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 [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]
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MessageSujet: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyMer 29 Aoû - 14:30:45

C'était un labyrinthe, elle avait beau courir de toutes ses forces elle ne trouvait pas la sortie, elle était fatiguée mais elle continuait de courir, encore et encore, dans l'espoir de sortir, de quitter cet endroit. Dès qu'elle apercevait un semblant de lumière une porte se fermait devant elle. Elle paniquait. N'y arriverait-elle jamais ? Elle l'entendait, il se rapprochait. Il l'appelait. Devait elle le rejoindre ? Elle s'arrêta, elle était complètement perdue, désorientée. Les portes claquaient autour d'elle, où devait elle aller ? Elle tournait sur elle même dans l'espoir d'apercevoir la sortie. Et puis elle le vit, un sourire doux sur le visage. Il s'excusa, plus jamais il ne recommencerait, il l'aimait. Il ne faisait pas exprès, il n'avait pas le choix, elle l'énervait trop. Il fallait qu'elle apprenne à être plus gentille. Oui, il avait raison, elle était responsable, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Et puis, il était désolé. Elle le laissa s'approcher d'elle espérant de tout son cœur qu'il l'a prendrait tendrement dans ses bras, comme autrefois. Une fois arrivé devant elle, son visage changea, elle avait tenté de l'abandonner, elle avait voulu partir loin de lui, elle lui avait fait du mal. Le premier coup, les premières larmes. S'excuser, encore et encore pour qu'il arrête, qu'il lui pardonne. Elle ne voulait pas avoir mal, pas encore. Il ne semblait entendre ni les excuses, ni les refus. Et puis à nouveau, la fuite, courir pour fuir cet autre qu'elle ne reconnaissait plus. Les portes qui se ferment, les murs qui se font plus étroits et enfin un cul de sac. Baisser les yeux pour ne pas croiser son regard si indifférent. S'excuser dans une litanie infernale. Reculer. Buter contre le mur. S'agenouiller. Refuser. Et encore une fois subir. Pleurer, implorer sans autre réponse que l'indifférence.

Evangeline se réveilla brusquement, encore un cauchemar, encore des larmes. Elle regarda sa baguette sur sa table de chevet, incapable de bouger. A chaque fois sa baguette s'était trouvée près d'elle, il n'avait jamais pris la peine de l'éloigner et elle n'avait jamais pu s'en saisir pour se défendre. Tout aussi inoffensive qu'une poupée de chiffon. Tremblante, elle l'a prit dans sa main gauche et murmura "Spero Patronum.." Un loup apparût aussitôt, d'une belle couleur argenté. Il la regarda, et déjà elle retrouva un peu d'espoir, elle arriva à se calmer. Le loup vint se lover sur sa couette, juste devant elle, lui procurant un sentiment de bien être réconfortant. Malheureusement ce sentiment de paix fut temporaire car son patronus disparut au bout de quelques minutes. Elle ne pouvait pas le maintenir bien longtemps dans son état actuel, et d'ailleurs c'était déjà incroyable qu'elle réussisse à faire un patronus corporel à un tel moment. L'habitude, sans doute...

Elle fit apparaître l'heure d'un coup de baguette magique. 9h10. Et tout doucement une pensée s'immisça dans son esprit. Elle avait quelque chose de prévu aujourd'hui, mais quoi ? Elle fronça les sourcils, son esprit était encore tout embrouillé par son mauvais rêve, elle n'arrivait pas à penser clairement... L'alchimiste ! Elle devait voir Aïlin Bower aujourd'hui même ! Pas de panique... Elle était juste à des lieux de vouloir être seule avec quelqu'un, surtout avec un homme, sa résidence était dans un état tellement déplorable qu'on aurait crû une décharge moldu et pour finir elle avait l'air d'un cadavre venant tout juste de rencontrer la mort. Une belle journée en perspective ! Elle descendit rapidement les escaliers, traversa le salon, la cuisine pour se retrouver dans son laboratoire. Elle chercha fébrilement des mains une de ses mixtures à usage totalement privée afin d'apaiser ses pensées. A quelle heure était le rendez vous déjà ? Aucune importance. Elle se saisit d'une petite fiole et au moment de la boire... 10 heure ! Le rendez-vous était à 10 heure ! Donc elle devait rajouter à la liste des arguments qui faisaient de cette journée, un jour particulièrement désagréable, qu'elle ne pouvait pas ingurgiter cette potion car les effets ne seraient pas dissipés d'ici 10 heure. Fort heureusement, la venue de l'alchimiste lui redonnait du baume au cœur.

Pas question de traîner, il fallait maintenant tout ranger et se préparer ! C'est donc à grand coup de baguette qu'elle rangea et nettoya son appartement en un rien de temps. Il n'était pas très grand, un salon, une cuisine à l'américaine, un mezzanine en guise de chambre et bien sûr un atelier tout aussi grand que le reste derrière la cuisine pour s'atteler à son art des potions. La décoration était en deux mots : sobre et moderne.

9h45.

