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 New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)
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  • Sheena Stormcrow
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MessageSujet: New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)   New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) EmptyVen 30 Mai - 15:43:01

New York City, 15h43, Park Avenue

Confortablement assise à l’arrière du véhicule, Sheena passa doucement la paume de sa main contre la vitre pour en effacer la buée. Depuis l’intérieur du taxi, la jeune femme pouvait contempler la célèbre avenue qui était depuis le début de cette froide journée de Février arrosée d’une pluie fine et continue. Bien que cette averse légère transformait la neige jusque-là immaculée qui recouvrait les trottoirs en une gadoue noircie par la pollution des moteurs, c’était selon elle Le temps idéal pour une cité telle que la Grosse Pomme. Cette météo peu clémente était d’ailleurs l’excuse parfaite pour la « mission » qu’elle s’apprêtait à accomplir, et ne ferait que grandir le plaisir qu’elle aurait à aller se réfugier dans un des établissements les plus prestigieux de la ville. Enfin, lorsque les embouteillages permettraient à la voiture d’arriver à destination. Soupirant et se promettant de se passer à l’avenir des avis touristiques de son ami qui lui avait tant vanté les mérites des taxis jaunes iconiques, elle prit son sac à main sur ses genoux et y plongea la main pour en retirer un petit carnet. Relié de cuir orange et sobrement estampillé du H reconnaissable entre mille de la maison dont il était issu, c’était un véritable bijou aux yeux de la sorcière, qui le chérissait autant pour son esthétique que pour ce qu’il contenait. Les traces de mois de recherches, d’investigations, de travail et de voyages éreintants étaient retranscrites dans les moindres détails dans un ensemble hétéroclite de photos, de cartes, de registres, d’articles, de témoignages et de descriptions qui avaient tous pour sujet un mystérieux collier.

Une parure légendaire simplement connue sous le nom de « collier de Shiva » et dont on disait qu’elle contenait un poison capable de détruire le monde. Si Sheena doutait qu’un tel poison puisse concrètement exister, il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle soit immédiatement obsédée par cet objet et sa curiosité l’avait poussé à la poursuite de ce bijou. Son périple avait débuté il y a un peu plus d’un an, dans le pays où le mythe entourant l’objet maudit était le plus vivace : L’Inde. Elle avait interrogé des centaines de personnes, de tous âges, aussi bien dans les bidonvilles que dans les banlieues chics de Bombay, puis elle avait passé des semaines à parcourir les bibliothèques du pays à la recherche d’une quelconque trace de l’objet, allant même jusqu’à consulter des ouvrages millénaires gardés dans des temples et que des hindouistes avaient eu la patience de lui traduire. Des mois durant, récoltant et triant consciencieusement les témoignages et légendes qui existaient au sujet du collier, elle parcouru le pays du nord au sud, s’émerveillant de la culture flamboyante et pleine de récits mystiques qu’elle découvrait petit à petit. Au bout d’un an, elle finit par obtenir ce qu’elle souhaitait si ardemment : une piste. Il lui fut révélé par un vieillard qui avait remarqué son intérêt profond pour le collier de la déesse que le dernier propriétaire connu de la parure avait été son père, qui n’était autre que le Maharaja Bhupinder Singh de Patiala, et que celui-ci était décédé dans la fleur de l’âge il y a de cela de nombreuses années déjà. Désirant lui aussi savoir où se trouvait ce collier disparu depuis près d’un demi-siècle, il parla à la jeune sorcière de la façon dont lui et ses frères, alors enfants, étaient tombés par hasard sur la parure en ouvrant le coffre de leur père afin d’y dérober quelques bijoux pour leurs amoureuses. Il lui raconta la venue et le séjour fugace d’une belle américaine à la chevelure d’or et dont le départ coïncidait avec la disparition du collier. Promettant au descendant du Maharaja de retrouver le collier et d’en prendre soin en mémoire de son père, qui avait chéri l’objet et dont la perte lui avait causé un chagrin immense, elle remonta la piste de la mystérieuse américaine à l’aide d’une photographie ancienne donnée par le prince et sur laquelle se trouvait la femme en question.

Cela ne lui fut pas bien difficile, car elle découvrit très vite que la femme présente sur le cliché aux côtés du prince Indien était une mondaine toujours en service aujourd’hui. Fiona Castevet. Sheena sourit en se souvenant de sa surprise en découvrant qu’elle chassait une des femmes les plus populaires de la haute société New Yorkaise, et qui était d’ailleurs une de ses idoles. A ce qu’elle savait, Fiona n’avait jamais travaillé de sa vie, ses nombreux maris ayant toujours su subvenir à ses besoins luxueux, et elle avait été une de ces pionnières des années 20 qui avaient sut faire de New York le centre d’un monde qui embrassait le progrès, la modernité et la richesse décadente de l’époque. Une femme comme il n’en existait qu’une poignée sur terre, capable d’enchanter et de séduire malgré le temps, comptant autant d’adorateurs que sa froideur et son caractère hautain savaient détruire le moindre espoir d’entretenir une relation privilégiée avec elle. Elle était de celle que l’on adorait et à qui on pardonnait tout. Un sourire de sa part devant un film et elle pouvait lancer la carrière jusque-là pataugeante d’une jeune actrice, en un regard elle pouvait réduire à néant toute une vie de labeur. Elle était une des reines de la grosse pomme. Et, dernier point et pas le moindre, c’était une sorcière.

