je vaux, il n’y a pas de problème de ce côté-là. Et, de ce fait, ce ne sont pas tes sifflements insignifiants, et avouons-le d’amateur, qui y changeront quelque chose. Pour ce qui est de ma colère, je ne sais pas où tu as été la cherchée.

Acheva telle, pensant qu’il avait sans doute dut confondre la colère avec l’attrait du jeu. Du jeu de la vipère, celle qui serait la plus venimeuse. Et dans ce genre de jeu, Etiolona aimait à avoir le dernier mot. Si ce n’était pas le cas, elle se mettait à haïr, parfois sans raison la personne qui avait gagné. Mais cela n’était jamais arriver qu’une fois.

La colère, l'amusement, l'orgueil ou quoi que se soit d'autre Narcisse n'en avait que faire, il obtenait peu à peu ce qu'il voulait, subtilement il poussait la serpentard à se dévoiler, à affirmer son caractère: elle prenait à ses yeux de plus en plus de couleur.
Il rentra dans le jeu, ce jeu qu'il connaissait si bien... Faux semblants, apparences, sous-entendus il en était maître, il ne vivait qu'en apparence après tout et personne ne pouvait encore se vanter de le connaitre, de percer à jour le masque même si une de ses camarades se vouerait bientôt à une exploration...poussée de sa petite personne.

Il n'abandonna pas son sourire narquois et quelque peu suffisant, la malice dansait toujours dans ses yeux, il semblait s'amuser...

*Tu sais ce que tu vaux, parfait ça nous fait un point commun alors... Alors montre moi ce que t'as dans le ventre, ose un peu sortir les crocs, sort de l'ombre, fais toi une place au soleil.*

Si le garçonet de onze ans était souvent caractérisé par la puérilité inévitable de son jeune âge, il savait cependant se montrer bien plus mature lorsque la situation l'exigeait, capacité résultant d'une enfance passée dans un monde uniquement adulte.
Il s'approcha du banc pour faire face à son adversaire et glissa ses mains dans les poches de sa veste.

"C'est quoi ton problème alors, Palicio. Car autant le dire je ne t'ai rien fait, alors quoi ? Tu veux être respecté peut-être ?"

Le masque narquois et malicieux disparut pour prendre les traits du mépris.

"Et bien apprend que si tu veux être respectée, commence par être respectable et, en outre, assez costaud pour imposer le respect..."

Il ne voulait pas se montrer méchant et dans son mépris ne perçait aucune animosité, du moins pas encore. Il voulait en quelque sorte enseigner quelque chose à Etiolona, lui montrer qu'on ne pouvait se permettre tout et n'importe quoi avec n'importe qui...

*Parfois il faut savoir s'écraser ma vieille... On attaque quand on sait que la victoire est inévitable, sinon on attend que son adversaire soit à terre pour frapper.*

** Et bien si finalement, il sait sortir quelque chose d'intelligent. **

Fut la première pensée qui traverssa l'esprit de la jeune fille. Ses yeux pétillaient d'amusement. Evidement, la jeune italienne appréciait à s'attaquer verbalement à des bâtards et autre sang impur, mais elle trouvait cela tellement amusant que de faire une joute avec quelqu'un qui possédait le caractère pour répondre. Loin de se vexer, la jeune fille fit un petit sourire à ses paroles. Respectable ? Elle l'était sans nul doute bien plus que cet individu le croyait, mais cela ne le regardait en rien, elle n'irait donc même pas abordé le sujet.

- Costaud dis-tu ? Je crois que je le suis suffisement. Oh bien sûr, je suis petite, plus que la moyenne, et on pourrait par conséquent croire que je ne le suis pas. Mais je ne parle en rien de cette force la, mais de celle du caractère. Et celle-là, je l'ai indubitablement. Malgré tout, je te remercie de t'inquiéter ainsi pour moi.

Lâcha-t-elle d'une voix ironique. Pour elle, ceux qui pensaient que la force physique primait sur celle de l'esprit n'étaient que des imbéciles sans fin. Mais elle calma cet élan de mépris en se disant que rien ne pouvait lui affirmer que c'est ce que pensait Narcisse.

- Vouloir être respectée ? Franchement, je me demande qui ne veut pas l'être, répondit-elle amusée bien malgré elle par ses paroles. Quand au fait que tu ne m'ai rien fait ... Oui, et ? Personne ne t'as obligé à rester ici, tu as pris la décision toi même. Alors quel est ton problème Anasar ? Tu veux m'écraser peut-être ?

