Petites courses anodines et... (pv Alan/Clarisse) TERMINE

Alan revenait comme à son habitude trainer sur le Chemin de Traverse, il aimait le lieu particulièrement plein de vie et de société, si interressant à observer à ses yeux, surtout quand il utilisait ses déguisements (maitre dans le domaine) pour les enrichir de subtiles détails. Bien qu'il s'était légèrement calmé depuis son entrée à l'UMA, l'ex-pouffsouffle farceur gardait quand même des legers restes, et à son actif cette année il s'était fait passé pour un jeune cadre administratif, ou même un vieillard de la soixantaine ! Jeune garçon de café, vendeur ambulant... il s'était essayé à tout avec ses potes irlandais et français cet été... mais là il ne venait pas pour fantaisie, et le lieu était bondé, étonnement bondé d'ailleurs. Le grand dadais aux cheveux bruns en bataille, agacé par le bain de foule aglutiné devant l'entrée du magasin de l'apothicaire, joue des coudes alors que deux "papys" discutent à l'entrée :

- "Ohé, messieurs, y en a qui sont pressés par ici, vous pouvez pas discuter ailleurs s'il vous plait ?"

Les deux seniors tournèrent leurs regards acérés sur le jeune étudiant en medico-soins, ce dernier ayant posé ses mains sur ses hanches d'un air profondément impatient et agacé, avant de pester tout en maugréant :

- "Ah la jeunesse de notre temps ! Ces jeunots de vingt ans ne savent plus se tenir ! Venez Edgard..."

Les yeux noirs du jeune homme les suivirent un petit moment d'un air fâché, avant qu'il réplique en maugréant entre ses dents d'un air bougon :

- "Et ces vieilles biques ne savent pas comment ne pas gêner les autres ! A se demander qui est le moins courtois des trois ! Rah y m'énervent... c'est quoi ce foutoir ???"

Le magasin était étonnement noir de monde, à croire que tous les gens du coin avaient décidé de venir se ravitailler en provisions le même jour que lui... ok, on était samedi, un week end, mais bon quand même... il jeta un oeil à sa liste :

Spoiler:

Oui, c'était la potion apprise il ya peu, celle soignant les blessures superficelles, et il désirait en refaire ce week end pour se prémunir pour la semaine prochaine, avec sa maladresse légendaire, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, sauf quand il manipulait des ingrédients de potions... il avait toujours été bon dans cette matière, même Rogue n'avait su comment le descendre, sauf peut-être pour quelques mauvaises blagues vengeresses bien senties pour les serpy ou ceux lui ayant cherché des noises. Il parvint difficilement à trouver le rayon et le récipient contenant les edelweiss quand il sentit qu'il percutait quelque chose ou que quelque chose le percutait dans un mouvement de foule...

Clarisse avait eu une permission de sortie exceptionnelle ce week-end pour aller signer des papiers au Ministère. C'était comme ça quand on devenait majeur dans le monde sorcier. On arrivait dès l'ouverture, on attendait qu'une secrétaire trop maquillée daigne vous donner un formulaire à remplir. On replissait bien sagement ledit formulaire et on attendait de nouveau qu'une autre secrétaire plus décrépie que la première accepte de vous recevoir dans son bureau. Là, on attendait avec le sourire qu'elle finisse de lire ce que vous avez marqué (ce qui prenait assez de temps compte tenu des quatre feuillets recto verso), tout ça en répondant patiemment à ses questions. Questions auxquelles on avait déjà répondu sur le formulaire. Ensuite il fallait fournir les papiers demandés, comme par exemple un acte de naissance, ce genre de choses qu'on met dans un tiroir et qu'on oublie pendant dix ans, puis dont on a besoin et qu'on cherche pendant des heures sans parvenir à mettre la main dessus. Finalement, après un regard mielleux lancé par dessus ses lunettes roses, la secrétaire avait fait apparaître un dernier parchemin, avait demandé à Clarisse de signer, lui avait donné un double et l'avait renvoyée. Enfin! A quoi ça pouvait bien servir de toute cette procédure ridicule? Clarisse avait eu envie d'envoyer promener cette bonne femme à peine lettrée qui ressemblait à un coton usagé. Elle s'était retenue de justesse, par respect pour Carthalàn qui l'attendait dans le hall. Le vieil homme avait insisté pour l'accompagner, sachant que le voyage serait trop pénible pour la mère de la petite. Après tout c'était dans ces murs, à quelques étages de distance que son père avait été assassiné.

Après cette matinée passée à piétiner et attendre au Ministère, les deux Ecossais se hâtèrent en direction du Chaudron Baveur où ils mangèrent en silence, chacun plongé dans ses pensées. La Serdaigle était plus secouée qu'elle voulait bien l'admettre. En sortant du bureau, elle avait eu la tentation de pousser jusqu'au comité d'invention d'excuses à l'usage des moldus. Juste pour voir. Voir où son père avait passé ses dernières heures, voir où on l'avait égorgé. Elle avait entendu dire que l'assassin avait laissé un message. Y avait-il encore des traces sur le mur? Non, probablement pas. Ça devait être un autre bureau comme il y en avait tant avec un autre sorcier presque caché sous une pile de dossiers et de notes de service. Un homme qui ignorait ce qui s'était passé presque deux ans plus tôt. L'amertume lui coupa l'appétit. Son grand-père ne dit rien, sachant qu'aucune parole ne peut rendre à l'oiseau l'envie de chanter.

« Tu rentres pour le dîner?! »

Carthàlan s'était levé pour payer l'addition au bar. Clarisse le regarda un instant, perdue. Puis elle hocha doucement la tête, le programme de la journée lui revenant à l'esprit. D'abord faire quelques courses, et ensuite en fin d'après-midi, voir Flynn chez Fortarome. Il faisait encore un peu frais pour manger une glace, mais il y avait à la carte un fabuleux chocolat chaud dont l'Irlandais lui parlait depuis Noël. Et puis... gardons le sens pratique, c'était lui qui invitait! Rassurée par le sourire encourageant du vieil homme, la rousse lui adressa un signe de la main avant de disparaître sur le Chemin de Traverse. La première chose qu'elle pensa en pénétrant dans la rue principale fut «Oh non, pas ça. ». Il y avait là un monde fou, comme si tous les sorciers s'y étaient donné rendez-vous. La sixième année n'aimait pas les gens, détestait Angelina Fowl et haïssait par-dessus tout la foule. La foule. Tous ces gens qui allaient et venaient sur le Chemin de Traverse avaient à ses yeux une désagréable ressemblance avec la définition du mot foule. Pourquoi avait-elle accepté de venir au juste? Ah oui, parce qu'elle avait besoin d'ingrédients pour ses potions, de nourriture pour hibou, de nouvelles fournitures et accessoirement de quelques livres pour égayer ses soirées. Hésitante, l'adolescente songea que Flynn comprendrait et ne serait pas vexé de son absence. Oui, faire demi-tour et rentrer chez elle lui semblait... tout à fait approprié. D'un autre côté, elle était désormais officiellement majeure. Et elle n'avait pas l'intention de passer sa vie à fuir.

