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 Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyLun 27 Aoû - 14:53:48

Mikhaïl vérifiait que son nœud papillon était bien mis lorsque Natalia apparut sur le pas de leur chambre à coucher dans sa robe de soirée préférée, toute de mousseline vert émeraude, avec d’élégants strass verts et bleus sur le bustier et un nœud impressionnant au niveau de la ceinture. Ses longs cheveux noir aile de corbeau étaient à moitié relevés et retenus par une broche en diamant en forme de fleur que Mikhaïl lui-même lui avait offert lors de leur dernier anniversaire de mariage. En croisant son regard, le mafieux en eut le souffle coupé. Elle était encore plus belle qu’à son habitude, un joyau dûment poli qui rayonnait de mille feux dans l’écrin spécialement confectionné pour elle. Le sourire qu’elle lui adressa eut tôt fait de le laisser sans voix et il lui fallut quelques instants pour reprendre contenance et répondre à la question qu’elle lui posa de sa voix posée et douce.

-Дopoгой, avez-vous vu mes boucles d’oreilles torsadées en argent ? Celles que je portais lors du mariage d’Oleg et Galina.

Pour être tout à fait honnête, Mikhaïl n’était même pas sûr de savoir de quelles boucles il s’agissait. Il achetait avec joie des bijoux à sa femme et aimait la voir les porter mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il tenait un inventaire de ces derniers et encore moins de leurs lieux de rangement, c’était là le travail des dames de compagnie de Natalia. Il fit néanmoins semblant de réfléchir avant de donner à sa femme une réponse à même de lui éviter tout type d’ennui domestique.

-Je suis certain que Malinka doit savoir où elles se trouvent. Lui avez-vous demandé ?
-Absolument très cher, mais il ne coûte rien de recommencer.
-Tout à fait, déclara l’homme en retenant discrètement un soupir de soulagement.

Il avait évité la crise familiale de peu. Natalia prenait toujours les réceptions avec un sérieux immense et rien ne devait la contrarier ces jours-là, même Lev craignait sa colère. Jetant un dernier regard à son reflet dans le miroir, il épousseta machinalement le blason des Dmitriev brodé sur sa robe de cérémonie et tourna les talons en vue de se diriger vers la salle de bal où les invités ne tarderaient pas à faire leur entrée, dans un peu plus d’une demi-heure s’ils désiraient arriver avec les rituelles cinq-dix minutes de retard de toute personne respectable se rendant à un évènement de ce type se devait d’avoir.

La salle de bal avait été décorée avec goût selon les désirs de Natalia et, de longues tables dans les tons pastel s’étalaient le long du mur du fond, recouvertes de mets mélangeant avec art les cuisines britannique et russe. Les Dmitriev avaient en effet voulu faire découvrir leur culture tout en honorant celle de leur pays hôte, une façon de mettre tout le monde d’accord autrement dit. Un bar regorgeant de tous types d’alcool et de tabac avait également pris place dans un coin de la pièce et plusieurs barmans et barmaids vérifiaient une dernière fois que tout était en place pour l’arrivée des invités. Dans un autre coin de la pièce, de confortables canapés étaient disposés de manière à ce que toute personne ayant envie de se reposer ou d’avoir une conversation privée puisse le faire sans gêne. Enfin, la salle contigüe était aménagée de façon à ce que, veuillent les femmes s’éloigner un moment pour discuter de ce que Merlin seul savait qu’elles disaient lorsqu’elles se rassemblaient en groupe, elles puissent profiter en même temps d’un salon de thé des plus agréables. Définitivement, pour une première réception depuis leur arrivée en Angleterre et surtout depuis leur installation dans leur manoir récemment construit dans la campagne londonienne pour faire la paire avec l’immeuble qu’ils avaient acheté dans le centre de la capitale peu après leur arrivée en catastrophe chez les Fowl il allait bientôt faire deux ans, Natalia s’était surpassée. Aucun détail n’avait été laissé de côté et la minutie de la matrone Dmitriev était visible dans l’arrangement du moindre vase. Un sourire fier éclaira d’ailleurs le visage buriné de Mikhaïl en observant la pièce, Natalia était vraiment un hôte exemplaire.

Puis, alors qu’il était plus ou moins perdu dans la contemplation du ballet des serveurs terminant les derniers préparatifs, il vit son bras droit entrer dans la pièce en robe de cérémonie également. Cela lui tira un nouveau sourire amusé, son vieil ami n’avait jamais aimé les soirées en costume. Sa stature de géant l’obligeait à se faire faire des robes sur mesure et il s’y sentait toujours mal à l’aise, enfermé, en opposition aux robes amples et confortables qu’il portait habituellement.


-Alors мой партнер, on se sent comme un pingouin disproportionné ?

-Vous l’avez dit patron. J’ai l’impression qu’au moindre mouvement brusque les coutures de cette horreur vont lâcher et je vais me retrouver en chemise.
-Niaiserais mon cher, vous êtes beau comme un dieu nordique dans cette robe. Ou oseriez-vous dire que j’ai mal choisi en la faisant confectionner chez mon tailleur préféré ?
-Non, bien sûr que non, Natalia, je ne voulais pas vous vexer !

Devant l’air d’adolescent confus de son vieil ami alors qu’il se faisait réprimander par sa femme, Mikhaïl ne put s’empêcher d’éclater de rire, avant de prendre le pauvre Lev par le bras pour le tirer des griffes de tigresse de Nacha. Ce fut d’ailleurs à cet instant que la sonnette de la porte d’entrée retentit pour la première fois et que le majordome annonça les premiers arrivés de la soirée.

-L’ambassadeur Okumi et sa femme, représentants du Japon ainsi que leurs deux filles aînées Melles Keiko et Eiko Okumi.

Bien sûr, il aurait dû le savoir. Comptez sur les asiatiques pour toujours arriver à l’heure précise, et pas une seconde plus tard. Alors, se composant un sourire affable, il lâcha le bras de Lev et s’empara délicatement de celui de sa compagne pour aller accueillir son collègue du Ministère et la famille de celui-ci. Ce n’était pas la partie qu’il préférait de ce genre d’évènements, mais en vue de pouvoir discuter avec les personnes qu’il désirait réellement voir, il était nécessaire d’inviter tout un tas d’autres personnes par pure convenance, un peu comme un écran de fumée créé pour cacher la réalité de ce que l’on pouvait bien y trafiquer derrière.

Il arriva donc devant la porte, Natalia à son bras et adressa la courbette d’occasion aux Okumi avant de s’extasier comme il se devait sur la beauté des jumelles. En plus, pour une fois, il n’était pas obligé de mentir, les jumelles étaient effectivement deux beautés orientales dignes de louange. Deux petites geishas modernes pour faire dans les clichés. Heureusement qu’Alekseï était à Poudlard, pensa alors la patriarche Dmitriev, sinon il aurait certainement été difficile de le tenir éloigné de pareille distraction. Or, avec le père de sa future femme dans la pièce, mieux valait éviter qu’il se donne en spectacle à jouer les Casanova comme il savait si bien le faire. Merlin seul savait combien d’ennuis cela pourrait causer à la famille !

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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyLun 27 Aoû - 18:09:41

« Comment me trouvez-vous, Hugh ? »

Hugh Murray réprima un léger soupir d’agacement et se tourna vers sa femme, occupée à se contempler dans la glace d’un air dubitatif. Autant son esprit d’action et d’homme de décision était marqué, autant celui indécis et influençable de sa femme apparaissait clairement. Heureusement, les rôles étaient bien définis. Il était le seul maître à bord et sa femme lui était fidèle en le secondant du mieux qu’elle pouvait – dans les affaires domestiques uniquement, cela allait de soi.

« Parfaite, assurément, Abigail, je vous assure. Vous êtes resplendissante. »

Il lui laissa le soin d’apprécier le compliment puis poursuivit son propre examen dans la glace. Pour une fois, il fallait avouer qu’Abigail s’était surpassée, réussissant à lui rappeler celle qu’elle était jadis. Dans sa jeunesse, elle était extrêmement belle, et ses longs cheveux sombres, ses grands yeux marron, sa peau légèrement matte ainsi que ses formes voluptueuses attiraient les regards des hommes – rapidement détournés par celui, nettement moins amène, de son mari. Cependant, les années passant, elle avait légèrement empâté mais l’éclat de sa beauté était resté en dépit de l’assaut de l’âge. A l’instar de son physique, sa personnalité avait peu changé. D’une intelligence relativement limitée, elle était passée du stade de jeune fille écervelée à celui d’épouse sans autre questionnement que le renouvellement de sa penderie ou le remplacement de la tenture du salon.

Aujourd’hui, toutefois, elle arborait une somptueuse robe grenat qui épousait les formes de son buste généreux pour s’évaser vers le bas. Un châle de soie assorti couvrait ses épaules peu vêtues. A cela s’ajoutaient des escarpins bordeaux et une ceinture, rouge également, qui enserrait sa taille. Ses longs cheveux sombres, à l’abri du moindre fil blanc, tombaient en cascade dans son dos. Pour parfaire le tout, une parure constituée d’une myriade de petits diamants était accrochée à son cou, de même que des boucles d’oreilles au prix certainement affolant encadraient son visage. Dernière touche, la bague sertie d’un unique diamant qu’elle portait à la place de la traditionnelle alliance.

Il savait qu’il avait épousé une des plus belles créatures disponibles dans sa jeunesse et s’en félicitait toujours. Après tout, il ne lui demandait que d’être séduisante, de lui donner un héritier et de s’occuper des affaires domestiques. Pour lui, Abigail était la femme idéale, son manque de profondeur d’esprit convenant parfaitement à son caractère autoritaire. Il fut interrompu dans ses pensées par Matthews qui, derrière la porte, lui annonça que la voiture était avancée.

Jetant un dernier regard à sa robe de cérémonie noire, très sobre, qui lui tombait dans le dos, il passa sa chevalière surmontée d’un gros rubis taillé à son doigt. D’un geste distrait, il ajusta sa cravate et vérifia que sa pochette assortie était correctement placée puis sortit, sa femme sur ses talons. Au bas de l’escalier, il entendit Edward venir de la cuisine, un verre de whisky à moitié vide à la main.

« Laisse donc cela, Edward, il y a à boire tant et plus chez les Dmitriev. Et je t’enjoins de rester sobre… »

L’avertissement donné, il observa son héritier d’un œil circonspect. Très élégant, Edward avait reçu l’intelligence de son père mais la beauté de ses traits venait de sa mère – fort heureusement, car Hugh n’était pas un homme particulièrement séduisant. Portant une robe, noire également, qui suivait ses épaules avant de tomber négligemment, son fils avait passé outre le port de la cravate et son contentait d’une chemise blanche à jabot en-dessous d’un gilet de costume.

« Reboutonne le haut de ta chemise et suis-nous, intima Hugh d’un ton sec. »

Après un trajet d’une brièveté seulement destinée à faire profiter aux occupants du luxe de la voiture, ils arrivèrent en vue du manoir des Dmitriev. Sa femme au bras droit, Edward du côté gauche, légèrement en retrait comme l’exigeait son père, il pénétrèrent dans la salle de réception, impeccablement décorée, au son de la voix du majordome qui annonçait leur arrivée. Hugh se dirigea directement vers son homologue des psychotropes et le salua de manière amicale, en confrère et ami.

