Ahahah ! Apollon était très fier de sa connerie, d'autant plus qu'Ange n'arrivait pas à lui en vouloir, sur ce coup-là. Il prit un petit air supérieur alors qu'elle lui assénait un « t'es trop con », qui vira à une excitation de gamin près à se carapater lorsque le miaulement de Miss Teigne coupa court à leurs chamailleries. Le préfet des lions tira la Serpentard en la prenant par la main, mais celle-ci refusa d'abord de bouger, comme si elle était prête à se livrer aux ongles incarnés de ce vieux moche de Rusard. Il était à noter, soit-dit en passant, que le fait qu'elle disait lui donner sa culotte n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Elle ne risquait pas de la récupérer, celle-là. Le fait de garder une culotte utilisée d'Ange dans ses affaires était une éventualité qui amusait beaucoup Apollon.

« Tu veux vraiment rester face à Rusard sans culotte ? Imagine, tu trébuches et tu tombes... Il ne te lâchera plus, après, le cracmol. »

Apollon prit un air sérieusement vicelard, et cela, allié au second miaulement de la chatte qui trottait maintenant vers eux sembla décider Ange. Oaken raffermit sa prise sur sa main et fila aussi vite que possible. Derrière eux, la silhouette de Rusard se dessina à l'angle d'un couloir. Il entendit vaguement son souffle de vieux bœuf dégarni, et ricana en l'entendant vociférer :
« Oaken !!! »

L'interpelé pila face à la Grosse Dame, qui le toisa d'un air interloqué.
« Et bien, qu'est-ce que...
— Runespoor ! » rétorqua Apollon, sans laisser le temps à l'éminente bonne femme de terminer sa phrase.
« Quelle incorrection jeune homme, et n'est-ce pas une Serpentard que vous amenez ?
— Vous avez l'oeil, dites-donc. »

Oaken leva les yeux au ciel puis jeta un regard à Ange tandis que le tableau pivotait en jetant un dernier coup d'oeil insistant à l'intruse. Il n'y avait qu'à espérer qu'il était assez tard pour que la salle commune ce soit vidée, sinon, c'était juste grave grillé, comme action discrète. Tout le monde ne parlerait que de cela, le lendemain, à n'en pas douter. Apollon s'en foutait un peu, pour sa part. En sa qualité de préfet, il n'y avait guère que Ethel qui avait le pouvoir de redire quoi que ce soit à l'entrée d'Ange dans l'antre des Lions, et il doutait sérieusement que Perks ose lui opposer une quelconque résistance. D'ailleurs, si elle le faisait, cela ne changerait rien. Le plus sûr aurait tout de même été d'éviter que qui que ce soit remarque Ange, mais voilà, l'idée que tout le monde se retourne sur lui et bug en voyant la préfète des vertes dans leur domaine était une idée proprement hilarante. Apollon retint un rire et, sans un mot à l'adresse de sa petite amie, entra à grands pas dans la salle commune en l'entraînant à sa suite.

Il y avait encore du monde, dans la salle. On était vendredi soir, et il n'était pas assez tard pour que les Gryffondor les plus âgés n'aient rejoint leur dortoir. Apollon passa avec un air genre « tout est normal » mais, comme attendu, on se tourna vers les nouveaux venus. Et les yeux s'arrondirent, et les bouches s'entrouvrirent. Deux cinquième année arrêtèrent leur partie d'échec pour dévisager Ange, avec autant de stupeur que si une chimère venait de débarquer dans la pièce. Apollon cru voir Rachel pâlir avant de se détourner en hochant la tête, et quelques premières années se lever pour mieux voir ce qu'il se passait à l'entrée.

« Salut les gens ! »

Clama Apollon avec un naturel désarmant, avant de s'acheminer vers les escaliers, qu'il invita Ange à monter. Il se retourna une dernière fois, balança un clin d'oeil à un type de son année qui pouffait de rire, et grimpa les marches quatre à quatre. Aussitôt, ça se mit à jaser sévère, en bas, mais Apollon n'écoutait pas, trop occupé à ricaner.