Inspirant profondément, la bleue et bronze se précipita vers la première boutique venue pour échapper à sa peur. Par chance, elle se retrouva chez Slug et Jiggers où il y avait, semblait-il, moins de monde que dehors. Sous tension, elle commença donc à déambuler dans les rayons, remplissant petit à petit son panier. Des ingrédients pour s'entraîner à la confection des potions, des plantes rares que lui avait commandé Will, un grand pot de baume apaisant les brûlures pour sa mère, ne manquait plus que le décapant pour chaudron et elle pourrait aller payer. Il lui fallut quelques secondes pour repérer la gondole des produits nettoyants. Elle se trouvait en fait dans une allée perpendiculaire, un peu sur le coté. Les yeux rivés sur les étiquettes qu'elle avait du mal à déchiffrer de loin, Clarisse ne vit pas arriver ce grand jeune homme brun sur sa gauche. Immanquablement, ce qui devait arriver arriva. Comme ni l'un ni l'autre ne regardaient où ils allaient, ils se percutèrent.

Et là, Clarisse tomba.

Elle eut le réflexe bien connu de tendre la main pour s'accrocher à quelque chose en se sentant basculer, mais fort heureusement, ses doigts se refermèrent sur le vide. Heureusement parce que la seule chose à sa portée aurait été un bout d'étagère en bois et Miss Catastrophe aurait détesté se prendre un rayon sur la tête. Sans compter tous les précieux objets qui se seraient cassés... Il n'en restait pas moins qu'elle était tombée sur les fesses et que ses courses gisaient autour d'elle à cause d'un... d'un... sale type! Restons courtois. Les cheveux devant les yeux, elle souffla de colère pour les écarter tout en relevant la tête et lança un regard glacial au malheureux. Le genre de regard qui vous dissuade de tendre la main pour aider à relever la personne que vous venez de bousculer. Le genre de regard qui montre à quel point cette personne est énervée et à quel point elle a envie de vous réduire en miettes. Un regard furieux.

«Vous ne pouvez pas faire attention non! J'espère pour vous que avez une bonne raison à fournir pour m'avoir bousculée. » Lâcha-t-elle froidement, les narines légèrement frémissantes.

Une très bonne, une excellente même. Sinon... elle était tout à fait capable de lui lancer un sort. Comme ça, devant tout le monde. Cet imbécile venait simplement de lui donner un prétexte pour s'en prendre à lui et vider son sac. Passer ses nerfs sur quelqu'un qui au fond ne lui avait pas fait grand chose et expulser tout ce qu'elle gardait en elle depuis si longtemps. C'était diablement tentant et ça lui ferait certainement beaucoup de bien. Mais...Non. Pas ici. Pas maintenant. Ne pas se donner en spectacle. Inspirer, expirer, inspirer...

«Vous ne pouvez pas faire attention non! J'espère pour vous que avez une bonne raison à fournir pour m'avoir bousculée. »

Eeet voilà fallait forcément que ca tombe sur lui ! Raah franchement quelle idée aussi que de ne pas faire attention à son propre chemin d'abord ! Puis le jeune étudiant avait eu au moins la prouesse de s'accrocher à une rangée supérieure sans rien faire tomber, étant dans une position fort inconfortable pour un jeune homme de son gabarit et de son âge, plié en quatre pour éviter la casse de produits précieux. Il râla tout en se redressant, agacé lui aussi par la foule :

- "Bah vous n'avez qu'à faire gaffe vous aussi, mademoiselle ! Si vous aviez regardé où vous alliez dans cette marée humaine vous auriez peut-être pu éviter l'accrochage, d'abord ! Quel toupet franchement !"

Alan finit par réussir à se remettre debout, n'arborant pas ce jour-ci son uniforme d'étudiant mais seulement un polo noir avec un blason brodé magiquement sur le droite de sa section, avec un léger col un peu malmené par le choc, et un jean avec de simples baskets noires. Il planta ses yeux noirs agacés dans ceux de la jeune fille plus jeune que lui, sans doute une Poudlard-rienne à prime abord, et dans ses dernières années. Un visage qu'il avait déjà rencontré mais qu'il n'avait sans doute pas jugé important d'en retenir le nom. Il inspira profondément tout en se retenant de porter sa main à sa baguette et répliqua avec force :

- "Pas ma faute si le rayon des edelweiss était là et que j'en avais besoin ! Pff s'énerver pour si peu, ce n'est pas très digne d'une demoiselle courtoise ! Enfin... voilà, je m'excuse si ca vous chante, et je répare ma prétendue faute, ca vous va ? Les filles dites-moi... c'est sanguin !"

Il prit avec négligence sa baguette de bois de mimosa et à la plume de phénix tout en marmonnant un bref "Wingardium Leviosa" tout en se concentrant un minimum pour remettre les courses de l'excitée de service dans le panier d'origine de la demoiselle. Puis il lui jeta un regard foudroyant avant de demander à contrecoeur tant il était énervé sur le moment :

- "Rien de cassé chez vous au moins ?"

« Bah vous n'avez qu'à faire gaffe vous aussi, mademoiselle! Si vous aviez regardé où vous alliez dans cette marée humaine vous auriez peut-être pu éviter l'accrochage, d'abord! Quel toupet franchement! »

Clarisse haussa un sourcil devant la réaction du jeune homme. Parce qu'après vérification, c'était un grand garçon maladroit qui l'avait heurtée. Un brun qui devait avoir quelques années de plus qu'elle, à peine. L'âge de Flynn probablement. Sur le papier en tous cas parce que mentalement ce type ne devait pas avoir plus de cinq ans, et encore. Si ce n'était pas une pitié que de voir un type de cet âge se conduire avec si peu de tact. Mais Clarisse n'était pas au bout de ses surprises. Si la première réaction du malotru avait été peu galante, la suite n'en fut que plus agaçante et blessante.

