Citation :

que je n’écrirai plus de lettres d’amour anonyme à mon préfet

Drago n'établissait quartier nulle part, il préférait, et de loin, vagabonder dans ses moments libres dans le Château en prenant soin de changer régulièrement d'itinéraire, de manière à trouver ou se retrouver dans un nouveau couloir, un autre passage menant Merlin seul sait où, ou tout au moins, changer l'ordinaire. C'était un passe-temps, certes ne paraissant guère passionnant aux yeux de plusieurs, mais qui lui permettait de comprendre et de mieux connaître l'établissement de l'École de Sorcellerie. D'ailleurs, l'héritier Malefoy était quelque peu saturé des promenades au Parc, des arrêts au Lac, des incursions dans la Forêt Interdite et une errance maudite sur le Terrain de Quidditch, se maudissant de ne pas avoir traîné son balai pour mettre fin au supplice d'avoir les pieds sur le Terrain et non pas au-dessus, volant à travers les courrants d'air, défiant cruellement la gravité qui poussait tout être contre le sol.

C'est pourquoi il se trouvait au quatrième étage, errant parmis les Salles de Cours désertes en ce moment de la journée. Drago se permit de mettre la main sur le collet de certains élèves en position difficile à défendre et les envoya à leur Dortoir, mais ne leur enlevant cependant aucun points. D'ailleurs, s'il aurait eu une âme charitable, il aurait pu les laisser s'amuser ici, et laisser Rusard faire son sale travail de nettoyer les dégâts de ces Weasley en herbe, mais il lui sembla juste et équitable, dans sa bonté d'âme, de les renvoyer croupir dans leur Dortoir. Bref, une journée habituelle dans la vie d'un jeune homme tout à fait sain d'esprit. Il avançait doucement, frappant à chacun de ses pas les dalles froides sous ses pieds, d'une cadence régulière avançait vers l'inconnu. C'était un privilère qu'il s'était octroyé en cette journée monotone que de se rendre en un lieu qu'il n'avait pas encore réellement mis le pieds, en exception à de simple passages pour une Ronde ou pour se rendre à un cours qui devait avoir lieu sur un étage supérieur.

L'endroit était quelconque, et les tableaux plus monotones et candides qu'à l'habitude. À côté de certaines oeuvres, même le Chevalier de Catogan semblait sain d'esprit. Il faut croire que ce lieu n'était pas régulièrement visité, car sous le Lumos de la baguette de Drago, certains piquaient une colère noire, soit était totalement ébloui et ne demandait pas mieux que de voir cet éclat du jour inconnu, que ce droit à la lumière leur avait été retiré pour une raison inconnue.

Il s'arrêta face à un portrait qui reflétait le visage d'une jeune femme, une très jeune femme. D'ailleurs, on aurait pu croire qu'elle était aussi âgée que lui, peut-être un brin plus. Une chevelure noire, un regard d'ébène et un visage mince, agréable au regard. Ce visage, ce visage lui rappela instantanément la jeune femme dans son aventure dans les profondeurs d'un Miroir d'une pièce qu'il n'avait jamais réussi à reconnaître ni même à retracer, pas depuis la mésaventure qu'il avait eu, les déboires quand il eut affaire à Daphnée, la jeune femme du Miroir (cf: De l'autre côté du Miroir). Il posa les doigts sur le tableau, un frôlement entre sa peau et le tissus de la toile, un picottement le saisit et il recula, d'instinct, tandis que le tableau s'anima, regardant de son regard d'ébène. Surpris, il se détourna pour reposer ses prunelles grises dans un tableau à avait repris son inactivité, narguant le jeune homme qui venait de détourner le regard à un simple mouvement d'un tableau.

Quelques instants plus tard, on entendit un cri qui se transforma en hurlement déments. D'où provenait-il? Pour une des premières fois de sa vie, Drago fut surpris et pris quelques secondes avant de choisir la marche à suivre. Il ne savait aucunement la proximité ni même la provenance de ce cri à la mort. Où se trouvait la voix qui avait crier à l'aide, car même si les mots avaient été inaudibles, on demande rarement autre chose quand on entame un hurlement de la sorte. Drago se dirigea, tout aussi calme, vers les hauteurs de l'endroit. Il remarqua une torche drôlement placée et décida, perfectionniste, de la replacer comme elle devait l'être à l'origine.

