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 Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyDim 4 Nov - 17:02:20

« Putain, sans déconner. J'en peux plus de cette affaire qui piétine, je vais voir Dmitriev. »
Sur cette déclaration, Natalee reposa brutalement sa tasse de café et se leva de son bureau. Jared lui jeta un regard entre la réprobation et la résignation.
« Fais gaffe, c'est un diplomate. Qui dit diplomate, dit immunité, tu te souviens ?
— Ah ça, je ne vais pas l'oublier, c'est la raison pour laquelle Emmerson me fait chier pour que je n'aille pas me frotter à lui. Mais merde, le mec est là depuis deux ans et justement, on remarque la recrudescence de russkofs dans des affaires pas nettes, et notamment avec cette nouvelle drogue remarquée sur le marché. Et là, l'arme du crime, un AK-47. Ce type sait des choses, il peut nous aider. Alors, immunité ou pas, j'y vais.
— Sois gentille avec ce type, tu pourrais avoir des problèmes si tu... fais comme d'habitude. » conseilla Jared avec un petit sourire qui signifiait tout.
Natalee lui répondit par un clin d'oeil et s'éclipsa du bureau des Aurors, avec son air décidé des grands jours.

Malgré son flair de fin limier, Natalee était loin de soupçonner qu'elle approchait dangereusement de la vérité en imaginant que Mikhaïl Dmitriev avait un lien quelconque avec les réseaux russes qui avaient pris du gallon ces deux dernières années. Sa théorie, bien qu'erronée, n'était cependant pas farfelue. À ses yeux, le fait que le réseau de la mafia russe prenne de l'importance concordât avec l'arrivé de l'ambassadeur du même pays sur les terres anglaises n'avait rien d'anodin. Dmitriev avait peut-être des contacts, des infos, des choses classées secrètes dans lesquelles il était intéressant de pouvoir fouiner. En d'autres termes, il était plus que possible que l'ambassadeur ait été envoyé en Angleterre pour surveiller les agissements des quelques trublions ayant quitté leur pays d'origine pour élargir leur réseau de commerce et leur liste de contacts. C'était, bien sûr, seulement une théorie. Rien, si ce n'était les coïncidences, n'étayait sa thèse, et c'était ce pourquoi Emmerson, en bon gratte papier un peu craintif, se mettait à maudire Natalee dès qu'elle émettait l'hypothèse d'aller rencontrer le diplomate. N'était-ce pas le rôle d'un ambassadeur, pourtant ? Shevelin était quasiment certaine que Dmitriev devait s'étonner, dans son coin, qu'aucun auror n'ait encore eut la jugeote de venir lui poser quelques questions. Il n'avait aucune raison de s'en sentir agressé, et d'ailleurs, la lycane ne comptait absolument pas faire montre de sa rudesse habituelle. Qu'on le croit ou non, elle aussi, était capable de diplomatie. Des fois, quoi.


« Niveau 5, Département de la coopération magique internationale. »
Claironna d'une voix suave l'ascenseur tandis que les portes s'ouvraient. Un tas de notes volantes fila en direction des larges couloirs et un flot de sorciers bien habillés et empressés suivit le mouvement sans prêter attention à la grande auror en jean élimé et en chemisier trop long et, surtout, pas assez boutonné pour coller à l'ambiance stricte des lieux. Natalee sortit à son tour et la semelle de ses bottes claqua sèchement sur le carrelage impeccable. Dans cette partie du Ministère, Lee faisait sérieusement tâche, mais elle avait l'habitude. Elle dénoua distraitement son chignon à moitié défait à force d'y avoir passé la main et joua distraitement avec son épingle à cheveux en réfléchissant, pour la énième fois, à la façon dont elle comptait aborder l'important personnage. En vérité, elle y avait pensé plus d'une fois, si bien qu'elle avait l'impression d'avoir déjà eu un entretien avec l'ambassadeur de Russie. Ça se passerait comme sur des roulettes. La seule chose qu'elle redoutait était de sortir du bureau avec aussi peu d'informations qu'elle était venue, ou presque. Lee se redonna une contenance et entra dans le secrétariat de l'ambassade.

Une jeune secrétaire à l'air prématurément blasé écrivait avec une dextérité propre aux dactylos sur un gros rouleau de parchemin. Assise à son bureau, ce fut à peine si elle leva la tête quand Natalee entra en se raclant la gorge. Agacée, la lycane s'avança d'un pas décidé et fit courir ses doigts sur le bord du bureau, pour attirer l'attention de la sorcière. Pas la moindre réaction. Cela commençait bien.


« HUM, HUM.
— Oui, bonjour, vous désirez ? demanda enfin la secrétaire en levant son long nez en direction de Natalee.
— Natalee Shevelin, du bureau des Aurors. Je voudrais rencontrer Monsieur Mikhaïl Evguenovitch Dmitriev, je vous prie.
— Très bien, nous allons prendre rendez-vous.
Natalee pesta.
— Nous nous sommes mal comprise, j'ai l'impression. Je n'ai pas beaucoup de temps, et bien que je présume que Monsieur Dmitriev soit lui aussi un homme très occupé, j'ai besoin de lui parler maintenant.
— Et pour quelle raison ?
— Je voudrais m'entretenir avec lui à propos de l'attentat de la Commémoration.
— Quel rapport y a-t-il entre Monsieur l'ambassadeur et cet attentat ? demanda la sorcière d'un ton sec.
— Un AK-47. » répliqua Lee sur le même ton.

La secrétaire observa l'auror avec des yeux ronds. Manifestement, elle n'avait aucune idée de ce dont parlait Natalee, et pour cause. Rares étaient les sorciers à avoir la moindre connaissance en matière d'armes moldues.

« Monsieur Dmitriev pourrait fournir à notre bureau des informations essentielles pour l'enquête. J'ai vraiment besoin de lui parler.
— Je suis désolée, mais il ne reçoit que sur rendez-vous, sauf urgence. De toute façon, Monsieur Dmitriev est pris pour affaires. Il lui est impossible de vous recevoir. »

La peste ! Cette pimbêche avait bien appris son métier ! Natalee lui jeta un regard noir en posant les deux mains à plat sur le bureau.

« Ne vous foutez pas de ma gueule, Machine. J'ai eu assez affaire à l'administration pour savoir ce que signifie « être pris en affaire » dans votre bouche. Je sais très bien que votre patron est juste parti glander devant un café et discuter pinard avec ses potes de l'ambassade. Alors vous êtes gentille, mais vous ne me la faites pas. Il faut que je le vois aujourd'hui, donc dites-moi quand il sera de retour de sa pause casse-croûte ! »

La secrétaire, toute pâle, resta figée. Natalee crut un instant avoir fait mouche, quand elle sentit une présence derrière elle. Elle se redressa doucement, et le doute commença à poindre dans son esprit. Non, pas ça... ?



HJ : Parce que si ce n'était pas un peu débile, ce serait trop triste ! titeuple


Dernière édition par Natalee Shevelin le Dim 13 Jan - 14:04:13, édité 1 fois
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyMar 6 Nov - 11:14:31

Des samovars chantant les derniers airs à la mode ? Sincèrement, mais qu’est-ce que les gens n’allaient pas inventer de nos jours. Enfin, s’il serait probablement toujours impressionné par la quantité d’objets inutiles que les commerçants pouvaient mettre sur le marché, il était néanmoins parmi les mieux placés pour savoir que tant qu’un produit rapportait de l’argent, toute autre considération passait par la fenêtre. Que l’objet soit ridicule, vulgaire, dangereux, qu’il choque les bonnes mœurs ou bien encore qu’il soit tout simplement laid importait peu tant que les gallions sonnants et trébuchants s’entassaient dans le compte en banche du créateur. Seulement, il y avait une règle à ne pas transgresser pour éviter tout problème : ne pas passer outre les copyrights préexistants et autres droits d’auteur. Autrement dit, la contrefaçon était hors-jeu, de même que les objets s’inspirant fortement d’autres sans pour autant reverser une part de leurs recettes au créateur originel. Ainsi de ces fameux samovars dont, s’ils se vendaient apparemment comme des petits pains dans une certaine frange de la société -en général chez les sorcières de plus de cinquante ans aimant à fredonner le dernier tube de leur star favorite en prenant le thé avec leurs amies-, les créateurs n’avaient nullement acquis le droits d’auteurs sur les chansons que leurs produits reproduisaient. Et, bien entendu, Mrs Moldubec s’était empressée de faire un scandale et d’exiger des réparations conséquences à la firme important lesdits samovars dès qu’elle avait appris que ses chansons faisaient partie du lot le plus vendu et qu’elle n’avait pas reçu une Noise pour sa peine.