« Mon cher Mikhaïl, quel plaisir de vous voir ce soir. Je crois que vous ne connaissez pas encore mon épouse, Abigail, ni Edward, mon fils… Et vous devez être Natalia, je présume ? »
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyJeu 30 Aoû - 13:22:00

« Comment me trouves-tu, Aïlin ? »

L'alchimiste tourna les yeux vers sa sœur qui venait d'entrer dans sa chambre sans attendre son accord, virevoltant gaiement dans une magnifique robe de soirée. Certainement trop impatiente pour attendre que son frère daigne sortir, elle tourna sur elle-même et lui adressa un grand sourire enjoué.

« Hm... »

Aïlin lui adressa un coup d'oeil faussement ennuyé, qui affadit le sourire de la belle brune. Un sourire amusé vint se percher sur les lèvres du jeune homme, qui attrapa sa baguette magique sur son bureau et informula un sortilège. Un large écrin apparut sur le meuble, qu'Aïlin ouvrit avant de tendre le bijou à sa cadette. C'était un magnifique collier d'or blanc, qui s'attachait au ras du cou et descendait sur le décolleté dans une cascade de saphirs.

« Je pense que tu seras parfaite avec ceci... »
Déclara-t-il en lui tendant le bijou, qui apparaissait clairement pour l'oeil avisé comme de l'artisanat gobelin de la mode du XVIIème siècle.
« Oh... Aïlin... Il est magnifique ! »
S'extasia Lynn en prenant délicatement l'objet entre ses doigts fins.
« Un héritage de nos ancêtres, certainement. Je l'ai retrouvé par hasard. C'est l'occasion de lui donner une seconde vie. Veux-tu bien me laisser m'apprêter maintenant, s'il-te-plaît ? »

Lynn y consentit en s'excusant et rendit son intimité au jeune lord, qui reporta son attention sur son lit où s'étendaient deux costumes entre lesquels il hésitait. La tête de sa sœur réapparut une dernière fois dans l'entrebâillement de la porte, pour lui avouer préférer le costume indigo au violet sombre qui rappelait pourtant les couleurs de ses armoiries. Las de réfléchir à des choses aussi dérisoires, Aïlin consentit à écouter le conseil de sa sœur.
C'était un costume trois pièces au veston brodé, et dont la robe de sorcier ouverte et doublée de soie azur tenait lieu de veste aux manches légèrement évasées. Il revêtit une chemise blanche au col relevé puis l'habit de sorcier, qu'il orna d'une lavallière rappelant la couleur et les motifs du veston. Aïlin ajusta ses boutons de manchettes en aigue-marine, simple et discret rappel à la couleur de ses yeux, piqua une épingle d'or blanc et d'aigue-marine également sur sa lavallière, puis se tourna vers la psyché pour contempler son reflet d'un oeil critique.
Son regard était cerné, ourlé de gris rougeâtre qu'un excès de travail et de substances illicites, qu'il tentait vainement d'arrêter, avaient dessiné sur sa peau fine. Il les atténua d'un sortilège pour se donner meilleure mine et arrangea ses cheveux d'ébène, qui encadraient son visage aux traits harmonieux mais durs.
Il n'était pas question de laisser transparaître fatigue ou distraction dans son apparence. Ce dîner chez Mikhaïl Dmitriev était, pour le jeune Bower, un événement important, lors duquel il se devait de faire bonne figure. Il avait travaillé d'arrache-pied pour réintroduire le nom des Bower dans la bouche des sorciers de bonne société, il n'était pas question de négliger le moindre détail ce soir. Aïlin rajusta le col de sa robe et sortit de la chambre tandis que vingt heures sonnaient au salon.
L'irlandais descendit prestement les marches et rejoignit le vaste salon, où Lynn patientait près du piano. Sa sœur cessa de jouer pour lui jeter un coup d'oeil admiratif et le complimenter sur son élégance. Leur regard se croisèrent et le jeune lord fronça les sourcils devant l'air interrogatif, l'expression d'attente qu'il devinait sur le visage de sa sœur.


« Tu... Tu as quelque chose pour... ce soir ? »

L'espace d'une seconde, une si courte seconde, mais ô combien tétanisante, Aïlin éprouva la furieuse envie de gifler Lynn. Un rictus de mécontentement barra ses lèvres et il se raidit, tandis que la plainte lancinante du manque émergeait doucement derrière la barrière que formait la potion anxiolytique qu'il avait avalée un peu plus tôt. Ce n'était vraiment pas le soir, ni pour une prise, ni pour une crise de manque.

« N'y pense même pas, Lynn. C'est hors-de-question. Cette soirée est bien trop importante pour moi. Et, j'oserai dire, pour notre famille. »

Il avait plutôt envie de lui hurler au visage qu'ils se rendaient chez des barons de la drogue, mafieux de surcroît, qui verraient à la première seconde l'excitation des psychotropes dans l'éclat de leurs yeux, et que cela serait du plus mauvais effet. Il n'avait aucune envie de faire son entrée dans le grand monde en faisant plus jaser qu'il ne l'était nécessaire. Fort heureusement, Lynn n'insista pas, mais Aïlin demeura aussi méfiant qu'un chien de chasse, s'attendant de Lynn ruse ou supplication au moindre instant, comme lui-même en était capable lorsque le désir d'arrêter ses pensées devenait intenable.
Il donna les instructions à ses domestiques sans quitter la pièce, craignant de voir Lynn en profiter pour aller fouiller les cachettes dont elle soupçonnait l'existence. Ou pire encore, dont elle avait eu preuve de l'existence. Elle était certainement angoissée à l'idée de sa première apparition publique, mais si tel était le cas, cette anxiété lui serait plus bénéfique que n'importe quelle substance. Il n'était nul besoin de pallier son manque de confiance en elle par cette assurance factice qu'engendrait la drogue, bien qu'Aïlin comprenait cette envie.

Les deux jeunes gens conversèrent en se partageant un thé. Aïlin énuméra distraitement la liste des invités dont il soupçonnait la présence, narra avec patience et application ce qu'il savait de Mikhaïl et de la famille Dmitriev, jusqu'à ce que Jenny leur annonce que la voiture était prête. Frère et sœur se levèrent alors pour sortir, puis montèrent dans la calèche sans monture de leur père, dont Erycius avait pris les commandes. Quelques secondes de voyage suffirent pour arriver au manoir Dmitriev.
L'héritier Bower descendit en premier de la voiture, ouvrit la portière à Lynn, et tous deux pénétrèrent dans le manoir, Lynn au bras de son frère aîné.
Ils se dirigèrent sans attendre vers leur hôte, dont Aïlin accueillit la vue d'un sourire. Il se tourna d'abord vers la maîtresse de maison, et inclina le buste avec respect.


« Mes hommages, Madame. Monsieur Dmitriev, c'est un plaisir de vous revoir... » salua l'alchimiste avec jovialité, en serrant cette fois la main du sorcier. « Lynn, permets-moi de te présenter notre hôte, l'Ambassadeur Mikhaïl Dmitriev et le premier homme à m'avoir fait l'honneur de sa confiance. »

Aïlin ne tarda pas à prendre congé pour laisser les maîtres de maison accueillir les autres convives, et s'avança dans la salle de réception en offrant de nouveau son bras à sa sœur. Il salua sobrement les quelques noms qu'il connaissait plus ou moins vaguement, et ceux dont l'importance l'exigeait, sans s'attarder cependant. Il repéra bien vite Hugh Murray et sa famille et se pencha discrètement vers sa sœur.

« Voici Hugh Murray, avec lequel j'ai traité quelques affaires. Un homme à ne pas contrarier, si j'en suis mon intuition. »

Chuchota-t-il avec un demi-sourire, avant de se diriger vers lui. Il présenta respectueusement ses hommages à son épouse, de la même façon qu'il l'avait fait avec Natalia, puis se tourna vers Hugh.

« Monsieur, je suis heureux de vous rencontrer ce soir. Lynn, voici Hugh Murray, ancien batteur émérite à qui j'ai eu le privilège de rendre quelques menus services, dans le cadre de mes compétences. »

Déclara-t-il, soucieux de respecter les convenances auprès de l'homme d'affaires malgré la confidence qu'il avait faite à sa cadette une minute auparavant.



HJ : En espérant que ça vous convienne à tous !
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  • James Kirkby
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    James Kirkby
MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyJeu 30 Aoû - 18:13:59

L'invitation était arrivée quelques jours auparavant, alors que James était seul chez lui – Talyn étant parti, à l'aube, remplir ses nobles fonctions d'Oubliator au Ministère. Plongé dans la comptabilité de son cher parrain, le jeune homme avait déposé le message sur une pile de choses à faire, estimant qu'un hibou en provenance de chez Dmitriev relevait de la correspondance professionnelle. Des ordres, des questions, ou autre chose en rapport avec l'affaire chinoise qu'il dirigeait pour le compte d'un triumvirat de mafieux... Il avait donc attendu un long moment avant de prendre connaissance de la lettre, et la teneur du message l'avait laissé perplexe. Une soirée ? Il était invité, personnellement, à une soirée chez un sorcier de l'envergure de Mikhaïl Dmitriev ? C'était un grand honneur, absolument inattendu au vu de la position de James dans l'échelle hiérarchique de la mafia magique... De toute évidence, il fallait accepter cette invitation ; le contraire eût été impoli, et malavisé. Il prit donc une plume pour confirmer sa présence, puis suspendit son geste...

Il y avait un problème majeur. Talyn. Ne pas se rendre à la soirée, c'était prendre le risque de froisser Dmitriev. Mais s'y rendre seul, c'était prendre un autre risque, non moins considérable : celui de vexer Talyn. Et enfin, s'afficher avec l'homme de main de son parrain était d'une audace inconsidérée. Xenophius le premier, s'il en avait vent, pourrait bien trouver cela déplacé et exprimer son avis, comme à son habitude, à coups de Doloris.

L'examen de ce problème avait tenu James un long moment, puis, sur un coup de tête, il s'était décidé. Le visage grave, les lèvres pincées, il avait confirmé sa présence, en précisant qu'il serait accompagné. Tant pis pour ceux qui prendraient mal le fait qu'il soit avec un homme... De toute façon, il faudrait bien que Xenophius le sache un jour ou l'autre. Il était bien avec Talyn et n'entendait pas se cacher toute sa vie. Lorsque son parrain le saurait, eh bien ! ce serait un sale quart d'heure à passer... Car, de toute évidence, le chef de clan n'apprécierait pas cette fantaisie. Il avait toujours plus ou moins su que son filleul courait plus les pantalons que les jupons, mais là, la chose deviendrait dangereusement concrète... et Talyn était un employé du dénommé McGregor... Il allait le mettre en danger bêtement. Le hibou était à peine parti que James regrettait déjà de l'avoir envoyé. Lorsque Talyn rentra du travail, le soir, il lui expliqua la situation, en précisant :

-Nous dirons que nous sommes amis, d'accord ?