Evangeline fila se préparer aussi rapidement qu'elle le put. Pantalon noir, chemise noire, serre-taille bleu foncé et au dessus une robe de sorcier à la doublure tout aussi bleu foncé. Elle se maquilla discrètement comme à son habitude et laissa ses longs cheveux ébènes lâches. Prête ! Elle ne savait pas trop comment elle avait réussi cet exploit mais elle était dans les temps. Elle se demandait bien ce qu'Aïlin allait bien pouvoir lui demander. Il ne se connaissait que par hibou interposé. Il lui était arrivé à plusieurs reprises de lui demander confirmation ou une expertise complémentaire à la sienne pour l'un de ses dossiers, au ministère. Il n'y avait plus beaucoup d'alchimiste en Grande-Bretagne et il était l'un des seuls à être aussi courtois et aussi ouvert sur toutes les branches de la magie. A vrai dire Evangeline était réputée pour sa manière peu conventionnelle de travailler et dans le cadre de son métier rien ne lui importait plus que le résultat. Qu'importe les moyens. D'ailleurs ça ne valait pas que dans le cadre de son travail d'experte. Il y a quelques jours, Aïlin Bower lui avait demandé une entrevue pour lui demander quelque chose, a priori. Elle avait bien entendu accepté, se demandant bien en quoi elle allait pouvoir l'aider. Elle n'avait pas de bureau au ministère, c'est donc chez elle que le rendez vous avait été fixé, au moins elle aurait tout ce qu'il faut sous la main si elle pouvait répondre à sa demande dans l'instant.

Quand l'alchimiste arriva, elle se dépêcha de descendre pour aller lui ouvrir. Elle leva les sortilèges de protection de quelques coups de baguette et ouvrit la porte. Evangeline était quelque peu paranoïaque bien que jamais elle ne se l'avouerait.


Bonjour monsieur Bower.

Elle ne savait pas si elle pouvait se permettre de le tutoyer, après tout ils avaient tous deux échangés de nombreux hiboux mais dans le doute et pour ne pas le froisser elle préféra le vouvoyer afin de l'inviter dans le salon.
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MessageSujet: Re: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyLun 10 Sep - 20:14:41

Aïlin avala la potion d'une traite et réprima un frisson de dégoût. L'anxiolytique qu'il se fabriquait pour pallier le manque d'amphétamines avait un goût particulièrement infect, mais il avait au moins l'avantage d'apaiser l'angoisse et la colère qu'il ressentait depuis qu'il tentait d'arrêter la drogue. Que ne ferait-on pas, par amour, pensa-t-il en reposant le flacon vide sur la table du petit salon, où gisait également un maigre petit déjeuner. Parfois, sa volonté s'effondrait, et il lui prenait alors une envie de tout envoyer valser, mobilier et serviteurs, quand ceux-ci passaient dans les parages. Son agressivité lui faisait honte, mais il ne pouvait s'empêcher d'éprouver l'envie de faire mal au premier qui lui tombait sous la main pour calmer sa frustration. Ce matin était le genre de matin où, justement, son sevrage éprouvait jusqu'aux dernières limites sa raison. Il savait néanmoins que s'il cédait à ses pulsions dès le lever, il perdrait encore une semaine ou deux où il se réaccoutumerait à la drogue et aux journées à rallonge, d'où il se réveillerait avec un désagréable sentiment de culpabilité.
Le jeune lord avait passé une nuit particulièrement pénible, durant laquelle il s'était levé plusieurs fois, stressé et en sueur. Il avait dû prendre trois douches pour calmer les palpitations chaotiques de son cœur avant de sombrer dans un sommeil plein de cauchemars. Il était épuisé, et cela se voyait sur son visage aux traits tirés. D'épaisses cernes noires marquaient ses yeux d'un bleu clair, et, lorsqu'il baissa un regard sur ses mains, il vit ses doigts trembler. Une bouffée de colère contre lui-même lui empoigna les tripes, mais il inspira profondément en fermant les yeux. Dans cinq ou dix minutes, la potion ferait effet, et faute de se sentir moins harassé, il serait au moins plus calme. Il attendit ainsi, parfaitement immobile, observant avec résignation toutes les mauvaises pensées qui le traversaient, tous les fantasmes de violence et de refus du monde qui l'assaillaient un à un. Les secondes s’égrenaient avec la lenteur des heures, le tic tac lointain de l'horloge prenait la forme d'un scalpel entaillant par à coups sa chair et ses veines, sa mâchoire se comprimait, ses dents grinçaient, l'envie d'incendier cette pièce trop étriquée, étouffante, et de courir à sa cachette lui donnait mal au ventre puis, tout à coup, le silence tomba comme un étau sur son esprit.

Aïlin rouvrit les yeux et expira longuement. Il n'y eut nul soulagement. L'anxiolytique, trop efficace, l'empêchait de ressentir autre chose qu'une sorte de morne léthargie, une stabilité d'humeur plus que bienvenue. Il se sentait serein, mais n'en éprouvait nul plaisir. Il se sentait plus réveillé intellectuellement, mais aurait préféré se laisser sombrer dans les draps de son lit pour y passer le reste de ses jours. Il n'écouta ni l'une ni l'autre de ces impressions. L'alchimiste se leva de sa chaise et laissa là les restes de son repas pour aller se préparer dans la salle de bain. Le travail passait avant les affres de son corps. Il vaqua à ses ablutions, s'habilla d'un costume noir sur une chemise blanche sans autres fioritures, coiffa ses cheveux de jais et descendit dans le vestibule pour revêtir sa cape d'extérieur, en vue de se rendre à son rendez-vous.

