Le Deal du moment :
Display japonaise One Piece Card Game OP-09 The Four ...
Voir le deal

Partagez
 
 Chacune son secret... [Akiko] - Terminé
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyVen 23 Nov - 17:30:49

Il faisait encore chaud et beau lorsqu'Aely, après sa première journée de cours, sortit se promener dans le parc. Les professeurs avaient fait une exception pour ce soir, ne donnant pas de devoirs à leurs élèves, pour les laisser se réapproprier le château à leur guise. Pour la petite rouquine, tout avait changé et il lui semblait ne plus reconnaître toutes les têtes. Les préfets avaient changés, de nouveaux premières années avaient envahi les lieux et les septièmes années de l'année précédente avaient disparut. Mais pire que tout, elle avait changé.

Elle avait changé, mais avait été soulagée de se rendre compte que personne n'y avait fait attention. Aucun élève ne l'avait regardé comme une pestiférée ou ne l'avait fuit. C'était pourtant difficile pour elle de se cacher. Pour l'instant, évidemment, il lui suffisait de faire semblant, comme si elle ne sentait pas une présence nouvelle dans son corps. Mais plus tard, et plus vite que prévu, sans aucun doute, il lui faudrait trouver une solution pour cacher un monstre. Pas souvent, mais assez pour que certaines personnes attentives remarquent des absences répétées lors des pleines lunes.

La petite avançait doucement sur le chemin qui serpentait vers le lac. Ses blessures ne la faisait plus souffrir, mais elle évitait de faire des gestes trop brusques pour épargner les énormes plaies, pas encore tout à fait disparues, de son dos et de sa jambe. Sa lèvre avait cicatrisée et il ne restait sur son visage qu'une fine cicatrice blanche qui se confondait habillement avec celle faite sous son œil lors de la fusillade de Pré-Au-Lard. Seul la marque de crocs sur son bras gauche ne partirait jamais, souvenir douloureux de sa dernière nuit de pleine lune, et qu'elle cachait avec ces vêtements.

Aely faisait attention à sa façon de s'habiller pour que personne ne puisse entrapercevoir ne serait-ce qu'une égratignure. Elle portait un jean d'un bleu délavé, ses habituelles converses déchirées et une veste cintrée par dessus sa chemise et sa cravate aux couleurs de Serpentard qu'elle n'avait pas prit le temps de retirer. Elle laissait ses longs cheveux roux et bouclés détachés, car elle savait qu'ils attireraient les regards sur eux plutôt que sur ses joues encore un peu creuses ou la pâleur encore plus visible de son visage alors qu'elle sortait de deux mois de vacances.

La fillette était vraiment très heureuse de revenir à Poudlard. Elle avait passé de bonnes vacances chez Hayden, puis chez elle avec Renn, l'elfe de maison, mais il lui semblait que sa véritable maison, c'était ici. Tout lui avait manqué. De sa Salle Commune aux lits baldaquins de la chambre qu'elle partageait avec Ange et Megan, en passant par la tournée des hiboux, chaque matin au petit déjeuné. Elle avait pu revoir ses camarades de maison, Nikolaï et Gabriel qui avait été nommé Préfet-en-Chef. Même le ton froid et autoritaire de la Directrice lui avait manqué, c'était dire !

La rouquine sursauta lorsque deux garçons de Gryffondor la doublèrent en courant et en se chamaillant. Elle ressentait toujours, à l'approche d'autre personne, les sentiments de la Louve tapie en elle, parfois un grondement mécontent, ou un mouvement curieux.

Aely s’installa sur un banc déserté et sortit de son sac besace un petit carnet de note et une plume blanche. Elle l'ouvrit et commença à tracer des notes sur les portées déjà dessiner. Cela faisait un an qu'elle n'avait pas joué de violon et certainement trois qu'elle n'avait pas laissé courir ses doigts sur les touches d'un piano. Concentrée, elle s'appliquait avec beaucoup de courbes et d'arabesques lorsqu'elle entendit avec surprise des bruits de pas venir dans sa direction.





Dernière édition par Aely Strange le Jeu 20 Déc - 20:11:16, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyVen 23 Nov - 20:50:06

Les vacances avaient été plutôt reposantes pour la petite élève de Serdaigle répondant au doux nom d'Akiko Velon. Pas qu'elle s'en plaignait, un peu de calme ne faisait pas de mal après ces deux années mouvementées. Les vacances avaient donc été plus que bienvenues, et une fois n'est pas coûtume, la petite demoiselle les avait passé au sein du clan familial de son petit ami, le griffondor Rupert Turner, et tout s'était bien passé. Si le garçon ne pouvait encore pour une mystérieuse raison retourner à l'école, Akiko en avait profité pour boire de sa présence, cette même présence qui lui avait tant manquée depuis l'année passée. Les deux jouvenceaux étaient encore en couple, aucun nuage à l'horizon, et restaient incroyablement soudés après ce qu'il s'était passé il y a maintenant un peu plus d'un an.

Dire que les Turners étaient inquiets à son retour pour elle, était un euphémisme pur et simple, en raison des évènements tragiques survenus lors de la Commémoration du Phénix début Mai 2000. Ils savaient qu'elle comptait y aller, savaient qu'elle avait été blessée à l'épaule, et que sa maison avait perdu l'un de leurs membres, une fille proche de son âge de surcroît. Ajoutez à cela ses responsabilités honorifiques de préfète des bronze et bleus, les petites tensions passagères avec son meilleur ami suite à ces évènements, ses préoccupations pour un certain loup-garou qu'elle adore et ses inquiétudes pour des gens qu'elle redoute, et imaginez les mille et uns scénarios paniqués qui peuvent fourmiller dans la tête de parents, tant biologiques que de coeur. Elle les avait bien entendu rassurés dès son arrivée avec Salem, mais s'était retrouvée aux petits soins de la famille écossais. Car, miraculeusement, en dépit de ce qui était advenu et son sentiment de culpabilité dans la condition présente de son petit ami, personne ne lui en avait voulu, et contrairement à l'éloignement qu'elle redoutait ils s'étaient rapprochés, soutenus. Les Turner avaient du voir que la petite n'abandonnerait pas Rupert, ne le laisseraient pas tomber, qu'elle avait besoin d'aide morale et d'affection, puis bon, AKiko étant un ange de nature, les choses s'étaient faites assez aisément.

Ainsi la bleue et bronze avait le coeur serré quand elle avait dû les quitter au terme des vacances pour retourner à Poudlard. Elle avait été surprise de voir qu'on l'avait jugée assez digne pour garder ses fonctions de préfète, et se demandait si Ciel Appleby serait de nouveau son coéquipier. Aussi se demander qui serait les nouveaux préfets en chef, puisque ceux de l'an passé avaient terminé leur études, respectivement Clarisse et William de sa maison et de celle des rouge et or. Une fois sur le quai, elle ne manqua pas de saluer chaleureusement Sandro, Ambrine, Charlotte, Hayden, Aely et d'autres de ses connaissances et amis de toutes maisons confondues, avant de grimper dans le wagon réservé aux préfets, en avant du Poudlard Express...

Silencieuse lors du voyage, échangeant quelques brides de nouvelles avec son meilleur ami et préfet des verts et argent, Nikolaï, la petite fille était pensive. Son bras n'était plus en attelle, mais elle n'avait toujours pas le droit de remanier un balai ou d'exagérer les efforts physiques avec. Il lui faudrait un an ou deux pour se remettre, d'après eux... donc carrière de poursuiveuse à mettre en pause avant un autre avis médical. Il faudrait donc qu'elle demande au remplaçant de son équipe de prendre son poste le temps qu'elle se remette, du moins son épaule gauche. Elle pensait, donc, assise avec Nikolaï et Ambrine à ses côtés - Ambrine étant la préfète des noirs et or - en compagnie d'autres préfets, tels que Ethel, Appolon pour les rouges, Ange pour les verts, et comme elle le découvrit sur place, Tymoty pour l'autre poste des bleus. Elle ne le connaissait pas bien, sinon de vue en première année, mais elle ne le détestait pas, loin de là. Il semblait plutôt gentil. Pourvu qu'ils puissent coopérer...

Elle était restée très pensive une fois arrivée à Poudlard, mais sereine aussi étrangement. Elle savait que cela ne durerait pas plus longtemps que la prochaine pleine lune, où ses remords viendraient la pourchasser en rêves ou dans sa conscience, elle comptait en profiter tout en se concentrant sur ses études. La première journée de cours s'était passée comme un charme, elle n'avait pas été trop déconcentrée. Néanmoins, quelque chose l'inquiétait à propos d'Aely. Elles n'étaient pas proches amies, mais la petite préfète bleue et bronze se faisait du mouron aisément pour son entourage. Un petit quelque chose dans son regard, sa posture, qui lui rappelait vaguement quelque chose de Rupert les... les premiers mois de son nouveau statut. Un petit quelque chose qu'elle ne saurait pas définir... et si elle se trompait, au moins ferait-elle plus ample connaissance avec une fille de son âge qui avait l'air plutôt gentille.

Elle se faisait cette réflexion alors qu'elle se promenait dans l'enceinte de Poudlard, à l'extérieur, quand une tignasse rousse et une cravate dominée par le vert et argent apparut dans son champs de vision. Elle hésita encore quelques secondes, regarda autour d'elle, avant d'approcher à petits pas prudents, inquiète, espérant ne pas la déranger. Elle l'observa avec gentillesse et curiosité de ses yeux d'argent, avant d'annoncer sa présence en l'interpellant d'une voix douce et calme :


- Bonjour Aely ! Qu'est ce que tu fais ? Tu écris, tu dessines ?

La curiosité est certes un vilain défaut, mais la petite aiglonne n'avait put se retenir. Elle avait gardé son uniforme par habitude, son écusson de préfète des bleus et bronze discrètement en vue. Son regard et son expressions étaient douces et pacifiques, alors qu'elle s'arrêtait à quelques pas de la jeune fille, rosissant légèrement des joues de gêne avant d'ajouter d'une petite voix timide :

- Oh j'espère que je ne te dérange pas...
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptySam 24 Nov - 10:36:58




« Bonjour Aely ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu écris, tu dessines ? »

La petite rouquine sursauta. Elle leva la tête et sourit en apercevant Akiko Velon, la préfète de Serdaigle qui était en troisième année. Aely était surprise de la voir ici, mais encore plus de ne pas s'en être rendue compte plus tôt. Depuis qu'elle avait été mordue, la Louve se manifestait à l'intérieur d'elle-même à l'approche de n'importe qui. Seulement, là, elle n'avait rien fait, pas bougé ni grondé.

« Salut Akiko ! Je trace des notes de musique, en fait... »

« Oh j'espère que je ne te dérange pas... »

La fillette sourit encore plus gentiment à la serdaigle. Il lui était impossible de penser qu'Akiko puisse déranger quelqu'un. Elle semblait si gentille et si douce. Elle souriait toujours, s’inquiétait sincèrement pour ses amis, essayait de ne jamais montrer ses propres problèmes. Aely ne la connaissait pas trop, mais elles avaient fuit ensemble la fusillade de Pré-Au-Lard en compagnie de Nikolaï, Gabriel et Ambrine. Incroyable de voir à quel point un moldu fou pouvait rapprocher les gens...

« Bien sûr que non ! Viens t'asseoir si tu veux ! »

La jolie brune la regardait avec de grands yeux gris et Aely se poussa pour lui laisser de la place sur le banc. Il n'y avait pas beaucoup d'élèves dans le Parc, et ceux qui se promenaient étaient loin d'elles, plus proches du château. Ils se sautaient joyeusement au cou, et décrivaient à grand renfort de gestes et de cris la dernière rencontre de Quidditch à laquelle ils avaient assistée pendant les grandes vacances... La petite montra son carnet à sa voisine.

« Je n'ai plus joué de violon depuis que je suis rentrée à Poudlard, mais j'aime toujours autant écrire les notes de mes morceaux préférés... Tu as passé de bonnes vacances ? »

La rouquine rangea son carnet et sa plume dans son sac. Il aurait été mal poli de continuer à écrire alors qu'Akiko était venue engager la conversation. Pourtant, il lui sembla que la brunette avait besoin de quelque chose. Et qu'elle n'osait pas demander. Étrange.
Aely plongea à l'intérieur de la Louve un instant. Celle-ci était confiante, elle ne bougeait pas. Elle avait l'air d'apprécier Akiko. C'était d'autant plus bizarre car elle avait repoussé certaines personnes avec un tel acharnement qu'Aely s'était trouvé mal en leurs présences. Salazar par exemple, la fuyait de plus en plus. Elle n'avait pas du tout pensé que son chat puisse sentir la Louve dans son corps, mais manifestement, elle s'était trompée.

La rouquine remonta ses genoux contre sa poitrine et les enserra entre ces bras. Elle regarda son amie de ses grands yeux vert émeraude et eut un sourire engageant. Elle ne voulait pas gêner la jeune fille.


« Tu souhaitais me parler de quelque chose en particulier Akiko ? Ou tu venais juste pour discuter avec moi ? Sinon ne te gêne surtout pas pour demander, hein ! Je serais ravie de pouvoir t'aider ! »


Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptySam 24 Nov - 21:38:58

Akiko ne savait pas si elle avait prit la bonne décision que d'aborder la serpentarde d'un an plus jeune qu'elle, quand la petite demoiselle la vit sursauter, à l'irruption soudaine de sa voix pourtant douce et sage. Un instant elle redouta d'avoir été trop curieuse. Elle n'avait strictement rien contre les Serpentard - comment expliquer sinon que son meilleur ami est le préfet de cette maison ? Ou qu'elle ait quelques bonnes connaissances à l'instar de Tyler ? - mais certains d'entre eux l'intimidaient un peu, que ce soit Ange Dawster, Blueen ou encore Mégane. Elle n'avait jamais eu de sérieux conflits avec elles, mais elles lui donnaient des frissons de malaise parfois. Puis timide de nature, Akiko était rarement celle qui faisait le premier pas vers l'inconnu(e), prudente et soucieuse à la fois. Néanmoins le sourire bientôt esquissé par Aely la mit à son aise, la retint de reculer en balbutiant, alors qu'elle lui répondait :

« Salut Akiko ! Je trace des notes de musique, en fait... »

De la musique ? L'éclat curieux des prunelles argentées de la petite française étincela plus brillamment encore, bien que là encore elle ne savait pas trop quoi répondre, ou encore si elle faisait mieux de répondre; Elle savait, par connaissance de cause, que les écrivains comme les musiciens aimaient parfois se trouver seuls pour travailler leurs partitions, textes, poèmes avec pour seuls compagnons Souvenir et Muse Inspiratrice. Akiko aimait la musique. La musique lui rappelait sa mère, sa mère dont les doigts agiles glissaient avec harmonie sur les touches du piano, oh vieux piano. La musique lui rappelait aussi avec mélancolie sa flûte traversière sur laquelle elle ne s'était pas exercée depuis moment, qui reposait dans son étui, abritée dans l'une de ses valises. La musique, enfin, lui rappelait les moments joyeux liés à la chorale de l'école, dont elle avait fait partie un an durant avant la disparition du groupe en raison des trop grandes responsabilités du responsable, leur directeur de maison, monsieur Flitwick, ou encore le groupe de musique secret de l'école en première année. Le bal de Noël de première année... cette danse avec Rupert... elle se perdit un petit moment dans ses souvenirs, avant de sourire à son interlocutrice qui reprenait :

« Bien sûr que non ! Viens t'asseoir si tu veux ! »

Le sourire de la petite française, bien qu'encore timide, se fit plus lumineux à cette acceptation d'invitation à la discussion. Elle approuva avec joie d'un signe de tête, s'installant avec grâce naturelle et délicatesse sur la droite de la verte et argent, lui répondant avec une voix claire et douce, mais à tonalité joyeuse derrière son sérieux naturel :

- J'accepte avec plaisir ! Merci Aely ! Tu... tu viens souvent ici ? Moi j'aime le matin marcher dans le parc... près du lac. Cela... me permet de réfléchir afin de bien attaquer la journée !

