Déjà la veille lorsque Lellia s’était couchée l’idée avait germé dans son esprit torturé, elle devait écrire à ses parents mais qu’avait elle à leur dire ? Que leur réaction démesurée était irrésistiblement drôle ? Essayer de leur faire comprendre que même si elle était à présent une Gryffondor elle restait néanmoins leur fille ? Leur demander de lui laisser une chance de s’expliquer ? En fait, elle n’en avait aucune idée. Ses parents l’aimaient, elle le savait ou tout du moins c’était ce qu’elle avait pensé jusqu’à présent alors pourquoi se comportaient ils de cette manière avec elle. Elle se sentait tellement perdue alors forcément cette nuit là avait été pleine de cauchemars en tout genre où sa mère elle-même la torturait à l’aide d’un sortilège impardonnable avant de la tuer. Alors forcément, quand Lellia se réveilla ce matin là, elle était encore tremblante et épuisée de sa nuit et par-dessus tout d’une humeur massacrante, elle aurait presque aimé se retrouver face à un Serpentard qui essaierait de lui en faire voir de toutes les couleurs pour pouvoir se défouler sur lui une bonne fois pour toute. Mais tout ce qu’elle trouva se fut des Gryffondors qui devenaient peu à peu ses amis et qu’elle appréciait énormément, alors elle essaya de cacher sa mauvaise humeur et décida qu’il était temps qu’elle en finisse et qu’elle écrive enfin une lettre à ses parents pour se libérer l’esprit.

Ce matin là, la Gryffondor descendit donc comme tous les autres matins dans la salle commune et au lieu de partir prendre son petit déjeuner, s’installa dans un coin, sortie une plume d’aigle et un parchemin propre de son sac prêt à écrire. Elle hésita quelques secondes, essayant de trouver un début et du même coup un milieu et peut être même avec de la chance une fin mais, elle qui d’habitude ne manquait pas d’inspiration se trouvait cette fois à court de mots et de belles phrases. Elle décida donc d’écrire tel que ses sentiments lui dictaient de le faire sans détour et sans fioritures inutiles.

Citation :

Père et Mère,

Je tenais à vous signaler que j’avais parfaitement bien reçu votre beuglante il y a quelques matins de cela, et c’est donc avec fierté que je vous répond que je suis bel et bien une Gryffondor et que je ne voudrais changer de maison pour rien au monde, même pour vous, mais je ressens également une immense honte à la seule idée que vous puissiez ainsi me renier uniquement parce que je ne suis pas l’avenir que vous m’aviez tracé sans même me consulter, une grande honte de voir que vous pouvez vous comportez de la sorte, une grande honte de votre comportement puéril, une grande honte de vous avoir pour parents.

Mais je ressens aussi une tristesse tel que vous ne pourriez le concevoir, je vous pensais au dessus de telles considérations et je m’aperçois aujourd’hui que je me suis lamentablement trompée. De la même manière que selon vous je ne mérite pas de faire partie de votre famille, je pense que vous ne méritez de faire partie de la mienne.

Ne vous trompez pas, je vous aime mais jamais je ne pourrais vous pardonner votre comportement, si vous pensez que je suis encore ne serait ce qu’un peu de votre famille alors je vous serais grès de me faire parvenir un hibou au plus vite avant que je ne vous ai totalement effacé de mon esprit.

Votre fille, malgré vos déclarations plus que publiques.

Lellia ne voulu pas se relire, elle savait que cette lettre était encore bien en dessous de ce qu’elle ressentait en cet instant, elle rangea donc ses affaires, plia la lettre et partie en direction de la volière, bien décidée à ne plus penser à tout ceci une fois que ce serait fini.
Arrivée à la volière, elle mit quelques instants à trouver le genre d’hibou qu’elle désirait, un grand duc, un hibou assez noble pour qu’il délivre ce message de la plus haute importance, elle en trouva finalement un, attacha le parchemin à la patte du hibou avant de lui murmurer l’adresse de ses parents à l’oreille puis elle le regarda s’envoler ne pouvant détourner son regard de son vol majestueux, quand elle se retourna enfin, ses yeux étaient embués de larmes mais son cœur se sentait plus léger. A travers ses larmes elle décela néanmoins la présence de quelqu’un, ami ou ennemi elle n’en savait rien mais de toute évidence elle le saurait très bientôt. Elle espérait que ce soit quelqu’un de sympathique voir même un ami ou tout du moins une connaissance mais au plus profond d’elle-même elle aurait aimé se retrouver face à quelqu’un avec qui elle aurait pu se disputer pour pouvoir déverser toute la colère qui sourdait en elle depuis le moment où ses parents avaient décidé de ne plus se comporter en tant que tel avec elle.