Qui s'y tromperait ? Personne, certainement. Mais on pouvait toujours essayer... Pour amadouer son compagnon, le jeune homme promit :

-J'en profiterai pour te présenter des gens importants.

Talyn ne pouvait pas éternellement rester au bas de la hiérarchie, non ? C'était l'occasion de commencer à le faire connaître. Contrairement à ce que James avait redouté, son amant prit plutôt bien la chose, et il ne rechigna même pas à l'idée de devoir aller acheter un costume pour l'occasion. En bon connaisseur, James lui fit choisir une tenue de chez Wizard's Paradise, parfaitement coupée bien que ce ne fût pas du sur mesure ; il était normal que les employés de McGregor portent la griffe du clan...

Le jeune Kirkby, de son côté, était assez pourvu en nippes en tout genre pour ne pas devoir courir les magasins. Le jour venu, il se décida pour un costume trois pièces prince de Galles gris, qui l'assortissait parfaitement au noir de Talyn. Pas de vêtements sorciers pour lui : il avait toujours détesté ces robes dans lesquelles il flottait et se sentait mal à l'aise. La mode moldue était son faible, et la maison de couture de Xenophius proposait des modèles largement inspirés de ce qui se faisait chez le commun des mortels. Il compléta sa tenue d'une chemise blanche et, pour un peu d'excentricité de bon aloi, d'une cravate rouge à fines rayures. Il se jeta un regard complaisant dans le miroir en achevant de nouer sa cravate ; les beaux vêtements étaient une passion pour lui, et il devait reconnaître qu'il se trouvait plutôt pas mal. Talyn aussi était bien dans son costume neuf... Cela changeait de ses habituels jeans. Il avait l'air un peu gauche, mais cela viendrait. Il faudrait bien qu'il s'y habitue, s'il grimpait un peu dans la pyramide comme James le souhaitait...

À huit heures trente, ils posèrent une main sur le Portoloin généreusement fourni par Dmitriev à ses invités dépourvus de véhicules magiques. Ils atterrirent devant la grille d'un superbe manoir, et mirent presque dix minutes à remonter toute l'allée bordée d'arbres qui menait à la demeure. Un majordome stylé les accueillit avec autant de déférence que s'ils avaient été des gens de la haute société, et, sans tarder, James s'avança vers les hôtes.

-Madame Dmitriev, mes hommages, fit-il avant d'exécuter un baise-main impeccable. C'est un véritable honneur d'être votre invité. Monsieur Dmitriev, mes respects, ajouta-t-il en s'inclinant légèrement devant son patron. Je me suis permis de venir accompagné d'un ami... Permettez-moi de vous présenter Talyn Lawford, Oubliator de son état. Je lui ai tant parlé de vous qu'il mourait d'envie de vous connaître...

Allez, Dmitriev, pas de question embarrassante, pas de remarque acerbe, tu seras gentil. James adressa un sourire à son supérieur, bien conscient de la surprise qui devait être la sienne. D'un regard, il vérifia que Xenophius ne se trouvait pas – pas encore ? - dans la salle. Il remarqua Aïlin Bower et sa sœur, puis Hugh Murray, puis Lev, autant de personnes à présenter à Talyn, mais pas de Directeur de la Coopération Magique Internationale. Bon, l'esclandre n'était peut-être pas pour tout de suite, Dmitriev avait l'air un peu plus ouvert que McGregor sur le chapitre de la morale.
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  • Lynn Bower
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    Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyJeu 30 Aoû - 18:28:57

N'y pense même pas, Lynn. C'est hors-de-question. Cette soirée est bien trop importante pour moi. Et, j'oserai dire, pour notre famille.

"Ne sois pas si désagréable…"
protesta-t-elle calmement mais avec une pointe d'excuse dans la voix. "A t'entendre, on dirait que je suis accro. Je te rappelle que de nous deux, ce n'est pas moi qui ai besoin de masquer mes cernes et mes yeux rouges."

Elle regretta ses mots à l'instant même où ils franchirent ses lèvres mais elle n'en laissa rien paraître. Si elle voulait qu'Aïlin la respecte, il fallait qu'elle commence par s'affirmer. Elle ne le laisserait pas la traiter comme une vulgaire droguée. Elle n'en était pas encore là et n'avait pas l'intention de laisser déraper les choses jusqu'à cette extrémité. Simplement, elle était nerveuse et voulait vraiment faire une bonne impression.

" C'est important pour moi aussi, je n'ai pas l'intention de tout gâcher."

Elle aurait aimé qu'il lui fasse un peu plus confiance, mais c'était probablement trop demandé. Elle n'appréciait pas la façon dont il semblait la surveiller. Ce n'était pas parce qu'elle avait prit quelques doses de stupéfiant depuis qu'ils avaient tué Carpenter que cela était devenu une addiction. Et s'il avait un problème avec ça, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. C'était au manoir qu'elle avait découvert la poudre et nulle part ailleurs.

Mais Lynn n'insista pas, ne souhaitant pas se brouiller avec son frère avant cette soirée si importante, ni se brouiller avec lui tout court. Elle savait déjà à quel point sa rancœur pouvait être tenace. Elle avait été tenue éloignée de sa vie pendant presque deux ans, elle ferait le nécessaire pour qu'une telle chose n'arrive plus.

Soucieuse de réparer son étourderie, elle l'interrogea sur les personnalités présentes à la soirée et son frère lui parla de ceux qu'il connaissait tandis qu'ils prenaient le thé.

Quand la voiture fut prête, les évènements se bousculèrent et avant même qu'elle n'ai pu se questionner une dernière fois sur sa tenue, Aïlin lui tendait le bras pour l'aider à sortir du véhicule.

Tandis qu'ils pénétraient dans le manoir, Lynn se composa un visage avenant et c'est tout naturellement, et avec une facilité déconcertante, qu'elle se glissa dans la peau de la jeune femme de bonne famille qu'elle était.

Après tout, elle n'avait rien à envier aux autres femmes présentes. Ses longs cheveux noirs avaient été coiffés en un chignon bas savamment effectué, porté sur le côté pour dégager sa nuque. Elle avait choisie une longue robe bleue nuit au col bénitier, fendue à la cuisse, qui mettait chacune de ses courbes en valeur tout en relevant l'exploit de lui préserver une certaine innocence. Le collier que son frère lui avait confié était d'une beauté à couper le souffle sur sa peau opalescente. De discrètes boucles d'oreilles en diamant ainsi qu'une chevalière à ses initiales du plus bel effet, complétaient la panoplie. Elle avait dessiné et créé elle-même le bijou et était particulièrement fière du résultat. C'était, assurément, le genre de bijou de famille que chaque grand sorcier devait avoir dans son coffre.
Son maquillage léger mais pertinent mettait parfaitement en valeur ses yeux d'acier aux reflets argentés ainsi que ses lèvres charnues tout en gardant la fraicheur et la finesse de son jeune teint.
Elle savait qu'ils étaient élégants et dans le ton de la soirée. Se tenir au bras du sorcier puissant et avisé qu'était devenu son frère finit d'apaiser les craintes de la jeune femme tandis qu'ils se dirigeaient vers leur hôte.
Aïlin salua le couple Dmitriev et présenta Lynn qui s'inclina élégamment avant de tendre sa main au maître de maison:

" Je suis enchantée de vous rencontrer enfin, Monsieur Dmitriev. Mon frère m'a dit beaucoup de bien de vous et de votre famille. Je ne vous saurais jamais assez gré des bienfaits que vous lui accordez."

Elle sourit à l'épouse du mafieux et la complimenta sur sa toilette avant qu'Aïlin ne prenne congé. Ils découvrirent la salle de réception magnifiquement décorée et saluèrent d'autres convives. Lynn écouta attentivement lorsqu'Aïlin lui adressa quelques conseils sur la personne qu'ils s'apprêtaient à saluer et ils recommencèrent le même cérémonial:

"C'est un plaisir, Mr Murray" Déclara-t-elle avec son sourire le plus doux. "Madame. "

Ces mondanités n'étaient finalement pas aussi terribles qu'elle ne l'avait craint. Si Aïlin ne les appréciait pas particulièrement, elle était, elle, certaine de s'y fondre à merveille. Elle avait de la ressources en matière d'adaptation. Sourire à tout va et trouver toutes les conversations passionnantes ne serait pas un problème.
Après tout, chez les Bower on était adepte des fourberies, mensonges et manipulations en tout genre. De père en fils... et de père en fille également, de toute évidence...
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyJeu 30 Aoû - 21:30:17

- Finalement tu avais raison, cette panoplie du parfait gentleman me va plutôt bien!
Debout devant le miroir en pied de la chambre, Talyn achevait de nouer sa cravate tout en inspectant d’un oeil critique le costume noir flambant neuf que James l’avait aidé à choisir quelques jours plus tôt. C’était un beau costume, et Talyn devait avouer que la veste longue et le pantalon soigneusement taillés lui allaient comme un gant. James avait du goût, pas que l’Oubliator en doutait, mais il était toujours admiratif de la classe dont son compagnon faisait preuve en toutes circonstances. Se détournant du miroir, le jeune homme posa les yeux sur son compagnon et haussa un sourcil.

- Oh, tu me l’avais caché celui-là, fit-il en détaillant le costume d’une grande élégance porté par James. Ca me donne presque envie de te le retirer tout de suite.
Bah oui, vous résisteriez à un paquet cadeau fraîchement emballé vous?

- Il nous reste un peu de temps avant de partir, fit-il remarquer avec un sourire séducteur.
Mais James ne semblait pas avoir envie de froisser son beau costume car il eut tôt fait de renvoyer Talyn à ses études, ou plutôt à sa cravate, nouée de travers.

- T’es pas drôle, râla l’Oubliator, juste pour la forme, puis, il retourna au miroir remettre sa cravate correctement.

A une époque qu’il préférait oublier, Talyn avait été un habitué des petits costumes faits sur mesure pour un enfant, tous plus chers qu’un salaire moldu. Il fallait bien suivre sa mondaine de mère dans les ennuyeuses partys où elle pouvait repérer ses futures proies. L’enfant qu’il était alors s’y ennuyait toujours prodigieusement et parvenait toujours à trouver le chemin de la cuisine où les domestiques de la maison, quelle qu’elle fut, prenaient soin de lui, lui offrant gâteaux et chocolat chaud tandis qu’ils discutaient entre eux de la réception et déversaient leur fiel sur leurs maîtres et leurs invités occupés à se pavaner dans le grand salon. De cette époque Talyn gardait aussi une éducation très mondaine qu’il détestait passionnément. Sa mère lui avait fait donner des cours de maintien afin qu’il sache comment se tenir, comment marcher, comment saluer, comment parler et surtout comment complimenter des vieilles rombières endimanchées couvertes de diamants et de poudre de riz qui ressemblaient d’avantage à des clowns, pour l’enfant qu’il était, qu’à des princesses dont elles se prétendaient les descendantes. S’il avait su qu’il aurait besoin de ça en étant adulte ça l’aurait certainement fait rire.

