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 Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]
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MessageSujet: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyMar 6 Nov - 10:52:39

Les rayons mielleux du soleil percèrent sans grande conviction les épais rideaux de la fenêtre. Tout était silencieux dans la chambre tamisée, seul le lent bruit des respirations assoupies venait perturber la quiétude des lieux. L’un des rayons vint chatouiller le bout du nez d’une jeune femme aux cheveux blancs qui se mit à gesticuler son organe olfactif devenu tiède par le contact de la lumière matinale. A peine eut-elle prit conscience que le réveil commençait à s’emparer d’elle, une violente barre de fer vint frapper latéralement son crâne qui se mit à bourdonner affreusement.

*Aaaaow… bobo…*

Mégane souleva son bras, qui semblait alors peser trios tonnes, pour plaquer une main tout aussi lourde sur son front endolori par la migraine. Le simple fait de bouger le bras avait été douloureux, lui aussi. Et petit à petit, cette douleur se répandit dans les moindres parcelles de son petit corps. Ce matin, Mégane avait l’impression d’être passée sous les pattes d’un ogre furax. Ou deux.

La française grogna. Un grognement rauque, guttural, en parfaite opposition avec l’apparence habituellement fragile de la demoiselle et, au passage, d’une féminité sans égal. Douleur. Sec. Pâteux. Voilà ce qui se passait dans la bouche de Mégane qui claqua sa langue plusieurs fois contre son palais endormi. On aurait dit qu’elle s’était badigeonné le gosier avec de la pâte à modeler tant elle avait l’impression de mâcher dans le mou. Un goût salé et un relent acide de citron virent contracter atrocement les zygomatiques de Mégane qui eut alors un vague souvenir de la veille…


***

« Toi tu rentres pas. »

« Pourquoi ?! »

« Parce que. J’aime pas ta tête. Toi non plus tu rentres pas. Toi non plus. Non. Vous deux, vous rentrez pas. Ah, salut Még ‘. »

« Salut Momo. Pas trop dur ce soir ? »

« Routine. Je gère. Non, toi tu rentres pas. Toi non plus. »


Après avoir fait la bise au videur de deux mètres de haut sur un mètre dix de large sous les yeux écarquillés de la flopée de sorciers qui se voyaient refuser l’entrée du bar, la petite demoiselle entra sans aucune difficulté à l’intérieur.

« Hey et pourquoi elle entre elle ? Elle n’a même pas jeté sa clope en plus ! »

Mégane s’était retournée, un sourcil haussé avec magnificence. Là, elle cracha sa fumée au nez du sorcier pourtant fort bien vêtu, sous le regard appréciateur de Momo, et lâcha en toute simplicité :

« Tu peux pas test. »

Avant de faire demi-tour et disparaître à l’intérieur de la boite.

« Qu’est-ce que j’vous sers ma p’tite dame ? Comme d’habitude ?» Avait demandé le gérant du pub dans lequel Mégane s’était échouée ce soir là.

Quelques semaines étaient passées depuis sa rencontre avec le Mafieux. Quelques semaines s’étaient écoulées depuis son dernier interrogatoire. Un interrogatoire suivi d’un meurtre de sang froid. Un meurtre ? Oui, un, et un seul. Mégane refusait l’idée même de frôler un petit instant le souvenir des 5 autres indics qu’elle avait interrogé, et qui étaient morts, à présent.

Des semaines qu’elle ne trouvait plus le sommeil. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle le revoyait, sur le sol, agonisant. Puis elle l’entendait, lui et ses hurlements, ses supplications, le gargouillis de sa gorge alors que sa chaire fondait sous l’effet de l’acide…

Elle ne regrettait pas. Non, car ça en valait la peine, et il l’avait mérité, mille fois. Elle devait juste accuser le coup. Oui, elle est était persuadée. Ces cauchemars, ces insomnies, tout cela était normal et n’avait rien à voir avec la culpabilité. Non, rien à voir.


« Oui, comme d’hab Aloysius, merci.»

Le gérant acquiesça d’un signe de tête et s’en alla remplir un verre d’hydromel qu’il tendit à Mégane. Elle venait ici presque tous les soirs depuis cette fameuse nuit, pour y boire deux ou trois vers, histoire de se changer les idées. L’insomnie était moins pénible, avec de l’hydromel.

« Qu’est-ce que c’est que ça… »

Mégane releva le nez de sa coupe pour apercevoir les sourcils froncés d’Aloysius qui fixait quelque chose derrière elle. La jeune fille jeta un regard par-dessus son épaule et ses entrailles se firent aussi lourdes que du plomb. Là bas, dans l’entrée, un frêle sorcier au teint verdâtre, couvert de sueur et de pustules, qui crachait ses poumons, avançait d’un pas titubant vers le comptoir, les yeux injectés de sang, un étrange liquide noirâtre coulant de ses oreilles. De sa main gauche, il tenait fermement le moignon de son poignet droit.

Gaspard. L’un des indics qui avait subit son interrogatoire. Il avait survécu plus longtemps que les autres celui là, et de toute évidence il avait reconnu la française. Cette dernière du se mordre la langue pour reprendre contenance et tourner le dos au malheureux qui avançait vers elle, lançant des appels plaintifs et incompréhensifs à son intention. Aucune crainte à avoir. Il n’en avait plus pour longtemps.


« 3… 2… 1… »

Mégane avala son verre cul sec et BOUM !

« Putain de merde c’était quoi ça ? MOMO ! Qu’est-ce qui t’a prit de laisser entrer ce type ?! Voilà qu’il a clamsé sur mon parquet ! Appelle moi Sidney, qu’il me débarrasse de ça et en vitesse. Pardon pour ça ma p’tite Dame. Voulez un autre ? C’est moi qui offre ce soir. »

« Mhm, j’ai besoin d’un truc plus fort là. Teq paf. »

« Teq quoi ? »

« Teq paf ! Quoi… ? Non, ne me dites pas que vous ne connaissez pas la Teq Paf ? »


Mégane jeta un regard éloquent au gérant, puis aux autres clients assis au comptoir. Ces derniers l’observaient tous d’un air interdit, l’incompréhension se lisant parfaitement sur leur visage.

« Oh, c’est pas vrai, et ça dit vouloir se rapprocher des Moldus, hein… Bon, ramène-moi des shooters, de la Téquila, du citron et du sel. »

Après avoir frappé le bar avec les shooters une bonne trentaine de fois avec les clients ET le gérant du pub qui se promit d’ajouter cette délicieuse idée à sa carte des consommations, Mégane avait quitté le bar d’un pas titubant, une rondelle de citron encore coincée entre les dents, qu’elle suçotait avec plaisir tant dis qu’elle avait bien du mal à mettre un pied devant l’autre. Et c’était cette image qu’avait du apercevoir un jeune homme qui passait par là, juste avant que Mégane, et sa rondelle de citron, n’entrent en collision avec lui…

***

Outch. Souvenir douloureux. Mégane marmonna un faible « Aïe… » avant de s’enfoncer encore plus profondément dans le matelas moelleux. Non, le réveil, c’était pas pour maintenant. D’autant qu’il faisait bien chaud, sous la couette. Et puis l’oreiller était confortable. Doux. Tiède. Et ça sentait bon. Et ça bougeait, aussi.

