Elle demeurait parfaitement calme et sereine, le jeune garçon se réjouïssait, il avait touché là où ça faisait mal apparement.
Fier comme un coq il affichait un sourire goguenard, mais soudainement son contement s'effaça. En effet il n'entendait rien, seul le vent venait troubler un silence pesant et...bien trop long.

*Le calme avant la tempête... Serre les dents le retour de bâton va faire mal mon grand.*

Elle ouvrit enfin la bouche et pleine de hargne, d'un ton indigné elle déchaina son courroux sur l'innocent sorcier, après tout plein de bonnes volontés...

*Parle de confiance, berce-toi dans tes illusions... Si tu crois qu'un ennemi est moins redoutable qu'un ami tu te trompes, car tu sais à quoi t'attendre avec le premier, mais que peux-tu dire du second ?*

Alors qu'elle continuait à se déchainer il retrouva un instant le sourire, un éclat d'amusement perçant dans ses yeux avant de disparaitre à nouveau dans l'océan d'amertume de son regard d'acier.

*T'achever, tout de suite, non, non, mais non enfin. N'as tu donc aucun sens de la victoire, du raffinement ? Tu as un genoux à terre, et bien je te trainerais dans la boue encore et encore. L'humiliation est pire que la mort, porter cette souillure, indelibile, toute sa vie est le pire des châtiments. Mais tu ne le mérites pas, après tout tu as sept années pour changer, bien changer.*

Elle mit une main dans sa poche, cherchait-elle sa baguette. Un duel, elle n'y pensait pas ! Le jeune homme se montrait soudainement bien moins confiant en lui, il déglutit.

*Ouf, elle préfère en rajouter une couche plutôt que de te coller une raclée en magie.*

Elle était de plus en plus en colère et ses joues s'étaient légérement empourprées, Tara aurait qualifié son allure de "chou", de "trop chou" même à la voir dans un tel état, les lèvres retroussées, les yeux noirs de haine et son grain de voix irrésistible. Il sourit imperceptiblement tant la suite ne prêtait pas à rire...

*Fort et malin, c'est tout moi ça, si on fait abstraction de mon statut de sex-symbol bien entendu. Hey, c'est toit qui te trompes ma belle, on me le repète depuis que je suis né !
Tiens tu me qualifies d'orgueilleux, sympathique. Tu m'appelles mon beau ma mignonne, quelle flatteuse tu vas me faire rougir. Oh des points faibles j'en ai, attend voir je vais te les citer...
Quand à ta cluomancie ou je sais plus quoi bah je m'en fous, nah !"

Narcisse attendit un instant avant de répondre, il fallait tout d'abord encaisser ce qu'il avait entendu, même si la bave du crapaud n'atteignait pas la blanche et pure colombe qu'il était. Il rétorqua alors, plein de dédain, après ces quelques secondes de mutisme, d'un ton on ne peut plus froid.

"Tu me qualifies d'orgueilleux, tu m'appeles mon beau, mon cher, tu t'avoues généreuse avec moi et tu veux prétendre que tu es en train de me donner une bonne correction... Tu m'engueules en me caressant dans le sens du poil, laisse moi rire.
Alors tout d'abord je vais t'expliquer ce que c'est, l'orgueil, et pour reprendre tes mots, retiens bien cette leçon ma chère...
L'orgueil, tout comme la vanité, est une estime excessive de soi même. Or lorsque l'on parle d'orgueil cette estime est fondée, les autres peuvent la reconnaître et la partager, on est plein d'une qualité qui force l'admiration. Ainsi l'estime de soi est en quelle sorte justifiée, tu me suis car je parle un peu comem un livre là.
La vanité, dérive du sens latin vide, creux, elle caractérise le désir de paraître, de produire de l'effet. Ainsi l'on peut parler d'orgueil futile puisque la personne ne possède rien qui puisse justifier l'estime qu'elle se porte, elle est faite d'apparence mais demeure vide.
Je suis donc orgeuilleux et non vaniteux."

*ET TOC*

Il reprenait peu à peu confiance, et de l'aisance...Le ton se fit cependant un peu plus décontracté même si la voix demeurait froide.

"Bon maintenant tu dis que je ne me connais pas parce que je connais pas mes points faibles, et bien tu te trompes à nouveau. Il existe des choses auxquelles je ne suis pas capables de résister, comme le chocolat, ou bien la bierraubeurre et euh... Et à Tara lorsqu'elle retrousse ses lèvres en jouant de ses yeux tristounets pour essayer de m'amadouer lorsqu'elle m'a contrarié, ou qu'elle sourit en enroulant une de ses mèches d'or autour de ses doigts de fées."

*Ola tu t'emportes, ça ne sera pas répété rassures toi. Euh... Tu te feras du soucis plus tard, ce qui est dit est dit combre crétin.*

Il finit sa tirade par un sourire charmeur.

"Et reconnais que les cas désespérés dans mon genre sont desepérement interessant et..."