Aussitôt que le jeune homme déplaça la torche, le mur crissa au point que le Préfet eut un rictus qui lui apparut sur les lèvres, et qui disparut l'instant d'après. Lorsqu'il cligna des yeux, Drago remarqua le changement de décor. Il venait d'actionner une manivelle qui l'avait amener Merlin seul sait où. Drago avança avec une sérénité étrange, car au lieu de l'inquiéter, la voix, ou le cri plutôt, l'avait tiré hors de ce rappel d'évènements antérieurs. Bien sûr, il cherchait l'origine de ce cri, mais avec toute sa tête. Après quelques minutes, il se trouvait face à un Escalier ainsi qu'à une autre porte, menant ailleurs. Entendant un nouveau cri, moins strident cette fois, il se dirigea donc vers les Escaliers et puis entama l'ascension des marches, une à une.

Il semblait au Vert et Argent qu'il ne finissait plus de monter. Drago ne savait pas avec une exactitude précise l'endroit où il se retrouverait, mais se doutait d'une haute, très haute Tour du Château, peut-être une adjacente à celle de la Volière, et encore. Cette dernière se trouvait être plus basse, voire beaucoup plus basse que celle-ci. Finalement, il se dit qu'il le saurait bien assez tôt, ou trouverait une manière de le savoir. Vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, le jeune homme évoluait tranquillement, marchant pas à pas chaque marche, n'en sautant aucune tandis que la cravate aux couleurs de Serpentard pendait à son col, mi-défait, donnant un aspect négligé à l'héritier des Malefoy.

Il atteignit finalement la fin de la Haute Tour pour remarquer la présence d'une jeune fille, une jeune fille qui tenait entre ses fins doigts un miroir. Drago sourit intérieurement, que faisait une jeune fille qui se contemplait dans les hauteurs perdues d'une Tour de Poudlard? Drago fit quelques pas, devenant visible pour la jeune personne en face de lui auquel il détailla quelques secondes, l'espace d'un croisement entre son regard presqu'acier comme le sien. Il en fut un brin troublé, il n'en avait habituellement que peu qui possédait une couleur aussi ambigüe qu'un gris bleu profond. Elle semblait plus jeune que lui, et à voir les teintes de son habit, Drago devina rapidement qu'elle appartenait à Serpentard. Le Rusé songea même se rappeler de l'avoir croisé, une fois, à l'occasion du Bal, sans la connaître, bien entendu.

Bonjour, dit-il, simplement.

* C’est lui! Oh my god! Il faut absolument que je lui sorte mon plus beau sourire… S’il est ici, c’est qu’il sait que les lettres viennent de moi ! Mais que t’ai-je fait God pour mériter un pareil châtiment ? Etre seul à seul avec Brad Pitt modèle réduit, moi qui pensais que Noël était dans un mois ! Oh fun fun fun ! Bon surtout, il faut que je garde la tête haute et que je me la joue « Pussycat Dollz », sexy attitude ! *

Tara décocha son sourire « Colgate » à Drago qu’elle dévorait des yeux sans s’en rendre compte. Elle s’affala sur les marches, cambrée et mettant sa poitrine lilliputienne en valeur (ben quoi, elle n’a que onze ans, faut l’excuser si elle à pas des seins comme des pastèques!), elle reteint difficilement une grimace douloureuse quand elle sentit le coin d’un escaliers lui rentrer dans le bas du dos et choisit comme astuce finale la contorsion, c’était du deux en un, non seulement elle offrait une vue totale sur son décolleté mais en plus, elle n’avait plus mal au dos… Enfin, la nuque avait pris le relais niveau douleur, mais bon, il fallait souffrir pour être belle !