Une fois sûr que sa cravate était correctement nouée, Talyn se détourna à nouveau du miroir et alla s’asseoir sur le lit afin d’enfiler les chaussure neuves qui allait avec le costume. Noires et vernies, elles n’étaient pas vraiment le genre de pompes que l’Oubliator portait habituellement. Lui qui aimait être à l’aise dans ses chaussures, il n’avait même pas eu le temps de les casser avant la réception. Il espérait qu’une bande de sparadrap magique enduite de potion anti-gonflement et anti-ampoule serait suffisante pour le protéger. Bon sang, qu’est-ce qu’on ne faisait pas par amour!

A l’heure exacte, cette fois, le portoloin prévu par leur hôte les emmena tous les deux vers leur destination. Un peu secoué par le déplacement, Talyn tituba un instant et leva instinctivement une main pour remettre ses cheveux en place. Il avait en effet pris le temps de les coiffer soigneusement au lieu de se contenter de les laisser boucler comme ils voulaient. Il avait aussi veillé à tailler son habituelle barbe de trois jour correctement. Bref, il avait fait tout ce qu’il pouvait pour faire bonne impression, tout du moins physiquement.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour se reprendre et chasser le vertige passager dû au voyage par portoloin. Tous deux se trouvaient à présent devant l’imposante grille d’entrée d’un manoir à peine visible parmi les arbres. A cette vue, Talyn laissa échapper un sifflement admiratif.

- Pas mal la baraque de ton russkof! Ca paye les bestioles magiques!
Il ignora le regard de reproche de James et s’engagea sur le long chemin menant à la bâtisse ... et regretta de n’avoir pas eu le temps de casser ses chaussures avant de venir.

Une fois introduit dans la salle de réception, James s’avança directement vers un couple qu’entourait déjà une foule de gens, certainement leurs hôtes, songea Talyn. L’homme avait une certaine prestance, bien que Talyn lui trouva l’allure de quelqu’un qu’il vaut mieux éviter de contrarier. La femme n’était guerre différente des vieilles peaux dont il avait le souvenir, excepté qu’elle n’avait pas l’air d’avoir avalé un pneu de tracteur au petit déjeuner. Elle ressemblait d’avantage à un sapin de Noël, verte et scintillante de bijoux. Ne manquait que la guirlande électrique! Talyn laissa James saluer leurs hôtes et le présenter comme "un ami". A ces mots, bien que dûment prévenu par son compagnon, il dû se retenir de lever les yeux au ciel.

- C’est un honneur de faire votre connaissance, Monsieur Dmitriev. James parle si souvent de vous que j’ai l’impression de vous connaître.
Oui bon, pas tant que ça, étant donné qu’il n’écoutait jamais un mot de ce que James lui disait à propos du Russe.

- Mes hommages, madame Dmitriev, vous êtes éblouissante.
Un peu trop même. Retenant un sourire, Talyn se pencha galamment pour la saluer d’un baisemain et retint un rire à la pensée qu’il pouvait en profiter pour gober l’énorme diamant qui scintillait de tous ses feux à son doigt.

Il était décidé à se comporter convenablement avec tout le monde. James serait fier de lui.
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptySam 1 Sep - 14:04:52

-Vraiment Marcus, je me réjouis que vous ayez pu abandonner vos dossiers le temps de venir nous rendre visite, ne pas rencontrer Mrs Papaescu eut été criminel. N’est-ce pas Natalia, très chère ?
-Absolument. Madame, il va d’ailleurs falloir que vous me donniez l’adresse de votre joailler, il me faut une broche comme celle-ci.

La femme de l’ambassadeur roumain sourit à l’écoute de ce compliment et la ressemblance avec une hyène était si frappante que Mikhaïl dut se faire violence pour ne pas réagir. Calme et distinction en toute circonstance. Enfin, il ne fut pas mécontent de voir son collègue et sa moitié s’éloigner en direction du buffet. Il n’appréciait de toute façon pas ce bourreau de travail de Papaescu. Heureusement, l’annonce du nom suivant lui tira un sourire content. Murray. Voilà une personne qu’il espérait sincèrement revoir ce soir. Ils avaient peut-être entamé leur relation sur des bases instables mais l'affaire en Chine les avait rapprochés dans le bon sens et l’ancien batteur faisait désormais partie des personnes à qui il rêvait d’exhiber sa nouvelle acquisition. Mais, chaque chose en son temps, pour l’instant il se contenta de rendre son salut à son camarade mafieux.


-Hugh, le plaisir est partagé. Je suis ravi de voir que vous avez pu vous libérer. Madame, mes hommages. Hugh est chanceux d’avoir une si belle femme à ses côtés.

Et il le pensait. Mrs Murray était une véritable beauté pour son âge. Tout à fait dans le genre de Natalia, ce qui arrangeait bien Mikhaïl, elles auraient probablement mille conseils à se prodiguer l’une à l’autre tandis que les hommes s’occupaient de leurs affaires. Quant au fils Murray, il ressemblait à tant d’autres héritiers qu’il avait déjà rencontrés. Il se contenta donc de lui serrer la main en souriant avant de promettre à Hugh de le rejoindre dès la partie « accueil » de la soirée terminée. En effet, c’était rarement la plus amusante d’une réception mais c’était très certainement la plus nécessaire si l’on voulait que les invités reviennent une prochaine fois. Une question de convenances et de bonnes manières. Un code social que tous connaissait par cœur et dont ils savaient la fausseté mais auquel ils s’accordaient malgré tout.

Et c’est ainsi qu’il continua à distribuer poignées de main et compliments sur les robes et colliers qui passaient devant ses yeux jusqu’à ce que le jeune Bower arrive accompagné de sa jeune sœur. Son attention se focalisa alors de nouveau sur le présent au lieu de se contenter de prononcer des phrases dont il ne pensait pas le moindre mot. C’était lui qui avait choisi d’inviter le jeune alchimiste devant la surprise silencieuse de Natalia étant donné l’âge d’Aïlin. Il avait été on ne peut plus satisfait du résultat de sa commande et il considérait que la moindre des choses était d’inviter le jeune Lord à une réception. Et si l’on en croyait la tenue des deux Bower, il n’avait pas fait d’erreur. Son jeune acolyte savait se tenir en société, peut-être même bien mieux que certains de ses collègues issus de milieux moins aisés. Papaescu pour n’en nommer qu’un …


-Et je n’ai pas regretté une seule seconde de vous l’avoir accordée, mon cher Aïlin. Vous irez loin j’en suis sûr et je pourrais alors dire que c’est moi qui vous avez donné votre première chance.

Il se tourna ensuite vers la jeune fille à ses côtés et fut frappé par la ressemblance physique. S’ils ne se ressemblaient pas terriblement, l’air de famille était néanmoins indéniable. Un port altier et un je-ne-sais-quoi dans le regard qui vous faisait comprendre que bon nombre de noirs secrets se cachaient derrière ces apparences de parfaits petits héritiers. Cependant, il ne s’agissait nullement de ses affaires et, à vrai dire, cela ne l’intéressait pas. Tant qu’ils se révélaient utiles en temps voulu, c’est tout ce qu’il leur demandait, le reste ne le concernait nullement. Il sourit donc à la cadette Bower et lui fit un baise-main.

-Mademoiselle, votre frère est bien égoïste de cacher une beauté telle que vous des yeux de la société. C’est un plaisir de vous rencontrer.

Il les laissa ensuite partir, se tournant déjà vers une des nouvelles amies de Natalia et son mari qui semblait aussi empâté qu’il avait l’air idiot. Il fallait espérer que son portefeuille soit rempli sinon c’était à se demander ce que sa femme lui avait trouvé.

Les minutes continuaient de s’écouler et les invités s’égrenaient dans un flot continu. Mikhaïl commençait d’ailleurs à en avoir salement ras-le-bol. Il aurait dû savoir que laisser l’essentiel des invitations à Natalia était la certitude d’avoir les trois-quarts de la haute bourgeoisie londonienne à dîner. Il était d’ailleurs toujours surpris de la facilité avec laquelle sa femme retenait les noms de toutes les personnes dont il fallait se souvenir et n’oubliait jamais personne lors de faire une liste d’invités. C’était un don, il n’y avait pas d’autre possibilité. Enfin, il arrivait à la fin du calvaire, il en était sûr, ne serait-ce que parce que la salle de bal était déjà bien remplie et que s’ils voulaient pouvoir respirer, il faudrait bien que le flux d’invités finisse par se tarir, non ? Et puis, les noms qui lui rappelaient de moins en moins de choses signifiaient également que les principaux invités étaient déjà à l’intérieur. A vrai dire, sur sa petite liste privée d’invités, il ne manquait plus qu’une personne à arriver : Kirkby. Après leur mission commune au Pérou et la réussite de cette dernière, il s’était mis à apprécier le jeune homme et c’était ce qui avait amené sa décision peu commune d’inviter un des employés de McGregor. D’ailleurs quand on parlait du loup …


-Madame Dmitriev, mes hommages. C'est un véritable honneur d'être votre invité. Monsieur Dmitriev, mes respects. Je me suis permis de venir accompagné d'un ami... Permettez-moi de vous présenter Talyn Lawford, Oubliator de son état. Je lui ai tant parlé de vous qu'il mourait d'envie de vous connaître ...

En posant les yeux sur l’homme qui accompagnait Kirkby, Mikhaïl ne put retenir un léger froncement de sourcils surpris. Lorsqu’il avait lu que James serait accompagné, il ne s’était très certainement pas attendu à … ça. Une légère et discrète pression de la main de Natalia sur son avant-bras le rappela néanmoins bien vite à l’ordre et il reprit contenance. La vie privée de Kirkby était justement cela : la vie « privée » de Kirkby. S’il voulait parader au bras de son « ami », tant mieux pour lui. Après tout, James ne travaillait pour lui que dans le cadre d’une association avec Murray et McGregor, ce n’était pas comme si Lev lui présentait soudain l’homme de sa vie. L’image fut d’ailleurs si perturbante qu’il cligna deux fois des yeux et chercha instinctivement du regard la silhouette de son second, apparemment en grande discussion avec Nichols du département de Régulation des créatures Magiques. Il rendit donc leur salut aux deux hommes, leur serrant même la main à chacun, pour se faire pardonner sa légère impolitesse de tantôt.

-Eh bien, James, c’est également un plaisir de vous revoir et, Mr Lawford, j’espère que je ferais honneur aux récits que James aura pu vous faire de moi.

Le couple s’excusa ensuite et les Dmitriev en finirent enfin avec les formalités d’usage. Mikhaïl réprima un bâillement, cela faisait vingt minutes que la réception avait commencé et il se sentait déjà lassé. Il était temps d’aller rejoindre une compagnie digne de ce nom. Il entraîna donc Natalia vers le groupe formé par ses invités privilégiés dans le but que cette dernière emmène ensuite Mrs Murray au loin. Il n’eut d’ailleurs même pas à le lui dire, ils étaient mariés depuis suffisamment longtemps pour se comprendre sans paroles dans ce genre de cas.