*On s'attache toujours à ce qui est desespéré, c'est pour ça qu'on souffre... non ?*

Etiolona restait immobile. Ce blond présomptueux commençait à sérieusement lui taper sur les nerfs. N’avait-il donc rien d’autre à faire que de passer son temps avec elle, pour la rabaisser de surcroît ? Ses bras raides le long de son petit corps et ses yeux perçant lançaient des éclairs, leur habituelle couleur prune ayant pris une teinte sombre. Sa mâchoire était serrée et ses poings prêts à se lâcher à tout moment pour s’envoler vers la gueule d’ange d’Anasar.

** Voyons, je ne vais pas m’abaisser à taper comme une moldue … **

Pensa-t-elle en faisant appelle à toutes sa force mental pour ne pas s’emporter. Elle était crispée et affichait une moue rageuse d’enfant capricieux. Elle inspira un grand coup, essayant encore une fois de se maîtriser. Elle ne le rabaissait pas en le caressant dans le sens du poil ! Ne savait-il donc pas remarquer un sarcasme ? C’était désespérant et cela enflammait encore sa fureur. Elle n’écouta même pas sa leçon de vocabulaire, tournant ostensiblement la tête pour le montrer.

Son visage se dérida lorsque le jeune homme lui dicta avec une fierté qui n’avait pas lieu d’être ses points faibles. C’était risible ! Le chocolat, Tara, … Serait-ce un appel pour lui dire discrètement qu’elle devrait informer Tara de lui en offrir ? Elle chassa rapidement ces pensées, une étrange envie de le refrapper s’emparant de son corps à cette pensée.

Un peu plus détendue, elle ferma rapidement les yeux, laissant ses traits se décontracter et, malheureusement, toute sa faiblesse ressortir comme une douleur imparable. La gamine n’avait malgré tout que onze ans et son aspect fragile ressortait plus que jamais lorsqu’elle devait se calmer. Une des raisons qui lui faisait faire tous les efforts pour ne pas en arriver là. Ses cheveux châtains semblaient alors ternes et sa petite taille la faisait ressembler à une souris prise aux griffes d’un chat.

Cet état ne dura qu’une petite seconde, le temps qu’elle rouvre ses yeux mais elle fut persuadée que Narcisse l’avait vu et qu’il le tirerait à son avantage. Son visage se fit encore plus dur, dans une tentative de se protéger du coup qui tomberait mais à sa grande surprise il continua à parler comme s’il n’avait rien vu. Cela avait-il échappé à son regard ? Etiolona le souhaitait.

Voila qu’il philosophait sur les cas désespérés. Et quoi … ? Qu’insinuait-il encore ? La jeune italienne ouvrit la bouche dans l’intention de lui répondre une remarque cinglante mais cela ne vint pas et à la place, elle répondit à l’invite implicite de Narcisse pour poursuivre sa phrase.

- Et ont un côté touchant, pour ceux que le destin des autres intéresse. Ce n’est pas mon cas. J’aime les leaders, prêts à tout pour leurs convictions. Les boulets ne sont que ça, une charge qu’il faut porter. Et c’est ce que sont, à mes yeux, les cas désespérés. Des êtres qu’il faut savoir écraser, détruire pour avancer. Des êtres facilement manipulables en fin de compte.

** Bon, ce n’est pas tout à fait ce que j’avais prévu de dire … Mais c’est pas mal. **

- Et finalement, en tenant compte de mon point de vue, tu n’es pas un cas désespéré.

Lâcha-t-elle dans la foulée.

** Et ça par contre ça l’est beaucoup moins … continue à le flatter, bientôt tu te retrouveras dans ses petits papier … quelle stupide fille je fais. **

Elle jeta un furtif coup d’œil vers les portes du château. Il serait peut-être toujours temps de courir jusqu’à elles, de les refranchir et de faire comme si cet épisode près du lac n’avait jamais eut lieu, comme si elle n’avait pas montré à quel point elle pouvait être atteinte par ces paroles acides proférées par un étranger. Cela n’aurait pas du lui faire de mal ! Elle ne le connaissait pas et tout dans son attitude l’exaspérait. Enfin c’est ce qu’elle se répétait.

** Peut-être que je pourrais même rejoindre Alyssa si elle n’est pas aller trop loin. Oublié Anasar et faire comme si jamais rien ne s’était passer ! **

Pensa-t-elle dans un sursaut d’espoir. Elle ramena ses yeux vers le beau blond, espérant qu’il ne réponde pas et qu’il la laisse partir. Car se retourner en direction du château alors que rien n’était fini aurait été l’égal de perdre, et elle se le refusait encore.

Narcisse se réjouit, il avait coupé la chique à cette insolente peste, bientôt il l'emmenerait à dire ce qu'elle ne pensait pas...
Et son regard fuyant, se sentait-elle en difficulté, allait-elle abandonner comme ça ? Suivant les pas de la blondinette un peu dérangée qui était parti sur un coup de tête quelques minutes auparavant. Il frissona, le vent s'était bel et bien levé, froid, mordant et c'était lui qui risquait de faire fuir les deux Serpentards.

