Le tonnerre faisait rage dans le ciel de Poudlard, et la jeune héritière Wyncall contemplait avec effroi le ciel qui se zébrait, obtenant de la jeune fille un petit sursaut peureux. Des petits rugissements, digne de son héros Simba qu'elle adulait lorsqu'elle était gamine, lui permit de suspendre un instant sa peur.

«一，二，三，四...楠快吃饭,还有四分肉 » (un deux trois quatre, mange vite Nan, il n'y a plus que quatre bouts de viandes)

La jeune adolescente de quatorze ans contemplait à la lueur du feu crépitant de la tour des Serdaigles ses deux animaux de compagnie. Nan et Long, ses deux petits dragon miniatures, étaient les seuls souvenirs qu'elle des années passées à Guangzhou. Son apprentissage là-bas s'était construit sur des nombreux sacrifices, dont la coupure avec le monde extérieur. La guerre, la mort de Voldemort, tout ces bouleversements ne l'avait pas atteint, jusqu'à ce que sa grand-mère la retire brutalement à son nouvel environnement.

De nouveau à Poudlard, elle n'arrivait pas à retrouver ses repères si difficilement acquis lors de ses premières années d'étude. Tant de tragédies s'étaient passés entre ces murs, qu'il était difficile pour la jeune Serdaigle d'arriver à un retour à la réalité Anglaise.

Fortement amusée, elle observait avec fascination les deux petits magyars se batailler pour le dernier petit bout de viande, jusqu'à ce que leur maîtresse pose délibérément sa main sur leur saint-graal, la boite de viandes séchées destinées à ses petits dragons ; une chance que ces derniers ne soient pas de réels dragons, elle n'aurait pas donné beaucoup de sa vie. La sorcière leur donna une dernière friandise. Repues, les deux bêtes se posèrent au bord du feu.

Hayden regarda à nouveau par la fenêtre. Elle ne risquait pas d'avoir de nouvelles d'Ela aujourd'hui, bien qu'elle l'eut espéré toute la journée. Plus que le réconfort de son grand-frère Emmanuel, elle avait besoin de celui de sa protectrice.

La cri apeuré d'une fillette sortit la Serdaigle de l'observation de ces animaux. A tous les coups, c'était ses petits dragons qui l'avait effrayé. Depuis qu'elle était de retour à Poudlard, tous les élèves qui les voyaient en était effrayés. Mais peu importe, elle ne les abandonnerait pas. L'aristocrate se retourna rapidement vers la source de cette voix.

"Bon... bonjour ! Sacré orage dehors, n'est ce pas ? Ils sont à toi ces deux là ?"

Hayden scruta avec arrogance la fillette, qu'elle avait déjà vu quelque fois parmi les serdaigles. Ce regard méchant, elle l'avait jeté sur tellement de personnes que c'était un réflexe. Elle se reprit rapidement. Ce n'était pas forcément la meilleure des façons de se réintégrer dans sa maison, pour le peu qu'elle fut intégré auparavant. L'adolescente lui lança un petit sourire contrit, et essaya de lui répondre aussi gentiment qu'elle put.

-Oui "ces deux-là" s'appellent 楠 (nan) et 龙 (long) sont à moi. Je ne sais pas si tu connais, on ne trouve pas ce genre d'animaux de compagnie par ici. Ils viennent de Mongolie intérieure. Mais.. ne t'inquiète pas ils ne sont pas dangereux, enfin pour l'instant ils n'ont jamais mangé personne, répondit-elle avec un petit sourire ironique.

Ses petits dragonneaux se tournèrent vers la deuxième année, et la regardèrent, suspicieusement, avant de s'approcher pas à pas d'Akiko. Elle ne semblait d'ailleurs peu à l'aise, et Hayden se demandait si cette gêne n'était du qu'à ses petits compagnons ou alors à l'étrange attitude de la jeune fille, torturée entre son éducation et elle-même. Akiko continua doucement ;


- "Ah, j'oubliais de me présenter ! Je suis Akiko Velon, en deuxième année ! Et toi, tu es... ?"

Hayden se rapprocha de Miss Velon et lui tendit sa main ;

-Hayden Wyncall enchantée. Je suis en quatrième année, mais on a jamais pu se rencontrer. Je suis partie.... autre part pendant deux ans.

Cette Akiko avait l'air plutôt sympathique, et qui sait, peut-être permettrait-elle à l'héritière Wyncall de se sentir un peu moins esseulée dans son ancienne maison.

Sa compatriote passait brusquement de la peur à la curiosité pure. Une curiosité qui rendait la jeune Wyncall intéressée par la jeune Akiko. Les Serdaigles ne devait-il pas s'attacher avant tout à enseigner et transmettre leur savoir? Un certain enthousiasme s'empara de la jeune fille et elle afficha un grand sourire lorsque la Serdaigle répondit;

- "Je ne serais pas très bonne à manger en tout cas ! Tu as étudié à l'étranger ? On dit qu'il y a beaucoup d'élèves qui l'ont fait lors des années difficiles ici... moi aussi je ne viens pas d'ici, je suis française d'origine ! Enfin franco-anglaise, mais je préfère mon sang maternel français ! Lui, c'est mon chat, Salem. Le diable du concierge... en fait... Salem adore se faufiler hors du dortoir et pourchasser miss Teigne comme souffre-douleur... il ne peut tout bonnement pas la supporter, je n'ai jamais su pourquoi !"

