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 Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptySam 17 Déc - 9:40:52

Le claquement sec d’un bruit semblable à un fouet retentit dans la pièce, suivi d’un bruit de chute. Un homme, effondré au sol, se releva péniblement et partit en vacillant, la porte de chêne épais se rabattant en bruit sourd derrière lui. Hugh, sa baguette en main, la fureur sourde, s’adressa à l’autre homme resté dans la pièce.

« Va me chercher un cognac, Matthews. »

Tandis que le jeune homme d’un peu plus de vingt ans sortait, Hugh reposa son arme sur son bureau de bois sombre, couvert de papiers, certains entassés en piles bien nettes, mais d’autres ramassés en un fouillis d’apparence désordonnée. Il considérait que châtier ses hommes de main faisait partie de ses attributions. Plutôt que de laisser le soin à un sous-fifre de le faire, Hugh satisfaisait dans cet acte son caractère brutal et violent de nature. Apporter des mauvaises nouvelles n’était jamais signe de contentement chez le cinquantenaire. Alors venir annoncer la perte d’une commande de dix mille Gallions était l’assurance de repartir avec le corps douloureux. Faisant un effort sur lui-même l’ancien batteur revint au calme, et rassembla ses papiers. Tandis qu’il en rangeait une partie dans son coffre, il en compila certains qu’il examinerait plus en détail plus tard. Matthews revint avec un verre de cognac posé sur un plateau, que Hugh vida d’une lampée, avant de laisser repartir son homme de main. Chose curieuse, son homme de main faisait aussi office de valet personnel, et c’était la raison pour laquelle Hugh se plaisait à lui demander de s’habiller en livrée aux armoiries du clan Murray.

Lui intimant l’ordre de préparer le salon de réception, Hugh monta se changer. Comme à son habitude, il revêtait ses plus beaux atours pour recevoir l’envoyé d’un de ses plus grands homologues. Une demi-heure plus tard, il descendait l’escalier avec l’allure du maître des lieux dans toute sa splendeur. Une robe confortable et ample, d’un vert presque noir, lui recouvrait le corps. Ses cheveux coupés courts soigneusement peignés et rasé de près, il alla s’installer dans son fauteuil de cuir, en face de celui dans lequel son invité prendrait place. Le salon de réception n’était pas de grande dimension, et la pièce avait une dimension discrète et intime. Une fenêtre donnait sur le parc, et un mur était recouvert par une bibliothèque qui comprenait pas mal de livres, plus que Hugh n’en n’avait lu lui-même au cours de toute sa vie. Un troisième mur était drapé d’un rideau.

La pièce était peu meublée, mais richement. Les deux fauteuils inspiraient le confort, et la table basse au bois ciré était de belle facture. Signe de son attirance toujours prononcée pour le Quidditch, un cognard désensorcelé et une batte étaient placés dans une armoire d’exposition. Une autre, vitrée, offrait à la vue une grande variété d’alcools divers et quelques bouteilles de vins de crus renommés. L’orgueil du vieux joueur transparaissait cependant à travers les reflets scintillants de la lumière sur trois coupes posées sur une étagère. Un peu partout dans sa demeure, il conservait exposées des reliques de son ancienne activité, même si son corps à lui seul rappelait assez bien sa profession. D’une stature imposante, le corps musclé et le poitrail large, en dépit d’un ventre qui sentait les effets d’une vie riche, Hugh transpirait encore la puissance et l’on sentait qu’il aurait pu envoyer voler d’une seule main la plupart des hommes à l’autre bout de la pièce – il l’avait d’ailleurs déjà fait.

Toutefois, dans l’instant présent, il savourait un troisième cognac – il buvait l’alcool fort comme un vin normal – en attendant son visiteur qui devait désormais bientôt se manifester. Il avait posté Matthews à l’entrée pour l’accueillir et le mener par le couloir de marbre jusqu’au salon dès son arrivée. Hugh n’était pas homme à lambiner, et il attendait que tant ses hommes que ses alliés fassent de même. Ce soir, si tout se déroulait bien, il serait en mesure d'accroître sa puissance un peu plus. Homme conservateur et radical en termes politiques et sociaux, Hugh n'en n'était pas moins, malgré son âge le classant dans la catégorie des vieux, comme tous les autres barons de la mafia, un stratège habile et avant-gardiste en matière économique. Dans chacune de ses entreprises, il tentait, quand il le pouvait, de se rapprocher des autres réseaux, et de créer avec eux des liens d'alliance, persuadé que si la mafia voulait un jour dominer complètement l'Angleterre, elle devait, au faîte de son influence, bénéficier de liens internes des plus solides. Et c'était ce qu'il allait faire ce soir.


Dernière édition par Hugh Murray le Dim 28 Oct - 8:42:46, édité 1 fois
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyDim 25 Déc - 10:39:14

Depuis l'été précédent, bien des choses avaient changé au manoir McGregor. Xenophius consacrait désormais une part importante de son temps libre à l'éducation de sa petite-fille Megan, et devait donc – chose impensable quelque temps auparavant – déléguer une large partie de ses responsabilités à ses collaborateurs, et se contenter de superviser les affaires du clan. Ses deux frères étaient bien entendu tout désignés pour le seconder, mais les autres serviteurs de la Triade, eux aussi, avaient vu leur charge de travail s'accroître. James était ainsi de plus en plus fréquemment convoqué par son parrain, et envoyé en missions diverses pour son compte ; il devait s'acquitter de ces tâches en parallèle avec son travail chez Ollivanders, et voyait avec soulagement la venue prochaine de la fin de son contrat chez le fabricant de baguettes magiques. Bientôt, il ne serait plus apprenti, mais fabricant qualifié, et le vieil artisan l'avait déjà prévenu qu'il n'aurait pas les moyens de le payer en conséquence. James n'avait pas précisé que son salaire n'était qu'un minuscule complément à celui que lui versait son parrain ; il s'était engagé à terminer son contrat, au terme duquel un neveu d'Ollivander viendrait prendre sa place, tandis que lui s'engagerait à plein temps dans les affaires de la Triade. Demanderait-il à Xenophius de lui dégotter un poste tranquille au Ministère, histoire d'avoir une couverture ? Il se posait la question, tout en boutonnant sa chemise blanche. Après tout, son cher parrain n'était pas éternel, et il pouvait être bon d'avoir une possibilité de retomber sur ses pattes en cas de malheur... sans se fâcher avec les héritiers et successeurs de Xenophius, bien entendu, puisque la reconnaissance de dette signée par la famille Kirkby au grand complet passerait entre leurs mains. Cela méritait réflexion, même si le moment n'était pas encore venu – Xenophius était en pleine forme, pas du tout sur le point de mourir, et il avait failli luxer l'épaule de son filleul en l'accueillant d'une grande tape. L'humeur du chef de famille semblait au beau fixe alors qu'il expliquait à son envoyé en quoi consisterait sa mission du soir : rencontrer un certain Hugh Murray, mafieux de son état et allié potentiel, pour définir avec lui les conditions du partage du marché chinois. McGregor et Murray occupaient des secteurs proches, il fallait s'entendre pour ne pas se marcher sur les pieds et pour s'entraider, dans le but de tirer un maximum de bénéfices de l'affaire ; James ayant eu l'idée du commerce de potions, c'est naturellement à lui qu'avait été confiée la tâche de rencontrer Murray.