*Tampis, on continuera notre joute oratoire autour d'un chocolat chaud. Je suis sûr que Palicio n'hésitera pas une seconde à accepter ton rencard.*

"Oui, je ne suis pas un cas désespéré Etiolona, voilà enfin une chose sur laquelle nous allons tomber d'accord aujourd'hui. Car je suis un cas désespérant tout simplement, désespérément séduisant, désespérément malin et désespérément unique..."

*Je porte mes vertues comme un véritable fardeau... Et désespère les autres tant je suis extraordinaire ! Allez va avaler ça Palicio... Je dis vraiment n'importe quoi !*

Or Narcisse ne disait pas n'importe quoi, et sans le savoir son analyse était plus véridique que fausse... Il était avant tout désespérement seul, victime de sa propre attitude.
Il jetta un coup d'oeil vers le château, son visage se fendant d'un sourire moqueur:

"Tu comptes aller quelque part ?"

Etiolona sourit à nouveau quand il lui annonça toutes ses qualités. Pensait-il réellement toutes les inepties qu’il sortait ? Elle espérait fort que non, où alors son cas était désespérément … pathétique. La petite fille regardait Narcisse sans vraiment le voir, essayant de contrôler les tremblements de son petit corps. Le vent se faisait de plus en plus mordant et elle y était très sensible, étant une des pires frileuses qui existe.
Elle plongea ses mains dans ses poches et regarda, presque comme par réflexe, celles de son interlocuteur. Son regard bloqua et elle resta à fixer ses mains. Il avait les doigts longs et fins et elles avaient l’air puissantes.

Elle redressa vivement la tête, rendant le mouvement fort peu discret et rougit. Il la regardait et visiblement il avait posé une question et attendait sa réponse. La jeune italienne rougissait un peu plus en essayant de deviner ce qui serait le plus intelligent à répondre. Sûrement pas un truc concernant ses mains ou elle serait prise pour une folle. Alors peut-être pourrait-elle prétexter avoir un truc urgentissime à faire et vite partir. Oui, mais quoi ? Finalement elle ouvrit la bouche pour répondre, décident que l’improvisation serait la meilleure solution.

- Absolument pas !

Répondit-elle simplement, partant du principe qu’il avait sans doute dit quelque chose de stupide et qu’elle le contredisait.
Elle le regarda, attendant qu’il parle, histoire qu’elle s’assure qu’elle n’avait pas fait de connerie.

** Décidément, je suis particulièrement cruche aujourd’hui … C’est désespérant. **

*Quelle réponse éloquente ! Je suis une fois de plus convaincu...
Bon et maintenant quoi ? La conversation dépérie, elle prépare son départ c'est sûr. Vaincue ?*

Le jeune sorcier tira nerveusement sur les manches de sa veste, il avait froid. Au loin il voyait de nombreux élèves converger vers le château, pour très certainement s'asseoir au chaud, devant l'âtre rougeoyant de leur salle commune, ou simplement s'abriter du vent dans l'atrium ou la cour interne des murs de Poudlard.
Lui aussi aimerait bien se mettre au chaud mais... il ne pouvait y avoir de fuite sans victoire, il fallait terminer ce bras de fer.

"Oh j'avais cru te voir regarder vers le château... Un strabisme sûrement. Car loin de toi l'idée de reconnaitre que pour cette fois, j'ai été le plus fort n'est-ce pas ?"

Car Narcisse s'était bien défendu depuis le départ d'Alyssa, qui avait provoqué l'animosité de la petite Palicio. Pourquoi s'était-elle dréssée contre lui il ne l'avait pas compris, peut-être le comportement d'une fille dépassait la simple compréhension après tout. Quoi qu'il en soit le rapport de force s'était inversé et si il s'était d'abord montré bien innofensif il avait eu tôt fait de sortir les griffes, de montrer les crocs, et de mordre. Désormais il s'amusait avec sa proie comme le chat joue avec l'oiseau une fois ses ailes brisés, mais le jouet avait de moins en moins d'attrait et...

*Incroyable, j'ai des remords à continuer ! Est-ce possible... Non non réfléchis un peu, cet adversaire n'est pas digne de toi voilà tout, ce n'est que te rabaisser de se mettre à son niveau. Oui voilà c'est ça, tu n'as pas pitié enfin. Et quoi encore...*

Pourtant Narcisse avait des remords à poursuivre... Pour quelles raisons qui le savait, quoi qu'il en soit il conservait son sourire froid, en parfait accord avec le vent... Il y avait peut-être de la pitié, ou de l'amour, ou autre chose...

*Mais, la souris piégée essaierait-elle à nouveau, tentative ô combien desespérée, de fuir. Non pas fuir... Se rebeller ! Mais ne sait-elle pas que la plupart des rebellions se terminent par un bain de sang, et que le tyran, moi en l'occurence, garde la tête sur ses épaules avec pour seul désagrément d'avoir les mains sales. Des remords aussi ? Non, non moi je n'ai pas de remords, c'est un truc de fille ça.*

Debout depuis un certain temps Narcisse avait beau eu changé de position des fourmis commençaient à lui monter aux jambes, douloureux picotements qui lui arrachèrent une légère grimace.
Lorsque Etiolona eut fini de se débattre en vain dans la toile que Narcisse, en malicieuse et perverse araignée, avait tissé, il afficha une moue amusée et alla s'asseoir à l'autre vout du banc. Passant avec agilité une jambe de part et d'autre des planches de bois, froides, il réfléchit longuement à la manière de mener la conversation désormais.