Sortant de ses pensées, Sheena regarda de nouveau par la fenêtre du véhicule qui tournait une dernière fois en longeant Central Park. Dans un bruit de moteur qui se coupe, le taxi se gara devant l’Hôtel du Plaza et un voiturier vint ouvrir la portière, ce qui arracha un petit sourire nerveux à la sorcière, peu habituée à ce genre de traitement privilégié. Mais comme elle avait choisi de se faire passer pour une journaliste de VOGUE, il lui fallait jouer le jeu. En effet, elle ne comptait pas se présenter en tant que Langue de Plomb devant la sorcière, qui devinerait trop vite ses intentions et ne lui laisserait certainement jamais ne serait-ce qu’entrevoir le collier pour lequel elle avait travaillé si dur. Elle grimpa les marches de l’entrée et arriva dans le hall principal, laissant son manteau aux bons soins d’un employé du palace. Parcourant lentement l’endroit superbe, elle prit le temps d’admirer le décor qui l’entourait, ravie d’avoir enfin un cadre qui allait avec son costume Armani et faisant claquer ses talons aiguilles sur le sol dallé impeccable. Pour l’occasion, elle avait sorti ses escarpin signés Tom Ford et son collier David Webb ; avait opté pour un maquillage seulement constitué d’un smocky autour des yeux et avait laissé ses cheveux lâches retomber en boucles sur ses épaules, le tout dans un ensemble chic, sophistiqué, mais sobre. Bref, le look d’une journaliste qui ne voulait faire honneur sans faire d’ombre à la femme exceptionnelle qu’elle s’apprêtait à interviewer. Trouver Fiona ne lui prit que quelques instants. Cette dernière était, comme elle l’avait prévu (connaissant l’emploi du temps de la mondaine sur le bout des doigts), installée près des fenêtres du salon de l’hôtel, sirotant un Gin tout en lisant le New York Times du jour. Entrant dans la pièce où se reposaient et discutaient à voix basse l’elite de la ville et leurs enfants, Sheena ne put que se délecter de l’ambiance feutrée et chaleureuse de l’endroit, si bienvenue par un temps pluvieux. Dans un coin de la pièce, quelques musiciens interprétaient des airs du célèbre Bach retravaillés pour être joués par un ensemble à cordes, cependant qu’une agréable odeur de thé et de viennoiseries flottait dans la pièce aux allures baroques.

S’approchant doucement de la mondaine, Sheena l’observait, admirative malgré l’appréhension qui s’emparait d’elle peu à peu. Malgré son âge, la distinction naturelle et autoritaire qui se dégageait de Fiona effaçait la beauté tapageuse des héritières venues se réunirent pour partager les derniers ragots autour d’un cocktail. Elle était vêtue d’un col roulé de cachemire blanc et d’un pantalon cigarette de soie noire. La crinière blanche et soignée de ses cheveux était coiffée vers l’arrière et ses grands yeux bleus encore pétillants étaient soulignés d’un large trait d’eye-liner. Ni les rides ni le temps n’étaient parvenus à effacer la beauté de la sorcière qui était restée fascinante de perfection et qui était assise, souveraine dans ce salon où le reste de la clientèle pourtant triée sur le volet semblait réduite à l’état de vulgaires nouveaux riches en sa présence.
Intimidée, la Langue de Plomb eut une hesitation alors qu’elle s’approchait dangereusement de cette femme si impressionante, mais un éclair de lucidité sur le comment elle allait engager la conversation lui vint à l’esprit et lui redonna de l’assurance. S’arrétant tout près du fauteuil de la sorcière, elle put sentir les effluves du parfum que portait la vieille dame, Shalimar de Guerlain. Ne pouvant se permettre de rester plantée là à chercher la formule de politesse qui convenait pour aborder une femme telle que Fiona, Sheena décida de faire les choses à sa manière et prit le parti de débuter la conversation par un sujet dont elle savait la sorcière friande et intarissable.


-Excusez-moi de vous déranger, mais serait-ce là une chaîne créée par Chanel ? Une des toutes premières si je ne m’abuse…

Fixant ses yeux noirs sur la sorcière, elle attendit patiemment, un sourire élégant aux lèvres, que celle-ci daigne poser son journal pour lui accorder son attention.
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  • Mona Mayfair
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MessageSujet: Re: New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)   New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) EmptyVen 30 Mai - 18:45:02

New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) 846672newyorkplazahotelnewyorkcityny459


Fiona Castavet:










Sous le regard de Fiona s'étendait son royaume, et en son centre, l'endroit au monde qu'elle aimait le plus parmis tant d'autres,Central Park. Presque un siècle qu'elle avait vu le jour dans la Big Apple, et autant d'années qu'elle en dictait les règles avec une main de fer dans un gant de velour haute couture. Bien sûr il y avait eu des hauts et des bas, mais une reine n'en devient véritablement une que lorqu'elle se relève de ses cendres. Et des épreuves douloureuses elle n'avait gardé aucun souvenir matériel.  Le Tout New York connaissait sa vie, et pour ceux qui ignoreraient encore qui elle était, une biographie était en cours d'écriture. Fiona Castavet, l'icone de style des années folles. Fiona la séductrice, qui avait eu à ses pieds les plus riches entrepreneurs et banquiers du temps où l'on jetait l'argent par les fenêtres. Fiona où celle qui avait parié sur le mauvais cheval et plongé sa mère et ses soeurs dans la pauvreté suite à la faillite de ses amants. Fiona et sa haine du jeudi noir de 1929. Si lors des jours terribles qui avaient suivit le crash boursier de Wall Street, la famille Castavet avait souffert dans sa fierté de voir les journaux à ragots étaler en gros titre la chute de la Reine, à présent lorsqu'on évoquait en sa présence ces funestes jours de faim, elle disait avec ironie qu'au moins, on n'avait jamais cesser de parler d'elle.
En ce jour de Février où la neige recouvrait les rues et les branches des arbres, elle ne pouvait que remercier le destin d'avoir à nouveau tourner en sa faveur. Et même si elle devait sa suite privée dans un des hôtel les plus chers de la ville au porte monnaie de sa fille ainée, elle n'aurait pu rêver de meilleur endroit pour regner, encore quelques années, sur la ville qui ne dort jamais.