Nanti de toutes les informations indispensables sur la famille Murray, ses relations avec le clan McGregor et les concessions qu'il pouvait faire, James était rentré chez lui pour se préparer. Tout naturellement, son choix se porta sur le costume sur mesure offert par Xenophius, coupé dans un tissu noir de grande qualité ; James sélectionna ensuite trois cravates qu'il essaya méthodiquement, avant de se décider pour un autre cadeau de Xenophius, qui aimait imprimer sa marque sur ses employés ; la cravate, vert sombre semé de fleurs de lys dorées, reprenait les couleurs du blason des McGregor, et formait une sorte de livrée tout à fait adaptée puisque James serait ce soir le représentant de son parrain.

Ainsi vêtu, le jeune homme ressemblait à n'importe quel Moldu, mais il corrigea ceci en déployant sur ses épaules une cape de bonne coupe, en provenance directe de chez Tissard et Brodette. Un coup de baguette pour activer les sorts de protection de sa demeure, et il tranplanait en direction du manoir de Hugh Murray.
Dès son arrivée, il fut accueilli par un tout jeune homme qui se hâta de le débarrasser de sa cape, avant de le précéder dans une demeure à la décoration sobre, mais où chaque objet était manifestement de grande valeur. Un intérieur riche et confortable, sans ostentation, impeccablement tenu. De prime abord, on se sentait bien dans cette atmosphère bon chic bon genre. Le jeune homme ouvrit une porte, et, en domestique confirmé, annonça le visiteur qu'il accompagnait, avant de s'éclipser. James s'avança vers le maître des lieux, en s'efforçant de sourire à cet homme plutôt impressionnant ; il estima ne pas devoir lui tendre la main, et préféra attendre que Murray, le plus âgé, prenne l'initiative de la poignée de mains. Lui se contenta de prononcer quelques mots de circonstance :


-Bonsoir, monsieur Murray. Je suis très honoré de faire votre connaissance.




[Désolé pour l'attente]


Dernière édition par James Kirkby le Sam 28 Jan - 8:41:35, édité 1 fois
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyMar 3 Jan - 18:12:53

Dans une bonne partie des milieux, quelle que soit la frange sociale ou les principes inculqués, l’âge restait un paramètre déterminant quant à la position des individus dans l’échelle sociale. Rares étaient les jeunes qui pouvaient prétendre toucher ou approcher de près le sommet de la pyramide, en dépit du placement de nombreuses personnes encore dans la fleur de la vie à certains postes importants du ministère. La gestion du pouvoir restait marquée par un caractère patriarcal, qui se distribuait encore souvent, dans les vieilles familles puissantes, par hérédité. Moult dissensions voyaient d’ailleurs le jour dans les clans en question, et la mise en bière des vieux gourous radoteurs était quelques fois attendue avec une impatience non dissimulée, tant les places étaient convoitées. Si le vieux joueur de Quidditch ne souffrait pas de problèmes successoraux, cela ne l’empêchait pas, lui-même, de lorgner d’un œil jaloux la position de chef de clan de son cousin John.

S’étant renseigné, on avait attiré son attention sur le jeune âge de l’envoyé de McGregor, mais il ne s’attendait pas à ce que cela soit fort marquant. Aussi, lorsque Kirkby entra dans la pièce, ses yeux restèrent un instant fixé sur lui, le regard clairement calculateur, toutefois trahissant un léger étonnement. Homme sans pitié, Hugh évaluait assez vite ceux dont il faisait la rencontre et déterminait dans les premières minutes la confiance qu’il pouvait leur accorder, au vu de leurs capacités. Sa première pensée fut qu’il se trouvait certainement en face d’une personne semblable à l’héritier Bower, qu’il comptait parmi ses atouts depuis peu. L’élégance et le maintien naturel n’étaient pas choses qui se contrefaisaient, et il lui semblait presque évident que Kirkby venait d’une famille de qualité – ce qui corroborait ce qu’il savait. Cependant, les jeunes gens de familles fort aisées ne nécessitaient pas, en général, d’entrer dans les réseaux mafieux, et il supputait que le jeune, apprenti fabricant de baguettes de son état, était lié par quelque obscur lien au puissant McGregor.

Puissants, les McGregor l’étaient ; il s’agissait de ces familles dont on recherchait l’alliance et la collaboration, qui étaient respectées unanimement et craintes par les faibles. Si Hugh pouvait se targuer d’avoir accru la fortune du clan Murray et d’avoir placé dans son giron la gestion de la moitié du commerce des psychotropes anglais, il restait dépendant de Leoni pour la branche des potions-médicaments qu’il dirigeait à la place de celui-ci, et son compte en banque était bien moins rempli que celui du directeur de la coopération magique internationale. Alors si celui-ci désignait le jeune homme en tant que représentant, il était poussé par de très bonnes raisons et il considérerait l’envoyé en cette mesure.

Après un laps de temps silencieux qui suivit l’entrée du jeune homme, Hugh se leva de son fauteuil, et lui serra la main. La poignée de main trahissait bien souvent les faiblesses des gens ou, à l’inverse, mettait en exergue leur force de volonté. La poigne de fer du cinquantenaire, qui vous broyait à moitié les phalanges, soulignait très clairement la détermination de celui-ci. S’accommodant des mondanités d’usage, il invita d’un geste de la main son interlocuteur à prendre place dans le second siège, tandis qu’il reprenait ses aises sur son séant.

« Bonsoir, monsieur Murray. Je suis très honoré de faire votre connaissance. »

« L’honneur est partagé, monsieur Kirkby. Je suis fort satisfait de savoir que le clan McGregor est disposé à traiter avec nous. Puis-je vous proposer un breuvage pour accompagner notre entretien ? »

Subrepticement, son valet s’était réintroduit dans la pièce, portant un plateau avec deux verres. Après un service rapide et discret, durant lequel Hugh garda le silence, il sortit et ferma la porte qui se verrouilla dans un cliquetis discret. Vieille habitude sécuritaire et de prudence élémentaire, le chef mafieux, qui distillait peu sa confiance aux autres humains, empêchait qu'on le dérange durant ses entretiens, et sa porte était bardée de sorts anti-espionnage lui permettant de palabrer âprement en toute quiétude. Saisissant son verre, il fit signe au jeune homme d’en faire autant.

« Un des meilleurs whiskies écossais que j’ai pu me procurer… J’espère que vous êtes amateur de ce genre de boissons, et que vous serez en mesure de le savourer à sa juste valeur. »

Il s’exalta quelques instants le palais avant de poursuivre, le ton net et clair, prêt à faire affaire et à discuter des choses sans détour. Il ne tardait jamais à venir, de but en blanc, au cœur du sujet, et faisait de l'efficacité sa première femme, tandis que la promptitude était sa seconde (pour n'en citer que deux de son harem).