« Pas ma faute si le rayon des edelweiss était là et que j'en avais besoin! Pff s'énerver pour si peu, ce n'est pas très digne d'une demoiselle courtoise! Enfin... voilà, je m'excuse si ça vous chante, et je répare ma prétendue faute, ça vous va? Les filles dîtes-moi...c'est sanguin! »

Alors là! C'était la meilleure: le summum. La cerise sur le gâteau. Non mais alors c'était ça la société? Plein de gens qui se rendent au même endroit au même moment pour acheter des choses dont ils n'ont pas besoin. Une bousculade, une jeune fille qui tombe par la faute d'un garçon qui ne regarde pas où il va. Oui c'est ça, les gens ne regardent jamais où ils vont. Ils sont trop centrés sur leurs propres problèmes, leurs petits soucis personnels. Espèces d'égocentriques. La pauvre fille tombe et en plus on l'accuse. On lui dit que c'est de sa faute. On la traite presque d'hystérique alors qu'elle n'a pas élevé la voix. Parce qu'au fond, on n'a pas écouté ce qu'elle avait dit. Probablement que les jeunes filles normales auraient crié un peu fort, mais ce n'est pas ce qu'elle avait fait. Elle avait tenté de conserver son calme, au moins en apparence. C'était fou ça! Si c'était ainsi que se comportaient les gens normaux en société alors... non merci. Clarisse préférait rester hors du monde et se terrer dans sa campagne écossaise. Là-bas au moins, personne ne venait la bousculer et lui balancer une fausse excuse aux allures d'insulte.

Et pendant qu'elle restait là, complètement sidérée par les évènements, le garçon s'occupa de remettre sommairement ses courses dans le panier en osier que lui avait offert Carthàlan pour son sixième anniversaire. Voyant les objets s'animer autour d'elle sous l'impulsion d'un sortilège de lévitation un peu violent, la Serdaigle secoua la tête. Elle était absolument furieuse contre ce type sans éducation et contre le monde en général, mais ce n'était ni le moment ni le lieu pour un éclat de voix. Le mieux à faire était de se lever, remettre ses vêtements en ordre et filer. Les écossais avaient la réputation d'être chatouilleux et de ne pas se lasser faire. Clarisse sentait souvent comme à l'instant, son sang bouillonner dans ses veines, demandant vengeance et réparation, mais elle avait vite appris qu'il ne fallait pas se laisser aller à ses pulsions. Ça finissait toujours par vous retomber dessus.

« Rien de cassé chez vous au moins? »

« Qu'est-ce que ça peut vous faire? » Lança-t-elle.

C'était sorti tout seul.
Comme s'il s'en préoccupait vraiment. L'hôpital qui se fout de la charité, vous connaissez? Visiblement ce garçon oui. Agacée, mais fermement décidée à en rester là, la sorcière se releva, drapée dans sa dignité. Elle ramassa son panier avec fermeté, puis lissa sa jupe, geste qui traduisait chez elle une certaine tension. Inspirant profondément, elle se tourna vers le grand type tout en réfléchissant à ce qu'elle allait lui dire. La tâche n'était pas simple pour qui n'avait jamais lu le guide de survie en société, pour qui avait l'habitude de se tenir loin du monde et de sa folie.

« Un gentleman ne se conduirait pas comme vous venez de le faire, avec autant de grossièreté. Maintenant si vous voulez bien aller passer vos nerfs ailleurs, j'ai d'autres choses à faire. »

Elle dit ça du fameux ton froid qu'on lui connaissait bien, copié sur celui de Sayannel. L'enseignement du mangemort avait du bon et commençait à porter ses fruits. Sans attendre de réponse, elle tourna les talons, direction la gondole de produits nettoyants. Et que ce type aille griller en enfer!

« Qu'est-ce que ça peut vous faire? »

Alan crut sur le moment qu'il allait vraiment la tuer, quitte à créer un boucan pas possible dans la boutique des potions. la demoiselle... non, simplement la fille au vu de son caractère exécrable, l'agressait alors qu'il présentait certes gauchement mais au moins présentait ses excuses, et un moment il sentait la moutarde lui grimper au nez. Elle s'était redressée et avait reprit son panier, avec cette attitude détestable des filles hautaines et belliqueuses, il ne se souvenait pas d'avoir rencontré quelqu'un avec un tel caractère de cochon depuis qu'il avait quitté la vénérable école de Poudlard il y a un an de cela maintenant. Il répliqua alors acidement, blessé par une telle répartie, ses yeux noirs foudroyants la demoiselle si orgueilleuse :

- "Qu'est ce que cela peut me faire ? A vrai dire, avant que vous ne vous montriez aussi acide, cela me préoccupait quelque peu, mais maintenant, vu votre petit caractère détestable, je n'en ai cure. Débrouillez vous toute seule la prochaine fois !"

Quand Alan était remonté, il pouvait dire mille horreurs lui passant à travers la tête, et les mots qu'elle lui adressa ensuite n'aida rien dans l'affaire :

« Un gentleman ne se conduirait pas comme vous venez de le faire, avec autant de grossièreté. Maintenant si vous voulez bien aller passer vos nerfs ailleurs, j'ai d'autres choses à faire. »

Quel pédantisme franchement... le jeune étudiant en médico-soins à l'UMA ne put s'empêcher de répliquer tout en passant à la gauche de la furie sur laquelle il avait eu le malheur de tomber par inadvertance :

- "Mouais, je me demande si ce n'est pas plutôt vous qui passez vos nerfs sur moi... enfin. Je vous retiendrais pas, j'ai d'autres chats à fouetter moi, plutôt que de perdre du temps avec vous dans une vaine discussion. J'ai passé l'âge pour de si vains enfantillages."

Le seul hic, c'est que par malheur, sa précieuse pochette de dessins glissa de son sac en bandoulière dans un mouvement de foule vers le panier de la harpie; ses si précieux dessins de ses années de Poudlard et quelques uns des derniers mois à l'UMA, soigneusement datés et signés à la plume noire... il y avait parmis eux une esquisse du Parc de Poudlard en été, du lac si animé en été, d'un match de Poudlard des griffons contre les serdaigles, et surtout une photo magique à laquelle il tenait beaucoup datant de sa septième année à l'école de magie, lors d'une fête dans la salle commune des noirs et or. Il ne s'en appercu pas tout de suite, trop bougon et redescendant lentement en pression alors qu'il collectait les ingrédients nécessaires à ses potions. Puis il jura en maugréant quand il se dirigeait vers la caisse en s'appercevant de sa disparition :

- "Shit ! Qu'est ce que j'en ai fais.... où je l'ai perdue... je l'avais ce matin... ah non, pas quand j'ai croisé cette... oh non, pas mes dessins, je ne peux pas repartir sans ! Je dois lui demander maintenant que je suis plus calme... Alan, quel idiot tu fais !"