« Je parie que votre salle commune n'a pas autant de gueule. »

Murmura-t-il en jetant un regard supérieur à Ange, avant de l'entraîner dans les couloirs sombres qui menaient aux dortoirs des garçons. Ceux qui étaient inoccupés étaient tout au bout, et la marche vers ceux-ci sembla durer une éternité, pour le lion. Lorsqu'ils parvinrent à destination, Apollon tendit la main à Ange afin que celle-ci lui donne les clefs, et il déverrouilla la porte, qui s'ouvrit en grinçant.
Le dortoir était plongé dans le noir. Il laissa Ange entrer, puis sortit sa baguette pour jeter un sort aux chandeliers, qui se mirent à flamber. Puis il regarda Ange, dans son uniforme de Serpentard, au milieu du dortoir aux tentures rouges et ne put s'empêcher d'en sourire. Il referma la porte en douceur et se glissa derrière elle, tout en posant ses mains sur ses hanches.
Le simple fait de se retrouver avec sa Vipère dans une pièce contenant une quantité non négligeable de lits le rendait agréablement nerveux (ceci est un euphémisme pour ne pas choquer vos yeux prudes, bien évidemment). Il l'embrassa dans la nuque, puis dans le cou, et ses mains remontèrent lentement sur son chemisier, qui se froissa en roulant sous ses doigts. Alors qu'un peu plus tôt, il avait peur de faire montre de maladresse, il se surprit à défaire avec habileté la boutonnière, puis à tirer le nœud de sa cravate comme s'il avait toujours fait cela. Celle-ci finit par tomber sur le sol lorsqu'il la lâcha, et Oaken retourna Ange pour déposer un long baiser sur ses lèvres. Se faisant, il la fit reculer en douceur jusqu'à un lit à baldaquin, et la souleva dans ses bras pour l'y déposer. Les mains du garçon dégringolèrent le long des bras de la préfète, faisant choir de ses épaules le tissu immaculé. Apollon regarda avec une sorte de fascination les épaules de la jeune fille, ainsi que sa poitrine, son ventre, et la forme gracile de ses hanches. Elle était quand même sacrément belle, il n'y avait rien à dire. Avec un petit sourire, il passa les mains derrière son dos pour dégrafer son soutien-gorge, en essayant de ne pas s'y reprendre à quinze fois comme une quiche. Bien entendu, comme tout homme qui se respecte, il sentit les crochets riper sous ses doigts sans se défaire, une fois, deux fois, jusqu'à ce qu'enfin, il y parvienne. Il retint cependant le petit bout de tissu sur le corps de sa compagne, en lui lançant un regard rieur.

« En fait, les soutien-gorges n'ont jamais servi à rien d'autre qu'à repousser les moins audacieux. »

Apollon déposa un léger baiser sur le coin de ses lèvres et la regarda de nouveau, une lueur interrogative dans le regard, pour lui signifier qu'elle avait encore le droit de lui demander d'arrêter bien que le soutien-gorge tombait mollement entre eux. Et comme elle n'en faisait rien, il se glissa complètement au-dessus d'elle pour approcher sa bouche de ses tétons, qu'il titilla délicatement.

« Putain, Ange... t'es vraiment trop canon... »

Souffla-t-il contre sa peau, en sentant des frissons se former sur l'arrondi de ses seins. S'il n'était pas complètement grisé par l'instant, il ne doutait pas qu'il en aurait perdu tous ses moyens. Mais au lieu de quoi, il revint à ses lèvres tandis que ses mains, elles, descendaient sur les hanches de sa petite amie, pour continuer leur chemin, après quelques caresses qu'il s'efforçait de faire tendres, jusque sous sa jupe.