*S'éterniser là, au risque d'attraper une pneumonie, parait la seule solution... Car ce bras de fer, en apparence gagné, s'avère demander un peu plus d'effort de minutes en minutes. Mais j'ai pour avantage d'avoir le dessus, alors autant en profiter. Emmenons notre victime dans un terrain que je maitrise bien mieux que tout autre, ses nerfs vont lâcher c'est certain.*

Ainsi le séduisant jeune homme allait exciter sa proie afin qu'elle s'emmêle peu à peu mais inexorablement dans sa toile, jusqu'à étouffer totalement impuissante.
Il tourna alors sa tête vers la jeune fille, la dévisagea longuement, son visage reflétant déjà le plaisir qu'il allait tirer des paroles qui prenaient déjà formes dans son esprit retors. Puis, ses yeux rieurs, il lança après avoir adréssé à la jeune fille un sourire on ne peut plus charmeur:

"La chaleur du château attire ton attention mais..."

Il ouvrit ses bras lentement en poursuivant:

"...ne vois tu que se trouve pas plus loin qu'ici un refuge des plus chaleureux."

** Il ne répond pas ? ... Ce serait trop facilement gagné, il y a strangulot sous roche, j'en suis certaine ! **

Se disait Etiolona en voyant Narcisse marcher vers le banc et s'asseoir avant de garder un silence, réfléchissant vite et bien à ce qu'il allait dire, elle en était sûre. La jeune italienne se préparait déjà à lui cracher toute sa rage au visage, tout son mépris. Elle était plus prête que jamais à lui montrer tout ce qu'il représentait pour elle : rien, juste un petit prétentieux qui se prélassait sur des lauriers trop vite acquit. Lorsqu'il parla, Etiolona s'attendait à tout, vraiment à tout ... sauf à ça.
Il était tombé sur la tête ? Avait manger un truc pas frais ? Avait fumé (pas bien !) ? Avait décidé qu'il fallait faire la paix pas la guerre ? Etait devenu un hippie pacifique et gentil ?
Autant de possibilités impossibles qui traversaient l'esprit d'Etiolona alors que ses yeux s'agrandissaient de stupeur et que son coeur pulsait d'un coup avec force dans ses tempes tout en se cognant fortement sur sa cage thoracique.

** Il est fou ! Il me prend pour qui ? **

Pensa-t-elle, outrée et stupéfaite tout en refoulant très loin dans sa tête cette envie qu'elle avait d'accepter cette invitation non formulée. Ce type était un taré, voila tout. Et cela dérangeait Etiolona ! A cause de sa stupidité, elle ne pouvait plus penser normalement et elle n'arrivait pas à analyser la situation tant elle était occupée à jouer à l'ahurie. Elle ferma les yeux et inspira un grand coup pour se calmer, calmer son étonnement et essayer de reprendre le contrôle de son esprit déjanté qui n'était pas contre cette idée stupide.

** Alors, on s'engueulait, il était occupé de me faire plier, j'étais pratiquement achevée, il prenait plaisir à cette victoire. Il est donc impossible qu'il ait décidé de changer de terrain en optant pour un comportement sympathique. Trop sympathique même. Cela ne peut signifier qu'une chose : il bluff. **

Pensa-t-elle rapidement en analysant calmement la situation. Elle s'en voulut alors, se traitant de stupide avec sa réaction excessive et elle rougit comme jamais.

- Tu es un imbécile ! J'ai d'autres choses à faire que de venir te faire un gros câlin, mon pauvre ! Va donc demander à Tara si tu as besoin de tendresse, ou à la limite achète toi une peluche à câliner, mais surtout ne va pas t'imaginer que j'irais toucher un être aussi insignifiant et répugnant que toi !

Eructa-t-elle de toute la force de ses poumons, bizarrement blessée par le sournois dont faisait preuve Narcisse. Tout ça pour l'énerver, tout ça pour la faire sortir de ses gonds. Et le pire, c'est que ça avait fonctionné, mais c'est au niveau des pensées de la petite fille que Narcisse n'avait sûrement pas prévu la rage, la colère de cette moquerie qui la blessait profondément.

Narcisse pouvait sentir le coeur d'Etiolona battre de toutes ses forces, sonnant contre la cage thoracique de la fillette sa révolte et son mépris pour le séduisant sorcier, lui même. Il découvrait avec amusement le sang se dressait contre lui dans le même mouvement de révolte, courant vers le visage de la jeune fille dont les yeux s'écarquillaient de rage et les joues prenaient cette teinte rougeâtre si aimable et risible.
Il avait tiré sur la corde sensible, enfin. La colère allait conduire l'italienne à sa perte, déjà il imaginait la confusion, le chaos qui régnait dans l'esprit de son interlocutrice. La rage était si mauvaise conseillère, elle était comme une muselière pour l'esprit, elle le rendait impuissant. Elle ne le mordrait pas .Elle était finie.