Evangeline Herety était une maîtresse des potions que Bower estimait énormément. Elle était fine, intelligente, pondérée et avait autant de passion pour son métier qu'il en avait pour le sien. Ils avaient fait connaissance par hibou grâce à des contacts communs et il avaient tous deux coopéré à distance lors d'expertises sur des sujets qui s'éloignaient un peu trop du domaine d'expertise de la sorcière. C'était un travail qu'Aïlin avait accompli de bon cœur, puisqu'il lui était doublement avantageux. Ainsi, il s'était fait de Miss Herety une collègue de confiance, et avait obtenu quelques liens au Ministère de la Justice qui étaient plus qu'appréciables.
Quant à l'aspect humain de leur relation, Aïlin l'estimait aussi comme une égale. C'était une femme avec qui il était agréable d'échanger, rien que par écrit. Au fil de leurs échanges, il s'était imaginé une femme au caractère un peu sombre, secret. La façon dont elle écrivait, les tournures de ses phrases lui suggéraient que leur caractère était proche, malgré leur plus qu'éventuelle différence d'âge, et cela lui plaisait.
L'alchimiste ne se souciait pas de ces choses comme l'âge. Il se savait plus mature que n'importe quel jeune homme de dix-neuf ans, et plus intelligent que la moyenne. La paresse et la frivolité de ses pairs l'ennuyaient, et il trouvait son plaisir social dans les liens qu'il entretenait avec des personnes plus âgées que lui, ou dont la vision de la vie approchait la sienne.
Aïlin se faisait une joie de la rencontrer enfin, et de caresser l'éventualité de travailler sur un projet plus personnel et concret avec elle, dans un futur proche. Son contrat avec Xenophius McGregor lui prenait déjà beaucoup de son temps, si bien qu'il avait presque abandonné la thèse qu'il avait commencé à sa sortie de Poudlard, mais il avait envie de se lancer dans un nouveau projet, qu'il considérait comme une distraction. Il ignorait encore si cela avait des chances d'aboutir, mais l'idée qu'il avait eu valait l'essai. L'alchimiste avait immédiatement pensé qu'Evangeline serait intéressée par l'objectif qu'il avait vu naître en lui depuis quelques semaines. Il sentait que c'était le genre de personne qui accueillerait son projet avec plaisir, quel que soit la somme de travail qu'elle cumulait en ce moment. Aïlin eut un sourire pour lui-même à cette pensée et, lorsqu'il eut attrapé sa baguette magique, transplana directement du manoir vers le quartier où vivait Herety.

Peu habitué aux constructions moldues, Aïlin ne s'ennuya pas de l'ascenseur lorsque la porte de l'immeuble s'ouvrit. Il n'avait aucune idée de la façon dont ces engins fonctionnaient lorsqu'ils n'étaient pas adaptés au monde sorcier, et préférait ne pas perdre son temps à découvrir leur méthode d'utilisation, d'autant plus qu'il ne suffisait de gravir que quelques petits étages pour se trouver devant la porte d'Evangeline. Il y sonna à nouveau et celle-ci ne tarda pas à lui ouvrir en le saluant. Un sourire aimable et chaleureux rehaussa ses traits fatigués, et il serra la main de la jeune femme. Ils n'étaient pas assez intimes pour se prêter à d'autres formes de salut.


« Bonjour, Miss Herety. »

Répondit Aïlin, sur le même ton que la jeune femme. Il aurait volontiers employé son prénom, néanmoins, il préférait lui laisser le choix de se laisser aller ou non à ces sortes de familiarités. Il se laissa guider par son aînée dans le petit appartement et s'installa, lorsqu'elle le lui autorisa, dans le canapé qu'elle lui désignait.

« Je suis heureux de vous rencontrer enfin. » sourit le jeune homme en adressant à Evangeline un regard affable.

La jeune femme était presque comme Aïlin se l'était imaginée, à la différence qu'elle avait bien plus de charme, derrière l'éclat mystérieux de ses yeux. Il ne s'était manifestement pas trompé en imaginant une élégante sorcière aux cheveux sombres, et il s'en amusait beaucoup. Ce qu'il n'avait pas prévu, cependant, était que son visage fut presque autant marqué par la fatigue que le jeune lord, mais c'était pour lui une preuve qu'elle ne comptait pas ses heures de labeur. Il l'avait peut-être imaginée légèrement plus âgée, et il ne doutait pas qu'il devait en être de même pour la maîtresse des potions, vis-à-vis de lui.

« Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité d'accepter mon invitation. J'ai la conviction que vous ne le regretterez pas. Mais tout d'abord, comment s'est passée l'affaire du meurtre de Canterbury ? L'hypothèse de l'accident a-t-elle été écartée comme nous l'espérions ? »

Rien ne valait un léger détour pour entamer la conversation tout en attisant la curiosité de son interlocutrice. Un nouveau sourire aimable se percha sur les lèvres d'Aïlin, parfaitement maîtrisé. Il se fichait bien, en vérité, de la conclusion qu'avait donné le Mangenmagot, parce qu'il était persuadé que l'hypothèse qu'il avait émise, et qui confirmait les pensées d'Evangeline, était juste. La femme avait empoisonné sa fille sciemment, et si le procédé ne correspondait à aucune sorte de poison connu, il contenait cependant un composant réservé aux travaux alchimiques, composant dont l'usage était réservé aux pires œuvres.
L'alchimie, si elle avait pour but ultime la vie éternelle et le soin à tous les maux, n'avait pas été rattachée à la magie noire par hasard. Certains métaux utilisés étaient plus que toxiques et s'avéraient être un poison difficilement décelable en plus de mortel. Or, la mère avait fait ingurgiter dans des muffins maison une quantité non négligeable de cadmium pour provoquer une dislocation lente et douloureuse des os. L'échantillon de sang que Miss Herety lui avait fait parvenir avec l'aval du Ministère prouvait la préméditation en plus des autres poisons, plus propres aux potions, qui avaient été découverts en quantités erratiques, mais impropres à causer la mort.
S'il y avait eu soupçon grâce à ce dernier détail, avant que le cadmium ait été découvert par Aïlin, le mobile restait obscur. Il était toujours aberrant d'entendre dire qu'une mère avait tué sa propre fille, mais cela n'étonnait guère plus l'ancien Serdaigle que n'importe quel autre scénario. Il y avait eu assez d'esprits tordus dans sa famille pour qu'il puisse se permettre d'être étonné d'une telle chose. Il s'était donc occupé de cela avec un parfait détachement et une rigueur toute scientifique, sans verser une seule seconde dans le pathos ou l'humain. Seuls les faits parlaient et, de fait, lui avaient importé. La preuve, cependant, avait été une preuve fragile, bien qu'elle était le clou de l'histoire.
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MessageSujet: Re: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyMer 12 Sep - 18:04:02