Elle était heureuse de savoir qu'Aely acceptait sa présence, bien qu'elles ne se connaissaient que si peu, après l'épisode traumatique de la fin désastreuse de la Commémoration du Phénix en Mai 2000, dont les séquelles, bien que plus diluées, diffuses que les vacances, pouvaient encore se voir sur certains élèves. Il suffisait de voir le deuil porté par les aiglons suite à la perte de l'une des leurs à cette occasion. Lui-même disparaissait, du moins se faisait moins visible, alors que petit à petit tout le monde essayait d'aller de l'avant, tout en honorant le souvenir de la camarade disparue. Akiko n'aurais su trop dire qu'est ce qui l'avait amenée ici, qui avait conduit ses pas jusqu'à Aely, mais peu lui importait. Elle ne refuserait jamais d'essayer de faire connaissance, surtout vis à vis d'une personne qui avait l'air tout sauf méchante. Elle faisait confiance aux murmures de son coeur et aux conseils d'un obscur instinct. Ainsi observa-t-elle avec attention et curiosité son interlocutrice qui reprenait, lui montrant un carnet :

« Je n'ai plus joué de violon depuis que je suis rentrée à Poudlard, mais j'aime toujours autant écrire les notes de mes morceaux préférés... Tu as passé de bonnes vacances ? »

Avec une curiosité candide et naturelle - l'un des rares restes d'innocence enfantine qu'elle ait pu préserver en dépit de tout ce qui lui était advenu en deux ans de scolarité - elle observa avec attention les notes, les arabesques délicates, subtiles et compliquées, commentant avec enthousiasme, masquant aussi son sérieux et son inquiétude sourde vis à vis de la petite verte et argent :

- Je peux comprendre le sentiment ! Tu sais, j'ai fais partie de la chorale de l'école en première année, mais le club a été fermé après le bal de Noël. J'étais l'une des sopranos. Et je t'avouerais que j'ai une flûte traversière quelque part dans mes affaires, mais je n'ai pas pratiqué depuis un moment. J'étais... trop occupée et trop distraite pour réussir la moindre note. Ma mère jouait du piano aussi, c'était... reposant. Mais la dernière fois que je l'ai entendu jouer, c'était... il y a deux ans bientôt. Maintenant... elle ne peut toujours pas jouer. Elle... du moins pas encore... elle jouait souvent des mélodies allemandes ou russes...

Elle s'interrompit un bref moment, baissant les yeux au souvenir de sa mère étendue dans l'une des couches de Sainte Mangouste. Elle avait été déplacée il y a peu du service psychologique à celui des résidents de long séjour, sortie de son coma et de sa folie en fin Juillet. Akiko ne l'avait proprement pas revue comme telle depuis Octobre 1998, et les Turner s'occupaient d'elle comme l'une des leurs depuis Juillet 1999. Mais sa mère était encore trop faible pour rester longtemps consciente, ou encore parler. La rassurer, lui faire oublier les terribles souvenirs... A cette pensée, inconsciemment, la main de la petite demoiselle vint frôler son cou, là où un an auparavant se trouvaient les marques d'ongles d'étranglement, disparues désormais depuis l'incident d'il y a deux ans... Mais cette interruption ne dura pas plus que quelques secondes avant qu'elle ne reprenne avec autant d'engouement possible dans sa voix, bien que sincèrement heureuse :

- Sinon, mes vacances ont été assez reposantes. J'ai passé les deux mois avec mon petit ami, Rupert Turner. Je doute que tu l'aies connu, il était à griffondor, deux ans de plus que moi, mais des... soucis de santé l'ont éloigné de l'école en début d'année dernière. Je connais bien sa famille, et ils me considèrent comme une des leurs, bien que de coeur seulement. J'aime aller chez eux, c'est chaleureux et reposant, puis surtout je profite de la présence de Rupert... il m'avait manqué. Ils ont été aux petits soins avec moi quand ils ont apprit pour la Commémoration. Je les aimes beaucoup. Aussi j'ai rassuré quelques connaissances par courriers, j'ai étudié, je me suis détendue etc. Et... et toi ? Tes vacances ont été bonnes ?

Akiko était comme cela. Timide au premier abord, mais bavarde quand elle se sentait à son aise, en bonne compagnie, comme en ce moment. L'être derrière le masque souriant, celui qu'elle s'imposait pour ne pas laisser ses tourments internes prendre le dessus sur elle et inquiéter à déraison ses amis. Le masque que peu étaient capables de dépasser, de lire ses véritables humeurs, à l'instar de Rupert of course, de Nikolaï, de Lavande ou d'Ethel. Un petit moment de silence alors qu'elle jouait nerveusement avec ses doigts. Elle ne savait pas trop comment aborder la question, avec le plus de tact et de délicatesse possible. Elle avait tellement peur de se tromper sur toute la ligne ! Mais si elle pouvait être de la moindre aide...

En silence, avec un léger sourire amical, la préfète des bleus et bronze observa avec attention la deuxième année, avec une bienveillance naturelle, attendant qu'elle reprenne la discussion, à défaut de savoir comment engager le sujet. Heureusement, elle n'eut pas à attendre longtemps, et au moment où elle se résolvait à se lancer, Aely la devança et lui demanda :

« Tu souhaitais me parler de quelque chose en particulier Akiko ? Ou tu venais juste pour discuter avec moi ? Sinon ne te gêne surtout pas pour demander, hein ! Je serais ravie de pouvoir t'aider ! »

La petite verte et argent avait rassemblé ses jambes entre ses mains, et la dévisageait d'un regard émeraude perçant, comme si elle lisait dans ses pensées ou presque. Ce regard... lui rappelait en un sens celui étrangement bleuté de son petit ami sous la satanée malédiction. Elle sursauta légèrement, avant de rosir quelque peu - Akiko était émotive, un petit défaut des siens - comme si elle venait de faire une grosse bêtise et ne savait pas sur quel pied danser. Heureusement, elle reprit de son courage de préfète, inspira légèrement, avant de se tourner avec un sourire léger mais sincère vers Aely, d'une voix douce et posée, un peu hésitante :


- Et bien... il est vrai que je voudrais te parler de quelque chose, mais... j'ai peur de te vexer, ou... je comprendrais que c'est un peu personnel, confidentiel... je comprendrais que tu puisse refuser, je ne t'en voudrais pas... seulement... comment dire... est ce que je peux te poser une question ? Promets moi de ne pas te fâcher, je ne pense pas à mal. Je... je te jure que quoi tu me réponde, cela ne changera en rien mon opinion de toi ! Je ne... enfin... si tu me promets de t'en rappeler, est-ce que je peux te demander quelque chose ?

La petite Serdaigle n'était jamais à l'aise sur ces sujets, que ce soit elle ou ses proches qui le lancent involontairement. Elle se tut un moment, se demandant comment formuler sa question, comment introduire, quels mots choisir... son regard argenté était implorant, implorait que Aely ne se fâche pas et accepte de l'écouter, de la rassurer. De ne pas l'abandonner, de ne pas prendre mal ses intentions, qui étaient les meilleures qui soient. Inconsciemment, l'une des mains d'Akiko vint se poser sur l'un de ses avants bras, le serrant au souvenir des lignes argentées qui le parcouraient. Avant le desserrer une fois qu'elle eut l'accord de la concernée, et qu'elle ne se lança d'une voix douce et posée, bien que hésitante, poser la question qui la taraudait depuis qu'elle l'avait vue sur le quai 9 3/4 :

- Est-ce que... tu vas bien ? S'est-il passé quelque chose pendant les vacances ? Non pas que je... je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais... quelque chose dans ta posture... dans ton regard... m'a rappelé deux personnes que je connais très bien... dont l'une mieux que personne... il y a un an. Je... j'étais inquiète. Je me faisais du soucis pour toi. Si tu veux en parler... n'hésite pas. Je sais que nous ne nous connaissons à peine, je comprendrais ta méfiance. Seulement... je sais ce que c'est, en un sens, de garder un secret, pour se protéger soi-même ou protéger ceux que l'on aime. Je... comment dire... on m'a toujours dit que j'étais observatrice. Nikolaï aussi. Tu n'es pas fâchée, hein ? Je veux... je veux juste aider. Je ne pense pas à mal ! Mais... je me fais juste du soucis pour toi. Je veux t'aider... je t'apprécie, même si je ne te connais pas bien, je sais que tu es quelqu'un de bien. Je dois avoir l'air étrange mais... si je peux t'aider...

Le regard d'Akiko, tout en restant plongé dans l'émeraude de celui de Aely, se baissa légèrement, le rose fardant ses joues, une ombre les traversant. Les souvenirs restaient à vif dans sa mémoire. Le souvenir de la dernière nuit de pleine lune, où elle avait pleuré, elle avait tremblé, à la souffrance endurée par son petit ami, n'arrivant pas à chasser son remord. Elle avait dit à ses amis qu'elle allait bien. Aux rares au courant qu'elle s'en était remise, tels que Lavande, le mystérieux garçon qui lui était venu en aide CE jour là, ou les Turner. Le souvenir de cette attaque en Juillet 1999, de la malédiction de Rupert, qui aurait du être la sienne s'il ne l'avait pas protégée... le regard de Rupert... elle resta dans le silence, indiquant dans sa posture qu'elle laissait la pleine liberté de choix à la serpentarde : l'envoyer balader, changer de sujet pour une discussion plus légère, ou encore peut-être s'ouvrir à elle. Akiko ne saurait trop décrire pourquoi, mais elle sentait que si elle était dans le vrai, alors peut-être... pourrait être se rendre utile à quelqu'un, se rapprocher, quelqu'un à qui elle pourrait admettre ses regrets, qu'elle pourrait soutenir. Mais elle ne voulait pas non plus gâcher une amitié possible... elle ne savait pas quoi faire...

(HJ : MP Alan ou Akiko si besoin édition et commentaires Razz HJ)
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyMar 27 Nov - 18:34:05



« Moi, c'est le contraire ! Je viens le soir, ça me permet de me détendre avant de faire mes devoirs. Si je commence tout de suite après les cours, je n'arrive à rien ! »

Aely remarqua l'éclat intéressé dans les yeux de la serdaigle et l'écouta attentivement parler de la place qu'occupait la musique dans sa vie. La jeune fille semblait plus confiante à présent, et une partie de sa timidité avait l'air de s'être envolée. La rouquine était heureuse de pouvoir parler avec elle et apprendre à mieux la connaître. Au début, lorsqu'elle ne la connaissait pas encore, elle avait la fâcheuse habitude, quand elle croisait Akiko dans les couloirs, de se dire mentalement « Tiens, c'est la jolie brune de Serdaigle qui est amie avec Nikolaï ! ». Alors qu'elle même aurait détesté être qualifiée "d'amie de", malgré le fait qu'on ne la connaisse pas. Ça lui semblait très impolie de ne pas appeler quelqu'un par son prénom ! La fillette fut tirée de ses considérations par les derniers mots d'Akiko, et instinctivement, elle se rapprocha un peu d'elle.

« Je crois que je n'aurais jamais pu faire partie d'une chorale ! Parler devant les autres ne me dérange pas, mais chanter c'est une autre histoire... Quand j'habitais encore à Londres, j'ai essayé, un jour, de jouer de la flûte traversière, mais cela faisait un tel bruit, semblable à un cri de canard en colère en fait, que j'ai tout de suite laisser tomber l'idée des instruments à vents ! … J'ai joué du piano aussi, comme ta mère. Mais c'était il y a longtemps. Tu sais, je suis certaine que lorsqu'elle ira mieux, elle se remettra à jouer. La musique, je ne sais pas, c'est comme le fait de savoir lire par exemple. Une fois qu'on a appris, on ne peut plus l'oublier. »

Et voilà. C'était écrit d'avance. Dès qu'on la lançait sur un sujet qui la passionnait, Aely ne pouvait plus s'arrêter de parler. Et encore, elle avait épargné à Akiko la dissertation qu'elle lui aurait faite sur les mélodies russes et allemandes car celle-ci lui avait parlé de sa mère. Qui avait on ne savait quoi d'ailleurs. Mais cela ne regardait pas la rouquine qui se contenta d'espérer intérieurement qu'elle se rétablisse au plus vite.

Le récit d'Akiko sur ses vacances, en revanche, la laissa perplexe. C'était bizarre non, d'aller pendant deux mois chez son petit-ami ? Elle n'avait pas de père pour s'occuper d'elle ? Puis elle songea à sa propre situation, à ses parents dont elle n'avait pas eu de nouvelles depuis neuf mois exactement, et au fait qu'elle possède une maison à elle seule au centre de Londres alors que ses géniteurs vivaient elle ne savait où en Afrique. Comme quoi, tout le monde avait ses propres problèmes, ses propres joies, voir, ses propres secrets indicible.


« J'ai passé la quasi-totalité de mes vacances chez Hayden Wyncall. Tu dois la connaître, elle est dans ta maison en cinquième année. Mes parents n'étaient pas là, alors elle m'avait proposé de venir chez elle. Je l'aime vraiment beaucoup, je la considère un peu comme... euh... Une grande sœur ? … Ou un mentor, en fait. Et après, je suis rentrée chez moi, et j'ai passé les deux dernières semaines avec Renn, l'elfe de la maison, et Salazar, mon chat ! Et ça c'est... hum... pas trop mal passé. »

Gros, gros, gros, très gros, très très très gros mensonge que cette dernière phrase. Sauf si l'on considérait que se faire attaquer par un loup-garou et que passer une semaine à l'hôpital Saintes-Mangouste en compagnie des maudites blouses blanches, c'était une bonne fin de vacances. Enfin. Chacun ses goûts. Et Aely n'avait pas particulièrement apprécié...

La question de la rouquine sembla soulager et à la fois mettre mal à l'aise la jolie Serdaigle qui s’agita un peu sur le banc, avant de débiter d'une traite, l'air contrit.


« Et bien... il est vrai que je voudrais te parler de quelque chose, mais... j'ai peur de te vexer, ou... je comprendrais que c'est un peu personnel, confidentiel... je comprendrais que tu puisse refuser, je ne t'en voudrais pas... seulement... comment dire... est ce que je peux te poser une question ? Promets moi de ne pas te fâcher, je ne pense pas à mal. Je... je te jure que quoi tu me répondes, cela ne changera en rien mon opinion de toi ! Je ne... enfin... si tu me promets de t'en rappeler, est-ce que je peux te demander quelque chose ? »

Le ton de la jeune fille décontenanca profondément Aely. Que voulait donc lui demander Akiko pour avoir si peur de sa réaction ? Et donnait-elle une image si méchante d'elle-même pour que la serdaigle redoute vraiment sa colère ? Elle ne se souvenait pourtant pas d'avoir un jour piqué une crise d'hystérie qui aurait fait parler d'elle à ce point... Soucieuse de détendre son amie, mais tout de même un peu inquiète, Aely lui posa la main sur le bras et répondit d'une voix douce.