Il écouta la venimeuse tirade sans ciller, d'ailleurs il n'avait abandonné ni son sourire charmeur ni l'invitation muette que décrivaient ses bras encore ouverts. Parfaitement serein il se délectait du fiel qu'elle répandait sur son immaculable superbe...
Son ton se fit encore plus douçâtre, sa voix suave avait tout d'une caresse.

*Qu'est-ce que ça peut-être conne une fille.
Regarde toi Palicio, tu es dans tous tes état, et moi, môa, je n'en suis que plus heureux. Parfois il vaut mieux plier, car à résister vainement on se brise... Tu aurais trouver refuge en mes bras.*

"J'aime mieux les méchants que les imbéciles, parce qu'ils se reposent, eux..."

Il marqua une pause, faisant aller son regard de sa position assise à celle debout d'Etiolona, puis son sourire s'élargit. Plus qu'une observation physique il fallait voir en ses propos la métaphore de leur combat... Lui ne semblait ni éssoufflé ni contrarié, il apparaissait presque indemne. Elle en revanche était sortie de ses gonds, aussi bien d'un point de vue mentale que physique...

"Mais es-tu bien sûre, Palicio, que je suis l'imbécile ?"

Il avait insisté sur le nom de la jeune fille, le rejettant avec mépris. Il laissa pendre à nouveau ses bras le long de son corps, son sourire s'était effacé et désormais seul ses yeux interrogeaient, méprisant, Etiolona.

[HJ : Bon, bon, bon ... Indulgence je vous prie, je viens de passer 10 heures devant mon Néérlandais et mes Maths ... ]

Etiolona sera les dents. Ce que ce type pouvait l'énerver à toujours répondre et à prendre ses petits airs supérieurs. Pourquoi déjà il était en train de la rabaisser comme ça ? La petite fille ne s'en souvenait même plus, la seule chose dont elle avait pleinement conscience sur le moment même c'était la rage qui brûlait tout son corps, coulant dans ses veines comme des torrents de lave et menaçant de faire surchauffer sa tête. Ses yeux brûlaient alors qu'elle tentait de retenir les larmes d'embrouiller son regard. Des larmes de rage ? De tristesse ? La jeune Palicio aurait bien été en peine de le définir. C'était juste des larmes traîtresses qui voulaient percer pour la rabaisser encore un peu plus.
Que pouvait-elle faire ? Elle se rendait compte qu'en vérité elle était totalement perdue ! Elle avait évolué toute sa courte vie dans le cocon familial, manipulant avec brio des êtres qu'elle connaissait par coeur et là, elle se retrouvait à devoir faire face à des gens dont elle ne connaissait rien. Elle devait donc être encore plus maligne, plus fine dans ses coups, plus précise, plus odieuse pour faire encore plus de mal. Il faudrait qu'elle se détrône de son lieu d'artisane, où elle maniait à la perfection les points faibles de ses proches pour devenir une débutante, tirant fort sur toutes les cordes jusqu'à trouver la bonne, celle qui ferait s'écrouler le château de carte.

** Ca y est, je vais devenir comme Anasar ... quelle déception. **

... Ou peut-être pas. Pendant un temps, elle serait certainement pareille, tâtant le terrain pour se créer sa propre surface de manoeuvre, mais au bout d'un moment, elle finirait par connaître ses condisciples et pouvoir tirer vite et juste sur les bonnes ficelles, faisant se taillader leur ego et leur coeur. Avec un entraînement rigoureux et cette manière d'opérer elle serait alors comme l'apprenti en potions qui essaie pour la première fois une concoction. Un échec, ou une chance ... Et finalement, des mélanges, des infusions de plus en plus précises et redoutables.
Ces pensées calmèrent l'esprit d'Etiolona, ne lui laissant plus que l'envie de trouver ce qui, à son tour, pourrait faire mal à Anasar. Elle souffrait de tous les mensonges d'affections et de confiance. Lui avait sûrement son point faible aussi, cette fissure qu'elle exploiterait pour la faire devenir cratère béant dans le néant de son coeur.

** En a-t-il seulement un cette pourriture ? **

Se questionna-t-elle avec mépris. Bien sûr qu'il en avait un. On en avait tous un. Tous on avait une chose pour nous blesser ou nous rendre heureux. Même le Seigneur des Ténèbres. C'était là une des premières choses que lui avait appris son père. Une fois qu'on comprenait ça, on savait déjà qu'il y avait toujours moyen d'arriver à ses fins et en plus, on avait un pied dans l'art grandiose de la maîtrise d'esprit.

Les joues toujours rougies par la colère qui glissait toujours dans ses veines, prête à se réveiller, Etiolona regarda encore une fois Narcisse dans les yeux. Il avait un regard superbe et méprisant. Cette beauté pure et encore assez innocente, la jeune italienne se l'imaginait bien devenir brute et indomptable avec les coins polis, arrondis. La face montrée au monde. Ce petit garçon, Etiolona en était certaine, deviendrait un homme meneur qui n'aurait de respect que pour lui et qui ne serait aimé de personne.