La sorcière à la chevelure immaculée quitta sa luxueuse chambre pour aller "gouter" comme elle s'amusait à le dire. Mais à l'heure où les personnes de son âge se retrouvent pour boire le thé, elle préférait de loin ses habitudes qui consistaient à lire le New York Times en sirotant un verre de Gin. Traversant le Hall avec la démarche impériale qui la rendait reconnaissable entre toutes, Fiona rejoignit le bar de l'Hôtel, où elle prit place au même endroit depuis qu'elle occupait la suite, la table pour 4 où la baie vitrée donnait sur le cinéma français qui se trouvait de l'autre côté de la rue. Le magazine posé sur la table avait été amené juste avant son arrivée, et son précieux gin ne tarda pas à lui être servit.
Elle en dégusta la première gorgée en repensant à sa journée, aussi chargée que l'emploi du temps d'un ministre, sauf qu' un ministre ne passe pas son temps à faire des essayages pour des vêtements sur mesure, organiser des cocktails, réceptions, galas ..etc.  Et c'était loin d'être fini, puisque dans la soirée elle devait se rendre à la réouverture de l'aile asiatique du Met. Sans accorder un regard aux new-yorkais présents dans la salle, bien qu'elle les connaissait, Fiona commença à feuilleter le magazine. Si les articles économiques étaient loin de l'interesser, l'argent n'étant plus un problème pour elle depuis que sa fille avait passé la bague au doigt à un richissime rosbeef, elle resta un long moment sur les récits photos des derniers évènements mondains. Sans surprise elle se trouva photographiée pour chacun d'entre eux. Elle esquissa un sourire lorsqu'elle lut l'interview de sa plus jeune petite fille, mannequin dont la carrière décolait depuis quelques mois, et en qui elle devinait l'héritière qu'elle avait toujours voulu pour son royaume. Mais la sorcière n'était pas encore prète à céder la place. En tout cas, même en chaise roulante, elle serait de toutes les soirées et galas, elle se l'était jurée. Et puis, une canne, en plus d'être très chic, se transformerait vite en arme redoutable si quelqu'un venait à l'exaspérer.


-Excusez-moi de vous déranger, mais serait-ce là une chaîne créée par Chanel ? Une des toutes premières si je ne m’abuse…

Fiona attendit un instant avant de deigner lever les yeux vers son interlocutrice. Ne pas preter immédiatement attention aux personnes qui s'adressaient à elle avait toujours été sa règle d'or. C'était le meilleur moyen de s'imposer comme centre de l'interêt général, puiqu'on devait lutter pour réellement l'interesser. De son regard bleu vif, elle détailla en un eclair la tenue de la jeune femme. De son oeil expert, elle reconnu le costume armani, un bel ensemble à qui elle pardonna d'être issu de la collection hiver de l'année passée. La jeune femme était une vraie beauté. Et rien que cette pensée constituait un immense compliment. Mais avec la Castavet, un compliment pouvait rapidement devenir un cadeau empoisonné si elle estimait que la personne à qui elle l'adressait constituait un adversaire de trop grande envergure. Ah...elle en avait fait tomber des "poules de luxe" dans ses jeunes années. Des filles à la beauté indégniable qui avaient essayer de l'effacer. Et elle se sentait prète à recommencer, même agée de 98 ans.

-Tout à fait. Vous avez l'oeil.

La new-yorkaise ne quitta pas la jeune femme des yeux. Elle appréciait qu'elle ait reconnu le collier, un bijou de pacotille en comparaison de ce que l'on pouvait trouver dans ses boites à bijoux, mais tout de même une pièce de collection.
- Puis-je me joindre à vous?

-Qui êtes vous?

-Je suis Sheena Storcrow, stagiare auprès d'André Leon Talley. On ne vous a pas prévenu pour l'interview?
Fiona offrit un demi sourire à la jeune femme. Elle avait une sacrée référence, et cela lui plaisait. Elle ne précisa pas qu'elle avait déjà donné une interview au célèbre magazine deux mois auparavent, pour le numéro de décembre, mais qu'importe, plus on la voyait, mieux elle se portait.
-Asseyez vous je vous en prie. Mais je préfère vous prévenir que si vous voulez voir quelques unes de mes robes de collection ou autre, nous devrions directement aller dans ma suite.

-A vrai dire, je ne suis pas vraiment venue pour vos robes, Monsieur Talley aprécierait beaucoup que vous acceptiez de nous parler de vos parures.

-Mes parures? C'est étonnant de la part de Léon, je pensais que vous étiez là pour voir mes kimonos, je lui avait promis de les lui montrer.