Comme un chaton, la jeune fille resserra son étreinte sur l’oreiller super chouette et émit un son semblable à un ronronnement satisfait, bien décidée à prolonger sa nuit. Elle enfouit son visage dans le fameux oreiller mouvant, l’agrippant de ses petites mains froides, et leva ses yeux bouffis vers… un visage familier. Un sourire ravis étira les lèvres sèches de la demoiselle.


« Oh, c’est rigolo, mon oreiller ressemble à Aïlin. Oups, j’ai bavé dessus… Gnihi… gné ?! »

Les yeux de Mégane s’ouvrirent à une telle vitesse que le mouvement lui fut affreusement douloureux. Elle cligna plusieurs fois des paupières, laissant un blanc qui parut être une éternité avant de faire un bond en arrière, emportant avec elle la couette, s’emmêlant les pieds dedans pour terminer sa fuite dans une magnifique chute sur le sol qui fit trembler les murs.

Là, par terre, sous un amas de couverture, une Mégane aux cheveux hirsutes, vêtue d’un simple T-shirt et de sa petite culotte rose tentait désespérément de se dépêtrer du tissus tout en vociférant d’abord en français d’une voix teintée par la gueule de bois, puis dans un anglais approximatif :

« Oh bordel ! Oh chiottes!
C’est quoi ce délire? Qu’est-ce que je fous là ?! Il s’est passé quoi ?! PARLE ! NON ! Ne dis rien. Ne dis surtout RIEN ! Il ne s’est rien passé, rien du tout. Non, rien… Et si jamais il s’est passé quelque chose, alors je dirai que tu m’as droguée pour abuser de moi ! Et qu’est-ce que tu fichais sur MOI D’ABO…aïe ma tête… »
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyMar 6 Nov - 19:43:54

Le chat gigotait trop, c'était vraiment pénible. Aïlin voulait bien qu'il reste dormir avec lui, mais tout de même, si c'était pour s'étirer, se lover et faire du pain sur son torse toutes les deux minutes, il ne fallait pas non plus exagérer. Non, vraiment, il était temps qu'il se débarrasse de ce chat. Il n'allait faire que ravager le mobilier du manoir, de toute façon, et l'irlandais n'avait aucune envie de passer derrière lui à chaque bêtise, ou de le voir fouiner dans son laboratoire. C'était bien ce pourquoi il n'avait jamais désiré d'animaux ici. C'était dangereux. Une catastrophe était vite arrivée, d'autant plus qu'il y avait des souris et autres petites créatures magiques qui auraient facilement fait l'apéritif du félin s'il venait à mettre ses pattes au sous-sol.
Ce fut seulement lorsque l'animal parla, sans qu'il ne comprenne vraiment ce qu'il était en train de dire, qu'Aïlin réalisa dans son demi sommeil qu'il n'avait absolument pas de chat. Drôle de rêve, pensa-t-il en prenant un léger recul sur ce que son esprit imaginait. Cela faisait bien longtemps, d'ailleurs, qu'il n'avait pas rêvé. Son dernier songe remontait à une nuit de sobriété et cela avait plus tenu du cauchemar que du gentil rêve inoffensif. Il s'était réveillé tremblant et en sueur et avait dû prendre une potion de sommeil pour ne pas réveiller Clarisse à ses côtés.
Quelque chose clochait, d'ailleurs. Il n'y avait certes pas de chat, mais le rêve qu'il faisait était étrangement réaliste. Il sentait bel et bien quelque chose tout contre lui, et, maintenant qu'il y prêtait réellement attention, une main venait de se poser sur son torse. Les sourcils de l'alchimiste se froncèrent et il grogna, toujours pris dans les chaînes du sommeil. Clarisse n'était pourtant pas au manoir, comment pouvait-il y avoir quoi, ou qui que ce soit dans son lit, tout contre lui ? Quelqu'un, oui, quelqu'un qui lui tirait toute la couverture, il en avait bien conscience. Un sentiment d'alarme venait à peine de commencer à le faire émerger quand toute la couette partit d'un coup et qu'un bruit sourd le tira définitivement du pays de Morphée.

Une partie d'Aïlin aurait aimer gronder sourdement et récupérer la couette pour se retourner et sombrer à nouveau, mais la partie consciente, celle qui réalisait brutalement la situation, lui fit ouvrir grand les yeux. C'était quoi ce souk ?! Bower se redressa brutalement, au moment même un flot de borborygmes sortirent de la bouche de la jeune femme qui venait de choir du lit.
Mégane. Son cœur rata un battement, puis accéléra soudain dans sa poitrine alors que son esprit encore ensuqué cédait à la panique. Il ne rêvait pas, cette fois, elle était bien là, au pied du lit, en petite tenue et avec la tête des lendemains d'abus en tout genre. Par Merlin, qu'avait-il bien pu se passer ? Pitié, qu'il se souvienne, qu'on lui dise qu'il n'y avait là rien fait d'absurde et d'insensé !
Ah, ça y était, il croyait bien se souvenir, à présent...

* * *
Aïlin passa une bourse de gallions à un sorcier, qui lui donna en retour un sachet de mescaline. Il avait craqué, et lamentablement. Cela faisait trois jours qu'il tremblait compulsivement et qu'il avait envie de hurler sur tout ce qui bougeait, si bien qu'il n'arrivait plus même à se concentrer sur son travail.
Il était tellement en manque qu'il en avait pris à même la rue, sur le couvercle d'une poubelle, sans se soucier le moins du monde de l'hygiène. Une dose si conséquente qu'il avait dû s'assoir un long quart d'heure à même le sol pour finalement réussir à passer son chemin. Vêtu d'une longue cape noire qui lui permettait de passer inaperçu dans la foule, Aïlin avait déambulé jusqu'à la sortie pour transplaner, le pas incertain, l'esprit complètement anesthésié, gisant quelque part où il demeurait hors d'atteinte. Il était, à ce moment, tout simplement heureux, presque apaisé.
Quelqu'un l'avait brutalement ramené à l'instant présent en lui rentrant dedans – à moins que ce soit lui, qui soit rentré dans ladite personne, il ne s'en souvenait que vaguement – et à sa plus grande stupeur, c'était Mégane qu'il avait ramassé par terre, complètement éméchée, en train de s'étouffer avec sa rondelle de citron qu'elle avait avalé tout rond sous l'impact du choc. L'ironie de leur situation l'avait effleuré avant qu'il ne se rende compte que sans son aide, la caractérielle ex-Serpentard risquait de mourir vaincue par un morceau d'agrume. Il avait le vague souvenir de lui avoir lancé un sortilège pour libérer sa trachée et de l'avoir platement disputé pour traîner seule dans l'allée des embrumes, complètement ivre, cela en pleine nuit.

Le reste était flou, mais il se rappelait tout de même l'avoir ramenée au manoir le temps qu'elle se remette de sa beuverie et qu'à partir de ce moment, Mégane n'avait, littéralement, plus voulu le lâcher. Si bien qu'il avait eut peine à feindre d'aller aux toilettes pour prendre un autre trait, si bien qu'elle l'avait accroché comme si sa vie en dépendait lorsqu'il avait voulu la coucher, et qu'il avait dû se résigner à rester auprès d'elle le temps qu'elle s'endorme. Il se souvenait maintenant clairement, et non sans gêne, qu'elle avait été dans un tel état qu'il avait dû se résoudre à lui ôter ses vêtements. Mais enfin, pourquoi lui aussi était-il en sous-vêtements, alors qu'il avait souvenir de s'être promis d'aller finir sa nuit dans une chambre d'ami dès lors qu'elle se serait endormie ? Cela, en revanche, ne lui revenait pas vraiment. À partir du moment où il avait ôté le haut de Mégane, il n'y avait plus rien de précis.
Mais il était convaincu qu'il ne s'était rien passé. Cela était impossible. Mégane était comme une sœur pour lui, et si ce n'était tout de même pas – soyons honnête – comme s'il avait couché avec Lynn, il imaginait cette hypothèse proprement aberrante. Ce n'était, d'ailleurs, absolument pas son genre de tromper la fille qu'il aimait. Les autres, par contre... mais ceci est une autre histoire.