"En tout cas tu es plutôt bavarde, enfin très bavarde"

Oh my gosh j'ai dit ça à voix haute? Elle n'aurait pas du, elle n'avait pas voulu. La derière chose qu'elle avait envie contrarement à avant, c'était de vexer la petite aiglonne. Alors qu'elle parlait de son chat, Hayden jeta un coup d'oeil au petit félin noir, et essaya de l'attirer vers la jeune fille mais l'animal semblait un peu méfiant, sûrement à cause de ses compagnons. Elle se reprit et s'excusa avec une mine plus que confuse;

"Ecoute, je suis désolée, ce n'était pas un reproche évidemment, je suis confuse. Au moins ça compense avec mon manque de dialogue. La bleu essaya de reprendre contenance et répondit gentiment" Effectivement, j'ai été en Chine pour mes études... Famille oblige..." Finit la jeune aiglonne avec un sourire tordu.

Ce sentiment de dégout envers sa famille n'était pas le premier et ne serait sûrement pas le dernier. Comment quelque chose d'aussi important que la famille pouvait chez Hayden un dégout aussi profond? Comment aimer quelqu'un qui vous use comme une marionnette? Car c'est comme cela que sa famille avait toujours agi envers elle, et l'héritière était à présent bien contente d'avoir trouvé sa propre famille en la personne d'Ella et d'Emmanuel.

La petite, avec un grand sourire, digne du chat du Cheshire, serra la main d'Hayden tout en l'invitant à prendre place dans un fauteuil non loin de la jeune fille, près de la cheminée et près de Nan et Long.

- "Moi je découvre encore l'Angleterre et l'Ecosse, je ne connais pas très bien encore cette région ! J'espère que mon anglais n'est pas trop mauvais, j'essaye d'effacer mon accent mais des fois c'est plus fort que moi !"

La jeune fille sourit et répondit avec sincérité à la Serdaigle.

" C'est vrai qu'on peut voir ton accent, mais dans quelques temps, il disparaîtra de lui-même dans quelque temps. Dis-moi, Akiko, c'est japonais non ? Tes parents aiment la culture asiatique ?"

Hayden était contente, ravie, et ce, même si elle ne le montrait pas forcément à sa cadette. Peut-être que les deux jeunes filles ne se reverraient pas souvent, peut-être, mais au moins leur discussion lui redonnait courage et envie de discuter et de voir ses camarades.

Car, malgré sa froideur, elle savait qu'une vie sociale est essentielle pour elle et pour son bien-être. Elle avait Emmanuel, elle avait Ella, certes, mais là à Poudlard, il n'était pas là pour elle. Tout aurait été si simple si elle pouvait rentrer le weekend, voir ce qu'elle considérait comme sa réelle famille.

Cette famille elle se l'était construite, bien différent du simmagré de foyer auquel elle était habituée. Mais quel foyer? L'aiglonne en avait changé par deux fois, et jamais pour mieux. Voilà pourquoi elle s'était résignée pendant les queqlues années avant de rentrer à Poudlard et même pendant sa première année...

Mais la deuxième année avait été plus que décisive pour lagamine, non seulement elle avait pris en maturité avec toutes les mésaventures qui lui était arrivées, mais aussi rencontré des personnes extraordinaires.

"Alors, c'est comment la Chine ? J'en ai tellement entendu parler dans ma région natale ! Ah... tu as toi aussi des imposés familiaux ? Je connais cela aussi..."

"C'est... dépaysant, c'est le cas de le dire. Même si parfois on ne comprend les chinois, on arrive toujours à se faire comprendre. Et puis on trouve ces petites bestioles adorables."
Continua la jeune fille en tendant sa main vers ses magyars, qui se rapprochèrent en mordillant gentiment ses doigts.

Alors ainsi le prénom d'Akiko était bien japonais. Cela l'étonna un peu, elle n'avait pas l'habitude que les personnes de sa génération ait un nom d'origine étrangère, à moins qu'elles soient elles-même étrangères; en effet Hayden avait été élevée dans un milieu conservateur de sang-pur anglo-saxon, les prénoms qu'elles connaissaient s'en ressentait donc.

Un bruit retentit dans la salle devenue soudainement silencieuse, comme si quelque chose frappait à le fenêtre. Hayden se retourna pour voir un hibou portant une lettre être bien mal en point. Elle s'excusa auprès de sa camarade et s'en alla ouvrir prestement la fenêtre. Avec cet orage, il n'était pas recommandé de rester dehors, même pour un volatile.

Le pauvre oiseau tendit à la jeune Wyncall une lettre, et de par l'écriture de l'enveloppe, elle sut tout de suite de qui cette missive venait. Voilà plusieurs semaines qu'elle attendait la réposne d'Ella et elle fut ravie de la recevoir enfin. Cela lui semblait une éternité qu'elle avait envoyée sa lettre.

La jeune Serdaigle s'excusa auprès de sa comparse avec un grand sourire:

"Ecoute, je suis désolée d'écourter cette entrevue, mais je dois absolument lire ceci, indiqua-t-elle en lui montrant la lettre, j'espère qu'on se reverra bientôt!"