** Il ne sera qu'une ombre, un souvenir pour les gens. Car à ne vivre que pour soi, on ne vit aux yeux de personne. **

Songea Etiolona avec une certaine tristesse, une compassion gênante pour Narcisse, une envie de le prendre dans ses bras pour essayer de faire changer le monstre qu'elle s'imaginait qu'il deviendrait. Combien de personnes ne pensaient-elles pas que vivre pour soi c'était vraiment vivre ? Combien se trompaient ainsi ? Un nombre incalculable. Vivre pour soi, c'est finalement se faire son propre prisonnier, son propre condamné.

La jeune italienne s'avança jusqu'au banc ou elle hésita un moment à s'asseoir sur les genoux du blond, ne serait-ce que pour voir sa tête, avant de finalement s'asseoir à ses côtés. Peu être un peu trop près de lui, mais c'était pour la bonne cause ... Elle posa sa toute petite main fine sur sa joue glacée et tressaillit. Avec cette peau gelée, il ressemblait encore plus à quelqu'un d'odieux, cela suintait de son apparence, de son aura, et même de son corps et ça impressionnait Etiolona.

- Les vrais imbéciles, Narcisse, sont ceux qui croient que vivre ce fait pour soi et à travers soi.

Dit-elle d'une voix à peu près calme et douce et un petit sourire aux lèvres, comme si elle lui murmurait une confidence. Cela avait-il déjà marqué l'esprit du Serpentard ? Elle ne tarderait pas à le découvrir, sa réaction le lui montrerait.

** Et si ce n'est pas le cas, je tirerai une autre ficelle ... **

Elle serrait les dents, se retenait-elle de le mordre ?
Sa rage était des plus amusante, sa confusion des plus risible, le jeune sorcier se retenait de rire ouvertement de sa proie jadis prédatrice. Apparement sa petite boutade lui avait donné matière à réfléchir car aucune réponse ne vint dans l'immédiat, contrairement à ce que l'impulsive colère de la sorcière l'avait habitué.
Ainsi un long silence s'installa, silence que seuls troublèrent les gémissements du vent froid et mordant.

*Attention elle met son cerveau en route... La réponse risque d'être pénible à encaisser ! A moins qu'elle ne trouve rien à répondre, vaincue ?*

Il s'en réjouit d'avance, esquissant un léger sourire de triomphe. Il observait l'impétueuse italienne d'un oeil rieur et découvrait, à mesure que les secondes fuyaient le monde, le cheminement de sa reflexion à travers les transformations de son visage. Si elle avait commencé par s'abandonner à la rage, la pourpre teintant violement ses joues, tout signe de colère désertait peu à peu sa face de cire. Bientôt ses traits s'adoucir, ses joues reprirent leur pâle teinte, sa mâchoire se dessera et lorsqu'elle plongea son regard dans l'acier de celui de Narcisse il y découvrit avec surprise la peine, la compassion, la pitié.

*La pitié ! Moi, inspirer cet abject sentiment. Mais que peut bien penser cette vipère écervellée...*

Fronçant les sourcils d'incompréhension il se reprit rapidement et se recomposa un masque serein et quelque peu méprisant. C'est alors qu'elle vint s'asseoir à côté de lui, frôlant son genoux gauche, après quelques secondes d'hésitation. Lorsqu'elle leva la main Narcisse la suivit des yeux, de ce même regard curieux mais craintif qu'ont les enfants, mais ne réagit pas outre mesure. A la tiède caresse des doigts d'Etiolona contre sa joue il se retint de fermer les yeux, on ne l'avait jamais autant tripoté depuis son arrivée à Poudlard, et pour une fois il se surprit à apprécier le contact d'une autre. Elle n'avait pas la bestiale violence de Tara, ni la nymphomane approche de Dru, cependant il ne sourit pas. Seuls ses yeux gris se voilèrent d'une tristesse presque maladive, à ce moment là on aurait hésité à dire si il était pitoyable ou mignon... Si seulement il avait cédé à la tentation de les clore.
Ses mots étaient d'une douceur si plaisante et pourtant insupportable, son sourire des plus énigmatique.

*Tu ne céderas pas ! Sa compassion est une insulte, sa peine te couvre de honte. Tu es superbe, tu n'inspires ni pitié ni tristesse mais qu'envie, jalousie, admiration et amour. Elle ne te brisera pas, tu es plus fort qu'un sentiment, plus fort qu'une sensation, plus fort qu'un besoin.*

Narcisse n'était que solitude depuis qu'il avait été séparé de ses parents, il resterait solitude. Être autrement lui était impossible, il en avait peur... L'inconnu le terrifiait peut-être autant que le vide de son existence. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que les paroles de la jeune fille ne fassent leur chemin dans son esprit, qu'il les capture d'une poigne de fer, les broie et les lui renvoie émiéttées d'un ton amer:

"Comment peux tu prétendre à une telle existence, Palicio. Tu vivrais, toi, pour et à travers toi... Quel monstre d'égocentrisme tu fais, à moins qu'il ne s'agisse de présomption !"