-La rédactrice en chef a préféré mettre l'accent sur les accessoires pour le prochain numéro.
La sorcière américaine aquiesca en terminant son verre de gin. Ce n'était pas la première fois qu'on lui demandait de laisser entrevoir aux curieux ses bijoux. Elle en avait même vendu quelques uns aux enchères, pour des trucs de charité ou autre, elle ne se souvenait plus très bien. Elle se leva et se dirigea vers l'ascenseur, attendant que la jeune femme la suive sans avoir besoin de le lui demander.
- Je n'ai pas beaucoup de temps, je n'ai qu'une heure tout au plus à vous accorder, vous n'êtes surement pas sans savoir que le Met réouvre son aile asiatique ce soir.

C'est sans plus de discours que la mondaine emprunta l'ascenseur, dans lequel aucune des deux femmes ne dit mot. Arrivée devant la porte de sa suite, Fiona ouvrit la porte et entra la première, avant de laisser retomber cette dernière sur la jeune femme qui la suivait. Dans la chambre règnait le parfum de la sorcière, comme si la moindre parcelle de la suite était imprégnée de sa présence prolongée. Le parquet de bois sombre était assorti aux meubles et à la table basse de ce qui servait de salon, le canapé était lui en cuir d'un brun sophistiqué. L'ensemble de la décoration reflétait la modernité de la ville, la seule pièce ancienne étant un immense tapis tibétain à dominante de bleu sur le sol. Des luminaires projetaient une lumière tamisée, donnant à l'endroit une atmosphère d'intimité. Une série de grandes fenêtres offraient une vue imprenable sur les toits de la ville, et à un paté d'immeuble, Central  Park. La mondaine jeta un regard à sa montre piaget et décida de prendre les choses en main, afin de ne pas perdre de temps. Tout en se dirigeant vers la commode sur laquelle se trouvait ses boites à bijoux, elle commença à parler.
-Asseyez vous dans un des fauteuils... Vous savez, je pense que vous devriez être plus précise dans ce que vous me demandez, j'ai eu une longue, longue vie, et mes acquisitions sont vraiment très différentes les unes des autres. Etes vous intéressée par une période ou une collection en particulier, un artisan joallier? ...

-Le prochain numéro sera centrer sur l'ethnique, donc si vous aviez des pièces exotiques à me montrer...

-Des pièces exotiques?... J'ai beaucoup de parures japonaises, je pense que Leon vous en voudra lorsqu'il saura que je vous les ai montré. J'ai aussi beaucoup de pièces russes et quelques unes de mes préférées sont celles de l'ancienne contantinople, ainsi que celles des régions d'amériques du Sud...

-Notre interview et le photoshoot principal sera avec Aishwarya Rai, si vous aviez en votre possession des parures indiennes, ça serait parfait.
La sorcière au regard bleu revint vers le centre de la pièce, avec dans ses bras deux grandes boites de laque japonaise noires et rouge. Le photoshoot central avec ses propres parures? C'était à coup sûr l'apogée de ce début d'année. Elle posa les deux boites à ses côtés sur le canapé, et commença à en sortir des colliers, des multitudes de bracelets, des parrures de tête, et des boucles d'oreilles.
-Je ne suis pas restée longtemps en Inde, à peine quelques mois, j'étais vraiment jeune à l'époque, je m'y suis rendue sans mon compagnon de l'époque, un véritable scandale!
Avec soin, elle disposa les parrures sur la table basse, afin que la jeune femme puisse avoir une vue d'ensemble.
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  • Sheena Stormcrow
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MessageSujet: Re: New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)   New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) EmptyLun 30 Juin - 21:09:56

-Vous avez toujours été une femme d’exception. Pourquoi auriez-vous imité le commun là où vous avez su, une fois encore, sortir de la masse avec brio, et surtout, élégance. Répondit-elle d’une voix suffisamment neutre pour que son compliment soit sincère sans tomber dans le mielleux pour autant.

Alors qu’elle disait ces derniers mots, Fiona avait fini d’étaler avec précaution sur la table basse une flopée de bijoux à faire frémir d’envie les tsars de la Russie impériale. Décroisant les jambes et s’asseyant sur le bord de son fauteuil pour mieux s’approcher de l’exposition privée dont la Castavet lui faisait l’honneur, Sheena n’en crut pas ses yeux. La seule boîte de laque, magnifiquement ornementée et incrustée, devait couter une fortune. C’était, à n’en pas douter, un objet de collection, au même titre que les diamants qui reposaient désormais en face de Sheena. Il n’y avait guère de mots suffisamment forts pour décrire la magnificence de ces parures si différentes et si belles. Parmi les agencements de rubis, d’émeraudes, d’or et d’argent, Sheena eut un petit coup de foudre pour une rivière de diamant à laquelle on avait ajouté pour touche de couleur de splendides saphirs bleu-nuit ainsi que quelques lapis Lazuli éclatants. Si son regard brillait lorsqu’elle observait cette véritable œuvre-d ’art, c’est avec une pointe de déception qu’elle subit l’absence sur la table des rubis incrustés à même l’or, particularité iconique du collier qu’elle espérait tant voir en traversant l’Atlantique.

Cependant, comme l’avait si bien souligné son hôte, Fiona avait eu une longue vie, et de nombreux voyages en Inde avait du ponctuer cette existence plaquée de feuilles d’or. Il était fort probable que la sorcière ne lui ait pas tout montré. En réalité, c’était même certain, car depuis l’instant où Sheena avait engagé la conversation, la vieille femme semblait résolument la prendre pour une moldue tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Alors à quoi bon se fatiguer à montrer un objet magique à qui ne saurait l’apprécier à sa juste valeur ?
Il faut tenter le tout pour le tout, sinon, j’aurais fait tout ça pour rien se résolut Sheena, prenant son courage à deux mains pour exécuter une fourberie qui, elle l’espérait, aurait l’effet escompté.