« Il ne s'est absolument rien passé. »

Déclara Aïlin avec sécheresse, comme si le fait d'utiliser un ton catégorique pouvait effacer tout ce qui se trouvait potentiellement dans la partie manquante de sa mémoire.
Parler l'avait apparemment réveillé totalement ; une douleur sourde frappa son crâne et il grimaça en portant machinalement une main à ses tempes. À travers sa douleur, la couleur de la culotte de Mégane s'imprima devant ses yeux et il ravala un éclat de rire. Ce n'était pas drôle du tout, mais la situation était si saugrenue qu'il ne pouvait s'empêcher de trouver cela risible.


« Te connaissant, j'aurais plutôt pensé que tu portais des culottes vert et argent... »

Marmonna-t-il, tout en cherchant du regard ses vêtements. Ceux-ci gisaient au pied du lit, à l'opposé de là où se trouvait Meg. Il avait dû les laisser tomber là, de désespoir, en se rendant compte que même assoupie, la Miss Décircée, qui l'avait pris pour son doudou, ne le lâcherait pas. Cela ne pouvait rien être d'autre. Oh, il pourrait enfin retrouver ses souvenirs, si ce mal de tête ne l'abrutissait pas complètement !

« Tu m'a pris pour ta peluche. »

D'ailleurs, elle lui avait bavé dessus. C'était dégueulasse. Aïlin s'essuya avec une grimace.

« Non seulement je n'ai pas pu me défaire de tes griffes, mais en plus tu t'es agitée comme un lutin de Cornouailles au point que j'ai rêvé toute la nuit qu'un chat m'escaladait. Ah ! et ce mal de crâne ! »

Maugréa Aïlin, comme si lui reprocher la situation pouvait apaiser sa culpabilité d'avoir dormi avec une autre fille que Clarisse. Ou pire encore, mais il était maintenant certain qu'il s'en souviendrait tout de même, si cela s'était effectivement produit. C'était du Bower-Décircée tout craché. Il fallait toujours qu'ils se retrouvent dans des situations toutes plus absurdes les unes que les autres. C'était à craindre ce que leur réserverait leur prochaine rencontre.
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MessageSujet: Re: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyMer 7 Nov - 22:33:54

C’est fou ce que ce manoir pouvait tanguer. Un bras contre le mur pour maintenir un équilibre plus que précaire, l’autre sur le front, Mégane écarquillait difficilement les yeux pour fusiller du regard le pauvre Aïlin qui n’avait rien demandé pourtant pour se retrouver dans une pareille situation. Mais peu lui importait, c’était lui le responsable, un point c’était tout.

Le ton sec de son ami arracha un grognement à la jeune fille qui se débrouillait comme elle le pouvait pour démêler ses pieds de la couette qui la retenait toujours prisonnière. Par les poils de jambes de Madam Mim, il y avait plutôt intérêt à ce qui ne se soit absolument rien passé. Jamais plus elle n’aurait su se regarder dans un miroir si une telle chose avait pu se produire.

Enfin débarrassée des couvertures, Mégane émergea de son assaillant en poussant un « AHAAAA ! » victorieux, le torse bombé par la gloire qu’était la sienne suite à ce duel acharné en jetant un regard de défi à Aïlin qui était… en sous vêtements. Comme frappée par un sortilège Stupéfix venu de nulle part, elle resta immobile, les bras toujours tendu en une position parfaitement ridicule et seuls ses yeux bougeaient, effectuant ce va et vient de bas en haut, ayant du mal à assimiler le spectacle qui s’offrait à elle. Le sourcil gauche ne pu s’empêcher de se hausser, appréciateur. Tout compte fait, ça n’aurait pas été si terrible si l’ivresse avait poussé nos deux sorciers à se rapprocher davantage cette nuit là.

Secouant vivement la tête pour chasser cette idée absurde, Mégane se maudit elle-même. Aïlin était bien trop insupportable pour qu’elle ne puisse s’autoriser à vagabonder vers de telles idées. Il l’irritait bien trop pour qu’un tel lien puisse un jour se tisser. Non, quelqu’un d’autant imbuvable ne pouvait être considéré autrement que comme un frère illégitime. Néanmoins elle se garda bien de s’avouer à elle-même cette constatation. Elle avait déjà admis qu’il lui avait manqué, qu’il était important pour elle et qu’il existait autre chose de caché derrière cet agacement mutuel, ne lui en demandons pas trop.


« Qu’est-ce que tu fiches à poils ? » demanda-t-elle brusquement.

Avait-il répondu ? Elle n’aurait su le dire. La seule chose qui s’imprima dans sa petite tête fut l’expression crispée de son ami qui semblait ravaler une moquerie, et des mots qui résonnèrent sinistrement aux oreilles de l’albinos.


« Te connaissant, j’aurais plutôt pensé que tu portais des culottes vert et argent… »

Nouveau sortilège Stupéfix lancé de nulle part. La bouche en O, clignant plusieurs fois des yeux, Mégane baissa la tête vers son bassin, lui donnant des airs de petite fille venant de marcher sur quelque chose d’étrange. Lentement, très lentement, elle parcouru des yeux la culotte, puis remonta vers le T-shirt, qui n’était pas à elle… Là elle scruta d’un air interdit le visage d’Aïlin, son sourcil, le droit cette fois, ayant la tremblote.

L’effet était à retardement, mais il ne traîna pas à se manifester. La jeune fille croisa soudainement les jambes et tira violemment sur le T-shirt dans un mouvement de pudeur frénétique.


« Et toi, j’te demande si t’as des ailes qui te sortent du caleçon ?! Remarque si tu tournes pas les yeux ça peut s’arranger très vite… »

Mais à force de tirer sur le T-shirt, Mégane finit par remarquer quelque chose qui la fit se taire soudainement tant-dis qu’Aïlin déclarait tout penaud qu’elle l’avait pris pour une peluche. Double information à traiter, pour un cerveau qui baignait encore dans la Téquila, ça devenait douloureux. Mais pour l’instant, ce qui interpellait le plus la jeune fille, c’était que de toute évidence… elle ne portait rien, sous le T-shirt. Et d’ailleurs, comment s’était-elle retrouvée dans cette tenue ?!

Les évènements qui suivirent furent d’une exceptionnelle rareté : Mégane se mit à rougir. Mais pour de vrai, pas un rougissement de rage ou parce qu’elle s’apercevait qu’elle était dans une impasse et qu’aucune répartie ne venait à ses lèvres, non. Elle rougissait de gêne. Mieux même, et plus étonnant encore : de pudeur.


« … Tu… tu m’as… Ohlala… Ohlalalalalalala… » s’exclama-t-elle en se précipitant vers la couette abandonnée au sol pour s’y emmitoufler.