Une fois les salutations passées, les deux sorciers prirent la direction du salon. Elle savait qu'Aïlin Bower n'était pas du tout du même milieu social qu'elle et elle eût presque honte de l'accueillir dans son si modeste appartement. Il ne devait sans doute pas avoir l'habitude d'un endroit si petit et si vide de tous serviteurs. Cela n'avait jamais dérangé Evangeline étant donné qu'elle avait toujours vécu de cette façon, c'est à dire simplement. Ses parents n'avaient jamais été des gens fortunés et assez mit toutes leurs économies au service de leurs trois filles. Mais voilà, maintenant qu'elle recevait un Lord c'était différent. Elle aimait son appartement mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce qu'il pourrait penser. Bien sûr, elle ne pensait pas qu'il accordait beaucoup de crédit à la renommée et à la richesse d'une famille. Elle ne pouvait pas se résoudre à le penser au vue de l'intelligence qui se dégageait de chacune de ses missives. Cependant, elle n'était pas assez naïve pour croire qu'elle le connaissait suffisamment pour en avoir la certitude.

« Je suis heureux de vous rencontrer enfin. »

Elle fit taire ses pensées et répondit au jeune homme avec un léger sourire perché sur ses fines lèvres :


Moi de même Aïlin. Vous permettez que je vous appelle ainsi ? S'enquit-elle rapidement.

Il était toujours étonnant de rencontrer en chair et en os une personne connue seulement par hiboux interposés. Et bien qu'Evangeline connaissait son statut social - Elle ne vivait pas encore totalement dans une grotte - elle ne connaissait pas son âge. Or, elle était plutôt surprise de voir qu'il était si jeune. Bon, il fallait bien se l'avouer, les alchimistes étaient rares et les bons alchimistes encore plus. Et ces derniers étaient généralement très vieux et absolument pas aimables. Aïlin détonnait, donc ! Toutefois, bien qu'il faisait jeune il était possible qu'il ne soit plus vieux que le laissait croire son apparence. Toutes sortes de potions existaient et peut être que ce qui le bottait c'était de rester jeune, après tout, pourquoi pas ? De toute manière ce n'était pas son problème, jeune ou pas jeune elle était ravie de l'avoir devant elle à cet instant ! ... Un peu plus et elle en oublierait ses devoirs ! D'un coup discret de la baguette, elle fit venir un plateau sur la petite table devant eux, rempli de boissons en tout genre. Elle demanda donc aimablement à son hôte ce qu'il souhaitait boire et les servit tous les deux.


« Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité d'accepter mon invitation. J'ai la conviction que vous ne le regretterez pas. Mais tout d'abord, comment s'est passée l'affaire du meurtre de Canterbury ? L'hypothèse de l'accident a-t-elle été écartée comme nous l'espérions ? »

Ca avait été une drôle d'affaire et sans l'expertise du jeune Bower la vérité aurait mit bien plus de temps à éclater au grand jour.

Pour tout vous dire, l'audience a été très difficile. C'est toujours le cas dans de pareilles affaires. Le père ne voulait pas en croire notre expertise, il a fallu l'intervention de la brigade magique pour qu'il ne ravage pas le tribunal. Les preuves étaient accablantes, pourtant il m'a fallu plusieurs heures pour en convaincre la cour. Mais la mère a avoué. De plus, elle a aussi expliqué avoir souhaité tuer ses deux autres enfants. Elle leur réservait le même sort une fois qu'elle aurait été sûre que le muffin avait bien tué sa première fille. Elle a expliqué qu'elle n'en pouvait plus, que sa fille était mieux là où elle était, qu'elle l'avait préservé de ce monde. Elle a été condamné à perpétuité et s'est pendue deux jours après, dans sa cellule.


Sa voix avait été d'une neutralité accablante, pourtant, la sorcière était sensible à cette affaire. Elle revoyait encore ce père de famille dévasté par le chagrin et l'incompréhension, hurler à en faire pleurer un détraqueur. Elle ne comprenait pas réellement le mobile du crime et bien que ça ne la concernait pas, cette incompréhension lui pesait. Ce genre de crime était très rare et d'autant plus dans la société sorcière. Les mères de famille avait la vie grandement facilité par la magie et la dernière guerre avait fait prendre conscience à beaucoup que la vie était précieuse. Il était donc tout à fait exceptionnel qu'une sorcière décide de tuer ses enfants. Pour autant, Evangeline était très fière d'avoir fait appel à Aïlin. Seulement, elle avait été très étonnée de constater que la Gazette du Sorcier ait si peu parlé de ce crime. Peut être que personne ne tenait réellement à en parler. Du point de vue de l'experte, cette affaire avait été une petite merveille, un bijou. Evangeline tentait de ne penser qu'à cet aspect.