« Bien sûr Akiko. Tu peux tout me demander, je ne me vexerais pas ou je ne me mettrais pas en colère. Je te le promets. Et je suis certaine que tes intentions sont bonnes. »

Les yeux implorants de la jeune fille commençaient vraiment à inquiéter la rouquine. La brune avait-elle commit une faute grave ? Fait une bêtise ? Eut un problème avec quelqu'un ? Un professeur ? Un ami ? Mais d'en ce cas, pourquoi venait-elle la voir elle ? Retenant toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête, la fillette se contraint néanmoins au silence, pour pouvoir laisser à Akiko le temps qu'elle voulait pour se mettre à parler.

« Est-ce que... tu vas bien ? S'est-il passé quelque chose pendant les vacances ? Non pas que je... je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais... quelque chose dans ta posture... dans ton regard... m'a rappelé deux personnes que je connais très bien... dont l'une mieux que personne... il y a un an. Je... j'étais inquiète. Je me faisais du soucis pour toi. Si tu veux en parler... n'hésite pas. Je sais que nous ne nous connaissons à peine, je comprendrais ta méfiance. Seulement... je sais ce que c'est, en un sens, de garder un secret, pour se protéger soi-même ou protéger ceux que l'on aime. Je... comment dire... on m'a toujours dit que j'étais observatrice. Nikolaï aussi. Tu n'es pas fâchée, hein ? Je veux... je veux juste aider. Je ne pense pas à mal ! Mais... je me fais juste du soucis pour toi. Je veux t'aider... je t'apprécie, même si je ne te connais pas bien, je sais que tu es quelqu'un de bien. Je dois avoir l'air étrange mais... si je peux t'aider... »

Aely encaissa sans broncher le boulet de canon que venait de lui envoyer la Serdaigle en pleine figure. Akiko savait. C'était indéniable. Elle l'avait remarqué, deviner, et venait lui en parler car elle connaissait des loups-garous.
La rouquine réfléchit aux deux options qui s'offraient à elle. La première, en dépit de sa promesse, s'énerver, nier en bloc et la traiter de dingue. Mais Aely tenait trop en estime la jeune fille pour lui mentir effrontément alors qu'elles savaient toutes deux pertinemment la vérité. La deuxième, trouver une grosse pierre, assommer Akiko, la ligoter et la jeter dans le Lac en espérant que le Kraken, s'il existait, la dévore. No comment...
Comme d'habitude, et parce qu'elle était Aely June Strange et pas quelqu'un d'autre, et surtout car elle sentait la peur de la brune ( au sens propre de terme ) et qu'à l'intérieur de son corps, la Louve semblait confiante, la rousse choisit la troisième option.


« Je suis vraiment désolée Akiko. »

Bienvenu chez les fous !
Mais la fillette prit la main de son amie et la regarda avec beaucoup de sérieux, laissant filtrer l'intensité de ce qu'avait déjà remarquer la Serdaigle dans son regard, les reflets d'argent de la Louve. Elle devait, par mesure de sécurité, poser quelques questions avant de vraiment raconter l’ensemble de son histoire, et surtout, ne pas paniquer. Ou elle n'arriverait plus à rien et tout serait perdu.


« Je suis désolée que tu te sois inquiétée. Je ne nierais pas. Tu as raison, je suis bien touchée par la lycanthropie. Mais écoute moi bien. Est-ce que tu en a parlé à quelqu'un ? À Nikolaï ou a un adulte quelconque ? Si non, il ne le faut surtout pas. Tu dois me promettre de ne jamais révéler ce secret, même si tu penses que c'est pour mon bien... Je voudrais aussi, si c'est possible, que tu me dises exactement ce qui m'a trahi. Je ne peux pas me permettre de faire des erreurs, tu comprends ? Tout le monde ne réagis pas comme toi... Et, si tu l'accepte, je souhaiterais que tu me raconte ton histoire. La vrai. »

Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyMar 27 Nov - 21:37:25

« Moi, c'est le contraire ! Je viens le soir, ça me permet de me détendre avant de faire mes devoirs. Si je commence tout de suite après les cours, je n'arrive à rien ! »

Un peu plus relaxée qu'auparavant, Akiko s'autorisa un léger sourire curieux qui vint illuminer un peu son visage d'ordinaire si calme, réservé, en retrait, voire mystérieux. La petite demoiselle de France, profitant encore de la chaleur offerte par le début de l'Automne, sachant qu'elle ne durera pas bien longtemps encore. Puis elle laissa un léger rire franchir l'impasse de ses lèvres fines, avant de commenter de sa voix douce et posée, comme à son ordinaire, mais un peu plus chaleureuse encore qu'avant :

- A chacune son heure de promenade et ses heures d'études je présume ! J'avais lu quelque part que cela peut varier selon nos habitudes ou notre métabolisme... personnellement, je préfère étudier juste à la fin des cours, puisque j'ai l'impression que les cours sont encore frais dans ma mémoire, cela m'aide à les retenir et faire les devoirs dans la foulée ! Aussi une des premières choses que je fais est de reprendre mes notes de cours, les clarifier et les remanier, puis les réécrire de manière à ce que je puisse à posteriori les apprendre... je travaille beaucoup, et cela ne va pas s'arranger cette année puisque je ne peux pas refaire de Quidditch avant plusieurs mois au mieux... mais pour en revenir aux cours, si j'attends trop, je n'arrive plus à rien, à me motiver ! Je serais trop tentée d'aller sur mon lit ou dans la salle commune pour bouquiner, ou composer, ou profiter de Salem... puis j'ai mes rondes à faire parfois aussi comme préfète quand c'est mon tour...

En même temps, la petite dame des bleus et bronze aurait pu comprendre la réaction de Aely à son égard avant qu'elles ne fassent - un peu dans une situation désespérée, certes - connaissance lors de la catastrophique tournure qu'avant prit la Commémoration du Phénix en Mai 2000. La petite fille avait tout fait pour ne pas se faire remarquer depuis sa première année, et plus encore à partir de Janvier 2000, quand elle avait été retenue pour les fonctions de préfète de la maison du Savoir, remplaçant Lucy Duncan à ce poste, une de ses aînées mais aussi la capitaine de leur équipe de Quidditch, elle-même occupant le modeste poste de poursuiveuse depuis sa première année. Et déjà que l'on se fait beaucoup remarquer naturellement en tant que préfet quand on doit faire respecter les règles de l'école, elle n'avait pas voulu en rajouter. Surtout avec toutes les rumeurs - fausses bien entendu ! - circulant sur sa relation avec le préfet des verts et argent. Que d'autres mésestimaient alors qu'elle n'était que purement amicale, les deux étant les meilleurs amis du monde depuis avant même qu'ils n'obtiennent le rang de préfets de leurs maisons respectives - depuis leur première année - et tous deux sortant déjà avec quelqu'un de Griffondor : Arabella Waldon pour Nikolaï, en quatrième année cette année là, et elle avec Rupert Turner... qui aurait dû être en cinquième année s'il avait pu regagner les rangs de l'école, sans ses... soucis de santé. Akiko n'avait jamais compris le pourquoi du besoin de médisance de certains individus, toutes maisons confondues... mais peu lui importait. Après ce qu'elle avait enduré, elle gardait la tête haute et faisait de son mieux pour honorer sa maison, s'acquitter au mieux de ses devoirs et rendre fière sa mère convalescente. Depuis son rendez vous l'an passé avec le professeur de duels - et auror - le seul au courant de sa situation compliquée, elle avait reprit courage et redoublait d'ardeur dans ses études et ses cours particuliers de duel. Mais elle restait quelqu'un de plutôt discret, silencieuse hors de son restreint cercle d'amis, et assez mélancolique, perdue dans ses pensées depuis l'an passé...

« Je crois que je n'aurais jamais pu faire partie d'une chorale ! Parler devant les autres ne me dérange pas, mais chanter c'est une autre histoire... Quand j'habitais encore à Londres, j'ai essayé, un jour, de jouer de la flûte traversière, mais cela faisait un tel bruit, semblable à un cri de canard en colère en fait, que j'ai tout de suite laisser tomber l'idée des instruments à vents ! … J'ai joué du piano aussi, comme ta mère. Mais c'était il y a longtemps. Tu sais, je suis certaine que lorsqu'elle ira mieux, elle se remettra à jouer. La musique, je ne sais pas, c'est comme le fait de savoir lire par exemple. Une fois qu'on a appris, on ne peut plus l'oublier. »

La petite demoiselle de France garda un léger sourire amical, satisfaite que Aely ne se fâche pas de sa curiosité ainsi que de faire connaissance avec cette dernière, plus intéressante encore à chaque minute qui s'écoulait. Surtout qu'elles en revenait sur un sujet que toutes deux appréciaient grandement il semblerait, et Akiko était tout aussi bavarde que la verte et argent sur les sujets qui la captivaient. Et musique se liait harmonieusement à réflexion, mélancolie, souvenir, mais surtout poésie. Elle eut un léger rire discret et délicat entre ses lèvres. Son sourire se ternit légèrement à l'évocation de sa mère - personne ne savait la vérité concernant cette affaire heureusement bien que l'attitude étrange et traumatisée de la fillette de onze ans alors pouvait inquiéter les premiers mois - mais revint rapidement à son éclat précédent comme elle reprenait la parole avec une assurance grandissant de minute en minute :

- Je peux comprendre ! En tout cas cela m'a aidé à améliorer quelque peu ma timidité naturelle, bien que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir là dessus ! Chanter, plus encore en français ma langue maternelle, me permet de me relaxer quand je suis seule... une fois, Nikolaï qui me cherchait pour discuter m'avait surprise en train de chanter près du lac... j'étais toute confuse ! En public, je ne peux pas, à moins de ne pas être la seule à le faire ! C'est.. gênant sinon ! Tu sais, j'ai essayé le violon, mais j'étais bien trop maladroite pour ne pas produire un son aussi agréable que le crissement de la craie sur un tableau noir, cela m'a découragée rapidement ! Ma mère... jouait vraiment bien du piano. Quand elle rentrera et sera reposée, je suis sûre que cela sera une des premières choses qu'elle refera : jouer sur le vieux piano, avec ou sans moi pour l'accompagner à la flûte... du Bach ou du Mozart...

Ses yeux se fermèrent un instant, une expression entre mélancolie amère et sérénité glissant sur son visage, alors que la mélodie du souvenir venait chanter doucement dans le hall de sa mémoire. Un instant durant, et elle retournait en ce merveilleux pays d'outre-manche, où le chant énergique des cigales se mêlait avec harmonie à la senteur des lavandes dont les fleurs arboraient leur tendre mauve à l'astre solaire, tentaient de leur musc envoûtant papillons et abeilles à venir les rencontrer. Où les vastes, centenaires et robustes oliviers aux rondes et noires olives se mêlaient aux pins égoïstes, où le parfum subtil du vif mimosa entamait une valse tendre et enchantée avec la senteur magique et sucrée des fleurs de laurier, roses vifs, blanches ou d'un jaune ocre emprunt de vanillé. Où le soleil était presque vénéré comme un dieu bienveillant et protecteur, généreux et redouté, où se mêlaient avec harmonie montagnes, vallées, plaines, gorges et plages au sable blanc. Oh France lointaine, France aimée, qu'elle avait choisit de quitter pour rejoindre l'Angleterre au temps si gris et si triste d'ordinaire... et surtout oh combien humide et oh combien frais ! Elle sortit juste à temps de sa rêverie passagère alors que Aely avait changer de sujet, parlant des vacances, et semblait quelque peu étonnée de ce que lui avait rapporté Akiko. Cette dernière fut quelque peu gênée, consciente des omissions qu'elle avait prit l'habitude de faire depuis... les ennuis qu'ils avaient eu, mais garda ce malaise derrière son masque de sérénité et de calme assuré :

« J'ai passé la quasi-totalité de mes vacances chez Hayden Wyncall. Tu dois la connaître, elle est dans ta maison en cinquième année. Mes parents n'étaient pas là, alors elle m'avait proposé de venir chez elle. Je l'aime vraiment beaucoup, je la considère un peu comme... euh... Une grande sœur ? … Ou un mentor, en fait. Et après, je suis rentrée chez moi, et j'ai passé les deux dernières semaines avec Renn, l'elfe de la maison, et Salazar, mon chat ! Et ça c'est... hum... pas trop mal passé. »

Sa confiance en elle revint en même temps que l'éclat rayonnant de son sourire à l'évocation de Hayden. Bien entendu qu'elle connaissait Hayden, les deux aiglonnes étaient même amies, bien qu'elles ne se voyaient guère souvent en raison de leurs cercles d'amis proches respectifs, de leur différence d'âges et de leurs études respectives. Elle eut un sourire emplit de compassion sincère à l'évocation des parents absents, et fronça légèrement des sourcils sur la dernière partie de la phrase. Ses soupçons se confirmaient. Après tout, n'avait-elle pas elle aussi sortit presque exactement les mêmes mots l'année passée, en symbiose avec Rupert ? Néanmoins, délicate, elle n'insista pas tout de suite, et commenta avec un rare sérieux compréhensif, mais de l'enthousiasme aussi :

- Bien entendu que je connais Hayden ! Je l'aime beaucoup, elle doit être l'une des rares aînées de ma maison avec lesquelles je m'entends bien ! Elle est très gentille, c'est une de mes amies, mais à mon grand regret on ne se voit pas beaucoup... je peux comprendre pour... les parents. C'est... pour une raison proche que je passe l'été chez les Turner depuis un an. Mes parents... sont absents en ce moment. Et Rupert, ainsi que les siens, aiment que je vienne passer les vacances chez eux. J'espère pouvoir leur retourner la faveur dans les années à venir, leur accueil si chaleureux... je leur en est extrêmement reconnaissante pour tout ce qu'ils ont fait et font pour moi ! Je les adore réellement Razz !