Elle écouta Aïlin se plaindre en le fusillant du regard. Bon sang, elle ne voulait plus rien entendre de tout ça. Non, plus rien.


« …tu t’es agitée comme un lutin de… »

Avec un rugissement, elle s’empara d’un oreiller non loin d’elle et le balança comme une brute en plein dans la face de son ami, vociférant un véritable flot de paroles, mélangeant anglais et français.

« GRAAAAAAAH !! Ne prononce jamais plus ce MOT ! Je ne me suis pas agitée sur… AAAH ! Et tu m’as déshabillée… ?!! Si tes mains pleines de doigts se sont baladées j’te prie de me croire que jamais plus tu ne seras en mesure de tenir ta baguette ! Je m’insurge, JE ne t’ai pas pris pour une peluche. La Téquila t’a pris pour une peluche, nuance, cher ami, nuance ! AH ! »

Le Saint Graal. Mégane venait d’apercevoir ses vêtements, en boule, au pied du lit. Furieuse, elle se rua en avant, se cogna douloureusement l’orteil contre le pied du meuble et se hissa avec peine, à cloche pied, toujours enroulée dans la couette, vers le petit tas d’habits dont elle se saisit avant de se couvrir toute entière sous la couverture, tel un fantôme d’un vieux film moldu des années 50.

Tant-dis qu’elle se changeait dessous, remuant ridiculement, elle poursuivi d’une voix étouffée :


« Ca taaaaaangue… C’est un manoir ou une péniche, ici ? Zut… mon soutien gorge… »

Elle fit apparaître sa petite bouille écarlate au milieu de la couette, les cheveux hirsutes, et observa Aïlin d’un air bien moins fâché. Le petit fugueur devait être quelque part dans la pièce.

« Tu… tu peux me le passer, s’il te plaît ? J’ai pas ma baguette sur m… Nom d’une Mandragore ventriloque! »

Mégane disparu à nouveau sous la couette et enfila en vitesse sa robe, peu lui importait dans l’immédiat d’avoir un soutien gorge ou non. Quelques secondes plus tard, elle laissa tomber la couverture, sa robe enfilée à l’envers, et s’avança sourcils froncés vers son ami, sans colère ceci dit.

Il avait triste mine. Le teint blafard, il massait ses tempes d’un air douloureux. Les cernes violacés sous ses yeux présageaient qu’il n’avait pas eu juste une nuit difficile, mais plusieurs. La française plongea un regard inquiet dans celui d’Aïlin dont les iris étaient entourées de rougeurs.

Son petit cœur fit alors quelque chose qu’il faisait rarement : il se serra. Bower lui avait avoué, lors de leurs retrouvailles mouvementées, son addiction à la cocaïne. Cette nouvelle l’avait abattue, mais le soin qu’avait apporté le jeune homme à maquiller ses cernes et les signes annonciateurs d’une telle activité avait rendu la chose moins réelle. Ce matin là en revanche, aucun charme de dissimulation, aucun camouflage ne venait adoucir la réalité.

D’un geste tendre qui ne lui ressemblait pas, et qui, précisons le à l’intention d’une certaine rouquine jalouse dont je tairai le nom, n’avait rien d’ambigu, la sorcière posa la main sur celle que son interlocuteur utilisait pour masser sa tempe endolorie.


« Tu aurais du m’appeler. Pourquoi faut-il que ça t’arrive, à toi… ? »
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MessageSujet: Re: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyVen 9 Nov - 15:53:45

Même au réveil et avec la gueule de bois, Mégane parvenait à être épuisante. Elle avait un don, ça, on ne pouvait pas le nier. Ses cris, ses gesticulations et ses plaintes donnaient la nausée à Aïlin, et ne faisaient que redoubler son mal de crâne.
Dans son état, le regard troublé qu'elle lui adressa en constatant la légèreté de sa tenue lui échappa complètement. Sa question abrupte, en revanche, le fit sourciller.


« J'en sais rien. Peut-être parce que c'est mon lit, et que je viens de me lever ? »

Lâcha Aïlin sur un ton laconique, avant de s'assoir sur le lit en rassemblant le peu de force qu'il lui restait. Par Merlin, cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi mal ! Les répliques cinglantes de son amie ne le faisaient même pas réagir, tant son état était pitoyable. Aussi se contenta-t-il de hausser les épaules lorsqu'elle le menaça de lui faire pousser des ailes à un endroit bien stratégique de son anatomie, et il détourna le regard sans se faire prier. Aïlin était très loin d'apprécier le spectacle, bien au contraire. Il espérait d'ailleurs qu'à aucun moment de la soirée, avant qu'ils ne s'endorment tous deux, il ait pu l'apprécier. Mais, comme il s'en était fait la réflexion, cela était tout bonnement impossible.

« … Tu… tu m’as… Ohlala… Ohlalalalalalala… »

Impossible, en effet. Il suffisait, pour en être certain, de voir avec quelle puérilité Mégane tenta de se cacher en étirant le tee-shirt qu'elle portait sur le dos et qui... était un vieux vêtement d'Aïlin, abandonné depuis longtemps dans son armoire. Le lord en boxer tiqua. Il était sérieusement temps que sa mémoire lui revienne. Mais avant qu'il n'ait le temps de réfléchir davantage à l'information qu'il venait de récolter, un gros oreiller lui atterrit en plein dans la figure, lui tirant un grognement de douleur. Aïlin se dépêtra de ce perfide assaillant avec des gestes maladroits, puis fusilla Mégane du regard. Avant qu'il n'ait le temps de se plaindre de cette basse attaque, l'albinos lui adressa un flots de paroles, dont il ne comprit pas la moitié, se délestant au passage de toute culpabilité en faisant porter le chapeau de leur situation à la téquila.

« Mais tu vas arrêter de crier comme un focifère ? Tu me casse les oreilles ! »

Il poussa un grondement douloureux en même temps que Mégane lorsqu'elle se cogna contre le pied du lit en faisant trembler la boiserie. Tremblement qui sembla vibrer dans ses tempes avec une puissance décuplée. Ses mains tremblaient sur son front, et plus les secondes passaient, moins il se sentait bien.
Son amie, en revanche, ne lui prêtait aucune attention, trop occupée à se balader sous son monticule de couette pour récupérer ses vêtements et s'en vêtir. Aïlin se leva tant bien que mal et alla enfiler son pantalon, mais ses mains se figèrent sur sa ceinture lorsque Mégane parla de soutien-gorge. Non. Aïlin hocha frénétiquement la tête. Impossible qu'il ait touché à cette partie de son anatomie. Elle avait certainement dû terminer de se vêtir pour la nuit toute seule, comme la grande fille qu'elle était. L'irlandais la regarda, mal à l'aise, resurgir de la couette avec les joues toutes rouges.


« Je ne sais pas où il... Ah. »

Aïlin se baissa et ramassa le soutien-gorge de Mégane qui gisait sous sa chemise. Son malaise battait au moins aussi fort dans son crâne que la migraine. Leur situation était tellement grossière que c'en devenait ridicule. Non, pour être tout à fait honnête, c'était ridicule depuis qu'ils avaient ouvert les yeux.