Elle ajouta ensuite, sans un certain amusement :


Le juge était particulièrement content de votre expertise, je crois bien que vous allez finir par vous voir proposer un poste d'expert !


Bien qu'elle aurait bien parlé de l'affaire du meurtre de Canterbury en détails, elle savait bien que ce n'était pas le but de la visite du Lord, aussi, elle se permit de demander avec une certaine pointe de curiosité dans la voix qu'elle n'arrivait pas à retenir.


Je peux faire quelque chose pour vous aider Aïlin ?

Elle était quasiment persuadée que quoi qu'il lui demanderait, elle accepterait. Elle avait fait plus souvent appel à lui que l'inverse, elle lui était redevable.
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MessageSujet: Re: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyJeu 13 Sep - 2:06:30

Le jeune lord accepta sans sourciller que l'intrigante experte en potion use de son prénom. Les discussions qu'ils avaient eu, les échanges d'idées et d'hypothèses qu'ils avaient partagé pouvait bien leur permettre de se montrer un peu plus familiers l'un envers l'autre que de parfaits inconnus, même si cela avait été fait sans jamais se rencontrer. C'était, d'ailleurs, une expérience amusante, assez pour distraire Aïlin de ses états d'esprit et des déboires médiocres que subissaient son corps ces dernières semaines, alors qu'il tentait vainement de se détacher de l'addiction aux stupéfiants, qui l'avait bien enchaîné en deux courtes années. Ainsi devant Evangeline, il se sentait véritablement dans l'instant présent, il oubliait les difficultés qu'il traversait. Il était dans son rôle.

Le jeune homme enchaîna rapidement sur le résultat de leur dernier travail en commun, et il fut ravit de voir que la maîtresse des potions saisissait la balle avec plaisir. Il l'écouta énumérer ce qu'il s'était passé lors du jugement, les longues tergiversations, la délicate énonciation des preuves, qui, bien qu'accablantes, avaient été difficiles à faire entrer dans les esprits. Confrontés à l'horreur la plus totale, les individus perdaient souvent leurs capacités intellectuelles, trop choqués par l'ampleur de la perversité humaine. Même des hommes de la Justice, parfois, s'y laissaient prendre alors qu'il s'agissait là de leur quotidien. Certaines horreurs étaient plus insurmontables que d'autres. D'autant plus lorsqu'il s'agissait d'enfants innocents.
Aïlin demeura grave et respectueux tout au long du récit de la sorcière, hochant parfois la tête, en signe qu'il écoutait. Il eut un léger pincement de lèvres lorsque son interlocutrice lui apprit le funeste sort de la coupable.


« Au vu du dossier que vous m'aviez fait parvenir, il semblerait que cette femme était particulièrement fragile émotionnellement, pour ne pas dire psychotique. Je ne suis pas psychiatre, néanmoins ses auditions et ce qu'il se dégageait d'elle n'avait rien de très sain. »

Il n'alla pas, cependant, jusqu'au fond de sa pensée. À ses yeux, le sort que s'était réservée la femme était peut-être au moins la preuve qu'elle avait pu, enfin, assimiler ses actes et sa culpabilité. Rien n'était certain, cependant, et il n'éprouvait pas la moindre compassion pour cette mère psychotique. Lui qui avait eu une mère sérieusement perturbée et insipide n'avait aucune chance d'éprouver la moindre compassion pour le triste sort de cette créature. Et il ne pouvait pas se permettre d'éprouver de la peine pour ces enfants et ce père qu'il ne connaissait pas et qu'il ne rencontrerait jamais. S'apitoyer sur la médiocrité humaine était une fatale perte de temps et d'énergie. Il y en avait trop, partout. Cette réflexion était d'une froide insensibilité, Aïlin en avait vaguement conscience. C'était néanmoins cela qui le préservait et lui permettait de garder la tête froide, d'autant plus lorsque son avis était demandé.
La boutade de la jeune femme lui un haussement de sourcil amusé, et il répondit sur le même ton, sans plus penser au sort de cette famille ou, du moins de ce qu'il en restait.


« Ah... ! Et bien peut-être qu'un jour, je serai disposé à accepter une telle proposition. Si vous continuez à me solliciter sur des cas aussi intéressants, je crois bien que je vais finir par avoir le goût de l'enquête. »

Le jeune homme porta tranquillement à ses lèvres le café noir que la jeune femme lui avait servit et en bu quelques gorgées, dans l'attente qu'elle l'interroge sur la raison de sa venue. La curiosité ne tarda pas à prendre le pas sur les amabilités, pour le plus grand plaisir du jeune homme. Il reposa sa tasse en adressant un rapide regard, pétillant de mystères, à sa consœur. Si Aïlin avait bien un vice, c'était celui de faire languir ses interlocuteurs afin de s'assurer de leur entière attention.

« À vrai dire, j'ai plutôt quelque chose à vous proposer. Un projet à vous présenter, pour être plus explicite. Les affaires juridiques dans lesquelles vous m'avez emmené ne sont certainement pas étrangères à la réflexion que je me suis faite, récemment. J'ai donc tout naturellement pensé que la théorie, qui m'est venue à la suite, pourrait vous intéresser. »

Il fit une courte pause, le temps de rassembler ses pensées. Les mains jointes, il fixa son regard franc dans celui d'Evangeline puis se pencha légèrement en avant, comme si ce mouvement donnait l'impulsion à ses mots, lui donnait l'élan pour exposer le cheminement qu'avait parcouru son esprit.