« Bien… Je ne sais dans quelle mesure vous disposez des informations, aussi serai-je relativement précis. Je crois cependant que vous venez déjà muni des renseignements nécessaires. Les clans Dmitriev et Murray sont désormais liés par un pacte solide ainsi que par une alliance scellée. Notre but est aussi simple à comprendre que difficile à réaliser : nous comptons, ensemble, nous attribuer le marché des psychotropes chinois et les bénéfices énormes inhérents. Je sais que monsieur McGregor dispose d’un réseau établi de revente de potions en Chine ; il serait profitable d’examiner correctement la situation, afin d’en tirer le plus de résultats possible. L'entraide est toujours plus souhaitable que des luttes intestines. N’est-ce pas l’opinion de monsieur McGregor ? Quelle est son intention à ce sujet ? Il serait stupide autant que nuisible de se marcher sur les pieds… »

Il avait amené le sujet directement, sans perdre de temps et, bien qu’il soit l’hôte, il laissait Kirkby présenter les exigences de McGregor et les plans que celui-ci pouvait avoir formulés, plutôt que de s’engager dans une mauvaise voie, moins désirée par ce-dernier. Il ferait d'une pierre deux coups ; par ce biais, il évaluerait l'intelligence de son négociateur et verrait ce qu'il pouvait espérer tirer de l'entrevue en termes d'atouts et, bien sûr, d'alliances, tout en restant prudent dans ses propositions. Après tout, il était en position de faiblesse face à ce clan très puissant, et même si cela l’horripilait, il se devait de garder une marge de manœuvre.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyVen 6 Jan - 16:57:09

Depuis qu'il évoluait, pour le compte de son parrain, dans les milieux les plus louches du monde magique, James avait côtoyé bien des personnages impressionnants, et Hugh Murray n'était pas le moindre d'entre eux. Tout en lui dénotait l'homme d'action, habitué à commander ; il suffisait de voir avec quel empressement son domestique avait quitté la pièce pour comprendre que le maître de maison ne plaisantait pas – comme Xenophius, précisément, qui avait l'habitude d'être obéi promptement et sans réplique... James, de son côté, était à un âge et dans une position où il ne pouvait qu'exécuter les ordres ; pour l'heure, cependant, il avait tout intérêt à se défaire de ses réflexes de simple homme de main, s'il voulait représenter dignement son patron. Ce soir, il n'était pas un simple exécutant, mais l'ambassadeur du clan McGregor, l'une des plus puissantes familles de Grande-Bretagne. Cela lui conférait, pour la durée de sa mission, un peu de l'autorité de son parrain et, même s'il n'en avait guère l'habitude, il devait se comporter en chef de clan, aussi âpre et intraitable que le serait son parrain à sa place. Il négocierait ce soir d'égal à égal avec Hugh Murray, ce qui ne l'empêcherait pas, si une alliance était conclue, de reprendre son rang de simple employé, et de le traiter avec le respect dû à son rang... L'appartenance à un réseau mafieux obligeait parfois à une étrange gymnastique, songea James en s'avançant vers son hôte en essayant d'avoir l'air aussi sûr de lui que possible.

La poignée de mains de Murray était puissante, presque douloureuse, telle qu'on pouvait l'attendre de la part d'un chef de clan ; James ne cilla pas en se faisant broyer la main droite, et s'appliqua, lui aussi, à faire preuve de fermeté. Pas question que ce Monsieur Murray le prenne pour un gamin facile à impressionner, et qu'à la faveur d'une simple poignée de mains, le dialogue s'engage de manière trop inégale. Si jeune qu'il fût, il représentait un clan puissant et riche, dont l'alliance était convoitée, et cela aidait à avoir de l'assurance. James s'installa posément sur le fauteuil de cuir qu'on lui indiquait, observant un peu plus attentivement le décor de la pièce. Peu d'objets, mais uniquement de belles choses, des meubles de valeur, une sobriété de bon aloi qui n'était pas pour lui déplaire. Quelques pièces de décoration rappelaient le passé de joueur de Quidditch du maître des lieux ; James n'avait jamais apprécié ce sport, mais, pour l'occasion, il en avait revu les règles de bases et quelques anecdotes, au cas où la conversation s'orienterait sur ce terrain, ce qui semblait, finalement, peu probable.

En hôte attentif, Hugh proposa à son invité de prendre un verre ; avant même que le jeune homme ait pu répondre, le domestique s'était glissé en silence dans la pièce avec un plateau et deux verres ; ce garçon avait l'habitude d'obéir vite et bien, et cela en disait long sur son employeur. Murray ne devait pas être un tendre avec ses subordonnés, songea James, un sourire aux lèvres, en prenant son verre. Un excellent whisky... son hôte n'aurait pu mieux tomber. Le jeune homme leva son verre pour en humer les arômes, puis prit doucement une petite gorgée d'alcool... Par Merlin, ce breuvage était une splendeur... Parfait, il n'y avait rien d'autre à dire.

-Je dois vous avouer que j'ai rarement goûté un aussi bon whisky, monsieur Murray, confia James en s'installant un peu plus confortablement contre le dossier de son fauteuil.

L'échange de banalités polies terminé, Murray se lança dans une brève explication, que le jeune homme écouta avec la plus grande attention, sans même toucher au verre de whisky qu'il tenait toujours dans sa main. Tout cela recoupait parfaitement ce que lui avait dit Xenophius... Lorsque son hôte eut achevé, James s'accorda quelques secondes de réflexion avant de répondre :

-Si Monsieur McGregor m'a envoyé ici, monsieur Murray, c'est parce qu'il partage largement votre opinion. Le marché chinois est trop vaste pour un seul, et nous avons tout intérêt à réaliser un partage rigoureux, de façon à ne pas nous concurrencer inutilement. Il estime même qu'une alliance efficace pourrait être utile à tous. Vous savez probablement que monsieur McGregor entretient avec monsieur Dmitriev des relations très cordiales, et il tient à ce que cela continue.