Qu’allait faire Seamus à la volière ? Poster une lettre bien évidemment. Il n’avait pas le privilège de posséder son propre hibou et devait à chaque fois se taper les marches jusqu’à la volière.

*Ca fait les muscles*

Une lettre pour qui ? Pour ses parents. Oui sa chère maman n’a pas vraiment apprécié le mois entier qui s’est déroulé sans que son cher fiston ne prenne la peine de donner un quelconque signe de vie. Donc on pouvait dire qu’elle n’était pas vraiment ravie et qu’elle c’était bien empressée de le faire remarquer à son ingrat de fils.

La lettre qu’il allait leur envoyer était plutôt concise…

Citation :

Salut Maman, Salut Papa,

Ici tout va bien, je m’éclate avec Dean mais on ne fait pas trop de bêtises c’est promi. Je crois que j’ai réussi mon examen de métamorphose. Souhaite un bon anniversaire à tante Noreen de ma part.

A bientôt.

Seamus

Oui bon OK, l’anniversaire de la tante Noreen était passé depuis au moins 2 semaines et il avait fallu que sa mère l’engueule dans sa lettre pour qu’il s’en souvienne. Mais bon l’intention y était malgré tout…

Ainsi il remontait les marches de l’escalier en les comptant pour passer le temps et mesurer son exploit… En entrant dans la volière quelle ne fut pas sa surprise de tomber face à face avec Lellia.

*Ah*

Bien sûr elle avait tout à fait le droit de se trouver dans la volière… En fait elle avait le droit de se trouver face à lui. Même pourquoi en faire tout un plat étant donné qu’ils s’étaient quittés en bons termes.

*Oui mais elle traîne avec Pénombre*

Si elle trainait avec cette Serpentard, il y avait de fortes chances pour que leur amitié se dégrade à vitesse grand V. Aussi bien du côté de Seamus qui ne supportait pas la Serpentard que du côté de Lellia qui allait probablement entendre du mal de lui et s’en éloigner progressivement.

« Heu salut Lellia »

Bonjour mal à l’aise… Seamus était d’un tempérament franc et avait du mal à dissimuler ce qu’il pensait. En parler ? Ne pas en parler ? Il s’était fait limite agresser quand il l’avait salué sèchement en cours d’étude des moldus (ou cours du genre…)

« Alors, ça va tu arrives à t’intégrer ? »

*Reste à savoir à quelle maison tu veux vraiment t’intégrer* songea-t-il avec amertume.

Puis il contourna la jeune fille pour aller se diriger vers le hibou le plus proche. Une sale bête qui lui griffa le bras. Comme pour le punir d’avoir été si sec avec la jeune fille.

*OK crevard de hibou, tu vas voir toi !!!*

Il attacha sa lettre à la patte du hibou voisin tout en se promettant de faire payer au hibou n°1 son geste plus que déplacé. Une fois la lettre attachée, Seamus ne regarda pas spécialement Lellia. Croiser son regard ne le branchait pas, surtout que ça risquait de faire exploser une agressivité un peu démesurée. Oui Lellia était nouvelle et oui il était possible que Pénombre la sournoise essaye de l’approcher par calcul. Dans ce cas là il était probable qu’elle soit en train de se faire embobiner et Seamus devrait lui tendre la main pour la tirer de ce mauvais pas.

*Oui mais c’est Pénombre*

Pourquoi haïr Pénombre autant ? Ils ne s’étaient jamais parlés d’après ses souvenirs. Oui mais elle l’avait bien allumé en l’accusant d’être saoul dans un de ses articles. Et s’il y avait bien un soir où Seamus n’avait pas bu, c’était celui-là. C’était en pleine possession de ses moyens qu’il avait balancé le verre dans la tête de Camille.