Or, bien évidemment, dès qu’une célébrité de la trempe de Célestina Moldubec était impliquée dans une affaire pareille, le dossier atterrissait automatiquement sur le bureau des plus hauts gradés. En l’occurrence, Mikhaïl lui-même puisque le fournisseur des fameux samovars était naturellement une entreprise russe qui venait tout juste d’intégrer le marché anglais avec une gamme comportant uniquement des samovars chantant les derniers tubes à la mode en Grande-Bretagne. Dire que l’affaire énervait profondément l’Ambassadeur aurait été l’euphémisme du siècle. Il avait horreur de traiter avec des « stars » de pacotille. Elles se prenaient toujours pour des divas dignes des plus grands égards alors qu’elles n’étaient pour la grande majorité qu’une bande d’idiotes imbues d’elles-mêmes car elles possédaient une onde de talent. Et Moldubec en était l’exemple parfait. Il n’avait jamais écouté sa musique et ne pouvait donc juger du talent de la femme, mais son caractère, lui, laissait franchement à désirer.

Le rendez-vous qu’elle avait pris avec lui pour discuter de l’affaire et qui devait durer deux heures grand maximum arrivait bientôt sur la fin de la quatrième heure et Mikhaïl se prenait à regretter amèrement que le foutu moldu n’ait pas débarrassé le monde de Moldubec lors de la Commémoration. Quel dommage qu’elle eût déjà quitté la scène lors de l’arrivée du tueur, ça lui aurait évité une des pires matinées de sa vie. Entre les gémissements suraigus de Moldubec qui jouait les martyres en insistant grandement sur le fait que depuis la Commémoration elle était dans un état de grande faiblesse psychologique et que cette affaire avait fini de l’achever -malheureusement il ne s’agissait là que d’une figure de style-, et l’avocat de la bonne femme qui ne lui laissait pas en placer une, il n’avait pas réussi à se faire entendre depuis le début de l’entrevue. Et pour ne rien arranger, il ne pouvait pas se permettre de s’énerver alors qu’il incarnait ici la facette légale de son travail. Néanmoins, lorsque l’avocat s’arrêta une demi-seconde pour inspirer, il profita immédiatement de l’ouverture.


-Maître, Madame, je comprends tout à fait votre détresse. Comme je vous le disais, mes services, en collaboration avec la section « anti-fraude » du Bureau des Aurors sont en ce moment même en train de construire un dossier contre Samovar Inc qui devrait passer devant le Magnemot dans quelques semaines. Vous pouvez donc être assurés du soutien complet de la Fédération de Russie et de son gouvernement que je représente ici, les coupables seront jugés et vous recevrez votre dû. Je vais néanmoins devoir désormais vous laisser, Lena vous raccompagnera.

Il désigna de la main une de ses jeunes assistantes qu’il avait personnellement choisie pour gérer les importuns car, derrière un visage d’ange, elle était intransigeante et savait reconduire quelqu’un sans possibilité de négocier le tout sans jamais vexer la personne en question. Il se leva donc et sortit du salon où l’entrevue avait eu lieu en se massant les tempes. Les cris de Moldubec résonnaient encore à ses oreilles, il avait besoin d’une tasse de café pour reprendre des forces. Il aurait préféré un bon verre de vodka mais pas au Ministère. Il se dirigea donc vers la cafétéria où il ignora superbement Papaescu qui lui faisait des signes de la main avant de repartir vers son bureau en dégustant son expresso.

L’amertume le remit quelque peu sur pied, par contre sa bonne humeur naissante disparut aussi vite qu’elle était venue lorsqu’il arriva devant le bureau de Galina, sa secrétaire, où une énergumène sans manières était en train de l’insulter en son absence. Galina dut remarquer son changement d’expression car elle pâlit visiblement et son visage de figea dans une moue de terreur. Il prit donc une inspiration volontairement bruyante pour faire connaître sa présence à l’insolente et déclara, tout en se redressant de toute sa hauteur et en lui lançant un regard glacial :


-Et puis-je savoir qui vous êtes pour vous permettre ainsi de juger de la qualité de mon travail sans m’avoir jamais rencontré, Mademoiselle ? Et surtout auriez-vous l’amabilité de m’expliquer pour quelle raison vous êtes en train d’agresser ma secrétaire ? J’espère pour votre bien qu’il s’agit d’une affaire de la plus haute importance car je viens de passer une matinée harassante et, si en temps normal, je n’apprécie nullement que l’on s’en prenne à mon personnel et encore moins à ma personne sans raison, aujourd’hui ma patience n’en est que plus réduite. Alors je vous écoute, vous avez très exactement deux minutes pour me convaincre de ne pas vous mettre à la porte de mon bureau de la manière la plus cavalière qui soit, alors je vous conseillerais de commencer à parler de suite.
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyMer 7 Nov - 14:59:56

Par la queue d'une chimère schizophrène. Pourquoi fallait-il qu'elle s'emporte toujours ? À ce moment précis, Natalee ne se supportait plus elle-même. Elle ferma les yeux un court instant, puis les rouvrit pour braquer son regard d'ambre dans celui de la secrétaire, furibond. Comme si cela était de sa faute. Mais parfaitement, messire, c'était la faute de cette secrétaire qui n'avait pas été engageante depuis le début de la conversation ! Depuis quand les ambassades accueillaient aussi froidement ceux qui y mettaient les pieds ? Elle aurait dû faire quoi, hein ? Se pointer avec un chapeau de clown en faisant des pirouettes, pour dérider cette tête de faucon qu'elle avait en face du nez ?
D'accord. D'accord. Lee avait sérieusement abusé sur l'action, il fallait bien qu'elle l'admette. Mais il fallait comprendre une chose, cependant. Lorsque Natalee avait décidé quelque chose, le moindre obstacle la rendait aussi bête et féroce qu'un Minotaure à qui l'on aurait jeté un doloris. Et cette histoire de commémoration commençait sérieusement à lui courir sur le haricot. Le problème était simple. Il fallait trouver la bonne personne pour que l'enquête prenne son envol. Et cette personne, on la lui refusait depuis des semaines. Cette personne se trouvait derrière elle, et maintenant qu'elle faisait volte-face, l'incendiait en bonne et due forme pour ses propos plus que déplacés à son égard.

Natalee fit patte blanche. Elle le méritait, clairement. Toute déconfite – phénomène assez rare et assez drôle qui consistait à lui voir prendre un air qui ressemblait à s'y méprendre à celui d'un chien battu ; on se serait presque attendu à la voir couiner et faire acte de soumission – l'auror ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois, avant de pousser un soupir plein de lassitude et de désespoir. Ses épaules s'affaissèrent, et elle finit par baisser les yeux.


« Excusez-moi. Mes propos ont dépassé ma pensée. Je suis le lieutenant Natalee Shevelin, du bureau des Aurors, et ça fait trois semaines que je me fais envoyer paître de tous les côtés parce que je désire m'entretenir avec vous à propos d'une enquête sur laquelle je travaille. C'est au sujet de l'attentat de la commémoration. Nous avons déterminé l'arme moldue avec laquelle le terroriste a tiré sur la foule, et il s'agit d'un AK-47, qui trouve son origine, si je ne m'abuse, dans votre pays. C'est la raison pour laquelle je brûlais de vous rencontrer, Monsieur l'Ambassadeur. J'ai ardemment besoin de vos lumières à ce sujet, et je crains que vous soyez l'une de mes dernières cartes pour ne pas voir l'affaire stagner indéfiniment. »

Déclara-t-elle très vite, reprenant contenance et sérieux au fur et à mesure qu'elle expliquait la situation. Lee prit une inspiration et continua, sans regarder Mikhaïl dans les yeux. Un instinct de prédateur qui ne veut pas en provoquer un autre.