« Je n'ai pas pu m'empêcher de me rendre compte que le système d'enquête actuel comprend de nombreuses failles, notamment dans l'identification des suspects. J'ai été pris de curiosité et ai fait quelques recherches sur les méthodes des moldus, dans le cas où les preuves se révèlent insuffisantes pour que les soupçons se portent de façon fiable sur un individu en particulier. Vous n'ignorez peut-être pas que les moldus remédient au problème par une théorie assez inventive, qui voudrait que quelques parcelles de peau ou gouttes de sang, révèlent l'identité de celui qui a laissé cette trace infime sur son passage. Ils appellent cela l'ADN, et cela semble très bien fonctionner. Il doit donc y avoir une essence en chacun de nous, une empreinte propre à un seul individu, qui permette de le confondre grâce à sa propre chair, dès lors qu'il commet un crime. Les moldus s'aident de dossiers, de fichage, et il serait certainement intéressant pour le ministère de la justice de pouvoir constituer de telles fiches sur les criminels connus et les individus suspects. Néanmoins, la pratique moldue ne peut être applicable pour notre monde. Elle diffère de trop de notre culture, et de nos champs de connaissance. Nous avons déjà de quoi démontrer de manière sûre les liens du sang entre les sorciers par des potions, mais nous avons un retard considérable dans ce mode de recherches. »

Désireux de ne pas surcharger d'informations son interlocutrice, l'alchimiste se permit un arrêt lors duquel il s'intéressa de nouveau à son café. Il touilla machinalement l'âpre liquide noir sans quitter Evangeline du regard. Celle-ci avait certainement compris où le jeune homme voulait en venir, et il s'attendait à ce qu'elle enchaîne tout naturellement sur les réflexions que ce discours lui inspirait. Elle aurait peut-être des remarques, et avait sans nul doute une idée plus précise du fonctionnement de la grande machine juridique sorcière. Elle mettrait mieux le doigt que lui sur les faiblesses qu'il laissait apercevoir, et, en tant que potioniste aguerrie, aurait peut-être une autre approche à proposer que celle qui avait commencé à germer dans son esprit.
Aïlin était tout bonnement impatient de savoir quelles impressions, quelles pensées naissaient derrière le regard secret d'Evangeline Herety. Jusqu'alors, il n'avait jamais coopéré avec qui que ce soit à ce point, et le seul binôme qu'il avait composé avait été avec Tanya Botcharov, une potioniste d'un grand talent également, mais qui n'avait été que son assistante. Elle travaillait désormais dans les laboratoires de Mikhaïl Dmitriev, et avait accumulé nombre de projets en plus de celui que lui avait laissé Aïlin, celui-là même qui avait permis son essor dans la mafia. La jeune femme était trop occupée pour s'intéresser à l'idée de son ancien « patron », et n'aurait éprouvé pour celle-ci qu'un intérêt limité, n'étant pas engagée dans l'engrenage de la Justice. C'était tout l'inverse, d'ailleurs.
Aïlin était donc tout bonnement enchanté d'avoir l'occasion de sortir de sa solitude et de travailler avec une femme dont il estimait tant le travail. Il envisageait cela comme une nouvelle approche de son métier, une expérience qui promettait d'être des plus enrichissantes. Aïlin était quasiment certain que l'experte en potion accepterait cette collaboration, tant l'idée d'opérer une révolution dans le domaine de la recherche et l'identification des criminels étaient proprement excitante. C'était sans l'ombre d'un doute une aventure à la hauteur de deux intellects tels que les leurs, qui les distrairaient pour quelques temps des commandes imposées et des autres devoirs de leur quotidien professionnel.
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MessageSujet: Re: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyJeu 13 Sep - 19:23:53

¨« Ah... ! Et bien peut-être qu'un jour, je serai disposé à accepter une telle proposition. Si vous continuez à me solliciter sur des cas aussi intéressants, je crois bien que je vais finir par avoir le goût de l'enquête. »

Elle profita de cette réponse du sorcier pour clore le sujet de la tuerie familiale. Ou en tout cas du désir de tuerie familiale d'une femme. Elle répondit à l'alchimiste d'une voix faussement catastrophée :


Oh non, ne faites pas ça malheureux ! Si l'on vous offre un poste au ministère, REFUSEZ ! A moins que vous ne teniez absolument à n'avoir plus aucune minute à vous... Ce métier est très intéressant mais aussi très prenant ! De plus, être expert est très ingrat, on passe la moitié de son temps à s'entendre dire qu'on ne sait pas faire notre travail et l'autre moitié à se justifier !

Elle avait légèrement rit après sa tirade, ce qu'elle venait de lui dire était tout à fait vrai. Cependant elle adorait tout de même son métier malgré ces nombreux points noirs. Malgré tout, il ne se passait pas une semaine sans qu'elle se demande pourquoi elle continuait. Concrètement, elle faisait des heures de folie pour un salaire minime tout en étant jamais reconnu. De toute manière, il était peu probable qu'Aïlin se fasse un jour offrir un poste d'expert pour le ministère. L'art de l'alchimie était bien méconnu et donc rarement présent lors de crimes. Il était tellement plus facile de mélanger tout ce qu'on trouvait dans son armoire dans un chaudron... Et encore, la plupart du temps, les crimes étaient - sans aucune originalité - exécutés à la baguette ! Par un avada kedavra bien senti ou alors par sort plus mineur qu'il est possible de détourner tel qu'un "Wingardium Leviosa". Se prendre une commode sur le coin du nez était tout aussi dangereux qu'un impardonnable. Pour autant, Evangeline comptait bien faire appel au jeune Bower en tant que consultant dès qu'elle aurait besoin de son avis.