Il affichait un sourire ironique, preuve de sa totale compréhension du message d'Etiolona... Mais elle avait manqué de prudence dans ses dires, si bien qu'il lui avait été aisé de les retourner contre elle.

*Après tout, le méchant c'est moi... Elle, c'est l'imbécile !*

** Il a vraiment pas compris ou il essaie de tourner à son avantage quelque chose dont lui et moi connaissons le sens ? **

Se questionna Etiolona, un grand sourire sur le visage et qui témoignait de son envie de rire. Pouvait-il réellement dire une telle chose en la croyant ? Si tel était le cas il la décevrait énormément ... ce serait une preuve de stupidité dépassant l'entendement. Mais la jeune italienne ne parvenait pas à croire qu'il soit véritablement si stupide, car quelqu'un capable d'entrer à Serpentard et de répondre avec tant de venin ne pouvait tout simplement pas l'être.
Non, définitivement, il avait tourné à son avantage ses paroles d'une manière puérile et inutile et ce en toute conscience du but premier de ses paroles. Etiolona s'accrochait à cette pensée, se disant qu'autrement, elle venait de perdre une bonne heure en combat avec un être du rang des strangulots. Chiant, collant, blessant, mais irrémédiablement idiot.
Etiolona descendit doucement sa main sur l'épaule du jeune homme, le regardant toujours dans les yeux.
Ce n'était sûrement pas le but de ces paroles, relancées avec un ton amer et des yeux méprisants, mais la situation donnait à Etiolona l'envie de rire aux éclats et elle était incapable de le cacher. Les restes de rage dans son être s'étaient évanouis et tous ses muscles s'étaient détendus alors qu'elle souriait d'une oreille à l'autre sans pouvoir s'en empêcher.

- Dis moi, Narcisse, ne penses-tu pas que me réchauffer ce que je t'ai dis pour me le servir sous le nez était nécessaire ? Alors que nous savons tous les deux ce que je voulais dire ?

Demanda-t-elle en rigolant légèrement et priant Salazar pour que ses rires ne se rapprochent pas du gloussement. Cela avait de quoi gêner, surtout si c'était quelqu'un comme Narcisse qui entendait lesdits 'gloussements'. Elle poursuivit avec gentillesse.

- Franchement, ça ne sert à rien sauf à prouver que tu voulais avoir le dernier mot à une remarque à laquelle tu n'avais rien à redire.

Elle se pencha et donna un léger baiser sur la joue glacée du garçon, comme elle l'aurait fait avec un vieil ami. Etiolona était quelqu'un de bizarre, cherchant toujours l'affrontement et l'attention des gens, qu'elles soient bonnes ou mauvaise. Réclamant à tout pris qu'on lui donne toute son attention, sa concentration et finalement, c'était elle qui se lassait au bout de quelques minutes et envoyait voir les gens si elle n'y était pas ailleurs. Seule sa tendre grand mère ne l'ennuyait pas et Calicia qu'elle appréciait déjà énormément.
S'était-elle montrer trop imprudente, allant trop loin dans sa démarche avec Narcisse et ce baiser ? Non. C'était ce qu'elle avait sentit qui était le mieux à faire pour lui montrer que de son côté, toutes les vacheries qu'il avait pu lui dire, elle ne l'en tiendrait pas rigueur.
La petite fille se releva en souriant toujours, le débat clos de son côté, et ce quoique puisse dire le jeune homme à présent.

- Maintenant tu fais comme tu veux, mais moi je ne vais pas m'éterniser. Je meurs de froid et si je ne rentre pas bientôt, je risque d'être prise de tremblements convulsifs.

Déclara-t-elle joyeusement et avec une touche d'humour. Elle ne bougea néanmoins pas, attendant que Narcisse pique une crise, laisse couler ou la laisse partir, qu'il réagisse.
Pour la jeune italienne il n'y avait pas eut de vainqueur, ni combat, juste deux enfants qui s'étaient tester et juger de la seule manière qu'ils n'avaient jamais apprise.

Elle avait bien entendu compris qu'il avait feint la naïveté...
Mais comment admettre qu'il ne vivait par lui et que pour lui, si toutefois vivre ainsi était possible ? Pourtant il était intimement persuadé qu'Etiolona avait éclairé quelque chose de vrai chez lui, quelque chose d'authentique et de terriblement angoissant. Elle avait perçu ce vide dans son existence, ce vide dont le reflet était la tristesse de ses gris iris, la mélancolie de son regard d'acier. Alors qu'elle lui posait la main sur l'épaule il frissona, lançant un regard lourd de sens à l'italienne.