Seamus était abasourdi par sa réaction. Quoi qu’il ait pu dire, cela avait l’air de la faire pire que sortir de ses gonds. Dans son regard, on pouvait presque lire son envie de défenestrer le Gryffondor. Ca faisait bizarre, il n’était pas détesté de grand monde, même pour ainsi dire de personne chez Gryffondor mais là on voyait qu’il avait poussé le bouchon trop loin.

*Et j’ai dit quoi ???*

C’était Pénombre qui l’avait montée contre lui ? Non il ne fallait pas être parano quand même… C’était sûrement lui qui lui avait dit une bêtise à un moment ou à un autre. Il est vrai qu’il ne tarissait pas d’insultes envers les Serpentard et que n’importe qui ayant quelques bonnes connaissances dans cette maison pourrait se sentir visé. C’était ça alors le hic ? Il fallait qu’il fasse attention à ce qu’il allait répondre. La diplomatie n’était pas vraiment son fort et il ne voulait pas se faire haïr d’elle…

*Pénombre, une rencontre intéressante ? Que répondre à ça…*

« Tu fais ce que tu veux… Si tu veux fréquenter des Serpentard, je n’ai rien à y redire, mais méfie toi seulement. »

Oui les Serpentard, il fallait se méfier d’eux. Ils en faisaient tellement baver à Harry et Neville que Seamus ne pouvait s’empêcher d’être concerné. Et puis même lui avait personnellement été touché. Seulement personne ne le savait et la Serpentard en question ne s’en était pas formalisé en tous cas et l’affaire n’avait pas donné suite.

« Je sais que je suis intolérant mais tant pis… Je ne peux pas leur donner une autre chance. »

Il ne pouvait pas lui demander de choisir entre Pénombre et lui, elle allait choisir Pénombre c’était évident vu les éclairs que lançaient ses yeux. Et elle détesterait les Gryffondor par sa faute, ça n’était pas ça qu’il voulait.

« Mais bon tous les Gryffondor ne sont pas comme moi, déteste moi si tu veux mais ne déteste pas ta maison… »

Que dire de plus, ça l’énervait de la voir si remontée contre lui. Il avait fait quoi à la base ? Rien il tentait juste de la mettre en garde, mais ça n’était que pour son bien. Un Gryffondor n’était pas ami avec un Serpentard, c’était une règle de base !

C’était assez incroyable de se disputer avec elle comme ça, pour rien. Ils se connaissaient à peine, et étaient si différents… Ils auraient du devenir amis normalement, en tous cas il l’avait accueillie et il était près à faire les efforts pour. Mais visiblement il avait affaire à un fort caractère qui malgré tout était fasciné par la personnalité des sournois-serpents.

*Craft ou moi, t’as qu’à choisir Craft si elle est si cool*

Ensuite quand Craft lui aurait fait un sale coup il serait disposé à l’écouter débiter ses petits malheurs et lui ne pourrait que lui dire d’un air exaspéré : « et oui je t’avais prévenue ». Ses pensées n’étaient pas sympa et lui-même ne savait pas pourquoi il était aussi imbuvable. Il valait mieux qu’il s’en aille avant que le ton ne monte encore davantage et qu’elle lui propose de se battre.

« Oui j’suis un p’tit con, je sais ! »

Ouh la on partait dans l’incohérence la plus complète. Il ne savait pas vraiment quoi dire, des choses tellement contradictoires se passaient dans sa tête. Elle voulait le haïr ? Très bien parfait ! Elle avait maintenant 10 000 bonnes raisons de le haïr. Il devrait s’excuser peut-être ?

*Ste Mangouste service psychiatrie bonjour…*

Il lui tourna le dos et s’apprêta à quitter la volière. Finir la discussion sur une touche aussi… Bizarre ? Décidément il n’aimait pas la tournure que prenait les évènements. Pourquoi avait-il fallu qu’elle décide de traîner avec Pénombre aussi !!!