« Je comprendrai qu'après mon entrée en fanfare, vous désiriez seulement me bouloter de vos quartiers, mais si vous m'accordez ne serait-ce que cinq minutes, je vous en serai infiniment reconnaissante. »

Quinze secondes, même pas. Natalee avait au moins usé de moins de temps que Dmitriev ne lui en avait laissé pour expliquer la situation. L'auror se força à adresser un sourire à l'Ambassadeur, avec l'espoir un peu vain que cela finirait de faire pencher la balance à sa faveur. Elle savait bien, cependant, que c'était ses propos plus que son attitude qui lui permettraient d'avoir la coopération du sorcier.

« Je sais bien que vos attributions ne vont pas jusqu'à avoir connaissance des organisations moldues qui auraient pu fournir une telle arme, mais vous vous doutez bien qu'un moldu seul n'aurait jamais pu pénétrer dans Pré-au-Lard. Nous soupçonnons qu'un réseau de sorciers russe soit derrière cela, réseau que nous avons à l'oeil depuis un certain temps et qui ne cesse de prendre de la place depuis ces deux dernières années. Leurs motivations nous demeurent cependant obscures. En votre qualité d'Ambassadeur, vous avez certainement connaissance de ce phénomène, et ce que vous pourriez m'en dire ferait gagner à mon bureau un temps considérable. »

Trente secondes, maintenant. Natalee venait de battre son record de rapidité. Il était peut-être temps qu'elle arrête de carburer au café. Depuis qu'elle avait reprit son poste, Natalee avait plus d'énergie à revendre qu'une pile Duracell. Et ce n'était pas peu dire, quand on voyait l'endurance des lapins roses de la publicité.
Elle se tut, attendant avec son air le plus affable que Dmitriev daigne consentir à lui accorder un peu de son temps. Avec ce qu'elle venait de lui apprendre, elle doutait que l'Ambassadeur ne se montre pas un temps soit peu professionnel, mais l'orgueil, parfois, était bien plus fort que toute conscience professionnelle. Elle aurait l'air bien fine, si elle retournait au QG les bras ballants. Nul doute que Jared se ficherait ouvertement de sa tête, à l'instar de toutes les autres buses qu'étaient les aurors.
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyDim 11 Nov - 17:02:19

Un lieutenant du Bureau des Aurors rien que ça. Malheureusement pour la jeune femme, cela n’impressionna nullement Mikhaïl qui en avait vu d’autres. Cela eut même plutôt le don de l’agacer encore un peu plus. Si c’était là la manière de travailler des Aurors britanniques, leur collaboration allait se révéler des plus brèves. Il avait mieux à faire que de s’entendre critiquer par une gamine ayant à peine la moitié de son âge et se croyant tout permis de par son poste à responsabilités. Néanmoins, fidèle à sa promesse, il lui laissa ses deux minutes pour tenter de le convaincre de changer d’avis sur elle. Après, il se ferait un plaisir de la mettre dehors, mais pas avant. Lorsqu’il donnait sa parole, ce n’était jamais en vain.

Il ne s’était cependant pas attendu à ce que sa menace amène l’Auror à déblatérer la raison de sa présence en un seul bloc, sans prendre ne serait-ce que le temps de respirer. Il lui lança donc un regard perplexe qui se transforma bien vite en moue sérieuse lorsqu’elle mentionna l’épisode de la Commémoration et plus encore l’AK-47. Voilà un développement qu’il n’avait pas prévu lorsqu’il avait conseillé au damné Maître du Jeu de fournir une Kalachnikoff au moldu chargé de créer l’esclandre à Pré-au-Lard. Il avait alors considéré que l’arme étant la plus facile à se procurer dans le monde moldu mènerait les Aurors à un cul-de-sac, jamais il n’aurait deviné que l’un d’eux ou en l’occurrence l’une d’eux viendrait le voir personnellement à cause de la provenance originale de l’arme. Cependant, il avait assez d’années de métier derrière lui pour savoir cacher sa surprise, ou plutôt pour la faire passer pour ce qu’elle n’était pas : à savoir, la surprise d’un Ambassadeur innocent découvrant que son pays pourrait être mêlé d’une façon ou d’une autre à un acte aussi barbare.

Il se concentra donc d’autant plus sur la suite des paroles de la jeune femme. Et dire qu’il n’aima nullement le sous-entendu qu’elle laissa planer sur la possible implication de la famille aurait été un euphémisme. Certes, il n’était pas assez stupide pour croire que leur activité passerait longtemps inaperçue aux yeux de la loi, mais que l’on associe la mafia russe à la Commémoration ne l’arrangeait nullement. Ou, pour être plus franc, cela le dérangeait profondément. Toute cette histoire ne le concernait pas, la politique anglaise le laissait froid, tant que les affaires marchaient, le reste lui importait peu. Il se trouvait juste qu’il avait fait une suggestion à ses partenaires lorsque ceux-ci avaient décidé de le mettre dans la confidence de par la présence de ses deux héritiers lors de la Commémoration, et ce pour continuer d’entretenir leurs bonnes relations. Néanmoins, s’il avait su que cela lui collerait les Aurors aux fesses, il leur aurait clairement dit de le laisser hors de leurs manigances. Enfin, ce qui était fait était fait, alors désormais il ne lui restait plus qu’à gérer cette petite inopportune. Après tout, elle n’avait aucun moyen de le lier au réseau que son équipe poursuivait depuis deux ans et rien n’indiquait qu’elle ait le moindre doute à son égard, sinon étant donné son caractère pour le moins orageux d’après ce qu’il avait pu constater, elle aurait été incapable de lui servir le numéro de la belle soumise, alors il avait encore une possibilité de profiter de cette occasion. De toute façon, se mettre les Aurors dans la poche ne pourrait jamais lui faire de mal.

Il planta donc de nouveau son regard dans celui de l’Auror mais sans y inculquer autant de froideur cette fois-ci et déclara, se dirigeant vers son bureau :


-Suivez-moi, il ne s’agit pas d’une affaire que l’on peut discuter dans le couloir.


Une fois les doubles portes en chêne passées, il lui fit signe de s’asseoir dans un des fauteuils destinés à ses invités et prit place derrière son bureau. Puis, sans s’occuper de lui dire si elle était ou non pardonnée pour son comportement précédent, il se lança directement dans la discussion qui avait l’amenée jusqu’à sa porte, quitte pour cela à employer des moyens aussi peu recommandables que ceux qu’elle avait choisis pour obtenir un rendez-vous avec lui.

-Je serais bref Miss Shevelin. Je n’ai, comme vous l’avez bien précisé, aucun contact avec le monde moldu russe en Grande-Bretagne que ce soit mon homologue moldu -si jamais nous avons besoin de communiquer, tout passe par Moscou- ou avec les ressortissants de mon pays ne possédant pas de pouvoirs magiques. Néanmoins, il est vrai que, de par ma fonction, je suis au courant des contacts des sorciers natifs de mon pays avec le monde moldu. Je ne sais donc pas jusqu’à quel point les informations que je possède pourraient vous être utiles, mais je suis tout disposé à collaborer avec le gouvernement britannique à condition d’être tenu informé de l’avancée de vos recherches.

Il fit une pause, sous prétexte de prendre une inspiration, en réalité pour laisser l’Auror prendre toute la mesure de ses paroles, puis reprit comme si de rien n’était.