-Abigail, si vous me le permettez, j’aimerais vous faire goûter la tarte que j’ai commandée chez François Demarceau. Elle est arrivée de Paris ce matin et je crains qu’elle ne soit pas à la hauteur. Pourriez-vous m’accompagner ?

Et sur ce, les deux femmes partirent bras-dessus, bras-dessous, laissant les hommes entre eux accompagnés seulement de la jeune Bower. Natalia avait dû considérer que séparer une si jeune femme de son frère dans une soirée de pareil standing était mal avenu et Mikhaïl ne pouvait qu’acquiescer. Il espérait seulement que cela ne contrarierait pas ses projets pour la suite de la soirée. Il avait toute l’intention de présenter son dernier trésor à ses associés et il craignait de ne choquer une jeune lady en le faisant. Enfin, pour l’instant, encore fallait-il aller préparer la dite surprise. Il fit donc signe à Lev de s’approcher, le sauvant par-là même de la dangereuse approche de Mrs Papaescu et s’adressa à ses convives en attendant l’arrivée de son ami.

-Eh bien, rappelez-moi de ne plus jamais jouer les hôtes de soirée. Trop de présentations vous achèvent un homme.

Ou de comment la bonhommie Dmitriev mettait à mal toutes les apparences de bonnes manières dont il avait si durement tenter de faire montre pendant les vingt dernières minutes … Enfin, il était désormais avec des gens qui connaissaient sa véritable personnalité car soit ils travaillaient avec lui, soit ils partageaient la vie de ceux qui le faisaient, il ne s’encombrerait donc pas de niaiseries qui ne lui seyaient de toute façon pas.

-Je crois que j’ai besoin d’un verre pour oublier tout cela
, rajouta-t-il avec bonne humeur, tout en hélant un serveur.

Chacun prit sa commande et l’homme repartit aussi silencieux qu’une ombre et aussi preste que le vent. Ce fut le moment que Lev choisit pour apparaître et Mikhaïl présenta son second à ceux qui ne le connaissaient pas encore.


-Messieurs, mademoiselle. Pour ceux qui n’ont pas encore eu le plaisir de le rencontrer, je vous présente Lev Karkoff, mon homme à tout faire. Et pour le moment, l’homme qui s’arrangera pour que la petite surprise que je vous ai préparée se déroule sans anicroche, n’est-ce pas ?, demanda-t-il en fixant son ami.

Ce dernier comprit immédiatement l’ordre caché dans ces paroles et après un baisemain dans les règles de l’art à Lynn, s’excusa pour aller régler les derniers détails à même de faire de la petite mise en scène préparée par son patron une véritable réussite. Après tout, il était de notoriété publique que le patriarche Dmitriev aimait à montrer sa puissance et sa richesse alors mieux valait ne pas s’attirer ses foudres en ratant l’organisation de sa « surprise ». Car, dans le cas contraire, second, meilleur ami ou non, cela pourrait fort mal se terminer …
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyJeu 27 Sep - 9:06:40

Les réceptions mondaines avaient cela d’avantageux qu’elles permettaient de soigner ses relations avec tout le gratin de la société anglaise et d’entretenir ses alliances avec les puissants du pays. Mais quel ennui, par merlin et tous ses caleçons, quel ennui mortel ! Jouer la comédie n’était pas le fort d’Hugh. Néanmoins, quitte à s’acquitter de la corvée, autant le faire avec un minimum le sourire. C'était donc avec un air factice d'enthousiasme que Hugh échangea les poignées de mains et les mots d'esprit avec les gens inintéressants, gardant sa franchise pour ceux qui l'étaient.

Ils échangèrent les premières banalités avec leur hôte, comme celui-ci le faisait avec chaque couple de personnalités qui arrivait.
« Merci, mon cher Mikhaïl », minauda Abigaïl lorsque ce dernier lui eu fait le seul compliment qu’on pouvait lui faire – flatter son physique avantageux. Hugh échangea un regard éloquent avec le Russe. Abigaïl, de toute façon, était bien trop niaise pour remarquer quoi que ce soit, et lui était bien trop soumise pour même s’en offusquer. Les positions de Hugh en matière féminine atteignaient les sommets du machisme et se résumaient en une phrase : la seule différence entre la femme et le chien réside dans le prix du collier. Il était rare, quand sa femme commençait à lui parler du remplacement de l'argenterie du salon ou du déplacement de la commode dans la chambre à coucher, qu'il ne réponde pas par un soupir agacé ou par un "taisez-vous, Abigaïl", d'une voix qui laissait transparaître combien il n'avait cure de traiter ces sujets.

Hugh laissa ensuite le soin à son collègue d’aller accueillir tout ce que la bonne société londonienne comptait de grosses légumes tandis qu’il manœuvrait habilement pour éviter de croiser les ambassadeurs japonais, occupés à réaliser quelque rite étrange devant une coupe de champagne. Ce fut après au tour des Bower de venir. Il n’avait eu que peu d’entretiens avec Aïlin, se contentant habituellement de transmettre ses demandes par son second, mais il savait le jeune héritier promis à un avenir certainement glorieux, s’il succédait à se dépêtrer des poids qui l’empêchaient de décoller.


« Bonsoir, Aïlin, je suis heureux de vous revoir. Et je constate que votre sœur porte autant que vous la grâce altière qui vous caractérise, la féminité en plus. D’ailleurs, Aïlin, je souhaite ardemment que ces menus services le deviennent moins ; je n’ai de cesse d’apprécier les fruits de votre œuvre. »

On s’arrachait l’alchimiste, c’était un fait. Il représentait un atout sur lequel on savait compter. Hugh ne s’en cachait pas, les réalisations de l’héritier Bower avaient le don d’augmenter ses bénéfices de manière exponentielle lorsqu’il y avait recours. Dans le même temps, il adressa un regard sévère à son fils. Edward, il le savait, ne pouvait s’empêcher de regarder chacune des jeunes femmes qui passaient à sa portée avec un regard de prédateur. Il ne faisait aucun doute que Lynn Bower était à son goût. Pour une fois cependant, Hugh devait reconnaître que la cible présentait un potentiel intérêt. Marier son fils avec la fille Bower aurait été tout à son avantage car, à son grand dam, sa famille n’était pas noble. Néanmoins, il était persuadé qu’une telle entreprise était invraisemblable et, de toute façon, son souci immédiat n’était pas là. Qu'Edward continue à fréquenter des femmes pour un soir, prostituées ou pas, Hugh s'occuperait de lui trouver une fiancée lorsque les affaires chinoises l'occuperaient moins.

La réception commençant sacrément à « lui courir sur le haricot », Hugh attrapa une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur, et offrit à son entourage de faire de même. Il était temps que l’on passe aux choses sérieuses. D’ailleurs, Milhaïl et Natalia vinrent bientôt les rejoindre. C’est à ce moment-là que l’ancien batteur remarqua Kirkby, accompagné d’un autre jeune homme dont il ignorait le nom. Se faire accompagner par un homme, quelle idée saugrenue ! Soit on venait avec une femme, soit on venait seul, un point c’était tout pour la rigueur toute établie de Hugh. Quel chapon, maugréa le mafieux en son for intérieur, dont la tolérance était plus que limitée à cet égard-là.

Lorsque Mikhaïl et sa femme arrivèrent à leur niveau, Natalia emmena Abigaïl discuter à l’écart. Réprimant un soupir de soulagement, Hugh remercia d’un sourire son ami des drogues. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Quand les femmes partaient discuter d’idioties aussi suprêmement inintéressantes que les tartes, c’est que les hommes pouvaient parler des sujets qui revêtaient une réelle importance. D’ailleurs, Mikhaïl leur annonça à demi-mots que la surprise si mystérieuse qu'il leur réservait était pour bientôt.
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyMar 16 Oct - 16:17:46

N'importe où se posaient ses yeux, Aïlin constatait qu'il était le seul invité qui ne dépassait pas les vingt ans. Il était un nouveau visage dans ce ballet de sorciers rodés à ce genre d'évènement, et les visages ne manquaient pas de le suivre avec curiosité dès lors qu'on le remarquait, cherchant parfois du regard de qui il pouvait être le fils, avant de constater avec stupeur qu'un homme aussi jeune avait été invité en personne. Si Aïlin n'avait pas la tête sur les épaules, il aurait tout bonnement été grisé par la fierté qu'il en éprouvait, mais il se contentait d'en sourire pour lui-même, satisfait d'avoir enfin l'occasion de sortir du manoir et de se montrer au grand monde. Nul doute que cela serait bon pour ses affaires, ainsi que celles de sa sœur, lorsqu'elle sortirait de Poudlard. La nouveauté d'un visage était un atout redoutable duquel il fallait savoir jouer, et les deux jeunes gens se devaient de se montrer sous leur meilleur jour pour mieux récolter les fruits de cette soirée. Leur prestance et la façon dont ils respectaient les convenances avaient quelque chose de naturel, loin de la gaucherie timide de jeunes gens à peine sortis de l'école et plongés, soudain, dans le grand monde. Aïlin se souvenait comme dans un rêve lointain des longues heures d'éducation qu'il avait reçu de son père, des codes et des attitudes qu'il était convenable de maintenir que celui-ci lui avait inlassablement dicté, jusqu'à ce que cela devienne une seconde nature.
« Tiens-toi droit, Aïlin. On ne baise la main d'une femme que si celle-ci vous la tend. Faites donc danser Mademoiselle X, qui est la fille de Madame X et qui mérite toute notre chaleureuse attention. Ne sois pas aussi gauche, il n'y aura plus de place pour l'hésitation, lorsque tu seras en âge de m'accompagner à la réception de Madame Y. Tu t'ennuies et cela se voit, rajuste donc ce regard qui ne cesse de s'évader dans la rêverie ! » Des heures et des heures de réprimandes, toujours discrètes, ou, parfois, de longs discours dans le secret d'un couloir. Ou, encore, d'un sortilège mineur habilement lancé sur sa personne et qui lui adressait une fugace mais bien saisissable décharge électrique lui parcourant tout le corps. Son père voyait tout, prévoyait tout, et il s'était montré impitoyable avec chacun de ses enfants, exécrant l'idée que ceux-ci se montrent indignes de lui. Cet enseignement lui était resté, à tel point qu'à présent qu'il était le seul héritier de son nom, cela s'était ancré en lui au point d'y être imprimé sur son visage et son maintien.
Aïlin ne se rendait, pour encore, pas compte de la prestance qu'il dégageait et qui le faisait paraître bien plus âgé qu'il ne l'était en vérité. On lui donnait facilement l'âge de James Kirkby, qu'Aïlin aperçu aux côtés d'un autre homme, à quelques mètres de là. Son visage, trop dur pour celui d'un garçon de dix-neuf ans, y contribuait.