Au fond elle n'avait pas menti sur cette réponse. Peut-être un peu omis certaines choses, mais elle devait s'assurer d'abord que son pressentiment était avéré et qu'elle puisse de là lui en parler et l'écouter en même temps. Décharger un peu du poids de la malédiction, comme elle l'avait fait et continuait de le faire pour Rupert depuis Juillet 1999. Mais elle était nerveuse, de peur de se mêler de quelque chose qui ne la regarderait pas. Elle avait presque failli réussir à le dire à son meilleur ami, mais avait été interrompue et depuis n'avait trouvé ni le temps, ni l'occasion, et encore moins le courage de dévoiler la vérité à un Nikolaï qui, la connaissant trop bien, se doutait que quelque chose n'allait vraiment pas derrière le masque de sourire de la petite aiglone aux raides et longs cheveux noirs. Akiko n'aimait pas mentir, n'était pas à l'aise, mais elle le faisait pour protéger celui qu'elle aimait sincèrement depuis deux ans et demi. Si peu de temps, mais tant d'épreuves déjà traversées par les deux jeunes élèves, qui loin de les distancier - bien que dans la panique cela avait failli - les avait rapprochés plus que jamais, pour leur survie réciproque. Le fardeau était lourd, écrasait les épaules de la petite troisième année bien qu'allégé depuis ses confessions à Lavande, connaissant le mystérieux étudiant qui les avait sauvés, ce dernier, au professeur Mac Carter et très partiellement - en omettant la lycanthropie de Rupert et les vacances en écosse - à Nikolaï. Elle se sentait toujours responsable de ce qui était advenu, quoi que l'on puisse lui dire. Des fois, lors des pleines lunes surtout, cela la rendait malheureuse et morose au possible. Plus encore entre Août et Janvier 2000, où certains commençaient à s'inquiéter pour elle, avec des résultats légèrement en baisse, trop de mélancolie, un masque fragile, mais elle avait tenu bon par miracle, sans rien dire du lourd secret qu'elle préservait, aussi blessant et rude qu'il puisse être...

« Bien sûr Akiko. Tu peux tout me demander, je ne me vexerais pas ou je ne me mettrais pas en colère. Je te le promets. Et je suis certaine que tes intentions sont bonnes. »


Ces mots la rassurèrent un peu. Elle laissa quelques minutes de silence prudent entre elles, inspirant profondément, cherchant les mots adéquats, avant de se lancer une fois tout son modeste et maigre courage réuni. Certes, par prudence et délicatesse, discrétion envers Aely, elle l'avait dit de manière implicite, hésitante, indirecte et sous-entendue son hypothèse, sa déduction vis à vis de cette dernière. Disant aussi l'un de ses arguments à l'indirect, mais cette dernière semblait avoir compris là où elle voulait en venir. Akiko eut peur au début du silence, s'apprêtait par réflexe de préservation à se relever, et courir au plus vite loin de là, avec des regrets si jamais les choses tournaient mal. Anxieuse et soucieuse, mais restant sur place, les yeux d'argent vigilants restèrent vers Aely, comme cette dernière semblait réfléchir à toute vitesse. Le silence était éloquent. Akiko savait qu'elle avait eu raison. Elle n'avait rien dit à personne, respectueuse et préférant vérifier ses postulats avant tout, attendait l'occasion d'en parler en privé avec la concernée, d'avoir le courage de le faire. Elle s'empourpra, tendue, et commençait à faire mine de se relever tout en balbutiant :

- Désolée, je... je n'aurais pas dû demander. Je... j'espère que tu ne m'en veux pas trop, je te promets, je ne dirais rien, je n'ai rien dit, si tu veux je peux...

« Je suis vraiment désolée Akiko. »

Mais la verte et argent de deuxième année la retint dans son mouvement de gêne et de panique refoulée en posant une main sur son avant-bras. Aussitôt, aussi par son ton sérieux, Akiko cessa son action et se rassit, soucieuse et anxieuse au possible. Silencieuse, elle n'ajouta rien, préférant écouter d'abord Aely, qui ne tarda pas à reprendre avec ce regard si particulier aux malheureuses victimes des loups-garous, avec sérieux, et confirma la déduction d'Akiko :

« Je suis désolée que tu te sois inquiétée. Je ne nierais pas. Tu as raison, je suis bien touchée par la lycanthropie. Mais écoute moi bien. Est-ce que tu en a parlé à quelqu'un ? À Nikolaï ou a un adulte quelconque ? Si non, il ne le faut surtout pas. Tu dois me promettre de ne jamais révéler ce secret, même si tu penses que c'est pour mon bien... Je voudrais aussi, si c'est possible, que tu me dises exactement ce qui m'a trahi. Je ne peux pas me permettre de faire des erreurs, tu comprends ? Tout le monde ne réagis pas comme toi... Et, si tu l'accepte, je souhaiterais que tu me raconte ton histoire. La vrai. »

Elle comprenait le sérieux des enjeux présents dans ces doubles-confidences, mais elle savait pour autant que la balance serait équilibrée. Elle avait un peu peur de dévoiler la face sombre de son héritage familial, mais là elles parlaient de confiance. Elle se rappela les paroles de Lavande, celles de Rupert et des siens, celles du professeur de duels : la petite fille était en sécurité entre les murs de l'école, et les Turner ne laisseraient personne lui causer plus de mal qu'elle n'avait déjà enduré. Rupert encore moins, quitte à en venir à des moyens pas recommandables sous le coup de la colère. Et le professeur Mac Carter avait assuré qu'il veillerait d'une manière ou d'une autre à aider à coincer le responsable. Et enfin, le garçon anonyme lui avait confirmé qu'il avait si elle en ressentait le besoin un dossier complet de preuves contre son paternel, qu'il avait constitué de sa propre initiative face au sentiment d'injustice qu'il avait ressenti face à la situation, et se sentait prêt à le remettre aux aurors au besoin, à risquer même son anonymat s'ils pouvaient "coincer ce sal*****" pour citer ses mots. Et elle ne se sentait pas en danger avec Aely. Elle avait un peur, non d'elle, mais POUR elle. Avec toute la franchise du monde - sachant de son expérience avec son paternel et surtout Rupert que cacher ne sert à rien et n'en ayant aucune envie sur le moment - elle lui répondit d'une voix douce et aussi posée que possible :

- Je vois... non, je n'en ai parlé à personne, tu peux en être sûre. D'un je n'aime pas affirmer quelque chose dont je ne sois pas certaine, de deux je ne divulgue pas des informations confidentielles de quelqu'un dans son dos... ce serait mal. Non, pas même à Nikolaï, à personne... comme je te le dis, je sais garder des choses pour moi. Tu peux être rassurée sur ce point...

Elle s'interrompit un moment, songeant à ce qu'elle avait caché encore à Nikolaï, ce qu'elle ne lui avait pas encore dit. Elle ne dirait pas tout. Même avec Rupert ou Nikolaï, elle n'avait pas tout dit de ce qu'elle avait enduré ce terrible mois de Juillet. Puis elle poursuivit, sérieuse au possible, plus peut-être que ce qu'elle n'aurait du à son âge :

- Tu as ma parole, je ne dirais rien. Je... je te le promets. Je ne le dirais à personne... pas sans ton accord au préalable. En ce qui concerne ce qui t'a trahit... très peu de chose. C'est surtout parce que je suis... avertie en un sens. Ton regard, ton attitude triste parfois. Ta fatigue inhabituelle aussi, et je me souviens qu'il y a eu une pleine lune il n'y a pas longtemps. Mais ce ne sont que des détails, et je peux t'assurer que seul... l'oeil de quelqu'un qui connaît quelqu'un souffrant de la même chose peut s'en rendre compte. Après je suis sensible, intuitive et observatrice, c'est ma nature d'être. Surtout... avec ce que j'ai connu je suis plus avertie...

Nouvelle pause, elle reprit son souffle et rejeta ses longs cheveux noirs derrière ses épaules, ses épaules s'affaissant légèrement sous le poids des secrets qu'elle portait en silence, muette petite fille épuisée et attristée depuis deux ans, avant d'approuver d'un petit signe de tête la fin de la requête de Aely, à son tour sérieuse :

- J'accepte, mais je te retourne la condition que tu m'as posée. Si tu me promets de n'en parler à personne, et je dis bien personne sans mon autorisation. Tu es d'accord ? Pas que je te fasse pas confiance, mais cela concerne aussi d'autres personnes liées à ce secret. Sachant cela, on est d'accord ?

Une fois qu'elle eut l'approbation et la promesse de Aely, elle inspira légèrement, rassemblant son courage, et gentiment prit la main de la verte et argent de sa main libre, libérant son autre avant bras, la relâchant juste après. Après une dernière inspiration, elle releva la longue et amble manche de son uniforme, puis celle de sa chemise jusqu'au coude. Se dévoilèrent alors à la serpy trois lignes argentées, cicatrices indélébiles et impossible à confondre d'une griffure de loup-garou. S'assurant qu'il n'y avait personne autour d'elles, elle lui confia à voix basse et très douce, testant sa réaction avec la première "bombe" la moins sérieuse :

- J'ai été attaquée par un loup-garou en Juillet de l'année passée, pendant les vacances. J'étais chez un ami, j'avais dû partir de chez moi. Lors d'une randonnée. Et ce n'est que parce que celui-ci a prit la morsure à ma place en me protégeant que je... que j'en ai réchappé. On a failli mourir ce soir-là, tous les deux, sans l'intervention d'un étudiant qui était dans le coin et a risqué sa vie pour faire fuir la menace, et sauver nos vies. C'est pourquoi je comprends, Aely. C'est pourquoi je ne te juge pas mal, c'est pourquoi je n'ai pas peur de toi. Je sais faire la différence entre les loups-garous agresseurs et leurs victimes. On était comme toi, l'année dernière, à la rentrée. La même attitude. Le même regard. C'est pourquoi je compatis. Que je comprends...

Sa voix s'était alors éteinte, comme étouffée, comme si le souffle lui manquait. Elle baissa les yeux, honteuse au souvenir. Et aussi parce que ses yeux d'argent s'emplissaient malgré elle de larmes scintillantes qu'elle essayait de retenir par fierté. Elle dévoilait son aspect fragile, mais ne se sentait pas le courage de poursuivre. Elle avait besoin de la confiance, qu'Aely confirme sa promesse avant d'être plus précise, de pouvoir poursuivre en confiance, donner des détails et décharger une part de son lourd fardeau avec quelqu'un pouvant comprendre...

(MP Alan/Akiko si commentaires et besoin édition I love you HJ)
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyMar 4 Déc - 20:22:02


Aely regarda avec de grands yeux ronds la préfète assise à ses côtés. Elle avait du mal à comprendre comment elle faisait pour ne pas être surchargée par tant de travail. Avec ses rondes, en plus... Et si elle réécrivait toutes ses notes de cours ! La rouquine, qui était pourtant une élève travailleuse et méticuleuse, se contentait de noter les informations dont elle avait besoin pour apprendre pendant les cours, de façon claire et lisible, mais jamais elle n'aurait eut le courage de tout noter une nouvelle fois sa journée terminée. Elle comprenait la logique d'Akiko, qui la faisait se mettre au travail dès qu'elle sortait de cours pour avoir les informations fraîches, mais pousser par un sens des priorités implacable, la fillette préférait se détendre avant de se pencher sur ses devoirs, histoire de ne pas tout mélanger. Elle esquissa un petit hochement de la tête.

La petite fille écouta le récit des aventures musicales de Nikolaï et d'Akiko en riant. Effectivement, se retrouver dans une telle position en présence de quelqu'un, même étant une personne aussi sympathique que son préfet, l'aurait gêné au plus haut point. C'était étrange d'ailleurs, quand on y réfléchissait bien, car la rouquine n'était absolument pas timide. Seulement, chanter lui donnait la désagréable impression d'être nue, et comme elle n'était pas sûre de la justesse de ses performances vocales, il lui semblait moins risqué de ne pas tenter d'expériences douteuses...

Aely raconta à son amie ses vacances chez Hayden, omettant sciemment les accidents des deux dernières semaines d'août, qui auraient jeté une ombre au tableau, c'était certain. Elle fut heureuse de posséder une amie commune avec Akiko et sourit. Oui, elle aussi se doutait bien qu'elle ne verrait pas son aînée des Serdaigles aussi souvent qu'elle le voudrait cette année, surtout avec les BUSE de cette dernière. La rouquine sentit son sourire se faner un peu à l'évocation des problèmes de relations parentales, mais se repris rapidement. Son père et sa mère lui manquaient, c'était sur, mais elle avait la rancune tenace et avait beaucoup de mal à oublier qu'ils l'avaient quasiment abandonnée, malgré ce qu'ils lui avaient laissé.

La Serpentarde écouta Akiko lui poser la question qui la tourmentait tant et la retint lorsqu'elle fit mine de se lever. Elle lui demanda, en essayant de ne pas paraître inquiète, si elle en avait parlé à quelqu'un.


« Je vois... non, je n'en ai parlé à personne, tu peux en être sûre. D'un je n'aime pas affirmer quelque chose dont je ne sois pas certaine, de deux je ne divulgue pas des informations confidentielles de quelqu'un dans son dos... ce serait mal. Non, pas même à Nikolaï, à personne... comme je te le dis, je sais garder des choses pour moi. Tu peux être rassurée sur ce point... »

Aely se détendit imperceptiblement. Cela la rassurait, car si Akiko n'avait parlé à personne de ses soupçons, maintenant qu'elle connaissait la vérité, elle n'aurait plus aucune raison de le divulguer. Sauf par pur méchanceté et dans le but de la faire souffrir. Mais elle s'adressait à Akiko, et elle excluait donc toute tentative de mesquinerie. Cette fille était la gentille même, aucun doute possible la dessus. La Serdaigle lui donna sa parole d'honneur et lui expliqua comment elle avait découvert son secret en si peu de temps, alors que la rouquine faisait tout ce qu'il y avait en son possible pour le cacher.

« Merci, Akiko. Je comprends ce que tu veux dire. Si je croisais quelqu'un qui est dans le même état que moi aujourd'hui, je le sentirais, c'est sur... À ton tour maintenant. Si tu le souhaites vraiment, bien sur. Je ne veux surtout pas te forcer la main. »

La fillette disait vrai, elle ne souhaitait pas obliger la préfète à lui livrer son histoire. Mais elle voulait vraiment l'entendre. Parce qu'elle trouvait injuste d'avoir pu partager son secret avec une autre personne si celle-ci ne pouvait pas se décharger, ne serait-ce qu'un minimum, de sa peine et de sa solitude. Car même si Aely avait des adultes sur qui compter en cas de coups durs, elle savait que le plus difficile restait d'avoir à porter seule un secret dont le poids nous dépassait.

« J'accepte, mais je te retourne la condition que tu m'as posée. Si tu me promets de n'en parler à personne, et je dis bien personne sans mon autorisation. Tu es d'accord ? Pas que je te fasse pas confiance, mais cela concerne aussi d'autres personnes liées à ce secret. Sachant cela, on est d'accord ? »

La rouquine lui adressa un sourire encourageant. Elle était d'accord. Échange de secrets, échange de promesses. Surtout qu'Akiko n'était pas la seule concernée dans son histoire, et elle prouvait encore une fois sa générosité en voulant protéger ceux qu'elle aimait.

« Je te le promets. Je n'en parlerais à personne, et tu peux avoir confiance en moi. »

La Serdaigle lui prit la main un instant puis entreprit de remonter les manches de ses uniformes et chemises au dessus du coude. Aely savait et craignait de voir ce qu'elle allait lui montrer. Et malgré le fait d'être préparée, elle tressaillit à la vison des trois lignes argentées, griffures de loup-garou, si semblable à celles qu'elle avait dans le dos et à la cuisse. Son amie commença à parler, d'une voix un peu étouffée.