James s'interrompit, le temps de prendre une gorgée de whisky – excellent, décidément – puis poursuivit tranquillement :

-Nous disposons effectivement d'un réseau de commerce de potions en Chine... Vous comptez vous attribuer le marché des psychotropes. À la bonne heure ! Nous convoitons deux secteurs proches, mais distincts. Pour mon parrain, une alliance efficace doit permettre de partager le marché, mais aussi d'envisager de partager certaines dépenses... de sécurité, ou de main-d'oeuvre, entre autres... Mais il désire également vous aider, si c'est nécessaire, à investir le marché chinois... Par exemple, il ne s'opposerait pas à ce que vous utilisiez une partie de nos entrepôts en attendant d'être mieux installés... Il est de son intérêt de traiter en Chine avec des alliés plutôt qu'avec des inconnus, conclut le représentant du clan McGregor en inclinant poliment la tête vers son hôte.
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  • Hugh Murray
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptySam 14 Jan - 17:23:28

Il ne fallut pas longtemps à Hugh pour se figurer son opinion du jeune homme. Son goût pour les breuvages de qualité confirma ce qu’il supputait ; le jeune homme venait d’une famille aisée où l’éducation était bien distillée. Son air intelligent, cette façon de peser ses paroles et de parler sûrement dénotaient des aptitudes non négligeables, certainement plus grandes que celles de son pauvre Matthews qui lui servait de second. Lui-même, à son âge, n’était encore qu’une brute dont le seul intérêt état de frapper le plus fort possible dans une batte, laissant son potentiel cérébral en léthargie quasi-totale. Tout cela expliquait parfaitement que Xenophius l’envoie négocier. L’assurance que lui procurait la puissance du clan lui permettait de tenir ce rôle aisément ; bien idiot celui qui irait malmener le jeune Kirkby directement. Néanmoins, Hugh Murray, cette montagne de force et d’assurance, sentait que le jeune homme n’était pas toujours des plus assuré. Il subodorait que le jeune homme avait des faiblesses cachées – mais qui n’en avait pas. A part Hugh, tout le monde avait connaissance des siennes, mais cela gisait en son caractère de faire fi de ses éventuels manques. Lorsqu’il échouait d’ailleurs à réaliser quelque chose, la faute en incombait toujours aux subordonnés… le privilège des patrons en somme.

Il écouta les mots du jeune homme, tiquant sur la dernière phrase. Il aurait à s’assurer qu’il ne perdrait pas de bénéfices dans l’accord. Si Xenophius trouvait ses avantages dans le fait d’avoir des alliés sur place, plutôt que des concurrents, il le comprenait. Mais de là à ne demander que cela comme contrepartie de son aide, il n’en était pas sûr. Même si Hugh et Mikhaïl seraient en mesure de lui venir en aide à leur tour, ou de partager des renseignements précieux, il n’aurait pas d’avantages dignes de ce nom avant quelques mois. La voix posée, il répondit à Kirkby :

« Il est vrai qu’il serait souhaitable, pour notre réseau britannique, que nous entretenions les meilleures relations qui soient. Nous serions heureux de pouvoir bénéficier des appuis de votre clan qui, ajoutés à ce que nous avons déjà, nous permettrons de nous enraciner beaucoup plus rapidement en Chine. Outre plus, en contrôlant ces secteurs proches, nous évitons que la concurrence chinoise nous cherche des ennuis, vu qu’elle devra disparaître. L’assise ne sera que plus solide si nous pouvons partager les renseignements collectés et nous venir en aide le cas échéant. Qui plus est, la perspective de voir les frais de fonctionnement de chacun réduits est une nouvelle plutôt salutaire. Nous n’ignorons pas le prix que vous a déjà coûté, et nous coutera cette entreprise ; d’où l’intérêt de les partager. »

Il fit une pause et ouvrit une délicate boîte à cigares ouvragée. Il en porta un à ses lèvres, et l’alluma silencieusement d’un coup de baguette. Tirant une bouffée tabac, il soupira de satisfaction. Estimant que son statut le lui permettait, et qu'il avait assez vécu austèrement quand il envoyait les joueurs étrangers au sol d'un coup de batte, il s'offrait maintenant exclusivement des produits de grande qualité et avait développé un goût prononcé du luxe. Invitant le jeune homme à se servir, il désigna le coffret d’un geste de la main :

« Servez-vous, si vous le désirez. Je serai donc heureux de collaborer avec Xenophius, et Mikhaïl de même. Toutefois, sachez que peu d’avantages reviendront à votre clan dans les premiers mois. Nous nous entendons bien sur un point, j’espère ; il n’est pas question de rétribution financière entre nos clans. Je suis persuadé que Mikhaïl tiendra le même discours ; j’entends que nous nous venions en aide pour la collecte d’information, la logistique et l’élimination de potentiels problèmes, mais que chacun garde ses bénéfices pour soi. »

Lui aussi, ne l’oublions pas, bénéficiait de soutiens puissants. Si son réseau n’était le plus lourd dans le paysage mafieux britannique, il gérait toujours l’industrie des potions-médicaments pour la Leoni Corporation et il comptait bien, si son installation se faisait correctement en Chine, soumettre à Leoni la possibilité d’un déploiement économique au pays des rizières.

« Pour ce qui est du marché chinois, je désire que nous soyons des plus nets, afin de ne pas causer de dissensions futures. Il serait idiot qu’un accord soit la cause de l’éclatement des alliances britanniques, simplement parce qu’il est resté trop flou. Les clans Dmitriev et Murray ont donc le but de s’attaquer aux psychotropes chinois. Par psychotropes, nous entendons toutes les drogues hallucinogènes, apaisantes, à effet de manque, dures ou douces, qu’elles soient moldues ou sorcières. C’est très clair, en fait ; nos produits ont le but de donner au consommateur la sensation de plaisir, de bien-être et de créer un effet de manque insidieusement, en leur procurant les effets qu’ils recherchent : détente, stimulation, hallucinations… Nous ne commercialiserons donc aucune substance ayant pour objectif le soin d’une maladie ou autre chose. Le soin d’une maladie ne concerne que moi, pas Mikhaïl, et n’est pas à l’ordre du jour avant que nous ne soyons bien installés. Voilà ma position. Je crois que nous ne marchons pas sur les parts de votre clan. C'est aussi votre avis ? »

Hugh n’avait pas traîné. Restait maintenant à voir ce que le jeune Kirkby répliquerait. Il ne cèderait en tout cas sur aucun point sans de bonnes raisons. Le marché des psychotropes était bien assez vaste pour Mikhaïl et lui mais il n’avait pas l’intention d’abandonner la moindre part à un éventuel concurrent sans motif valable, fut-ce au clan Mc Gregor. Après tout, il disposait toujours du soutien de Leoni s’il venait à entrer en lutte avec d’autres clans. Malgré tout, il restait toujours mieux d’être en bons termes avec tous. Unis dans l’adversité, c’est ainsi qu’ils devraient faire face, ensemble, face à ce gouvernement de bureaucrates.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyMar 24 Jan - 13:49:48

Tout, dans cette demeure, respirait l'aisance et le bien-être. Du fauteuil moelleux au whisky tout simplement excellent, en passant par les manières stylées du domestique, tout donnait envie de s'attarder et de revenir. Très égoïstement, James espérait qu'un accord pourrait se faire entre son patron et Hugh Murray, ne serait-ce que pour avoir, de temps en temps, le plaisir d'être reçu par l'ancien joueur de Quidditch. L'hôte lui-même n'était pas sans lui inspirer un certain intérêt ; il n'était pas très âgé, mais suffisamment mûr pour être homme d'expérience ; ses manières nonchalantes d'homme habitué à commander en imposaient, même s'il s'efforçait de mettre son jeune invité à l'aise, et James ne put s'empêcher, un instant, d'être séduit par ce quinquagénaire plutôt bel homme. Il s'interdit cette pensée dès qu'elle lui effleura l'esprit ; il n'y avait pas de place dans cette négociation pour des sottises de ce genre... James était là en tant qu'envoyé de Xenophius McGregor et avait intérêt à se montrer digne de la confiance qu'on lui accordait. Pour avoir déjà subi la colère d'un Xenophius déçu par ses services, il savait qu'il valait mieux éviter de renouveler cette pénible expérience. Il se força donc à reprendre son sérieux, et, toutes pensées parasites mises à part, écouta son hôte. L'homme était direct, et ne s'encombrait pas de blablas inutiles ; un bon point pour lui, James préférait que l'on en vienne directement au fait. Tranquillement, il prit une gorgée de whisky, qu'il savoura posément avant de répondre lentement :