Sans plus faire de simagrées, Ange se laissa entrainer dans les couloirs par la poigne ferme de son petit ami. Le duo infernal avait pressé le pas pour échappé à ce vieil imbécile d'ex-cracmol qui semblait preuve d'autant de détermination à coincer Apollon qu'il n'en avait dans sa guerre contre Peeves. Il faudrait vraiment qu'elle lui demande un jour ce qu'il avait bien pu faire an concierge pour lui inspirer une telle dévotion. La blonde jeta un dernier regard derrière elle tandis qu'ils tournaient à l'angle d'un couloir, Rusard était bel et bien semé. La vipère manqua de rentrer dans la Apollon (ne voyez là aucune allusion tendancieuse) lorsque celui ci s'arrêta brusquement devant le portrait de la Grosse Dame. Euh.. le portrait de la Grosse Dame... il était sérieux là ? Il voulait vraiment la faire entrer , elle, Ange Dawster, préfète de Serpentard de son état, peste réputée et détestée par les ¾ des rouges et or, dans la salle commune de Gryffondor ? Rien qu'à voir le regard inquisiteur et franchement hostile du tableau qui gardait l'entrée à son encontre, on devinait sans mal à quel point sa présence en ce lieu était désirée.. Avant que la préfète des serpents ait pu formuler la moindre objection comme quoi c'était peut être pas une bonne idée, Apollon prononça le mot de passe pour faire pivoter le portrait et entraina la blonde à sa suite dans l'ouverture..

Il était tard, mais pas assez de toute évidence pour que tout le monde soit au lit, et il y avait un bon nombre de trainards en train de jouer, chahuter ou discuter assis près de la cheminée. La première chose qui frappa la Serpentard fut l'ambiance générale de la salle commune qui n'avait strictement rien à voir avec la leur. Elle n'aurait pas vraiment su comment décrire cela mais c'était un peu comme être dans un chalet de bois à la montagne au coin du feu ou se trouver sur un hamac entre deux cocotiers dans un quelconque pays tropical: deux choses trop différentes pour être comparées. Et puis il fallait bien dire qu'au milieu de tout ce rouge, elle ne se sentait pas vraiment à sa place dans son uniforme vert et argent. Cherchez l'intruse. D'ailleurs, la réaction des Gryffondors présents fut magique. Les regards qui étaient rivés sur elle et les expressions qui passaient sur les visages, curieux, simplement stupéfait ou encore choqués, voir carrément hostiles, valaient sans aucun doute toutes les rumeurs qui ne manqueraient pas circuler dans tout le château dès le lendemain. Ange eut le sentiment de n'être qu'un pauvre petit serpent perdu au milieu de la fosse aux lions, mais si elle aurait probablement du être mortifiée à l'idée de ce qu'ils allaient tous imaginer (et sans doute à raison), les tronches qu'ils tiraient étaient tellement exceptionnelles qu'elle eut envie d'éclater de rire. C'était d'ailleurs tellement énorme, que la vipère ne put s'empêcher d'en rajouter une couche histoire de bien enfoncer le clou.

« Ne faites pas attention à nous, on essayera de pas faire trop de bruit ! »

Grillée comme elle l'était de toute façon, c'était plus trop la peine de tenter un passage discret, alors autant s'amuser un peu. Dans tous les cas ça allait jaser, alors on était plus à ça près ? Dans un coin de la salle, elle aperçut Rachel qui semblait avoir avalé un truc de travers mais n'y prêta pas plus attention. Tout en rattrapant Apollon dans l'escalier, elle eut sourire ironique en pensant au fait qu'après ça, sa réputation de blonde glaciale allait en prendre un sacré coup. Maintenant elle serait la chaudasse blonde. De toute façon, elle s'en fichait de ce que les gens pouvait penser.

« Tu crois qu'ils vont s'en remettre ? » plaisanta-t-elle en arrivant à la hauteur de son petit ami tandis que ce dernier la guidait vers les dortoirs des garçons.

Elle monta les dernières marches en colimaçon, ne pouvant s'empêcher de regarder autour d'elle le décor et la tapisserie par pure curiosité. Le seul commentaire qu'elle daigna formuler en réponse à la remarque du 7ème année concernant la salle commune fut un très éloquent:

« C'est très... euh.. rouge.. »

Les tourtereaux arrivèrent finalement au dortoir qu'Apollon déverrouilla afin qu'ils y entrent tous les deux. Une fois la porte fermée, le silence retomba immédiatement sur eux, les isolant des bavardages animées en provenance de la salle commune parmi lesquels la blonde avait bien cru entendre son nom revenir plusieurs fois. La jeune fille s'avança d'un pas un peu hésitant, observant les lits à baldaquin qui meublaient la pièce et les quelques bibelots abandonnés quand les mains de son petit ami se posèrent sur ses hanches, la ramenant à la réalité. Elle frissonna en sentant le souffle chaud du Sang et or dans sa nuque et ferma les yeux sous la caresse des ses baisers dans son cou. Elle avait l'impression de sentir des papillons s'agiter dans son ventre et à cet instant, elle sut qu'elle était prête à aller plus loin avec lui. Elle le désirait tout simplement.

