En avril, ne te découvre pas d’un fil. Dicton que l’on pouvait compléter par : a Poudlard, fait tout l’temps un froid d’canard. Comme tous les matins, avant même de poser le pied par terre, Siam s’était dressée sur son lit, renvoyant d’un geste un peu bourrin les draps au pied de son lit, et avait regardé par la fenêtre. On ne voyait pas le moindre hibou voler. Et vu le nombre de courrier qui était transporté dans les airs par les hiboux postaux tous les matins, sans la moindre exception, c’est qu’il flottait un brouillard phénoménal. Comme depuis le début de la semaine quoi. C’était tout le temps comme ça en attendant l’été, il ventait, il flottait, ou quand on ne voyait pas la nature se déchaîner, c’est que le brouillard cachait la dite nature d’un manteau humide et étouffant. Bon, là j’exagère un peu, des fois il fait beau aussi. Entre quatorze et seize, un ou deux jours par semaine…

Bref. En avril, Siam suivait le dicton au pied de la lettre. Il était hors de question qu’elle loupe un match de quidditch juste pour avoir voulu anticiper le retour des beaux jours, aussi la jeune fille était couverte un peu plus que de raison dès qu’elle devait mettre le pied à Pré-au-Lard. Sa longue écharpe jaune bordée de noire protégeait son cou et son nez, et sous ses longues chaussettes jaune rayées de noir, des collants de laine. Non, elle n’attraperait pas froid. Le seul souci était qu’à Pré-au-Lard, d’abord on se les gelait, et ensuite, dès que l’on quittait les rues du petit village sorcier pour entrer dans un commerce, on avait l’impression que le nuage de brume qui s’était formé autour de nous, comme une aura, se resserrait d’un coup pour se coller contre notre peau. La brume était claustrophobe, du coup elle se pelotonnait de trouille contre le premier corps humain qu’elle trouvait.

Fermant la porte du bar derrière elle, elle sourit à cette idée. Plus sérieusement, le problème de Pré-au-Lard était qu’il y avait tant d’échoppes qu’on ne restait jamais longtemps de hors, qu’on entrait ici, ressortait pour aller là, et qu’un coup il faisait froid, un coup c’était une chaleur étouffante et moite qui s’installait, et on perdait un temps fou à se défaire des écharpes, manteaux, moufles et autres vêtements devenus superflus. Et non la joueuse n’essaye pas du tout de meubler et ne s’est pas du tout perdue dans ses explications. Pas de preuve. Siam s’approcha du bar.

« Encore toi ? »

Un sourire gêné de la part de la fillette n’aida même pas à détendre la barmaid qui fit les gros yeux.

« Je croyais qu’on t’avait dit de ne plus venir ici poser tes questions ? Tu fais fuir la clientèle. T’as beau être jolie et sentir meilleur que la plupart de nos clients, tu les fais fuir Siam. »

« Mais j’ai soif ! »

« D’accord, un jus de citrouille. Mais un seul. Et tu te tais surtout. Si j’entends le moindre mot… »

La gosse acquiesça, fit mine de verrouiller ses lèvres et tendit la clé imaginaire à son interlocutrice. Sa boisson arriva, et elle soupira. C’est qu’elle était fichue de lui lancer un sort pour qu’elle ne puisse plus parler cette espèce de chouette ! Bon d’accord, Siam avait la fâcheuse manie de poser des questions sur les sujets qui fâchent. Qu’est ce que ça faisait d’être Né-Moldu du temps de l’autre Zouave ? Est ce qu’on était bien sûr qu’il était mort cette fois ? (visiblement il était déjà mort une fois et était revenu. Yavait de quoi se méfier, non ? Pourquoi la Manifestation, et surtout, pour ou contre ? Est-ce que les moldus avaient vraiment leur place aux côtés des sorciers ? Est-ce que le trafic d’œufs de dragons sur la table quatre était bien légal ? (étrangement, c’était la question qui avait le plus fâché. Celle là, et « Pourquoi est-ce que tous les gens qui trafiquent quelque chose ne se lavent pas, ils pensent que l’odeur fera fuir les curieux ? »).

On s’assit à côté d’elle et Siam dévisagea son voisin avec attention, sans un mot. Ne pas parler. Ne pas poser de question. Boire son jus de citrouille. Elle avala de travers et recracha la moitié de son vers sur le nouveau. Oups.