« Lellia ? »

Excuses ? Pas excuses ? Il l’avait appelée alors qu’il lui tournait le dos. Est-ce qu’il était encore temps d’arranger les choses ? Pas sûr…

[hj : Excuse moi, c'est un peu décousu, je ferrai mieux la prochaine fois ^^]

[HJ: heu moi je l'ai trouvé très bien ton dernier post )

L’étrangler, non le faire rôtir sur une broche, non mieux lui arracher les ongles un à un puis le faire rôtir et ensuite l’étrangler voilà qui devrait amplement suffire à apaiser la colère de Lellia. Elle avait laissé parler le Gryffondor tout seul, serrant toujours d’avantage les poings plus pour s’empêcher de lui donner un coup que pour maintenir sa colère en elle. Au moins maintenant, les choses étaient claires, il lui en voulait réellement et sa colère n’avait pas l’air prête à s’apaiser tout comme celle de la jeune fille qui faisait flamboyer ses yeux noirs en cet instant. Mais elle gardait les yeux fixés sur Seamus essayant de trouver une solution car si ils se séparaient ainsi dans cet état alors ils ne pourraient jamais plus être amis, à moins d’un miracle bien entendu.
Pourtant quand le jeune garçon lui parla de le détester lui mais pas les autres Lellia aurait voulu le secouer comme un prunier, comment leur amitié naissante avait elle pu prendre une telle tournure pour rien, enfin pour un peu de fatigue et une serpentarde ?

*Depuis quand je suis censée te détester ? Il m’énerve, il m’énerve, il m’énerve !*

La rouge et or serrait les dents dans le vain espoir de ne pas hurler sa colère au visage de Seamus mais de toute évidence elle le ferait si il osait rajouter ne serait ce qu’un mot de plus. Quand finalement, il avoua qu’il était un petit con, Lellia ne pus s’empêcher de se sentir légèrement soulagée, au moins, il était au courant, son cas n’était pas si désespéré. Oh non mais comment pouvait elle penser ce genre de choses alors qu’ils auraient dû être amis, comment la situation avait elle pu en arriver là aussi rapidement ? C’était fou ça, à croire que quelqu’un leur avait lancé un sort de confusion ! Elle croisa les bras, énervée mais elle semblait maintenant froide et dédaigneuse, la parfaite image qu’elle s’était toujours faite d’un Serpentard, quand il la croisa pour partir, Lellia cru qu’elle allait se mettre à hurler, alors voilà il disait ce qu’il avait sur le cœur et il s’enfuyait tel un lâche ? Et puis quoi encore ? Il n’allait pas s’en sortir comme ça, jamais ! Elle le poursuivrait et il serait forcé d’écouter ce qu’elle avait à dire. Quand il lui parla dans son dos, Lellia se sentie légèrement ébranlée, y avait il le moindre petit espoir pour que leur amitié ne soit pas totalement morte avant même de naître ? Elle prit quelques secondes pour se récapituler ce qui c’était passé : elle avait fait la rencontre de Pénombre, Seamus n’aimait pas les serpentards et sans émettre son mécontentement avait parlé sèchement à Lellia, ensuite elle l’avait quelque peu secouer sans avoir de véritable raison si ce n’est la fatigue et donc maintenant ils se disputaient comme l’auraient fait des irréductibles gaulois dans un certain village à propos de l’état de certains poissons. Donc, cette fois c’était sûr ils avaient tous les deux un grave problème : des forts caractères et des idées contraires. Après cette petite réflexion, elle se retourna afin de pouvoir regarder Seamus pendant qu’elle parlait, d’une voix qu’elle essayait de calmer comme elle pouvait sa colère étant toujours aussi vive et sa fierté légèrement ébranlée, ses poings toujours serrés, de petites gouttes de sang commençant à en couler lentement.

« Oui, tu es un petit con ! Tu crois vraiment que parce que je parle à une serpentarde je vais changer ? Je suis fière d’être une Gryffondor et je ne changerais de maison pour aucune autre. Je n’aime pas les serpentards et je n’aurais jamais voulu en être une mais….non, tu ne peux pas comprendre. »

Elle se retourna, sa voix défaillait sur la fin de sa phrase et elle sentait une boule se former dans sa gorge, si elle continuait à parler, elle allait pleurer c’était sûr, être consciente d’un fait est une chose mais le dire en est une autre. Pourtant, elle gardait l’espoir grâce à Pénombre, l’espoir que ses parents ne soient pas si sombres qui le paraissaient, l’espoir de pouvoir un jour se réconcilier avec eux. Elle ravala ses larmes et essaya de se calmer en respirant calmement avant de parler sans se retourner d’une voix cassée.