-Je n’ai bien entendu aucune intention d’exiger que votre Bureau me révèle des informations classées secrètes, mais j’exige de savoir ce qu’il sera fait de mes compatriotes s’il se trouve que l’un ou plusieurs d’entre eux sont mêlés à la tragédie de Pré-au-Lard. Vous comprendrez aisément, je pense, que je ne peux laisser un gouvernement étranger mener en justice des Russes sans pouvoir rendre compte des circonstances particulières à mon gouvernement.

Sans compter que ce serait là une façon brillante d’obtenir autant d’informations que possible sur l’avancée de l’enquête. Mais, en attendant d’en arriver là, il voulait d’abord obliger Shevelin à lui en dire autant que possible sur ce qu’elle savait sur l’attaque. S’il donnait l’impression d’en savoir trop, cela éveillerait des soupçons, et c’était bien la dernière chose qu’il voulait. Surtout désormais qu’il savait comment faire d’une pierre deux coups, en se débarrassant d’une épine qui continuait de le piquer constamment aux flancs tout en contentant l’Auror. La remarque de cette dernière sur le « réseau de sorciers russes » que le Bureau surveillait lui avait donné une idée brillante qu’il rêvait de mettre en œuvre. Mais, une chose à la fois, il commença donc par jouer son rôle d’Ambassadeur comme il se devait.


-Mais avant que je ne vous dise ce que je sais, je voudrais en savoir un peu plus. Comment en êtes-vous arrivés jusqu’à moi ? Je ne vous forcerais évidemment pas à rentrer dans des détails qui ne me concernent pas mais vous comprendrez que votre demande est quelque peu non-orthodoxe et qu’il n’est pas habituel que l’on vienne me voir pour me parler d’armes moldues, pour aussi russes qu’elles soient, d’où ma curiosité, termina-t-il avec un très léger sourire.
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyDim 25 Nov - 19:11:04

Youpi ! Son petit discours avait fait mouche, et Dmitriev invitait maintenant Natalee à le suivre dans son bureau. Avec un hochement de tête, Lee suivit l'ambassadeur, en profitant qu'il ait le dos tourné pour respirer un bon coup. Elle l'avait échappé belle, c'était le moins qu'on pouvait dire.
En bonne auror, Natalee jeta un bref regard à son nouvel environnement, dans l'espoir d'y cerner quelques indices concernant le personnage qu'elle avait devant les yeux. Ce n'était que pure déformation professionnelle, cependant, et elle avait déjà eu un assez bon aperçu du caractère du sorcier quelques secondes auparavant. Un caractère d'hippogriffe, tout comme elle. Nul doute que s'ils allaient au combat, ces deux-là ne lâcheraient pas avant de se vouer une rancune tenace. Il fallait faire patte blanche, pour cette fois.
Aussi Natalee s'installa docilement lorsque Dmitriev lui en donna l'autorisation. Elle croisa les jambes et empêcha son pied de s'agiter d'impatience et de nervosité. Les sourcils froncés, Natalee braqua les yeux en direction de Mikhaïl, sans pour autant l'observer dans les yeux. Celui-ci ne s'embarrassa pas de banalités, et Natalee lui en fut presque gré. Presque, puisque ce que lui demandait l'ambassadeur, en retour de quelques informations, lui fit ouvrir des yeux ronds. Tout se négociait, chez les politiciens, et Lee détestait ces moments là. Elle n'avait aucune envie de révéler quoi que ce soit de l'enquête à un type qui pouvait protéger les ressortissants russes qui avaient, potentiellement, fomenté l'attentat. Et puis quoi, encore ? Lui promettre de remettre les coupables au gouvernement de son pays, alors que ceux-ci avaient bafoué les lois anglaises et méritaient donc un jugement dans le pays du crime ? L'auror retint un soupir. Si ce que Mikhaïl Dmitriev avait à lui dire valait le coup, elle devrait bien se résoudre à faire quelques concessions. Certainement pas à ce point là, cependant.
Et bingo. Dmitriev en rajouta une couche, allant presque jusqu'à lui demander ce qu'elle redoutait. Elle réprima une grimace, alla pour rétorquer, mais le politicien lui coupa l'herbe sous le pied en lui demandant quelle hypothèse farfelue avait bien pu traverser son esprit pour l'amener jusqu'à lui. Quel vile curieux.
Natalee se redressa contre son dossier et décroisa les jambes. Elle s'accouda sur ses cuisses et braqua son regard d'ambre dans celui de Dmitriev.


« Permettez-moi d'abord de répondre à vos premières demandes. Il m'apparaît assez naturel que vous désiriez savoir ce qu'il adviendra de ces criminels, s'il s'avère qu'ils soient bien ressortissants de votre pays. Vous avez des responsabilités, et ce genre de cas vous touchent, indirectement. Néanmoins, il est clair que je ne pourrai rien vous révéler de bien édifiant à propos de cette enquête au risque de la compromettre. Ce n'est pas une question de confiance ou quoi, c'est juste que c'est comme ça. Rien ne sort du QG, mais si vos infos valent le coup, je veux bien faire un petit effort et vous rapporter ce qui pourrait vous être utile de savoir. »

Elle s'arrêta, sondant les réactions du personnage, puis reprit sur un ton mesuré.

« Je ne représente pas le magenmagot. Ce qu'il sera fait de vos compatriotes ne relève pas de mes fonctions. Néanmoins, je peux savoir d'expérience quelles peines ils encourent selon les preuves que mon département aura rassemblé. »

Natalee fronça les sourcils. Les dés n'étaient pas encore jetés. Rien ne prouvait que son intuition avait été bonne, et peut-être s'engageait-elle sur une fausse piste. Ce Mikhaïl devait savoir quelque chose d'intéressant pour parler de la sorte. Il semblait consentir au fait qu'elle ait eu du flair, et pour le coup, elle eut envie de hurler quelque chose comme : « Mais bordel, si vous saviez quelque chose depuis le début, qu'est-ce que vous foutiez qui vous empêchait de venir nous le dire ?! ». Mais elle devait se souvenir que ce type était un ambassadeur, et qu'une ambassade protégeait ses ressortissants. C'était comme ça. Ici, dans ce bureau, elle était en territoire russe. Aussi se contenta-t-elle de répondre au sourire de son interlocuteur.

« En effet, mais je n'ai pas l'habitude de suivre toutes les règles que le jeu m'impose, rit-elle. Pour faire simple, disons que l'enquête est dans une impasse, et que vous représentez ce qui se rapproche le plus de nos suspects. »
La phrase s'acheva avant même qu'elle y réfléchisse, et elle manqua de blêmir.
« Enfin, c'est une façon de parler. Nous savons que l'arme est moldue, russe, et notre seul moldu ne nous a pas apprit grand chose. C'est pourquoi j'en viens à me tourner vers un sorcier qui connaisse bien la Russie et ses ressortissants. Compte tenu de la nature de l'arme, il est probable que ce soient eux qui aient donné les moyens au moldu d'entrer à Pré-au-lard, et l'aient fourni en armes. Je n'ai aucune preuve de ce que j'allègue, ni aucune piste sérieuse. Seulement mon flair, et je n'ai pour l'instant que lui auquel me fier. »
Elle s'arrêta une seconde, avant de reprendre en se forçant à l'humilité.
« Il est vrai que c'est bien maigre pour venir indisposer un homme de votre envergure, néanmoins, il y a un réseau sorcier russe qui a émergé d'on ne sait où et qui commence à faire trop parler de lui. La brigade de police magique a établit une corrélation entre une nouvelle drogue apparue sur le marché et cette organisation, et je commence à craindre que cette mafia se découvre gentiment de nouvelles ambitions. J'imagine bien que vous avez eu ouïe de tout cela, et ce que j'aimerais savoir, c'est si ces personnes pourraient en effet avoir quelque chose à voir avec l'attentat. Compte tenu de votre rôle auprès des ressortissants russes, vous avez peut-être déjà établi quelques profils suspects, et examiner ces profils me permettrait de déterminer s'il y a quelque chose à découvrir de ce côté là. »
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyJeu 29 Nov - 16:08:48