Demanda-t-elle sur le même shéma de paroles que lui, un sourire mutin aux lèvres, très amusée par l'échange. Elle n'avait plus, depuis un certain temps, eu droit à ce genre de 'joutes' et elle devait avoué que cela lui avait manquer. Etiolona était calme, ne s'énervant pas des paroles du jeune homme. Pourquoi s'en soucirait-elle ? Elle ne l'apréciait même pas. Et lui se souciait-il des siennes ? Très probablement que non, il ne l'apréciait pas non plus.
La règle du jeu s'en trouvait changée. Ce ne serait plus à celui qui serait le plus blessé, mais celui qui en aurait marre le premier. Une sorte de jeu de patience en gros. L'idée arracha un autre sourire à la jeune fille. Décidément, elle souriait beaucoup pour pas grand chose ...

*Force de caractère ? Toi ? Par intermitence alors...*pensa la jeune homme qui avait fait maints efforts pour que la jeune fille sorte les griffes et hausse le ton. *A moins que tu sois fainénante... après tout économise tes forces tu as raison, le tout c'est de frapper au moment opportun.*

Il sourit alors que paroles savantes coulaient de la bouche de la petite italienne. Elle était naïve...

"M'inquiéter pour toi ? Redescend sur terre je ne vis que par et pour moi. Je m'inquiète de l'image que tu donnes de notre maison voilà tout."

Il avait jeté ces paroles avec un incroyable aplomb, faire preuve d'égocentrisme et l'afficher aussi ouvertement semblait être pour lui une banalité, une habitude peut-être. Quoi qu'il en soit il avait dit la vérité, ça ne faisait aucun doute.
Il reprit sur un ton bien moins sérieux, les yeux pétillants à nouveau de malice.

"Tout le monde souhaite être respecté, tu as raison, mais là n'était pas la question. Es tu une fille respectable Palicio ? Autrement dit imposeras-tu le respect , voilà la question... Pour être respecté il faut forcer le respect chez l'autre, et par conséquent en avoir les moyens...
Il y a toujours un dominé. En cas de match nul on parle d'amour, ou de haine."

*Pour le moment tu te défends pas mal ma petite...*

Sa voix c'était fait un peu plus dure, sans pour autant devenir agressive. Son visage ne reflétait aucune émotion, un masque froid et désinteressé, seuls ses yeux trahissaient l'amusement et la soif de victoire.

Etiolona roula des yeux ouvertement. Bien entendu qu’elle savait qu’il ne s’inquiétait pas pour elle. Il s’inquiétait pour l’image donnée par la maison à cause d’elle ? Il ferait mieux de se préoccuper de lui si il n’était pas capable de remarquer une moquerie. Elle devenait un peu agacé par l’attitude du jeune homme. Non seulement il ne comprenait rien, mais en plus il déformait ses paroles. Elle se leva du banc où elle était assise, en ayant marre de devoir lever la tête pour le regarder. Ce serait toujours le cas ainsi, mais au moins elle était habituée.

** L’amour ou la haine ? **

Pensa-t-elle à la fin de son petit discours. L’amour était un sentiment qui empoisonnait, il empêchait d’arriver à nos fins, toujours enchaîner que nous étions à la personne aimée. L’amour dans le sens de l’amitié était aussi très similaire, mais Etiolona le tolérait déjà bien plus. L’amour lui faisait même assez peur. C’était se rendre vulnérable soi-même. C’était être stupide.
La haine ? Un sentiment puéril qui ne méritait pas son attention. La haine entraînait malgré tout ce qu’on pouvait dire une certaine attache, elle se refusait par conséquent de ressentir de la haine aussi.

- Espérons alors qu’il n’y aura pas de math nul, dans ce cas.

Annonça-t-elle simplement, les yeux un peu perdus dans le vague, pensant toujours à ce qu’un match nul serait. Mais elle n’y croyait pas trop, elle n’avait pas l’intention de se laisser ‘dominer’ par qui que ce soit, et il en allait de même pour le jeune homme apparemment. Pour elle, une situation de respect mutuel existait sans que, forcément, l’amour rentre en compte.

- Mais oui, je suis quelqu’un de respectable.