« Arrête de me dire que je me trompe sur les serpentards et sur Pénombre parce que c’est mon seul espoir. »

Elle se sentait vide, la colère était partie et avait maintenant fait place à une grande tristesse mais si Seamus s’obstinait alors Lellia ne savait pas comment elle allait réagir, sa colère pouvait très bien renaître de ses cendres sans crier gare ou alors elle libérerait enfin ces larmes qui n’avaient pas pu sortir depuis qu’elle avait été reniée.

Elle cherchait quoi exactement chez les Serpentard ? Il ne le savait pas… Seamus pensait au contraire qu’elle les fuirait à tous prix au vu de ce qu’il s’était passé pour elle, la beuglante, etc. Mais visiblement ça n’était pas le cas. Elle cherchait de la bonté chez les Serpentard ? Elle ne risquait pas d’en trouver des masses, ça faisait longtemps que Seamus avait perdu tout espoir d’assister à un miracle.

Bref bilan des courses : « il était un petit con qui ne comprenait rien à rien ». Super portrait et l’Irlandais ne pu s’empêcher de se vexer.

*Non mais attend, c’est toi qui comprend rien !!!*

Seamus avait l’impression de retrouver l’ambiance des engueulades avec sa mère, mais cette fois-ci ça ne finirait sûrement pas par un énorme bol de mousse au chocolat. Quelque chose lui disait que ça pouvait se finir par une brouille à vie.

« Si moi je suis con, toi tu es naïve ! T’es en première année toi, moi aussi j’y croyais en première année… mais… »

*Non je vais quand même pas lui raconter ça, ça fait pauvre victime, pas question*

« mais… j’y crois plus, c’est des railleries et des méchancetés gratuites à tout bout de champ. OK si tu veux en chercher un différent, bon courage ! Mais ne me demande pas de chercher avec toi. J’ai pas envie d’aller te consoler quand ils t’auront eu avec un moyen fourbe. Je ne suis pas sûr que même entre eux ils soient amis. Ils sont incapable de ressentir quoi que se soit ! Regarde Malefoy ? Combien de fois il a lancé des sorts à Neville !!!

Et Pénombre, c’est une menteuse… Elle parle sans savoir et ment comme une arracheuse de dent. »

Pffffiou, ça pour vider son sac il l’avait plutôt bien vidé… C’était une mise en garde qu’il faisait à Lellia tout en extériorisant son dégoût pour cette maison. Mais son ton n’était plus agressif envers la jeune fille. Il était « passionné » car il parlait de quelque chose qui lui tenait à cœur mais plus spécialement agressif.

« Je ne sais pas pourquoi on s’engueule, on s’entend bien et je n’ai même pas envie de me fâcher avec toi, t’as rien fait… Mais bon j’suis comme ça j’ai pas envie que mes amis se fassent avoir. Ca me fiche les nerfs. Après tu fais ce que tu veux, je sais que j’ai aucun poids dans tes décisions et tu te fiches probablement de mon avis. »

Il s’était retourné vers elle et la regardait droit dans les yeux. Il croyait profondément à ce qu’il disait. En fait voilà il avait analysé son problème, il ne voulait pas que Lellia souffre encore, déjà qu’elle avait du mal avec ses parents… Le fait de flirter avec des Serpentard lui nuirait forcément. Soit à cause d’un sale coup (qui ne saurait tarder) que ceux-ci lui feraient soit à cause de la réputation déplorable qu’elle allait avoir auprès des Gryffondor.

Pas la peine de s’excuser, il avait juste dit ce qu’il pensait avec franchise. Maintenant elle faisait ce qu’elle voulait. Qu’elle lui crache au visage si elle le voulait, mais Seamus était tenace et il ne changerait pas de position aussi facilement. Visiblement elle était aussi têtue que lui.

*Décidément elle ressemble à ma mère… J’devrais lui demander pour la mousse au chocolat*

Le problème avec les engueulades de sa maman c’est que même si la réconciliation était riche au niveau culinaire, la plupart du temps Seamus était forcé de céder à sa volonté ou de reconnaître ses torts car elle avait des moyens de pression rudement efficaces, des pressions que Lellia heureusement n’avait pas. Son bras commençait à le picoter, il fallait peut-être qu’il le passe sous l’eau non ? En tous cas pas question de montrer un signe de faiblesse pendant une engueulade.