Il semblait clair que les règles de la négociation n’étaient pas ce que la jeune Auror maîtrisait le mieux en ce bas monde. Il suffisait de voir la façon qu’elle avait de parler, mélange de détours circonspects et de vérités crues. Plus que le savant mélange d’un diplomate de renom, Mikhaïl voyait plutôt dans ce ballet incertain la méthode instable d’un jeune loup sauvage devant soudain se faire passer pour un chien de compagnie en vue d’atteindre son but. C’était … rafraîchissant. Si différent des discussions avec ses collègues, symphonie trop souvent répétée et qui finissait par le lasser. Bien sûr, une fois ou deux, un nouveau venu le poussait dans ses retranchements mais c’était si rare. Les diplomates étaient en effet une espèce coutumière, craignant par-dessus tout de provoquer un désastre en appuyant sur le mauvais bouton … ou le bon selon les points de vue. Or Mikhaïl était mafieux avant d’être diplomate, il vivait donc d’adrénaline et de profits, et trop souvent à son goût l’immunité diplomatique se révélait insuffisante à compenser l’ennui des discussions à n’en plus finir sur le bon usage d’un terme dans un traité. Il dut donc se retenir de sourire ouvertement devant cette jeune passionnée qui avait le courage de venir jusque dans son territoire et d’y lancer des accusations à peine voilées. En d’autres circonstances, il aurait pu très mal le prendre et il avait d’ailleurs été sur le point de le faire, mais désormais qu’il était bien installé dans son fauteuil, il ne pouvait s’empêcher de trouver son interlocutrice … stimulante.

Il la laissa donc continuer de s’expliquer, non sans arquer un sourcil mi surpris-mi menaçant lorsque ses accusations se firent un peu trop directes, même pour les circonstances informelles dans lesquelles ils se trouvaient tous deux. Heureusement pour la jeune femme, elle sembla se rendre compte seule de son erreur et s’empressa de rectifier le tir. Elle commença alors à parler d’un « réseau sorcier russe qui a[vait] émergé d'on ne sait où et qui commen[çait] à faire trop parler de lui » et le Russe resta stoïque, ne se montrant ni surpris ni dérangé qu’elle évoque si librement pareil sujet. Deux raisons à cela. La première, il n’était pas idiot et savait pertinemment qu’après deux ans sur le territoire britannique la présence de ses hommes un peu partout était vouée à ne pas passer inaperçue. La deuxième, il pouvait se révéler aussi bon ambassadeur que mafieux lorsqu’il s’en donnait la peine or quel diplomate digne de ce nom ignorerait les agissements frauduleux d’une bonne partie des ressortissants de son pays ? Il reprit donc la parole quand il se fut assuré que la lieutenant n’avait plus rien à ajouter.


-Mes fonctions n’incluent pas de surveiller la vie de mes ressortissants, l’ère du KGB si vous me permettez la comparaison moldue est passée, Mademoiselle Shevelin. Néanmoins, vous avez frappé à la bonne porte. Quel gouvernement ne tiendrait-il pas à l’œil ses éléments perturbateurs ?, demanda-t-il avec un sourire sibyllin.

Il s’arrêta ensuite pour ouvrir un des tiroirs de son bureau et en sortit une pochette sans aucune inscription dessus qu’il posa sur le bureau devant lui.


-J’ai ici les noms de quelques-uns des individus que mon gouvernement m’a demandé de surveiller discrètement. Je ne sais s’ils ont quoique ce soit à voir avec l’affaire qui vous occupe, pour certains j’en doute même sincèrement, ils n’ont ni les moyens ni l’intelligence nécessaire pour mettre en place un plan aussi compliqué que celui que vous impliquez, mais néanmoins, en vue de maintenir les bonnes relations entre nos deux pays, je pense pouvoir vos fournir ces informations sans dommage.

Il poussa alors la pochette vers elle mais alors qu’elle posait la main dessus, il refusa de la lâcher.

-Attention cependant. Je n’ai officiellement pas encore reçu l’autorisation de vous fournir ces données, je prends donc sur moi d’outrepasser mes droits et de ne contacter Moscou qu’après que vous soyez sortie de ce bureau au vu de la situation exceptionnelle dans laquelle nous nous trouvons. J’espère cependant que je me fais bien comprendre lorsque je vous dis que je ne mets pas ma carrière en danger juste pour vos beaux yeux, mademoiselle.

Son sourire était toujours en place mais son regard se durcit soudain, de manière à laisser le contraste entre les deux bien en évidence. Puis, une fois qu’il se fut assuré que l’Auror avait saisi ses propos, il relâcha enfin sa prise sur la pochette.


-Maintenant que ce point est clair, je peux malgré tout vous conseiller de regarder de plus près le cas Liminov. Mes propres services l’ont à l’œil depuis un certain temps. Il est arrivé assez récemment sur votre territoire mais déjà sur celui de la Mère Patrie, il a eu quelques déboires avec la justice. Si je devais résumer, je dirais que Mr Liminov est un homme d’affaires comme les autres en ce qu’il est motivé par une ambition dévorante, le seul problème est que celle-ci l’amène à ne pas hésiter à dépasser les frontières de la légalité lorsque cela peut lui rapporter gros. Je ne dis pas que ce soit votre homme, à vrai dire je n’en sais même tout bonnement rien, mais je peux vous assurer par contre qu’il a déjà du sang sur les mains ainsi qu’une fâcheuse tendance à se sortir des ennuis juridiques à la dernière minute. Bref, un homme charmant comme vous le découvrirez bien vite par vous-même je n’en doute point.


Oh oui, un homme charmant qui avait fait l’erreur suprême de vouloir se retourner contre son partenaire en affaires -à savoir Dmitriev lui-même- en s’alliant avec ce rat de Martinez, or Mikhaïl n’aimait pas, mais alors pas du tout se faire doubler. Il avait donc envisagé de s’occuper personnellement de ce très cher Sergueï comme il l’avait déjà fait avec Martinez mais, désormais, l’idée de le livrer sur un plateau d’argent aux Aurors était tout à coup bien plus alléchante. Il suffirait de disposer de suffisants de petits indices pas trop évidents ici et là pour mener les toutous de Sa Majesté droit dans la tanière de Liminov et se débarrasser ainsi de deux menaces d’un seul geste. D’une pierre deux coups comme disait le dicton.
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyVen 7 Déc - 14:14:13

Natalee ne put retenir un sourire franchement amusé lorsque Dmitriev évoqua une frange de l'Histoire moldue de son pays natal. Bon, venant du mec, elle n'était pas certaine qu'il s'agisse vraiment d'humour, mais elle, cela la faisait rire. Elle s'abstint cependant de pouffer bêtement et reprit presque aussitôt son sérieux. On n'était pas là pour s'échanger de bonnes blagues. Elle acquiesça à la question rhétorique de l'Ambassadeur. Ils s'étaient bien compris.
Son regard bifurqua sur la main du russe lorsqu'elle plongea vers un tiroir, qu'elle ouvrit. Pour peu, Natalee se serait trémoussée d'impatience sur son siège. Quelque chose, il avait quelque chose. Hourra ! Intérieurement, notre lycane faisait une petite danse de la victoire. À l'extérieur, elle restait impassible, parvenant même à feindre une certaine patience. Rien ne lui disait que la piste sur laquelle elle avait décidé d'aller était la bonne, et qu'elle parvienne à mettre la main sur l'un des responsables de l'attentat. L'acte terroriste avait été chapeauté par un gros bonnet, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute. Il faudrait sûrement des mois d'enquête et de nuits blanches aux aurors pour entrevoir la réalité qui se cachait derrière ces actes. Car il fallait comprendre les motivations de celui qui avait organisé l'attentat. Si les enjeux politiques étaient clairs, il ne demeurait pas moins que pour faire élire un homme en particulier, si cela avait été bien le but recherché, il y avait d'autres méthodes bien moins sanglantes. Il fallait être honnête. S'il y avait une chose à laquelle Kingsley avait lamentablement échoué malgré sa bonne volonté, cela avait bien été d'éradiquer la corruption qui sévissait au Ministère. Alors, naturellement, Natalee supposait qu'il s'agissait d'une entité extérieure au gouvernement. Un sorcier qui devait fortement apprécier agir dans l'ombre, en témoignait le surnom absurde qu'il se donnait.