Il la chercha ensuite du regard mais avait du mal dans la foule dense du magasin, sans cesse bousculé par des clients impatients; nageant à contre-courant pour espérer retrouver celle de tout à l'heure, pour de vrais excuses et récupérer sa précieuse pochette de dessins...

L'odieux personnage, au lieu de laisser filer l'innocente demoiselle qui était devenue sa victime, s'interposa une nouvelle fois entre elle et son objectif. Juste pour avoir le dernier mot et se montrer grossier une dernière fois. Comme si tout ce qu'il lui avait dit jusque là ne suffisait pas.

« Mouais, je me demande si ce n'est pas plutôt vous qui passez vos nerfs sur moi...enfin. Je vous retiendrais pas, j'ai d'autres chats à fouetter moi, plutôt que de perdre du temps avec vous dans une vaine discussion. J'ai passé l'âge pour de si vains enfantillages. »

Clarisse ne put que soupirer discrètement et secouer la tête de lassitude. Visiblement non, il n'avait pas passé l'âge de jouer au gros boulet qui voulait absolument avoir le dernier mot. Il lui faisait penser à son frère quelques années plus tôt, ou même à ses deux cousines trop gâtées pour pallier à l'absence de leur mère et qui se croyaient le centre du monde. Le genre de personne « moi je ». Moi j'ai raison, moi je suis le plus beau, le plus fort, le plus intelligent etc. Attendrissant pour un enfant de cinq ans, mais clairement agaçant une fois que les rondeurs poupines avaient fui le visage au profit de bon gros boutons d'acné. Tâchant de garder le contrôle de ses émotions, la jeune fille serra le poing et se força à ne rien répondre. La discussion était close, que ce grand dadet le veuille ou non.

Sans plus se préoccuper du garçon, la rousse parvint enfin à la gondole des produits nettoyants. Il y avait là un large choix, si bien qu'il lui fallut quelques minutes pour déchiffrer toutes les étiquettes parfois très crasseuses et évidemment écrites à la main. Slug et Jiggers proposaient plusieurs crèmes, lotions et autres poudres de la mère Grattesec. Ces trucs-là avaient fait leurs preuves depuis longtemps et Clarisse savait à quoi s'en tenir. Néanmoins une nouvelle marque proposait un Super-nettoyant soit disant miraculeux (comme tous les nouveaux produits) et qui garantissait propreté optimum et brillance mieux qu'au premier jour. Ça lui faisait un peu penser à ces pubs moldues pour de la lessive qui lave plus blanc que blanc. Et alors quoi? Votre linge devient transparent tellement il est propre? C'était un peu stupide et elle savait bien qu'en réalité il n'en était rien. Malgré tout le prix attractif la fit hésiter un moment. Jusqu'à ce qu'une autre cliente ne se poste devant le rayon et commence à la pousser doucement pour avoir une meilleure vue. Décidant qu'elle n'avait que trop traîné, la Serdaigle opta pour la sécurité et prit deux nettoie-tout magique de la mère Grattesec. Ce serait plus cher, mais au moins elle en avait l'habitude.

S'éloignant tranquillement, elle posa les flacons dans son panier, mais sa main heurta soudain un objet non identifié. Intriguée par la surface lisse et carrée, elle s'arrêta pour regarder. Elle ne se souvenait pas avoir prit quoi que ce soit de ce genre dans la boutique et n'avait rien de tel sur elle. Après vérification, l'objet inconnu s'avéra être une pochette magiquement réduite. Après inspection plus détaillée l'écossaise lui donna déjà quelques bonnes années de vécu et vu son épaisseur, elle devait contenir un tas de papiers. Surement des dessins, des plans ou ce genre de graphiques à la valeur inestimable pour leur propriétaire, mais totalement inutile pour un tiers. Décidant qu'elle n'avait pas à savoir ce qu'elle contenait, Clarisse la remit dans son panier et s'achemina vers la caisse. Quelqu'un avait du laisser tomber le porte documents sans faire exprès et il s'était retrouvé par inadvertance dans son panier. Peut être bien qu'il s'était mélangé au reste quand toutes ses courses s'étaient éparpillées sur le sol.

Elle décida que le mieux serait de laisser la pochette au vendeur, comme ça celui ou celle qui l'avait perdue la retrouverait plus facilement. Elle en était là de ses réflexions lorsqu'elle commença à faire la queue à la suite d'une vieille dame qui s'appuyait péniblement sur une cane au pommeau animé. Un instant intriguée par la tête de canard qui ouvrait et fermait le bec d'un air indigné, Clarisse releva la tête lorsqu'ils avancèrent d'un pas et aperçut à quelques pas de distance la silhouette longiligne du garçon qui l'avait bousculée. Un soupir lui échappa tandis que les pièces du puzzle se mettaient en place. Selon toute probabilité, la pochette était tombée de sa poche au moment où ils s'étaient heurtés. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, parce qu'elle n'était pas foncièrement mauvaise, elle abandonna sa place à regret et s'avança vers lui.

« Hum hum. C'est à vous? » Demanda-t-elle cuorageusement en lui tendant l'objet.

Elles espérait au moins que le garçon ne la traiterait pas de voleuse. Ce n'était pas de sa faute s'il avait perdu ce dossier et si ledit dossier avait trouvé place dans son panier à elle. Après tout, c'était lui qui avait remit les courses de Clarisse à leur place initiale. Enfin... comme le disait souvent Will : « qui vivra verra ».