« Je l'ai. »

Murmura le jeune homme avec lassitude, un gros soupir au bord des lèvres. La réaction de Décircée ne se fit pas prier. Elle jura et se précipita jusqu'à lui, sans prendre gare au fait qu'elle avait passé sa robe à l'envers. Il s'attendait, à ce stade, à se faire incendier à coups de « Tu m'as violée, espèce de sale scroutt informe ! » et se raidit instantanément quand Meg arriva à sa hauteur. La bretelle du soutien-gorge encore entre les doigts, il la regarda poser sa main sur la sienne avec stupeur. À ce moment, Aïlin ne comprenait absolument plus rien à ce qu'il se passait. Décontenancé, il l'écouta lui poser une question bien étrange, dont il ne comprit pas le sens.
Ce fut seulement lorsque ses yeux s'élevèrent au-dessus de la tête de son amie, et qu'il croisa son regard dans le reflet de la psyché, à l'autre bout de la pièce, qu'Aïlin comprit ce que Mégane voulait dire. Il cilla, sans pouvoir retenir un rictus. Il connaissait bien ce visage, bien qu'il ne se l'était plus vu depuis quelques semaines. C'était le visage de l'échec, le visage de celui qui se laissait entraîner dans les spirales de la dépendance et en abusait. Jusqu'à quel point s'était-il drogué, hier ? Il ne s'en souvenait pas vraiment, mais le mal de tête qui l'assaillait parlait de lui-même. Trop, puisqu'il subissait maintenant le retour de bâton.
Aïlin se recula assez sèchement pour échapper à la main de son amie. La chambre tangua, et il se rattrapa assez maladroitement à la table de chevet, sur laquelle il se pencha, s'y appuyant du plat des mains. Il soupira et ouvrit le tiroir, pour en sortir une potion qu'il but cul sec.


« Et à quoi cela aurait servi ? Tu n'était pas en meilleur état que moi lorsque je t'ai trouvée. Et de toute façon, ça n'aurait rien changé. Je n'aurais pas tenu un jour de plus, avec ou sans l'aide de qui que ce soit. »
Déclara Aïlin sur un ton catégorique.
« Je vais prendre une douche et faire préparer le petit-déjeuner. Il y a une autre salle de bain à l'autre bout du couloir. »

Sans un regard pour Mégane, il posa la lingerie sur le lit, ramassa sa chemise et claqua la porte derrière lui. Il était furieux, mais cette fureur était adressée à lui-même et non à Mégane. Il ne s'était même pas rendu compte de la sècheresse avec laquelle il l'avait traitée alors qu'elle lui offrait tout simplement son aide et son soutien.


Son mal de tête se tarit légèrement alors qu'il laissait l'eau brûlante couler sur sa nuque, appuyé contre le mur, immobile, sous le pommeau de douche. Les yeux clos, l'alchimiste tentait de rassembler ses pensées et ses souvenirs. La potion qu'il avait bu, alliée à la douche, l'y aidaient doucement. Il se vit rentrer au manoir avec Mégane, lui accorder un dernier verre à contrecoeur et finir par la coucher alors qu'elle tenait à peine sur ses jambes. Il l'avait aidé à défaire la fermeture de sa robe, tant elle était incapable de mesurer ses gestes, et avait pris la première fripe qu'il lui était passée sous la main afin qu'elle s'en vêtisse pour la nuit. Rien de plus. Le seul moment un tant soit peu compromettant était celui où Mégane l'avait attrapé à bras le corps, un air niais au visage, ses petits bras bien serrés autour de sa taille et dont il n'était plus parvenu à se défaire. Elle s'était endormie comme ça, tout bêtement, et l'épuisement avait fini par l'emporter lui aussi. Il avait le vague souvenir, à présent, de s'être réveillé et d'avoir traîné hors de ses vêtements, puis s'être échoué auprès de Mégane faute d'avoir encore la force de rejoindre une chambre d'ami. Tout était encore très nébuleux, mais c'était ce dont il arrivait à se souvenir, dans les gros traits, et il en était soulagé. Aïlin éteignit l'eau et s'entoura la taille d'une serviette, pour s'emparer d'un jean et d'un boxer propres (tout de même) dans la petite commode de la salle de bain. Il s'habilla et descendit à la cuisine, où Jenny l'accueillit avec un air pincé.
Dans un autre contexte, ce que pensait la vieille cuisinière aurait été le cadet de ses soucis. Cependant, si elle avait vu quoi que ce soit d'un tant soit peu compromettant et l'avait mal interprété, il craignait le pire concernant l'accueil qu'elle réserverait à Mégane. La bonne adorait Clarisse, et si elle croyait qu'il y avait eu quoi que ce soit entre son maître et Miss Décircée, elle risquait fort de leur faire sentir tout le bien qu'elle pensait d'un tel comportement.


« Bonjour, Jenny. salua Aïlin avec prudence.
— Vous vous levez bien tard, aujourd'hui. Vous ne m'avez pas habituée à cela. Le petit-déjeuner est froid, maintenant. »
On y était. Comme Aïlin l'avait présagé, Jenny s'était fait un film.
« Oh ! Par Merlin ! Vous avez une de ces mines, mon petit ! Mais qu'avez-vous fait ? Jurez-moi que vous n'avez pas fait de bêtise ! Miss McBrien est une fille si bien... si vous...
— Jenny... soupira Aïlin. Mégane est une sœur pour moi. Croyez-vous que je sois assez sot pour trahir celle que j'aime alors qu'elle a les moyens de savoir si je lui mens ? Non, jamais je ne ferais ça. ...Vous voulez bien réchauffer le petit-déjeuner ?
— ...Oui, oui... Bien sûr que je vais m'en occuper. ...Je ne sais pas ce qu'il vous arrive, en ce moment... Je ne vous.. Peu importe. Allez rejoindre votre amie au petit salon, je l'y ai envoyé en vous attendant. »

Elle rougit, et se détourna pour s'occuper des victuailles. Elle ne l'avait pas regardé une seule seconde, pour cacher ses yeux bouffis par les larmes. Aïlin n'était pas en état de les voir, et encore moins de deviner que la raison de ses larmes était son comportement, qui sapait lentement mais sûrement l'enthousiasme de la gentille servante. Ce qu'il imaginait encore moins, c'était qu'elle avait littéralement pleuré sur Mégane en se plaignant du comportement agressif et étrange qu'avait Aïlin depuis des semaines. Aussi arriva-t-il comme une fleur dans le salon, un sourire aux lèvres maintenant qu'il avait retrouvé sa bonne humeur et écarté tout malentendu.

« Tu te sens mieux ? »

Demanda le jeune homme en s'approchant pour s'installer à la table.




HJ : Je me suis dit que c'était l'occasion pour aller un peu plus loin, à propos des problèmes d'Aïlin. J'espère que ça te conviendra.
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MessageSujet: Re: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyVen 7 Déc - 13:19:32

Un. Deux. Trois.