Répondit-elle, ses yeux pleins de défis plongés dans le regard du jeune homme. Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Elle ne voulait rien ajouter. Elle n’avait rien à lui prouver.

[HJ : désolée de ce post un peu merdique ]

Narcisse leva les yeux au ciel.

*Il suffit pas de le dire, t'y comprend rien toi. Et puis quand à le dire faut y mettre du coeur, c'est pas convaincant pour un gallion ça.*

Voilà qu'elle s'était levée. Allait-elle l'attaquer, le gifler, lui faire autre chose... Il se retint de faire un pas en arrière, qu'avait-il à craindre après tout, il était bien meilleur qu'elle. Il releva la tête, sa colonne vertébrale bien droite il toisait la fillette de toute sa hauteur.

"Bien entendu tant qu'il n'y a ni vainqueur ni vaincu la lutte continue, dans le respect de l'adversaire. Mais je doute qu'une lutte perpetuelle soit bien judicieuse, et vivable..."

Il sourit, une légère brise désordonna sa chevelure. Il s'empressa de passer une main dans ses cheveux, les recoiffant en bataille bien désordonnée cette fois-ci. Le vent ne savait pas s'y prendre...

"On fait une trève ?"

Narcisse sourit froidement, l'expression de son visage devint alors aussi glaciale que la morsure du vent qui soufflait de plus belle, un voile d'amertume passa sur ses yeux gris plus terne que jamais. Il haussa un sourcil devant la fillette qui le fixait de ses yeux hagards, elle n'entendait rien à rien.

*Leçon n°1: Ne jamais baisser sa garde. Ne pleure pas petite, la suite c'est pour ton bien, enfin celui de la maison.*

Le faisait-il pour Serpentard ? Pour lui ? Pour elle ? Il ne le savait pas très bien mais il allait le faire. Il appréciait Etiolona en dépit des apparences, le saurait-elle un jour il en doutait... Narcisse était-il capable d'en aimer un autre que lui, il n'en était sûrement pas conscient mais cette question allait déterminer son existence.
Dans une autre vie (autre forum) il avait été comparé à une armature de fer brillante et rutilante, rouillée dans ses mécanismes, rongée de l'intérieur: l'apparence le définissait, il n'était qu'apparence... Et l'apparence n'était qu'illusoire, à l'intérieur que le vide, la pourriture, le chaos. Il n'en était pas conscient mais il était son pire ennemi, sa beauté une nemesis fatale, son génie esclave de son ego surdimenssionné n'était bon à rien...
Beaucoup d'élément lui manquait quand il essayait de résoudre l'équation de sa vie dont le résultat était la solitude, ces élèment les aurait-il un jour... Ou était-il condamné à finir seul, sa vanité (ou orgueil, il s'agit d'un autre débat...) pouvait le rendre aveugle...

"Une trêve ? Tu rêves ! Ne serait-ce pas trop facile !
Tu m'as pris au sérieux, mais, as tu quelque chose dans la tête misérable folle !
Tu serais prête à faire confiance à un Serpentard, à croire qu'une rivalité peut connaitre un répit au sein de la maison de Salazar ?! Nous qui sommes roublards, perfides, intrigants et maitre félons ! Il n'y a pas de match nul pour qui déborde d'ambition, et nous, Serpentards, avons de l'ambition ! C'est marche ou crève, les vainqueurs écrasent les vaincus, et là ma vieille tu as un genoux à terre. Tu t'effaces à nouveau, toi qui prétendais n'être ni transparente ni fade. Et dire que ton sang est pure ! Tant de naïveté et d'innoncence ne sont pas digne de ton rang, Tu me dégoutes."

Si le ton avait commencé par être des plus calme et froid, douçatre et âpre, le jeune garçon s'était emporté à mesure de sa tirade, la voix devenant plus froide encore, glaciale, le ton âpre, amer. Pour sa dernière phrase il avait comme craché les mots, tant le mépris l'étouffait. Faisant une bonne tête de plus qu'Etiolona il avait dû être plus qu'impressionant, il se savait charismatique et l'était, il s'était avéré redoutable sur ce coup.

*Trop redoutable ? Je, j'ai été odieux. J'espere qu'elle ne va pas trop mal le prendre, mais...mais quelle idiote. N'aie pas de remord, ce n'est pas digne de ton éducation.
Repete ce que l'on t'as toujours dit et la culpabilité et tes remords vont s'envoler... Narcisse, ne vis que pour toi et uniquement pour toi, que l'amour et la pitié te soient inconnu.*

Mais un être qui ne connaissait ni pitié ni amour n'était-il pas qualifié de monstre ?