Alan pouvait avoir autant l'esprit surchauffé quand il était tendu qu'il pouvait savoir se montrer courtois quand il avait raffraichit ses idées et remit de l'ordre dans sa tête naturellement désordonnée et aussi changeante que le vent le plus sauvage. Et là il devait se faire petit et reconnaitre ses tords précédents. Alors qu'il cherchait la demoiselle en question, c'est elle qui vint vers lui, et franchement il l'admira pour ce geste après les paroles envenimées que lui-même lui avait adressé sans aucune autre raison que celle futile d'une nervosité accumulée par ce mauvais jour de haute fréquentation de la rue commerçante. Il était à son niveau et s'apprêtait à lui poser la question quand elle lui tendit l'objet recherché en lui disant :

« Hum hum. C'est à vous? »

Il ne masqua pas son profond soulagement et laissa sans restriction sa sincère reconnaissance percer dans les paroles qu'il lui adressa en reprenant le fameux porte-document :

- "Oui, en effet ! Je vous remercie beaucoup, j'y tiens tout particulièrement, c'est un amas de souvenirs de Poudlard... je vous suis profondément reconnaissant, et je tenais aussi... à vous présenter mes excuses pour mon attitude injustifiée de tout à l'heure. Je peux me montrer indélicat par moment... et la foule a tendance à me rendre indélicat."

Le jeune étudiant bruns aux yeux noirs savait aussi reconnaitre ses tords quand il avait de nouveau l'esprit calme, il n'était pas complètement mauvais non plus. Dans sa maladresse pour ranger la pochette magique, la photo ensorcelée faillit lui échapper et il la rattrapa entre deux doigts, avant qu'un léger sourire franc et lumineux ne vienne éclaircir ses traits alors qu'il proposa aimablement, cherchant honnêtement à se faire pardonner :

- "Je peux vous offrir quelque chose en retour ? En dédommagement de mon attitude méprisable et du délai occasionné par mon porte-document..."

En même temps, le visage de son interlocutrice lui rappelait quelqu'un, il en était persuadé maintenant. De qui, il ne savait plus, mais c'était l'un des visages qu'il avait croisé auparavant dans ses années d'écolier de Poudlard et lors des sinistres évènements liés à la lutte puis la chute du terrible mage noir...

"Qui est-ce ? Je suis certain pourtant de l'avoir croisée... au Quidditch ? Lors de la Bataille Finale ? Dans les couloirs ? Où donc..."

Le garçon se retourna, visiblement surpris, puis soulagé.

« Oui, en effet! Je vous remercie beaucoup, j'y tiens tout particulièrement, c'est un amas de souvenirs de Poudlard... je vous suis profondément reconnaissant, et je tenais aussi... à vous présenter mes excuses pour mon attitude injustifiée de tout à l'heure. Je peux me montrer indélicat par moment... et la foule a tendance à me rendre indélicat. »

Ils avaient au moins ça en commun. N'empêche que ce n'était pas une raison pour l'agresser comme il l'avait fait. Hum... oui. Bon d'accord, avec cet aveu, Clarisse comprenait mieux pourquoi il avait été si réactif. Elle-même avait eu beaucoup de mal à rester calme. Ils avaient donc plus ou moins le même problème et cette fois les excuses du garçon sonnaient juste. Son soulagement aussi était réel. Même si l'Écossaise avait la rancune tenace, il y a des fois où s'entêter est la plus stupide des réactions à adopter. Elle esquissa un micro sourire. Elle voulait bien de ses excuses, même si ça ne balayait pas complètement l'incident. Et puis en étant totalement honnête, s'ils s'étaient percutés, c'était autant la faute de l'un que de l'autre. Elle non plus ne regardait pas où elle marchait.

« Eh bien... faute avouée, à moitié pardonnée. Et puis ni l'un ni l'autre ne regardions où nous allions. »

Et voilà. L'histoire était close. A présent, elle n'avait plus qu'à retourner faire la queue à l'autre bout du magasin. En effet, pendant ce court entretient, quelques personnes s'étaient ajoutées à la file d'attente. Que de temps perdu! La Serdaigle détestait attendre pour rien, mais au moins avaient-ils clarifiés la situation. La rousse s'apprêtait à tourner les talons quand le garçon, visiblement aussi maladroit qu'elle, lui proposa de se racheter.

« Je peux vous offrir quelque chose en retour? En dédommagement de mon attitude méprisable et du délai occasionné par mon porte-document... »

La sorcière hésita. Elle avait un programme assez chargé, des tas de courses à faire et pas seulement pour elle, mais aussi pour sa mère et sa grand-mère. Un coup d'œil vers la fin de la file d'attente lui donna envie d'accepter. Le temps gagné en payant en même temps que le jeune homme lui permettrait d'en perdre un peu à se faire offrir quelque chose à boire. Et au moins ne resterait-elle pas plantée là comme une imbécile pendant des plombes à attendre que le vendeur encaisse. Le problème étant qu'elle n'avait absolument pas l'habitude de se faire inviter par de parfaits inconnus. Surtout que le jeune homme s'était montré particulièrement hostile lors de leur premier contact. Et on ne savait jamais à l'avance à qui on avait à faire. Elle se mordit la lèvre, comme si ce simple geste pouvait l'aider à se décider.

« Eh bien... »

L'homme devant eux avança jusqu'à la caisse où il posa un gros panier bien garni. Dès qu'il aurait terminé, ce serait au garçon brun, puis après … à elle? C'était réellement tentant. Malgré cela, sa première impression était négative et Clarisse se fiait toujours à ses impressions. Question d'habitude et de survie. Son instinct lui avait rarement fait défaut.

« Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas m'accuser à nouveau de je-ne-sais-quoi? » Demanda-t-elle légèrement suspicieuse.

Prudence est mère de sureté. Combien de fois l'avait-elle entendu répéter par Carthàlan? Par Will? Par Sayannel? Suffisamment pour que la phrase se soit imprimée durablement dans sa cervelle d'oiseau. Il venait de dire qu'il était allé à Poudlard, pourtant elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu dans les couloirs. Ce n'était pas comme si elle faisait réellement attention aux autres élèves, mais son visage aurait pu la marquer. Elle ignorait donc à qui elle avait à faire, puisque le jeune homme ne s'était pas présenté. Il était peut être temps d'y remédier, et pourquoi pas d'accepter de faire un pas vers l'inconnu...

« Et avant de m'offrir quoi que ce soit, à qui ai-je l'honneur? »

Cette fois, le ton de voix utilisé était presque amical. Enfin presque amical dans les normes Clarissiennes..