Ce fut le nombre de semaines de secondes nécessaires à la joueuse Mégane, dont les neurones pataugeaient encore tranquillement dans la Téquila, pour répondre enfin assimiler clairement, ou presque, ce qui venait de se produire. Le claquement sonore de la porte brutalement refermée par Aïlin avait rétablit les connexions, fort heureusement pour l’aiglon, après son départ. Car la lente procession des sourcils de la française ne présageait rien de bon. En effet, une désagréable sensation s’infiltrait dans tous les membres de la sorcière. Elle était irritée. Non, attendez, le terme n’est pas juste… fâchée ? Toujours pas. Furieuse. Non, pire que ça : elle était vexée. Oui, terriblement vexée même. La douceur et la compassion étaient des arcanes habituellement tristement incompatibles avec le tempérament communément et Ô combien incontestablement charmant de la demoiselle. Les adverbes sont nos amis Une telle manifestation de gentillesse (ark, ça pique les doigts d’écrire ce mot) était un peu comme un cadeau divin, un don du ciel, un mot doux envoyé par le spectre de Rogue. Mégane tendait rarement la main, sauf pour l’aplatir sur le nez de quelqu’un (ou pour amortir le choc après s’être emmêlé les pieds comme une gourdasse en descendant les escaliers mais ça, nous ne sommes pas obligés d’en tenir compte). L’aller simple dans les roses épineuses gracieusement offert par Aïlin était venu titiller sa fierté singulièrement susceptible.
Un sifflement semblable à celui d’un serpent prêt à l’attaque s’échappa dangereusement de ses lèvres pincées tant dis qu’elle récupérait ses affaires lâchées sur le lit.

Un véritable chapelet d’insultes françaises du cru de l’albinos accompagna cette dernière dans la salle de bain où elle prit une douche froide -et donc rapide- avant de gagner en volume sonore lorsque la jeune femme eut ouvert en vain sa sixième porte. Etait-ce un manoir, ou un Poudlard bis ?! Après avoir effectué son quatrième demi-tour, Mégane se jura de suggérer à Aïlin d’installer un peu partout des plans de la demeure tous les trois mètres avec un petit point rouge portant l’indication « vous êtes ici ». Nom d’une mandragore ventriloque, elle avait eu plus de facilité à s’orienter dans le métro de Séoul lors d’un TP d’Etude des Moldus ! Elle ouvrit la huitième porte (la septième étant un placard) avec toute la délicatesse qui lui était propre, c'est-à-dire dans un fracas épouvantable, et entendit quelque part dans sa tête les rondelles de citron chanter joyeusement la fanfare de la victoire.


 « Ô bonheur, la cuisine ! »

Elle se souvenait, pour être venue une fois déjà en ces lieux, que le salon indiqué par l’autre grognon de service se trouvait derrière la porte au bout de cette pièce. Tel un Moïse des temps moderne (sans la barbe), elle se précipita vers la Terre Promise mais le pied de la table interrompit sauvagement son périple. La gravité, cette vicieuse, attira Mégane vers le carrelage qui entretenait depuis longtemps déjà une relation fusionnelle avec le nez de la sorcière qui tenta de se rattraper à ce qu’elle pouvait, à savoir une casserole posée là, et qui cru bon de suivre notre protagoniste dans sa chute, sans doute jalouse d’une telle idylle entre le sol et l’organe olfactif de Mégane. Aussi la casserole n’eut-elle d’autre choix que de se venger de cet adultère en venant à son tour étreindre, très enthousiaste, le crâne de l’intruse.

 « Aïe… »

C’est alors que la fameuse porte tant convoitée s’ouvrit pour laisser entrer dans la pièce une paire de pieds, du 36 à vue de nez, chaussés de petites pantoufles à fleurs. Bah, la demoiselle ne se posait plus de questions concernant les goûts d’Aïlin et ce, depuis longtemps. Toujours à plat ventre sur le sol, les yeux de la française remontèrent lentement vers des mollets graciles, une jupe bleue marine (à ce stade, les goûts d’Aïlin devenaient tout de même passablement douteux, voir inquiétants), un tablier, des épaules frêles, une bouche pincée, un nez dont les narines se dilataient à vue d’œil ce qui ne manqua pas de rappeler à Mégane le professeur McGonagall, des petits yeux perçants et… des cheveux grisonnants.

 « Oh crap… »

« Votre langage, jeune fille… »


En moins de temps qu’il en aura fallut pour le lire, Mégane se releva comme un soldat au garde à vous, la casserole sur la tête. La vie de manoir était loin d’être familière pour la demoiselle habituée aux chambres miteuses des auberges ou de son petit appartement, aussi avait-elle encore du mal à assimiler le fait que son ami puisse disposer de personnel. Et pour avoir déjà eu à s’entretenir avec la sorcière qui lui faisait face, la française ne tenait pas particulièrement à froisser son interlocutrice.

Cette dernière gratifia Mégane d’un regard suspicieux tant-dis qu’elle se décoiffait de la casserole d’un air détaché.


 « Je me doutais que c’était vous que j’avais entendu chanter, cette nuit… »

 « … Chanter ? Vous êtes sure?

« Une chanson française racontant de façon fort fleurie le parcours d’une fillette prénommée Suzon à qui vous suggériez l’idée d’aller se rafraichir le fessier. Vous en avez traduit l’intégralité à Mr Bower. »

 « Ah… oui. De toute évidence, vous en êtes sure. »


La casserole que Mégane tenait dans la main sembla soudainement attirer l’attention de la jeune fille qui se découvrit une passion nouvelle dans la contemplation de cet objet magnifique.
Jenny soupira et récupéra la casserole des mains de la sorcière avant de s’activer, l’air toujours aussi pincé.


 « Désirez-vous une tasse de thé pour votre petit déjeuner, Miss Decircée ? Puis-je vous suggérer le Earl Grey ? Il est idéal pour les lendemains difficiles. Ou pourquoi pas celui-ci ? Miss McBrien l’apprécie beaucoup. Oh, vous connaissez Miss McBrien bien entendu ? »

 « Euuuh… »

« Miss McBrien, la ravissante petite amie de Mr Bower, qui sera j’en suis certaine très déçue d’avoir été absente lors de votre visite. Elle serait sans doute aucun ravie de savoir Mr Bower si bien entouré. »

 « Ah, ouais, la rouquine là… Clara ? Clarisse ? Bref. Chouette nana. »


On applaudit Mégane, on l’applaudit! Tant de perspicacité face à des sous entendus plus qu’explicites… La française n’avait pas la moindre idée de qui était cette fameuse Miss McBrien. Elle se souvenait juste vaguement l’avoir aperçu une ou deux fois dans les couloirs de Poudlard, et savait qu’Aïlin et elle étaient ensembles mais en dehors de ça… c’était le flou total. Pour ne pas dire l’indifférence absolue. Les histoires de cœur étaient loin d’être le centre d’intérêt de la sorcière qui était à l’heure actuelle bien trop préoccupée par les derniers évènements relatifs à la prise de cocaïne de son ami pour se remémorer l’ambigüité gênante qui avait précédé leur réveil. Aussi n’avait-elle tout bonnement pas fait le lien.

La bonne accueillit ces propos avec un grognement significatif et toisa Mégane qui se demandait ce qui pouvait bien lui valoir un tel accueil.


 « Vous avez vu Aïlin ? »

L’expression de Jenny se teinta alors d’une inquiétude difficilement contenue.

 « Mr Bower n’est pas encore venu, non. Et ce n’est pas dans ses habitudes, enfin… Disons que ses habitudes changent, depuis un moment. Je ne le reconnais plus, il avait coutume de se lever tôt, c’est un bon Monsieur, un bon patron, toujours souriant, préoccupé mais à l’écoute des autres, et puis voilà qu’il passe ses nuits hors du manoir, rentre à des heures avancées, ne quitte plus son lit, et vous, je ne vous connais pas, vous n’avez pas l’air d’être une mauvaise personne mais voilà que vous débarquez à plusieurs reprises en pleine nuit au bras de Mr Bower dans un état lamentable et il… il… »

Mégane aperçu alors la bonne s’approcher dangereusement d’elle et, avant qu’elle n’ait eu le temps de faire quoi que ce soit, cette dernière l’avait prise dans ses bras et pleurait à chaudes larmes. Raide, perdue, Mégane regarda tout autour de la pièce à la recherche d’une aide quelconque mais rien ne se présenta. Pas même la casserole. Résignée, elle tapota maladroitement l’épaule de la malheureuse Jenny qui continuait son discours hachuré par les sanglots.