Etiolona sourit doucement aux paroles de Narcisse. Il avait quelque chose d’inquiétant, comme si d’un simple coup de pied il saurait capable de l’effacer à tout jamais. Mais fidèle à elle-même, elle ne montra rien, même si intérieurement elle avait envie de laisser éclater sa rage, peut-être même de sangloter un peu … après tout elle ne restait qu’une gamine de onze ans. Elle se tut le long du discours du jeune homme et même pendant un temps après ça, le temps d’être sûre que lorsqu’elle ouvrirait la bouche, aucun tremblement ne viendrait percer dans sa voix.

- Et bien Narcisse, je vais te dire que je m’en fiche. J’ai 7 années pour apprendre qui je serai vraiment avant de devoir partir d’ici. Si je n’atteins pas ton critère de perfection en première, je dois bien dire que ça m’est égal. Je peux même ne jamais l’atteindre, ça ne m’empêchera pas de vivre. Je crois en effet que faire confiance à un Serpentard est une lourde erreur. Du moins le faire directement. Il y a des personnes dignes de confiances même chez les Serpents, il faut simplement savoir le leur rendre. J’ai un genou à terre ? Mais vas-y, je t’en prie. Achève moi si ça te fait crever d’envie ! Car en vérité il n’y a que de ton point de vue que je suis à moitié finie.

Dit-elle d’une voix hargneuse. Mais pour qui se prenait ce bellâtre ? Il croyait pouvoir la juger sur une fois ? Sur ce qu’il croyait savoir d’elle ? Il se trompait largement. La petite Etiolona ne s’énervait que rarement et avait toujours un air doux, mais si elle était à Serpentard, il devait y avoir une raison, non ? Alors qui était vraiment le plus naïf des deux ? Pas celui qu’il croyait, manifestement.

Elle eut l’envie de sortir sa baguette mais se retint. Elle n’avait absolument aucune envie de faire ce plaisir à Narcisse, celui de la voir s’emporter. Voir sa fureur prendre le pas sur son contrôle d’elle-même. Elle inspira un bon coup, les yeux réduis à deux fentes noires qui suffisaient à deviner son état d’esprit. Courroucée mais aussi indéniablement vexée.

** C’est stupide. Ses paroles n’ont pas à avoir de l’importance pour toi. **

Se rappela-t-elle … inutilement. La fureur prenait de plus en plus de place dans son être et une furieuse envie de faire mal au garçon s’emparait de tout son corps. Son côté, hélas, Griffondor qui ressortait à l’évidence. Faisant de grands efforts pour ne pas serrer les poings et ainsi ne donner aucune autre trace de sa colère supplémentaire que celle de ses yeux, elle continua.

- Tu te crois fort et malin, Narcisse ? Mais laisse moi te dire que tu te trompes. Monsieur fait l’homme sans sentiment et Môsieur en exprime une auto satisfaction très grande, chose plus souvent appelée orgueil. Mais je te préviens mon beau, les sentiments et les émotions son omniprésentes ! Elles te rattraperont ! Ton masque n’est que ce qu’il est ! Un masque ! Et il en est de même pour tous les sombres crétins qui pensent se maîtriser à la perfection ! On a tous, absolument tous, un point faible, des choses auxquelles nous sommes incapable de résister. Il y a des situations qui, peu importe ta volonté, te feront réagir de manière violente ! Alors tu veux faire honneur à Salazar ? Apprend donc cette leçon mon cher ! Elle te sera profitable, qui ne se connaît pas et ne sait pas où sont ses points faibles ne sera JAMAIS capable de s’améliorer ! Et la maîtrise de soi n’est toujours possible que physiquement, pas mentalement. Alors, au lieu de jouer tes monsieurs-je-suis-généreux-et-j’offre-un-cours-particluier-à-Etiolona, sache de quoi tu parle ! Car à l’évidence tu ne me connais pas !

Calmée, elle reprit une attitude plus sereine avant que sa bouche prenne un pli arrogant. Elle lança un regard appuyé au garçon et lâcha d’un ton dramatique.

- Et dire que je viens de te donner ta première leçon d’occlumancie … Je suis définitivement trop généreuse avec les cas désespérés dans ton genre.