Ange posa ses mains sur celles du préfet, accompagnant son geste, tandis que ces dernières remontaient le long de son chemisier. Le Gryffondor s'attaqua à sa boutonnière et à son noeud de cravate avec une relative habileté, puis la fit se retourner vers lui pour l'embrasser. La jeune fille se sentait comme sous l'effet d'un sortilège très puissant, complètement grisée par ses caresses, elle se laisser faire telle une simple poupée tandis que son coeur battait la chamade. Après un long baiser, son petit ami la déposa délicatement sur le lit. Son chemisier glissa le long de ses bras, révélant la peau nue de ses épaules, le renflement de sa poitrine qui remplissait son soutien-gorge. Etrangement, elle ne se sentait pas gênée par sa quasi-nudité, ce n'était pas vraiment comme si elle avait des raisons de complexer. En fait, elle aimait voir la lueur de fascination et de plaisir du 7ème année alors qu'il redécouvrait petit à petit son corps de manière autrement plus intime que dans la salle de bain des préfets. Avec des gestes maladroits, il lutta pour dégrafer son soutien-gorge et sa remarque la fit doucement sourire. La blonde se sentait on ne peut plus vulnérable à cet instant précis, sa respiration était tremblante mais alors qu'Apollon l'interrogeait des yeux, elle parvient à lui rendre un regard plein de détermination qui l'encourageait à poursuivre.

Alors que sa poitrine exposée se soulevait et s'affaissait au rythme de sa respiration tremblotante, la jolie blonde se raidit malgré elle lorsqu'Apollon plongea son visage vers ses seins pour embrasser et titiller ses tétons. Le plaisir que cette sensation lui procurait se mêlait en elle à la panique. Elle était vraiment en train de perdre tous ses moyens, et cela plus que tout le reste l'effrayait au possible. Elle frissonnait déjà de tout son corps lorsque son lion lâcha dans un souffle qu'il la trouvait vraiment canon, si bien qu'elle fut incapable de la moindre réponse. La vipère se sentit presque soulagée quand le Rouge et or remonta vers ses lèvres, mais ce ne fut sans compter sur ses mains qui descendaient sur ses hanches avec de tendres caresses. Ces mains à la fois fortes et douces lui faisait un effet complètement dingue. Elle était littéralement obnubilée par elles et était incapable de penser à autre chose. Au moment où elles se glissèrent sous sa jupe vers la partie la plus intime de son anatomie s'en fut trop pour l'adolescente qui paniqua et se rétracta comme un coquillage qui se referme pour se dérober à ses caresses. Elle lui saisit les mains pour arrêter son geste et lâcha un murmure étranglé:

« Attends.. »

Tout ça allait vraiment trop vite pour elle, la jeune fille avait besoin d'y aller vraiment en douceur. Tant pis si elle passait pour une vierge effarouchée, de toute façon elle en était une. Cette petite interruption qu'elle avait provoquée lui donna au moins le temps nécessaire pour reprendre un peu ses esprits. Elle se calma et parvint de nouveau à respirer un peu plus normalement.