Le jeune étudiant en médico-magie se sentait délivré d'un terrible poids de culpabilité alors que la jeune femme qu'il avait malencontreusement bousculé lui répondit d'un air toutefois dubitatif :

« Eh bien... faute avouée, à moitié pardonnée. Et puis ni l'un ni l'autre ne regardions où nous allions. »

S'il n'avait pas mûri avec les années et les sombres évènements pour apprendre un zeste de retenue conventionelle sur le plan social, il en aurait réellement bondit d'une joie soulagée. Tout en glissant à nouveau la photo dans la pochette magique, il rangea cette dernière soigneusement dans son sac tout en répondant d'un ton plus naturel et plus agréable et chaleureux, celui de quand il était dans son état habituel de calme et de recul :

- "Mea maxima culpa, en tout cas. Je ferais plus attention à l'avenir... le bain de foule forcé est une activité à hauts risques, mais je devais vraiment prendre ces ingrédients... je n'ai plus de stocks de potions de soin des blessures légères, et maladroit comme un pied que je suis, j'en ai toujours besoin d'une quantité conséquente, et je préfère les fabriquer moi-même, au final cela revient moins cher que la potion achevée et peut se révéler plus efficace."

Il lui avait ensuite proposer d'aller prendre un verre pour s'amender de sa gaffe, et la laissa bien volontiers se glisser derrière lui dans la foule d'attente, s'occupant de régler ses comissions à la caisse tout en écoutant sa réponse d'une oreille attentive :

« Eh bien... Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas m'accuser à nouveau de je-ne-sais-quoi? »

Tout en plaçant soigneusement ses précieuses courses dans le sac prévu à cette effet, il lui jeta un regard noir légèrement malicieux avant de rétorquer avec un sourire amusé sur le coin des lèvres :

- "Quel intérêt y trouverais-je, sinon à m'enliser davantage dans ma boue et à passer pour plus ridicule que je ne suis déjà ? Franchement... devrais-je vous accuser de quelque chose en particulier ? Enfin si vous insistez pour que je le fasse... je plaisante !"

Il l'observait du coin de l'oeil, certain à présent d'avoir déjà rencontré la personne. Voyons... il se creusait la tête pour se souvenir, au vu des nombreuses frasques commises par ses soins dans le château... enfin, surtout à l'époque de Dolores Ombrage, il n'avait jamais pu supporter la vieille chouette et ce fut la seule année où il avait clairement laissé comprendre qu'il était l'auteur des mauvais coups qu'il infligeait à la tyrante, qu'ils échouaient ou réussissaient. Il avait notamment prit plaisir dans sa cinquième année à émettre de faux-rendez vous ministériels à la "charmante" folle, à se faire passer pour un inspecteur du travail pour sauver des camarades des griffes de la folle, mais il s'était fait chopé une fois, la seule fois de sa scolarité, et il n'avait jamais oublié la sévère punition recue, avec ces lignes à copier avec cette plume ensorcellée gravant sur le dos de sa main droite dans sa chair ainsi qu'un couteau la ligne recopier, avec cette douleur affreuse dont il jurait garder des cicatrices brunâtres encore de ces jours. Enfin... elle le rammena de sa cascade de souvenirs alors qu'il se décalait de la caisse pour lui laisser la place :

« Et avant de m'offrir quoi que ce soit, à qui ai-je l'honneur? »

Moment de vérité. Il devait savoir si elle était... il répondit avec un léger sourire et une légère révérence polie de la tête, la regardant sans animosité que ce soit dans les yeux :

- "Je suis Alan Desoya, ancien poufsouffle... j'ai quitté l'école l'an dernier, mais vous pouvez m'appeler Alan. Et vous ?"

L'étudiant passa à la caisse après le vieil homme aux multiples sacs qui sortit en grognant des paroles incompréhensibles. Charmant. Encore un sorcier aigri qui devait vivre reclus en ermite au fin fond d'un trou perdu. Exactement ce qu'elle projetait de faire. S'exiler loin du monde, vivre seule sans plus se préoccuper des folies de la société. Mais finalement, après avoir vu le résultat... ça ne donnait plus trop envie. Le fait même de se décrépir ne donnait pas envie en réalité. Savoir qu'on allait vieillir, se couvrir de rides pour finalement s'éteindre un beau matin. Il n'y a pas à dire, c'était une perspective d'avenir vraiment excitante. Enfin, elle avait encore le temps d'y réfléchir. Pour l'instant, c'était au tour du garçon de payer. Le vendeur mit quinze plombes pour faire le total et le brun paya ses courses.

« Je suis Alan Desoya, ancien poufsouffle... j'ai quitté l'école l'an dernier, mais vous pouvez m'appeler Alan. Et vous? »

Il s'écarta pour laisser sa place au comptoir à la rousse. Clarisse s'avança en s'efforçant de ne pas rire. Un Poufsouffle... non mais vraiment! D'un coup, tout devenait beaucoup plus clair. Il n'y avait que ces... euh... comment dire, ces gens-là pour avoir pareil comportement. Elle aurait du s'en douter. Depuis qu'elle était arrivée à Poudlard, les héritiers d'Helga ne faisaient que lui causer des soucis. En première année l'autre espèce de folle qui l'avait carrément agressée à la bibliothèque, puis il y avait eu Iluvatar au bal, Naomie et son chaudron qui explosait plus souvent qu'à son tour, Pissenlit et ses idées loufoques et enfin la dernière en date: Angelina Fowl. Enfin, plus exactement le dernier en date était cet Alan.

« Mademoiselle! Mademoiselle? »

L'Écossaise releva la tête, un sourire désabusé étirant clairement ses lèvres. Le vendeur la regardait d'un drôle d'air, attendant visiblement quelque chose de sa part. La jeune fille haussa un sourcil interrogateur et l'homme lui tendit un bout de parchemin sur lequel était griffonné le montant de ses achats.

« Oh.. euh.. oui excusez-moi.. bien sûr. » Rougit-elle légèrement.

Elle lui tendit les galions demandés en grimaçant intérieurement. Pas sûr, après s'être autant délestée le porte-monnaie, qu'il lui reste assez d'argent pour passer chez Fleury et Bott. Elle prit son panier et fit quelques pas en direction de la sortie pour laisser place au client suivant.

« Clarisse McBrien. Serdaigle 6ème année. »

Elle lui tendit la main. Elle avait vu souvent chez les gens normaux ce type de comportement un peu solennel lors des présentations. Chez elle, ce n'était pas automatique, mais elle s'obligea à se conformer aux codes relationnels préexistants. Comme ça il la trouverait un peu moins bizarre. Surement. Peut-être... Un sourire furtif passa sur ses lèvres. Un Poufsouffle! Leur relation, si relation il y avait, ne commençait vraiment pas sur de bonnes bases. Elle ferait tout aussi bien de partir maintenant. Hum... quoi que. Il y avait bien deux ou trois spécimens de l'espèce poufsoufflienne qui étaient devenus ses amis. Et de bons amis de surcroît. Ce manichéisme primaire à l'égard des blaireaux était ridicule. Ridicule au point d'en pouffer.