Quand vint le moment de saluer Murray, Aïlin se focalisa entièrement sur l'homme et les propos qu'il lui tenait, bien qu'il aperçut, du coin de l'oeil, le fils Murray détailler Lynn avec un intérêt qui n'avait rien d'innocent. L'idée de le voir tourner autour de sa sœur lui était proprement déplaisante, tant la réputation du père n'était plus à faire. Après ce qu'il avait laissé entendre à sa cadette, Aïlin ne doutait cependant pas que celle-ci serait à même de faire la part des choses et de s'en sortir honorablement si le sorcier venait à l'approcher de plus près. Il devait la laisser se débrouiller, et, s'il lui prenait d'ailleurs l'envie de mesurer le potentiel de son charme, cela ne regardait qu'elle, à condition qu'elle ne laisse pas les choses aller trop loin. Il s'agissait de rester en de bons termes avec tous ces gens présents, mais de ne pas s'empêtrer dans des situations aux issues embarrassantes. Lynn le savait, et le jeune lord se résolvait à lui faire confiance, aussi difficile cela était pour lui.
De retour à l'instant présent après cette réflexion fugace, Aïlin adressa un sourire humble à son interlocuteur, sans laisser son regard suivre celui d'Hugh vers son fils. Il réfléchissait, de son côté, à ce que Murray sous-entendait ou non dans l'implication qu'il souhaitait lui voir prendre à ses côtés. À leur premier entretien, Hugh n'avait pas caché désirer enrôler Aïlin dans son réseau, chose qu'il avait tout d'abord refusé car il n'y avait pas vu son intérêt. Restait à savoir si Murray remettait cela sur le tapis où s'il nourrissait un nouveau projet, qui allait requérir une nouvelle fois sa participation, cette fois de façon plus conséquente. L'alchimiste ne doutait pas que si le mafieux avait une idée en tête, il le saurait bien assez tôt.


« Vous m'en voyez ravi. Pour ma part, l'expérience acquise sous vos directives à été des plus enrichissantes. Ce sera un plaisir de mettre à nouveau mon art à votre service, j'espère que nous aurons l'occasion d'en rediscuter. »

Sur ces paroles, il se tourna vers James qui arrivait en compagnie de son ami, sans faire montre de l'étonnement qu'il éprouvait à le voir accompagné à une telle réception par un autre homme. Cela risquait de faire jaser, mais son ami devait savoir ce qu'il faisait. Un sourire véritablement chaleureux illumina son visage, et il lui serra la main avec enthousiasme.

« James, quel plaisir de te voir ! Je suppose que tu te souviens bien de ma sœur Lynn. »

Évidemment, qu'il s'en souvenait. Les deux garçons l'avaient souvent eu à leurs côtés quand ils se faisaient exclure de la table des grands, alors qu'ils n'étaient qu'enfants. Aïlin, bien qu'il demeurait être un frère attentif et bienveillant à son égard, avait parfois été partagé entre la présence de sa sœur et celle de son ami, qui les empêchaient parfois de s'épancher comme ils le désiraient sur leurs frères. Il se souvenait d'un jour où ils avaient prétexté vouloir jouer à cache-cache pour abandonner Lynn dans le jardin, le temps de discuter de choses « qui ne regardaient pas les petites filles » ou de se livrer à une quelconque activité où le poids d'une petite sœur indisposait, comme il l'était normal à cet âge-là. James n'avait pas dû la revoir depuis les dix ou onze ans de la jeune fille, ou, du moins, c'était ce que pensait Aïlin.
Cette petite phrase anodine avait plutôt l'utilité de permettre à James d'introduire son « compagnon » dans les présentations. L'alchimiste lui tourna un regard affable et lui serra également la main, lorsque James eut fait les présentations.


« Enchanté, Monsieur Lawford. »

Aïlin ne s'attarda pas plus en politesse, car Mikhaïl et son épouse revenaient déjà vers le petit groupe qui s'était formé. Sa femme, en sorcière habituée à tenir son rôle, entraînait les autres épouses et Talyn à part et il ne resta plus que Lynn dans ce rassemblement masculin. L'alchimiste espéra que Lynn ne s'en sente pas esseulée, et, discrètement, il raffermit sa prise sur son bras pour lui donner du courage. Il la lâcha aussitôt, sans lui adresser un regard, comme s'il n'avait absolument rien fait tandis que Dmitriev convia avec bonhommie les convives à se servir un verre auprès du serveur qui s'acheminait jusqu'à eux. Aïlin s'empara d'un cognac puis déposa entre les doigts de Lynn l'apéritif qu'elle avait commandé. Il se tourna alors vers leur hôte, qui venait d'être rejoint par un homme à la carrure impressionnante. Si c'était cet homme-là qu'envoyait Dmitriev aux sorciers qui l'insatisfaisaient, le jeune lord espérait n'avoir jamais à entrer dans cette catégorie.

Ainsi donc, le russe leur avait préparé une surprise. Aïlin se demandait bien quelle était la nature de cette dernière. La réception qu'il avait préparé avait peut-être comme seul but cet événement qu'il préparait, et l'alchimiste ne pouvait que s'en sentir hautement curieux, bien qu'il se demandait en quoi il pourrait se sentir concerné par les potentiels projets du clan Dmitriev, n'étant lui-même d'aucune sorte d'organisation. D'une certaine façon, il était déjà plus impliqué dans le réseau qu'il le soupçonnait, depuis qu'il avait traité avec les deux chefs de clan présents, mais Aïlin, peut-être trop sûr de lui ou idéaliste, n'avait pas encore saisi la pleine mesure de ce fait. Il se croyait, encore, bien détaché de la mafia et de ses secrets, malgré l'implication qu'il avait eu dans la conception de diverses drogues. Ça n'avait été, pour lui, qu'un travail comme un autre, avec des clients comme les autres, le respect du secret en plus. Il ne voulait pas entendre parler du reste. C'était du moins ce qu'il se disait, mais à présent qu'il était là, sa curiosité prenait le pas sur ses réticences. Ladite surprise devait certainement être intéressante, pour que Mikhaïl se permette une telle mise en scène. Et cela ne devait être rien de bien compromettant, compte tenu du beau monde qui les entourait de toute part. D'ailleurs, c'était peut-être, tout simplement, un divertissement qu'avait imaginé Mikhaïl, et rien de plus. Les invités le sauraient bien assez tôt. Aïlin demeura silencieux, une lueur d'intérêt pudique dans le regard.




Je ne dis rien non plus, j'espère que ça ira pour toi, Mikhaïl. Je ne voyais pas le petit jeune, tout lord est-il, ramener sa fraise alors que Murray lui-même se tait. ^^
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyLun 29 Oct - 13:49:26

Il aurait fallu être idiot, ou complètement aveugle, pour ne pas remarquer que l'entrée de deux hommes ensemble avait jeté comme un léger froid. Ce n'était pas tous les jours, dans un milieu aussi traditionaliste que celui des grandes familles sorcières, que l'on assistait à une telle scène. James avait bien sûr pris la précaution de présenter Talyn comme un simple ami, et rien dans le comportement des deux jeunes hommes n'était équivoque ; mais personne n'était dupe. Chacun savait qu'il assistait à un véritable aveu, même si chacun s'efforçait de demeurer impassible. Mikhaïl Dmitriev eut un instant d'hésitation en voyant s'avancer le couple, mais son épouse se chargea de le rappeler discrètement à l'ordre et, avec une distinction toute diplomatique, il fit mine de donner dans le panneau. Il réserva un accueil charmant à James et à son prétendu ami, leur serrant la main sans paraître rien remarquer d'étrange. Il devait pourtant se demander ce qui avait pris à l'employé de McGregor de venir accompagné d'un homme... James avait décidé sur un coup de tête de se rendre à la fête avec Talyn. Pourquoi ? Sans doute en avait-il assez de se cacher, d'autant que son homosexualité finissait par n'être qu'un secret de polichinelle. Même Xenophius était au courant ; le seul doute restant portait sur l'identité de son compagnon, et il était désormais levé. Tout le monde, dans la bonne société sorcière, savait à présent que le petit dernier de chez Kirkby s'affichait en compagnie de Talyn Lawford. Étrange comme ces gens ne lui auraient accordé aucune attention s'il s'était pavané au bras d'une quelconque demoiselle, et comme ils ne le lâchaient pas des yeux alors qu'il marchait sagement auprès de Talyn.

Ils prirent congé du couple Dmitriev, et s'avancèrent parmi les invités. Il y avait quelques têtes connues, dont celle de Hugh Murray un peu plus loin ; pour une raison que James ignorait, l'ancien batteur semblait agacé, et il estima préférable de ne pas aller le saluer immédiatement. De toute façon, son ami Aïlin Bower se trouvait sur le chemin, et lui adressait un salut chaleureux. James lui serra la main et accompagna ce geste d'une tape sur l'épaule. Bower faisait partie des gens qu'il était vraiment content de rencontrer, et il n'avait pas à se forcer pour se montrer enjoué avec lui.

-Bonsoir, Aïlin...

Il se tourna vers la jeune sœur du Lord, et inclina légèrement le buste en sa direction. Comment l'oublier ? Ils avaient tant manœuvré pour se débarrasser d'elle dans leur enfance, inventant mille prétextes pour l'envoyer à l'autre bout du domaine et pouvoir rester « entre hommes »... James sourit et fit :

-Bien sûr que je me souviens de ta sœur. Te voilà devenue une ravissante jeune femme, Lynn.

Il présenta à son tour son compagnon, en faisant preuve, pour Aïlin, d'un peu plus de sincérité :

-Mon ami Talyn Lawford. Talyn, je te présente Lord Aïlin Bower, un vieil ami, alchimiste de renom, et sa sœur cadette Lynn.

Ils n'eurent guère le loisir de deviser davantage ; Mikhaïl Dmitriev venait vers eux, et Hugh Murray, de son côté, en faisait autant. Les épouses des deux chefs s'étaient éclipsées, de sorte qu'il ne restait – Lynn exceptée – que des personnes plus ou moins liées à la mafia. James profita de ce que Dmitriev avait hélé un serveur pour prendre une coupe de champagne ; il salua, d'un signe de tête ponctué d'un léger sourire, Murray qui venait de les rejoindre, mais ne prononça pas une parole : le maître de maison parlait, présentait à ceux qui ne le connaissaient pas son second, le géant Lev Karkoff, et annonçait une surprise. James connaissait Karkoff pour l'avoir rencontré au moment de son déplacement au Pérou en compagnie de Mikhaïl ; il lui adressa un petit signe de tête, puis jeta un regard en direction de Talyn, craignant que ces mondanités ne lui tapent sur le système. Son compagnon n'aimait guère les ronds-de-jambe et risquait fort de s'agacer de cette soirée que James lui imposait. D'un sourire discret, il encouragea Talyn à faire preuve de patience, et songea qu'il lui revaudrait cela plus tard. Sur ces entrefaites, Lev quitta précipitamment le petit groupe pour aller s'occuper de la surprise dont parlait Dmitriev, et James, intrigué, attendit avec les autres, les sourcils légèrement froncés, de voir ce que le Russe leur avait préparé pour les épater.

