Notre chère Narcissa était d’humeur bien maussade ces temps ci, son mal être persistait et devenait plus intense de jour en jour.. La seule destination possible dans ces moments là pour la jeune Serpentard était bien sûr le cimetière..Rien de plus sombre, de plus excitant, palpitant que le domicile des morts.. Plutôt glauque me direz vous, je vous répondrai oui. La vert et argent était glauque, tout son être, toute sa personne respirait la froideur, la solitude, la haine.. Une haine puissante, cherchant à s’extérioriser par tous les moyens..
Elle sortit donc du château puis prit doucement la direction du cimetière, d’une allure calme, presque sereine. Pourtant un démon se déchaînait à cet instant même dans son corps.. Le diable avait pris possession de son âme, il se servait d’elle, s’en donnait à cœur joie.. La pauvre fille se sentait complètement déroutée, mais bien entendu personne n’irait la plaindre, d’ailleurs elle n’aurait jamais permis cela.. Se faire plaindre ! Mademoiselle Bodom, fille au sang pur, descendante de Mangemorts dignes de ce nom !

*Ça jamais ! Plutôt mourir !*

Pourtant, Narcissa avait véritablement peur de la Mort, elle essayait de ne pas y penser, de se le cacher. Mais qu’est-ce vraiment la Mort, n’est-ce pas une simple suite, le déroulement logique du temps dans l’infini, le commencement d’une nouvelle vie?
Ou sinon, le vide, le néant absolu, l’abstraction totale, l’absence de toutes pensées?

La vipère était à présent arrivée aux portes du cimetière, elle franchit l’entrée gardant la tête haute. Il faisait beau aujourd’hui, le ciel était d’un bleu étincelant, le soleil tapait avec insistance, au grand désespoir de la jeune fille au teint si pâle..
Cependant, aussitôt les portes franchies, l’ambiance était devenue terne, sans couleur.. Une légère et fine brume dominait toujours le cimetière..
Narcissa marchait sans grande idée à présent, elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait atterrie ici, mais elle y était. Elle ne cherchait pas à occuper son temps, mais elle errait sans réel but, sans envie particulière, ce qui était rarement le cas chez la Serpentard..
Elle s’arrêta un instant, se retourna puis cru entendre un bruit de pas, mais celui-ci se stoppa..

*J’ai sûrement du avoir une hallucination*

Pensa-t-elle. Mais vaut mieux restée prudente, alors elle sortit sa baguette au cas où..
Quelques temps passèrent, elle s’arrêta de nouveau puis alla s’installer sur une des tombes, celle d’un sorcier mort assez jeune, d’après les écritures, il devait avoir 19 ans. Mais c’était effacé, impossible de pouvoir lire son nom..
La vert et argent s’allongea sur la tombe, sa jupe courte se relevant légèrement, elle frissonna à moitié quand sa chair rentra en contact avec la pierre tombale froide.
Puis elle se mit à fredonner doucement quelques paroles d’une chanson qu’elle adorait..

- Plus rien n’existe, tes mains sont sales
Regarde moi dans les yeux une dernière fois
Je perds mon sang par mille blessure
Mais tu ne vois rien, nous sommes si seuls maintenant

Elle ne se rappelait plus du nom du groupe, mais peu importe. La valeur sûre était le sens des mots, leur impact, et celui-ci n’était pas sans laisser la Serpentard indifférente..

- Et je me noierai dans tes larmes
Ta vie portera le sceau écarlate
De mon sang à jamais bafoué..

Théodore était plus loin, aggenouillé devant une stèle. Ses cheveux blonds cachaient son visage penchée vers le sol. Le soleil chaud frappait durement sa nuque, mais il ne bronchait pas. Gardant ses yeux couleur cognac sur la pierre tombale, il était immobile.

Le nom de sa mère était inscrit sur la roche décoré joliement décoré de gravures diverses. La douleur serrait le coeur de Théo à chaques fois qu'il venait ici. Juste le fait d'être là signifiait que sa mère était partie. Il venait régulièrement la voir. Sans rien dire cependant. Le simple fait d'être où sa mère avait été enterrée lui montrait qu'elle n'était pas très loin.