« J'ai été attaquée par un loup-garou en Juillet de l'année passée, pendant les vacances. J'étais chez un ami, j'avais dû partir de chez moi. Lors d'une randonnée. Et ce n'est que parce que celui-ci a prit la morsure à ma place en me protégeant que je... que j'en ai réchappé. On a failli mourir ce soir-là, tous les deux, sans l'intervention d'un étudiant qui était dans le coin et a risqué sa vie pour faire fuir la menace, et sauver nos vies. C'est pourquoi je comprends, Aely. C'est pourquoi je ne te juge pas mal, c'est pourquoi je n'ai pas peur de toi. Je sais faire la différence entre les loups-garous agresseurs et leurs victimes. On était comme toi, l'année dernière, à la rentrée. La même attitude. Le même regard. C'est pourquoi je compatis. Que je comprends... »

La rouquine retenait son souffle. L'histoire la bouleversait, même si elle savait très bien qu'Akiko n'avait pas fini. Les larmes que celle-ci essayait de lui cacher lui arrachait le cœur. Elles étaient jumelles des siennes, lorsqu'elle repensait à l'accident, ou lorsqu'elle se réveillait en hurlant, la nuit, au sortir d'un cauchemar. Un instinct la poussa à serrer la Serdaigle dans ses bras, juste pour qu'elle puisse reprendre son courage. C'était dur. Aely le savait. Affronter ses peurs était une épreuve rude, de tout les jours, et on ne gagnait que très rarement. Une image de pleine lune passa dans son esprit, mais la Serpentarde la chassa en serrant les dents. Elle se décolla de la brune mais garda une de ses mains dans les siennes, et plongea ses yeux vert émeraude dans les siens, argentés.

« Je sais que ça fait mal, Akiko. Mais il faut être plus forte que la douleur. Plus forte que la peur. Et toute seule, c'est encore plus dur. Ne craint rien. Je suis là. Je partage ton secret. Je le garderais aussi précieusement que le mien. Je te le promets. Tu es très forte, tu sais. Mais tu as le droit de te soulager un peu, même si tu préfères épargner les autres. C'est à ton tour d'être aidée maintenant... »

Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyJeu 6 Déc - 21:20:59

« Je sais que ça fait mal, Akiko...»

Akiko avait été surprise quand elle s'était retrouvée prisonnière d'une étreinte imprévue et réconfortante de la part de la verte et argent. Si elle frémit légèrement au début, un peu fraîche vis à vis des contacts physiques en dehors de son petit ami Rupert Turner, elle se retint en en sachant la bonne intention. Depuis qu'elle avait été assez mal traitée chez son père biologique en Juillet 1999 Akiko était nettement plus peureuse, plus craintive des réprimandes et des contacts physiques, aussi infimes qu'il puisse être. Elle lutta pour garder sur son visage le masque habituel de calme et sérénité, pour garder bridées ses émotions, retenir ses larmes au souvenir, ô terrible souvenir, de ce Juillet 1999. Les yeux lumineux et effrayants de l'agresseurs, si gigantesque... son hurlement... ses grognements... ses cris à elle paniqués... son impuissance... la souffrance... la pleine lune... la douleur... celle de Rupert... la sienne... la panique... l'impression que tout son corps se déchirait, qu'elle se vidait de son sang, la douleur vrillant. Elle trembla légèrement, mais ne se défendit pas, ne se délivra pas de l'étreinte, comme les yeux d'argent s'étaient ternis, et que les mots se noyaient dans sa gorge, répétant d'une voix faible, basse :

- Si mal... Rupert... à cause de moi il... il a si mal, Aely. Si mal... il souffre tant... s'il... s'il n'avait pas prit cette morsure à ma place... il n'aurait pas si mal... les siens ne souffriraient pas de le voir ainsi... oh Aely. Je m'en veux tant. Je... j'ai mal encore, pas physiquement mais... comme si. Sa souffrance... est presque la mienne. Ils... m'ont dit que ce n'était pas de ma faute, mais... A cause de moi... je... j'ai eu si peur... si peur...

De sa faute. Juste de sa faute. Totalement de sa faute. Elle n'aurait jamais du fuguer de chez elle, de chez son père ce terrible jour de Juillet, de la mi Juillet d'avant sa deuxième année. Si peur, si peur des représailles. Si peur des conséquences de sa fugue. Si peur que le cauchemar se poursuive et meurtrisse encore des gens qu'elle aimait. Si peur que Nikolaï s'éloigne d'elle s'il savait la pleine vérité; si peur de le perdre... si peur pour ses proches... bien qu'elle resta faussement composée en apparence, de l'intérieur elle était profondément tourmentée, emplie de culpabilité en dépit des discussions d'avec Lavande, d'avec leur sauveur, les médicomages et du professeur de duels. Mais la présence d'Aely l'aidait à garder la main sur ce tourment qui la dévorait à petit feu, derrière ses sourires timides, derrière le masque qu'elle gardait, les mensonges blancs qu'elle devait tisser pour les protéger.. si mal, si peur de mentir..

"... Mais il faut être plus forte que la douleur. Plus forte que la peur. Et toute seule, c'est encore plus dur..."

Elle approuva doucement de la tête, légèrement. C'était ce qu'elle s'était dit, aussi, répété inlassablement pour essayer de s'en convaincre. Ce que Rupert lui avait dit, ce qu'ils avaient essayé de se dire, en s'entêtant à rester ensembles en dépit de ce qui était advenu, de ce qui adviendrait et de tout. La force de Rupert... lui manquait tant quand elle était seule, loin de lui, surtout à certains moments. La douleur, elle avait finit par la dominer en son sens premier, mais cette dernière avait muté en seconde pour renforcer la peur, peur du souvenir, peur du présent, peur du futur. La douleur, elle en avait fait une arme, une arme de volonté pour devenir plus puissante. Elle l'avait motivée à prendre en secret des cours particuliers supplémentaires en duels pour améliorer ses sortilèges de défense et savoir mieux se défendre en cas de besoin. Mais la douleur, la peur, si elle savait mieux les gérer et les rationaliser, revenaient les nuits de pleine Lune. Qu'elle soit proche ou loin de lui, de Rupert. Elle entendait dans sa tête, par le souvenir, les hurlements de douleur de ce dernier, du début d'année passée ou de sa première nuit de pleine Lune en Ecosse. Ils la rendaient folle de douleur ces soirs là, elle ne dormait presque pas tant le remord la mangeait toute crue en ces heures nocturnes. Pourtant, elle avait tenu. Elle avait remonté ses notes à leur excellence précédente, elle avait réussi à masquer ce qui était advenu, à sourire malgré tout, à aller tant bien que mal de l'avant. Rarement elle avait été sur le point de craquer. Elle avait parlé avec des personnes de confiance ou concernées. Si bien qu'on l'avait jugée même assez mature et responsable pour endosser cette responsabilité de préfète de sa maison, qu'elle reprenait une année de plus. Doucement, l'aiglonne admit à voix basse :

- C'est dur... mais je voulais le protéger. Je le dois, je dois être forte pour lui. Je ne voulais pas qu'il souffre plus en me voyant souffrir. Je voulais le protéger, autant que je le pouvais. Aussi... protéger mes amis. C'était de ma faute, indirectement. Des fois je me demande ce qu'il serait arrivé si je... je ne veux pas embêter mes amis avec mes problèmes... ils.. ils n'ont pas besoin de cela... maman non plus... mais des fois j'ai peur... j'y repense et j'ai peur... je ne veux pas être impuissante à nouveau... les voir souffrir par ma faute... si peur..

"... Ne crains rien. Je suis là. Je partage ton secret. Je le garderais aussi précieusement que le mien. Je te le promets. Tu es très forte, tu sais..."

Elle se relaxa dans l'étreinte, jusqu'à ce que Aely la relâche. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas toléré le contact physique d'autrui, ne l'avait pas considéré comme une menace. Une lueur reconnaissante vint renouveler l'éclat d'or blanc des prunelles de la Serdaigle, avant qu'elle n'hoche négativement de la tête. Elle n'était pas forte, et essaya de se ressaisir, de recomposer le masque gardien par prudence, se sentant vulnérable. Elle tremblait légèrement, très légèrement. La fille d'un monstre humain inhumain qui lui avait brisé les ailes. Qui avait brisé les vies de ceux lui étant les plus proches pour une question de sang. La bâtarde, la honte d'une maison de sang pur. L'erreur honteuse d'une liaison avec une moldue, une liaison de jeunesse. Une erreur... une source de malheurs à gogo pour son entourage... sa mère... puis Rupert... et les Turner.. puis elle indirectement... elle souffla doucement, d'une voix faible et basse comme un souffle de vent :

- Non... je ne suis pas forte, Aely... je suis loin d'être forte. Je le voudrais, pourtant, cruellement.Je suis faible, je suis impuissante... Je... suis obligée de mentir, de me mentir pour nous protéger... Aely... une menteuse comme moi qui ne sait pas faire face au problème n'est pas quelqu'un de fort...

"... Mais tu as le droit de te soulager un peu, même si tu préfères épargner les autres. C'est à ton tour d'être aidée maintenant."

Cette phrase la fit frissonner. Elle faisait écho à quelque chose que lui avait dit Lavande il y a presque six mois maintenant. A quelque chose que lui avait dit sa grande soeur de coeur. A quelque chose qu'elle n'avait su dire, même à Ethel, ou si partiellement à Nikolaï, pourtant ses meilleurs amis. Être aidée... la jeune française regarda dans les yeux Aely, serrant doucement de l'une de ses mains celle de la serpentarde en murmurant d'une toute petite voix, l'accent français ressortant sous le coup de la nervosité :

- Autant je... j'admets que de l'aide serait appréciée... j'ai peur Aely. Ce qu'il s'est passé... est lié à quelque chose d'affreusement compliqué, d'affreusement horrible, à cause duquel tout est arrivé. J'y suis lié malgré moi... et pourtant qu'est ce que je ne donnerais pas pour sortir de ce cauchemar... pour les protéger. Je brûle de tout te dire, de te faire confiance, mais j'ai... j'ai tellement peur, aussi peur que je n'ai été avec Nikolaï... quand il a commencé à avoir des doutes me concernant. Tellement peur que tu me fuies.... tellement peur d'être seule... j'ai honte...

(HJ : Voilà ^^ Mp si besoin Al ou Akiko ^^ HJ)
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyVen 7 Déc - 17:53:21


D'un seul coup, Aely fit les liens avec tout ce que lui avait dit Akiko depuis le début et resta stupéfaite. La serdaigle avait certes fait des allusions à la santé de son petit ami, mais jamais la rouquine n'aurait pu penser que c'était lui qui avait été mordu à sa place. L'histoire lui paraissait compliquée, mais elle comprenait maintenant l'origine de la culpabilité de son amie.

Rupert et elle avait donc été attaqués par un loup-garou. Mais pourquoi Akiko pensait-elle que la morsure lui était destinée ? Était-ce juste par culpabilité ou avait-elle vraiment eu des ennuis ?

En tous les cas, la jeune fille semblait au plus mal. Elle tremblait entre ses bras et Aely se sentait impuissante de ne rien pouvoir faire pour la consoler. Le fait de se rendre compte qu'elle n'était pas la seule à avoir des problèmes la faisait relativiser, mais sans doute sa situation était-elle moins difficile à supporter que celle d'Akiko.

Celle-ci devait supporter la souffrance de son petit-ami et sa culpabilité, alors que, finalement, Aely n'avait que sa propre douleur à gérer. Pas de famille en pleurs, et juste la faute au hasard. Ou au destin. Allez savoir...

Akiko se redressa, et balbutia, la voix pleine de sanglots.


« Non... je suis pas forte, Aely... Je suis loin d'être forte. Je le voudrais, pourtant, cruellement. Je suis faible, je suis impuissante... Je... suis obligée de mentir, de me mentir pour nous protéger... Aely... Une menteuse comme moi qui ne sait pas faire face au problème n'est pas quelqu'un de fort... »

La rouquine regarda la serdaigle et son regard se durcit un peu, sans pour autant se départir de sa compréhension. Elle serra plus fort la main de la brune et commença à parler, sans s'en rendre compte, avec beaucoup de violence. Pas contre Akiko, évidemment, mais contre cette peur qui lui faisait dire n'importe quoi.

« Écoutes moi bien Akiko. Je t'interdis de dire des choses pareilles, tu m'entends ? Tu n'es pas faible. Tu es forte ! Oui, tu es forte et tu devrais te le dire une bonne fois pour toutes ! Il faut beaucoup de courage pour réussir à vivre en portant toute seule un si lourd secret. »

Aely enleva sa veste cintrée et la déposa sur le banc, à ses côtes. Elle déboutonna la manche de sa chemise, reproduisant les gestes d'Akiko en un plus tôt, et la remonta au dessus de son coude. La fillette avança son bras et tourna dans la lumière les marques argentées, en forme d'ovale, souvenir indélébile des crocs du loup-garou dont elle avait croisé le chemin.

« Regardes. Tout le monde ment. Certains mentent pour un oubli de devoir, ou pour une vitre cassée. Ça, c'est un mensonge par faiblesse. Toi, tu mens pour te protéger, et protéger ceux que tu aimes. Comme moi pour cacher ma malédiction. Certains mensonges sont indispensables. Et ceux là sont des preuves de courage. »

La rouquine redescendit sa manche. Elle disait vraiment ce qu'elle pensait à Akiko, et espérait ne pas la blesser. Mais elle ne pouvait pas laisser la préfète se rabaisser ainsi, alors qu'il n'y avait strictement aucune raison à cela. Elle faisait preuve de générosité et de courage mais pensait qu'elle faisait acte de faiblesse en protégeant les siens... Incompréhensible. La Serdaigle se préoccupait uniquement du bien être des autres sans se rendre compte que ceux ci ne pouvaient être heureux que si elle l'était. Et elle ne l'était pas.

« Autant je... j'admets que de l'aide serait appréciée... J'ai peur Aely. Ce qu'il s'est passé... Est lié à quelque chose d'affreusement compliqué, d'affreusement horrible, à cause duquel tout est arrivé. J'y suis liée malgré moi... Et pourtant qu'est-ce que je ne donnerais pas pour sortir de ce cauchemar... pour les protéger. Je brûle de tout te dire, de te faire confiance, mais j'ai... j'ai tellement peur, aussi peur que je n'ai été avec Nikolaï... quand il a commencé à avoir des doutes me concernant. Tellement peur que tu me fuies... tellement peur d'être seule... j'ai honte... »

Aely s'était instantanément radoucie. Akiko semblait avoir trop de secrets, et avoir vécu trop de choses horribles pour une si jeune fille. Et il semblait que le pire restait à venir. Tous les événements étaient entremêlés les uns aux autres et la Serdaigle avait l'air de ne pas pouvoir en sortir. La rouquine lui adresse un sourire, le plus compréhensif qu'elle avait en rayon. L'histoire de son amie la touchait vraiment plus que ce qu'elle voulait bien montrer.