[HJ : c'est vraiment pas terrible, désolée... je ne voulais pas bloquer davantage]
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyMar 30 Oct - 12:28:16

Lynn assistait avec intérêt aux présentations de la soirée. Mr Dmitriev semblait un homme charmant, en dépit de ses activités et son épouse, ravissante, avait très bon goût.
La jeune femme accepta humblement les compliments qu'elle recevait, ravie de constater qu'Aïlin avait le succès qu'il méritait. On ne tarissait pas d'éloges à son propos et Lynn était particulièrement fière ce jours-là d'être au bras de son frère. Après tout ce qu'il avait traversé il était légitime qu'il rencontre un tel succès dans le domaine qu'il avait choisi. Connaissant son frère, Lynn n'avait aucun doute sur la passion et le professionnalisme qu'il devait mettre dans son travail. Quand quelque chose le motivait, les ressources qu'il pouvait déployer étaient quasiment illimitées.
Ils continuèrent à saluer d'autres personnes et Lynn fut présentée au fameux Murray dont Aïlin lui avait parlé, et à sa famille. Lorsque le regard de son fils la détailla, s'égarant quelque part au niveau de son décolleté avant de finir par scruter son visage, Lynn sentit toutes ses défenses d'Occlumens barricader son esprit. Cela ne lui arrivait pas souvent. Elle protégeait son esprit depuis si longtemps que cela était devenu machinal, comme une seconde nature. Mais face à certaines menaces, directes ou non, son bouclier mental se renforçait brusquement. Elle bénit cet instinct qui lui permit de réprimer sans ciller un frisson de dégoût face au regard animal de l'héritier Murray. Sa main se raffermit imperceptiblement sur le bras de son frère et elle rendit un sourire gracieux et poli à Murray qui complimentait le frère et la sœur.
Comme si de rien n'était. Comme si elle n'avait pas compris les idées déplacées qui s'affrontaient dans le regard torve du jeune homme.
Lynn se savait désirable. Même si cette idée la gênait encore parfois, elle savait que c'était un outil précieux dans l'univers de la haute-société. Attiser la jalousie des femmes et le désir des hommes n'était finalement pas à la portée de n'importe qui. Par chance, sa jeunesse et son apparente innocence l'épargnerait auprès des premières pour quelques temps encore. En revanche, il fallait qu'elle s'habitue à ce genre de comportements envers elle. Il ne s'agissait pour l'instant que d'un regard équivoque, mais rien ne lui garantissait que d'autres ne seraient pas plus entreprenants. Elle devait apprendre à gérer ça.
Elle se remémora le malaise qui l'avait envahi lorsque son frère, dissimulé sous ses traits grâce au polynectar, avait été bousculé par un Carpenter un peu trop entreprenant. Si elle avait été à la place d'Aïlin dans cette ruelle, elle aurait probablement paniqué.
Même deux mois plus tard, la sensation de dégoût que ce simulacre d'homme provoquait en elle n'avait pas faibli. Elle ne regrettait pas sa mort un seul instant.
Il fallait néanmoins qu'elle apprenne à se protéger, non plus seulement mentalement, mais aussi physiquement. En attendant, elle n'était pas seule et elle était bien entourée, elle ne risquait rien.
Quand les Murray s'éloignèrent quelques instants pour saluer d'autres personnes, Lynn se pencha vers son frère et murmura, sans se départir de son sourire :


- Par pitié, ne mets pas le fils Murray sur ma liste de candidats potentiels au mariage…

Malgré la note d'humour qu'on pouvait percevoir dans sa voix, Lynn n'en menait pas large sur ce sujet. Elle avait donné carte blanche à son frère pour s'occuper de son avenir amoureux, et bien qu'elle lui fasse confiance, cette décision l'angoissait. La ville, et la haute-société sorcière en particulier, regorgeaient d'hommes comme le fils Murray.
Mieux valait en plaisanter, mais elle espérait sincèrement qu'Aïlin partageait son point de vue.

C'est ensuite une vieille connaissance qui s'approcha d'eux et son frère en sembla sincèrement ravi. Le visage de Kirkby n'était pas inconnu à Lynn, mais ce n'était pas les souvenirs de leur enfance qui lui revinrent en premier, mais plutôt une déplaisante entrevue au beau milieu du chemin de traverse quand elle était en fuite loin de son père.
Mais c'était de l'histoire ancienne, ses vieilles craintes n'avaient plus lieu d'être. Elle n'était plus cette petite fille terrorisée qui essayait en vain de faire croire au monde qu'elle gérait la situation. Mais c'était désormais une réalité. Lynn avait choisi d'être là.
Elle avait repris la place qui était la sienne au sein de la famille, comme le prouvait aujourd'hui sa présence aux côtés d'Aïlin ; elle n'avait rien à craindre d'un ancien Mangemort, encore moins si c'était un ami de son frère.
Ses barrières mentales toujours bien en place, elle sourit au jeune homme et à son cavalier.
Car si les choses n'étaient pas présentées ainsi, personne ne doutait de la nature de leur relation et Lynn n'en avait cure, son compagnon semblait être un homme charmant.
Lynn remercia James de son compliment par un petit mouvement de tête accompagné d'un sourire entendu, avant de saluer son ami d'un air chaleureux. Elle préférait nettement leur compagnie à celle de Murray et son fils.


- C'est un plaisir, Mr Lawford.

Ils n'eurent guère le temps de discuter que justement Murray et Dmitriev les rejoignaient.
Elle sourit avec un amusement poli à la remarque du maître de maison, à qui tous ces ronds de jambes semblaient peser.
L'épouse du chef mafieux entraîna celle de son collaborateur dans les cuisines et Lynn se retrouva seule représentante du beau sexe au milieu du petit groupe qui s'était formé.

Elle sentit l'encouragement de son frère et, sans rien en montrer, accepta le cocktail qu'il lui tendait. Elle trempa ses lèvres dans le breuvage tandis que les discussions allaient bon train.

Le petit groupe fut rapidement rejoint par un homme à la carrure et à la taille impressionnante et Mr Dmitriev présenta son homme de main. Il fit ses hommages à la demoiselle en lui baisant la main avant de disparaître s'occuper de la surprise que l'hôte de la soirée avait préparé.
Lynn n'était pas habituée à tant d'attention, mais cela ne pouvait pas nuire. Tant qu'elle s'efforçait d'être une invitée parfaite, jolie et discrète, elle servait les affaires de la famille et de son frère. C'était tout ce qui importait.

Le regard de Murray junior toujours sur elle, Lynn donna l'air de ne rien remarquer et se tourna, comme tous les autres, vers l'endroit où la surprise devait bientôt apparaître.
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyMar 30 Oct - 21:25:07

[HJ]J'ai eu une brusque montée d'inspiration, ce soir. Profitez-en pas sûre que ça dure! aha [/HJ]


Les regards que leur jetaient les honorables membres de l’assistance suffisaient à prouver que le coup du "je vous présente un ami" ne trompait personne. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de Talyn quand il se prit à imaginer ce que devaient penser tout ces charmants représentants de la bonne société sorcière. L’envie de choquer tout ces bourgeois bien-pensants était franchement tentante et il dut se retenir pour ne pas attraper James par la taille et lui rouler le patin du siècle devant tout le monde. Malheureusement, il avait donné sa parole qu’il serait sage et se comporterait convenablement, et Talyn ne voulait pas décevoir son compagnon.

La réaction de leur hôte ne dérogea pas à la règle. Bien que discret son froncement de sourcil ne pouvait échapper à un homme qui s’amusait à chercher la moindre réaction de ses interlocuteurs face à ses préférences sexuelles. Cependant, pour cette fois l’Oubliator fit semblant de rien et se contenta d’adresser un sourire aimable au couple. Il sembla cependant que le pauvre Dmitriev avait du mal à s’en remettre, s’il en jugeait par ses clignements nerveux. L’espace d’un instant, son regard embrassa l’ensemble de la salle et se posa sur un gorille à la carrure impressionnante que Talyn n’aurait certainement pas aimer avoir à affronter à mains nues. L’Oubliator se demanda soudain si le maître des lieux était si choqué par leur apparition, à James et lui-même, qu’il allait ordonner à son gorille de les jeter dehors. Il n’en fit rien cependant, et après un court instant, le Russe les salua tout deux en leur serrant la main. Tandis que Dmitriev lançait quelques fadaises d’usage, Talyn fit discrètement remuer ses doigts, persuadé que la poigne de fer de l’homme en avait brisé un ou deux.

- A n’en pas douter, Monsieur, répondit poliment l’Oubliator à leur hôte.
Le couple s’excusa ensuite et s’éloigna pour accueillir d’autres invités et débiter d’autres fadaises qui seraient maintes fois répétées ce soir.

James entraîna Talyn parmi les invités éparpillés dans toute la pièce, tous plus occupés les uns que les autres à se saluer poliment et à se lancer des compliments dont personne ne pensait le moindre mot. Le jeune homme regardait à droite et à gauche, curieux de voir si des têtes qu’il connaissait étaient présentes dans l’assemblée. Il lui sembla reconnaître quelques gros pontes du Ministère, qu’il croisait parfois dans les couloirs. Allez savoir pourquoi, les petits employés comme lui avaient rarement l’occasion de faire connaissance avec les grandes instances dirigeant le Ministère. Non pas qu’il s’en plaignait d’ailleurs.

Ici et là, l’Oubliator put même reconnaître quelques têtes qui n’avaient rien à voir avec le ministère, la fête semblant compter son lot de célébrités. L’une d’elle attira d’ailleurs le regard de Talyn. En grand amateur de Quidditch qu’il était, le jeune homme ne pouvait pas ne pas savoir qui était Hugh Murray, bien qu’il n’ai jamais eu l’occasion d’assister à un match de ce dernier. Cependant quelque chose dans le visage de l’ancien sportif incita Talyn a se méfier de lui. Certainement cet air ouvertement méprisant et réprobateur qu’il leur adressait à James et à lui.

- Murray n’a pas l’air d’apprécier ta petite initiative, ne put-il s’empêcher de murmurer pour James.
"Comme tous ces vieux cons conservateurs!" s’empêcha-t-il d’ajouter. Ca fit rire intérieurement le jeune homme. Il se retint de flanquer sa main aux fesses de James, histoire de voir la réaction de Murray, et suivit docilement son compagnon vers l’un des rares couples semblant avoir leur âge. Mais avant de se tourner vers les nouveaux venus, Talyn ne put s’empêcher de lancer un dernier regard vers l’ancien joueur de Quidditch et de lui adresser un petit sourire arrogant. Murray pouvait bien penser ce qu’il voulait, ce n’était certainement pas ça qui allait empêcher Talyn de vivre comme il l’entendait.

Le jeune homme auprès duquel James venait de s’arrêter sembla véritablement heureux, sinon soulagé, de le voir. Probablement en avait-il assez de serrer les mains de types qui auraient pût être son père, et de baiser celles de vieilles rombières ayant l’âge d’être sa grand mère. Le jeune homme en question s’empressa de présenter à James la jeune fille qui l’accompagnait et qui était ... sa soeur? Talyn haussa un sourcil. Ainsi donc James n’était pas le seul invité à n’avoir pas voulu venir encombré d’une pimbêche écervelé qui minauderait en se prenant pour sa fiancée. Du reste, l’air de famille que partageaient les deux jeunes gens était suffisant pour éviter aux imbéciles de se méprendre quant à la qualité de la demoiselle et de penser qu’elle put être autre chose de moins distingué que la soeur du Lord ... Enfin, à presque tous les imbéciles, si Talyn en jugeait par l’air pervers qui s’étalait sur la face du fils Murray tandis qu’il bavait littéralement en lorgnant le décolleté de la jeune fille.