*Bon alors on s’engueule encore ou c’est fini ? Allez pitié dis moi que c’est fini, j’ai pas envie d’avoir une ennemie chez les Gryffondor… En plus une ennemie qui aurait pu devenir une amie super cool*

Lellia se trouvait à présent à mi chemin entre les larmes et la colère, elle comprenait la peur de Seamus mais bon sang elle lui avait rien demandé et ses paroles la blessaient profondément, ainsi donc il n’y avait aucun espoir pour qu’un seul Serpentard soit digne d’intérêt et d’amitié ? Non ce n’était pas possible et même si c’était vrai la jeune fille n’avait pas envie de le croire, pas maintenant alors qu’elle se sentait si mal. Elle essaya de calmer sa voix, respirant lentement pendant que le jeune garçon la mettait en garde. Ainsi donc si il lui en voulait à ce point c’était parce qu’il s’inquiétait pour elle, Lellia se sentit légèrement moins mal mais elle était encore loin d’être heureuse et de sauter partout. Elle sentait ses mains trembler et elle avait bien du mal à ne pas s’effondrer, pourquoi tout devait être si compliqué depuis qu’elle était arrivée ici ? Elle baissa les yeux essayant de trouver une parade, un argument qui prouverait à Seamus qu’elle n’a pas tort, elle parla alors sans avoir préparé ce qu’elle allait dire d’une voix basse mais déterminée.

« Je ne me fiche pas de ton avis, c’est que…j’ai envie de croire qu’il peut y avoir des gens biens chez les serpentards, des gens avec qui je pourrais m’entendre. »

Elle releva la tête pour regarder Seamus, des larmes au coin des yeux mais sa voix ne tremblait toujours pas, au contraire elle venait de redoubler d’intensité, ses yeux brillants de conviction.

« Je te l’ai déjà dis mes parents étaient des serpentards alors j’aimerais croire qu’un jour je pourrais me réconcilier avec eux alors si j’arrive à m’entendre avec Pénombre peut être que j’arriverais à m’entendre avec eux. Si c’est cela être naïve alors j’avoue, je le suis totalement. »

Elle avait envie de pleurer de déverser toutes les larmes qu’elle avait réussie jusqu’à présent à contenir mais elle ne voulait pas se montrer si faible pas maintenant, pas face à Seamus, pas en plein milieu d’une dispute. Elle se retourna et essuya rapidement ses yeux, ses mains lui faisaient mal mais ce n’était pas le moment, si elle arrivait à se sortir de cette discussion sans pleur et avec l’amitié du Gryffondor alors elle pourrait faire une petite fête en cet honneur car ça aurait été un vrai miracle et pourtant leur dispute était tellement stupide, tout cela parce qu’il se faisait du souci pour elle alors qu’elle lui en voulait de son attitude envers elle, vraiment c’était du grand n’importe quoi, et après ce serait quoi ? Ils s’entretueraient pour avoir un avis différent à propos d’une quelconque équipe de Quidditch, ils en devenaient presque ridicules et pourtant c’était ainsi.

« Je comprend tes réticences à l’égard des Serpentards et je les partage mais je veux quand même essayer et si je dois m’en prendre plein la gueule alors tant pis, je suis forte, je suis prête à les affronter, eux et les autres, ils ne me font pas peur et au moins j’aurais essayé, je n’aurais pas abandonné tout espoir sans me battre….finalement, c’est bien une attitude digne d’une Gryffondor non ? »

Elle regardait maintenant dehors par l’une des grandes ouvertures de la volière si elle l’avait pu, elle aussi se serait envolée loin de tout ça, de toute cette pression, de ces rancunes. La boule au creux de sa gorge lui faisait de plus en plus mal et elle avait bien du mal à ne pas sangloter comme une petite fille…d’ailleurs c’était une petite fille, en fait, elle avait le droit de pleurer, n’importe qui d’autre l’aurait très probablement déjà fait, elle se retrouvait à se disputer avec l’un des seuls amis qu’elle s’était fait ici à propos d’une autre connaissance dont elle aurait bien voulu se faire une amie. Elle se concentra alors sur sa respiration, si leur conversation durait plus longtemps elle n’arriverait plus à se contenir, cette fois elle en était sûre, elle avait l’impression d’être si seule et si Seamus lui refusait son amitié alors elle le serait réellement cette fois. Oh oui, pleurer ou ne pas pleurer telle est la question.