« Franchement Akiko... Si une de nous deux devrait avoir honte et avoir peur que l'autre la fuie, ce serait moi, pas toi... Tout est compliquée, tu sais... Mais je ne t'abandonnerais pas avant que tu aies fini de te soulager. Tu verras, tu te sentiras mieux après. Et peut-être qu'en en parlant, tu regarderas les choses d'un autre œil... ? »


Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptySam 8 Déc - 10:07:47

« Écoutes moi bien Akiko. Je t'interdis de dire des choses pareilles, tu m'entends ? Tu n'es pas faible. Tu es forte ! Oui, tu es forte et tu devrais te le dire une bonne fois pour toutes ! Il faut beaucoup de courage pour réussir à vivre en portant toute seule un si lourd secret. »

Akiko se tétanisa légèrement devant le ton sévère prit par la serpentarde, inattendu. Le regard durcit de cette dernière rendit le sien fuyant, les joues d'abord blêmes virant au vermeil de la honte le plus profond, tranchant assez nettement avec la pâleur naturelle de sa peau, renforcée par son état temporaire de choc. Les doigts d'Aely s'étaient refermés encore plus durement autour de l'une de ses mains, presque jusqu'à faire mal de manière involontaire, l'aiglonne le savait bien. Nikolaï avait agit d'une manière assez proche lors de leur dernière "discussion sérieuse" qui avait accouché à une révélation très partielle des évènements, la partie méconnue d'Aely pour l'heure. Elle se tétanisa, aussi figée que la statue de glace de l'aigle en plein vol que lui avait gentiment offert son meilleur ami russe pour le Noël de 1999, et qui trônait sur sa table de chevet, protégée par magie de potentiels farceurs ou chute. Les grands yeux d'argent s'étaient terni et les prunelles restaient figées, distantes et ternes, élargies par le choc temporaire et une certaine crainte que la deuxième année ne pouvait pas comprendre. Le contact physique redevenait inconfortable, inquiétant, comme Akiko trembla légèrement de peur. Elle n'oubliait, n'oublierait jamais rapidement, peut-être jamais tout court, les terribles jours de Juillet sous les mauvais traitements de son père, envers elle, la bâtarde de la famille, la honteuse sang-mêlée d'une union non approuvée, libertine, d'un sang pur de vieille famille et d'une pure moldue même pas sensible à la magie. Les oubliettes, la nuit, le regard inquiétant, le froid du cachot, les insultes, le mépris, les coups, la douleur insupportable... la douleur... la souffrance, la solitude... il lui fallut quelques minutes pour se reprendre, se détendre et se remettre de sa mini-crise de panique émergente en se concentrant sur le reste des paroles d'Aely. Voilà, merveilleux, elle avait fait une méga crise de panique non justifiée, comme elle se sentait toute honteuse sur le moment pale ! Inspirant profondément, elle remit au mieux le masque de calme, se calma effectivement et murmura doucement, essayant d'exprimer ses excuses et rassurer Aely qu'elle n'était en rien responsable de ce qui venait d'advenir en serrant avec une rare fermeté suppliante la main de la lycane, refusant de la laisser partir comme elle reposa son regard argenté troublé, honteux de sa réaction mais infiniment reconnaissant envers son interlocutrice. Elle balbutia quelques mots en français, avant de secouer doucement sa tête et de reprendre le contrôle d'elle-même en même temps que la maîtrise de son anglais :

- Désolée, je... tu n'y es pour rien, je... disons que je suis un peu trop sensible, j'ai facilement peur quand quelqu'un élève la voix ou... se durcit... ne t'inquiète pas. C'est arrivé à Nikolaï aussi, une fois, quand comme toi il a voulu me faire ressaisir et comprendre le poids de ce qu'il voulait dire. Il disait la même chose que toi... sur autre chose... mais je crois que j'ai un peu de mal à me convaincre moi-même. J'ai... parfois comme un léger petit problème de confiance en moi, assez nerveuse de nature... timide En général cela ne se voit pas, j'ai appris à contrôler mes émotions et me calmer... mais des fois... comme là... je perds un peu le contrôle, désolée... Embarassed

Elle marqua un petit temps de silence après un petit rire gêné et délicat comme la trille d'un oiseau, inspirant et expirant profondément, comme elle reprenait le contrôle d'elle même et conforta le masque de calme et de sérénité qu'elle avait apprit à porter depuis sa première année. Un sourire, délicat, subtil mais sincère fleurit sur ses lèvres, comme elle reprenait plus calmement, d'une voix douce et posée, la partie "préfète" en elle reprenant la main sur la petite fille de douze-treize ans terrifiée et craintive, bridée et calmée de son mieux :

- Je suppose que même moi des fois a besoin d'une bonne réprimande quand requis ! Merci Aely... cela me fait plaisir, sache le. Je ne sais pas si je suis forte, mais puisque Nikolaï, Lavande et toi me le dites, je vais essayer de vous croire un peu I love you . J'ai laissé la panique prendre le meilleur de moi-même... monsieur Mac Carter ne serait pas très content de moi s'il voyait cela Razz

Une fois la pression redescendue, la petite aiglonne essaya tant bien que mal de garder la main sur son émotivité, avec plus ou plutôt moins de réussite, et regarda avec compassion Aely répéter ses gestes, affichant non pas une griffure mais une morsure de loup-garou. Elle voulut frissonner à cette vue, mais se retint, affrontant une part de son traumatisme. La même... Rupert avait la même.. en la protégeant...

« Regardes. Tout le monde ment. Certains mentent pour un oubli de devoir, ou pour une vitre cassée. Ça, c'est un mensonge par faiblesse. Toi, tu mens pour te protéger, et protéger ceux que tu aimes. Comme moi pour cacher ma malédiction. Certains mensonges sont indispensables. Et ceux là sont des preuves de courage. »

Akiko rosit légèrement des joues, mais approuva d'un signe timide et discret à la verticale, montrant qu'elle écoutait, avait entendu et prenait en considération les paroles si sages de la jeune rousse. Gênée, elle avoua néanmoins à la suite d'une voix maintenue calme, aussi douce et discrète néanmoins que le clapotis des vaguelettes de l'eau de source oubliée quelque part en des bois profonds et sombre, ou dans le creux généreux des montagnes :

- C'est vrai... juste que je n'aime pas mentir. Maman détestait que je mente, et je ne sais pas bien mentir en plus... je ne sais pas comment j'ai fais depuis l'année dernière, ni comment je fais encore. Cela me fait mal de le dire, mais c'est devenu naturel sur ce sujet. Je ne veux inquiéter personne et je ne veux pas qu'il arrive du mal à Rupert. Je sais que je devais mentir, mais je n'aime quand même pas cela... c'est dur de mentir même à ceux que l'on aime... je n'imagine même pas combien ça a du être dur pour maman...

Elle y venait. A la partie la plus dure, cela qui la rendait encore plus folle de terreur, de regrets et de peur mêlées. Doucement, Aely gagnait sa confiance, l'amenait à reprendre calme et confiance pour faire face à sa peur. Non, pas "sa" peur, pas une peur unique mais "ses" peurs. Elle voulait tellement sortir de ce dédale de Minos si sombre, si terne, si ragoutant, qui allait la rendre folle à la longue. Et chaque parole, chaque mot de la serpentarde lui donnaient courage, quel venait puiser avec reconnaissance pour faire face à ce qui allait venir :

« Franchement Akiko... Si une de nous deux devrait avoir honte et avoir peur que l'autre la fuie, ce serait moi, pas toi... Tout est compliqué, tu sais... Mais je ne t'abandonnerais pas avant que tu aies fini de te soulager. Tu verras, tu te sentiras mieux après. Et peut-être qu'en en parlant, tu regarderas les choses d'un autre œil... ? »

Devant une telle preuve d'amitié et de confiance, Akiko resta coi, mais connaissant la capacité des lycans à lire les émotions des autres, à les ressentir, elle fit tomber le masque, tout en gardant son contrôle et calme de préfète de troisième année. Timidement, mais sincèrement, elle laissa un léger sourire hésitant, mais reconnaissant germer puis fleurir sur ses lèvres délicates, à l'instar du bourgeon, s'ouvrant lentement pour donner place à la plante, puis aux fleurs délicates comme celles des arbres fruitiers, des pommiers, des orangers ou des cerisieurs. Sa reconnaissance, son admiration sincère, son respect et un espoir sincère d'amitié avec la verte et argent. Akiko osait rarement sourire pleinement. Seuls ses plus proches amis, à savoir Ethel et Nikolaï, ou Lavande, avaient pu voir des esquisses, ombres de son véritable sourire, trésor qu'elle donnait à voir rarement, tant elle avait prit l'habitude de se masquer derrière ses devoirs, une façade de calme et de sérénité pour prendre soin des autres. Elle approuva d'un léger signe de tête, repoussa une mèche de cheveux noirs derrière son épaule, cherchant ses mots, avant de lui souffler à voix basse, de crainte d'être entendue, presque comme un chuchotement pour que seule Aely puisse l'entendre :

- En fait.. il y a une raison pour laquelle je passe mes vacances sans mes parents. Depuis Juillet de l'année dernière. Pour faire simple, je vivais seule avec ma mère, moldue non sorcière en France avant ma venue en Angleterre pour apprendre la magie ici. Mais ma mère est tombée gravement malade suite à un accident en Octobre de ma première année. J'ai donc été confiée à la responsabilité de mon père, dont j'ai appris l'existence sur le coup. Il... il est un sorcier de sang pur anglais. Je t'avouerais qu'il me faisait déjà peur juste par les lettres. Je redoutais ces vacances... Rupert et moi avons commencé à sortir ensemble en Décembre 1998, et il a réussit à ce que je lui confie mes inquiétudes à la fin de l'année. Il était prêt, ainsi que sa famille, à m'accueillir avec joie chez eux si je le désirais. Mon père n'a pas voulu, et ma mère n'était pas en état de donner son avis... à contre-coeur, je me suis donc résolue à aller le rencontrer et passer les vacances chez lui... j'avais déjà... un peu peur... j'étais anxieuse...

Elle marqua une pause, faisant des efforts visibles pour garder la main sur ses émotions et continuer un récit pénible pour elle. Elle croyait en l'effet cathartique promis par Aely si elle réussissait à en parler, et se remettait à elle en toute confiance, pourtant consciente qu'elle se rendait ainsi très vulnérable. Mais si elle parvenait à le faire... à parler... à parler enfin... une fois sûre de sa voix, elle reprit sur le même ton doux, dans un murmure juste audible pour la verte et argent, les yeux d'un gris de perle ternes au souvenir de ce qu'elle évoquait, serrant l'une des mains d'Aely pour prendre courage :

- Ils ont essayé même de me "kidnapper" à la sortie du train, Rupert était inquiet lui aussi. Mais... ils n'ont pas pu. Et j'ai été emmenée chez lui, à son manoir. Les premiers jours, je me suis dis que je tiendrais le coup. Je... n'étais pas bien vue là bas. J'étais... la honte de la famille en un sens. Une erreur. La... bâtarde. D'une union de jeunesse. Ils disaient... beaucoup de méchancetés. Que seule ma réussite scolaire me "rattrapait" en partie. Je... je n'ai pas réussi à m'adapter à leurs codes si durs. Ils... ils voulaient que je ne sois plus moi. Que j'accepte ma position inférieure, que je sois... obéissante, docile, et que j'accepte... le mépris des autres... des frères et soeurs...

Elle retint un sanglot dans sa gorge, décidée cette fois à préserver sa dignité bien française. Maman ne serait pas fière d'elle si elle ne terminait pas ce qu'elle avait commencé. Ce ne serait pas bien, ce serait rendre les armes avant de terminer la lutte, ce serait un travail laissé à moitié fait. Elle baissa néanmoins son regard au sol, sa voix de plus en plus fluette alors qu'elle admettait la pleine vérité. Cette vérité si dérangeante que seul le garçon qui les avait sauvé - l'ayant deviné par sa perspicacité - et les médicomages avaient su ou pressenties dans leur entièreté. Elle avait peur, peur en se rappelant de tout, mais gardait le contrôle d'elle même. Seule sa voix plus fluette et basse encore trahissait son traumatisme indéniable :

- J'ai tenu bon un moment. J'ai essayé, je n'ai pas pu. Il ne me laissait pas recevoir les courriers de mes amis "de sang impur". Je ne pouvais pas donner de mes nouvelles à Rupert. Je n'avais pas le courage d'envoyer une lettre aux autres sans être nerveuse. Mais... quand il a vu que je ne m'adaptais pas... il a été brutal. Très sévère. Cela a fait mal, cela a duré. Si sombre, si froid... j'avais mal partout, j'avais peur. Un jour... je ne sais pas ce qui m'a pris... mais j'ai rassemblé mes affaires - le peu que j'avais - et j'ai... j'ai fugué. Les gens me regardaient étrangement. Une sorcière m'a aidée et appelé le magicobus pour moi. J'ai été jusqu'à Londres en le prenant. J'étais exténuée, terrifiée et... cassée. J'ai été au Chaudron Baveur... toute seule. J'ai rédigé une lettre à Rupert, je ne savais pas vers qui me tourner sinon. J'ai commandé un chocolat chaud, j'étais perdue et j'avais peur. Le gérant n'avait pas l'air rassuré pour moi. Je... j'ai dû perdre connaissance un moment. Je n'ai pas bu le chocolat chaud et je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je me sentais si faible...

Elle y arriverait. Elle laisserait tomber la première horreur qui la dévorait, bien que la suite était pire encore. Le pire, ce qui la traumatisait le plus, était le lien entre les deux affaires. Ce lien ténu, qu'elle pressentait et que leur mystérieux sauveur avait élucidé par des recherches postérieures, excédé de sa propre découverte, et inquiet pour eux. Sa voix s'éteignit, comme elle revivait les souvenirs, avec distance, mais honteuse, et encore confuse tant le souvenir était fort :

- ... quand j'ai repris connaissance, j'étais dans un lit du Chaudron Baveur. Rupert était là, avec son père. Si choqué, si furieux, si inquiet... je n'avais pas toute ma tête, je ne l'ai pas reconnu tout de suite. Quand... il a essayé de me réveiller en douceur... j'ai eu peur. Je ne l'ai même pas reconnu tout de suite, je me suis reculée autant que possible de lui, évitant le contact. Ils n'ont pas écouté mon avis, je ne voulais pas déranger, et m'ont prit avec eux chez eux. Je... je n'étais pas dans un bon état, complètement cassée. Comme...a... a broken doll. Impuissante... j'ai gardé le silence sur les détails. Chez eux... j'ai repris des forces, j'ai été soignée, ils m'ont acceptée tout de suite comme une des leurs... c'était... tellement reposant, comme le paradis... si gentils... attentionnés... sans rien me demander en retour... de vrais vacances... avec Rupert qui a essayé de réparer les dégâts autant que possible... si patients...