Avec la sensation du regard intense de la sorcière posé sur elle, attendant manifestement un avis, ou plutôt, des compliments ; Sheena se redressa lentement, ne cessant de fixer les parures posées devant elle. Les sourcils légèrement haussés par une déception seulement à moitié jouée, elle prit la parole.


-Je dois dire, Madame Castevet, que je suis déçue Elle parlait lentement, sans la moindre crainte, ce qui devait changer Fiona de ses adoratrices dont, elle faisait pourtant partie. Je pensais trouver chez une femme de standing telle que vous autre chose que ces parures tape à l’œil que les nouveaux riches font porter à leurs femmes...Mais il faut croire que je me suis trompée. Appuyant ses mains sur les accoudoirs de cuir aussi doux qu’une plume, elle se leva, toujours sans accorder le moindre regard à la sorcière, puis prit dans sa poche un téléphone portable moldu, dont elle tapota l’écran dans un pur geste de mime puisqu’elle ignorait parfaitement comment cela fonctionnait. Le seul avantage de cet objet dans la situation présente, c’est qu’il la confortait aux yeux de Fiona dans son rôle de stagiaire de mode surbookée qui allait prévenir son patron qu’il allait falloir voir ailleurs pour trouver des accessoires dignes de ce nom. Elle soupira. André s’était pourtant fait une joie de présenter votre collection, il vous avait même réservé une séance photo dont vous auriez été le sujet…Enfin, des doubles-pages centrales vous avez du en faire des centaines, à votre âge, vous devez commencer à vous lasser j’imagine… Elle lui sourit avec tout le cynisme dont elle était capable. Puis elle rangea le portable dans sa poche et, enfin, leva les yeux vers la Castevet qui la fixait de son regard marine, telle une reine déchue prête à écorcher vive celle qui avait osé la bousculer de son trône. Sheena reprit, ironique et engageante tout à la foisAlors, à moins que vous ne me cachiez dans vos placards quelque chose de véritablement unique pour nos lecteurs, je crois bien que je ferais mieux d’annoncer la nouvelle de votre désengagement pour le prochain numéro à André…

Un silence tendu s’installa entre les deux femmes qui ne se quittèrent pas des yeux, comme pour voir qui la première allait baisser le regard devant l’autre. Alors que ce petit jeu semblait s’éternisait, Sheena senti une drôle d’impression lui parcourir l’échine. Elle avait, comme une sensation de déjà-vu, mais c’était plus précis et plus vague tout à la fois. Comme si elle était rentrée dans un pièce, qu’elle en connaissait les moindres recoins, sans même savoir où se trouvait cette pièce ni pourquoi elle la connaissait. Heureusement, le malaise qu’elle ressentait était léger et ne perturba guère son duel avec la reine de New York. C’est alors que Fiona, sans ajouter le moindre mot, se leva avec grâce pour de nouveau se diriger vers son armoire. Elle en revint quelques instants plus tard, non pas vaincue mais conquérante,  avec dans les bras un coffret plat ainsi qu’un énorme livre relié de cuir.

Sheena dut retenir le sourire victorieux qui lui brulait les lèvres, et c’est sans un mot qu’elle rejoignit la sorcière et s’assit à côté d’elle sur le canapé. Alors qu’enfin sous ses yeux se déployait les centaines de rubis qui ornaient le collier de Shiva, Fiona ouvrit le livre entre elles deux pour partager ses souvenirs qui la reliaient à cette parure divine.
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  • Mona Mayfair
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MessageSujet: Re: New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)   New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) EmptySam 12 Juil - 16:01:27

"Alors, à moins que vous ne me cachiez dans vos placards quelque chose de véritablement unique pour nos lecteurs, je crois bien que je ferais mieux d’annoncer la nouvelle de votre désengagement pour le prochain numéro à André… "

S'en était trop pour Fiona. Comment cette jeune greluche osait-elle ainsi dédaigner ce qu'elle avait l'immense générosité de lui montrer ainsi, privilège qu'elle réservait habituellement à sa famille et à quelques une de ses meilleures amies. Elle ne se laisserait pas ainsi rejetter d'une possible apparition dans un magazine aussi prestigieux. Et c'est non sans fierté qu'elle se leva pour aller chercher un de ses plus précieux biens. Si cette péronnelle croyait que la grande Fiona avait abbatu toutes ses cartes, elle se trompait gravement. Aussi pour faire bien les choses, elle amena en plus d'un coffret, un épais album photo. La Castavet s'assit juste à côté de la jeune femme, et ouvrit le coffret, découvrant un collier débordant d'or et de rubis. Elle retint un sourire de victoire en voyant le regard de sa visiteuse s'illuminer à la vue du bijoux.
Posant l'album de cuir entre elles deux, la new-yorkaise l'ouvrit, afin d'ajouter à la magnificence du collier l'histoire qui le rendait si particulier au yeux de la vieille femme.
Alors qu'elle tournait les pages aux photos jamais triées, elle s'arrèta soudainement, regardant une photo en particulier. C'était là une photo de sa petite fille, lorsque celle ci entamait sa dernière année à Poudlard.  Une chevelure epaisse et blonde qui ondulait, et toujours cet air de mépris aristocratique qu'elle avait en toute circonstance, tout comme Fiona. Pourtant quelque chose clochait. Cette photo bougeait, comme le faisaient toutes les images du monde Magique. Mais en théorie, elles cessaient de s'animer lorsqu'un moldu posait les yeux sur elles. Fiona regarda sans rien dire la jeune femme assise à côté d'elle, laissant planer un silence pesant.