-Nous serions très satisfaits, je ne vous le cache pas, de pouvoir partager les frais de fonctionnement. La concurrence chinoise n'est pas encore éliminée, et elle est coriace... Nous nous efforçons de la réduire à néant, mais avec votre aide, nous pourrons gagner du temps. En attendant, il est indispensable de protéger constamment nos entrepôts et nos ateliers de production contre les attaques, et cela coûte cher. Le partage de ces espaces serait profitable à tout le monde, puisque vous serez confrontés au même problème. Il y a aussi la question des autorités que nous devons corrompre ; plus nous serons puissants, plus nous pourrons baisser les prix des pots-de-vin. Voici quelles dépenses nous aimerions partager. Ce sont des dépenses que vous devrez de toute façon engager de votre côté, autant faire front commun, n'est-ce pas ?

Il cessa de parler un instant pour piocher un cigare comme Hugh l'invitait à le faire ; décidément, cet homme savait recevoir. Il y eut un instant de silence, puis, tout en expirant sa première bouffée de tabac, James reprit :

-Mon parrain tient par-dessus tout à l'indépendance de ses affaires. Il accepte volontiers de s'unir avec des familles amies pour abaisser les coûts, mais je peux vous garantir, Monsieur Murray, qu'il partage votre point de vue concernant les bénéfices. Nous envisagions la possibilité de créer une caisse commune pour les frais de fonctionnement, caisse que chaque associé serait tenu d'alimenter selon un taux fixé à l'avance. Une sorte de syndicat, si vous préférez... Le détail reste à définir, mais Monsieur McGregor pense que ce serait la meilleure façon de collaborer tout en conservant notre liberté d'action. Bien sûr, un tel arrangement ne peut reposer que sur une confiance absolue entre les différentes parties, et c'est la raison pour laquelle Monsieur McGregor ne souhaite pas l'élargir à d'autres familles que les clans Murray, Dmitriev et McGregor.


À vrai dire, l'idée de la caisse commune avait été soufflée à Xenophius par James lui-même, qui ne désespérait pas de s'en voir confier la responsabilité, mais l'essentiel était bien que le chef de clan ait donné son accord... Ensuite, ce serait de la cuisine interne, il suffirait de convaincre McGregor d'accorder cette récompense à son dévoué filleul... Les autres suivraient, pour peu qu'ils soient convaincus de l'efficacité du jeune homme. Faire bonne impression auprès de Hugh Murray était donc capital. Pour le moment, l'entrevue se déroulait à merveille, mais il n'était pas facile de savoir ce que Murray pensait réellement... Toujours très tranquille en apparence (bien qu'une certaine nervosité fût perceptible dans ses battements de coeur un peu plus rapides que d'habitude), James termina son verre de whisky, et se rencogna sur son fauteuil, son cigare entre ses doigts, pour passer au point suivant. Un chapitre technique, sur lequel il serait primordial de s'entendre parfaitement... Lorsqu'on occupait des secteurs aussi proches, il fallait prendre toutes les précautions pour ne pas empiéter sur le terrain de ses associés. Le jeune Kirkby écouta avec attention les explications de son hôte, puis répondit, en parlant lentement pour se laisser le temps de choisir ses mots :


-Concernant les drogues et psychotropes, nous n'avons aucune objection. Ce n'est pas notre secteur, nous vous le laissons bien volontiers. Nous nous occupons de potions, pour inonder le marché chinois d'ingrédients ou de mélanges interdits. Nous travaillons surtout avec des potions de magie noire, celles qui figurent sur les listes nationales et internationales des mélanges interdits... Cependant, concernant les potions, je pense qu'un accord écrit devra intervenir, car à terme, nous pensons nous diversifier et éventuellement commercialiser des potions de soin – certaines sont interdites en Chine, d'une façon inexplicable, et nous comptons investir ce créneau. Il faudra donc envisager un partage rigoureux des potions de soin, ou, si Monsieur McGregor et vous-mêmes le souhaitez, l'établissement d'une compagnie contrôlée par vos deux clans, et répartissant à parts égales bénéfices et dépenses...


James marqua une brève pause, le temps de tirer une bouffée de tabac, et reprit :

-Pour le moment, tout me semble correct. Mais je pense qu'un accord écrit, peut-être même scellé par magie, permettra d'éviter des sujets futurs de tensions en délimitant strictement les champs d'action de chacun. Il y a trop à gagner dans cette affaire pour laisser faire le hasard, j'espère que vous serez d'accord avec moi, Monsieur.

Comme il prononçait ces mots, il se permit un léger sourire, pour montrer que la proposition d'un accord écrit n'était pas une preuve de méfiance, et conclut :


-Si vous le souhaitez, Monsieur McGregor peut charger son avocat de préparer le texte de l'accord, et vous le transmettre pour que vous l'amendiez.
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyDim 12 Fév - 18:34:22

Le jeune Kirkby ne manquait pas d’intelligence. En dépit de sa jeunesse, il ne cessait d’étonner les a priori de l’ancien joueur de Quidditch. Il ne se conduisait pas comme un simple envoyé ayant appris des modalités par cœur, il s’agissait de plus que cela ; il menait la négociation à la place de son patron, chose qu’Hugh ne pourrait jamais confier à une autre personne que lui. Dans ces moments, Hugh jalousait ses concurrents et alliés qui avaient réussi à intégrer au sein de leur réseaux un second qui était vraiment capable de les remplacer. Si jamais Hugh venait à avoir un problème, il savait que ni son second, ni son pitoyable Matthews ne pourraient faire perdurer son affaire bien longtemps. S’ils appliquaient sans discussions les injonctions du chef et exécutaient sans failles les ordres, ils n’avaient tout simplement pas les capacités de gestion de la large entreprise que constituait son réseau de drogue. C’était d’ailleurs ce qu’Hugh craignait le plus. Si un jour un de ses adversaires réussissait, même temporairement, à le neutraliser, son business en pâtirait.