Mikhaïl Evguenovitch coupa Shevelin dans ses réflexions en reprenant la parole. La lycane l'écouta avec sérieux, avant d'être de nouveau distraite par la pochette qu'il tendait vers elle. L'auror hésita un quart de seconde, puis posa le bout de ses doigts sur le précieux Graal, pour s'en emparer. Mais la pochette résista. Dmitriev n'était manifestement pas encore tout à fait décidé à s'en séparer. Elle leva un œil interloqué sur l'Ambassadeur, qui en profita pour la mettre en garde une nouvelle fois.
Rhaaaalala ! Mais oui qu'elle avait compris ! Elle n'était pas complètement abrutie, tout de même. Bon, il allait la lâcher cette pochette ? Ah oui, peut-être le sorcier attendait qu'elle dise quelque chose, qui assurerait le politicien qu'il n'était pas en train de se causer des ennuis, avec elle. Natalee retira sa main et s'enfonça dans son siège, le dos bien droit.


« Monsieur l'Ambassadeur, croyez-bien que je n'ai pas l'habitude de mettre dans de mauvaises positions les personnes qui m'accordent leur aide. Je suis une femme de parole, vous pouvez me faire confiance. »

Quand Dmitriev lâcha finalement l'objet qui faisait la convoitise de l'auror, cette dernière ne le prit pas cependant, se contentant de l'ouvrir et de jeter un rapide coup d'oeil aux dossiers que la chemise renfermait. Il y en avait un petit paquet. De quoi bien remplir sa journée et une partie de sa nuit.
Par chance, l'Ambassadeur était assez manianime pour ne pas lui dire de décarrer sans lui fournir une petite piste. Natalee releva la tête en refermant le dossier et l'écouta attentivement. Son cerveau en ébullition emmagasina toutes les informations que lui offrait Dmitriev. Penchée sur le bureau, elle donnait l'impression d'un loup aux arrêts.
Ce profil pouvait être intéressant à étudier de prêt. Mais la description que lui en dressait Dmitriev était encore faible. Un homme d'affaires véreux n'était pas pour autant un mégalomaniaque en puissance, qui se pavanait sous un obscur pseudonyme pour répandre la mort. Elle tiqua légèrement, toute à ses réflexions, oubliant même qu'elle se trouvait devant un ambassadeur et non devant un collègue.


« C'est une piste à étudier, en effet... À première vue, néanmoins, ce n'est pas le profil que j'attends. »

Cette fois, la lycane s'empara du dossier et le feuilleta sans le lire. Elle croisa les jambes, et son pied, sans qu'elle ne le contrôle cette fois, se mit à battre la cadence tandis que son esprit survolait, analysait, les petites informations qu'elle venait de glaner.

« Comme je vous l'ai dit, je ne peux pas révéler les informations sensibles de l'enquête, mais voilà ce que je peux déjà vous dire de l'homme que nous recherchons. Cela peut peut-être vous rappeler quelqu'un. »
Elle prit une inspiration, puis fixa Dmitriev de son air classique d'auror en pleine réflexion.
« Notre homme est certainement le chef d'une organisation. C'est même certain, car il n'aurait autrement pas eu les moyens de mettre en place un tel carnage sans hommes de main dévoués. Il se cache derrière un pseudonyme. C'est un homme qui aime agir dans l'ombre, mais le surnom qu'il porte indique clairement qu'il est imbu de sa personne, féru de pouvoir et de contrôle. Il aime tirer les ficelles, et il colle au profil d'un manipulateur avec un sérieux penchant narcissique. Il se cache, cependant. C'est assez étrange qu'il revendique ce crime sous un masque et non à visage découvert, et c'est ce qui pose un gros paradoxe sur les conclusions que mon bureau a tiré de sa personnalité. Ou peut-être pas. Si on découvre la réelle motivation de ce pseudonyme, on obtient la clef qui nous permettra de comprendre toutes les facettes de sa personnalité.
Son mobile reste aussi un gros point d'interrogation, dans toute cette histoire. Il y a des enjeux politiques certains, et je ne doute pas qu'il ait agit clairement dans le but d'éloigner Shacklebolt du pouvoir. Il a peut-être des liens, ici même, au Ministère.
Il est intelligent, audacieux, sans scrupule. Je pense personnellement que c'est un maniaque du contrôle. Maître du Jeu... Notre gros problème est de découvrir à quel jeu ce conna... cet individu joue. »

Elle s'arrêta une minute pour respirer, laissant par la même occasion la pochette tomber sur ses genoux tandis qu'elle croisait les mains devant sa bouche.

« Je vais regarder de près le dossier de Liminov, et envoyer des hommes enquêter à son sujet si je trouve quoi que ce soit qui me met la puce à l'oreille. Un homme d'affaires, hein ? Ça pourrait peut-être coller au profil, il faut que j'en discute avec notre expert psychomage. »

Natalee se frotta la lèvre du bout de l'index, pensive. Il lui tardait de regarder de prêt les documents que lui avait fourni Mikhaïl. Néanmoins, elle était encore dans son bureau, et ce n'était donc pas le moment de réfléchir à haute voix. Elle en aurait tout le loisir au QG. Ses collègues risquaient de rentrer chez eux avec un sacré mal de crâne. Aussi se rappela-t-elle à l'ordre et décroisa les jambes, en s'emparant du Graal qu'elle glissa sous son bras.

« Je vous remercie infiniment pour les informations que vous avez bien voulu me donner, Monsieur l'Ambassadeur. Croyez-bien en mes plus plates excuses pour le comportement grossier dont j'ai fait preuve envers votre secrétaire et vous-même. Je lui enverrai une boîte de chocolats pour me faire pardonner. titeuple Une dernière chose, si vous voulez bien... Entre vous et moi, que pensez-vous de ce Maître du Jeu ? Votre avis de politicien sur les potentiels buts qui motivent ce sorcier peut m'être utile dans mon enquête. Les affaires de complots forment mon quotidien, néanmoins, un œil différent que celui d'un auror peut éclairer l'affaire sous un nouveau jour. »
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyMer 12 Déc - 12:47:49

Elle ne ferait probablement pas une diplomate de renommée mais quelque chose disait à Mikhaïl que la jeune Shevelin devait être une Auror qualifiée. Outre son rang et le fait qu’elle était la seule qui avait eu suffisamment d’intuition pour arriver jusqu’à lui, la façon dont elle envisagea le cas Liminov tira une esquisse de sourire au mafieux. Heureusement que la Grande-Bretagne n’en avait pas trop des comme elle, sinon les affaires se compliqueraient sérieusement. En effet, personne avec deux doigts de jugeote ne penserait Liminov responsable de l’attentat de Pré-au-lard. C’était une brute sans scrupules -certes pleine de ressources- mais il était loin de posséder les capacités mentales pour organiser un plan de l’ampleur de celui de la Commémoration. Seulement combien d’Aurors qu’il connaissait au pays auraient sauté sur l’occasion de boucler l’affaire avec un suspect idéal sur les bras quitte à ce que certaines questions restent sans réponse, le tout pour se faire bien voir du public ? Pas Miss Shevelin apparemment. Enfin, rien n’empêchait pour autant Mikhaïl de faire croire au Département de la Justice que Liminov avait trempé jusqu’à un certain degré dans la combine. Il ne serait pas bien difficile de croire qu’une entité supérieure ait fait appel à ses services contre une grasse rémunération en vue de se procurer l’arme nécessaire au massacre. Et dans le pire des cas, même si la pilule était trop amère à faire passer, le Russe saurait bien s’arranger pour placer suffisamment de preuves des exactions de Sergueï sur le chemin des Aurors jusqu’à ce que ces derniers n’aient d’autre choix que de lui faire visiter l’intérieur d’une cellule de la célèbre Azkaban.