« Je.. je voudrais qu'on y aille en douceur.. »

Réussit-elle à murmurer tout en plongeant son regard vert dans celui d'Apollon avec une certaine appréhension. Avec des gestes un peu hésitants, la Serpentard ramena ses mains sur le torse de son petit ami qui la surplombait toujours et commença à défaire à son tour les boutons de sa chemise déjà bien froissée. Se concentrer que ce qu'elle faisait l'aider à se détendre et assez rapidement, elle put débarrasser le Gryffondor de sa chemise et de sa cravate rouge et or. Elle leva alors de nouveau les yeux vers lui pour le regarder tandis que ses petites mains jouaient à dessiner des motifs invisible sur sa peau en courant le long de sa mâchoire, de son cou et de ses épaules avant de bifurquer pour revenir vers son torse. Ange suivit la courbe de ses muscles, descendant entre ses abdominaux. Elle tendit le cou pour sceller ses lèvres sur celles de son Gryffondor préféré, savourant ce chaste contact avant de poursuivre. Alors que ses mains délicates atteignaient la braguette du rouge et or, elle hésita un instant et jeta un regard à son copain avant de se décider. Ses doigts agiles défirent la boucle de sa ceinture et baissèrent la fermeture éclair. En retenant son souffle, la vipère fit alors glisser son pantalon sur ses cuisses, révélant le slip un peu trop tendu de son petit ami. Elle dut se forcer à en détacher le regard pour inciter son petit copain à se redresser un peu. Dans leur posture actuelle, elle n'avait aucune chance de réussir à lui ôter son pantalon, aussi il fallait bien qu'il l'aide un peu. Son désir pour lui enflait à chaque geste, étouffant progressivement ses angoisses et sa frayeur.

Alors qu'Apollon ne portait désormais plus qu'un slip, la jolie blonde observa son corps musclé par la pratique du Quidditch et l'attira contre elle pour l'embrasser avec une passion brûlante qu'elle ne se connaissait pas. Par Merlin quel était ce sortilège qui lui faisait perdre les pédales à ce point ? N'y tenant plus, elle se pressa sans vergogne contre lui dans une étreinte aussi étroite que possible tandis que ses mains descendaient doucement dans son dos jusqu'à ses fesses merveilleusement fermes. Puis, avec un mouvement hésitant, la vipère aventura sa main droite entre eux deux vers la bosse de son entrejambe qu'elle commença à caresser doucement à travers le tissu tendu tout en prolongeant leur baiser.

Si 2 ans plus tôt, on avait dit à Ange que sa première fois se passerait dans l'un des dortoirs de Gryffondor avec un lion, elle aurait éclaté de rire tant la chose aurait paru encore plus improbable que de croiser Rusard à un concours de beauté. La simple idée de poser ne serait qu'un orteil dans l'antre des Rouge et or paraissait à l'époque un fait complètement grotesque.  Pourtant, voilà où elle en était aujourd'hui: sur le point de perdre sa virginité avec Apollon Oaken et le pire était que l'idée que l'effrayait même plus. Le corps de son petit ami était désirable au possible et surtout bien que le 7ème année avait un don pour l'exaspérer au plus haut point, il faisait naitre en elle tout un tas d'émotions nouvelles et contradictoires que la blonde ne voulait même pas essayer de démêler. Elle en avait fini de lutter contre elle même et contre ses désirs. A cet instant, plus rien n'avait d'importance que leur deux corps entrelacés et leur baisers fiévreux.

Lorsque le jeune homme s'écarta d'elle quelques instant, interrompant leurs caresses, la vipère ne put retenir un soupir frustré de se voir ainsi privée de son contact. La blonde détailla sans pudeur la nudité de son petit ami, s'attardant malgré elle sur son entrejambe tandis qu'il appliquait un sortilège de protection. La jeune fille sentit son coeur et sa respiration s'accélérer de nouveau au moment où le 7ème année se laissa glisser au dessus d'elle. Ange se sentit fondre sous ses baisers. Elle passa ses propres mains dans le dos musclé d'Apollon, s'accrochant à ses omoplates tandis que ses lèvres n'aspiraient qu'à retrouver les siennes. La Serpentard avait l'impression d'être dans un état second, comme si elle n'était plus maître de son propre corps. A cet instant, elle s'en remettait totalement aux mains du Sang et or et il pouvait bien lui faire tout ce qu'il voulait. Dans un geste à la fois ferme et tendre, le préfet des lions écarta doucement sa cuisse qu'il fit glisser contre son flanc de façon à se placer entre ses jambes. Le souffle court, la préfète des verts de raidit très légèrement malgré elle l'espace d'un instant. Les yeux levés vers son petit copain qui la surplombait, elle poussa un soupir de désir et d'appréhension mêlée avant que le sexe d'Apollon ne se presse contre son intimité pour se forcer un passage en elle.