Une fois en place pour son grand show, d’un geste théâtrale elle posa sa main droite sur son front, ferma les yeux et laissa échapper un cri étouffé… Elle venait de se rappeler qu’elle saignait (comme une vache qui pisse ! :niarkniark : ) du genou. La plaie était tellement profonde que déjà, l’égratignure avait coagulé, laissant une légère traînée brunâtre sur sa peau claire. Voyant cet horrible spectacle, elle sentit sa tête tourner et en inspirant comme si elle allait accoucher, elle répondit à son préfet de cette voix « sensuelle » dont seules les blondes avaient le secret :

- Bonjour joli cœur… Sauve-moi ! Je me vide de mon sang ! Vite ! C’est horrible ! Ca va s’infecter et on va me couper la jambe ! Tu te rends compte ?! Un mannequin sans jambe n’est plus un mannequin ! Je t’en prie sauve-moi !

Elle plongea son regard bleuté dans les yeux aciers de Malefoy et elle ne put s’empêcher d’oublier toutes les bonnes résolutions qu’elle avait formulé quelques minutes auparavant seulement. Elle commençait à avoir mal à la nuque mais il fallait qu’elle tienne dans cette position aguicheuse et ouverte aux propositions.

*Drago, ô mon Drago, pourquoi es-tu Drago ? Viens donc me cueillir, n’aie pas peur, je ne mange pas, je mords seulement… Et je frappe aussi quand ça s’avère nécessaire ! Ce Narcisse en a bavé d’ailleurs… Je me demande si son nez en a gardé des séquelles… Il était si mignon… Mais tu t’égares ma petite Tara, reste concentrée sur le blondinet, il parait que c’est mieux qu’un sport extrême, faut pas le louper celui-là ! Voilà, regarde-moi, tu me désires, tu me désires, tu me désires… Ca y’est, il me désire, cette fois c’est sûr ! Enfin, il n’y a qu’un seul moyen de le vérifier… Est-ce que son pantalon ressemble au Kilimandjaro au niveau de la braguette ? J’vais faire ça discrètement… On y croit, on y croit ! Oh ! Même pas une motte de terre, rien ! Alors là il n’y a que deux explications possibles, soit il est monté comme une souris, soit il est homo… La déception ! Il est juste très difficile… C’est pas grave, on va se la jouer plus Shakira, il préfère peut-être les filles « sauvages »…*

La petite Cloud passa une main dans ses cheveux et les ébouriffa, telle une lionne, et dire qu’elle avait passé deux heures ce matin à les mettre en boucles parfaites ! Qu’est ce qu’il ne fallait pas faire pour les garçons… Ayant vraiment trop mal au cou, elle se remit dans une position plus naturelle et se massa discrètement la nuque, fermant les yeux pour essayer d’oublier la vision d’horreur qu’elle avait eut en scrutant le pantalon de Drago. Soudain, la colère l’envahit ! Il pouvait faire un effort celui-là aussi ! Ce n’est pas parce qu’il était préfet et fils d’un homme tout aussi séduisant qu’il pouvait se permettre de rester insensible au charme de la jolie môme ! Le pire c’est qu’il ne semblait pas vraiment préoccupé par l’état de santé de la pauvre victime qu’était la Serpentard et ça, ça dépassait vraiment les limites ! (Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice !) Elle tenta de lui faire comprendre qu’elle allait mourir d’une minute à l’autre s’il ne se bougeait pas un peu les bijoux de famille (qui semblaient inexistants) en prenant son genou blessé mortellement entre ses mains. Elle laissa ensuite une petite larme couler le long de sa peau de pêche, une larme transparente, une larme sans émotion, une larme de crocodile. Heureusement qu’elle avait acheté ce fameux mascara water proof, c’était vraiment une merveille, aucune trace !

- Je t’en prie, ne me laisse pas…

Finit-elle par dire d’une voix faussement implorante. Décidément, elle passait vraiment d’un sentiment à un autre, il y a quelques secondes à peine elle aurait tué ce primate et maintenant, elle versait une larme face à l’indifférence qu’il lui portait… Il allait la rendre folle ! Mais si c’était le prix à payer pour être à son bras, elle le payerait… La tête des autres quand elle raconterait à sa façon leur torride rencontre dans la tour d’astronomie !