*Stop ! je n’en peux plus, si il m’enguirlande encore je ne pourrais pas tenir.*

Maintenant on pouvait vraiment lire sur le visage de Lellia à quel point elle était mal. Elle souffrait vraiment de cette engueulade et expliqua les raisons de son rapprochement de Pénombre. C’était en rapport avec ses parents ? Elle recherchait du bon chez les Serpentard ? La raison n’était pas mauvaise mais Seamus savait pertinemment que sa quête était vouée à l’échec. Il aurait pu s’en mêler mais bon, ça n’était pas son rôle et effectivement il n’avait rien à redire. Il écouta ses explications la bouche entrouverte, se retenant de parler.

Lellia se retourna, elle était en train de pleurer. Enfin non pas de pleurer à chaudes larmes mais elle masquait ses larmes en se frottant les coins des yeux. C’était bien la première fois qu’il faisait pleurer une fille. Enfin non, même pas ! Il avait déjà fait pleurer Camille aussi ! Etait-il si monstrueux ?

*Oh non, Seamus t’es vraiment qu’un pauvre nase !*

L’Irlandais resta figé tel une statue de sel. Qu’est ce qu’il fallait faire ? Il ne pouvait pas la soutenir quand même. Les « tu as raison d’essayer, peut-être que ça va marcher… » étaient les seules paroles consolantes qui lui venaient à l’esprit mais il ne les pensait pas. Plutôt la regarder pleurer que lui mentir ouvertement.

« si je dois m’en prendre plein la gueule alors tant pis, je suis forte »

Forte ? Courageuse oui mais c’était difficile de l’imaginer forte face à tout ça puisqu’elle était déjà plus ou moins en train de se retenir de craquer.

*Non je ne pense pas que tu sois assez forte…*

« Tu fais ce que tu veux, mais je te préviens que si l’un d’entre eux te fait du mal il finira à l’infirmerie en TRES mauvais état. Parole de Finnigan ! »

Ca signalait la fin de la dispute là non ? Un bon copain l’aurait sûrement pris dans ses bras pour la rassurer, lui donner l’impression de la protéger etc, mais Seamus n’était pas très familier avec ces marques d’affection. Il s’approcha quand même d’elle et lui frotta le dos maladroitement d’un air de dire : « c’est bon, je suis là ».

Bon tout était bien qui finissait presque bien. Lellia allait continuer à se frotter à Pénombre ce qui rendrait fou Seamus car il n’aurait pas réussi à l’en empêcher, et il allait probablement rouvrir une guerre entre les deux maisons. Oui car si un Serpentard s’avisait de toucher à Lellia, il serait obligé d’honorer sa promesse… En partant du principe que son adversaire soit plus petit que lui, il avait beau être rapide et bien placer ses coups du côté force physique, ça n’était pas tout à fait ça.

*Si je finis ENCORE à l’infirmerie à cause des Serpents, j’espère que les Gryffondor m’apporteront un peu de soutien*

Bref il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils n’en arrivent pas là de sitôt. Pour cela il fallait que Lellia se méfie, qu’elle se rende rapidement compte que ce qu’elle cherche n’existe pas (oui un Serpentard gentil n’existe pas) et qu’elle abandonne sans cérémonie.

« Bon beh, j’ai fini avec la volière… On se retrouve plus tard ? »

C’était fini alors ? Lellia avait presque gagné…enfin, il n’y avait pas vraiment eu de gagnant ni de perdant mais finalement si, la jeune fille avait eu ce qu’elle voulait l’amitié de Seamus et sa permission, non, ça ça faisait trop révérencieux, alors on pouvait dire que le Gryffondor allait la laisser tranquille dans ses fréquentations et qu’en plus ils pourraient discuter tranquillement quand ils se verraient, bref, que demande le peuple ? Plus de gallions, des piscines pour tout le monde, des bonbons à volonté, pas grand-chose en somme.
Lellia se frotta les yeux une dernière fois, elle n’avait plus du tout envie de pleurer, la boule de sa gorge avait en effet disparue. Et le fait que Seamus lui promette de s’occuper personnellement de quiconque lui ferait du mal arriva même à redonner le sourire à la jeune fille. Elle était vraiment heureuse de voir que finalement ils serraient amis et ce même si leurs tempéraments n’étaient pas vraiment des plus faciles à vivre pour chacun d’entre eux. Et quand le Gryffondor s’était rapproché d’elle pour lui frotter le dos une drôle d’idée avait émergée dans le cerveau de fille de Lellia, elle avait eu envie de le prendre dans ses bras