Ange laissa échapper un gémissement étouffé à l'instant où le jeune homme la pénétra. Elle eut légèrement mal, mais vraiment rien d'insurmontable et la douleur s'estompa très vite emportée par la vague de sensations inconnues qui se déversaient en elle. Sans s'en rendre compte, elle avait agrippé si fort le dos du Gryffondor que ses ongles s'étaient enfoncés dans sa peau. Elle lui adressa un petit sourire d'excuse qui muta en un soupir de plaisir sous la sensation indescriptible de leur corps imbriqués.

« Apollon... »

Souffla-t-elle à demi étranglée par le désir qui l'assaillait comme pour le supplier de ne pas s'arrêter. Le Gryffondor eut alors un de ses sourires qui le caractérisent si bien et la blonde ne put que reconnaître là, la traitrise de son crétin de petit ami lorsqu'il retourna contre elle la même perfidie dont elle avait usé un peu plus tôt dans la tour d'Astronomie. Evidemment, il fallait qu'il trouve à faire chier dans un moment pareil ! Et qu'il choisisse le seul moment où les sensations qui la traversaient la rendait absolument incapable de la moindre pensée cohérente. La vipère était tiraillée entre d'un part, le refus catégorique de sa fierté de Vipère de s'abaisser à professer pareil sacrilège et d'autre part le désir violent de faire ce qu'Apollon avait demandé pour en être débarrasser le plus vite possible quitte à avouer tout et n'importe quoi pour poursuivre sans délai leur ébats. Le pire était que le moindre mouvement de son copain déclenchait une ribambelle de feu d'artifices dans son bas ventre et c'était plus qu'elle ne pouvait en supporter.

«  La... la Maison des Lions est la plus noble et merveilleuse qui soit... » récita-t-elle entre deux gémissements étranglés. Les jambes rabattues de chaque côté du 7ème année, la blonde donna alors quelques mouvements de bassins, pour venir à la rencontre de son petit copain. Elle accentua doucement le va-et vient en poussant sur les hanches tout en adoptant un rythme plus pressant. Alors, un sourire étira les lèvres de la vipère et elle ajouta: « ...après Serpentard. »

Non mais ! Il fallait plus qu'un beau mâle en rut s'activant entre ses jambes pour lui faire renoncer à sa fierté. On ne la manipulait pas ainsi !

[HJ: J'espère que ça te va, au final je sais pas trop comment Apo va réagir, donc je m'arrête là et je te laisse faire l'ellipse x)]

Entendre Ange confessant en gémissant la grandeur de la Maison Gryffondor compterait certainement parmi son top 5 des choses les plus savoureuses qu'Apollon avait vécu. Le regard pétillant, il offrit un sourire satisfait à sa petite amie, qui s'acheva dans un soupir de plaisir lorsque la Vipère se fit plus pressante. Il était très fier de lui. À cet instant précis, son orgueil, grand lion à la crinière imposante, se pavanait en faisait le beau dans sa tête, tel un Simba qui venait de bouter Scar en dehors de la Terre de Lions. Il aurait rugit de plaisir, si Ange n'avait pas tout cassé en rajoutant une petite phrase de son cru. Évidemment ! Cela avait été trop beau ! Elle méritait qu'il la laisse en plan, tiens. Mais, franchement, Apollon n'en avait pas la moindre envie. Tant pis pour sa fierté, elle n'avait qu'à aller se rhabiller.
Suivant les mouvements de sa belle, Apollon glissa une main sur son visage, qu'il caressa en attirant son regard dans le sien.

« Salope. »

Conclut-il en riant, avant de la faire habilement passer au-dessus de lui.