*A quoi bon ouvrir publiquement une plaie à jamais ouverte, sais-tu seulement de quoi tu parles Palicio... Cesse de me toucher ton contact m'est insupportablement agréable, je n'ai PAS besoin de ça.*

Il ferma les yeux de peur qu'ils ne le trahissent, le mal était peut-être déjà fait. Lorsqu'elle déposa un baiser sur sa joue il se retint d'hurler tant son esprit torturé était écartelé entre deux sentiments, d'un côté le besoin d'amour presque insoutenable tant rarement assouvi, de l'autre un orgueil de marbre aussi vieux qu'un glacier. Une fois de plus la froide volonté eut raison de l'être de désir, il se mentit à nouveau, persuadé qu'il n'avait pas besoin de...ça. Cependant il ne put retenir le frisson qui lui parcourut l'échine et la légère et éphémère teinte rosâtre qui s'empara de ses jours l'espace de quelques secondes. Il répondit d'un sourire courtois et presque sincère, serait-il un jour capable de ne pas faire preuve d'hypocrisie, à la jeune fille, sa voix étrangement chaleureuse:

"Je t'offre un chocolat chaud !"

*Après tout c'est gratuit... Et puis je m'amuse bien avec elle, quoi qu'elle soit plus dangeureuse qu'il n'y parait.*

Pour le séduisant sorcier il était bien entendu vainqueur de ce petit affrontement qui consistait plus en une démonstration de force qu'en un combat, quoi que chacun aie redoublé de talent avec ses armes respectives. Cependant elle avait gagné son respect et à l'insu du jeune homme, bien plus... En effet Etiolona avait vu, l'espace de quelque seconde, Narcisse sous le masque, faible et en détresse. Avait-elle cependant compris qu'il était prisonnier de cet état, ne survivant uniquement par l'apparence, puisant sa force dans le faux semblant...

Son sourrire avait presque parut sincère, et pendant un instant Etiolona l'avait vraiment cru, l'avait vraiment vu comme étant une extériorisation d'un sentiment positif. Mais non, finalement ce n'était qu'un sourire contrôlé pour paraître agréable et chaleureux. Cela avait légèrement déçu la jeune fille dont le propre sourire s'était légèrement effacé avant de reprendre avec autant de joie.
Avait-il fait exprès ? Est-ce que c'était encore et toujours le paraître qui l'avait guidé comme depuis le début de cette rencontre. Ou bien ne se rendait-il même pas compte de juste paraître ?

** Dans le fond c'est peut-être moi qui me trompe ... ce n'est peut-être qu'une éternelle alternance de manipulation. Il est intelligent, il ne faut pas que je tire de conculsion hâtive. Des hypothèses et rien que ça, qui se confirmeront où s'écarteront au fur et à mesure que j'apprendrai à le connaître, ou du moins à connaître la partie de Narcisse qu'il voudra bien me montrer. Car il ne se dévoilera sûrement pas ... Je sens que je vais devoir beaucoup interpréter, et c'est un terrain dangereux. **

Etiolona s'approcha de Narcisse et lui tendit la main dans un geste amical. La jeune italienne ne rêvait plus que d'une chose : rentrer au plus vite se mettre au chaud, et si en prime un chocolat chaud était à la clé, il ne falait plus perdre une seule seconde avant d'y aller. Les gémissements du vent, outre un bruit insupportable faisaient de surcroit voler les feuilles dans tous les sens, certaines s'étant accrochées aux cheveux de la petite fille.

- Mais, comment tu vas faire pour m'offrir un chocolat chaud ? Le repas est depuis longtemps passé et le prochain est dans un petit moment ... Et les cuisines, personnellement je ne sais pas où elles sont.

Questionna-t-elle, la mine déconfite à l'idée de ne plus avoir son chocolat chaud.

[HJ : désolée pour le niveau assez bas de ce post Mais bon, j'étais menacée si je ne répondais pas alors ... et je dois étudier Mais après mes exam's le niveau devrait, espérons, se relever]

*Prendre sa main dans la mienne ? Alors qu'elle pourrait être à l'abri dans ma poche... Allez fais un effort sa main ne pourra pas être plus glacée que la mienne après tout.*

Narcisse se saisit finalement de la main de la fillette, cachant sa résignation dans un semblant de sourire amical. Ils remontèrent le parc dans la hâte, slalommant entre les folles rondes de feuilles mortes, bravant brise et froid. Dans leur course il expliqua:

"Je sais où se trouve les cuisines. Une nuit où je ne trouvais pas le sommeil j'ai entendu qu'on descendait les escaliers du dortoir. Eidan, Sebastien je crois, avait une petite fringale nocturne... Curieux je l'ai suivi hors de notre salle commune, je n'ai pas prêté attention à notre chemin mais je pense être en mesure de le retrouver. Après je ne pense pas qu'il soit difficile d'obtenir ce que l'on désire de ces misérables elfes de maison."

Ils ne tardèrent pas à atteindre les portes du château et le séduisant sorcier vit en la nécessité d'ouvrir un parfait pretexte pour lâcher la main de Palicio.

*Hors de question qu'on me voit à son bras, les filles sont assez agressives comme ça. Et puis je suis un coeur libre, qu'on puisse imaginer le contraire briserait le mythe...*

Il referma la porte derrière eux puis se dirigea vers les cachots.