 « C’est un bon petit, un bon petit… Mais il a changé depuis quelques semaines, on dirait quelqu’un d’autre, lui qui était si aimable, si attentionné... Certains jour j’ai l’impression qu’l n’y a plus que de la colère en lui, je ne sais plus quoi faire, je ne comprends pas, je… »

 « Moi je comprends. C’est aussi la raison pour laquelle je suis encore là. »


Les sanglots de Jenny s’atténuèrent et pour le plus grand soulagement de Mégane qui n’avait pas l’habitude de se trouver dans ce genre de situation, recula de quelques pas en s’essuyant les yeux, l’air gêné. Sans un regard, elle tourna le dos à la française et lui suggéra d’une voix éteinte de gagner le petit salon en attendant le petit déjeuner. Mégane s’exécuta sans broncher.

Si la scène dans la chambre l’avait vexée, à présent elle était en colère. La jeune fille connaissait que trop bien la valeur de l’amour, de l’affection qu’une personne pouvait partager. Elle avait grandit sans, elle avait trouvé quelqu’un bien des années plus tard qui avait su lui apporter ce soutien, cette présence familiale, et on le lui avait arraché. Aïlin ne savait pas la chance qu’il avait d’avoir une personne à ses côté qui se souciait tant de lui. Ses dérapages de junky allaient bien trop loin, car en plus de détruire petit à petit son entourage, il se détruisait lui même, et la française n’avait certainement pas la force de vivre une nouvelle perte de ce genre. Aussi patienta-t-elle assise, les bras croisés, le pied battant le sol, raide comme un piquet au milieu du salon.

Lorsqu’Aïlin débarqua gai comme un pinçon, la bouche en coeur, elle accueillit son enthousiasme avec un renifflement de dédain avant de hausser les épaules et de regarder ailleurs. Oui, elle avait bien l’intention de bouder.


«Tu te sens mieux?»

Mais lorsque ce dernier s’approcha pour s’assoir et qu’elle aperçu son sourir innocent, la fureur prit le dessus.

«... Si je me sens mieux? Si j’me sens mieux??!»

Instinctivement, elle sorti sa baguette et balança rageusement un maléfice qui frola l’oreille du jeune homme en faisant voler quelques mèches de ses cheveux avant d’aller se loger dans le mur juste derrière lui, y laissant une ravissant emprunte roussie.

«Aïlin Bower, petit crétin, gamin capricieux inconscient et égoïste!!» s’écria-t-elle, la respiration haletante.

Elle fixa le jeune homme, et aussitôt regretta son geste. Ses yeux se firent moins menaçants mais elle ne parvint pas à se calmer pour autant.


«Tu mériterais de rester tout seul! Que tu m’envoies promener alors que j’essaye de t’aider passe encore, j’ai bien conscience de ne pas compter suffisemment à tes yeux pour parvenir à te convaincre de prendre soin de toi! C’est vrai après tout, à quoi bon se soucier de ce que pense Mégane, elle a toujours été toute seule, bah oui, et son mentor a clamsé, bah oui, donc un mort de plus, un mort de moins, après tout qu’est-ce que ça change! Ca ne restera jamais qu’une fille issue des bas fonds de la société, sans intérêt, la solitude c’est son quotidien alors on s’en fiche de l’abandonner elle, c’est dans sa nature après tout, hein! Donc que tu me laisses tomber à la limite j’peux comprendre, mais le hic tu vois, c’est que TOI t’as cette chance d’avoir des personnes sur qui tu peux compter, comme Jenny par exemple, qui vient de pleurer dans mes bra parce qu’elle ne reconnaît plus ce brave petit Bower et qu’elle panique littralement à l’idée de te voir dépérir à petit feu sans rien pouvoir y faire car chaque fois qu’on te tend la main tu la mords!»

Elle s’était approchée du jeune homme tout en criant ce qu’elle avait sur le coeur et lui faisait à présent face, l’indexe pointé sur le torse d’Aïlin.

«T’es qu’un idiot. Tu ne te rends même pas compte de la chance que tu as. Mais j’vais t’en apprendre une bonne, c’est que moi je m’en rends compte à ta place, tu vois. Et toi, même si j’ai envie de t’étripper, tu comptes pour moi et contrairement à toi je n’ai pas l‘intention de te perdre alors je vais réitérer la mise en garde que je t’ai faite dans l’arrière boutique l’autre jour. Tu vas m’avoir sur le dos. J’vais te tirer de là de gré ou de force. S’il faut que je t’attache, je le ferai. Si je dois dès demain prendre mes affaires et m’installer chez toi, même sur le péron, j’le ferai. Si je dois aller chercher Clarisse pour la coller devant toi un jour où t’es cammé pour que tu puisses bien lire dans ses yeux la détresse que tu provoques chez ceux qui t’aiment, j’le ferai. C’est clair ou j’te fais un dessin?»

Elle observa Aïlin, attendant que la tempête explose. Ses entrailles se contractèrent douloureusement tant-dis qu’elle réalisait les propos, parfois cruels, qu’elle venait d’avoir pour son aiglon. Malgré le caractère fort susceptible de Mégane, cette dernière n’aimait pas blesser les rares personnes qui avaient de l’importance à ses yeux. Comme pour fuir la réaction prochaine d’Aïlin, elle poursuivit sur un ton sec mais sans agressivité cette fois :

«Et tu me donneras un échantillon de cette merde que tu prends, que je l’étudie un peu, voir s’il n’y a pas moyen de faire un filtre ou un élixir permettant de contrer les effets addictifs, un antidote en somme. Ce truc est un poison, un poison fait par les Moldus, certes, mais un poison quand même. Et tout poison a son antidote, y'a pas de raison que je ne parvienne pas à le trouver.»
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MessageSujet: Re: Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin]   Boire, ou bien se conduire... il faut choisir [PV Aïlin] EmptyVen 7 Déc - 22:10:29

S'il y avait une chose à laquelle Aïlin ne s'attendait pas, c'était d'écoper d'une scène de ménage en bonne et due forme. Non, l'alchimiste, l'esprit plus clair et allégé, s'installa tranquillement à la table, sans se rendre compte du soupir pourtant fort peu discret de Mégane. La façon dont elle répliqua lui fit ouvrir des yeux ronds de surprise, et d'incompréhension. Regard qui se ferma aussitôt quand un sortilège fusa dans sa direction en faisant roussir une mèche de cheveux d'ébène. Putain ! Ma mise en pli ! Par réflexe, Bower s'était crispé sur lui-même, et jeta un regard parfaitement incrédule à la tâche noire qui avait auréolé le papier peint du salon, qui continuait de se faire grignoter par de minuscules braises.