Liminov quitta ensuite bien vite les pensées du vieil homme lorsque la conversation prit un tour nettement plus intéressant. Alors comme ça le bureau des Aurors avait créé un « profil » du Maître du Jeu ? Voilà qui s’annonçait une information des plus juteuses. Le mafieux lui-même rêvait de posséder plus d’informations sur ce type clairement mégalomaniaque qui considérait normal de traiter les plus puissants chefs mafieux du pays comme des pions à son service. Car s’il y avait une chose que le patriarche Dmitriev ne supportait pas, c’était bien d’être sous-estimé. Il connaissait ses limites et même la plupart de ses défauts, il savait qu’il était loin d’être parfait et que, par exemple, sans la présence de Lev à ses côtés, il ne serait jamais aussi loin dans la vie, mais cela ne changeait en rien le fait que lorsque quelqu’un le voyait comme plus incompétent qu’il ne l’était en réalité, il le prenait très, mais alors très très mal. Et ce maudit Maître du Jeu, avec sa manie de ne jamais se découvrir, commençait sérieusement à lui courir sur le haricot.

Il écouta donc la description que lui donna la jeune femme et se retint de peu de sourire lorsque la langue de cette dernière fourcha à la fin de son petit discours. Effectivement, le Maître du Jeu était bien un connard fini, rien à redire là-dessus. Simplement les raisons de le considérer comme tel de Mikhaïl et Natalee différaient sûrement fortement. Enfin, quoi qu’il en soit, il n’avait rien appris d’essentiel. Ce « Maître » se prenait pour le roi du monde et passait sûrement des heures devant le miroir le matin à se congratuler de ses réussites, rien de nouveau sous le soleil la pluie britannique. Mais bon, Shevelin avait laissé suffisamment clair qu’elle ne dévoilerait rien de pertinent à l’enquête et elle semblait savoir maîtriser sa langue -du moins jusqu’à un certain point- lorsque c’était nécessaire, alors il ne s’était pas fait de grosses illusions. Par contre, lorsqu’elle annonça prévoir d’envoyer une boîte de chocolats à Galina, le rire qui lui échappa fut plus fort que lui. Elle était impayable cette petite.

-Et bien je suis sûr qu’elle sera ravie. Faites cependant attention à ce que cela ne s’ébruite pas, les gens prennent vite l’habitude des bonnes choses et quelque chose me dit que Galina n’est sûrement pas la seule secrétaire du Ministère à avoir subi vos foudres. Je m’en voudrais que votre salaire s’en ressente pour autant, dit-il avec une lueur provocatrice dans le regard.

Oui, définitivement cette petite lui plaisait et il prenait toujours un malin plaisir à taquiner les gens qu’il appréciait. C’était presque dommage que la jeune femme ait choisi le côté de la loi, elle aurait fait une agente de première catégorie il n’en doutait pas une seconde. Enfin, il fallait bien faire face à des adversaires dignes de ce nom de temps à autres, sinon on tombait dans la routine et tout le monde savait que, dans le monde de l’ombre, la routine amenait le manque d’attention qui amenait … la fin des haricots. C’est pourquoi lorsqu’elle le surprit de nouveau en lui demandant son avis, il décida de prendre la question au sérieux. Il aurait tout aussi bien lui raconter des salades, mais quelque chose lui disait qu’elle verrait probablement au travers. Et puis si ça pouvait mettre des bâtons dans les roues du fameux Maître il était à cent pour cent pour.


-Les motifs derrière les actions de ce Maître du Jeu ? Je vous mentirais si je vous disais que je n’y ai pas pensé depuis la catastrophe, tout le monde y pense, néanmoins je vous mentirais également si je vous disais avoir trouvé une réponse satisfaisante. Je peux néanmoins vous dire que mon impression est qu’il s’agissait avant tout d’une campagne de publicité. Un moyen de se faire connaître. Veut-il réellement séparer le monde sorcier du moldu ? Je n’en suis pas si sûr. Il y aurait eu des moyens moins radicaux et plus efficaces d’y arriver, néanmoins avec un coup comme celui-ci, tout le monde se souviendra de son nom. Quelque chose me dit que c’était exactement ce qu’il voulait. Les élections me semblent plus être un bonus. Et si mon raisonnement est exact, cela signifie qu’il faut s’attendre à la suite. Si j’en crois mon expérience, nous n’avons eu droit qu’à la mise en bouche. J’espère par conséquent que votre Bureau est prêt à mettre les bouchées doubles, parce que croyez-moi lorsqu’une personne comme ce Maître décide de se montrer, elle le fait rarement à moitié.
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyMer 19 Déc - 16:48:42

Youpi, Dmitriev avait rit à sa blague pourrie ! Peut-être que l'Ambassadeur n'était pas aussi grognon qu'il ne l'avait laissé paraître aux premiers abords. C'était tant mieux, d'ailleurs, car si Natalee devait avoir de nouveaux contacts avec cet homme là, elle préférait que leur relation parte sur un bon pied. Si elle devait consentir à donner quelques infos à l'Ambassadeur, cela serait plus agréable que s'il la considérait définitivement comme une innommable sous-merde.
D'ailleurs, ce n'était pas une blague, Natalee était bien prête à envoyer un petit lot de chocolats à la secrétaire de son important interlocuteur si cela pouvait lui permettre d'être dans ses petits papiers. Il fallait savoir faire quelques sacrifices, parfois. Un rire amusé échappa à la lycane quand Dmitriev laissa entendre que si elle commençait à chercher le pardon des secrétaires qu'elle avait malmené, sa paie risquait d'y passer. Elle leva les mains en signes de reddition, une lueur amusée dans les yeux.


« Fichtre, je suis démasquée ! »

Si elle poussait le vice à s'excuser à coups de chocolats à tout le monde, il n'y aurait pas qu'aux secrétaires que Natalee devrait offrir des présents, à la réflexion. Elle ne comptait plus le nombre de gens qu'elle avait envoyé chier depuis le début de sa carrière chez les aurors. Mais il ne valait mieux pas s'en vanter. Que ses faits de guerre soient limite moins nombreux que le nombre de personnes qu'elle avait un peu malmené n'était pas une réussite digne d'être criée sur tous les toits.

Natalee se contenta donc de revenir au sujet, bien plus sérieux et important que ces histoires de chocolats. Le Maître du Jeu. L'auror avait globalement dit ce qu'elle pensait de ce type là, mais elle était très intéressée par la vision qu'avait Dmitriev de ce personnage. Que supposait-il de lui, et son entrée en scène terriblement remarquée ? Lee ne tarda pas à le découvrir. Bon joueur, l'Ambassadeur lui donna le change sans rechigner, et elle l'en trouva éminemment sympathique.
L'hypothèse que Mikhaïl formula intéressa vivement Natalee. Une campagne de publicité, c'était ainsi qu'il qualifiait l'acte barbare qu'avait orchestré le Maître du Jeu. C'était une analyse fort intéressante, que les aurors avaient laissé de côté, trop axés sur les enjeux politiques que l'attentat avait engendré. S'il n'y avait pas eu une catastrophe à la Commémoration, il ne faisait, aux yeux de Natalee, pas l'ombre d'un doute que le MCR aurait remporté les élections et que le nouveau Ministre de la Magie aurait été Margaret Bailey. Les scores avaient été particulièrement serrés, et il s'en était fallu de bien peu.
De là à imaginer un plan machiavélique de l'AVC pour remporter les élections était particulièrement exagéré, même si de nombreux aurors, depuis l'institution de Richardson, auraient volontiers eut à redire sur cet homme et sa politique. Notamment concernant les coupes dans le bugdet alloué aux aurors. Depuis la dernière Guerre, cela semblait être devenu un sport national que de priver les représentants de l'ordre de leur force de frappe en réduisant les moyens financiers du bureau. Et ensuite, ces connards se plaignaient que les enquêtes n'allaient pas assez vite, que trop d'affaires n'avaient jamais pu être résolues ! Bande de peignes-cul qui, au lieu de leur donner les moyens, les envoyaient dans des séminaires à la con sur la gestion d'une situation de crise ! Comme si les aurors avaient eu leur diplôme dans une boite de chocogrenouille et n'avaient aucune idée de la façon d'intervenir en cas d'attentat ou d'émeutes... La rapidité et le sérieux avec lequel ils avaient réagi lors de la Commémoration prouvait pourtant bien l'inverse. S'ils n'avaient pas été prêts à réagir, il y aurait eu bien plus de morts, et bien plus de dégâts. Tout cela pour dire que les aurors ne voyaient pas les décisions de Richardson d'un bon œil, mais que, professionnelle, Natalee s'interdisait pour autant d'en faire un être démoniaque, et prêt à tout pour remporter les élections. Ce qui ne l'empêchait pas de fouiller dans les affaires de cet homme, particulièrement en étudiant son entourage proche, le caractère et les motivations des sorciers qui gravitaient autour de lui.