« Excusez-moi. Je ne me moque pas de vous. Disons simplement que depuis mon arrivée à Poudlard, j'ai eu beaucoup de mauvaises expériences avec des Poufsouffles. Et … ce qui vient de se passer... n'est qu'une nouvelle démonstration de notre... bonne entente... »

Nouveau sourire légèrement amusé.
Oui entre eux... c'était... épidermique. Ou non... chimique, ou... elle ne savait pas trop, mais...
Ça ne pouvait pas fonctionner.

« Clarisse McBrien. Serdaigle 6ème année. »

Le nom fut le déclic dans sa mémoire. Mais oui bien sûr ! Il l'avait déjà croisée dans les couloirs en compagnie de l'un des préfets de sa maison avec lequel il s'entendait relativement bien, il avait déjà dû la saluer à certaines reprises... Il souria légèrement, il savait que les Poufsouffle n'avaient pas toujours bonne réputation à Poudlard. Il demanda presque aussitôt, la mémoire lui revenant presque au complet alors :

- "Vous ne vous entendiez pas bien par hasard avec le préfet des blaireaux ? Il me semble vous avoir vue à plusieures reprises avec lui... et aussi ne veniez vous pas aux matchs de Quidditch ?"

Il avait eu un temps de participation comme remplaçant avant que tous les sombres évènements ne surviennent dans l'équipe des noirs et or, donc...

"« Excusez-moi. Je ne me moque pas de vous. Disons simplement que depuis mon arrivée à Poudlard, j'ai eu beaucoup de mauvaises expériences avec des Poufsouffles. Et … ce qui vient de se passer... n'est qu'une nouvelle démonstration de notre... bonne entente... »

Il eut un léger rire un petit peu gêné, mais bon, ca va, une fois calmé il était assez peu rancunier, surtout quand la discussion restait relativement calme. Il reprit alors avec un léger sourire en faisant signe vers la porte du magasin :

- "Pas grave, j'avais bien compris. Mais que diriez vous de me laisser une seconde chance de pallier à mon mauvais pas ? Qui dit mauvais départ ne dit pas forcément mauvaise suite, vous savez."

« Pas grave, j'avais bien compris. Mais que diriez vous de me laisser une seconde chance de pallier à mon mauvais pas? Qui dit mauvais départ ne dit pas forcément mauvaise suite, vous savez. »

Clarisse sourit.
C'était bien les garçons ça! Il fallait toujours qu'ils essaient de charmer tout ce qui porte un jupon de près ou de loin. Edwin en était d'ailleurs le meilleur exemple et même si Clarisse était sa cousine, il ne cessait de l'embêter avec ses manières de séducteur en puissance, testant ses nouvelles approches soit disant subtiles sur la rousse qui ne lui avait rien demandé. C'était « amusant » selon les dires du jeune homme. Mouais... Elle n'avait jamais rien trouvé de drôle là-dedans, mais puisqu'il le disait... Enfin, la sorcière hésita à peine. Après-tout n'était-ce pas le premier jour du reste de sa vie? Le moment idéal pour faire de nouvelles expériences et se « lâcher » un peu. Depuis le temps que Siraya lui usait les oreilles avec ça.

« Eh bien... pourquoi pas. »

Oui, elle venait bien d'accepter. Ce n'était pas un comportement habituel chez elle qui préférait fuir les relations humaines, mais … une fois n'est pas coutume comme on dit. Et puis on ne peut pas critiquer quelque chose qu'on ne connait pas. Il fallait bien faire un effort et essayer avant de juger et envoyer promener tout le monde.

« A Poudlard j'aurais refusé, mais tout ce monde ici m'agace. Je suis curieuse de savoir ce que vous proposez pour la … suite. »

La première chose à faire serait bien sûr de quitter cette boutique qui grouillait comme une fourmilière. Ensuite elle n'aurait pas craché sur un bon verre de jus de citrouille bien frais, ou autre boisson de ce genre, pourvu qu'elle la boive au calme. Un endroit sans tous ces va et vient et ce brouhaha qui finirait par la rendre sourde.

Alan, puisque c'était-là son prénom, lui avait parlé du préfet des blaireaux ainsi de Quidditch et elle n'avait pas répondu. C'était... presque exact. Elle connaissait très bien la préfète, enfin ancienne préfète puisque June avait été remplacée par Prudence, mais enfin ça revenait au même. Elle supposait que même après quelques années un préfet restait un préfet aux yeux du monde. Quant au Quidditch... comment oublier son magnifique cognard sur Amycus Carrow l'année précédente. Elle ne l'avait pas fait exprès du tout contrairement à ce qu'on en avait pensé et elle s'en était bien défendu. Malgré tout, une poignée d'élèves persistait à croire que la Serdaigle avait sciemment dégommé du mangemort... Autant dire que c'était un événement dont elle n'était pas fière.

« Pour répondre à vos questions, je connaissais bien la préfète des Poufsouffle, June Galdwin. On peut dire que c'est l'exception qui confirme la règle. »

Rapport bien sûr à ses relations conflictuelles avec les jaunes et noirs. Elle sourit, vaguement amusée de sa blague pour le moins idiote et nulle.

« Sinon, vous avez raison, j'ai fait quelques apparitions dans l'équipe de Quidditch. Mais je suppose que vous devez mieux connaître mon cousin Edwin Alan Echeberry. Il porte le même prénom que vous. Il était à Gryffondor et il doit avoir à peut près votre âge. »

De toute façon, s'il n'était pas idiot, il aurait bien finit par se rendre compte du lien de parenté qui unissait les deux Écossais. Et … qui ne connaissait pas le séduisant garçon à la peau mate?!