C'était stupide comme résonnement. Jamais il ne l'aurait dit a personne. Si quelqu'un lui aurait dit quelque chose du genre, il l'aurait traité immédiatement d'idiot. Théodore Nott avait trop d'orgueil pour dire quelque chose du genre a quelqu'un.

Ce fut alors qu'il entendit les portes du cimetière s'ouvrir. Son air se renfrogna d'autant plus. Si quelqu'un venait le déranger, il ne serait pas très content. Non, pas content du tout. Le jeune serpentard se pencha vers la pierre et embrassa le marbre salé.

Le jeune homme se leva lentement, faisant glisser son regard sur le champ de pierre tombale. Il crut alors distinguer, vers les grilles, une forme. Il s'avanca vers la personne qui venait d'entrer dans le cimetière, discrètement. Ses yeux se posèrent alors sur une silhouette féminine. A en croire les couleurs, c'était une serpentard... Mais serpentard ou pas, il ne voulais pas se faire déranger.

La jeune fille ne le fit pas, visiblement. Mais elle l'entendit car elle s'immobilisa. Il s'arrêta alors, regardant la serpentard faire volte face puis continuer d'avancer. Évidement, il n'y avait personne derrière elle. Mais juste à côté si par contre.

Le fredonnement commenca alors. Chanter...Fredonner. Théodore serra les dents.

*Un cimetière est un lieu de receuillement...Pas une scène de spectacle...*

Comme s'il se matérialisait à côté de la fille, il la fixa alors, les sourcils froncés.

"Tu troubles la sereinité de cet endroit."

Ce fut les seuls mots qu'il dit, fixant la serpentard.

- Je te maudis, je vomis sur ton âme et sur tous les tiens
La Mort pour tes parents, la torture et le viol pour tes enfants
Je vous hais jusqu’à la Mort

Narcissa était restée allongée sur la pierre tombale froide, elle continuait à fredonner les paroles d’une chanson crachant la haine et la rage en prenant une voix douce et mélodieuse..
De cette voix, on pouvait croire qu’elle chantonnait une comptine, alors qu’il en était tout autrement, les paroles étaient haineuses, bestiales et sanguinolentes, ce dont raffolait notre vipère..

- Gloire aux anges salvateurs
Gloire aux anges rédempteurs
Purifiez ce monde dans le sang !

Elle entendit des bruits de nouveau, à présent c’étaient des bruits de pas, elle en était certaine, le crépitement des chaussures sur le sol s’intensifiait.
Pourtant, la jeune Serpentard ne bougea pas, elle resta sur la tombe, serrant sa baguette, puis ensuite inclina très légèrement et délicatement la tête sur le côté.
Elle aperçut une ombre, la brume était fine, elle distingua une silhouette humaine, un garçon.

Il lui parla, sans même se présenter, et commença de suite par l’agresser..

*quelle impolitesse, en plus envers quelqu’un de sa maison, qui plus est une sang pur, une Bodom! Il va voir celui-là*

- Je ne trouble aucune sérénité mon cher.. Euh.. Je ne sais pas quel est ton nom pardonne moi..
Je me nomme Bodom, Narcissa Bodom, élève de première année à Serpentard.
Ainsi, ne connais-tu pas les bonnes manières?

La jeune fille se présentait tout le temps, quelque fois, ce n’était pas vraiment nécessaire, alors elle laissait le moment de s’affirmer dignement légèrement de côté..
Mais lorsque l’on croisait un représentant de notre maison, que l’on ne connaissait guère, la moindre des choses était de se présenter..

- Je disais donc, je ne brise pas le repos et le calme apaisant l’atmosphère, je contribue simplement à rendre l’ambiance plus appropriée, je me détends, je fuis la réalité..

La vipère se releva assez rapidement, rangea sa baguette en la coinçant dans sa courte jupe, puis se dirigea vers le jeune homme, attendant sa réaction. Peut-être allait-il être pris d’un excès de folie et se jeter sur elle, cherchant à lui broyer le cou, et la faire suffoquer jusqu’à son dernier souffle. Ou allait-il plus courtoisement se présenter à son tour et voir même s’excuser d’avoir aborder la noble Serpentard de la sorte..