Après l'incident dans la salle sur demandes, Aya hésitait fortement à s'y rendre depuis son arrivée. Elle avait pourtant une forte envie de s'y rendre, comme si elle était habitée par un désir incontrôlable de s'y réfugier...S'était comme si elle aimait cet endroit, comme si elle s'y sentait particulièrement en sécurité, quoi qu'il arrive.
Ce jour là semblait tout à fait normal pour les autres, mais pour la jeune fille, cela semblait être un jour peu ordinaire. Elle était pâle comme un linge, et pourtant se portait très bien. Elle marchait, inlassablement solititaire, telle une ombre, dans les couloirs...Il y avait de nombreux élèves qui avaient leur yeux rivés sur elle, et pourtant elle n'y prêtait aucune attention particulière, bien au contraire.
Soudainement, un jeune homme s'approcha d'elle et la prit par le bras, lui demandant avec autorité ce qu'elle faisait dans les couloirs. Paniquée, elle se mit à trembler violemment. Elle ne pouvait pas répondre, elle ne pouvait plus parler, et cela depuis de nombreux mois...Ses yeux se mirent à briller, mais comme il ne semblait pas vouloir la laisser partir, elle le gifla avec toute la force dont elle était capable. Il relâcha son emprise, mettant sa main sur sa joue, et Aya en profita pour s'enfuir aussi vite qu'elle le pu, en bousculant plusieurs élèves. Elle avait eu peur, très peur, elle était à nouveau terrifiée, elle ne voulait plus qu'on porte la main sur elle, elle ne voulait plus souffrir, plus jamais...Si seulement elle avait encore ce courage dont elle avait été dotée par le passé, elle aurait pu se remettre à parler...Mais elle était seule, quoi qu'il arrive, et elle n'avait plus la force de parler.
A bout de souffle, elle finit par s'arrêter au beau milieu d'un couloir, elle était troublée, elle semblait pétrifiée de peur. Elle s'appuya contre un mur pour reprendre le peu de souffle qu'elle avait, et un tableau lui fit un sourire. Ce fut comme si elle retrouvait son envie de se battre. Ce tableau se mit à parler, en disant qu'il ne fallait pas qu'elle ait peur, que tout allait bien se passer maintenant...Elle eut une image de sa mère à l'esprit, comme elle aurait voulu que sa mère lui dise ses simples mots pour la rassurer...Elle s'écarta un peu du tableau pour le regarder d'un peu plus loin. Incapable de sourire pour le remercier, elle hocha doucement la tête et le tableau se rendormit.
Elle était toujours seule dans les couloirs, mais elle avait moins peur grâce à ce simple tableau...Il venait de la rassurer avec des mots simples, ceux qu'elle voulait tellement entendre...