"Qui êtes-vous en réalité, mademoiselle?"
Son regard bleu perçant fixait sans ciller la sorcière démasquée, elle écouta les explications de son invitée, mais ne s'énerva pas, bien qu'elle ne supportait pas que l'on se joue d'elle. Après tout, cette jeune femme savait qu'elle possédait ce collier, un véritable exploit de recherches qui avaient du prendre un temps fou. Aussi sans en demander plus, elle commença à partager le récit de sa vie et de comment ce collier avait attéri en plein milieu de Manhattan.

" Ceci, c'est moi dans ma jeunesse, quelques années à peine avant le jeudi noir qui nous a tant fait peur." Tout en parlant, Fiona pointait du doigt les photos dont elle parlait."Je connaissais tout de New York, c'était l'endroit où il fallait être. Tout le monde voulait venir ici, voir ces fameuses fêtes dont on parlait dans les journaux du monde entier, et où toutes les personnes influentes venaient se perdre. Mais moi, j'ai voulu partir, découvrir le monde, à ma manière bien sûr, je ne suis pas le genre de femme qui aime se retrouver avec de la boue jusqu'aux genoux. Ainsi je suis partie en bateau, traversée de l'atlantique, puis j'ai pris le train pour atteindre Moscou..Vous savez, je ne pouvais pas me permettre de transplaner, les moldus me surveillaient de près. Donc j'y ai passé quelques mois chez un "ami", qui m'a fait découvrir les merveilles qu'il avait ramené d'Inde. J'ai tellement aimé que le soir même je l'ai quitté et j'ai à nouveau pris le train pour me rendre dans ce qui s'appelait à l'époque les Indes Orientales." La sorcière à la chevelure blanche tourna les pages pour montrer quelques clichés en noir et blanc de son arrivée en Inde, la montrant dans des tenues que le mot "extravagant" parvenait tout juste à décrire, Sur un éléphant, dans des palais de maharaja, mais aussi une série impressionante de photos d'elle portant différents sahris et bijoux tous plus oppulents les uns que les autres." C'est lors d'un bal dans une ambassade que j'ai rencontré cet homme, le maharaja Bhupindar Singh. C'était le plus riche et le plus puissant de tous les maharaja. Et c'est le seul homme dont j'ai jamais été amoureuse."

Fiona se redressa un instant, regardant la jeune femme."Vous savez, j'ai eu beaucoup d'amants, c'est de notoriété publique. Je sais que l'on me voit comme une mangeuse d'hommes, et je ne le nie pas, car c'est la pure vérité, mais lorsque vous rencontrez le grand amour, vous ne vivez plus que pour lui. Et il a fallu que moi, je m'éprenne d'un homme marié, mais pas seulement, puisqu'il avait 17 femmes. Un sacré harem n'est-ce pas?" Tout en souriant espièglement, elle tourna à nouveau la page, pour pointer du doigt une photo montrant toutes les dites épouses du maharaja, et juste à côté une photo de Fiona assise sur un veritable trône, avec debout à ses côté le fameux Bhupindar Singh." Il m'a tout de même fallu quelques semaines pour le faire tomber sous mon charme. Il était terriblement fidèle à ses femmes et surtout à ses traditions. A partir de ce moment là il n'a plus vu que moi, il a délaissé toutes ses concubines, qui me prirent immédiatement en grippe, car voyez vous, je ne souhaitais pas me marier, et en tant que roturière, il ne pouvait pas me prendre pour femme. Notre relation a créé un sacré scandale dans les colonies. Une femme qui vivait à l'autre bout du monde et qui avait deux petites filles qu'elle avait laissé à New York pour venir en Inde, aujourd'hui on trouverait ça d'un banal.."
La sorcière marqua une pause, et feuilleta doucement les pages de l'album, tout en commentant rapidement les photos qui n'avaient aucun rapport avec le récit du collier "oh tenez, c'est ma petite fille, elle est mannequin dans le monde moldu, vu votre connaissance de la mode vous devez surement l'avoir déjà vue...et là c'est ma fille ainée, elle vit en angleterre avec toute sa petite famille maintenant. C'est grâce à elle et à son mariage que nous avons réussi à retrouver notre vie d'avant, et voici mon arrière petit fils, des années qu'il n'est pas venu me rendre visite.."