Tandis que Talyn piétinait discrètement le parquet en se demandant si le simple fait de retirer ses chaussures lui vaudrait de se retrouver cantonné au canapé pour les reste du mois, James s’attachait à faire les présentations en bonne et due forme. Et même si le jeune Lord ne sembla pas plus tomber dans le piège de "l’ami" que les autres, il eut la décence de n’en rien montrer.

- Moi de même, Lord Bower, répondit Talyn à l’accueil que lui réserva le jeune homme.
Puis il se tourna vers la jeune fille qu’on lui présentait également.

- Tout le plaisir est pour moi, Mademoiselle. Vous êtes ravissante.
Tandis qu’il laissait tomber ce compliment d’une banalité affligeante, ce qui ne le rendait pourtant pas moins vrai, Talyn vit du coin de l’oeil Dmitriev et Murray venir vers eux. Les épouses de ces derniers s’étaient volatilisées elles seules savaient où, ce qui avait au moins l’avantage de leur éviter de les entendre parler chiffon, maquillage ou bijoux, songea l’Oubliator.

Dmitriev semblait soulagé. Que ce soit de s’être débarrassé de son épouse ou d’en avoir fini avec les mondanité des salutations et des présentations, Talyn n’aurait su le dire, mais l’homme remonta sensiblement dans son estime quand il appela un serveur. Talyn prit un verre au hasard sur le plateau, un cocktail à l’étrange couleur rouge, surmonté d’une rondelle de citron. C’était froid, sirupeux et malheureusement totalement dépourvu d’alcool.

- Cocktail sans alcool, pas de chance! Fit-il à mi-voix pour James.
Ce n’était décidément pas une bonne soirée, s’il ne pouvait même pas avoir un verre pour se consoler. Mais le sourire que James lui adressa le réchauffa mieux que n’importe quel alcool, et Talyn en oublia même ses chaussures qui le torturaient.

Faisant semblant de rien devant les autres, il s’attacha à boire une autre gorgée du mélange pendant que Dmitriev présentait à tout le monde son homme de main, le type à la carrure impressionnante que l’Oubliator avait aperçu plus tôt. Puis il envoya ce dernier s’occuper d’une surprise que leur hôte leur réservait.

- Une surprise? Demanda-t-il à James, intrigué et vaguement inquiet. Quel genre de surprise?
Mais il y avait fort à parier que son compagnon n’en savait pas plus que lui à ce sujet. Tout ce qu’ils pouvaient faire c’était attendre que Dmitriev se décide à dévoiler son secret, comme tous les autres.
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  • Mikhaïl Ev. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000]   Réception chez les Dmitriev [sur invitation bien sûr] [1999/2000] EmptyMer 31 Oct - 16:56:34

L’avantage de charger Lev du bon déroulement d’une tâche c’était que non seulement les choses se faisaient bien mais elles se faisaient bien ET vite. Une caractéristique du mafieux qui s’alliait à merveille avec l’impatience légendaire de son patron. Et, c’est ainsi qu’aussi vite qu’il avait disparu pour aller s’occuper des derniers préparatifs de la partie « privée » de la soirée, il réapparut, silencieux, aux côtés de Mikhaïl. Ce fut presque comme s’il n’était jamais parti, si ce n’est le fait que sa taille l’empêchait de réellement se faire oublier. Néanmoins, l’observateur attentif aurait pu remarquer que sur sa main gauche, se trouvait une coupure auparavant inexistante. La blessure avait clairement été traitée dans les règles de l’art mais le fait même qu’elle fut encore visible après l’usage de Soins Magiquess indiquait clairement qu’il ne s’agissait probablement pas de l’effet d’une simple maladresse avec un ouvre-lettres ou tout autre objet de même gabarit.

-Tout est prêt patron. Elle est un peu nerveuse mais j’ai vérifié moi-même les protections, il n’y a aucun risque.
-Très bien, alors nous pouvons y aller.

Lev jeta alors un regard discret à la plus jeune des deux Bower et demanda, profitant que la conversation à mi-voix avait lieu en russe, pour se permettre de questionner la décision de Mikhaïl.


-Elle vient avec nous ?
-Tu as une meilleure solution peut-être ?

Le haussement d’épaules quasi imperceptible du géant mit fin à la discussion. Il était clair que les deux Russes auraient préféré ne pas inclure une jeune femme à peine majeure dans le spectacle qu’ils se proposaient de montrer à leurs hôtes, mais étant donné les circonstances, il faudrait faire avec. Surtout qu’ils savaient tous deux que derrière une apparence de lady accomplie, Miss Bower avait déjà vécu bien plus que beaucoup des personnes présentes dans la pièce, alors elle saurait très probablement très bien s’adapter à la situation. Mikhaïl se retourna donc de nouveau vers ses invités, le sourire ravi de l’hôte qui n’en peut plus d’exhiber sa nouvelle acquisition plaqué sur le visage et s’exclama :

-Mademoiselle, messieurs, si vous voulez bien me faire l’honneur de me suivre dans le jardin, vous allez enfin pouvoir profiter du petit extra que je vous ai préparé. N’hésitez pas à emporter vos boissons avec vous, vous en aurez probablement besoin pour vous remettre du choc.


Et aussitôt dit, aussitôt fait, il claqua des mains et un serveur s’approcha avec un nouveau plateau pour que ceux insatisfaits de leur premier choix puissent échanger ou tout simplement pour que les grand buveurs tel le maître de maison puissent se servir de nouveau. Mikhaïl s’empara ainsi d’un verre de vodka et prit la tête de leur petit groupe, Lev fermant la marche pour s’assurer que personne d’indésirable n’aurait la mauvaise idée de les suivre.

Ils traversèrent la salle sans se faire vraiment remarquer, les invités étant trop occupés à échanger les derniers ragots ou à s’empiffrer rageusement, tel le petit bonhomme au bout du buffet dont Mikhaïl se disait qu’il l’avait déjà aperçu quelque part sans pouvoir réellement préciser l’endroit. Pas que cela eut une importance quelconque bien entendu mais tout de même c’était désagréable de ne pas se souvenir de quelque chose lorsque l’on y pensait. Enfin, il oublia bien vite l’homme lorsqu’ils mirent le pied dans le jardin illuminé par des lanternes flottantes en forme de gueules d’ours ouvertes. La soirée était douce pour un mois de mai. Enfin, du moins pour un Russe, peut-être que les British ne trouveraient pas cela si étrange, mais en tous les cas le fait était là : la température devait être d’une vingtaine de degrés, ce qui rendait le moment d’autant plus agréable.

Mikhaïl amena ses invités jusqu’au fond du jardin, au niveau de la haie qui entourait la propriété puis il sortit sa baguette et après qu’un hochement de tête de Lev l’ait assuré que personne n’était dans les parages, il exécuta une série de mouvements compliqués du poignet avant de prononcer une formule en russe. La haie s’écarta alors pour laisser la place à un homme de haute stature de passer et Mikhaïl déclara à ses hôtes :


-Ne vous étonnez pas de ressentir une impression désagréable en traversant, il s’agit d’un simple charme de confidentialité qui vous empêchera de parler de ce que je suis sur le point de vous montrer à quiconque n’aura pas traversé cette haie. Bien entendu, si un ou plusieurs d’entre vous préfèrent rester ici plutôt que d’être soumis à pareil sort, vous êtes entièrement libre de vos actions. Lev se fera un plaisir de vous raccompagner à l’intérieur. Quant aux autres, il s’agit d’une condition sine qua none, simple mesure de sécurité que vous comprendrez sans mal une fois à l’intérieur.

Apparemment il avait suffisamment attisé leur curiosité car personne ne voulut faire demi-tour à sa plus grande joie. Plus le public était nombreux, plus il appréciait de démontrer sa puissance. Il fut donc le premier à traverser la haie, le grésillement du sort de confidentialité lui boucha momentanément les oreilles mais il y était suffisamment habitué pour ne rien laisser paraître. Puis, quand Lev entra en dernier, Mikhaïl désigna de la main une espèce de petite arène entourée d’une bulle de protection pour l’instant vide.

-Et maintenant, sans plus attendre, le bijou de ma collection, ma dernière acquisition et le premier de mes bébés à avoir été élevé en captivité depuis que j’ai acquis son œuf il y a de cela bientôt un an. Mademoiselle, messieurs veuillez accueillir Chimera, le premier bébé chimère à avoir jamais posé pied en Grande-Bretagne.

Et sur ces paroles grandiloquentes, les portes à l’autre bout de l’arène s’ouvrirent et un animal à la forme indistincte étant donné sa vitesse s’aventura tête la première dans l’arène. Très vite, il s’arrêta et huma l’air, observant ses alentours avant que son regard ambré de se porte sur le petit groupe de sorciers qui l’observaient et qu’il ne pousse un rugissement qui s’il manquait de puissance à cause de son jeune âge n’en était pas pour autant majestueux. Mikhaïl dut d’ailleurs retenir un soupir d’admiration devant sa magnifique petite dernière. Rien que la façon dont sa queue écailleuse fouettait l’air de manière royale le remplissait d’un sentiment de fierté immense. Cette merveille de la nature lui appartenait.

En effet, depuis le temps qu’il était dans le trafic d’animaux rares et dangereux, autrement dit depuis les débuts de l’empire Dmitriev, Mikhaïl avait toujours voulu en élever un pour pouvoir le parader un peu avant de le vendre ensuite bien plus cher. Sauf que, le climat russe n’était pas vraiment recommandé pour s’occuper de la plupart des animaux issus de latitudes bien plus méridionales. Alors dès qu’il avait enfin pris ses marques en Angleterre, il s’était littéralement jeté sur l’occasion. Et ainsi, lors d’une transaction concernant les œufs d’une des plus vieilles chimères de Grèce -il se vantait d’être un des rares êtres sur cette Terre à pouvoir se procurer des œufs de chimère-, il en avait volontairement gardé un pour lui qu’il avait fait incuber artificiellement jusqu’à ce que trois mois auparavant sa merveilleuse Chimera ait vu le jour. Et dire que le vieux mafieux était depuis sous le charme de l’animal -pourtant pas des plus beaux qui soit- eut été un euphémisme.

Par conséquent, si quiconque avait eu la fort malheureuse idée de tenter de l’approcher pour lui faire du mal -si tant est qu’il s’en soit sorti en vie, après tout même Lev ainsi que les soigneurs grecs que le Russe avait expressément engagé avaient parfois du mal à faire entendre raison à la jeune créature-, il aurait probablement donné l’inconscient à manger vif à Chimera. Après tout, d’une certaine façon, la personne aurait eu ce qu’elle cherchait : une totale proximité avec Chimera. Après, ce n’était probablement pas le genre de proximité qu’il ou elle aurait espéré, mais il ne fallait pas s’en prendre aux possessions d’un Dmitriev, il s’agissait là d’une simple question de survie élémentaire.


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