*Quoi ? Non mais ça va pas la tête ? Il pourrait s’imaginer des choses après ! *

Bon d’accord on oublie ça, donc Lellia était très heureuse de s’être réconciliée avec son ami et n’avait absolument AUCUNE envie de le prendre dans ses bras parce qu’elle ne se sentait PAS DU TOUT soulagée que tout se termine bien mais alors PAS DU TOUT ! Au moins elle pourrait tester les serpentards à son aise et même si ils lui faisaient du mal jamais elle n’irait se cacher derrière lui, non pas qu’elle pense qu’il n’était pas de taille à affronter quelques couleuvres inoffensives mais c’était elle qui était trop fière pour s’avouer vaincu et demander à quelqu’un de la défendre. En plus, si il devait arriver du mal à Seamus par sa faute, elle s’en voudrait énormément et ne pourrait très certainement jamais se le pardonner.

Quand finalement, il lui dit qu’il devait partir, Lellia se retourna un sourire radieux sur le visage comme si rien ne s’était passé, seuls ses yeux rouges et la marque de ses ongles dans la paume de ses mains montraient qu’il s’était passé quelque chose ici. Alors sans savoir exactement pourquoi elle faisait ça, elle se rapprocha de Seamus et lui déposa un baiser….sur la joue ! Bein oui, c’était son ami finalement et pour cette raison elle lui en était extrêmement reconnaissante.

« Oui, on se voit plus tard et j’espère qu’on ne se disputera plus avant trèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps, parce que t’es coriace quand même ! »

Elle regarda la griffure du hibou sur le bras de Seamus et ajouta tout en marchant vers la sortie.

« Soigne ton bras aujourd’hui, faudrait pas que ça s’infecte. »

Et elle sortie pour aller où ? Ça elle n’en savait encore mais peut être que cette journée ne se déroulerait pas si mal que ça finalement.

Bon tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes même si Seamus avait la désagréable impression de s’être complètement fait avoir. Il y avait fort à parier qu’elle continue de fréquenter ces pourritures de Serpentard et il ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Que c’était désagréable !

Bref visiblement du côté de Lellia, la crise était passée et il crut même apercevoir une ébauche de sourire. Faut dire qu’elle l’avait eut mais bon. Incroyable comme les filles sont manipulatrices quand elles se mettent à verser quelques larmes.

*Mon trop grand cœur me perdra*

Bon sinon côté positif, ils semblaient être définitivement devenus amis et ça c’était cool. Elle était super sympa malgré son fort caractère et se doutait bien qu’il ne s’ennuierait pas avec elle. Il ne manquait plus qu’à lui présenter le reste des Gryffondor et ils pourraient se payer de bonnes tranches de rigolade tous ensembles.

« Bien sûr que je suis coriace ! J’suis Irlandais faut pas l’oublier !!! »

Puis il lui offrit un large sourire.

« T’es pas mal non plus dans ton genre, mais tu sais t’affirmer, c’est bien ! J’suis pas fan des gens sans personnalité… »

Elle lui avait déposé un bisou sur la joue. Ca n’était pas désagréable comme sensation. S’il avait un peu de mal encore à donner des marques d’affections à une fille, il ne détestait pas en recevoir… C’était même plutôt le contraire ! Quoi qu’il en soit il la remercia pour le bisou « merki » puis lui tira la langue de façon taquine.

« T’inquiète pour mon bras, j’suis solide, c’est plutôt pour la volaille qu’il faut s’en faire ! »

Elle n’avait pas tort, il faudrait sûrement qu’il aille au moins se le passer sous l’eau. Bref, il quitta la volière aux côté des Lellia et ils se séparèrent en bas de l’escaler.

« Beh au pire à ce soir !!! Ciao !!! »

Et il s’en alla, d’humeur plutôt bonne. Oui le bisou lui avait presque fait oublier ses tracas et sa sensation de s’être fait avoir. Encore ce pouvoir mystérieux qu’ont les femmes sur les hommes

[Parti]