Elle reprit son calme en un éclair quand il commença à aborder le sujet de sa venue ici.


« À vrai dire, j'ai plutôt quelque chose à vous proposer. Un projet à vous présenter, pour être plus explicite. Les affaires juridiques dans lesquelles vous m'avez emmené ne sont certainement pas étrangères à la réflexion que je me suis faite, récemment. J'ai donc tout naturellement pensé que la théorie, qui m'est venue à la suite, pourrait vous intéresser. »

Là, elle était intriguée. Vraiment intriguée. Elle se doutait bien qu'il allait lui proposer quelque chose d'excitant, un alchimiste d'un tel talent. Donc cela avait un quelconque rapport avec la justice magique... Que pouvait est-ce bien être ? Après plusieurs secondes qui parurent une éternité à la sorcière, Aïlin se décida enfin à s'expliquer. Evangeline fronça les sourcils en signe de concentration.

Elle ne connaissait pas très bien la culture moldue car elle avait baigné dans la culture sorcière. Cependant, quand elle était avec Andrew, celui-ci s'était fait un plaisir de lui faire découvrir son monde. Et c'était ainsi qu'Evangeline avait passé de longues heures devant un écran pour regarder des espèces de faux souvenirs appelés séries. Andrew était un véritable fan de séries policières à l'époque, et elle avait donc déjà entendu parlé de ce fameux ADN. Bon, elle connaissait le BaBa seulement, elle ignorait complètement comment cela fonctionnait. Sur le coup, elle avait reconnu que les moldus ne manquaient pas d'imagination pour palier à l'absence de pouvoir magique.

Elle ne répondit pas tout de suite au sorcier, souhaitant réfléchir avant tout. Il était vrai qu'il y avait un véritablement manque du côté identification de criminel. Elle ne s'était jamais fait la réflexion car ce n'était pas elle qui se chargeait de l'enquête, ses expertises permettaient d'innocenter ou non un suspect mais elle n'avait jamais eu l'occasion d'observer le travail qui était fait en amont par la brigade de police magique et les aurors. Enfin, elle prit la parole, doucement, comme si elle se parlait à elle même.

Oui, il est effectivement possible de connaître les liens du sang entre sorciers grâce à une potion. Cependant elle est très difficile, longue et chère à fabriquer. Comme toutes les potions réagissant à un élément humain d'ailleurs.


La potion la plus connue de ce type était bien entendu le polynectar. Cependant il en existait d'autre comme ils le savaient tous les deux. Et si ces potions étaient si rarement utilisées c'était bien parce qu'elles étaient difficilement accessibles. La potion dont il avait parlé, celle qui permet de connaître les liens du sang entre deux sorciers était par voie de conséquence largement méconnue. Elle était fabriquée à partir d'un élément humain - un cheveux par exemple - et ce qui importait c'était sa réaction quand on y ajoutait un autre élément humain. En fonction de cette réaction on pouvait affirmer avec certitude si les deux sorciers, sources des éléments humains, étaient ou non liés par le sang, et s'ils l'étaient par quels liens exactement.

Il serait possible, je pense, de préparer une potion permettant de savoir si un élément humain provient du même sorcier qu'un autre. Je ne sais pas du tout si ça a déjà été envisagé par le ministère. Mais de toute façon je doute que la brigade magique ait les moyens d'acheter une telle potion en grande quantité... En effet, elle aurait les mêmes inconvénients que la potion dont vous me parlez.

Sans compter qu'il faudrait quelques maîtres des potions chargés de la fabriquer. Ces potions très particulières demandaient une attention permanente.


Et puis supposons que l'on fabrique une potion à base d'un élément humain retrouvé sur le lieu d'un crime. Si on arrête un suspect on devra mettre l'un de ses cheveux, par exemple, dans la mixture. Si ça ne colle pas, si le suspect est innocenté par la potion, on ne pourra pas l'utiliser à nouveau.

Ce type de potion était à usage unique. C'était l'une des nombreuses limites dans la discipline d'Evangeline. Elle se doutait pourtant que si Aïlin était là aujourd'hui c'est qu'il avait dû réfléchir à ces problèmes et que l'alchimie pouvait peut être apporter une solution. Pourtant, elle ne connaissait pas assez ce domaine pour s'aventurer à formuler un début de solution. Et puis, elle doutait que si c'était si simple, sinon il ne serait pas en train d'avoir cette discussion.


Il faudrait créer un procédé réutilisable et rapide. Songea-t-elle.

Elle regarda le jeune homme d'un regard interrogateur. Elle brûlait d'envie qu'il lui parle de ce qu'il avait en tête.
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MessageSujet: Re: [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin]   [99/00] Entrevue entre deux passionnés [PV Aïlin] EmptyMar 18 Sep - 17:02:52

Comme Aïlin l'avait espéré, Evangeline s'intéressa beaucoup à ce qu'il venait de lui révéler. Sa réaction ne le déçut pas. Bien au contraire, la potioniste de talent s'éveillait, analysant les propos que lui avait tenu le jeune alchimiste et les recoupant à ce qu'elle savait de l'art de l'identification par le sang. Un art limité, long, fastidieux et onéreux pour qui souhaitait profiter des bienfaits.
Tandis que Herety réfléchissait en maîtresse des potions, Aïlin, lui, pensait en alchimiste. Qu'elle soulève les avantages et les inconvénients de son domaine lui était nécessaire, pour qu'il puisse mieux cerner les difficultés qu'ils allaient aborder.
Ainsi, elle lui confirmait ce qu'il croyait déjà savoir. Pour faire réagir la potion et identifier un individu, l'élément humain retrouvé devait forcément être incorporé dans la potion et était perdu ensuite. Aucune autre méthode n'avait été découverte, et c'était certainement ce pourquoi cette pratique n'était pas utilisé. Aïlin avait entrevu la solution du problème. Les sorciers tels que les potionistes et les alchimistes collaboraient peu, même si leurs domaines étaient parfois semblables. Ainsi, personne n'avait eu l'idée de croiser ces domaines pour pallier aux faiblesses des deux arts.