L'auror acquiesça gravement la suite des propos de Dmitriev. Son avis rejoignait celui du politicien. Il était clair que le Maître du Jeu n'en avait pas fini avec le monde magique, et qu'il fallait s'attendre à un nouveau coup d'éclat. Cela angoissait beaucoup la jeune femme. L'enquête n'avançait pas, et elle se sentait impuissante. Elle savait que le bureau n'avait pas encore les moyens d'empêcher un nouveau drame. Ce n'était pas par orgueil personnel qu'elle voulait mettre la main sur le Maître du Jeu. C'était la peur. La peur de se voir ramasser de nouveau les corps de victimes innocentes, de voir une résurgence des angoisses et des craintes du passé revenir au galop. Elle s'était battue contre la peur, en intégrant l'Ordre du Phénix. Contre la peur que le Seigneur des Ténèbres avait su insuffler au monde magique, mais aussi contre la sienne propre. C'était la raison pour laquelle Natalee était si impliquée dans son métier. Il était une grande partie de sa vie, il avait même été toute sa vie pendant bien des années. Un combat perpétuel contre toutes les formes de tyrannies et d'obscurantismes, un devoir de protecteur, de rempart contre les Forces du Mal qui ne demandaient qu'à s'emparer du monde magique. Les aurors n'étaient pas des gens dupes. Ils avaient pressenti depuis la fin de la guerre que la chute du Seigneur des Ténèbres entraîneraient beaucoup d'ambitions chez les derniers mages noirs que comptait l'Angleterre. Après Araley, le Maître du Jeu. Aussi sournois et dangereux avait été Valère, le Maître du Jeu était une menace bien plus sérieuse. L'ex Mangemort avait été seul, et s'il avait su répandre la peur, il n'avait jamais agi que de son propre fait, suivant la psychose destructrice qui l'avait mené à la mort. Mais le Maître du Jeu n'était pas un homme seul. Il avait les moyens de faire mal, très mal. Il ne fallait pas que les aurors se loupent, et il était nécessaire que les politiciens acceptent de marcher dans leur sens et n'entravent par leur enquête comme ils avaient coutume de le faire. C'était, en d'autres termes, un pari impossible. Dans un moment de fragilité, Natalee poussa un soupir las. À cet instant de la réflexion, elle se disait que son métier et les devoirs qui l'accompagnaient formaient un combat perdu d'avance.


« J'aimerais tellement pouvoir vous dire que vous avez tort, mais je crois que votre raisonnement est terriblement juste. Finalement, peut-être que les formations de gestion de situations de crise instaurées par le nouveau gouvernement nous seront finalement utiles. »

La lycane eut un sourire blasé.

« De la publicité... Ouais. C'est exactement ce qu'il faut à ce Maître du Jeu. »
« Et il a un putain de talent pour ça », pensa Natalee.
« Cela mettra le temps qu'il faudra, mais on le chopera. L'Angleterre n'a vraiment pas besoin d'un nouveau Voldemort en mode Maître de l'Ombre. Trop d'innocents ont déjà été massacrés. »

Sur ces mots, Natalee se leva, et baissa les yeux sur Dmitriev.

« Je vous remercie pour les quelques minutes que vous avez bien voulu m'accorder. Votre aide et votre point de vue sur la situation me sont plus utiles que vous ne pouvez l'imaginer. Si tous les politiciens étaient aussi conciliants que vous, notre travail serait plus facile. »

Un sourire passa sur son visage tandis que l'auror se pencha au-dessus du bureau de l'ambassadeur pour lui offrir une poignée de main.

« À bientôt, Monsieur Dmitriev. Je vous tiendrai au courant des informations qui vous seraient utile de connaître, comme convenu. »

Sur ces dernières paroles, Natalee se détourna, son dossier sous le bras. Il était temps de préparer le terrain pour aller casser du mafieux.



À moins que tu voies quelque chose d'autre à ajouter, c'est terminé pour moi ! I love you Merci beaucoup, c'était bien chouette, ce rp. Very Happy
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] EmptyJeu 3 Jan - 9:39:08

Lorsqu’elle soupira, elle lui sembla soudain bien plus jeune que l’âge qu’elle se devait d’avoir en réalité. C’était comme si le poids du monde lui tombait brusquement sur les épaules maintenant qu’elle réalisait les implications profondes et complexes des actes du Maître du Jeu. Ce qui devait jusque-là avoir ressemblé à une enquête tordue mais aux motifs relativement clairs (trafiquer les résultats des élections en instillant la peur) se transformait sans prévenir en quelque chose de bien plus noir et pervers. Car qu’un homme tue des innocents pour le pouvoir ça s’était déjà vu, la fin justifiait les moyens pour plus d’un. Néanmoins qu’un homme organise une tuerie dans le simple but de se présenter dans toute sa gloire et puissance au monde cela devenait tout à coup bien plus retors. Parce que lorsqu’on mêlait mégalomanie et psychopathie, cela finissait toujours mal. Et l’Angleterre magique était mieux placée que personne pour le savoir.

Un instant, Mikhaïl ressentit de la pitié pour cette jeune et énergique lieutenant qui allait devoir gérer les conséquences d’actes qui la dépassaient. Puis cet instant passa et il se rappela à lui-même que la vie était loin d’être juste et que c’était à chacun de choisir à partir de là son chemin avec les cartes qui lui avaient données à la naissance. L’Auror Shevelin avait choisi le côté de la loi en toute connaissance de cause, à elle désormais d’en assumer les conséquences. Néanmoins, il se surprit à voir s’étirer un léger sourire lorsqu’elle lui promit de revenir le voir avec les informations promises. Moins que la satisfaction d’avoir réussi à tirer -dans la limite du possible- les vers du nez à une représentante de l’ordre, il se réjouissait à l’idée de recroiser la demoiselle. C’est que les occasions de converser avec une tête bien faite au Ministère étaient définitivement trop rares pour qu’il se permette de cracher dessus.

Il prit donc sa petite main féminine mais décidée dans sa grosse paluche usée par le temps et la serra énergiquement.


-J’attendrais votre passage avec impatience. Mais pour le bien-être de Galina, prenez rendez-vous avant ou au moins ne me l’agressez pas, je ne voudrais pas me retrouver avec une secrétaire à l’hôpital pour excès de stress. Les femmes aussi compétentes qu’elle sont dures à trouver de nos jours vous comprendrez, termina-t-il avec une pointe d’humour. Sur ce, je vous souhaite bonne chance et bon courage pour la suite de cette enquête. Car il est certain que nous nous porterons tous mieux sans ce maudit Maître du Jeu.

Et oh comme il le pensait !

[Hj : Voilà, réponse courte vu qu’il n’y avait pas grand-chose à rajouter. Je voulais juste conclure également de mon côté. Ce fut un plaisir partagé que ce topic qui j’espère ne sera pas le dernier I love you ]
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MessageSujet: Re: Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00]   Dites, Monsieur Dmitriev, vous vous y connaissez en Mafia ? [Terminé 99/00] Empty

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