« Le concept de la caisse commune me semble en effet d’un certain intérêt. Il faut surtout s’attacher à ne pas rendre les procédures lentes et les voies de communication laborieuses entre les niveaux. La rapidité et l'efficacité sont les deux qualités essentielles à tout projet. Je pense qu’un homme devrait en assurer la gestion et faire le lien entre messieurs Dmitriev, McGregor et moi-même et les hommes de main en Chine. Je désire toutefois que le choix de cette personne soit soumis à une concertation entre nous trois. Il est bien évident qu’on ne peut établir une direction à trois, trop peu efficace, et que nous devrons désigner quelqu’un qui soit membre sûr d’un de nos réseaux. Vu les sommes titanesques que nous allons devoir débloquer, cette personne doit être d’une honnêteté imparable. Il va de soi que si cette personne venait à nous trahir, elle en subirait les conséquences... Cela dit, je n’ai personne au sein de mon réseau qui puisse pourvoir ce poste. Je ne sais que trop peu si Mikhaïl dispose d’homme d’une trempe suffisante, par contre, vous pourriez, sous réserve de la probation de vos aptitudes, prendre ces responsabilités. En toute franchise, je souhaiterais ne pas confier ce… « travail » à quelqu’un qui n’ait l’intelligence suffisante. Et vous me semblez l’avoir même si j’en attends la preuve. »

De quelle étrange humeur était le patriarche Murray pour ainsi accorder à un membre extérieur une tâche des plus capitales ? D’ordinaire, il ne se serait jamais laissé aller à quasiment confier une mission de cette ordre à un presqu’inconnu. Car s’il approuvait le jeune homme, il y avait fort à parier que McGregor ne serait que trop heureux d’avoir un homme à lui en place. En vérité toutefois, Hugh misait en espérant que ses calculs se révéleraient justes. Il n’avait pas menti : personne dans son réseau n’avait les capacités pour ce job. Ce n’était pas de la loyauté de ses employés dont il doutait mais de leurs facultés mentales. Rares étaient les grands intellectuels dans la mafia, exception faite, naturellement, des patrons. Hugh préférait donc accorder cette tâche à quelqu’un avec qui il savait qu’il pourrait s’entendre, plutôt qu’avec un autre. De toute façon, McGregor étant le plus puissant, son avis serait décisif dans l’attribution de la mission. Toutefois, il allait avoir le loisir de tester la diplomatie de Kirkby dans l’instant présent.

« Les psychotropes ne poseront en effet pas problème… Par contre, pour ce qui est des potions de soin, nous devrons définir un marché clair. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que je gère la branche magico-pharmaceutique de la Leoni Corporation. La Chine représentant un marché considérable, je me vois en effet mal laisser filer ce potentiel économique à votre seul clan. Bien évidemment, je ne me cantonne pas aux seules potions. Ainsi, elle ne représentent qu’une part mineure du commerce total. A l’heure actuelle, la position de la Leoni Corporation est avant-gardiste ; nous estimons qu’à long terme, la plupart des potions génériques de soin disparaîtront au profit de nos remèdes inspirés par les moldus : pastilles, poudres, gélules… Nonobstant ces considérations, je n’aimerais pas laisser les potions de soin à votre seul patron. Je pense qu’étant attendu que, pour vous aussi, elles représentent une part mineure du commerce total des potions, nous pourrions envisager une filière commune pour la revente des potions de soins et nous partagerions les bénéfices en deux parts égales - pour la Chine uniquement, cela va de soi. Le fait reste qu’une partie de ces potions sera remplacée, au fur et à mesure de la progression de nos innovations, par de nouveaux produits, ce qui supprimera une partie des parts de marché. C’est ce qui va se dérouler à long terme, quoique l’on veuille, pour la plupart des potions de soin. »

Hugh s’interrompit, prit le temps de vider son verre et de le remplir à nouveau, de même que celui de son hôte, avant de poursuivre. Il subodorait que McGregor n’allait pas spécialement être satisfait de la nouvelle des potions mais, en tant que gérant de la filière de Leoni, il devait se montrer des plus ferme.

« Pour ce qui est de l’accord concernant les psychotropes et notre future alliance, je n’ai pas d’objection à ce que vous rédigiez l’accord, pour autant que je puisse y apporter les corrections nécessaires s’il le fallait. Quant aux potions de soin, je désire que nous prenions une décision, si vous êtes habilité à négocier pour votre patron, puis je rédigerai le texte moi-même, cette fois, avant de l’envoyer à votre patron qui le paraphera ou me fera parvenir les changements qu’il veut. »

Se repositionnant dans son confortable fauteuil de cuir, le vieux sportif estima qu’il pouvait fixer des conditions et faire montre de plus de rigidité. Après tout, il disposait désormais de l’appui de la Leoni Corporation, ce qui était loin d’être négligeable.


[désolé pour le retard]
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptySam 25 Fév - 22:48:57

Dans un coin de son esprit, James s'efforçait de retenir un maximum de détails de la conversation en vue de son rapport à Xenophius – il était convenu qu'il retournerait au manoir dès la fin de son entretien avec Murray ; son parrain avait insisté pour qu'il vienne lui faire son rapport quelle que soit l'heure, ce qui indiquait clairement quel intérêt il accordait à cette rencontre. Il déléguait une partie de ses prérogatives, mais entendait garder la direction des affaires, particulièrement des grosses opérations comme celle-ci. L'installation en Chine était l'occasion de former avec Murray et Dmitriev une alliance puissante, une étape qu'il s'agissait de ne pas manquer ; si la négociation était correctement menée, chacun des trois clans pourrait voir sa position confortée, et Xenophius était très attentif à tout ce qui pouvait lui permettre d'accroître son pouvoir. James savait qu'il était chargé d'une mission particulièrement importante aux yeux de son patron, et c'était la principale raison de sa nervosité. C'était la première fois qu'il devait s'acquitter seul d'une tâche de cette ampleur, et négocier au nom de Xenophius – avec le risque de le mécontenter et de devoir payer un échec au prix fort. En aucun cas il ne devait relâcher son attention, sous peine de commettre une gaffe que Murray, en vieux renard, saurait parfaitement exploiter... L'homme, cela se voyait, avait l'habitude des discussions à bâtons rompus, et il allait veiller à rien oublier de ses exigences. James était de bonne volonté et faisait preuve de certaines aptitudes, mais il lui manquait l'expérience d'hommes tels que Murray ou McGregor. Il avait encore beaucoup à apprendre pour pouvoir mener naturellement les négociations ardues, et, pour l'heure, devait se concentrer pour se montrer à la hauteur de l'enjeu. Face à lui, Murray, bien plus détendu, répondait tranquillement à la suggestion d'une caisse commune ; le coeur de James fit un bond lorsqu'il parla de lui en confier la responsabilité, et, l'espace d'une seconde, son visage exprima une intense satisfaction, avant qu'il ne parvienne à reprendre un visage impassible. Reste calme, mon garçon, calme et modeste, ne montre pas que tu convoites ce poste...

-Il va de soi que le responsable de cette caisse devra être agréé par chacun de vous trois, puisqu'il devra servir de lien entre les trois chefs de clan... Bien entendu, l'honnêteté sera une qualité essentielle, et, en cas de soupçons, ce gestionnaire devra répondre de ses actes devant monsieur Dmitriev, monsieur McGregor et vous-même, monsieur Murray. Évidemment, le choix de cette personne n'est absolument pas de mon ressort, c'est une prérogative de mon patron... Quoi qu'il en soit, je dois vous avouer que je suis très flatté que vous me pensiez digne d'occuper un tel poste, Monsieur.