« Il faudrait créer un procédé réutilisable et rapide. »
Déclara son interlocutrice. Aïlin acquiesça sous le regard interrogateur, presque impérieux de la jeune femme. Elle semblait impatiente que l'alchimiste lui en dise davantage, mais il n'avait pas grand chose de plus à lui dire, en vérité. Il n'avait pas encore fait de recherches approfondies. Il manquait de temps pour se charger seul d'une nouvelle étude, et passait le clair de ses journées la tête dans des codes et des calculs compliqués, sans avoir encore de ses expériences des résultats concrets. Aussi, si Evangeline ne relevait pas le défi, il savait qu'il mettrait cette idée de côté pour un certains temps.

« Je n'ai pas d'hypothèse élaborée à vous proposer, Evangeline. Néanmoins, certaines données me tournent dans la tête depuis quelques jours, et j'ai la sensation d'entrevoir la solution à ces problèmes pratiques, sans pour autant l'atteindre pleinement. Je vous ai parlé de la potion, mais je pense aussi aux homoncules. »

Si l'on ne connaissait pas la façon de composer un homoncule, le rapport n'était pas évident à cerner à la première seconde. Pour Aïlin lui-même, il n'était pas encore très clair. Pourtant, il sentait qu'il y avait quelque chose là-dessous, ce quelque chose qui méritait qu'on cherche, qu'on creuse, qu'on fouille jusqu'à obtenir la révélation qui mènerait à la solution du problème.
Aïlin réfléchissait encore à cela, et quelques secondes de silence s'écoulèrent, pendant laquelle le jeune homme regardait sans voir son interlocutrice, fixant sans y prêter attention ses lèvres plutôt que ses yeux. Il avait oublié son café, et certainement même le reste de l'appartement tandis qu'il s'énumérait rapidement les chemins tortueux qu'avaient suivi son intellect jusqu'à présent.


« Vous n'ignorez certainement pas ce qu'est un homoncule, en revanche, ce qui pourrait nous intéresser est le processus par lequel un alchimiste parvient à la matérialisation et le développement de cette créature. Je ne m'y suis jamais essayé, mes les traités expliquent assez précisément la méthode. La plus sûre consiste à laisser du sperme humain se décomposer pendant quarante jours et de nourrir l'homoncule naissant de cette putréfaction à l'aide de sang, le mieux étant celui de sorcier, ou de licorne pour des résultats plus rapides. C'est dans le dosage et la régularité de l'alimentation, que dépend le résultat. Cela prouve que l'essence de la vie est bien là, dans la substance spermatique et également dans le sang. Certains alchimistes, tels Frankenstein, ont même utilisé des tissus biologiques issus de cadavres. »

Il s'arrêta, le temps de reposer la tasse de café refroidi qu'il tenait encore en main, puis continua d'un air absorbé.

« Quelque chose demeure, il faut pouvoir l'extraire, le faire perdurer, afin d'en prélever la substance dès que nécessaire. Mais il faudrait modifier cette méthode de sorte à pouvoir obtenir un résultat semblable à un début d'homoncule seulement par le sang distillé, par exemple, et sans l'altérer par un nourrissage qui mêlerait deux essences différentes en plus de lui donner vie, ce qui ne serait pas convenable d'un point de vue éthique. Car au final, l'homoncule aboutit à la vie par le mélange de deux essences d'individus différents, qui fondent une nouvelle identité. Je me dis qu'il doit y avoir quelque chose à creuser, là-dedans, mais j'ignore comment il serait possible de mêler ce concept et une potion d'identification sans que cela n'aboutisse à un travail qui ralentirait de beaucoup une enquête. Avec des substances telles que la semence ou la salive, il doit bien y avoir une façon d'accélérer la putréfaction. Quant à la distillation du sang pour en obtenir le principe, l'essence la plus pure, celle qui fonde l'identité du sorcier, elle est possible avec quelques jours de travaux, mais le distillat est particulièrement volatile et altérable. En revanche, je pense qu'il réagirait aussitôt à une potion, et de façon très sûre. C'est à ce stade de ma réflexion que je me retrouve dans l'obscurité. »

Aïlin releva les yeux vers Evangeline. Cette fois, c'était à lui de lui adresser un regard interrogateur. Seules les lumières d'une experte aguerrie pourrait certainement l'aider à avancer dans sa théorie encore balbutiante.

« Je serai tout bonnement incapable de créer la version améliorée de la potion dont nous faisions allusion. En revanche, je ne doute pas que vous seriez capable d'identifier les éléments qui devraient la composer, et le temps que cela prendrait. Il est bien possible qu'en croisant nos arts, nous parviendrons à trouver d'autres méthodes de conception, qui accélèrerait de beaucoup la préparation, assez du moins pour la produire en grandes quantités, afin qu'elle puisse être utilisée dès que besoin. »
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