Puis elle montra du doigt une photo du maharaja, l'homme était assis à même le sol, dans un jardin fabuleux, portant dans ses bras un enfant à la peau bien plus pâle que la sienne. Dans ses yeux brillait une tendresse des plus douce alors qu'il semblait carresser la joue du nouveau né. Fiona pencha légèrement la tête sur le côté, un demi sourire s'étirant sur ses lèvres maquillées. Elle ne fit pas de commentaire sur la photographie, et après quelques instants, tourna vivement la page pour continuer son histoire." Au bout de plus d'un an, j'ai eu la soudaine envie de revoir mes filles, les laisser grandir ainsi si loin de moi commençait à me peser. Et puis, je m'étais lassée de l'Inde et de ses trésors, ...New York me manquait. C'etait un soir de mousson, lorsque je l'ai annoncé au maharaja, ..je repartais pour l'Amérique. Je m'attendais à ce qu'il me crie dessus, mais ce ne fut pas le cas. Il me connaissait mieux que je ne me connaissais moi-même, il devait savoir qu'au fond de moi je ne pourrais jamais me résoudre à quitter définitivement New York. C'est cette nuit là qu'il m'a donné ce collier. Il était dans sa famille depuis des temps immémoriaux. Et comme vous le savez, il est dit qu'il contiendrait le poison le plus puissant du monde. Pour ma part je ne peux vous dire si cela est vrai ou pure légende, car je l'ai porté plusieurs fois et je l'ai plutôt bien vécu."
Tout en parlant, Fiona avait sorti le collier de son écrin, et le tendis à Sheena, pour qu'elle puisse l'examiner à son aide. La jeune femme s'était donnée beaucoup de mal pour trouver la trace de ce collier. Il avait de part sa magie tout comme le savoir faire d'artisanat qu'il avait demandé, une valeur inestimable, mais pour la new-yorkaise il était simplement le dernier cadeau de l'homme qu'elle aimait.
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MessageSujet: Re: New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet)   New York New York ( Sheena et PNJ Fiona Castevet) EmptySam 27 Sep - 20:54:38

Sheena ne lachait pas de ses yeux sombres le collier posé juste devant elle. Elle en décryptait la moindre incrustation, la plus petite pierre taillée, jusqu’à la plus légère imperfection, savourant enfin ce spectacle qu’elle avait si longtemps recherché. Sa respiration s’était faite plus profonde. Elle tentait de garder son calme, bien droite sur ce canapé de cuir. Après avoir longuement apprécié la parure, sa curiosité l’obligea à détourner les yeux vers l’album que venait d’ouvrir Fiona. Les pages jaunies par le temps bruissaient alors que la sorcière les parcourait, à la recherche des photographies qui serviraient de décors à l’histoire de ce collier qu’elle ne tarderait plus désormais à lui conter. En prenant garde à ne pas trop s’approcher de la vieille femme, pour ne pas paraitre trop familière, Sheena se pencha sur le livre.

Elle était occupée à regarder la fille de son interlocutrice qui la regardait d’un air dédaigneux depuis son cliché lorsque Fiona arréta son geste. Elle sentit le regard océan autoritaire se poser sur elle et déglutit, prise d’une soudaine appréhension semblable à celle d’un enfant coupable d’avoir fait une bétise que l’on venait de découvrir. La photo bougeait, preuve incontestable qu’elle était elle aussi une sorcière et preuve encore qu’elle avait autant de chance d’être une employée de Vogue que l’un des gobelins de Gringott’s. La sentence de la sorcière ne tarda pas.


"Qui êtes-vous en réalité, mademoiselle?"

Elle se redressa, ses genoux serrés l’un contre l’autre. Elle hésita un moment avant de se tourner vers sa voisine et, bien que son arrogance naturelle lui facilitait la tache pour soutenir allègrement le regard sévère de Fiona, elle ne lui rendait pas l’épreuve plus agréable. Elle ne savait pas par où commencer son plaidoyer, tiraillée entre son égo qui la poussait à se mettre en valuer et sa méfiance vis-à-vis de la sorcière américaine qui lui chuchotait de taire ses véritables intentions. Finalement, elle fit le choix de dire simplement la vérité, sans chercher d’artifices ni d’excuses. Après tout, ses recherches l’avaient souvent menée par le passé à devoir négocier avec bien plus dangereux qu’une mondaine qui ne jurait que par les grands créateurs français. Qui plus est, au fond de son esprit, une petite voix lui soufflait que cette dame, plus que n’importe quel empoté du département des mystère, pourrait la comprendre. Elle se mit donc à parler, d’une voix assurée et calme, et peut etre aussi sans doute un peu plus glaciale qu’elle ne l’aurait souhaité.

«Sheena Stormcrow est mon véritable nom, mais pour le reste, je vous ai menti. Je ne suis pas stagiaire chez Vogue et je ne connais rien des intentions de Talley pour le prochain numéro de son magasine. Je viens de Londres. Je suis employée au Ministère de la Magie, mais c’est ma curiosité personnelle qui m’a guidée jusqu’ici. Certains aiment collectionner les photos ou les assiettes, mais dans ma famille, nous avons un attachement particulier pour les artefacts anciens et oubliés. Ma curiosité est facilement éveillée, peut être trop même… souffla-t-elle, un sourire ironique sur ses lèvres alors qu’elle posait de nouveau son regard sur la parure. Inutile de vous dire que j’étais prête à supporter bien plus que des mois de recherches et de traductions lorsque le nom du collier de Shiva est parvenu à mes oreilles et que j’apprenais l’existence de ce poison qu’il contiendrait. Ses yeux rêveurs et pensifs parcouraient les pierres qui brillaient d’une lueur sanguinolente. Ma fascination pour cet objet a grandi en même temps que mes recherches et mes pistes le concernant se précisaient. J’ai une fascination à la fois superficielle et profonde à son égard. Maintenant que je l’ai vu, j’ai envie de le contempler dans mon esprit comme un souvenir plein de mystère, insaisissable et dont personne ne connaitra jamais le secret. Mais j’ai aussi un désir brulant de résoudre l’énigme qu’il représente, quel que soit le temps qu’il me faudra…Et j’ai d’autant plus envie d’en savoir plus sur lui maintenant que je sais qu’il est en votre possession depuis des années.