« T'es complètement folle ! Qu'est-ce qui... »

Aïlin n'eut pas le temps de s'indigner davantage du traitement qu'il venait de recevoir.
«Aïlin Bower, petit crétin, gamin capricieux inconscient et égoïste!!»
Le cri perçant lui agressa douloureusement les tympans. Instinctivement, l'irlandais se leva de sa chaise dans une attitude défensive. Par Merlin, il avait horreur des cris. Ses sourcils se froncèrent, mais il fut incapable de répliquer. Bower ignorait tout bonnement ce qui était en train de lui tomber dessus. Il ne comprenait absolument pas l'attitude de Mégane. Était-ce à cause du réveil qu'ils avaient eu ? S'était-elle souvenue de quelque chose que lui avait oublié ? Cela l'étonnerait. Il n'y avait à priori aucun rapport entre leur nuit arrosée et le fait d'être insulté d'une telle façon.
La stupeur qu'il avait ressenti en se faisant agresser de la sorte fut sans commune mesure avec celle qu'il ressenti lorsque Mégane l'incendia, déversant sa bile sur lui comme jamais elle ne l'avait fait jusqu'aujourd'hui. La seule première phrase le blessa plus profondément qu'il ne l'aurait cru possible. Son cœur accéléra violemment lorsque la française lui envoya en pleine figure ce qu'elle avait sur le cœur, et la façon dont elle s'imaginait être vue par le lord.
Son incompréhension, saupoudrée d'effarement, ne l'avait pas quitté lorsqu'elle avoua que Jenny venait tout bonnement de lui pleurer dans les bras. C'était donc cela, le problème. Jenny. Les épaules du lord s'affaissèrent, et il recula de deux pas. Il ouvrit la bouche pour rétorquer, mais aucun mot ne lui vint, et Mégane ne lui laissa pas le loisir de se défendre. Malgré ses pas en arrière, Aïlin n'échappa pas à l'index accusateur de Mégane, qui se ficha dans sa poitrine tandis qu'elle continuait son sermon sans reprendre son souffle.
Cette fois, en lieu et place des accusations, ce furent des menaces que prononça l'albinos. Aïlin cessa de respirer. Une colère sourde, violente, dévastatrice, irradia tout son corps comme si un sortilège de déflagration venait d'exploser en lui. Il repoussa violemment la main de Mégane et s'avança d'un pas, une lueur de rage à peine contenue dans le regard. Peut-être fût-il cela qui lui fit prendre un ton moins agressif, mais le mal était fait. Les mains du lord tremblèrent, ses sourcils se froncèrent cruellement, tandis qu'il toisait Mégane avec une colère qu'elle ne lui avait jamais connue.


« De la chance ? Tu appelles cela de la chance ?! »

Gronda-t-il sur un ton rauque. Aïlin franchit d'un pas sec l'espace qui le séparait de Mégane, et il l'empoigna violemment par le poignet en l'approchant à quelques centimètre de lui. Il se pencha sur son visage, tremblant de tout son corps sous le coup de la fureur qui rugissait en lui.

« La chance d'avoir quoi ? Une bonniche qui pleure sur mon compte ? Tu appelles cela de la chance, Mégane ? Oh, par pitié ! J'ai tué mon propre père, Mégane ! Mon PROPRE père ! Ma famille entière a été détruite ! Ceux qui ne sont pas morts ont un tel fardeau sur les épaules que continuer à vivre sa vie au jour le jour est une véritable épreuve ! Ne me parles pas de ce que tu ne sais pas. Je t'interdis de me juger, tu m'entends ? Je t'interdis de me parler comme à un demeuré, tu n'as aucune idée de ce que j'ai vécu, tu n'as aucune idée de ce que je ressens ! Et si tu approches Clarisse, si tu oses faire ce que tu dis, je te promets que je te le ferai regretter ! »

Ce fut à son tour de sortir sa baguette magique, mais au lieu de la pointer sur Mégane, il eut la présence d'esprit de viser au hasard, et un sort fut expulsé de son arme dans un grondement sourd. Les chaises et la table volèrent pour s'emplafonner contre la fenêtre, emportant le sofa dans leur vol plané.

« Tu as disparu pendant deux ans, et voilà que tu débarques pour me dicter ma conduite ? As-tu la moindre idée de ce que ça me fait ? Tu as conscience que je t'ai pleuré, Mégane ? Et tu oses, en plus de tout le reste, me dire que je n'en ai rien à fiche de toi ? Je n'ai jamais eu qu'une seule amie, et si cette seule amie me voit comme elle le dit, alors elle n'a rien à faire ici. Va-t-en, foutez-moi la paix, tous autant que vous êtes ! Toi, ni personne, ne pouvez comprendre combien j'ai besoin de ça ! »

De rage, Bower pointa son arme en direction de la porte, qui subit, au fur et à mesure qu'il parlait, plusieurs maléfices.

« Je veux juste... que vous me laissiez tous... en paix ! »

S'écria-t-il, tandis que la porte volait en éclat, répandant une gerbe de flammes et de fumée en explosant à l'autre bout du couloir. Tremblant, Aïlin considéra son œuvre, puis se laissa tomber dos contre le mur. Il jeta sa baguette sur le parquet et se prit la tête dans les mains.
S'il regrettait ? Bien sûr qu'il regrettait, mais jamais, ô grand jamais, personne ne lui avait fait cracher ainsi ce qu'il avait sur le cœur depuis si longtemps, et une petite partie de lui s'en sentait coupablement soulagée. Il inspira profondément, en hoquetant. Le bruit d'un plateau qui se renversait, synonyme de l'arrivée de Jenny, lui tira un sursaut, mais il n'osa relever les yeux vers la pauvre cuisinière. Il l'entendit balbutier, et son cœur acheva de se fendre.


« Allez vous en, Jenny, je vous en prie... »

Souffla-t-il d'une voix affaiblie. La cuisinière ne se fit pas prier. Il entendit ses pas précipités traverser le couloir, signe qu'elle fuyait la vision apocalyptique qui s'était offerte à elle.

« Je suis désolé d'être ce que je suis, sincèrement. Mais je ne peux pas faire autrement, tu comprends ? Je ne peux pas arrêter... Je ne survivrai pas... Rester lucide et voir le monde tel qu'il l'est, me voir tel que je suis, m'est insupportable. Tout est vain... La vie n'a aucun sens... Le monde entier me débecte. Pourquoi voulez-vous me retirer ça ? Pourquoi voulez-vous m'ôter la seule chose qui me permette de résister ? ...Je n'ai pas assez payé ? »

Il soupira, et releva les yeux sur Mégane, sa tête heurtant le mur tandis qu'il redressait le menton.

« Tu as raison. Je ne mérite absolument personne. Ni Clarisse, ni toi, ni ma propre sœur. Si ce que je suis t'es si insupportable, tu peux prendre tes affaires et partir. Je ne voudrais pas t'infliger plus longtemps ma vue. »

Sans laisser le temps à Mégane de réagir, Aïlin se releva et ramassa son arme, pour faire apparaître dans sa main une petite boite en fer. Tant pis si Mégane se mettait à hurler de nouveau. Il en avait besoin, maintenant. Il fallait qu'il se calme, et le seul moyen était d'en prendre. Il attrapa la paille qui lui permettait de sniffer et prit une dose de mescaline à même la boite. Rien ne lui était plus indifférent que la réaction de Mégane. C'était du moins ce que son esprit, chamboulé par ce qu'il venait de subir, lui soufflait. Rien n'était plus faux, pourtant. Il était profondément blessé, et c'était à sa souffrance, plus qu'à toute autre chose, qu'il tentait vainement d'échapper.
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