Par pudeur et une certaine peur, elle ne révélait pas les détails, comme le nom de son père, le lieu précis du manoir,ou la nature précise des blessures tant physiques que mentales qu'elle avait enduré. Elle ne le pouvait pas, ne le pourrait pas. Les mots ne suffisaient pas pour décrire efficacement l'horreur et le choc. Rien ne pourrait... elle ne pourrait même pas dire. Elle ne pourrait pas dire ce qu'il s'était passé. Pas les mots... elle préférait rejeter tout cela dans son inconscient, refusant la pitié des autres, leur compassion comme si elle était... la faible qu'elle était. Un long silence pesa, comme Akiko luttait contre des larmes naissantes, mais son corps pour le reste était calme, contrôlé. Elle n'osait pas regarder en face Aely, soufflant :

- Et... c'est en partie de ma faute... si Rupert souffre de la lycantropie. Qu'il a faillit périr avec moi. J'avais des doutes... mais quelqu'un... celui qui nous a sauvé la vie... il a vu mes blessures. Il a été blessé lui même, pas maudit, mais blessé en nous protégeant. Il a vu, et je ne sais pas comment, il a enquêté comme il s'inquiétait pour nous... je n'ai rien voulu dire, mais il a deviné. Pour tout t'avouer, je ne me souviens pas de comment il nous a sauvé de là ou l'a fait fuir. C'est confus dans ma tête. Je sais juste qu'il avait la tête d'un étudiant. Il est arrivé, avec des preuves que je peux te confirmer vraies, à prouver ce que je craignais. Par respect pour nous, il a gardé le silence en échange de la promesse de garder contact. Mais... oh que j'ai honte... je sais qui a mordu Rupert. Je sais qu'il comptait nous tuer ou au moins nous... enfin me briser. La morsure m'était destinée, comme punition... c'était Lui.. et c'est Rupert qui en souffre... je ne comprends même pas pourquoi Rupert et les siens ne me détestent pas... pourquoi ils insistent pour que je revienne chez eux à chaque vacances... comment ils font pour m'aimer encore. C'est à cause de moi... indirectement certes, mais à cause de moi... des fois je me demande si j'ai bien fais de fuguer. ... tu ne le répéteras pas, hein ? Je suis affreuse, tu ne trouve pas ? Je ne saurais jamais me pardonner... même s'ils ne m'ont jamais blâmé... j'ai eu si peur... j'ai si peur.. j'ai peur pour ceux que j'aime. Je... avant il y a très peu de temps et une discussion avec les concernés, je n'osais même pas regarder les gens en face. Je me demande parfois comment les gens peuvent m'apprécier. Être amis avec moi, ou comment quelqu'un comme moi peut-être jugée digne d'être préfète... c'est ridicule de penser ainsi, je sais, mais... je ne peux pas m'en empêcher. La culpabilité sans doute... la mauvaise conscience de l'épargnée...

(Désolée si c'est aussi long ! Si tu veux je peux couper en deux au besoin I love you Pour ma défense, j'avais du mal à le couper... J'espère que cela te conviendra. MP moi au besoin ou Al' I love you HJ)
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyMar 11 Déc - 18:45:55



Jamais Aely ne s'était sentie aussi mal. Même quand elle avait cassé le vase de Chine de la tante Sophie. Elle venait de se rendre responsable de la crise de panique d'Akiko. Elle n'avait fait preuve d'aucun tact, avait lâché ses mots avec rudesse, sans réfléchir aux conséquences de ses paroles. Elle avait jugé bêtement et simplement. Soit, la petite avait voulu bien faire, mais la terreur qu'elle avait lu dans les yeux de la Serdaigle ne pouvait être justifiée par une excuse si ridicule. Son amie essaya de la rassurer en plaisantant, ce qui ne fit qu'accentuer son sentiment de culpabilité. Elle aurait bien voulu savoir comment Nikolaï avait réagit quand il avait été à sa place, mais ce n'était pas une question à poser. Et le meilleur ami de la préfète n'avait peut-être pas fait mieux qu'elle. Enfin. Au moins n'était-elle pas la seule personne à lui tenir ce discours. Elle ne savait pas qui était Lavande, mais si elles pensaient la même chose et qu'elle était une amie d'Akiko, c'était sûrement une super fille.

La rouquine passa cependant à autre chose devant les arguments de la brune. Elle ne savait pas ce qu'elle avait bien put dire, mais le visage d'Akiko fut transfiguré. Un sourire, timide tout d'abord, s'épanouit sur ses lèvres. Aely savait reconnaître un vrai sourire, et celui-ci en était un. Pas un petit sourire en coin, que l'on place après une histoire drôle, pas un sourire gentiment moqueur, pas un sourire normal, celui que l'on donne à n'importe qui, juste comme ça. C'était un vrai sourire, un qui reflétait un sentiment profond et sincère. La Serdaigle eut un signe de la tête, puis commença à raconter son histoire. La vrai.

Très vite, Aely fut captivée par ce douloureux récit, qu'elle se jura de ne pas interrompre. Akiko serrait l'une de ses mains dans la sienne et la rouquine restait silencieuse, veillant à ne laisser paraître aucune émotion, pour ne pas distraire son amie. Ce fut difficile. Comment un père pouvait-il rabaisser sa propre fille à ce point ? La fugue la bouleversa et elle comprit. Avant la fin. Ses nouveaux sens, peut-être. Ou cette façon qu'avaient les chemins de toujours tous se rejoindre. Elle comprit. Le père d'Akiko était un loup-garou. Un mauvais loup-garou. Et il avait mordu et contaminer le petit-ami de sa fille en voulant la punir. La rouquine tressaillit. C'était à son tour de parler, mais elle ne savait pas quoi faire. Elle aurait voulu prendre la douleur, la peur et la culpabilité de son amie sur elle. Elle ne le pouvait pas.


« Akiko... On ne choisit pas sa famille... On naît avec, et on doit l'accepter, même si on est pas d'accord avec ce qu'elle dit ou ce qu'elle fait. Je ne sait pas si je suis très claire... Tu vois... Enfin. Je vais te dire quelque chose... Il ne faudra pas le répéter non plus, d'accord ? … Hayden... C'est la seule personne a être au courant... Mes parents à moi... je... je ne les ai pas vu depuis... depuis neuf mois. Ils sont partis Akiko. En Afrique. Je ne sais pas où exactement... et surtout... je ne sais pas pourquoi... Ils ne m'ont rien dit... Juste une lettre qui sonnait faux... Et pourtant, même si je ne suis pas d'accord, je suis obligée de l'accepter... »

Parler lui coûtait plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle avait beau avoir essayé de tirer un trait sur cet épisode, et avoir essayé de l'oublier, une fillette de douze ans ne pouvait pas faire sortir de sa vie ses propres parents. Même si leur comportement était incompréhensible et si elle leur en voulait beaucoup. Ils restaient ses parents. Quoi qu'elle fasse. Et quoi qu'ils fassent.
Aely avait essayé de mettre en parallèle son histoire et celle d'Akiko, pour lui montrer qu'elle n'était en rien responsable de ce qui était arrivé. Elle subissait juste ce qu'on aurait pu appeler le hasard. C'était tombé sur elle, un point c'est tout. Ou le destin. Il fallait que cela lui arrive pour qu'elle renaisse de ces cendres et soit plus forte. Encore une chose impossible à savoir. La vie étaient décidément remplie de mystères et de secrets, tous plus effrayants et douloureux que les autres.

Néanmoins, un point de l'histoire de la préfète la touchait plus que tout. Rupert. C'était à lui qu'elle s'identifiait, plus qu'à Akiko. Lui qui avait été touché par la malédiction. La fillette se demandait comment elle aurait réagit à sa place. Elle observa son amie et la réponse lui apparut d'elle même. Si elle, qui ne connaissait pas pourtant pas la Serdaigle plus que ça, ressentait l'envie de l'aider, elle comprenait que Rupert, qui l'aimait plus que tout, lui pardonne une erreur dont elle n'était même pas responsable. Un frisson la parcouru et Aely pensa que ce n'était pas donné à tout le monde d'être aimé de la sorte. Elle fronça les sourcils et essaya de formuler à voix haute ce qu'elle ressentait.


« Je crois, en fait, que tu n'as pas le droit de penser ce que tu penses. Enfin... si mais... C'est Rupert qui a été touché. Et si lui est fort, s'il te pardonne et s'il accepte sa condition, tu n'as pas vraiment le droit de culpabiliser. Il ne t'a pas rejeter, il t'aime. Alors aime le autant que lui le fait, et je pense que ce que tu appelle "ta dette" sera entièrement payée. Tu comprends ? Son statut de... victime en quelques sortes, lui donne le droit de décider. Je pense que c'est vraiment quelqu'un de bien. Tu as de la chance qu'il soit là pour toi. Et tu ne mérites pas d'être punie pour un crime que tu n'as pas commit. C'est tout je pense. Et c'est amplement suffisant, d'ailleurs ! »

Comme d’habitude lorsqu'elle essaya d'exprimer ses sentiments, le discours d'Aely était tout, sauf clair. Elle espérait du moins que la jeune fille en face d'elle ai comprit l'essentiel. Elle aurait voulu en savoir plus sur Rupert, mais elle avait peur que cela ne soit prit pour de la curiosité morbide ou mal placée... Dans sa poitrine, la Louve semblait se désintéresser de la conversation. La fillette passa une main dans ses cheveux roux et rougit lorsque son ventre émit un grondement capricieux. Elle tira de son sac un petit sachet de patacitrouille et le tendit à Akiko pendant qu'elle avalait une des sucreries.

« J'ai une faim de loup ! Fit-elle avec un sourire amusé. Sers toi, hein ! J'en ai plein et c'est super bon ! »


Revenir en haut Aller en bas
  • Akiko Velon
    • Nombre de messages : 715
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 08/10/2010

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang- Mêlée
      Baguette magique: Bois d'olivier, crin de licorne, très souple, 17 cm
    Akiko Velon
  • Préfète de Serdaigle
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyVen 14 Déc - 11:59:42

"Ne montre pas aux autres ce que tu ressens. Garde tes émotions bien au contrôle : un regard, une expression, un rien peut te trahir, et te rendre plus faible, voire te mener droit vers ta perte, ta défaite. Contrôle ton corps, contrôle tes pensées, contrôle ton regard, ton visage : reste calme et ferme avec toi-même, et SURTOUT ne panique pas". Combien de fois Akiko l'avait-elle entendu d'une manière ou d'une autre, dans un contexte ou un autre ? De la bouche d'une personne ou d'une autre ?Un nombre incalculable d’occurrences sans nul doute. Et pourtant, c'était bien facile de dire comment faire, il fallait "le faire" précisément, et là était toute la difficulté entre l'acceptation théorique, mentale d'un discours, d'un conseil, d'un avis, et l'actualisation de ces derniers en action concrète et réelle. Oh, Akiko l'avait bien entendu : de sa mère il y a longtemps, dans une voix aimante, douce et posée, de son père d'une voix cruelle, sèche et inquiétante, du professeur de duels Mac Carter lors d'un cours de première année, d'une voix grave, autoritaire et sévère, et d'autres ne lui revenant pas encore à l'esprit. Elle l'avait bien entendu au sein d'un salon d'une maisonnette française perdue entre plaines et montagnes, , au sein d'une authentique et vieille salle de classe du deuxième étage, et au sein d'un froid manoir et de cachots glacés anglais perdu quelque part. Et pourtant, souvent, pile quand elle en aurait eu le plus besoin, elle n'arrivait pas à réaliser ce sage adage en action. Son corps la trahissait, son regard la trahissait, sa voix la trahissait... tout la trahissait ! Elle se trahissait elle-même ! Ses émotions, bien qu'elle fit de nombreux efforts en ce sens, partaient toujours en roue libre dans les pires moments. La peur, la douleur, la crainte d'être rejetée, d'être prise pour une folle, une irresponsable, une candide naïve, une... une faible. Une faible...

« Akiko... On ne choisit pas sa famille... On naît avec, et on doit l'accepter, même si on est pas d'accord avec ce qu'elle dit ou ce qu'elle fait... »

Juste après sa mini-crise de panique heureusement arrêtée à temps de sa propre volonté - comme quoi elle progressait en dépit de tout ! - et sa tentative - amorcée - de détendre un petit peu la situation et de rendre plus diffuse l'impression de responsabilité d'Aely dans sa crise de panique inattendue, elle s'était donc lancée dans le pénible récit. Evènements qui resurgissaient avec violence dans son coeur, dans son esprit, dans sa tête, menaçaient à chaque fois de remettre à tête la calme, sage et posée préfète de troisième année et refaire hurler de douleur l'enfant de treize ans française terrifiée qui résidait encore dans les noirceurs malmenées, presque violées par la brutalité et la souffrance résidant dans les abysses les plus noires de son coeur, de son esprit, de sa mémoire, de son âme. Les premiers mots de cette dernière ne l'encouragèrent guère à redresser sa tête basse, pas plus qu'à parler comme les griffes de Dame Souffrance revenaient lacérer l'un des deux lieux consacrés aux émotions humaines. Akiko resta calme, silencieuse, mais son trouble interne était encore présent. Emplit de questions par milliers. On ne choisit pas sa famille. On ne choisit pas d'être une bâtarde non désirée du père sorcier noble anglais et d'une mère moldue sans magie française. On naît ainsi, on doit accepter... mais est-ce que cela veut dire qu'elle devait accepter les brimades ? Accepter la violence, baisser la tête et demander un pardon auquel elle ne croyait pas une seule seconde ? Courber l'échine, laisser son dos en proie aux coups, se mordre les lèvres, retenir les plaintes sourdes, les gémissements, les hurlements, les larmes... accepter ? Était-ce cela qu'accepter ? Accepter d'être ridiculisée, humiliée, méprisée ? Accepter de se plier à des règles, des valeurs qui n'étaient pas les siennes ? Accepter de renoncer à tout, à ceux que l'on aime, tout abandonner pour embrasser un système qui ne reflétait ni nos idéaux ni notre être ?