Il inclina brièvement la tête en signe de remerciement et prit une gorgée de whisky, savourant autant l'alcool de grande qualité que la quasi-certitude d'avoir l'appui de Murray pour prendre les commandes de la caisse commune. Deux chefs sur trois – car il était à peu près certain que Xenophius chercherait à placer l'un de ses hommes, et James avait déjà largement prouvé à son parrain ses compétences et son honnêteté scrupuleuse... L'affaire était déjà presque dans le sac : il ne restait qu'à convaincre Dmitriev, et à neutraliser un éventuel candidat présenté par le Russe...
Le jeune homme dut se forcer pour revenir à la conversation, et bien lui en prit ; la suite était assez déplaisante, puisque Murray annonçait une possibilité de concurrence directe entre ses affaires et celles de Xenophius. Les potions de soin, bien sûr... il fallait bien un point d'achoppement dans cette négociation trop facile à mener, et il se trouvait là. Les lèvres légèrement pincées, James l'écouta avec attention, hochant parfois la tête pour approuver certains de ses propos ; Murray proposa une association à parts égales pour la filière des potions de soin, tout en exposant des projets d'une envergure assez impressionnante. James prit une nouvelle gorgée de whisky, et avoua :


-Je suis désolé, Monsieur, mais je ne suis pas habilité à prendre une décision sur ce point.

Xenophius voudrait certainement réfléchir à sa guise, et peut-être consulter son frère, maître des potions, avant de prendre parti. En aucun cas un subordonné, simple envoyé, ne pouvait s'attribuer un rôle aussi important... Les choses avaient été clairement définies, et James savait qu'il était de son intérêt d'exécuter les ordres avec exactitude, sans chercher à dépasser ses attributions. Il reprit donc :

-Sur ce point précis, je ne peux que servir d'intermédiaire entre mon patron et vous, monsieur Murray. Je ferai part à Monsieur McGregor de votre position sur les potions de soin, et de votre proposition de créer une filière commune. Il s'agit d'une décision grave, dont la responsabilité revient au chef de clan, et à lui seul. Si vous le souhaitez, nous pouvons préparer un document écrit que je lui soumettrai, une première base pour un éventuel accord, en sachant que cela ne garantit pas que mon parrain l'acceptera. Un document écrit, même un simple brouillon, me permettra de lui présenter un rapport détaillé, et cela vous assurera une réponse plus rapide.

Ceci dit, James tira une ultime bouffée de son cigare, avant de l'écraser dans le cendrier, et adressa un regard interrogateur à Murray. Un seul mot de son hôte , et il prenait la plume pour consigner par écrit les bases d'un accord. L'ambassadeur du clan McGregor redevenait un simple employé, prêt à servir de secrétaire pour les besoins de la cause.
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptyJeu 1 Mar - 11:15:41

Hugh ménageait son allié. Il savait que Kirkby ferait incessamment sous peu le rapport oral de sa mission auprès de son maître et plus celui-ci s’accordait avec Murray, plus la négociation serait aisée. Il savait qu’il avait réussi à se faire un allié de l’ambassadeur et cela jouerait quand il livrerait ce qu’il savait à son patron. Un léger sourire de satisfaction au coin des lèvres, Hugh guettait la réaction du jeune homme. Il ne fut pas déçu ; à coup sûr il était ravi que le chef de clan lui mette, pour ainsi dire, le job en poche. Et comme un service en vaut toujours un autre, il en retirerait forcément un quelconque bénéfice, cela sans rien y perdre puisque, en effet, il n’avait personne à qui confier la tâche.

En revanche, la suite était moins rose. Il allait falloir faire comprendre à Xenophius qu’il n’avait aucun intérêt à poursuivre la lutte des potions, qui était pour ainsi dire perdue. Toutefois, il voyait un moyen de conclure un accord. L'attitude de Kirkby servait ses intérêts à merveille ; vu que celui-ci n'outrepassait pas sa mission, il allait pouvoir prendre l'initiative et présenter la chose de manière plus adéquate.

« Excellente idée ! Je vais vous dicter la proposition de contrat que vous transmettrez à votre patron dès que vous serez en mesure de le faire. Cependant, je vous demanderai de rapporter à Monsieur Mc Gregor les vérités que je vais vous énoncer juste maintenant… Premièrement, il est indéniable que seule la Leoni Corporation a des infrastructures suffisantes et correctement axées que pour être en mesure de pousser la recherche d’inspiration moldue. Toute nouvelle concurrence est difficilement envisageable et, surtout, peu profitable à la mafia. Secundo, pour vous donner une vision à long terme, dans les dix prochaines années, une partie des potions de soins disparaîtront au profit des pastilles et autres produits d’inspiration moldue. Toutefois, il va de soi qu’il peut difficilement s’agir de potions complexes ou à faible diffusion vu que nous visons un large spectre. Aussi, je conseille à Xenophius d’orienter son commerce vers des potions rares et compliquées, ainsi que de se débarrasser de tout ce qui pourrait être visé par nos entreprises. Vous avez peut-être entendu parler du succès de la pastille qui remplace la pimentine. Ce devrait être suffisant pour comprendre… »

En fait, tout bien compté, la pilule ne serait pas trop difficile à avaler pour le vieux patriarche s’il prenait les choses posément. De toute façon, ses informateurs lui avaient fait savoir que Mc Gregor entretenait des rapports cordiaux avec Armando. Il ne voudrait donc pas se faire un ennemi du puissant italien.

« Je peux concéder l’entièreté des potions à votre clan, en sachant que je m’emparerai des potions génériques à moyen terme. A titre de conseil, évitez les ventes de potions Tue-Loup, nous devrions arriver à un substitut dans les temps prochains… Pour ce qui est du contrat, voici de quoi écrire, je dicte. »

Citation :
Je, Hugh Murray, souscris à l’alliance envisagée entre les clans Dmitriev, Mc Gregor et Murray, celle-ci établissant un front commun entre les trois groupes susmentionnés pour la conquête des marchés des psychotropes et des potions de la Chine. L’objectif de la présente alliance est de réduire autant que se peuvent les frais de fonctionnement et d’installation des trois clans en partageant les frais de corruption, stockage, transport, élimination des problèmes humains et de sécurité. Pour ce faire, nous envisageons la création d’un fonds commun alimenté par chacun selon un taux fixe déterminé à l’avance. Ledit fonds devra être géré par un homme unique qui ait l’entière confiance des trois parties.

Il s’interrompit un instant et prit lui-même une plume avec laquelle il rédigea quelques mots sur un petit parchemin : « Quant à la question du choix du responsable de la caisse commune, je vous suggère d’envisager la personne de monsieur Kirkby comme responsable. Bien à vous. Hugh Murray ». Il appuya ensuite dans un coin du papier son sceau présentant un grand « H » ouvragé, signature sigillaire qu’il s’était inventé de toutes pièces. Il avait dans l'idée que James Kirkby servirait mieux ses intérêts si Hugh servait les siens. Une simple contrepartie en somme. Il passa ensuite au jeune homme le papier avec un léger sourire au coin des lèvres.