Le petit jour passait à peine à travers les rideaux tirés du dortoir, mais un mouvement dans les bras d'Apollon l'éveilla en douceur. Il sentit, à travers la brume du sommeil, la chaleur agréable d'un corps contre le sien, puis saisit le parfum fleuri des cheveux de sa petite amie, dans lesquels son nez était enfoui. Un grognement satisfait lui échappa et il glissa son bras autour des hanches de sa belle, tandis que le souvenir de la nuit délicieuse qu'ils avaient passé lui revenait à l'esprit. Ses doigts caressèrent sa peau nu et il ouvrit les yeux, à la fois surpris et ravi de se trouver là. Ange était encore assoupie, sa tête appuyée contre son épaule. Apollon l'observa. Elle était mignonne, quand elle dormait. Pour peu, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Elle avait l'air d'une poupée fragile et délicate, et Apollon s'amusa à penser qu'elle ne portait jamais mieux son prénom que lorsqu'elle fermait les yeux. Une bouffée de tendresse le submergea lorsque la main délicate de la jeune fille bougea contre son torse nu, et que ses traits, jusqu'alors paisibles, harmonieux, se crispèrent pendant une fraction de seconde. On avait dû lui faire boire un philtre de romantisme au dîner, car en cet instant, il se disait qu'il aurait pu rester là pendant des heures à la regarder s'ébattre dans le monde des songes.
Quelque chose l'en empêcha, cependant. Un grattement, contre la porte, attira son attention et Oaken leva les yeux. Il ne tarda pas à découvrir la source du bruit.

« Grosse loque ! »
Apollon ouvrit des yeux comme des soucoupes lorsqu'il découvrit Connard fureter près de la porte d'entrée, qui était pourtant bien fermée. Mais bordel ! Comment était-il entré là ?! La seconde d'après, Apollon se rappela qu'ils avaient bêtement oublié de fermer la porte à clef, avant de se laisser aller à leurs instincts et de s'endormir l'un contre l'autre. L'idée que des abrutis de Gryffondor aient pu s'introduire dans la chambre à un moment de la nuit le tétanisa. Soyons réaliste, Connard n'avait pas pu entrer là tout seul. Et s'il avait pu, il n'aurait jamais eu la présence d'esprit de refermer la porte derrière lui. Comment un chartier l'aurait-il pu, d'ailleurs ? Certes, il avait pris une bonne taille, depuis quelques mois, mais il demeurait à peine plus gros qu'un chat. S'il avait la détente nécessaire pour ouvrir une porte, il n'avait pas la capacité de la refermer pour autant.
Le préfet ne su pas pourquoi, mais ses pensées s'envolèrent aussitôt vers Rachel, qui aurait été très capable de faire un mauvais coup dans le genre, pour réveiller les deux amoureux avec une flopée d'insultes. Si Connard se mettait à faire le pitre, il était certain qu'Ange n'apprécierait pas des masses un réveil aussi peu romantique.
Apollon se redressa le plus doucement possible, pour ne pas trop faire bouger Ange, puis fit des signes discrets à son chartier.
« Connard, couché ! Tais-toi ! murmura Apollon, en accentuant le mouvement de ses lèvres.
— Vieille charogne et sa salope !! »

C'était bon, Oaken n'avait plus qu'à aller se pendre. Avec mille précautions, il se pencha au-dessus d'Ange pour attraper sa baguette magique, qui était posée sur la table de chevet. Il eut un moment d'angoisse quand un gémissement mécontent échappa à Ange, et Connard, qui portait bien son nom, profita de l'hésitation de son maître pour courir vers le lit, dans lequel il sauta souplement. Et boum ! Pile sur le ventre d'Ange.
« Abruti ! »
Râla Apollon en chopant l'animal par le cou. Celui-ci couina, mais Apollon n'eut aucune pitié. Il le balança à l'autre bout de la pièce sans autre forme de procès. Bon. Autant pour le réveil romantique. Si Apollon chopait le con qui avait osé faire entrer Connard dans le dortoir, il lui ferait sa fête.

« Enculé ! »
Beugla Connard, apparemment outré par le comportement cavalier de son maître. Et dire que c'était comme ça tous les matins, quand Apollon se réveillait dans son dortoir. Il comprenait pourquoi certains de ses camarades de chambrée avaient tendance à haïr le chartier et faire la gueule à son propriétaire les samedis matins.