(déplacement au glacier ensuite ? Ou au café ? ^^)

« Eh bien... pourquoi pas. A Poudlard j'aurais refusé, mais tout ce monde ici m'agace. Je suis curieuse de savoir ce que vous proposez pour la … suite. »

Il n'en revenait pas... incroyable, elle avait accepté ! Et bien, elle n'avait pas les crocs si acérés que cela apparement... Alan sourit intérieurement de petite victoire de gagné, comme quoi, pas forcément charmeur, des fois on arrivait à se comprendre en s'empêchant de sombrer dans l'incivilité la plus totale. Garçon quand même maniéré quand il le voulait bien, il passa devant son ex-camarade aiglonne de Poudlard et profita de sa grande taille pour écarter la foule et se libérer une place vers la sortie, tout en proposant sans la perdre de vue, tout en veillant cette fois à ne rien renverser sur son passage :

- "Alors, peut-être un des cafés ou le glacier Fortârome ? J'ai trouvé il n'y a pas si longtemps un petit café sympa où ils ont un large choix de boissons, ou sinon prendre la valeur sûre du glacier... Ce que vous préférez, je vous laisse le choix ! Moi cela me conviens dans tous les cas !"

Bien connu que ce sont les demoiselles qui décident dans ces cas-là ! Il l'écouta donc avec attention lorsqu'elle reprit, se remémorrant avec délice les années poudlariennes bien que teintées de moments fort sombres :

« Pour répondre à vos questions, je connaissais bien la préfète des Poufsouffle, June Galdwin. On peut dire que c'est l'exception qui confirme la règle. »

Il souria quand elle évoqua June, il s'en souvenait très bien de sa préfète, et l'admirait beaucoup quand il était un cadet fort indiscipliné, turbulent avec certains professeurs, farceur par dessus tout, bagarreur par moment, et assez fainéant dans certaines matières ne l'interressant que fort peu. June avait toujours été sympa avec lui, en dépit de toutes ces écartades du règlement qu'il faisait. Il reprit alors d'un ton naturellement enjoué :

- "Oui, je me souviens très bien d'elle, je regrette vraiment d'avoir perdu le contact avec elle ces derniers temps ! June avait été vachement sympa avec moi, j'ai de très bons moments en mémoire ! Puis des exceptions à la règle, ca se trouve pas toujours ! On a chacun nos bêtes noires, je présume, les miennes étaient en général vertes et argent... la dénonciation était une règle fondamentale chez eux, donc forcément ca collait pas avec moi... surtout certaines années..."

Il commençait enfin à pouvoir respirer comme la foule devenait moins dense vers la porte de sortie, et fut ainsi plus attentif aux dires de la Serdaigle tout en vérifiant son propre inventaire :

« Sinon, vous avez raison, j'ai fait quelques apparitions dans l'équipe de Quidditch. Mais je suppose que vous devez mieux connaître mon cousin Edwin Alan Echeberry. Il porte le même prénom que vous. Il était à Gryffondor et il doit avoir à peut près votre âge. »

Alan resta un moment silencieux, cherchant dans sa mémoire les quelques matchs de Quidditch qu'il avait fait dans le passé, avant de se souvenir et de répondre avec une légère gêne, ébourriffant naturellement ses cheveux déjà désordonnés :

- "Ah oui, il était donc bien votre cousin ! J'avais eu quelques échos.. oui, je me souviens des quelques matchs que j'ai joué contre les gryffons, et comme il se détachait pas mal des autres... mais je n'ai pas pu jouer très longtemps à partir de la cinquième année, à cause d'Ombrage... j'ai dû arrêter rapidement, je ne pouvais assister aux entrainements."

Tout en discutant, les deux jeunes s'étaient acheminés tout doucement vers la sortie. Enfin pour être exacte, Alan était passé devant elle pour leur frayer un chemin à travers la foule. C'était une excellente idée vu qu'il était plus grand que la jeune fille, quoi que trop mince pour en imposer réellement. Elle ne put qu'approuver en lui emboîtant le pas. Plus vite elle serait sortie de cet enfer peuplé, mieux elle se sentirait. Il ne manquait à Alan qu'un parapluie rose bonbon avec la bande son « Suivez-le guide » et elle se serait crue en visite dans un lieu hautement prisé par des touristes venus des quatre coins du monde. Elle se souvenait lorsqu'elle était enfant de ce désastreux voyage en Chine. Bien sûr pour ses parents, c'était purement professionnel, mais pour la petite fille qu'elle était à l'époque ça avait eu le goût exotique des vacances. Vacances qui avaient tourné à la catastrophe lorsqu'elle s'était égarée au milieu des chinois sur la place Tian'anmen. Il y avait tellement de monde que la rousse avait mis deux bonnes heures avant de retrouver la sécurité des bras de son papa. Elle avait eut l'impression que ça avait duré bien plus longtemps, mais on vous passera les détails. Bref, c'était plus ou moins à cette époque qu'elle avait commencé à détester les rassemblements.

« Alors, peut être un des cafés ou le glacier Fortârome? J'ai trouvé il n'y a pas si longtemps un petit café sympa où ils ont un large choix de boissons, ou sinon prendre la valeur sûre du glacier... Ce que vous préférez, je vous laisse le choix! Moi cela me conviens dans tous les cas! »

La question méritait réflexion. Dans l'immédiat, elle n'avait pas réellement envie de manger une glace d'autant plus qu'elle avait rendez-vous avec Flynn chez Fortârome un peu plus tard dans la journée. Deux chocolats glacés dans l'après-midi, ça risquait de faire un peu trop pour son estomac d'oiseau. Le café en revanche sonnait assez bien. Avec de la chance ils auraient quelque spécialité à découvrir. Une nouveauté surprenante et peut être fantaisiste... Elle n'était pas spécialiste dans ce domaine, mais pour savoir, il n'y avait qu'une solution: se rendre sur place et jeter un coup d'œil à la carte.

« Je préfèrerai un café si ça ne vous ennuie pas. Si vous avez une adresse à recommander, je vous suis. »

Oui enfin... si ladite adresse restait dans l'artère principale du chemin de traverse. L'idée qu'elle avait peut être affaire à un malade mental, un dérangé, un pervers ou Merlin savait quoi, lui effleura l'esprit l'espace d'une seconde. C'était tout de même peu probable fort heureusement. Et si ça avait été le cas, il se serait montré plus aimable lorsqu'il l'avait bousculée. Chassant cette idée stupide de son esprit, elle vérifia tout de même discrètement la présence de sa baguette magique dans la poche de sa cape. Mieux valait être trop prudent que pas assez, comme le répétait Will, surtout depuis les évènements tragiques des dernières années. Voldemort avait été réduit en poussière, certes, mais il n'était pas le seul loup à roder autour des agneaux. Voilà qui était plus ou moins la reconstitution de son radotage permanent.

(déplacement dans les cafés, je fais le sujet immédiatement)