Même si on n'est pas d'accord, devait-on ainsi accepter de se plier à des règles qui nous horrifient ? A une autorité abusive et cruelle qui va assez loin pour blesser, maudire, condamner ceux qui nous sont les plus chers ? Accepter de vivre dans la terreur, accepter de se plier à un destin cruel et tragique, accepter de renoncer la liberté lui étant si chère ? Accepter d'enfermer l'aiglonne dans une cage dorée la rendant malade, l'étouffant, la tuant à petit feu de ses piques longues, acérées, la torturer à la manière de la roue ou de la Vierge de fer comme à l'époque médiévale française ? Non, non et non ! Akiko ne pouvait s'y résoudre ! Son coeur fragile s'accrochait à cette simple valeur comme à une prise sur une falaise presque lisse donnait droit vers les abysses du vide : se révolter, pouvoir dire non à une situation qui nous semble absurde, irrationnelle et injuste ! N'était-ce pas l'un des droits fondamentaux des serviteurs d'une société que de se rebeller quand l'autorité devient abusive et oublie les règles premières de l'existence, de cette "liberté - égalité - fraternité " dont sa nation d'origine ornait si fièrement les parvis de ses mairies ? La petite française prit sur elle pour ne rien ajouter, mais ne put empêcher une lueur surprise et horrifiée prendre place dans ses prunelles aussi argentées que les rayons de lune un soir d'hiver, complètement perdue, mais bien lui en prit et elle se détendit quelque peu à la suite des propos de la verte et argent :


« Je ne sais pas si je suis très claire... Tu vois... Enfin. Je vais te dire quelque chose... Il ne faudra pas le répéter non plus, d'accord ? ... »

C'est là que la française se réjouit mentalement de ne pas avoir postulé trop vite, et son regard d'argent s'adoucit nettement, bien qu'entre proche de la surface troublée d'un mercure instable que l'on secouerait sans ménagement. Elle approuva de la tête une fois de plus en silence, cette fois redressant sa tête pour regarder en face la serpentarde, lui indiquer qu'elle avait toute son attention. La suite, bien qu'elle l'étonna au sens fort du terme, lui donna raison et enfla sa compassion sincère et lumineuse :

« ... Hayden... C'est la seule personne a être au courant... Mes parents à moi... je... je ne les ai pas vu depuis... depuis neuf mois. Ils sont partis Akiko. En Afrique. Je ne sais pas où exactement... et surtout... je ne sais pas pourquoi... Ils ne m'ont rien dit... Juste une lettre qui sonnait faux... Et pourtant, même si je ne suis pas d'accord, je suis obligée de l'accepter... »


Les yeux de la jeune petite fille de treize ans s'élargirent considérablement à l'écoute de cette terrible nouvelle, presque aussi ronds que des billes d'argent pur s'ils n'étaient pas encore ovales d'une compassion violente, d'une frayeur pour son interlocutrice, de la violence d'une réalisation frappante, comme un coup de poing invisible, langagier, mental, indirect, qu'elle recevrait. Partis... partis ? Oh mon dieu ! En français dans le texte certes, mais là c'était tellement fort comme ressenti, tellement brute comme émotion, tellement foudroyant comme ressenti... une lettre... elle revit mentalement la lettre qu'elle avait elle-même reçue, en première année, dans une sombre volière... la réalisation la frappa tout d'un coup, et la préfète mature reprit la main sur l'enfant terrifiée en cette lutte interne. Les deux ne luttaient plus, comme entités antithétiques, mais comme facettes oxymoriques. Ce n'était plus une antithèse, une opposition violente et irrémédiable, des camps imperméables à l'un comme à l'autre. Non, les deux faces de Janus s'étaient réunies en une seule : les oxymores s'accordaient sur la même ligne, ennemies perméables, presque homogènes, à l'une comme à l'autre. Elle n'était plus seule. Pas seule à endurer des situations difficiles proches de la sienne. Quelques propos de Nikolaï lui revinrent à l'esprit lors d'une discussion au bord du lac de Poudlard, un froid hiver de deuxième année. Presque elle en pleurerait de honte de se lamenter de son propre sort quand d'autres vivaient des situations similaires, voire presque plus terribles ! Elle se sentit honteuse, égoïste, pourtant deux tendances qu'elle méprisait au possible ! Silencieuse un moment, elle prit quelques secondes pour assurer son calme et sans prévenir, dépassant sa phobie légère de la sensation tactile avec les inconnus, elle embrassa Aely dans une étreinte pleine de compassion, réconfortante. Elle la tint ainsi un moment, maîtrisant sa frayeur innée, ses tremblement légers, son esprit, son cerveau bridant pour une rare fois son corps traître à elle-même. Elle murmura doucement, dans un souffle léger et presque inaudible, quelques mots en français sous l'émotion avant de reprendre son anglais :

- Désolée... je suis confuse... tellement désolée Aely... je me lamente et tu es si forte... tu as raison... je ne savais pas...

Elle ne la relâcha que lorsqu'elle sentit que cette dernière voudrait sans doute reprendre la parole, les joues légèrement rosies par son propre geste inattendu, contraire à ses habitudes réservées et craintives en dehors de son plus proche cercle d'amis. Mais elle écouta avec attention la suite des propos de Aely, qui se recentra sur le sujet après ce parallèle qui avait laissé passer un peu de lumière rationnelle dans les ombres chaotiques irrationnelles des émotions et de la souffrance passée de la préfète :

« Je crois, en fait, que tu n'as pas le droit de penser ce que tu penses. Enfin... si mais... C'est Rupert qui a été touché. Et si lui est fort, s'il te pardonne et s'il accepte sa condition, tu n'as pas vraiment le droit de culpabiliser. Il ne t'a pas rejetée, il t'aime. »

Un temps le regard de l'aiglonne se perdit dans les nuées brumeuses des souvenirs, comme cela lui rappela assez durement les jours qui avaient suivi l'agression traumatisante. La nuit de première pleine lune, le lendemain de cette dernière. Ou lui avait si souffert physiquement et mentalement, et elle presque à l'agonie moralement et psychologiquement, émotivement. La discussion sur le quai de la gare écossaise, son aveu du regret, la réaction à la fois ferme, tendre et surprise du lion, qui l'avait justement, fermement mais reprise avec soin. De nouveau la rosée tendre et sucrée comme celle de l'aurore revint parer ses joues délicates, comme elle admit à demie-voix un peu plus assurée bien que honteuse d'elle-même :

- ... Rupert avait dit la même chose. Quand on attendait Sandro, John et Alexie pour aller visiter le Loch Ness en Août. Je ne comprends pas... je l'avais accepté finalement là bas... pourquoi maintenant je n'y arrive plus ? J'ai tant de mal à me convaincre quand il n'est pas là... ça peut paraître stupide que je dise cela... mais il me donne du courage, la force... c'est dur sans lui...

« Alors aime le autant que lui le fait, et je pense que ce que tu appelle "ta dette" sera entièrement payée. Tu comprends ? Son statut de... victime en quelques sortes, lui donne le droit de décider. Je pense que c'est vraiment quelqu'un de bien. Tu as de la chance qu'il soit là pour toi. Et tu ne mérites pas d'être punie pour un crime que tu n'as pas commis. C'est tout je pense. Et c'est amplement suffisant, d'ailleurs ! »

Un mince sourire, sincère mais timide, vint de nouveau fleurir sur les lèvres de la troisième année, délicat mais pur comme le parfum subtil et vanillé d'une fleur de laurier blanc méditerranéen. Nettement plus calme, comme en grande partie défaussée d'un fardeau écrasant maintenant qu'il était partagé avec quelqu'un de confiance, rationalisé, admis et de là mit quelque peu à distance. Certes, la honte, le regret étaient encore présents, mais affaiblis par une détermination renouvelée, plus ardente encore, une passion douce et sincère comme le musc d'une fleur de cerisier épanouie sous un soleil généreux. Admettant enfin la part irrationnelle de ses peurs, de son remord, elle confirma de ce sourire printanier et d'un éclat argenté d'une douce lueur généreuse :

- Touché . Oui... c'est vraiment quelqu'un de bien. Doux, gentil, protecteur, tendre, patient avec moi... compréhensif, courageux. J'espère qu'il pourra bientôt revenir à l'école... il me manque déjà. Tu as raison... si les siens et lui ne me jugent pas coupable, pourtant premières victimes de la situation... je devrais accepter que ce n'était pas... de ma faute. Je... n'avais pas choisi. Je... j'ai paniqué. Je n'en ai pas l'air, mais je suis assez anxieuse, craintive et très sujette à la panique et à l'émotion si je ne fais pas attention... Lavande... monsieur Mac Carter, Rupert... ce garçon et toi avez raison... même si c'est difficile à admettre tant c'est... un peu injuste. J'aurais eu le choix... j'aurais préféré endurer ce qu'il endure... mais je ne l'ai pas. Je ne l'ai pas... et ce qui est passé est... passé.

La petite dame inspira profondément, nettement plus détendue qu'avant, et infiniment reconnaissante si bien que les mots ne sauraient l'exprimer assez bien envers Aely, et nettement plus confiante et calme elle la regarda avec une infinie douceur et gentillesse, légèrement mêlée d'une mature sagesse réfléchie, avant de glisser, toujours souriante, admettant sur le ton léger et clair :

- Je m'étais trompée sur toute la ligne, la panique... Tu sais... je voulais demander un transfert d'école l'été dernier. A Beauxbâtons, en France. Je voulais fuir, je croyais les protéger ainsi... mais je me trompais. Je ne rendais pas service à mes amis, à Rupert ainsi. J'ai réalisé, et je ne l'ai pas fais. Je pense que Nikolaï et Rupert m'en auraient voulu sinon et ils auraient eu raison. Surtout...

Elle s'interrompit un moment, relaxée, avant de rire avec douceur, presque carillonnant, et de reporter son regard lumineux et reconnaissant vers Aely. Elle accepta avec politesse et reconnaissance l'offre de sa nouvelle amie, tendant en retour un sac de chocogrenouilles toujours présent dans son sac. Puis souriante d'un air presque amusé et joueur, étonnant de sa part, elle mit la patacitrouille qu'elle tenait dans une main etlui fit signe d'attendre quelques secondes et farfouilla dans son sac de l'autre. Elle ressortit ainsi une petite pochette de protection, très fine, d'où elle tira une photo sorcière précieuse pour elle. Les observant un moment, elle reporta son regard vers la verte et argent et l'invita à regarder, lui tendant avec délicatesse les photos, chuchotant sur une légère confidence amusée :

- Ils se plient en quatre pour se supporter juste pour me faire plaisir, ce serait dommage de ruiner tant d'efforts Razz ! Une fois, l'année dernière, j'ai dû me fâcher toute rouge et donner un coup de livre léger sur la tête de Rupert comme ils se disputaient comme des enfants ! En plein chez Fleury en plus ! Tiens, regarde. C'est quelque chose de très précieux pour moi... Très rare ! Cadeau de Noël surprise d'Arabella Waldon et de son frère. Pour rien au monde je ne sacrifierais des moments comme cela entre mon meilleur ami et mon petit ami ! Puis ils ont besoin de moi : si je n'étais pas là, il n'arrêteraient pas de se chamailler pour un oui ou pour un non na . Non mais je te jure, les garçons, c'est si vite jaloux au début ! Comme chien et chat ! C'est pas toujours facile de leur apprendre à partager quelqu'un au début, mais ils progressent. J'ai bon espoir. Un jour peut-être que j'arriverais à les faire mieux s'entendre au delà d'une "cohabitation contrainte pour meilleure amie/petite amie en commun Wink !

Amusée doucement au souvenir, on pouvait en effet voir une scène rarissime et précieuse sur la photographie animée. Dans un couloir de Poudlard, datant d'il y a un an et demie - un an, on y voyait un étrange trio dans une scène inattendue. Au milieu des deux se trouvait une bleue et bronze bien connue, avec à sa gauche un certain vert et argent étant son meilleur ami et à sa droite, lui tenant la main, un autre certain rouge et or étant son petit ami. Mais le plus étonnant du souvenir pictural était le rire radieux qu'ils partageaient, Nikolaï, Rupert et elle, et Akiko, totalement détendus, hilares, pris en flagrant délit de fou rire général, bien que nul ne s'en souvint la raison ou l'origine. Peu important au fond. C'était une part de son rêve, grandir avec ces deux piliers importants pour elle. Rire, rire et profiter de la vie. Et la petite préfète se réjouissait sincèrement de s'être trouvé une confidente/amie sincère inattendue en Aely. Elle avait bon espoir qu'elles deviennent amies proches et complices avec le temps, avec tout ce qui les rassemblaient et leur échange de promesses et secrets. Et Akiko était certaine d'une chose : si jamais Aely en ressentait le besoin, elle serait toujours là pour elle. Et il était réconfortant de sentir que ce serait réciproque. Nettement plus posée, radieuse et soulagée, la bleue et bronze était bien plus prête à affronter cette nouvelle année qui s'amorçait...

(HJ Fini pour moi, merci pour ce beau rp I love you MP moi pour commentaires. J'attends un prochain avec impatience et plaisir à l'avenir Yeux HJ)
Revenir en haut Aller en bas
  • Aely Strange
    • Nombre de messages : 248
    • Age : 27
    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
  • Chasseuse de Créatures Magiques
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé EmptyJeu 20 Déc - 20:10:42



Aely voyait bien à l'expression du visage d'Akiko que celle-ci n'était pas d'accord avec elle. La préfète ne semblait pas d'accord avec le fait de devoir accepter sa famille malgré tout ce qu'on pensait, et contre ce que l'on ressentait. La rouquine lui expliqua sa propre situation d'une voix légèrement hachée et tremblotante. Les yeux d'argent de son amie s'écarquillèrent et elle sembla en proie à une profonde confusion, alors que ce n'était pas du tout l'effet rechercher par sa cadette. Elle bredouilla quelques mots en français et s'excusa d'un air horrifié. Aely eut la vague impression que son intervention n'avait pas servi à lui donner une meilleure image d'elle même. Elle lui adressa un sourire triste.

« Je ne suis pas plus forte que toi ou que qui que ce soit, Akiko. Tu crois que je ne me suis pas lamenter, moi aussi ? Que je n'ai pas eu l'impression d'être nulle et que c'était à cause de moi que mes parents partaient ? Et bien si... Mais j'ai fini par l'accepter, puisque je ne peux rien faire pour qu'ils reviennent, tout comme tu ne peux pas effacer la malédiction qui pèse sur Rupert... Et pour détendre un peu l'atmosphère, elle ajouta en souriant plus joyeusement. Le jour où j'ai reçu ma lettre, je devais faire un TP de Botanique avec Nikolaï... Le pauvre, il était encore plus mal que moi en voyant mes yeux rougis ! »

Akiko sembla reprendre pied et la rouquine comprit totalement ce qu'elle lui disait. Elle comprenait que son amie arrive à se pardonner lorsque quelqu'un était là pour l'aider et la soutenir. Seule, on ne réussissait jamais à rien. Pareil pour Aely, d'ailleurs. Si Natalee n'avait pas été là, à l'hôpital, pour lui parler des conséquences de sa lycanthropie, elle serait devenue folle. La preuve, au bout de cinq jour seule dans sa chambre, elle était devenue exécrable avec les infirmières et plus personne ne voulait entrer dans sa chambre par peur de se faire incendier par une gamine de douze ans, nouvellement loup-garou et irritable au possible !

« Heureusement, oui, que tu n'est pas partie en France ! Je crois que tu n'aurais plus jamais pu te regarder dans une glace et que tu t'en serais beaucoup voulu... Tu as de la chance d'avoir des amis qui t'aiment et qui font attention à toi, alors profite en et relativise ! »

Aely partagea en souriant ses friandises et accepta les chocolat que lui tendait Akiko en attendant avec impatience de savoir ce qu'elle voulait lui montrer. La Serdaigle sortit de son sac une photo sorcière que la rouquine regarda avec des yeux ébahis. À la fois car elle était née moldue et pas encore tout à fait habituée, et à la fois car il ressortait de la scène du papier un incroyable mélange de rire, d'amour et d'amitié.

Sur la photo, Akiko se trouvait entre Nikolaï et un Gryffondor qu'Aely supposa être Rupert. Ils riaient joyeusement et la fillette écouta l'histoire que lui racontait sa nouvelle amie en pouffant légèrement devant les détails des chamailleries de ses deux chevaliers servants.


« Je ne pensait pas que Nikolaï puisse être aussi jaloux, mais je garderais le secret ! D'ailleurs, on devrait rentrer, il va bientôt commencer à faire nuit... »

Les deux filles, la rousse et la brune, la Serpentarde et la Serdaigle, prirent le chemin du château en papotant de tout et de rien, leur rire commun ayant une étrange douceur d'amitié nouvelle...

Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Chacune son secret... [Akiko] - Terminé   Chacune son secret... [Akiko] - Terminé Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Rencontre malencontreuse (pv Akiko) [Terminé ]
» Correspondances... (pv Ethel/Akiko) TERMINE
» Entretien secret [terminé]
» Discussion privée (pv Akiko/Lavande) -TERMINE-
» TP Potion (Akiko Velon seule) [Septembre 2000] -TERMINE-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: 1999-2000-