[c'est douteux, mais j'ai perdu la main, désolée. Si quelqu'un veut bien y répondre quand même, je devrais récupérer assez vite mes vieilles habitudes de jeu et améliorer mes rps]

Etait-on déjà en Avril? Les cours avaient repris depuis à peine quelques semaines, et la jeune Serdaigle était un peu déconnectée de toute l'agitation propre à Poudlard. Ses propres vacances avaient été extrêmement perturbante, l'entraînement avec Ella s'était bien passé, quoiqu'il était difficile de dire s'il s'était réellement bien passé... Comment peut-on dire qu'un entraînement à se protéger et combattre se passe bien à quatorze ans? Hayden restait toujours mitigée quant aux résultats. Elle ne s'attendait pas à réussir tout d'un coup, évidemment. Mais à présent que la jeune fille avait eu sa rentrée, elle devait rajouter la pratique de son entraînement aux cours, et aux problèmes administratifs qui s'ajoutaient au fur et à mesure que la succession de la famille Wyncall se précisait... Trop de choses à faire qui perturbaient grandement le quotidien de la bleue et bronze.

Miss Wyncall soupira dans sa chaude écharpe aux couleurs de sa maison, seul signe du froid. Et, comme cela ne suffisait pas, il fallait rajouter à l'équation l'attitude plus qu'équivoque de son ancien camarade et tuteur Adam Muñoz, qu'elle avait revu il y a deux semaines, plus les missives presque quotidienne qu'il lui envoyait. Elle finissait sa lecture à chaque fois confuse, et avait décidé de faire donc ce qu'elle faisait de mieux, attendre, et s'il voulait quelque chose d'elle, il n'avait qu'à lui dire, non?

C'était donc par une journée d'Avril, froide pour changer, que la jeune fille s'était aventurée dans Pré-au-lard, en proie à une introspection profonde. Tellement profonde, qu'elle ne se rendit pas compte que ses pas l'avait menée dans un pub qui lui était familier, où elle avait eu l'occasion d'aller pour parler tranquillement avec Edgar des fameux problèmes de succession. Elle poussa la porte, se disant que l'endroit valait aussi bien qu'un autre.

Hayden s'affala au bar, soufflant sur ses doigts brûlants, face au changement de température. Elle apprécia la sensation, qui, même en plein mois d'avril, lui rappelait la neige de Noël.

"Vous n'êtes pas avec votre paternel?" Lui lança la Barmaid, qui apparemment se rappelait bien d'Hayden, et n'avait visiblement aucune manières.

La Serdaigle ne savait pas vraiment quelle mouche avait piqué cette femme, mais Hayden lui répondit d'une facon tout aussi peu aimable;

" Je n'aime pas assez mon majordome pour qu'il soit mon père. Maintenant, si vous faisiez votre métier et me serviez un verre de whisky pur feu? Vous pouvez garder la monnaie" Finit Hayden, insultante, en lui fourrant des gallions dans la main. La Serdaigle n'était pas assez stupide pour faire tinter autant d'argent sur le comptoir.

Face au pourboire outrageant, la femme retint toutes remarques, les lèvres pincées, et la jeune fille se délecta de son expression. Quinze ans n'était sûrement pas l'âge idéal pour commencer à boire du whisky, mais elle voulait penser à autre chose que ses problèmes, ce moyen en valait un autre. Son grand-père l'aurait sûrement frappée pour ça. Comme quoi, même mort, il continuait à l'emmerder. L’œil de la Serdaigle fut attiré par une écharpe jaune et noir, et Hayden se demanda ce qu'une première, ou deuxième peut-être?, année faisait dans un pub tel que la tête du sanglier. Aussi soudainement qu'elle l'avait aperçue, la gamine qui la fixait lui cracha, littéralement, dessus. Plus précisément, son jus de citrouille. Hayden lui cracha, au sens figuré cette fois-ci.

"- Bordel! Ne t'a-t-on jamais appris à boire correctement?"

La si délicieuse barmaid, fut rapidement auprès d'eux, et réparant les dégâts de la Poufsouffle, elle commença à l'engueuler copieusement. N'écoutant que son courage, ou plutôt son envie d'emmerder la femme derrière le bar, elle lui assura avec un sourire mielleux qu'elle payait à sa camarade un autre verre. Après plusieurs regards noirs, Hayden se tourna vers la Poufsouffle, prenant une gorgée du liquide ambré, qui brûla son gosier, la réchauffant de l'intérieur.

"Comment se fait-il qu'une poufsouffle se retrouve dans un tel bar? D'ailleurs, je m'appelle Hayden, et toi?" Se présenta-t-elle avec un sourire.


[HJ] J'espère n'avoir rien oublié au niveau des accents, et que ça te va ^^" [/HJ]