« Vous transmettrez ceci à votre maître, je pense que cela vous aidera. »

Citation :
Aucune des trois parties ne sera habilitée à modifier, seule, cet accord. Chaque rapport, bilan, ou renseignement devra être remis à chacun des acteurs du projet. Toutes les décisions d’envergure ou ayant un impact fort sur l’alliance devront être prises et en concertation avec l’assentiment des trois partis. Cet accord ne modifie en rien les dispositions des trois acteurs en dehors du pays visé, à savoir la Chine.

« Passons à celui des potions de soin, maintenant. »

Citation :
Je, Hugh Murray, consens à accorder au clan Mc Gregor l’exclusivité des potions de soin et de leur commerce en Chine. Toutefois, Leoni Corporation aura le droit d’apporter sur le marché des substituts d’inspiration moldue à ces potions. Étant attendu que le clan Mc Gregor vend des potions interdites de diffusion et que le clan Murray s’occupe de remplacer des potions génériques, la concurrence devrait être minime et acceptable.

Hugh arrêta de dicter et tendit la main pour prendre les parchemins qu’il relut entièrement, avant de les sceller magiquement. Durant le temps qu'il avait dicté, il avait éprouvé comme un sentiment de jalousie à l'égard de Xenophius Mc Gegor. Il enviait celui-ci d'avoir un si bon collaborateur, dans lequel il avait suffisamment confiance que pour l'envoyer négocier à sa place. Certes, Hugh ne doutait pas de la loyauté de son second, mais plutôt de ses capacités. Aucun n'aurait eu un esprit d'initiative et de diplomate suffisant que pour mener la négociation à bien.

« Vous donnerez ces ébauches de contrat à votre patron. Prenez contact avec moi pour m’annoncer ses décisions ou suggestions. Montrez-lui aussi le papier que je vous ai remis et parlez-lui de ce que je vous ai dit sur les potions de soin… »

Se levant, il conclut en serrant la main de son invité.

« Je suis enchanté de traiter avec vous, monsieur Kirkby. J’ai espoir que nous développerons de bons rapports qui sauront défendre nos intérêts communs. Vous remettrez à monsieur Mc Gregor mes meilleurs sentiments. Par ailleurs, si vous devez rencontrer mon collègue des psychotropes, Mikhaïl, puis-je vous demander de lui transmettre également la proposition de contrat ? Merci beaucoup, bonne soirée mon cher, au plaisir de vous revoir. »
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MessageSujet: Re: Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE]   Un champ de bataille à partager [PV James] [TERMINE] EmptySam 3 Mar - 22:38:34

L'entretien touchait à sa fin : on en arrivait aux limites de la mission de James, aux décisions dont Xenophius n'avait pas voulu lui déléguer la responsabilité, et il ne servirait à rien de s'y attarder. Le jeune homme était fermement décidé à exécuter scrupuleusement ses ordres, et à ne pas poser un pied au-delà de la limite fixée par son parrain. McGregor lui avait déjà donné une marge de manoeuvre importante, beaucoup plus que celle qu'il lui accordait d'habitude ; les ordres avaient été moins stricts qu'à l'accoutumée, et James avait été encouragé, explicitement, à faire preuve d'initiative. Il avait voulu voir dans cette nouveauté une preuve de confiance, non sans fierté – et cette fierté même lui interdisait d'outrepasser les instructions qu'il avait reçues. Puisque son patron lui faisait confiance, il devait s'en montrer digne, et, au passage, prouver à Murray qu'il savait se tenir à sa place. Il convoitait le poste de responsable de la caisse commune, et s'il l'obtenait, Hugh Murray deviendrait son patron : en se conformant strictement aux ordres de Xenophius, il cherchait également à rassurer ce futur employeur sur ses qualités de collaborateur dévoué...
Murray ne sembla pas déçu que la négociation bute sur le point des potions de soin ; loin de manifester la moindre contrariété, il parut au contraire plutôt satisfait de disposer d'un peu plus de temps pour régler ce point. Il accepta volontiers de rédiger – ou plutôt de dicter – un début d'accord destiné à Xenophius, et l'assortit de diverses explications que James écouta avec attention. Lorsque Murray en eut terminé, le jeune homme répondit, en prenant la plume que son hôte lui tendait :

-Je ferai part de ces précisions à mon patron, monsieur Murray, soyez sans crainte... Je tâcherai de le convaincre du bien-fondé de vos arguments, mais je ne vous cache pas qu'une proposition d'alliance aura plus de chances de le séduire qu'une délimitation stricte des attributions de chacun. Il trempa sa plume dans l'encrier, cala sur ses genoux le sous-main de cuir rigide, et ajouta : Bien, monsieur, je vous écoute.

Sous la dictée de Hugh Murray, il nota les termes de l'ébauche d'accord, sans se permettre la moindre interruption ; à peine murmura-t-il un remerciement lorsque son hôte lui remit une petite note suggérant de le choisir pour s'occuper de la fameuse caisse commune. James parcourut rapidement le papier, et le déposa sur la table basse, à côté de son verre vide ; en l'acceptant – et il n'avait guère le choix – il devenait le débiteur de Murray. Service contre service, rien n'était gratuit dans ce milieu, et il devrait faire preuve de gratitude envers le chef de clan... Tant que les intérêts de Murray et ceux de Xenophius coïncidaient, ce ne serait pas difficile ; il fallait seulement espérer que cela durerait. Sans s'interrompre, à un rythme soutenu qu'il n'était pas évident de suivre, Hugh acheva de dicter l'accord, et James ne put s'empêcher de penser qu'il avait dû sérieusement y réfléchir avant pour que les formules lui viennent aussi naturellement. À moins qu'il ne soit, tout simplement, assez rompu à ce genre de discussions pour pouvoir improviser un accord. Quoi qu'il en fût, le chef de clan était en position de force, et James ne pouvait qu'admirer sa maîtrise du sujet. Il lui tendit les parchemins dans un geste déférent, le laissa relire en silence, avant de récupérer le tout – l'accord, et le parchemin le concernant. Il plia soigneusement les papiers, les glissa dans la poche intérieure de son veston, en assurant :


-Monsieur McGregor aura ces documents en main dès cette nuit, Monsieur Murray. Je vous tiendrai au courant de sa réponse au plus vite, bien entendu.

Imitant son hôte, il se leva, et, serrant respectueusement la main qu'on lui tendait, se disposa à prendre congé :

-J'ai été très honoré de traiter avec vous, Monsieur. J'espère que nous avons posé les bases d'une collaboration fructueuse... Nous prendrons contact avec monsieur Dmitriev, et nous pourrons finaliser l'accord assez rapidement, je l'espère. Il ne me reste qu'à vous remercier de votre accueil, et à vous souhaiter à mon tour une excellente fin de soirée.

Quelques instants plus tard, James transplanait en direction du manoir McGregor, un sourire satisfait au visage, non sans avoir à nouveau, avec fierté, relu le petit mot de Murray en sa faveur. L'affaire était dans le sac, tout simplement.
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