Les regards des deux sorcières se rencontrèrent à nouveau, se défiant et cherchant à se comprendre pendant un instant. Le silence était à peine troublé par le feu qui crépitait dans la cheminée privée de la chambre. Puis, sans ajouter mot sur ces révélations, Fiona se pencha de nouveau et débuta son histoire commune avec la parure antique alors que la langue de Plomb croisait les jambes et se rapprochait de nouveau. Elle repoussa et tint avec sa main droite une mèche sombre et luisante qui venait tomber devant son regard.
Sheena n’eut pas à se forcer pour prêter une oreille attentive au récit. Bien qu’elle en connue les grandes lignes, l’aventure qui entourait la passation du collier des mains du seigneur indien à celles, délicates, de la riche héritière américaine était bien plus complexe et digne des grands romans exotiques nés alors que le fantasme qu’inspirait l’empire colonial était encore vivace. Le ton aristocratique et blasé de la sorcière à la chevelure blanche ne manquait pas d’ajouter un cachet certain au récit et ne le rendait que plus séduisant. Elle l’écoutait parler avec envie, s’imaginant difficilement elle aussi pouvoir un jour conter une histoire aussi romanesque à ses petits-enfants. Elle était plongée dans le récit, sentant presque les odeurs d’encens et les étoffes des saris lui froler la peau lorsqu’une image suffit presque à rompre le charme.

obnubilée par ce conte, elle n’avait prété que peu d’attention à la fameuse Madison, mannequin célèbre et fut certes ravie d’apprendre qu’elle n’était autre que la petite fille de Fiona, mais à ce moment précis elle aurait été capable d’arracher la page pour que la sorcière continue son histoire plutôt que de s’attarder sur des choses aussi futiles. Ce qui l’avait choquée au point presque d’en oublier les mois de recherches qui l’avaient mené dans cette chambre de palace, c’était l’image d’un jeune garçon. Elle en était paralysée et fébrile tout à la fois. Caïn. C’était Caïn. Pas de doute possible. Il n’y avait que lui pour se tenir de façon si nonchalante dans un lieu si cossue et pourtant continuer à coller au décor qui l’entourait. De ses yeux bleus sombres jusqu’à sa chevelure d’angelot blond, il n’y avait aucune autre solution possible, à moins qu’il n’ait un jumeau caché ou un clone. La surprise passée, elle laissa échapper un petit rire joyeux et nerveux, moqueur aussi, au vu de la tenue de son ami qui devait avoir seize ans lorsque la photo avait été prise. Elle n’eut pas le temps de révéler cette connaissance commune que la sorcière reprenait son monologue et qu’elle était de nouveau plongée dans cette histoire aux parfums d’orient.


« …Il était dans sa famille depuis des temps immémoriaux. Et comme vous le savez, il est dit qu'il contiendrait le poison le plus puissant du monde. Pour ma part je ne peux vous dire si cela est vrai ou pure légende, car je l'ai porté plusieurs fois et je l'ai plutôt bien vécu."

Tenant délicatement dans ses mains cuivrées le bijou que lui avait tendu la sorcière alors qu’elle achevait son récit, Sheena était sincèrement émue. Elle n’aurait su dire si c’était du à ce premier contact avec cette véritable œuvre d’art ou si c’était par l’histoire qui l’entourait, mais elle sentait bel et bien que ses yeux étaient humides de larmes qui ne demandaient qu’à naitre.

Faisant jouer avec douceur les pierres et fermoirs entre ses doigts, elle resta un moment silencieuse. Sheena se sentait un peu coupable. Elle n’avait vu ce collier que comme un cobaye qui pourrait étancher sa soif de connaissance et en avait oublié que n’importe quel objet pouvait être porteur de souvenirs forts pour leur propriétaire, surtout lorsqu’ils avaient autant de valeur. D’ailleurs, elle se rendit compte pour la première fois que ce n’était pas une exception, car il lui semblait désormais qu’elle appliquait cette froideur scientifique à a peu près tout ce qu’elle entreprenait au mépris souvent de l’aspect sentimental. Elle ne savait pas faire autrement que de courir après le temps, après les connaissances. Mais si elle savait qu’elle était comme cela et qu’elle n’y pouvait rien changer, cela lui fit tout de même mal au cœur de se voir aussi glaciale. Elle inspira un bon coup pour se redonner du courage puis prit presque timidement la parole.


-C’est une très belle histoire, vraiment. Je…Elle sourit. Je ne sais pas quoi dire. Disons que vous m’avez-pris au dépourvu avec les souvenirs qui entourent ce collier, je ne regrette pas d’être venue jusqu’ici.

Elle n’osait pas encore demander si elle pourrait repartir avec le collier, mais elle sentait que Fiona avait très bien compris que c’était son but. Elle ne pouvait donc qu’attendre de voir ce qui allait se passer. Prenant de nouveau la parole, elle choisit de changer totalement de sujet. Elle ne pouvait garder cela pour elle plus longtemps.

-Vous savez, ce jeune garçon sur la photo, elle releva les yeux vers la sorcière avant de repporter à nouveau son attention sur le collier. Je le connais très bien. A dire vrai, c’est même mon meilleur ami. Cain et moi nous connaissons depuis que nous avons six ans, et nous avons passé notre scolarité ensemble bien qu’il soit à Serpentard et moi à Poufsouffle. Il m’avait parlé de son arrière-grand-mère qui vivait aux Etats-unis, mais jamais je n’avais imaginé que ce serait vous, finit-elle, sur un ton poli mais joyeux et plein d’admiration .
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